Amélia se réveilla en hurlant. Élias sauta sur ses pieds, dague dégainée, avant de se rendre compte à la lumière de la lune qu’elle n’était en aucun cas en danger. “Un cauchemar”, pensa-t-il, exaspéré.
— Du feu, la grange était en feu, frissonna-t-elle.
— Vous avez rêvé. Recouchez-vous. Il nous reste encore quelques heures avant de reprendre la route.
Elle se rendormit. Élias la regarda un temps, pensif.
Le lendemain se déroula de la même manière. Il la réveilla à l’aube, ils se préparèrent en silence, et se mirent en route. Ils marchèrent longtemps, toujours sans un mot. Amélia s’ennuyant du silence, posa des questions qui restèrent sans réponse puis se tut désespérée. Elle se demandait pourquoi Élias était si ambivalent avec elle. Il tenait visiblement à sa sécurité et son confort sans quoi il n'aurait pas passé deux heures hier soir à échanger ses services contre la cape et les bottes qu’elle portait aujourd’hui. Mais d’un autre côté, il restait ostensiblement silencieux lorsqu’elle lui parlait et ne communiquait qu’en cas d'extrême nécessité : “debout”, “allons-y”, "mangez" et “recouchez-vous” semblaient être les seuls mots de son vocabulaire. La journée passa lentement sans qu’elle trouve de réponse à ses questions.
La nuit, enroulée dans sa couverture, elle repensa à son rêve de la veille : il était si vivide encore dans sa mémoire, en fermant les yeux elle pouvait encore les voir… Les flammes dansaient leurs danses sauvages dans les airs. Les toits en chaumes des maisons brûlaient dans la nuit noire. Elle était terrifiée, elle se mit à courir, mais elle n'avançait pas, elle tombait. À genoux dans une mare de sang, elle essayait de se relever, mais elle n’y arrivait pas, elle coulait. Elle hurlait à pleins poumons en s’enfonçant dans la masse visqueuse. Elle se noyait.
Un cri lointain la réveilla. Il se rapprochait à mesure qu’elle s’extirpait du rêve. Sa gorge lui faisait mal et elle était à bout de souffle. Elle réalisa que c’était elle qui criait. Elle arrêta. Un autre rêve. Elle se fustigea pour s’être endormie en pensant aux flammes. Élias alimentait le feu en la regardant. Son expression indéchiffrable la mit en colère. Ne pouvait-il pas être un peu compatissant? Ou même montrer un intérêt pour ces rêves étranges. Non. Il était là, à la fixer comme s’il n’avait jamais eu un cauchemar de sa vie et que c'était très inopportun de sa part à elle d’en avoir.
Le jour suivant, après deux lieues de silence complet, elle se mit à compter les conifères pour voir combien il y en avait dans une forêt. À la fin de l’après-midi, elle dû s'arrêter aux alentours de deux mille trois cent dix arbres, car ils entraient dans une grande vallée dégagée, avec tout au fond, une rivière, une autre route et un grand bâtiment en bois. En s’approchant, elle s'aperçut que le bâtiment, contrairement au village d’avant-hier, avait deux rangées de fenêtres : une en haut et une en bas. Au-dessus de la porte, une planche en bois portant des inscriptions noires se balançait. Un plus petit bâtiment sans fenêtre avec une très grande porte était maintenant aussi visible.
Élias, qui menait le cheval droit vers le plus petit des bâtiments, lui tendit une bourse.
— Va à l'intérieur et réserve-nous une chambre pour cette nuit, paye aussi pour le cheval . dit-il
Il s'éloigna, la laissant toute seule, un peu paniquée. Qu'est-ce que cela pouvait-il bien vouloir dire ? Que devait-elle faire ? Bon, la première instruction était d’aller à l'intérieur, peut-être quelqu’un pourrait l’aider une fois dedans. La pièce dans laquelle elle entra était grande, presque autant que la grange dans laquelle ils avaient dormi, mais moins haute. Elle s’étonna de ne pas voir la deuxième rangée de fenêtres. Des tables et des tabourets parsemaient la pièce. Une grande cheminée réchauffait les lieux, une grosse dame y mettait un cochon à rôtir. Un homme, derrière un comptoir, lui adressa un sourire chaleureux :
— Bienvenue au Relais de la Reine, que puis-je faire pour vous ma demoiselle ? rugit-il.
