Sagitta, Douzième Royaume.
Valyar, capitale des Douze Royaumes.
—Satia ! Satia, lève-toi, tu vas être en retard ! cria une voix du rez-de-chaussée.
À l’étage, dans sa chambre, Satia s’extirpa péniblement du sommeil. Le brouillard dans son esprit se dissipa petit à petit, jusqu’à ce qu’elle se souvienne : c’était le jour des examens !
Elle se leva d’un bond, frissonna dans l’air frais avant de descendre les escaliers en courant. Son père l’attendait, le sourire aux lèvres.
—Ton déjeuner est prêt. Tu as bien dormi ?
—Oui, ça va. J’ai juste fait un rêve un peu bizarre… je te raconterai ce soir.
Satia s’attabla et croqua une pomme tandis que son père étalait de la confiture d’abricot – sa préférée – sur une tranche de pain.
—Merci, dit-elle avec un sourire sincère quand il la lui tendit.
—Avec plaisir.
Lisko se prépara une tartine à son tour, ravi de partager son déjeuner avec sa fille. Elle savait qu’il ouvrirait sa boutique plus tard, aujourd’hui, et tant pis pour les clients. Il ne raterait pas cette occasion de passer un peu de temps avec elle, et après tout, deux semaines de festivités débutaient aujourd’hui. Personne ne se presserait pour acheter du tissu : les tenues de fêtes étaient commandées depuis longtemps. Toute la ville était décorée aux couleurs des douze royaumes de la Fédération, même si le violet de Sagitta prédominait. À se demander pourquoi ils n’avaient pas suspendu les examens de l’Académie de Valyar.
—Tu ne regrettes pas de devoir aller en cours ? demanda-t-il.
—Non, répondit-elle avant d’avaler d’un trait son bol de lait. Tu sais bien que je n’aime pas la foule. Je suis bien contente d’être occupée la première semaine des festivités ; tout le monde va se bousculer dans les rues pour tenter d’apercevoir les Djicams ou le Souverain Dionéris.
—Tu ne sembles pas les porter dans ton cœur, observa Lisko.
Satia se renfrogna et croisa les bras.
—Ils dirigent la Fédération, oui. Je doute qu’ils soient réellement au contact des besoins de leurs peuples.
—Vraiment ?
—Comment peuvent-ils à la fois siéger hebdomadairement à l’Assemblée tout en sachant ce qui se passe au sein de leur planète ?
—Tu devrais le savoir mieux que moi, rétorqua son père avec un sourire. C’est toi qui étudie ces choses-là.
Elle soupira.
—Les douze Seycams dirigent chacune un royaume, et nomment le Djicam qui les représente à l’Assemblée, récita-t-elle.
—Ce n’est peut-être pas le meilleur système, mais c’en est un qui marche bien. Nous avons beaucoup voyagé ; n’as-tu pas tiré quelques leçons de ces expériences ?
Satia se rembrunit.
—Allumer un feu sans briquet, dormir à même le sol ? Oui, je peux être certaine qu’aucun des autres étudiants n’a subi ça.
—Satia… dit son père, un air peiné sur le visage.
—Je sais, c’était pour mon bien, souffla-t-elle. Bon, je monte me préparer, ou je vais vraiment être en retard.
Elle disparut dans les escaliers, et Lisko soupira. Son regard se posa sur le portrait d’une femme dans la fleur de l’âge, accroché au mur. Ses cheveux violets cascadaient en boucles sur ses épaules ; son regard, de la même teinte, était doux.
—Je fais de mon mieux, dit-il doucement. Elle a hérité de ton caractère.
*****
Satia s’installa devant sa coiffeuse. Elle n’aurait jamais dû discuter autant ; maintenant elle devrait se dépêcher pour ne pas être en retard. Face au miroir, elle vérifia que ses cheveux noirs étaient impeccables. Par précaution, elle les teintait tous les deux jours. Il était hors de question qu’une mèche violette lui échappe. Elle ouvrit un pot de fond de teint, et entreprit de recouvrir méthodiquement son visage. Sans maquillage, sa peau était d’un mauve pâle légèrement nacré ; trop aisément repérable pour ceux qui pourraient être à sa recherche. Même s’ils n’avaient pas croisé de soldats impériaux depuis de nombreux mois, son père jouait la prudence. D’aussi loin qu’elle s’en souvienne, elle avait toujours pris soin de camoufler la véritable couleur de sa peau, son père s’en chargeant quand elle était encore une enfant. Elle n’oublia ni son cou, ni son décolleté et termina par ses mains et ses poignets. Elle s’aida du miroir pour s’inspecter minutieusement. Parfait.
