Chapitre 1

Par Fifrou
Notes de l’auteur : Eh c'est parti..

En marchant vers le parc au rythme de la musique, il s’arrête et s’émerveille devant chaque élément pouvant attirer son attention, un arbre plus grand que les autres bougeant au gré du vent le long du trottoir en béton, un groupe de motard passant à faible allure juste à côté de lui, et des cyclistes souffrant du froid, pédalant à la limite de leurs limites. Soudain, apparaît un grand chat noir aux poils longs et luxuriant qui se met à aller vers notre jeune homme qui le remarque aussitôt et qui se met à l’appeler, puis à le caresser avec amour et affection. Le chat repartit ensuite continuer sa journée, il était comblé après tant de caresse, cela se voyait dans ses petits yeux qui peinaient à se ré-ouvrir.

Et ce silence, cette symphonie de bruitage naturel et mécanique sont en symbiose autour de lui. Malheureusement, il ne l’entend pas, mais il entend sa musique, une musique relaxante mais entraînante qui lui fait rythmer ses jambes inconsciemment.

Cela dit, il n’a aucun intérêt d’entendre ce silence car cette fraîche journée est sa journée à lui seul, et personne n’a le droit de lui dire quoi que ce soit sur la façon dont il va vivre ce jour si spécial. Toujours en route vers le parc il se dit avoir une petite envie, ayant acheté un croissant et un café, il s’assoit sur un petit banc et commence donc son festin populaire.

Tout content de son début de journée, il commence alors à grignoter ce petit déjeuner sous la lueur faiblarde du soleil. L’observation culinaire en musique commence donc maintenant. Il prend une grande bouchée de ce croissant croustillant et moelleux à la fois, l’extrémité craquante et l’intérieur fondant du croissant encore chaud ravirait n’importe quelle papille. Il boit ensuite une petite gorgée du café né d’un mélange parfait entre son amertume et sa dose de sucre. Il savoure tout ça tout en regardant le paysage, les gens, les voitures et tout ce qui l’entoure bouger et réagir en fonction du son qui s’écoule dans ses oreilles.

Voici que le chat, qu’il a nommé Noiraude dû à sa couleur noire profonde de son pelage et du vert-émeraude de ses yeux attrayant, revient se coller à ses jambes comme pour lui demander un petit bout de croissant qu’il s’empressa de lui donner.

Une fois ce repas fini, il se releva, jeta le gobelet de café dans la poubelle d’à côté et se remet donc en route vers le parc. Il est encore tôt, la fraîcheur du matin est encore présente, et la ville se réveille encore petit à petit. Il tourne ses talons de manière à ne pas quitter le sol, puis se lance dans une marche d’émerveillement en continue jusqu’à arriver dans cet endroit remplit de mystère. Ses cheveux volant au vent, l’eau qui permettait de contenir sa longueur du dessus avait séchée, ses mèches retombant par conséquent en arrière et sur les côtés. Il vient d’entrer dans le parc ! ~

Marcher c’est fatiguant, surtout pour elle, elle qui a la fâcheuse habitude de rester à la maison pour écrire, penser, discuter, mais elle marche avec entrain. En n’oubliant bien-sûr jamais à emporter sa petite bouteille de jus d’orange sur soi. En marsant* sur du Gnarls Barkley elle ravive sa flamme de rêveuse et de danseuse tout en absorbant les quelques rayons de soleil trimant à sortir de ces nuages gris. Tout en allant vers le parc, elle se mit à rêver d’un éventuel prince charmant sur son cheval blanc qui d’après elle, pourrait se daigner rapidement à venir la kidnapper car sa longue vie de célibataire commence à lui peser sur le cœur.

Malgré sa peur de la stabilité et de l’appartenance, elle souhaite quand même pouvoir trouver l’amour car c’est pour elle un sentiment indescriptible qui est placé au sommet de tous les autres, un sentiment qui renferme une chaleur inextinguible, une symbiose de bonheur et d’apaisement total qu’elle ne saurait remplacer.