Elle s'avança timidement, tâchant de se souvenir de ce que l’elfe avait dit.
— Je euh je… Il m’a dit de réserver une chambre et de payer pour le cheval aussi.
— Très bien une chambrée pour toi et ton maître, et de l’avoine pour le cheval. Ça fera Cinq Reyal et trois Pistouls.
Reyal ? Pistouls ? Elle ouvrit la bourse. Des pièces de toutes les couleurs du métal et de toutes formes brillaient dans la lumière des lampes. Lesquels étaient lesquels ? Elle opta pour une grande pièce dorée, trouée en son centre et la posa avec hésitation sur le comptoir. L’aubergiste eu l’air surprit, mais avec un grand sourire il déclara:
— Pour un Escalion, je vous donne le repas aussi
Tant pis se dit Amélia, autant lui tendre la bourse et le laisser se servir, elle s'était fait avoir mais que pouvait-elle y faire ? L’homme avait déjà escamoté la pièce et Élias venait d’entrer, leurs paquetages à la main. L’aubergiste l'accueillit à grand coup de “Monseigneur elfe”. Elle se sentit rougir jusqu’aux oreilles alors que Élias lui lançait un regard suspicieux. Ils suivirent l’homme jusqu'à un assemblage étrange de petites planches en bois, chacune plus haute que la précédente. Un escalier. Bien sûr, c’est pour cela qu’on ne voit pas les fenêtres du haut, il y a un étage, se dit sombrement Amélia sentant dans sa nuque le regard perçant d’Élias. Ils montèrent, L’homme les mena à une chambre contenant un grand lit à baldaquin et une paillasse dans un coin. Une commode avec un pichet et une bassine ainsi qu’un pot de chambre complétait l’ensemble. Quand l’aubergiste, devenu carrément mielleux, les eut quittés, Élias explosa :
— Mais qu'as-tu fait, sombre idiote ? Combien lui as-tu donné ?
— Je ne sais pas… Il a parlé de pièces dont je ne connaissais pas le nom…
Il lui reprit la bourse des mains et l’ouvrit avec rage.
— Un Escalion ? Tu lui as donné un Escalion !
Elle acquiesça en silence, au bord des larmes.
— Te rends-tu compte qu’un Escalion vaut un coursier et tout son équipement ? Qu’avec un Escalion, on ne paye pas une chambre comme celle-là pour une nuit mais pour un an ? Que je l'avais sur moi en cas d'extrême urgence et que tu viens de l’utiliser pour une nuitée ? Je te fais confiance une fois et voilà où ça m’amène !
Elle ne put se contenir plus longtemps et se mit à crier son angoisse et sa colère.
— Mais vous ne me dites jamais rien ! Comment je suis sensée savoir quoi que ce soit alors que je ne me souviens de rien ? Comment je fais moi, pour apprendre, si vous ne répondez jamais à mes questions ? Si vous partez avant même que j’aie pu les formuler, comme tout à l’heure. Si ça vous écorche tant que ça pourquoi vous m’accompagnez ? Pourquoi vous ne m’avez pas laissé me noyer, hein, si je vous embête ?
Elle essuya les pleurs qui coulaient sur ses joues d’un geste rageur. Pourquoi se montrait-elle si vulnérable alors qu’il restait stoïque?
— Je vous ai sauvée parce qu'il en allait de mon honneur. Je vous accompagne pour la même raison. Vous ne survivriez pas trois heures sans moi, mais cela ne veut pas dire que je dois supporter toutes vos idioties et votre conversation par-dessus le marché !
— J’essaye d’être gentille et agréable, je me suis même faite discrète aujourd’hui juste pour ne pas vous embêter et vous osez me dire que vous ne me supportez pas ? Et d’ailleurs, vous vous êtes regardé un peu ? Monsieur-qui-décroche-pas-un-mot ? Vous savez à quel point vous êtes d’un ennui mortel ? Monsieur le chevalier au grand cœur. Si je suis là uniquement comme preuve de votre immense honneur, je préfère partir. Comme vous n’en avez pas, il n’y aura plus de malentendu.
Il la regarda, choqué.
— Je vais tenter de rattraper votre bourde.”
Il volta, et claquant la porte, sortit de la chambre. Laissant Amélia tremblante.
