Chapitre 1

Notes de l’auteur : Hello tout le monde !
Ce projet est un premier jet d'une histoire sans prétention. Tous les retours sont les bienvenues ! Que ce soient sur les fautes, les formulations, les structures de phrases, la cohérence de l'histoire... faites vous plaisir !
Si vous croisez des chiffres dans le texte, c'est qu'il y a des notes en bas de page !

- Super.

Mon énorme soupir se répandit au travers du grand hall heureusement vide, et la brûlure ressentie dans mes abdos m'obligea à en relâcher la tension, me faisant de nouveau pendouiller piteusement au bout du sort de lévitation qui entravait mes pieds.

C'était la loose.

La bonne grosse loose.

De celle qui tue votre scolarité et enterre votre ego adolescent déjà bien malmené par le simple fait d'avoir 15 ans et d'exister. Si quiconque de l'école résolvait l'énigme n°24 de l'examen dans les prochaines minutes, je ne pourrais cacher à personne qu'un bête sort de lévius avait arrêté ma progression.

Et connaissant mes condisciples, je pourrais toujours me brosser pour qu'on me décroche avant que toute l'école ne soit venue me contempler.

- Merveilleux.

Je laissais échapper un nouveau soupir pour la forme (et parce que ça faisait du bien) avant de recommencer à me creuser les neurones pour essayer de trouver une solution. Le sort me faisait flotter à environs 6 mètres du sol, soit trop haut pour qu'un Mot d'Annulation soit utilisé pour l'annuler (j'avais déjà un bout de crâne plat à cause d'une chute en cours de sport en 1ière année, ça suffisait, merci bien), et comme j'avais bêtement décidé d'arrêter de porter mes lunettes (j'aime mieux ma tête sans, que voulez vous), je n'arrivais pas bien à voir ce qui était noté autour du Socle Sort d'où partait le lévius et auquel mes pieds s'étaient soudés.

Fichu astigmatisme.

Fichu tentative de coolitude.

- Tout ça pour te faire bien voir de ton crush qui t'as déjà mis le plus gros râteau de ta vie... Amari à raison, t'es débile man pauvre Eden.

Il faut savoir que râler m'a toujours remonté le moral, la faute à mes origines européennes d'après Amari. Personnellement je pense que c'est plutôt que j'ai commencé à râler pour me donner un style, et que depuis je continue parce que ça soulage. Et que c'est plutôt marrant.

Puis franchement, si vous étiez attaché par les pieds à 6 mètres du sol, avec votre sac à dos qui menace de se barrer et la possibilité de vous faire voir à tout moment par les casse-pieds de l'école, vous seriez aussi en train de râler pour vous donner du cœur à l'ouvrage. Surtout si le sang commençait à vous monter à la tête... vous faisant oublier que vous connaissez au moins deux sorts de loupe, qui pourraient efficacement remplacer vos lunettes laissées bêtement sur votre bureau.

Le temps de me souvenir des bons gestes et des bons mots, j'avais déjà perdu cinq bonnes minutes de mon avance sur les autres élèves, et commencé à gagner une migraine.

Heureusement pour moi, le sort de loupe que je décidais de lancer s'appliquait directement sur les yeux, vous donnant un air de hiboux halluciné mais vous laissant les mains libres pour manipuler vos petits objets ou, dans notre cas, pour prendre des notes. Maintenant que j'y voyais quelque chose, il apparaissait clairement que les inscriptions autour du Socle Sort étaient une nouvelle énigme, la n°35, ce qui en disait long sur la perversité des profs ayant concocté ce test : il fallait accepter de risque l'humiliation publique pour pouvoir faire un bon de 10 énigmes en avant.

Le résultat devait donc être un sort de téléportation.

La question était : parmi les 12 sorts officiels et les 15 en test, lequel était le bon ?

Franchement, on imagine toujours que vivre dans une période de bouleversement sociétal est passionnant, mais personnellement, je trouve ça juste profondément casse-pieds.

- Bon allez, soit gentille, dis-moi comment te résoudre...

Concentré sur le déchiffrement des petits caractères sculptés sur le plafond, je ne me rendis compte que j'avais des spectacteurices que lorsqu'une voix beaucoup trop étourdissante pour mon petit cœur en manque de sang m'apostropha :

- Ça va là haut Eden ?...

Crénom de... et mrade.

Je désactivais le sort de loupe et laisser retomber ma tête pour pendouiller plus à mon aise, résigné.

- Salut Arën. Et ouais, plutôt bien... à part le ridicule de la situation.

Arën eu un petit sourire embarrassé, et mon cœur chavira de nouveau. Comprenez-moi, Arën est l'absolue perfection du fantasme adolescent (en tous cas, des miens) : très populaire, beaucoup d'humour, plein d'une profonde gentillesse, de prévenance envers les autres, avec un sourire à vous faire perdre la vue et un fessier à avoir un accident de voiture.

