Chapitre 1

1

Le soleil brille haut dans le ciel, projetant sa lumière éclatante sur l’eau. Les vagues dansent doucement, venant mourir sur le sable dans une mélodie paisible, presque hypnotique. Les mouettes planent dans les airs, poussant de légers cris. De joie, peut-être ? Mais pourquoi ?

Peut-être parce que l’été approche. Ou peut-être… parce qu’en cet instant précis, il n’y a personne.

La plage est vide, déserte, comme figée dans une attente silencieuse. Pourtant, ce lieu est magnifique. Le genre d’endroit qui devrait être rempli de rires et de pas dans le sable. Mais aujourd’hui, il n’y a que le bruit du vent, du ressac… et bientôt, celui d’un cri.

D’abord, des voix. Deux jeunes gens s’approchent du rivage, un garçon et une fille. Ils se disputent sur un ton léger, presque joueur. Elle est charmante, petite et vive, lui est grand et frêle, le genre à s’envoler au premier coup de vent. Ils se taquinent, se provoquent, mais il y a cette lueur particulière dans leurs yeux – cette étincelle d’insouciance propre aux amoureux.

Sont-ils seulement au courant ?

Toute la ville parle de ce qui s’est passé ici, et pourtant, les voilà qui avancent sans la moindre méfiance.

Puis, ils s’arrêtent. Figés, comme si un mur invisible venait de s’élever devant eux. Leur regard est fixé sur quelque chose. Là, sur le sable blanc.

Un corps.

La fille pousse un cri et agrippe le bras de son compagnon. Il reste un instant interdit, puis ils se précipitent vers la silhouette inerte.

Une femme.

Allongée sur le flanc, sa peau pâle contrastant avec les grains dorés du sable. Ses vêtements sont trempés, plaqués contre son corps comme une seconde peau. Une mèche noire colle à sa joue.

— On dirait qu’elle est morte… murmure le garçon en s’approchant prudemment.

À peine a-t-il prononcé ces mots que la femme supposée morte crache une giclée d’eau de mer. Le liquide éclabousse son visage, et il recule d’un bond.

Elle est vivante.