Chapitre 1

Par Vivacia

Le grondement de la cascade emplissait l’air de son tonnerre humide. Élias mena son coursier boire au bassin, il soupira, la neige et le froid rendaient la route vers la capitale encore plus pénible qu’en fin d’été, moment où il escortait habituellement l'impôt durement tiré de Noirbois, domaine de son père. Il pensa avec nostalgie au feu ronronnant dans la grande salle, qui se balançait au rythme des cimes des grands arbres dans lesquelles elle était perchée. Pourquoi donc le roi avait-il si urgemment besoin de le voir ? Que pouvait-il bien vouloir des elfes, un peuple si pauvre aux yeux des Hommes, ni or ni argent, vivant de ce que la terre voulait bien fournir plutôt que de l’exploiter. Seuls les remèdes, drogues et médecines avaient un attrait pour le roi… Serait-il malade ? Lui ou son héritier peut-être ? Pourquoi l’appeler lui dans ce cas? Pourquoi pas un guérisseur expérimenté ?

Il remplit son outre, “où alors c’est une guerre qui se prépare”, songea-t-il sombrement. “Et ce sont nos guerriers que l’on veut négocier.” Le rapport de vassalité entre le royaume D'Ereïs et les différents peuples elfiques ne comprenait pas l’échange de troupes pour la guerre, il lui faudrait alors négocier finement avec le roi un prix convenable pour la perte de précieuses vies.

Un hurlement terrifié trancha soudainement le froid mordant de la clairière. Une barque tombait de la chute d’eau, avec en son sein une jeune fille épouvantée. La barque se cassa sur l’eau dans un craquement sonore. 

Élias jura contre le froid, ôta sa tunique et se jeta à l'eau, plongeant pour extirper la demoiselle des bras martelant de la cascade.

 

*** 

 

Lorsque Amélia revint à elle, elle était pétrie de froid et de douleurs. Elle était étendue sur une couverture, à même le sol d’une forêt. Le son lointain d’une cascade résonnait dans l’air humide. Se redressant brusquement, elle se demanda ce qu’elle pouvait bien faire là. Un elfe, grand et torse nu, un nuage de buée évanescente s'élevant de ses lèvres entrouvertes, allumait un feu à l'aide d’un briquet à silex. Elle était en train d’observer les fines cicatrices blanches qui parcouraient le corps de l’inconnu lorsque celui-ci releva la tête. “Réchauffez-vous” lui intima-t-il, désignant le feu. Intimidée par son ton froid et péremptoire, elle se rapprocha, frissonnant, remarquant qu’elle était vêtue d'une simple tunique d’homme, beaucoup trop courte pour sa pudeur. Une idée pressante, accompagnée d’un sentiment d’urgence, se formait dans sa tête. Il fallait qu’elle demande de l’aide, quelque chose de grave s'était passé… Mais quoi ?

— Je dois prévenir le roi, déclara-t-elle, Une armée se prépare à attaquer à l’est.

Il lui lança un regard perçant, comme s’il essayait de lire son âme 

— À l’est? Ciden? Comment avez-vous eu ces informations ? Qui êtes-vous ? D’où venez-vous ?

— Je ne sais pas… je m’appelle Amélia, je crois… Je viens de, euh de… non je ne sais pas… 

Elle prit sa tête dans ses mains essayant de se souvenir de quelque chose, n’importe quoi de concret et d’autre que cette peur dévorante de ne pas être entendue, que l’armée venant de l’est rentre dans les terres et les villages comme une flèche transperçant un flanc. 

— Je sais juste que ce que je dis est vrai, une armée vient de l’est, il faut prévenir le roi sans quoi nous serons envahis. 

Elle le regarda dans les yeux essayant de lui faire passer toute l'urgence de la situation, suppliant intérieurement, priant pour qu’il la croie. 

— Vous venez de l’amont de la rivière c’est ça? De l’est donc. D’un des villages frontaliers peut-être?