Elle se dit que la route jusqu’au parc est quand même assez longue, mais pourtant, il se situe juste à côté de chez elle. Serait-ce parce-qu’elle marche lentement ou parce-qu’elle s’arrête sans arrêt pour penser, rêver et s’émerveiller ?

- Il faut vraiment que j’arrête de réfléchir et de me perdre toute seule dans mes pensées. Se dit-t-elle sobrement.

Ainsi, la marche reprit de plus belle, toujours ancrée dans ce vent frais lui donnant encore des frissons dérangeant mais ce n’est pas démotivant, au contraire car elle accélère le pas, plus vite arrivée au parc, plus vite la détente sera atteignable !

Le parc est maintenant en vu, face à elle, il ne reste plus qu’à y arriver ! C’est la dernière ligne droite avant de gagner le droit de se détendre dans ce royaume animé. Mais avant de se lancer définitivement, elle s’arrête quelques secondes le temps d’entamer sa petite bouteille de jus d’orange traditionnellement propre à elle. Savourant chaque gorgée, aussi fraîche soit-elle, comme s’il sortait à l’instant du réfrigérateur. La pulpe sucrée de l’orange naturelle combinée à la douceur de son jus descendant dans sa gorge comme du coton se fusionnent parfaitement et est doté d’une désaltération sans fin. C’est frais, c’est doux, c’est beau, l’ambiance autour d’elle est en parfaite harmonie avec l’action présente, la vue de l’eau dansante d’une fontaine à l’intérieur du parc, celle d’un ballon roulant lentement et fluidement sur ce sol sablé, et les nuages glissant à travers le ciel comme ayant pour but de faire le tour du monde. Tout est en accord avec sa décision de boire ces quelques petites gorgées de plaisir inconditionnel. ~

Les pas s’enchaînent, un pied après l’autre, le souffle froid disparaît à mesure qu’elle se rapproche du parc comme si l’air ambiant s’apprêtait à l’enlacer. Ce matin, le parc est pour elle un but, l’endroit final où elle pourra enfin se relaxer et penser à autre chose qu’à l’occupation du quotidien. Elle venait d’entrer dans le parc !

- J’y suis enfin, quel soulagement. Pense-t-il très fort intérieurement.

Arrivé dans l’entrée de ce parc clôturé il y voit déjà ce merveilleux mélange de joie, de tristesse et de neutralité qui font de ce parc, un parc banalement incroyable aux yeux des gens, de ces gens qui ne peuvent saisir intégralement leur temps libre, qui ne savent profiter librement de leur vie au quotidien. C’est un endroit remplit de rêves, de souvenirs et de sentiments s’entremêlant dans une boucle d’infini.

- C’était une première partie de la promenade, ce trajet jusqu’ici était déjà riche en découverte.. dit-elle discrètement à sa petite bouteille de jus d’orange.

Elle s’avance petit à petit, se promène telle une enfant observant les alentours lui offrant un spectacle de vie sans imposture. Les va et vient d’autrui entre l’intérieur et l’extérieur du parc forment une barrière composée d’humains en mouvement. Y pénétrer serait un pas décisionnel vers l’acceptation d’un changement de routine, cette seule journée lui permettrait de vivre sa vie différemment ne serait-ce qu’aujourd’hui.

Les deux décident au même moment d’enlever leurs écouteurs et de s’avancer pas à pas tout en cherchant un endroit où se poser. Au bout d’un certain moment de marche solitaire, nos deux aventuriers à la recherche de libération trouvent un petit banc loin d'une quelconque activité, chacun de leurs côtés, ils entreprennent une dernière marche jusqu’à s’asseoir sur ce banc isolé, chargé d'énergie.

Ils s’assient en même temps, l’un à côté de l’autre. Il est sur le côté gauche, et elle sur le côté droit. La nature à l’intérieur du parc est belle, l’harmonie des oiseaux chantants et des enfants riant avait le pouvoir de rendre la bonté à tout être vivant. Les nuages gris du matin ce sont un tout petit peu dissipés laissant place à quelques véritables rayons de soleil permettant de réchauffer ce grand monde malheureusement si froid.