Et accessoirement, c'était la personne qui m'avais mis un râteau pas plus tard que la semaine dernière. En public. Haut et fort. En plein milieu de la sortie du petit déjeuner.

Bref, pas vraiment celui que j'avais envie de voir là tout de suite maintenant, et encore moins en compagnie de Lassa'h (1m80 d'intelligence, de style indien moderne et de cheveux bruns), de Calliste (la petite sœur d'Arën, 1m43 de bonne humeur hyperactive propre aux premières années) et d'Yriel (1m65 de bêtise crasse, si vous voulez mon avis). Vous vous souvenez des casse-pieds de l'école évoqué plus haut ? Yriel en fait partie.

- Tu veux qu'on t'aides à descendre ?

Aaaaawn... trop mignon... j'ai presque eu envie de dire oui. Heureusement ce poux d'Yriel m'a coupé l'herbe sous le pied.

- Laisse-le là haut Arën, je te rappelle que c'est le seul devant nous. Ça nous arrange.

- Mais...

- Il a raison Arën, intervint Calliste en prenant l'intéressé par le bras, j'ai besoin de cette bonne note (elle leva les yeux vers moi et me fit un petit signe de main) déso' Eden, mais on doit se presser. Merci d'être tombé dans ce piège !

- … Tout le plaisir est pour moi, vraiment...

Arën hésita encore, visiblement mal à l'aise de me laisser dans cette situation, mais finit par céder avec un dernier regard désolé qui criait « famille oblige » et emboîter le pas à Yriel et sa sœur qui se dirigeaient déjà vers l'autre côté du grand hall, laissant Lassa'h planté au milieu de la pièce, les yeux toujours levés vers moi, une expression pensive sur le visage.

Iel m'avait grillé. Obligé.

Et pourtant, aucune alerte ne sorti de ses lèvres. Lentement, son regard passa de moi à mes pieds, puis au dos des trois autres qui s'éloignaient, avant de revenir se plaquer sur mon visage, puis un microscopique sourire étira sa bouche, et iel se détourna sans rien dire pour rejoindre son groupe.

Avant qu'on aille plus loin dans l'histoire, il faut que vous sachiez un truc à propos de Lassa'h.

C'est quelqu'un de flippant. Dans le sens fascinant du terme. Le genre de personne à jeter un œil à son cours de théorie des cordes magique et de sortir du partiel avec un 90/100, à cartonner en sport, dans presque tous les domaines d'étude, mais d'être infoutu.e de faire la conversation ou de retenir plus de trois prénoms.

Mais c'est aussi le genre de personne qui va capter que vos pieds sont soudés à un sacré bonus pour la chasse aux trésors de l'examen surprise en cours, et décider de ne rien dire à ses camarades parce que ces derniers se sont montré.es désagréables.

En vrai je l'aime bien.

Pas qu'on se soit déjà adressé la parole, mais son attitude général et l'énergie qu'iel dégage sont très cool.

En parlant d'énergie...

Ma migraine ne s'était pas atténuée, et si je ne me dépêchais pas de résoudre mon énigme, j'allais finir par me faire disqualifier pour évanouissement ou blessure, ce qui m'aurait été fort désagréable : je caracolais en tête du classement ce semestre, et je n'avais pas envie (ni la possibilité) de me faire expulser du top 10 des élèves.

Toutes classes confondues.

Ouais, ma vie est pas facile en ce moment.

Bon. Retour à la tête de hiboux, aux contractions abdominales, et aux creusage de ménages gorgés de sang...

Et si ma montre m'assure que je n'ai mis que 8 minutes à résoudre l'énigme, je peux vous jurer que mon corps et mon égo estiment que ça a été beaucoup plus long : au total, 13 élèves dont Arën, Calliste, Yriel et Lassa'h ont pu contempler mon pendouillement. Assez pour que quelqu'un dans le lot pense à prendre une photo et à la diffuser sur le réseau de l'établissement.

Merci la non disparition des réseaux sociaux.

Une fois mon pouce proprement entaillé, mes abdos contractés à en mourir une dernière fois, et la formules magique dûment corrigée (c'était finalement le sort de téléportation n°10, traduit en gaélique au lieu de l'hindi), la magie fit son œuvre, m'expédiant directement dans une pièce située au 4e étage de l'aile ouest de l'école.

Comment je le sais ?

Parce que lors de la création de l'école, l'architecte à eu l'excellente idée de mettre la localisation originale de chaque pièce sur les murs de ces dernières. Il faut dire que dans la culture pop, les salles des écoles de magie ont tendance à bouger... elle doit être déçue que ça ne soit pas le cas des nôtres tien.