— Je ne sais pas, répondit-elle à son grand désespoir, incapable de se souvenir de quoi que ce soit. 

— Vous avez vu des mouvements de troupes? pressa-t-il

— Je ne sais pas, peut-être… Écoutez, tout ce que je sais c’est qu’il se passe quelque chose de grave et qu’il faut prévenir le roi. Je ne me souviens de rien d’autre, mais de ça j’en suis sûre.

Il lui jeta un regard exaspéré.

— Mais qui diable êtes-vous, pour détenir une information qui, si elle était vraie, pourrait être capitale ? Devant son silence, il ajouta froidement : “Vous êtes sûre de ne pas savoir ni d’où vous venez ni comment vous êtes arrivée là ?”

Elle ne répondit pas, ravalant ses larmes elle fixait le feu, se posant mille questions sans réponse. Il avait raison bien sûr, elle n’avait aucune information concrète, aucun souvenir, rien de tangible a présenter et pourtant elle savait. 

— Amenez-moi à la capitale, je ferai le reste

Il la scruta un temps, comme pour juger de sa lucidité, puis d’un air excédé déclara :

— Après tout, nous n’avons jamais été en bons termes avec Ciden. Très bien, je vous accompagne jusqu'à Val-Roy, de toute façon je m’y rends aussi.”

Le silence s’installa, pesant et froid comme une épaisse couche de neige. Il mangèrent sans un mot les rations de route d’Élias. Puis Amélia se recroquevilla, pensive, la chaleur du feu vacillant avait du mal à combattre le gel qui s'installait avec la nuit. 

 

***

 

Il la réveilla au petit matin, un soleil timide peinait à percer les nuages lourds de neige. Elle avait froid, faim et mal dans tout son corps. Il lui tendit un bout de pain et de cuir de fruit qu’elle mangea avec reconnaissance. Pendant qu’elle mangeait, il rassembla leurs affaires, s’assura que le feu était éteint et en dispersa les cendres. Il sella son cheval et le chargea puis attendit avec un air d’infinie impatience qu’elle finisse de manger, se lève et s’habille de sa robe à moitié gelée. Elle lui tendit la tunique qu’il fourra dans son paquetage, puis ils partirent, toujours en silence.

Ils traversèrent un pont qui surplombait la rivière, l'ouvrage en pierre était bien incongru au milieu des hauts arbres verdoyants. Amélia eut du mal à lui faire confiance et à quitter la terre ferme pour s'élancer comme ça, suspendue dans les airs. Mais une fois en haut quelle ne fut pas sa surprise de découvrir un tout autre point de vue sur la forêt, la rivière et la cascade. Elle songea qu’elle n’avait jamais rien vu de si beau, puis se rappela avec choc qu'à part le campement, le feu et Élias elle n’avait jamais rien vu du tout. 

Le soleil brillait à travers les arbres, la route montait vers le ciel et Amélia se demanda ce qui se passerait lorsqu’ils arriveraient en haut. Il y aurait-il toujours une route ? Monterait-elle dans le ciel comme le pont? Ou descendrait-elle ? Cela lui sembla plus logique, mais moins joli. Un éclair bleu se jeta du ciel dans un buisson et, surprise, elle s'arrêta pour voir ce que c'était. Un petit animal à plumes la regarda et s’envola. Un oiseau? Elle pensa que ça devait être ça. Pourquoi le nom lui était-il revenu alors qu’elle n’avait aucun souvenir d’en avoir vu ? Pourquoi enfin n’avait-elle aucun souvenir du tout ? Élias s'éloignait, le cheval en longe, comme s'il ne l’avait pas vue s'arrêter. Elle lui courut après. 

— J’ai vu un oiseau. déclara-t-elle

Il ne répondit pas. Amélia réalisa soudain qu’elle ne savait rien de l'étrange elfe qui l’avait sauvée. De plus, cela était probablement très malpoli de s’occuper des oiseaux sans lui tenir compagnie.

