Une cuillère et tout serait réglé.
Une, pour cesser de sentir son imperméable élimé râper sa gorge, que ses lunettes noires masquent deux paupières closes plutôt que la trace de ses nuits blanches, une, pour que tombe l’aube. Maintenant.
Les immeubles mornes défilaient derrière la flamme jaunâtre, vacillante des réverbères. Chaque mur surpassait en craquelures le précédent. La voiture fit une embardée. Au volant, son maître de stage bâilla à s’en décrocher la mâchoire. Lui ne manquait pas d’aga. Sens émoussés, sommeil narcoleptique, émotions amputées. La lourdeur des paupières, les joues trop relâchées révélaient une consommation de loin supérieure au minimum vital.
« Combien de corps ? »
Oublier la bêtise humaine serait déjà bien. L’effacer serait encore mieux.
« Aucun. Beaucoup de sang et des traces de lutte. »
Il jeta son mégot, extirpa une nouvelle cigarette de sa veste matelassée noire.
Une cuillère pour asphyxier ce goudron volatil.
Elle abaissa la fenêtre. La brise fraîche battit ses oreilles nues, la décrépitude gifla ses narines.
Freddy ralentit pour montrer sa plaque à une monstruosité écailleuse. Un grognement lui échappa tandis qu’ils empruntaient la rampe d’accès qui les mènerait vers les étages supérieurs de l’arbre cité.
« Si ça se trouve, personne n’est mort et on y va pour rien. »
Murielle soupira. Ses yeux trouvèrent le coffre à gants.
C’est fou ce que le trivial devenait fascinant en présence de Freddy.
« J’aurais aimé que tu écoutes Carl au lieu de compter sur moi pour te donner les informations. »
« Pas possible. Le décolleté de Noémie, la voiture, tout ça. »
Il vérifia son angle mort. L’estomac de Murielle protesta contre la quantité de vide qui l’occupait.
« Tu es censé m’apprendre le métier. »
« Et toi, tu devrais manger plus. »
La trachée de Murielle piégea un juron. Préférait-elle qu’il la croie anorexique ou qu’il la sache fauchée ?
Question futile, songea-t-elle.
Il la croirait anorexique et la savait fauchée.
« Je ne vois pas le rapport. »
« Ne me dis pas quoi faire et je te rendrai la pareille. »
Une heure du matin.
Une cuillère et tout serait réglé.
La brûlure familière dans ses veines, la délicieuse torpeur, le fantôme d’une résistance défunte. Elle n’entendrait plus les inepties de son superviseur. L’aga régnait sur elle. L’aga régnait sur tous. L’aga coûtait cher. Laisser le manque la tuer n’avancerait à rien.
Second soupir, plus fort, cette fois.
Son regard croisa la petite image peinte qu’une pince tenait au plafond. Freddy, sa femme, deux mini-Freddy, les rides en moins. Des sourires d’ange. Il n’avait pas que des mauvais côtés.
Il détestait seulement son travail.
Cinquième plateforme. Première fois qu’elle y venait. Réverbères aux flammes bleutés, maisons unifamiliales, couleurs délicates, le vernis respectable d’un cauchemar bien rangé. Ils roulèrent en silence sur la périphérie jusqu’aux rubans de tissu jaunes qui marquaient leur arrivée en territoire souillé.
Si elle sombrait maintenant, adieu le stage. Le cerveau le plus déficient ne pouvait pondre un crime à sa portée.
L’aga… Pas avant le matin.
« On y est, » dit Freddy. « Le domicile du capitaine Samson. »
Un tintement résonna dans son esprit.
Seulement dans son esprit.
J'ai plusieurs choses à dire, mais je ne sais pas si elles sont positives ou négatives, car quand je lis un roman, je ne lis jamais la 4ème de couverture et 95% du temps, j'ai besoin de plusieurs chapitre pour comprendre et enfin me mettre dans l'histoire.
En premier lieu les mots "inconnus au bataillon" m'ont pas mal intrigué. Sur le coup, j'ai même douter de savoir si cuiller voulait bien dire cuillère ou si c'était pas un terme que tu avais inventer à des fins scénaristique. Le côté hâché entre les dialogues et les éléments extérieurs n'ont pas du tout de sens à la première lecture, j'avoue que ça m'a demandé un certain effort de concentration pour essayer de faire du lien sans vraiment y parvenir. Mais c'est aussi ça, le pouvoir du point de vue interne. On a une perspective minimale qui nous force à "essayer de comprendre" en se mettant à la place de.