Je mentirais si je vous affirmais m'être immédiatement remis sur mes pieds, frais et dispo, après avoir été suspendu par les pieds pendant plus d'un quart d'heure. La vérité, c'est que je suis resté étalé au sol telle une vieille loque pendant au moins une demi heure, a essayer de convaincre mon sang de quitter ma tête pour redescendre sagement dans mon cœur et dans mes pieds.

Vivement qu'on démarre les cours sur les sorts de régénération musculaire.

Courbaturé au dernier degré, je finis par me redresser pour regarder autour de moi, intrigué par le choix de la pièce qui, en soit, n'avait pas grand chose de spécial : c'était une salle de classe comme on en trouve partout dans l'école, installée comme un mini amphithéâtre, les sièges tous tournés vers l'estrade abritant son habituel bureau agrémenté d'un tableau permettant les projections. Rien de bien incroyable. Et même plutôt frustrant : je ne sais pas pour vous, mais dans mon imaginaire, les salles de classe d'école magique devraient être plus palpitantes que ça. Avec des sièges volants, des profs fantômes (voire pas de profs du tout), des exercices pratiques, des étincelles et des paillettes... vous voyez le genre ?

Malheureusement, la réalité est beaucoup moins amusante, comme en témoigne cette classe. Faut dire que comme d'hab, ce sont des vieux de 80 ans et qui ne fréquentent plus d'école depuis 50 ans qui prennent les décisions concernant l'éducation.

Donc bon.

Iels se sont dit que garder les vieilles dispositions de classe était une bonne idée.

Même dans une école pilote comme la notre.

Une question de budgets, d'économies ou que sais-je encore.

Si vous voulez mon avis, c'est surtout qu'iels n'y bitent rien : après tout, iels sont de la génération où la magie, alors même qu'elle était déjà revenue, n'était encore que contes et légendes, arnaques louches et sectes, secret de famille et mouvance « new Age » (quoi que ça veille dire). Ça a dû leur faire sacrément drôle quand les mythes sont devenus réalités.

D'après ce qu'on nous raconte en cours (et le témoignages des gens), l'éveil ne s'est pas fait d'un coup, mais progressivement. Avec les petites magies d'abord, comme ce qu'on appelle aujourd'hui de la magie de cuisine, les sorts de protections personnelle ou encore les petites malédictions, ce qui fait que la chose est passée relativement inaperçue, sauf aux yeux des personnes initiées. Comme ma grand-mère, par exemple. Je peux vous assurer que ça l'a sacrément secouée lorsque tous les objets dans lesquels elle avait soigneusement déversé de l'énergie depuis des années se sont mis à scintiller lorsque quelque-chose les activaient. Ou qu'une petite malédiction marmonnée sans réfléchir frappait pour de bon. Je vous laisse imaginer la sidération autour du monde, pour toustes les initié.es concerné.es...

Puis ce sont les magies qu'on appelle maintenant intermédiaires, comme la croyance collective, qui nous à ramené un paquet de créatures improbable dans la nature, les sorts complexes et les invocations malfaisantes bien vénères ; ce qui a un poil obligé les gouvernements à regarder les choses en face, et créé un sacré bordel au niveau international : allez donc traverser les océans en bateau quand des Kraken et des Inkanyamba1 essaient de vous bouffer, ou prendre les airs en risquant de prendre un phénix dans le moteur, ou encore de construire une maison avec du bois devenu vivant... et je parle même pas actions militantes spectaculaires à base de magie, et de frapadingues se retrouvant à invoquer un démon ou un djiin2 pour de vrai... ça a forcément mis le monde plus ou moins sans-dessus-dessous, parfois pour le pire, mais aussi étonnamment plus souvent pour le meilleur. Parce que quand vous donnez aux gens bons la capacité de voir immédiatement les bien-faits de leurs actes, et aux gens mauvais de voir les conséquences des leurs, la balance penche vraiment vers le bon. Surtout que... personne ne peux vous empêcher de développer des dons qui sont issus de la magie de cuisine ou de la croyance collective. Ça a redonné un pouvoir assez phénoménale à toutes les personnes opprimées, que ce soit par la religion, le systémisme sociétal ou l'identité culturelle. Croyez moi, c'était la première fois dans l'Histoire que nos société vivaient un tel bouleversement structurel.

Heureusement, le fait que toutes les magies et légendes du mondes se remettent progressivement à faire partie de notre réalité n'avaient pas entièrement échappé à tout le monde, et plusieurs groupuscules s'étaient préparés à la suite : l'arrivée des magies majeures. Et ça fait 20 ans, qu'elles sont là. Par magie majeures on entend les magies du type Alchimie, téléportation, manipulation météo et tout le tintouin qu'on trouve plutôt dans les anciens livres de Fantasy. Là ça aurait vraiment pu partir en cacahuète, parce qu'avant l'arrivée des magies intermédiaires, seules quelques pointures (et par pointure, j'entends ex-gourou, expert.es en ésotérisme et geek de tous poils) avaient les connaissances nécessaires sur le sujet pour empêcher les débordements de pouvoirs.