— Vous ne m’avez pas dit votre nom, demanda-t-elle

— Élias, marmonna-t-il

— Vous venez de loin ?

— Oui.

— Quelles affaires vous amènent à la capitale ?

— ...

Elle tenta vainement de vaincre ses réticences par la candeur et la joyeuseté. Elle conversa ainsi péniblement toute seule une bonne partie de la matinée, jusqu'au zénith, après quoi les réponses laconiques d’Élias et son air morose la découragèrent. 

 

En fin d’après-midi, après une journée de marche pénible et ennuyante, ils atteignirent un village d’hommes. Élias s'arrêta en plein milieu du village, sur la place. Il déplia sa couverture sous un grand chêne qui ombrageait les lieux, prévoyait-il de camper là ? Au milieu de tous ces gens ? Amélia resta debout près du cheval, interdite, avait-on le droit ? Puis il sortit de ses sacoches de selle différentes poches et étuis et les disposa sur la couverture. Les gens du village commencèrent à s’attrouper. Élias disposa sur un linge blanc des outils argentés de formes diverses : pinces, aiguilles, et couteaux minuscules. Puis il ouvrit une mallette pleine de fioles et de sachets qui embauma l’air d’une fragrance herbeuse. Amélia, curieuse, s’approcha, attacha le cheval à une branche, et s’assit près d’Élias, dos contre l’arbre. Élias ne lui prêta pas attention. Un gamin, jusque là au premier rang, partit en courant, criant “Guérisseur ! Guérisseur sur la place !”. 

Une file de gens s’organisa tant bien que mal alors qu’une vieillarde s'installait sur la couverture en face d’Élias. Alors il demanda “Qu’avez-vous ?” et la vieille s’épancha sur ses douleurs aux articulations, et ses doigts qui ne bougeaient que très mal. Il sortit une petite balance et pesa différentes herbes qu’il mit soigneusement dans un sachet en lin, puis il indiqua la manière de faire une tisane avec ces herbes et comment la prendre. Le prix? Une couverture. 

Un jeune homme arriva, la jambe entourée de bandages sanglants. Élias ne dit pas un mot et se mit au travail : il frotta ses mains avec le contenu d'une fiole qui sentait très fort le vinaigre, puis retirant avec précautions les bandages il découvrit un os brisé qui sortait par une entaille  sanguinolente. Saisissant un des petits couteaux, il agrandit avec précision l’ouverture. Amélia eut mal pour l’homme qui gémissait de douleur. “Ne bougez pas”, dit Élias sèchement. Il repoussa l’os jusque dans la jambe avec une pince, l’homme hurla. Puis écartant les lèvres de la blessure, Élias vérifia avec assurance si l’os était à sa place. Il sortit aussi de la plaie trois petits éclats, si minuscules que Amélia se demanda comment il avait pu les voir avec tout ce sang. Il referma la blessure avec un fil de boyau et une aiguille courbe, appliqua un onguent qui sentait le miel, et fit un bandage avec un rouleau de tissu propre. Ses gestes étaient précis, exacts et sûrs. Il n’avait pas tremblé, pas hésité, pas reculé devant le sang et l'horrible blessure. Amélia était impressionnée par la magie de cet homme qui semblait pouvoir tout soigner, même la mort. 

Une paire de bottes atterrit juste devant elle. C’est alors qu’elle comprit que tout cela était pour elle, pour l’équiper pour la longue route jusqu'à la capitale. Elle ressentit beaucoup de gratitude pour Élias qui, malgré ses abords rêches, s'occupait d’elle alors qu’elle n'était pour lui qu’une nuisance. La nuit approchait et le froid tombait, elle s’enroula dans la cape qui avait rejoint les bottes, observant toujours le profil de l’elfe concentré et rigoureux, elle s’endormit.