***
Quand elle descendit enfin, calme et prête à faire face à Élias, la salle était pleine. Elle trouva l'elfe, encore plus morose que d’habitude, assis à une table dans un coin. Elle allait lui dire ses vérités. Elle allait le faire. Elle s’assit, le regarda droit dans les yeux, et ne put rien dire de plus. Avait-il pleuré? Il avait perdu sa droiture, son air supérieur et avait le nez baissé sur un petit verre contenant un fond de liquide ambré. Elle resta interdite. Elle le pensait inébranlable et maintenant le voilà qui se saoulait pour une bête histoire d’ennui? Il leva ses yeux verts perçants et scruta son visage comme s’il ne l’avait jamais vu auparavant.
— Vous êtes cruelle. J’ai de l’honneur, je vous l’ai prouvé maintes fois.
Il secoua la tête, ses cheveux noirs s'emmêlèrent.
— J’ai de l’honneur. Il dégagea les cheveux qui lui tombaient devant le visage.
— Je ne laisse pas les gens sans défense seuls, je soigne les malades et les blessés, j’aide les miséreux. La seule fois où je ne me suis pas tenu à ce serment, j’ai perdu beaucoup. Alors je l'honorerai toujours. Je suis un seigneur elfe, c'est mon devoir.
— Pardon, je n’aurais pas dû dire ça. C'était injuste. s’excusa-t-elle, mais vous êtes parfois difficile à vivre, monseigneur elfe
Il sourit. Elle n’en revint pas que sa boutade eut fait mouche. Combien de verres avait-il bus ?
— Fils de seigneur. Mais le code reste le même. Contrairement aux humains, nous sommes au service de notre peuple et pas l’inverse.
Une jeune fille portant un plateau posa deux autres verres sur la table et emporta celui désormais vide d’Élias. Amélia prit le verre et trempa ses lèvres. Le goût lui fit monter les larmes aux yeux et lui brûla le ventre. Elle prit une autre gorgée.
— Je suis désolée pour votre perte, que s’est-il passé ?
Il y eut un long silence, puis avec un soupir il dit en sortant sa bourse :
— Commençons déjà par apprendre la monnaie du pays dans lequel on vit, n'est-ce pas?
Il sortit une petite pièce ronde en cuivre
— Un pistoul, c’est notre plus petite monnaie. On ne peut pas acheter grand-chose avec un seul, mais deux ou trois vous fourniront une petite miche de pain, ou un pastès dans une foire.
— Un pastès ? demanda Amélia timidement
— Une petite friandise faite de pâte entourant une garniture, souvent à la viande.
Une pièce plus grosse, argentée avec huit côtés rejoint le pistoul.
— Quatre pistouls valent un reyal. Un reyal vous payera un petit fromage, des légumes, quelques œufs. Le soldif quant à lui, il sortit une pièce dorée de la taille d’une noisette. “vaux huit reyals. Deux ou trois nuits en fonction de l’auberge ou un vêtement de moyenne qualité.”
L’Escalion rejoint les autres piécettes sur la table, Élias lui jeta un sourire.
— L’escalion, la monnaie des rois, comme vous le savez elle vaut beaucoup, seize soldifs pour être exact.”
Les quatre pièces scintillaient à la lueur des lampes à huile. Il y eut un silence alors qu’Élias les rangeait dans sa bourse. Au bout d’un moment Amélia se demanda s’il avait épuisé tous ses mots, mais il reprit.
— Que voulez-vous savoir d’autre ?
— Votre code d’honneur, tous les elfes le suivent-ils, ou juste les nobles? demanda-t-elle.
— Tous ceux qui le veulent, d’autres laissent la déesse décider du sort de chacun, mais les nobles y sont particulièrement tenus, oui.
— La déesse ? Qui est-ce ?
— Notre divinité, la déesse-mère de toutes choses. Elle crée tout et détruit tout. C’est elle qui décide qui vit et qui meurt, mais ce n’est jamais une punition, juste une continuité de la vie elle-même. Car la vie se nourrit de mort autant que la mort se nourrit de vie. Du moins, c’est ce que les sages disent.
— Je ne comprends pas.
Il rit franchement
— C’est normal il faut une enfance passée avec des sages pour comprendre tout ça, et encore !