Aga / cuiller / dose vital -> j'avoue, j'ai compris qu'après avoir lu le commentaire de pétronille01. J'avais même pas fait le rapprochement, pour moi, je pensais le découvrir plus tard de façon beaucoup plus "fluide", mais du coup, ça a pris sens beaucoup plus vite !
Le ton est urgent, latent, un brin violent. J'aime bien la sensation que ça me fait quand je lis tes lignes. Comme si j'étais "pressée" de comprendre pour ne pas laisser l'histoire m'échapper. Comme une enquête interne en plus des questions sur l'univers.
En tout cas, on peut valider une chose : ça intrigue et on a envie de cliquer sur "suivant" pour essayer de comprendre. En tout cas, dans mon cas, ça ne m'effraie pas, au contraire. Je trouve que ça change des histoires prévisibles à milles lieux.
Désolée, c'est un peu décousu, j'essaie encore de comprendre ce que j'ai lu. Au fil des chapitres, j'essaierai d'affiner mes commentaires pour être plus objective :)
~ See you ~
Ligne de Cendre est un peu en pause depuis plus d'un mois à cause d'autres projets plus pressants (malgré le fait que le premier jet soit terminé et que le second ait plus de 200 pages "prêtes" à glisser ici... en vrai, je leur fais toujours une troisième révision qui prend du temps).
Ton commentaire me fait énormément plaisir. Je m'adresse à des lecteurs qui aiment se poser des questions plutôt qu'à ceux qui veulent tout cuit dans le bec. Après, j'avoue que j'ai quand même une impression que beaucoup de gens qui écrivent, dans leur désir de révéler une histoire, cessent de réalisent qu'ils souhaitent s'interroger.
En réalité, les chapitres qui suivent sont beaucoup moins hachés. Je me demande si je conserverai cet aspect pour le premier chapitre. Il s'agit de l'introduction à l'univers et ce n'est peut-être pas le meilleur moyen de la réaliser.
À bientôt et merci encore pour ta visite!
L'Aga se définit au fil de l'histoire. C'est un mot inventé; je ne connaissais pas son utilisation en tant que "pluie torrentielle". De ce que je trouve, il s'agit d'un régionalisme., mais j'ignore où il est employé. Les métaphores employées ici devraient déjà donner une idée de ce dont il s'agit.
Cuiller a deux orthographes; celle que j'ai employée ici témoigne seulement de l'époque et de l'endroit où j'ai appris à écrire. Dans tous les cas, je l'ai modifiée dans mon document original, j'ignore pourquoi je ne l'ai pas encore fait ici.
Petite précision concernant Murielle; elle n'est pas anorexique. Elle ne se prive pas de manger par souci d'esthétique ou parce qu'elle se trouve grosse. Elle manque des repas parce que parfois, c'est tout ce qu'elle arrive à trouver comme solution pour boucler le mois. Du moins, c'est ce que j'ai souhaité suggérer.
À bientôt!
j’ai pris des notes au fil de la lecture, en temps normal j’aurais investi du temps pour reformuler mais comme tu as mentionné vouloir des opinions réelles et sans crainte, je te les mets telles quelles, ça te sera peut-être plus utile.
Pourquoi avoir écrit « cuiller » au lieu de l’orthographe la plus répandue, « cuillère » ? Pour ceux qui ignorent que cette forme est correcte, cela peut déstabiliser dès la première ligne. Si l’on se trouvait dans un univers ancien ou médiéval, j’aurais compris ce choix d’une orthographe vieillie, mais en l’état, ce semble pas directement justifié.
.
La formulation « la trace de ses nuits blanches » est un peu bizarre, c’est imaginé, j’ai pas compris tout de suite la référence à ses cernes. J'a dû relire le paragraphe donc ca alourdi l'expérience de la lecture.
.
« Lui ne manquait pas d’aga » , aga ?
(J’ai cru qu’il s’agissait d’un mot ou d’une phase non finie avant de croiser l’autre phrase « L’aga régnait sur elle »).
.
Ca fait beaucoup d’interrogation dès le début de la lecture, d’éléments qu’on ne comprend pas, de métaphores qui nécessitent un temps d’arrêt voir une re-lecture pour tenter de les comprends. Ca hache beaucoup le rythme et ca décourage.
.
« une consommation de loin supérieure au minimum vital », consommation de quoi ? D’alcool, de somnifère, d’anxiolytique ?
(J’ai fini par comprendre plusieurs lignes plus bas que ça faisait référence à la « cuiller ». Update, j’ai compris bcp plus loin que c’était ce fameux « Aga »)
.