Franchement, je pourrais vous parler de tout ça pendant des heures, c'est un peu une obsession gigantesque chez moi, et l'une des raisons qui m'a amené non seulement à pouvoir entrer dans cette école, mais aussi d'être particulièrement en avance dans la chasse au énigmes de ce trimestre. Et présentement à avancer entre les travées de l'amphi en laissant traîner mes doigts sur le dossier des sièges comme des surfaces des tablettes, l'esprit ouvert et un réel sentiment d'affection pour l'endroit débordant de mon être. Si je me donnais la peine (ou si j'avais envie de frimer) je pourrais faire ce matérialiser cette affection sous une forme quelconque (lumière ou paillettes, la plupart du temps), mais ce n'est pas trop mon truc : comme touste bon.nes pratiquant.e de la magie de cuisine, la flemme, l'efficacité et l'amour des choses bien faites guident mes pas. On pourrait croire que c'est contradictoire, d'associer flemme à ceux deux autres mots, mais en vérité, ils vont très bien ensemble : faites en sorte que le process ou la choses soient bien faites, et vous n'aurez plus jamais à faire d'efforts pour les réaliser. J’entamais la quatrième rangée en partant du bas lorsqu'une infime variation de lumière en périphérie de mon champ de vision attira mon attention : un signe de la pièce. La remerciant mentalement, j'allais m'accroupir près de l'endroit indiqué, pile au moment où un changement léger dans l'air m'informa que je n'étais plus seul : le sorte de téléportation avait été réactivé.

Alors que vu sa graphie, il aurait dû s'effacer après mon transfert.

mrade.

En prenant bien soin de ne pas me faire voir, j'inspectais rapidement le sol à mes pieds, trouvant sans trop de difficulté ce vers quoi la salle de cours m'avait orienté : une gravure de pyramide à l'envers, barrée d'un trait. Le symbole alchimique européen de la terre. A y regarder de plus près, il y avait d'autres symboles alchimiques discrètement gravés tout au long de la rangée, mais aucun dans celle du dessus, ni dans celle du dessous. Il me faudrait inspecter rapidement le reste de la pièce pour m'assurer qu'il n'y en avait pas d'autres, mais avant ça, je comptais bien me débarrasser de l'intrus.

- Oh. Tu es encore là.

Je failli mourir de peur.

Comprenez-moi : j'étais là, accroupi en position canard entre deux rangées, parfaitement invisibles, à me préparer mentalement à lancer un sort de confusion à l'autre personne de la pièce, quand la tête de la dite personne surgit par-dessus les sièges de la travée, accompagnée d'une vague de longs cheveux noirs qui virent me balayer le museau.

Vous connaissez probablement la suite.

J'ai couiné, sursauté, et mon crâne a frappé un menton pointu.

On s'est retrouvé.es comme deux couillon.nes à se tenir la partie douloureuse de nos tête, qui à genoux, qui assis.e sur une tablette.

Ridicule.

- Mes excuses Eden... je ne pensais pas te faire peur.

La voix de Lassa'h était un peu piteuse, mais pas assez pour m'empêcher de lui balancer un regard noir : elle détonnait trop avec le sourire en coin qui étirait ses lèvres, et sa façon presque nonchalante de se frotter le menton.

- Tu m'as pas fais peur. Tu m'as surpris.

Seconde info sur moi : je suis de mauvaise foi quand je suis dans une position embarrassante. Et à d'autres moments. Mais surtout quand je suis dans une position embarrassante.

- Pardon de t'avoir surpris alors. J'avais la certitude que tu serais déjà loin dans la course quand j'arriverai. Ça fait presque 45 minutes depuis qu'on s'est vu.es.

Je senti mes joues se colorer un peu, d'agacement comme d'embarras.

- Ouais bah on peut pas toustes se remettre de 15 minutes la tête en bas en l'espace de quelques secondes. J'ai eu besoin de récupérer.

Mon envie de lea pourrir retomba lorsque je croisais son regard sincèrement inquiet, et je poussais un soupir.

- Ça va maintenant, ça m'a pris une bonne demi heure pour ne plus avoir de vertiges, mais je suis ok. Ok ?

- … Ok. Qu'est ce que tu regardes ? (iel se pencha de nouveau en avant, et je me décalais par réflexe : un second coup de tête, non merci) Le sol à quelque chose de spécial ?

Il me fallut environs 4 secondes pour arrêter de fixer l'arrière de sa tête, incrédule, pour reporter mon regard sur le sol, où les gravures alchimiques étaient toujours bien visibles. Du moins pour moi.

Oh.