Ils restèrent assis dans un silence détendu, parlant parfois, mangèrent et burent une bonne partie de la soirée. Quand ils montèrent se coucher, Amélia titubait et Élias dû l’aider à marcher. Ils arrivèrent tant bien que mal à la porte de leur chambre. Élias entrouvrait la porte quand il laissa soudain choir Amélia brusquement et tira sa dague de son fourreau. Parant la lame qui se dirigeait vers sa tête, il jeta son assaillant au sol et ouvrit la porte en grand d’un coup d’épaule. Il se jeta sur le deuxième homme qui arrivait du fond de la chambre avec une masse. Maniant sa lame avec autant de précision que pour une chirurgie, il l’égorgea. Le premier s’était relevé et était de nouveau sur lui, il le mit à terre d’une parade, la lame ensanglantée sous la gorge.
— Qui êtes-vous ? Que voulez-vous ?
— Votre or, rien que votre or, monseigneur. On vous a vu en faire étalage à la fille plus tôt, alors on a voulu notre part. Rien de plus, je vous jure.
— Comment saviez-vous où nous dormions?
— C’est la plus belle chambre, celle réservée aux riches, on en a déduit que vous seriez ici.
— Pars, emmène ton compagnon et pars avant que je ne change d’avis
Élias se releva, regarda l’homme s’enfuir, son comparse dans les bras, puis il se tourna vers une Amélia impressionnée par ce qu’elle venait de voir.
— Et voilà pourquoi on ne fait pas mention d’Escalion en public” déclara-t-il “Allez viens, allons nous coucher.
Le réveil du lendemain fut des plus difficiles. Il laissa Amélia dormir bien après que le soleil soit levé, se maudissant pour ses excès de la veille. Que diable lui avait-il pris? Boire sans soif, comme ça, ça n'était pourtant pas son genre. Surtout pas en compagnie d’inconnues. Et il savait pourtant que l’alcool humain faisait mal à la tête…
Il réveilla Amélia à la mi-matinée et eut un mal fou à la sortir du lit. Déjà qu’elle n'était pas vive au réveil normalement. On dépassait tous les records de lenteur, si cela continuait ainsi, ils perdraient un jour complet de voyage.
Quand ils prirent enfin la route, maussades, le soleil approchait dangereusement du zénith. Ils marchèrent en silence sous la neige jusqu’à la nuit. Ils trouvèrent un abri de berger dans lequel ils s'installèrent et après avoir mangé, ils dormirent. Amélia n’avait pas pipé mot. Avaient-ils eu une discussion à ce sujet hier? Il n’arrivait pas à s'en souvenir. Dans tous les cas tant mieux, si elle avait décidé de se taire. Se perdre en palabres inutiles n'était pas non plus dans ses habitudes.
Les jours suivants se déroulèrent de la même manière, dans un silence agréable très rarement ponctué de questions d’Amélia. Les soirées étaient toujours plus difficiles, entre le froid croissant et les fréquents cauchemars d’Amélia, il était difficile de passer une nuit reposante. Intrigué par ces rêves, au beau milieu d’une journée, alors qu’ils faisaient une pause pour manger, il demanda :
— Vos cauchemars, que s’y passe-t-il ?
Amélia eut l’air surprise.
— Ce n’est jamais tout à fait la même chose, mais des éléments sont récurrents : le feu et le sang sont toujours présents sous une forme ou une autre. Souvent je cours pour m’enfuir, parfois j’arrive à courir parfois non. Parfois, comme hier, je vois une pile de gens morts qui me regardent comme s'ils attendaient quelque chose de moi. D’autres fois je me noie ou j’étouffe. Ce qui me fait peur c’est qu’ils sont de plus en plus précis.
— Ce pourrait-il que se soient des souvenirs de l’attaque de votre village? Dans ce cas, cela voudrait dire que la mémoire vous revient petit à petit.
— Je ne sais pas, si c’est le cas pourquoi ne me souviendrai-je pas d’avant l’attaque? De ma famille, de ma vie avant maintenant?
— Il faut souvent du temps aux amnésiques pour retrouver la mémoire, la violence qui vous a été faite est votre souvenir le plus récent, mais aussi le plus marquant que vous ayez vécu. C’est pour cela que vous vous en souvenez mieux que le reste, je pense.