« Combien de corps ? »
Oublier la bêtise humaine serait déjà bien. L’effacer serait encore mieux.
« Aucun. Beaucoup de sang et des traces de lutte. » »
J’ai eu un doute de si c’était un dialogue entre les deux personnages ou bien des pensées intérieures.
.
« Une cuiller pour asphyxier ce goudron volatil » je ne comprends pas la métaphore.
.
Comme l’univers n’a pas été décrit j’ai imaginé la scène dans une ville similaire a New York et avec cette phrase « montrer sa plaque à une monstruosité écailleuse ». J’ai un drakéide qui spawn d’un coup dans la scène c’est un peu étrange.
.
« la rampe qui les mènerait ». A la première lecture j’ai cru qu’ils étaient descendu du véhicule pour emprunter une rampe d’escalier menant vers les « étages » supérieur. C'est peut être illogique comme interprétation, mais autant mettre le mot route ca évitera ce genre de malentendu.
.
On identifie que Freddy est le chauffeur et qu’on incarne Murielle (enfin je crois). Mais qui est Carl et Noémie, ils spawn également dans la scène sans qu’on ne les y ait jamais imaginés précédemment.
.
« Réverbères aux flammes bleutées » Ah donc ce n’était pas une métaphore dans le 1er paragraphe, c’est réel.
.
« Le cerveau le plus déficient ne pouvait pondre un crime à sa portée. » Quoi ?
Merci pour ton retour. Merci d'avoir osé le négatif. Je vais quand même te poser une question : dois-je comprendre que tu n'as rien apprécié de ce texte?
À bientôt!
Par exemple l'Agra, je suis passé à coté du coup, mais ca m'intéresserait de savoir comment sa affecte le/les personnages. Quel type de drogue ca peut être... ca a l'air d'être vitale pour le personnage. A titre personnelle j'aimerai bien que ce soit quelques choses qui apportent une réelle dualité dans sa vie. Je voudrai que ca l'affecte tant mentalement qu'organiquement.
j'aime le fait qu'on ait une scène de crime sans corps et avec des traces de lutte. Ca m'aurait plu d'avoir quelques détails sordides en plus.
Jusque-là j'ai imaginé un univers assez noir au cours de ma lecture, ca me plairait que ca le soit encore plus. Après je pense que ce chapitre était trop court et j'ai peur de projeter quelque chose d'assez diffèrent de ce que tu construis. Je le saurai en lisant la suite.
- Sinon j’ai aimé le fait que certains éléments soient décrit de façon crue et sombre. Par exemple :
« Il la croirait anorexique et la savait fauchée. »
Je trouve ca simple, efficace et puissant.
- Le personnage drakéide est décrit comme une "monstruosité écailleuse", ca aussi c'est intéressant ca sous entends peut-être qu'on est dans un univers avec du racisme envers ces personnes. C’est une idée qui ne m’a frappé qu’à la relecture — si c’est vrmt le cas j’aurais aimé que ce soit un peu plus explicite dès la première.
-Quant à Freddy, je trouve qu’il est prometteur. Un flic qui déteste son boulot, c’est toujours intéressant : ça ouvre la voie à une tension interne entre le sens du devoir et la violence psychologique du métier.
Globalement ca me dérangerait pas du tout de lire la suite bien au contraire ! Mais si tu comptes apporter des modifications au premier chapitre je pense qu'il faudrait mieux que j'attende avant de poursuivre pour relire le tout avec des yeux neufs
Alors tes projections sont globalement justes; dans certains cas, peut-être quelque chose de plus subtil que ce que tu exprimes, mais dans le même ordre d'idée.
Concernant le mot "cuiller", j'ai choisi cette graphie, car c'est celle que j'ai apprise en apprenant à écrire. C'est celle qui m'est le plus naturel. Je peux la changer avec un rechercher/remplacer dans tout le texte. Le mot "cuillère" a été intégré en 1978. Pour certains d'entre nous, les enseignants qui nous ont appris à écrire n'étaient pas tous passés à "cuillère".
Mon style d'écriture inclus une proportion élevée de métaphores, mais j'y suis peut-être allé un fort sur un chapitre d'introduction (probablement plus fort qu'ailleurs dans le livre). Je réviserai cela, mais ça ne se fera probablement pas cette semaine. Je n'ai bien sûr pas l'intention de créer une lecture hachée décourageante.
Je peux probablement ajouter quelques éléments descriptifs à la ville sans déguiser le reste du texte ou info-dumper. Tu n'es pas la première à suggérer que les éléments visuels que j'inclus sont insuffisants. Je suis personnellement plus sensible aux autres sens et il m'arrive de ne pas ajouter suffisamment de visuel.