Je laissais aller ma pensée, me reconnectant à la salle de classe qui, clairement, était restée synchronisée avec moi, et s'ingéniait à présentement à dissimuler les indices à ciellui que je considérai comme une intrusion peu de temps auparavant. D'une caresse mentale, je rassurais la pièce, et murmurait machinalement à haute voix le « merci » que je lui adressais en pensée. Ce qui m'attira immédiatement l'entière attention de Lassa'h.

- Je le savais.

Blasé, je me contentais de lever les yeux au ciel et de m'agenouiller de nouveau au sol, mes doigts effleurant la pierre au passage. La table au-dessus de moi grinça, m'indiquant que Lassa'h se penchait en avant.

- Tu es mage de cuisine.

J'ignorais son affirmation pour me concentrer sur mes sens, et sentir les symboles gravés sur le sol, cherchant une cohérence entre eux, ou un flux magique qui serait en train de circuler. Rien. Sur la table, Lassa'h se pencha un peu plus, ses cheveux revenant me chatouiller la nuque. Je les repoussais d'une tape.

- Lassa'h.

- Mh. Pardon (iel ramena ses cheveux en arrière) Donc. Mage de cuisine ?

- Et ?, m'agaçais-je.

Je suis toujours susceptible sur la question. Genre, très vite et très fort. Et d'ordinaire, ça se sent de façon tellement tangible qu'on me lâche la grappe sur le sujet. Mais bon, là, on parle de Lassa'h donc...

- Et, tes notes sont excellentes en magie intermédiaires et majeures.

- Ah bon ? J'avais pas remarqué.

Deux pas sur le côté me permirent de me relever sans risquer un nouveau choc crâne-menton, et je me mis à arpenter la pièce en ignorant superbement man camarade. Sans lea perturber pour autant. Perché.e sur sa table, iel me suivit des yeux tout en nouant ses cheveux, l'air pensiv.e.

- Normalement c'est pas le cas.

J'agitais la main dans sa direction.

- Désolé de contredire ta norme.

- En même temps, si tu étais nul et juste mage de cuisine, tu n'aurais pas pu entrer dans cette école...

Ok. Là iel m'avais démarré.

Poings sur les hanches, je me retournais pour lea dévisager, la salle frémissant imperceptiblement en échos à ma colère. Je peux être souple sur beaucoup de choses, râler pour le principe et me taire quand il le faut, mais s'il y a une chose que je déteste, qui me met immédiatement en colère, et très fort en plus, c'est quand on critique ou méprise la magie de cuisine.

Que je vous explique.

Comme déjà dit, les petites magies sont des magies simples et universelles, qui apparaissent de façon spontanées chez les gens, mais aussi dans certains endroits. Leur retour à provoqué pas mal de bouleversements, notamment parce qu'on ne peut pas restreindre l'usage de la petite magie chez quelqu'un. C'est tellement instinctif, tellement ancré dans le corps, qu'elle se déclenche quoi qu'on nous fasse. Et si elle est plus ou moins présente chez tout le monde (la plupart des sorts simples de protection ou de guérison en sont issus), elle n'est pas puissante chez tout le monde. Et lorsqu'elle est puissante, elle empêche généralement son mage de maîtriser les autres sortes de magies.

En tous cas c'est ce que pense la société en générale. Ce qui fait qu'on décourage les jeunes mages de petite magie à poursuivre des études, et qu'un espèce de nouveau mépris de classe s'est développé : il y à les mages de cuisine, et il y à les vrais détenteurices de pouvoirs.

Alors que l'origine de cette « incapacité aux grandes magies », c'est qu'on à la flemme, tout simplement.

Et ça me fume que ça soit pas envisagé.

Parce que y'a pas plus classe que la magie de cuisine. Pas plus efficace. Pas plus inclusif. Et que tout ce que les grandes magies font, la magie de cuisine peut le faire aussi. Ça prend simplement beaucoup plus de temps. Et ça n'inclue pas la télétransportation, d'accord. Mais quand même.

J'allais me planter devant Lassa'h et me permis de lui frapper sèchement le front du bout de l'index, ce qui eu le mérite de lea sidérer (Lassa'h n'aime pas qu'on lea touche). J'en profitai pour tisser un minuscule sort dans le début de ma phrase :

- Tu vas m'écouter attentivement : si tu me sort encore une fois une de ces remarques débiles sur la petite magie, je t'en met une. Je préfère mille fois rentrer dans une chambre qui m'aime, que j'aime et qui prend soin de moi, plutôt que de vivre dans un lieu qui me déteste comme la chambre de Calliste.

Lassa'h qui se frottait jusque là le front, visiblement ennuyé.e, s'illumina soudain.

- Ah ! La chambre de Calliste la déteste vraiment donc !

- Lassa'h ! C'est pas le sujet. Tu m'as entendu ?

- Oui oui (iel leva les mains en signe de paix) j'ai entendu. Pardon d'avoir réfléchit en paroles. Ça m'arrive souvent, j'oublie que ce n'est pas poli. Je ne voulais pas te fâcher.