Ils débattirent du sujet un temps, puis se remirent en route.
***
Quelques jours passèrent ainsi sans incident notable. Ils avaient laissé les montagnes derrière eux, traversé une plaine et s'étaient enfoncés dans la forêt. À l’aube du septième jour, ils se mirent en marche en silence jusqu'à la mi-journée. La paix et la tranquillité du chemin apaisaient l’âme d’Élias qui avait ainsi tout le loisir de penser à des choses bien plus agréables que de marcher. Le froid mordant, la neige et le ciel morose lui rappelaient avec nostalgie les fêtes du solstice qui devaient se préparer chez lui. Il voyait presque les lumières pendues aux balustrades, goûtait à demi les gâteaux au miel, sentait quasiment les bûches de bois odoriférantes qui brûlaient dans la cheminée. Hélas il n’en verrait pas une flammèche, ils seraient à peine arrivés lorsque le solstice assombrira le ciel.
Il suivait ainsi le chemin de ses pensées lorsqu’un inconnu, sortant des fourrés à leur droite, tituba et tomba en plein milieu de la route. Il se demanda, oh déesse, pourquoi lui entre toutes les personnes attirait les humains en détresse. Puis, s’approchant, il réfléchit et dégaina sa dague juste au cas où cela serait un guet-apens. Il s’avança. L’homme respirait. Aucune blessure n'était visible, ni aucun signe de maladie. “Une embuscade”, se dit-il, agacé de son manque de jugement.
Il se redressa et fit signe à Amélia de se mettre derrière lui, il parcourut les buissons des yeux et repéra ce qu’il cherchait, quelque chose se déplaçait… Il leva sa dague, reculant rapidement, espérant mettre la totalité des assaillants devant lui. Trop tard, un homme sortit des buissons à sa gauche, juste derrière Amélia. Au même moment, l'individu allongé sur la route se releva et trois autres sortirent des fourrés. Ils étaient encerclés et en sous-nombre.
Lâchant la bride de son coursier, il para au plus pressé, libérant Amélia de son assaillant d’un coup de dague habile. L’homme recula, portant sa main à son visage ensanglanté, laissant le temps à Élias de prendre une position plus avantageuse. À l’odeur du sang, le coursier renâcla et partit au galop. Un des hommes lui courut après tentant de l’attraper, mais il manqua de se faire piétiner par la bête affolée qui s’enfuit au triple galop dans le lointain.
Élias n'eut pas le temps de regretter son départ et celui avec elle, de toutes leurs possessions. Un brigand imposant se dirigeait vers lui, faucille à la main, levée vers le ciel, prête à s'abattre sur son crâne. Il esquiva et se retrouva au contact avec un autre homme armé d’un long couteau.
Un cri maintenant familier perça le tumulte de la bataille, lui glaçant le sang. Il se retourna. Amélia, une faucille dans l’épaule, hurlait de douleur et de peur. Il ne fallait pas plus de déconcentration pour faire perdre le maigre avantage qu'Élias avait gagné grâce à son agilité. Ils furent quatre sur lui, l’assaillant de toutes parts. Il cédait toujours plus de terrain. Il sentit une lame percer sa poitrine, suivie d’un violent coup de masse dans les côtes qui le fit tomber à terre.
Elle sentait le sang couler sur sa poitrine. La douleur était insupportable. Élias s'effondrait sous les coups. Elle avait peine à se tenir debout, l’homme qui lui tordait les poignets la maintenait clouée sur place, impuissante. Il fallait pourtant qu’elle fasse quelque chose. N'importe quoi, sinon ils allaient le tuer. La panique s'installa dans tout son corps, le faisant vibrer d’une vigueur nouvelle. Une lumière blanche et brillante l’aveugla soudain, un sentiment de puissance l’envahit. La vibration quitta son corps comme une bassine que l’on aurait vidé. Un coup de tonnerre brisa ses tympans et ses forces la quittèrent. Elle s'effondra, libérée de son agresseur.
Déjà, la fin est bien. On a un peu d'action, c'est d'ailleurs bien écritn rythmé, et l'effet de cliffhanger est là, qui donne envie d'aller voir la suite ! C'est bien.