Amener rapidement des questions dans l'esprit du lecteur était l'un de mes objectifs. Visiblement, j'ai provoqué également des questionnements qui n'étaient pas prévus et n'amènent rien au lecteur.
Je vois pourquoi tu te poses des questions au sujet de "Combien de corps" et de ce qui suit. Cela dit, je crois que les guillemets indiquent suffisamment bien qu'il s'agit d'un dialogue et que le segment qui se trouve entre les deux est la voix narrative. J'ai choisi un mécanisme différent pour exprimer les pensées "directes", mentalement verbalisées en cas de besoin. Ce mécanisme est déjà utilisé dans ce chapitre, mais devrait devenir rapidement visible s'il a été raté.
Je pourrais peut-être utiliser une majuscule pour désigner l'aga afin qu'on ne croit pas que la phrase est incomplète, mais ce serait faux sur le plan linguistique. J'étais plus clair dans une version précédente du chapitre, mais elle faisait déguisé dans celle-ci. Je pourrais essayer de m'en inspirer pour clarifier la première apparition de la drogue.
Concernant Carl et Noémie : ils ne font pas partie de la scène. C'est normal que tu ne les aies pas imaginés précédemment. Maintenant, ça ne rend pas ton commentaire à ce sujet non-pertinent; cela signifie plutôt que je dois revoir le texte pour y établir ce qui était clair dans mon esprit de façon à ce que ça devienne également clair dans l'esprit du lecteur.
Concernant l'image de New-York, elle n'est pas entièrement fausse (une New-York constituée d'étages superposés plutôt que de gratte-ciels). La monstruosité écailleuse devra bien "spawner" à un moment ou à un autre et j'ai choisi de le faire au premier chapitre.
Cette réponse vise principalement à signaler que j'apprécie ce commentaire pour ce qu'il me transmet comme informations et que j'en tiendrai compte dans mes révisions. Dans tous les cas, les éléments seront analysés de façon à améliorer l'histoire et non à "déguiser" le texte pour répondre à ses problèmes. Je crois que plus de commentaires incluant les aspects négatifs me seraient précieux. J'ai peiné à recevoir ceux-là ailleurs et je suis content que ce soit différent ici. Je t'invite à lire déjà la suite; comme je crois l'avoir mentionné plus haut (mais j'ai la flemme de retrouver), je pourrais mettre un certain temps à implémenter les révisions nécessaires.
À bientôt!
J'ai bien apprécié le premier chapitre, très rythmé. On a pas le temps de se poser les questions que déjà d'autres surgissent, ce qui pourrait être un peu embêtant à long terme mais qui est très cool pour introduire l'histoire. On plonge en plein dans ton univers, dans la découverte de ces deux personnages en voiture. On se demande ce qu'est l'aga, quels sont les liens entre les persos... Bref, une belle ouverture pour la suite !
A bientôt (=
Content que tu aies apprécié. J'espère que tu apprécieras également la suite. Le rhytme varie au fil des différents chapitres. Je suis heureux que les questionnements te plaisent. Des réponses viendront au fil de l'histoire... mais peut-être pas toutes les réponses ;)
À bientôt!
J'ai bien aimé ton premier chapitre : l'écriture est fluide, bien rythmée, l'ensemble donne envie de lire la suite de ton histoire : que vont découvrir Murielle et Freddy au domicile du capitaine Samson?
Suspense...Hâte de lire la suite en tout cas!
Je te souhaite bien du plaisir à lire la suite. J'ai eu du plaisir à l'écrire :D
Et bonjour, au fait. À bientôt!
Je suis venu zyeuté ton histoire par curiosité de savoir ce que celui qui me donnait de si bon conseils écrivait.
Pour être honnête, je suis assez surpris de la qualité de ce chapitre, car ce n'est pas celle à laquelle je me serais atendus sur Plume d'Argent. En fait ce chapitre ne manque que de deux choses à mon sens : il est un peu court et la nature de l'aga (même si un lecteur relativement expérimenté devinnera facilement de quoi il est question) est peu explicitée.
A part ça, le style est à mon sens très bon, même si à mon sens certaines phrases courtes mérriteraient d'être fusionnées pour casser le rythme une une phrase à deux indépendantes.
Je lirai sans doute égréablement les chapitres suivants, chose rare pour moi sur Plume d'Argent. Avoir lu ce chapitre ne fait que reforcer la confiance que je place dans tes commentaires sur mon propre travail.