Elle en venait à apprécier l’hiver, ses manches longues et ses larges manteaux qui camouflaient efficacement la chair. Elle souligna son regard d’un trait noir, et déposa une touche de rouge sur ses lèvres. Elle n’aimait pas cette apparence sophistiquée qui devenait la sienne, mais seul le maquillage masquait ses lèvres d’un mauve soutenu. Pour les yeux, par contre, elle ne pouvait rien faire de plus. Elle fixa un instant ses iris violets. Elle les tenait de sa mère, comme le reste. Son père ne l’évoquait que rarement ; malgré les années, elle devinait que la souffrance restait vivace. Elle aurait tant voulu la connaitre… aurait-elle mené la même vie, avec sa mère à leurs côtés ?
Son père craignait plus que tout que des assassins la retrouvent, comme ils avaient trouvé sa mère peu après sa naissance. Elle comprenait ses craintes, pourtant, elle étouffait. Parfois, elle aurait aimé mener une vie normale, avoir des rêves, des projets.
Bientôt trois ans qu’ils habitaient là. Jamais ils n’étaient restés si longtemps au même endroit. Peut-être était-elle en sécurité, ici. La plupart du temps, ils ne restaient que quelques mois dans un village avant d’en changer. Les douze royaumes de la Fédération, elle les avait tous visités, quand la plupart des citoyens de la Fédération quittaient rarement le leur.
Elle s’était initiée à l’art chez les Niléens, le peuple à l’étrange peau bleue du huitième Royaume. Des êtres raffinés, dotés d’un sens inné de l’esthétique. Elle avait côtoyé les centaures du quatrième Royaume, Déoris, au cœur des immenses espaces où galopaient les troupeaux qui avaient fait leur réputation. Ils s’étaient même aventuré sur Massilia, le neuvième Royaume, terre de montagnes aux pics enneigés, aux chemins abrupts, qui abritait les hommes ailés. Un peuple qu’elle avait trouvé intriguant, avec un sens de l’honneur développé à l’extrême. Un Massilien ne pouvait pas mentir ; la légende disait que tel était le fardeau qu’ils avaient eu à porter pour obtenir leurs ailes d’Eraïm.
Satia enfila un pantalon noir et un pull col roulé gris. Le violet avait disparu depuis longtemps de sa garde-robe ; son père refusait qu’elle en porte. Et pourtant ils étaient revenus s’installer sur Sagitta, la planète où elle était née, le royaume dont le symbole était une flèche violette, pour qu’elle puisse poursuivre correctement ses études. Un comble.
Elle se saisit de son sac ; fini de rêvasser, il était temps d’y aller. Elle descendit les escaliers et jeta un œil à la grande horloge du salon. Si elle ne trainait pas en chemin, elle serait juste à l’heure. Elle s’emmitoufla dans sa cape fourrée et vint embrasser son père qui rangeait les restes du petit déjeuner.
— À ce soir, ma chérie. Sois prudente.
— Comme d’habitude, prit-elle le temps de répondre, avant de claquer la porte.
*****
Massilia, Neuvième Royaume.
École des Mecers.
Lucas roula à terre dans la salle d’entraînement. Étendu sur le sable poussiéreux dont son uniforme noir était recouvert, il tenta aussitôt de se relever.
Trop tard. L’épée de son adversaire était déjà pointée sur sa gorge.
—Abandonne. Un Envoyé ne pourra jamais gagner contre moi.
La suffisance dégoulinait de ses paroles alors que ses ailes bronze s’écartaient légèrement en réponse à son sentiment de victoire. Sur l’uniforme gris de l’Émissaire, deux cercles dorés s’entrelaçaient au niveau du cœur.
Lucas ne répondit pas, ses yeux bleu-acier rivés dans ceux de son confrère. Luor avait-il oublié qu’il n’avait pas lâché sa lame ? Le combat était loin d’être terminé. Surtout qu’en s’érigeant en vainqueur, Luor avait modifié ses appuis. Un simple détail qu’il n’allait pas négliger. D’un mouvement ample de son bras armé, Lucas repoussa la pointe qui le menaçait, déséquilibra son adversaire qui recula de plusieurs pas.
—Je possède les trois Barrettes des Envoyés, rétorqua froidement Lucas. Que tu sois plus gradé ne signifie pas que la victoire t’est acquise.
Il s’était relevé, termina sa phrase sur une attaque. Luor sourit d’un air narquois avant d’esquiver d’un battement d’ailes qui le propulsa hors d’atteinte. Lucas bondit à son tour le rejoindre. L’espace de la salle d’entrainement était trop restreint pour qu’un combat aérien bénéficie des mouvements d’amplitudes qu’ils appréciaient.