Ensuite, voici mes remarques au fil de l'eau :
"Elle se demandait pourquoi Élias était si ambivalent avec elle" -> l'est-il vraiment ? Il est taciturne mais l'aide, est-ce vraiment ambivalent ? Il n'est pas non plus agressif à son égard.
"Comment je suis sensée savoir quoi que ce soit alors que je ne me souviens de rien ? Comment je fais moi, pour apprendre, si vous ne répondez jamais à mes questions ?" -> très juste, de quoi parle(parlait)-elle à longueur de journée, si elle ne se souvient d'absolument rien ?
"Et d’ailleurs, vous vous êtes regardé un peu ? Monsieur-qui-décroche-pas-un-mot ?" -> je m'interroge sur l'âge des personnages.
"— J’ai de l’honneur. Il dégagea les cheveux qui lui tombaient devant le visage." -> retour à la ligne, je suppose qu'il ne dit pas "il dégagea ses cheveux...", mais ce serait encore mieux de lier avec la réplique suivante, également prononcée par Élias :
"— J’ai de l’honneur, insista-t-il en dégageant les cheveux qui lui tombaient devant le visage. Je ne laisse pas les gens sans défense..."
"— Je suis désolée pour votre perte, que s’est-il passé ?" -> je n'ai pas du tout compris cette réplique. De quelle perte parle-t-on ? Ça ne peut pas être de l'escalion, si elle demande ce qu'il s'est passé.
(Par ailleurs, au sujet de l'escalion, je n'ai pas compris pourquoi l'aubergiste ne lui a pas simplement rendu la monnaie !)
Au niveau de la monnaie, petite remarque : l'elfe dit qu'un escalion payerait une année à l'auberge, puis, quand il explique la valeur de l'argent, dit : "un soldif vaut [...] deux ou trois nuits en fonction de l’auberge ou un vêtement de moyenne qualité.” et que 16 soldifs vallent un escalion. Alors c'est peut-être une exagération la première fois, parce qu'il est en colère, mais ça me semble une différence assez importante !
"Maniant sa lame avec autant de précision que pour une chirurgie, il l’égorgea. [...] Part (Pars), emmène ton compagnon et part (pars) avant que je ne change d’avis [...] l’homme s’enfuir, son comparse dans les bras" -> je m'interroge sur l'état du compagnon. "égorger" me semblait plutôt définitif, mais ensuite j'ai l'impression qu'il est toujours en vie.
"Les soirées étaient toujours plus difficiles, entre le froid croissant et les fréquents cauchemars d’Amélia, il était difficile..." -> redondant
Quelques fautes :
Je crois qu'il faut écrire "à grands coups" au pluriel.
"voilà où ça m’amène !" -> ça me mène.
"je suis sensée" -> censée
"avait-il bus ?" -> bu
"en compagnie d’inconnues" -> inconnus
"Ce pourrait-il" -> Se
"oh déesse" -> Ô déesse
En espérant que cela te soit utile !
Oui je vais probablement changer le système de monnaie il est bancal je pense, il faut que je me penche dessus.
En tout cas merci, ce que tu dis me paraît très pertinent, je vois qu'il faut que j'éclaircisse certaines choses au niveau des relations entre les personnages.
Le lendemain se déroula de la même manière. Il la réveilla à l’aube. Ils se préparèrent en silence et se mirent en route.
Mais d’un autre côté, il...
Ou sans accent
et que c'était très inopportun de sa part à elle d’en avoir : Je reformulerais trop « lourd »
À la fin de l’après-midi, elle…
de deux mille trois cent dix ? ( Quoi )
En s’approchant, elle
Un plus petit bâtiment avec une très grande porte sans fenêtre…
paye aussi pour le cheval. (inverser pour la première formulation et garder la deuxième )
Bon, la première instruction
rugit-il.
une chambre [ sans virgule ] et
cheval. Ça
Comment je suis sensée savoir quoi que se soit alors que je ne me souviens de rien. Que suis-je sensée faire alors que je ne me souviens de rien ?
Ou [ sans accent ] juste les nobles ?
L’épisode du vol dans la chambre est un bon rebondissement.
par ces derniers, [ A qui se rapporte derniers ? ]
Je n'ai pas contrôlé le système monétaire. Attention à sa justesse, car si il y a une incohérence, on vous le dira ?
Bonne fin. Est-elle morte ? J'attends la suite
Cordialement