Merci pour ton retour!
La sonorité syncopée de ce chapitre est volontaire. Le rythme varie plus au fil des prochains chapitres, mais je recherche globalement une rythmique relativement rapide. Ce choix pourrait être une erreur; je le découvrirai au fil des lecteur.
Pour ce qui est de la longueur de ce chapitre : il est très court, mais je ne voulais pas éterniser une conversation en voiture. Tu peux le voir comme le prologue. Je ne me voyais pas commencer le chapitre suivant sans aucune forme d'introduction supplémentaire et je ne pouvais imaginer ces deux pages au début du chapitre suivant. Les deux ne se collent simplement pas l'un à l'autre en un seul chapitre.
Merci encore pour ton retour et à bientôt!
Eh bien, on peut dire que c'est un départ intriguant. J'ai une petit vibe Ghost in the Shell en lisant ces première lignes, c'est très visuel.
Pour te faire un retour plus précis, je dirais que sur le fond, quelques éléments me semblent abstraits :
Au départ, avec le "une cuiller et tout serait réglé", puis évidemment la suite (paupières clauses...) j'ai le sentiment d'avoir affaire à une personne suicidaire. De même "Lui ne manquait pas d’aga." me semble obscur puisque je ne sais pas encore ce qu'est l'aga. Alors ça se précise ensuite, bien sûr, mais je n'ai pas non plus l'élément que l'aga coûte cher avant d'arriver au fait que Murielle est fauchée, et comme elle a un travail apparemment, je me demande pourquoi elle est fauchée au point de ne pas pouvoir manger et d'être anorexique. En gros, ces informations s'enchaînent sans qu'on ait tout de suite le liant entre elle, ce qui peut les rendre difficile à retenir. Le chapitre est court donc ce n'est pas le cas, mais je pense que ça vaut le coup quand même de te le faire remonter.
Autres remarques :
○ « Tu devrais manger plus et je ne te le dis pas chaque fois que je le pense. » -> j'ai trouvé cette phrase un peu dure à lire. Je l'ai relue plusieurs fois pour comprendre ce que voulait dire son acolyte. En fait, je me demande si tout ce qui vient après le "et" est utile.
○ "deux enfants, deux mini-Freddy, les rides en moins." -> comme on parle d'enfant, l'absence de rides est attendue, ça fait une redondance au niveau du sens je pense.
Toujours est-il que j'aime beaucoup ce début. Le côté cinématographique me plaît, j'ai eu plein d'images en tête au fil de la lecture.
À bientôt! :)
J'ai dû googler Ghost in the Shell pour avoir une idée de ce que c'était. Je ne suis pas un lecteur de mangas.
Ma scène de départ originale introduisait les éléments de l'univers plus délicatement, mais constituait globalement un mauvais début. Tu fais bien de me faire remonter l'impression d'abstraction. C'est ce que je craignais avec cette version.
"Deux enfants, deux mini..." argh... j'ai altéré cette phrase et j'ai oublié de retirer "deux enfants".
« Tu devrais manger plus et je ne te le dis pas chaque fois que je le pense. » : je devrai réanalyser cette phrase et sa fonction. Je vois ce que tu veux dire, mais la seconde partie (ce qui vient après et) est la réponse réelle à ce que Murielle vient de lui dire. Peut-être que "chaque fois que je le pense" est en trop.
"Au volant, son maître de stage bâilla à s’en décrocher la mâchoire." devrait rendre clair plus vite l'information qu'elle est stagiaire (et non employée) et donc peu payée pour ce qu'elle fait.
« Et toi, tu devrais manger plus. » rend le passage plus clair.
Quelques autres, je crois, mais j'ai oublié entre le moment où je les ai faites et celui où je l'écris.
Je ne peux pas clarifier l'aga plus précisément sans en faire une infodump. À ce stade, tant que le lecteur comprend qu'il s'agit d'un narcotique et que Murielle peine à dormir parce qu'elle s'en prive, je suis content.
Le stage n'était mentionné qu'à la fin du chapitre ou à peu près. Je mentionnais qu'elle était fauchée longtemps avant. "une consommation de loin supérieure au minimum vital" était déjà dans le texte dès le départ.
Si la seconde lecture est plus claire que la première, il est possible que les informations soient dans le mauvais ordre ou simplement trop denses. J'ai une tendance à surcharger mon écriture (il faut l'admettre... aussi parce que c'est ce que je recherche). Je veux immerger entièrement le lecteur, étape par étape, dans l'univers et dans le personnage.
De mon côté en tout cas, c'est limpide.