 

Écoutant les symptômes avec une attention féroce, il était tout à sa tâche. Pesant et mesurant diverses herbes pour divers maux, confectionnant des onguents, recousant, dressant et drainant les blessures. Les malades ne manquaient jamais dans les villages reculés. Et grâce à la réputation de son peuple, un elfe qui se présentait comme guérisseur était certain de trouver ce dont il avait besoin. Ils auraient bien plus de vivres que nécessaire, de l’argent pour les auberges et la fille serait équipée pour la route.

Il ne remarqua pas lorsqu’elle s’endormit. Concentré sur ses herbes, il essayait de se souvenir quelle était la meilleure manière de soulager une dent gâtée. Il opta pour un léger sédatif et une pince. Décidément, son professeur d’herbologie serait atterré par son manque de précision et de maîtrise. Enfin bon, c'était toujours mieux que rien, et ça payait. Il arracha la dent et réclama son dû en aussi peu de mots que nécessaire. Les humains étaient tous de grands bavards et les indulger ne faisait que les encourager à continuer. D’ailleurs tout ce brouhaha s'ajoutant à la matinée pénible qu’il venait de passer avec cette idiote qui ne faisaient que parler, il commençait à fatiguer. Dire qu’il en avait encore pour treize jours de route minimum. Plus s' ils continuaient à marcher a ce rythme d’escargot. Il espérait qu’elle avait au moins compris la leçon de ce matin et qu’elle se tairait désormais. 

La file de patients s’amenuisait, il fallait penser à la nuit à venir. Il négocia durement avec sa dernière patiente une place dans une grange pour la nuit en échange d’un filtre de fertilité, et obtint même le souper chaud. Il désinfecta les outils qu’il avait souillés, se lava les mains une dernière fois, et rangea le tout soigneusement alors que le ciel virait au noir. La fille dormait profondément, Il la réveilla. Une fois dans la grange, ils mangèrent leur ragoût dans un silence agréable après tout ce tumulte. Puis dans la chaleur douillette du foin et des bêtes, ils se couchèrent.

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Cléooo
Posté le 31/03/2024
Bonjour Vivacia,

Je viens de terminer ton premier chapitre et je te fais quelques retours sur le fond et (un peu) sur la forme !

Pour ce qui est de l'histoire, elle se lit bien (d'autant que tu écris bien). On découvre assez rapidement les préoccupations des protagonistes, une partie de leurs caractères, et l'événement déclencheur se produit très tôt, avec l'arrivée d'Amélia.

Ceci dit, j'ai quelques remarques quant à l'histoire en elle-même.

Tout d'abord, les passages du point de vue d'Élias à celui d'Amélia et vice-versa sont un peu abrupts. Un simple saut de ligne pour le marquer, ça perd un peu, même si on comprend. Au-delà de ça, personnellement je suis plutôt partisane de faire un point de vue par chapitre, ou d'adopter carrément un point de vue omniscient.

Ensuite, par rapport au texte :
" Il pensa avec nostalgie au feu ronronnant dans la grande salle, qui se balançait au rythme des cimes des grands arbres dans lesquelles elle était perchée." -> je ne suis pas sûre de comprendre à quoi se rapporte "qui se balançait"

Suggestion : c'est assez étrange que Amélia se souvienne de si peu, mais se rappelle pourtant d'un message qu'on lui a délivré probablement récemment. Dans le cadre de perte de souvenirs, c'est généralement la mémoire à court terme qui est impactée plutôt qu'à long terme. Si tu veux que la jeune fille ne se "souvienne" que de certains éléments, sûrement pour un côté pratique à l'histoire, elle peut peut-être avoir un message sur elle contenant les mystérieux éléments qu'elle révèle (et pourquoi pas, en reconnaissant l'écriture, être sûre qu'il ne s'agit pas d'un faux ou d'une plaisanterie).
Aussi, "puis se rappela avec choc qu'à part le campement, le feu et Élias elle n’avait jamais rien vu du tout" -> si c'était le cas, elle ne saurait pas ce qu'est une forêt, un pont, un elfe, une cascade, une robe, une tunique... Le nom de la capitale, le fait qu'il y ait un roi... Ou encore, comment sait-elle qu'Élias l'a sauvée, puisqu'ils n'ont presque échangé aucun mot ?