La surprise fit retomber ma colère. Lassa'h avait l'air sincère dans ses excuses. Grognon, je fourrais mes propres mains dans mes poches et reculais de plusieurs pas.

- … D'accord.

- Ça te fâche vraiment ?

- De quoi ?

- Qu'on critique la magie de cuisine.

- Oui.

- Vraiment vraiment ?

Je roulais des yeux, exaspéré.

- OUI !

- Oh. (Lassa'h haussa les épaules) d'accord. J'éviterai de le faire alors. Tu peux arrêter de faire trembler les meubles s'il te plaît ? C'est perturbant.

J'ellui lançais un dernier regard noir avant d'apaiser la pièce à grand renfort de remerciements sincères pour son soutien, et d'excuse de l'avoir faite abîmer son beau parquet avec les pieds des tables. Je lui promis de revenir dans le mois m'occuper des réparations, et de lustrer son sol en plus, ce qui calma définitivement l'endroit, duquel il se mis subitement à emmener une discrète odeur de forsythia. Ma plante fleurie préférée. Le problème était réglé.

Lassa'h avait heureusement gardé le silence durant tout le processus, son langage corporel montrant qu'iel était attenti.ve à ce que je faisais, ce qui m'embarrassa soudain.

- Quoi ?

- Rien. C'est pas souvent que je peux voir an mage de cuisine à l’œuvre. C'est b... déroutant.

- … beau rattrapage.

Un sourire étira ses lèvres.

- Je trouve aussi. Je pourrais regarder de nouveau ?

- De quoi ?

- Quand tu fais de la magie de cuisine.

- Euh. C'est trèèèèèèès bizarre comme demande ça, tu sais ?

- Ah. Bon. (iel haussa les épaules) j'imagine. Mais c'est frustrant tu sais ? Qu'on ai jamais de cours d'études avancées des pratiques de petites magies.

- Bien d'accord...

- Donc... tu me laissera regarder ?

- Lassa'h...

Son expression se froissa de contrariété, mais iel eu la jugeotte de ne pas insister. Au lieu de quoi, iel se pencha de nouveau vers le sol et les symboles alchimiques maintenant bien visibles.

- C'est la suite d'Orthis, non ?

- Que... (je balayais le sol du regard) … oui. Oui c'est la suite d'Orthis. La variation n°3 je dirais.

- La 4. Le symbole de la terre là bas est à l'envers.

Je lui jetais un coup d’œil stupéfait, mais iel ne me regardais pas, visiblement plongé.e dans ses pensées, une mèche de cheveu coincée entre les lèvres. Iel les mordillait souvent quand un problème occupait son esprit. Ne me demandez pas comment je le sais : toute l'école le sait. Lassa'h est CANON. 90% des élèves a dû avoir un crush dessus, et les 10% restant l'on étudié.e pour essayer de comprendre à quel point c'est an adversaire dangereuse pour les examens.

Et avant que vous posiez la question : je fais partie des 10%. Évidemment.

- Ce n'est pas logique... la suite d'Orthis ne fonctionne pas sur le bois ou la pierre dans cette variation là. Elle permet tout au plus de faire frémir les murs...

Je me laissais tomber au sol pour effleurer le symbole de l'eau sous la table de Lassa'h, mes doigts parcourant machinalement le tracé dans le bois. Comme beaucoup de mage de cuisine, ma façon de pratiquer la magie passe par l'apprentissage instinctif, ce qui fait que pour trouver une solution, j'ai souvent besoin de penser à autre chose que le problème qui m'occupe. Je ne sais pas si c'est le cas de Lassa'h, et clairement, je m'en fichais, parce qu'un autre problème occupait mon esprit, et iel en était responsable.

- Comment tu as fais pour réactiver l'énigme ? Les raccourcis s'effacent après qu'on les a utilisé d'habitude.

Iel fronça les sourcils, cessa de mâchonner sa mèche, et leva sur moi un regard que je ne su interpréter : la faute à ses yeux aussi noirs que ses cheveux. Mais un petit frisson dans ma nuque m'avertis que je l'avais contrarié.e.

- … J'aurai dû me douter que tu n'oublierai pas.

- Alors ?

- Tu me laisse t'observer quand tu fais de la magie de cuisine ?

- Hein ?

- Je te répond si tu me laisse t'observer quand tu fais de la magie de cuisine.

Alors là... j'en étais comme deux ronds de flans. Le CULOT de cette personne !

- T'as conscience que j'en fais, genre, tout le temps ?

- Nh. Je parle de quand tu la force, comme tout à l'heure.

- Alors d'abord je la force pas, je la guide c'est différent ! Et ensuite je vais pas t'appeler à chaque fois que je m’apprête à jeter un sort ! C'est cringe, et on est en plein examens je te rappelle.