Nous y sommes, leur tête tourna et leur regard se croisent, yeux dans les yeux tout commence à monter, tout commence par des sensations virevoltantes incontrôlable et difficilement descriptible. Ces sensations de bonheur, de bien-être et de compréhension mutuelle s’imprègnent en eux, les battements de cœurs s’accélèrent à la baguette d’un rythme inconnu, les ressentis de chaleur et de sécurité prennent place à mesure de la profondeur de leurs regards. Le temps s’est mit en pause, les secondes, les minutes, les heures, les jours, les années, plus rien n’avança, plus rien ne s’écoula, plus rien n’a d’importance. C’est un moment d’exaltation unique et personnel qu’ils partagent mutuellement, c’est leur moment, leurs découvertes et leur compatibilité d’âme ressenti par un regard, un regard permettant la création de ce moment imperceptible par autrui. C’est magique, féerique. ~

- Merci. Pensent-ils au même moment, d’âme en âme.

Le temps de se remettre de ce vacarme émotionnel si complexe, ils comprirent que leur destin était désormais lié. En se relevant, ils se regardent une dernière fois dans le noir de l’œil. Une magnifique lueur synonyme d’attachement profond s’y est installée. Ils se lancent un ultime sourire en se saluant dignement avec affection, et s’en vont avec grâce en direction de leur habitation respective.

Sur le chemin du retour, la météo a radicalement changé, il fait maintenant très beau, et les nuages gris qui rendaient ce monde plus froid qu’il ne l’était déjà ce sont envolés, laissant place à un soleil radieux permettant de se sentir encore bien mieux. Il sourit jusqu’aux oreilles, ses yeux brillent d’émotions et son esprit s’évade la rejoindre tous les six mètres. Il l’avait enfin trouvée. Il savait qu’un quelque chose arriverait aujourd’hui car son collier en perle l’avait prévenu. Il en conclu donc qu’ils se reverraient rapidement, et sans besoin quelconque d’interagir avec elle.

Le vent s’était calmé mais permet toujours aux feuilles de danser. Tout comme l’attente de son cœur, cette rencontre l’avait soulagée, mais elle reste toujours dans l’attente de la prochaine fois qu’elle verrait son si doux visage, de la prochaine fois qu’elle verrait ses yeux remplit d’un marron aussi pur et profond qu’une œil de tigre. La douceur du rayonnement l’a fait se sentir en sécurité pour pouvoir exprimer visuellement la naissance de cette affection nouvelle. Il est devenu le prince charmant qu’elle attendait tant.

Ils ont mutuellement compris sans le moindre mot que leur prochaine rencontre devait témoigner de leur lien. Dans le cas contraire il se serait trompé et ce rendez-vous inconscient n’en était qu’un parmi tant d’autres, sans importance, et sans impact particulier. Mais la suite n’existerait pas !

(Fouillant leurs souvenirs pourtant si proche, ils n’arrivaient pas à se remémorer leur visage, ils sont difficilement visible dans ces images intérieures. Ils ne savaient pas pourquoi mais à l’intérieur de leur tête, tout brillait, tout était flou mais doux, lumineux et compréhensible.. Elle savait qu’elle pensait à lui, il savait qu’il pensait à elle, mais tout deux ne pouvaient exprimer le pourquoi de ces images imperceptibles. Pourtant ils souriaient toujours, et criaient intérieurement leur bonheur mutuel.)

La route est très longue, autant pour elle que pour lui. Elle s’arrête de façon saccadé et se met à rêver avec chaque ressenti qu’émet les pensées de l’autre. Lui s’arrête sur le petit banc témoignant encore de son passage croustillant, et se retourne chargé d’espoir l’a sentant encore près de lui.

Ils savent que leurs regards ne s’étaient pas croisés par hasard, que ce lieu de repos et d’expiation n’est pas qu’un lieu public partagé de tous. Maintenant c’est leur endroit, lié à leur rencontre, s’en est devenu un lieu très important pour eux.

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Vous lisez