Et sur la forme :
"— “Je dois " -> le tiret se suffit, les guillemets ne sont pas utiles.
Je note aussi que de nombreuses virgules manquent. Si je peux te donner un conseil pour ça, c'est de lire ton texte à voix haute. Souvent, les virgules correspondent à l'endroit de la phrase où tu prendrais spontanément une pause.

Et pour terminer je te mets quelques rares fautes que j'ai repérées (tu en fais très peu, c'est top !).
"où alors" -> ou alors ; " a présenter" -> à présenter ; "à marcher a ce rythme" -> à ce

Voilà voilà pour ce chapitre :)
Vivacia
Posté le 05/04/2024
Merci beaucoup pour ce retour !
Ça me fait plaisir que tu aimes mon écriture.
Je vais essayer de faire en sorte que les points de vue soient plus distingués mais j'aime bien pouvoir changer entre les deux quand c'est utile a la narration.

Quand a ce qui est de la perte de mémoire, dans un sens (et sans trop spoiler) c'est normal au niveau de l'histoire que ce soit bizarre mais je vais faire mes recherches pour essayer de rendre le tout plus cohérent.
Et je vais définitivement essayer de me relire a voix haute, ça a effectivement l'air d'un exercice intéressant et pas seulement pour les virgules !!
Encore merci pour ce commentaire complet !
Vivacia
Posté le 05/04/2024
Merci beaucoup pour ce retour !
Ça me fait plaisir que tu aimes mon écriture.
Je vais essayer de faire en sorte que les points de vue soient plus distingués mais j'aime bien pouvoir changer entre les deux quand c'est utile a la narration.

Quand a ce qui est de la perte de mémoire, dans un sens (et sans trop spoiler) c'est normal au niveau de l'histoire que ce soit bizarre mais je vais faire mes recherches pour essayer de rendre le tout plus cohérent.
Et je vais définitivement essayer de me relire a voix haute, ça a effectivement l'air d'un exercice intéressant et pas seulement pour les virgules !!
Encore merci pour ce commentaire complet !
Cléooo
Posté le 05/04/2024
Je t'en prie, avec plaisir :) à bientôt
Augustin Aurora
Posté le 14/03/2024
Bonjour,
J'ai bien aimé l'incipit et la présentation des deux protagonistes. On voit l'environnement même si je comprends pas toute la géographie des lieux. J'espère qu'on aura bientôt une carte ! J'ajouterais quelques virgules. "Devant son silence,..." et " Puis dans la chaleur douillette du foin et des bêtes, ils se couchèrent." J'attends le prochain épisode.
Vivacia
Posté le 17/03/2024
Merci beaucoup pour ce retour !!! Je prends des notes pour la réécriture quand j'aurai fini le premier jet, en attendant je peux vous dire qu'ils sont dans un milieu montagneux. J'ai une carte mais ce n'est qu'un gribouillis pour l'instant, j'attends de pouvoir la mettre au propre (si possible avec quelqu'un qui s'y connait un peu plus en dessin/graphisme)
En te souhaitant une belle journée !
Augustin Aurora
Posté le 17/03/2024
Bonsoir,
J'ai commencé par la carte et non l'histoire. Le plus drôle c'est la (première) carte qui a induit l'histoire ! A chaque chapitre, je regardais ma carte pour resituer l'histoire ! Bon, il est vrai que j'ai quelques notions en géographie qu'il y a bien longtemps en fac. Bon courage !
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