- Alors je dirais rien maintenant. On en reparlera après les exams.

L'assurance tranquille avec laquelle iel termina sa phrase ralluma la colère en moi. De quel DROIT se permettait-iel autant d'assurance ? Comme si j'allais permettre qu'on relance le sujet ! Sérieux, ce serait trop bizarre. Et puis... et puis j'avais pas besoin de savoir comment iel avait fait. Pas vrai ?...

Je réalisai à ce moment là que si.

Si.

J'avais besoin de savoir comment iel avait fait pour rappeler un sort éphémère. Que c'était une compétence du tonnerre et que ma curiosité sur le sujet allait m'empêcher de dormir la nuit. Mais surtout que Lassa'h le savait parfaitement.

Le frisson sur ma nuque descendit le long de mon dos et je baissais de nouveau les yeux sur le sol gravé pour éviter qu'iel me voit rougir.

Visiblement iel aussi observait les autres élèves.

Ou en tous cas m'avais observé.e moi.

Douce magie, je ne voulais pas penser à ce que ça remuait dans mes tripes.

Cherchant une échappatoire, je me levais pour arpenter la rangée, suivant des yeux les symboles et les reliefs de la pièce pour mieux ignorer man compagne.on dont le regard suivait mes pas. Et puis soudain je su. C'était évident, à la façon dont se déroulait la suite d'Orthis (qui permet de déplacer alchimiquement un objet ou un être au travers d'un élément précis, au fait) et dont elle s'orientait vers l'unique fenêtre à l'horizon totalement dégagé de la pièce. La variation n°4 permettait de léviter ou faire léviter, mais aussi de marcher sur les substances inertes ou le vide. Si je me rappelais bien du plan de l'école, cette fenêtre donnait sur la cours est, celle qui ouvrait ensuite sur le lac (oui on à un lac, l'architecte était fan de vieux romans avec école de sorcier et trucs clichés de romans de fantasy) et surtout sur la cloche de fin des examens, celle que les étudiant.es devaient faire sonner pour signaler qu'iels avaient finit les énigmes.

Se pouvait-il que cette cession ne compte que 35 énigmes ?...

C'était peu quand même. La cession précédente en avait comporté 192 et s'était étirée sur trois mois pour certain.es (personnellement, j'avais réussi à la finir en 4 semaines, et Lassa'h en trois). Mais bon... c'était aussi la cession de milieu d'année, alors que celle-ci était juste une cession aléatoire comme nous en avions plusieurs au cours de l'année scolaire.

Une sorte de contrôle surprise, si vous préférez.

À échelle d'une école entière.

Notre école n'aimait pas trop la demi mesure...

Man condisciple avait déjà quitté sa place, gagnant en quelques grandes enjambées la dite fenêtre pour se pencher dehors, me donnant un bel aperçu de sa chute de reins comme de la musculature de son dos.

Mh.

Penser à autre chose.

J'étais en train de lea rejoindre lorsqu'iel se retourna à demi pour me regarder, un sourire un peu désolé aux lèvres.

- Je dois que la suite d'Orthis est la dernière énigme, dit-iel. Je ne vois rien d'autre sur le chemin de la cloche, et il y a assez de symboles couvrir la distance en l'air.

- Je me suis dis la même chose (je me glissais à ses côtés, tentant de garder l'air détaché) la cession de cette fois est courte.

- Nh.

Lassa'h se tortilla un peu pour éviter qu'on ne se touche, puis se remis à mordiller une mèche de cheveux, visiblement mal à l'aise. Ses pensées devaient prendre le même chemin que les miennes : nous étions au coude à coude sur la dernière énigme, essentiellement parce qu'iel avait réussi à réactiver un sort éphémère, et faire sonner la cloche en premièr.e rapportait un nombre considérables de points ou d'avantages. Si Lassa'h avait un peu de fairplay, iel me laisserai la première place. S'iel n'en avait pas... eh bien nous allions probablement devoir nous affronter, ce qui me plaisais moyennement.

Entendons-nous bien : je me défend plus qu'honorablement en duel, simplement, je n'aime pas ça.

Ça demande une énergie considérable, un poil de mauvaise foi, et de prendre le risque de blesser les autres.

Et si vous vous souvenez bien de mon manta principal : flemme.

Je pourrais un soupir et lançais les hostilités :

- Bon...

- On pourrait y aller ensemble ?

Mon cerveau s'arrêta, redémarra, s'arrêta, redémarra, et consenti à faire pivoter ma tête pour que je puisse voir le profil de man compagne.on. Ceste derniè.re continuait de fixer le paysage en direction de la cloche, les sourcils légèrement froncés et la mèche libérée de ses lèvres voletant devant son visage.

- Pardon ?

- Je suis là parce que j'ai triché. De façon spectaculaire, d'accord, mais j'ai triché. Donc. Soit on s'affronte, et j'ai pas envie ; soit je te laisse la primeur, et j'ai pas trop envie non plus (le nez de Lassa'h se plissa, comme si ses mots lea dégouttaient un peu) ; soit on y vas ensemble et on sonne ensemble (iel tourna enfin la tête vers moi) t'en dis quoi ?

Qu'iel était trop près.

VRAIMENT trop près.

Genre, nos visages devaient être à 10 cm l'un de l'autre.

Ok, Eden, concentre-toi.

Je pris mon meilleur air calculateur (et j'en ai un vraiment excellent d'après Amari).

- Ça ne s'est jamais vu...

- Non.

- Ça pourrait rapporter des points en plus ou nous annuler l'intégralité de nos efforts.

- Oui.

- J'aime bien.

Un sourire éclaira le visage de Lassa'h qui s'empressa de se reculer pour considérer l'écartement de la fenêtre.

- Si on veut utiliser le sort ensemble, et avancer ensemble, il faut élargir cette fenêtre.

Je grimaçais intérieurement : la salle de classe n'allait pas aimer. Pas plus que l'architecture générale du bâtiment. Et si je ne doutais pas des capacités de Lassa'h concernant la magie intermédiaire nécessaire à ce travail, quelque chose me disais qu'iel n'allait pas prendre tout ça en compte.

- Vrai. Tu t'occupes de préparer le sort, je m'occupe d'apaiser la salle et de convaincre les murs que ce ne sera que temporaire ? Qu'ils pourront reprendre leur forme première une fois qu'on sera en l'air ?

Lassa'h plissa ses yeux noirs, perplexe, puis hocha la tête.

- Comme tu veux, c'est toi qui maîtrise la magie de cuisine.

Sa phrase installa un silence, seulement troublé par mon agacement et le petit sourire satisfait sur le visage de Lassa'h. Si cette salropie pensait avoir obtenu ce qu'iel voulait, iel se fourrait le doigt dans l'oeil.

- Mouais. Je te laisse commencer à tracer hein... j'ai besoin que la pièce comprenne ton intention avant de travailler avec.

Et PAF. Dans les dents !

Le petit sourire satisfait s'envola pour mon plus grand plaisir, laissant place à un haussement d'épaule défaitiste. Sans un mot de plus, je me détournais de la fenêtre pour lea laisser bosser, et m'installais tranquillement sur le sol, dans la rangée gravée de la suite d'Orthis.

Au travail.

 

_____________________________

1Respectivement, un poulpe géant avide de dévorer des gens, et un serpent géant à tête d'antilope qui influe sur le climat, et génère notamment des tempêtes quand on le contrarie.

2Là aussi, respectivement une créature malfaisante issu de la mythologie chrétienne, et une créature plutôt malicieuse (et souvent pas bienveillante) de la mythologie musulmane.

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Tac
Posté le 23/05/2025
Yo !
Tavais dit que si on croisait des chiffres y aurait des notes de bas de page mais j'ai pas trouvée celle qui allait avec ce chiffre : "j'avais déjà un bout de crâne plat à cause d'une chute en cours de sport en 1ière année" (OUI je trolle éhontément)
Plus sérieusement : j'ai complètement accroché. Le ton et juste le fait que ça soit une école de magie ça m'a rappelé naomi Novik (je sais déjà plus le nom de la trilogie oups). Je me suis bien marré à plusieurs passages, j'ai hâte de voir ce que ça va donner et quelle tournure ça va prendre !
J'ai pas tout relevé parce que, comme Eden, j'ai la flemme :
"l fallait accepter de risque"" : risquer
"un réel sentiment d'affection pour l'endroit débordant de mon être" : quel endroit ? quest-ce qui déborde ? Je préfère poser la question plutôt que d'imaginer, là xD
"le sorte de téléportation " sortez-moi ce e :p
"Pardon d'avoir réfléchit en paroles." c'est intéressant comme formulation. Je suis pas sûr de comprendre exactement ce que ça veut dire mais la licence poétique fonctionne je trouve.
Plein de bisous !
VavaOmete
Posté le 23/05/2025
°se marre° Merci pour ton commentaire et pour le troll =D Je vais aller corriger ce que tu m'as signalé !
\^o^/ je suis trop joie que tu ai apprécié, j'espère que le reste sera à la hauteur !

"un réel sentiment d'affection pour l'endroit débordant de mon être" Effectivement c'est pas hyper clair XD
Eden déborde d'un coup d'affection pour l'école/la salle. Je vais voir comment reformuler.

<3 pour "Pardon d'avoir réfléchit en paroles." c'est... mh, comme réfléchir à haute voix, mais sans le côté inconscient de la réflexion à haute voix ?
Je ne savais pas comment expliquer autrement cette attitude/habitude @_@
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