L’avantage serait à celui qui occuperait le centre. Lucas manœuvra dans ce but, ignora les grains de sable qui frottaient contre sa peau à chacun de ses mouvements. Esquiver, parer, se protéger, guetter une ouverture… bientôt, la sueur ruissela dans son dos malgré la fraicheur de la pièce. Luor grinça des dents en devinant son intention, augmenta la cadence de ses coups pour le renvoyer à terre. Lucas profita de la frustration de son adversaire dont les défenses s’effritaient ; une parade, un contre… et l’Émissaire ne dut qu’à la chance de ne pas être touché.
Le souffle saccadé des deux ailés résonnait dans la salle, comme un écho de leurs passes d’armes. Blessé dans son orgueil, Luor dévoilait un jeu d’une rare agressivité et Lucas résistait de son mieux. Le sourire carnassier de son vis-à-vis fut son seul avertissement. L’épée de Luor fonça vers son visage et Lucas répliqua d’une parade éclair. Une erreur, réalisa-t-il en sentant l’acier mordre son bras. L’attaque était une feinte.
Lucas résista à la tentation de porter la main sur sa blessure, resta concentré. Surprendre Luor serait la clé d’une victoire. Il fallait frapper maintenant, tant qu’il était en confiance, certain de l’emporter. La distance entre eux était idéale ; Lucas accéléra, percuta Luor de plein fouet. L’élan les projeta sur le mur blanc de la salle. Sonné, Luor glissa au sol, laissa échapper son épée que Lucas éloigna par précaution.
— Admets ta défaite, Luor. Ce n’est pas aujourd’hui que tu l’emporteras.
La porte de la salle d’entraînement s’ouvrit sur un homme portant un uniforme blanc. Sur la gauche de sa poitrine était accroché un insigne doré représentant un faucon en piqué, les ailes légèrement écartées.
— Lucas !
Surpris, ce dernier recula et salua le Messager, poing sur le cœur. Luor se releva péniblement, massa ses tempes un instant, avant de saluer à son tour. Leur supérieur les gratifia d’un regard réprobateur.
— Un Émissaire du Deuxième Cercle ? Tu cherches à avancer trop vite, Envoyé !
— J’ai accepté son défi, j’ai ma part de responsabilité, intervint Luor.
— Accepter ses erreurs est le préalable à leur correction, en effet.
Le Messager reporta son attention sur Lucas, resté impassible.
— Aurais-tu oublié notre rendez-vous ?
— Je m’excuse, Messager. Je n’ai pas pensé que le combat durerait si longtemps.
L’Émissaire Luor se renfrogna aussitôt.
— Prends garde à ton arrogance, siffla-t-il. Je ne me montrerai pas aussi clément, la prochaine fois.
Avant que Lucas ne puisse répondre, il quitta les lieux d’un pas rageur. Le Messager soupira, considéra son élève.
— Tu places la barre trop haute.
— Je l’ai vaincu, non ?
— Oui, mais… N’oublie pas que Luor vient d’échouer à obtenir le Troisième Cercle, le Dévouement. Je ne souhaite pas te voir emprunter le même chemin.
— J’obtiendrai les douze et je deviendrai Messager.
— J’y compte bien, poursuivit Arcal tout en marchant. Tu en as les capacités. Prends garde à ne pas te laisser happer par la seule satisfaction de la victoire. À quand remonte ta dernière défaite ?
À contrecœur, Lucas répondit :
— Plusieurs semaines. La dernière fois que j’ai croisé mon père.
Le Messager soupira de nouveau.
— Tu mériterais des félicitations, mais n’oublie pas que ce sont les échecs qui fournissent les meilleures leçons. Enfin, ce seront mes derniers conseils.
Il s’arrêta. Derrière eux s’élevaient les murs gris de l’enceinte de l’École des Mecers. Si habituellement ils y prenaient leur envol, Arcal prenait plaisir à marcher un peu avec son Envoyé. L’altitude était incompatible avec une discussion un tant soit peu sérieuse.
— Passons à la raison de ma présence ici. Tu as gagné ta troisième et dernière Barrette d’Envoyé le mois dernier. Ce qu’il te reste à apprendre, tu le découvriras par toi-même.
Lucas sentit son cœur accélérer. Arcal voulait-il dire que…
— En tant que mentor, je t’autorise à partir en quête d’un Compagnon dans la Forêt de Jade.
Du doigt, il désigna le Sud et ses montagnes aux parois abruptes, saupoudrées de neige sur leurs plus hauts sommets.
— Vole au-delà des montagnes jusqu’au désert de Dru. Traverse-le à pied. Ta quête est spirituelle, et ces trois jours de marche te permettront de te préparer. Au centre se trouve la Forêt de Jade. C’est là que tu trouveras ton Compagnon, si tout se passe bien.
Lucas acquiesça, à la fois impatient et fébrile. Certains Envoyés ne revenaient jamais du Désert, même si le sujet était peu évoqué. Parler d’un tel déshonneur était tabou.
— Tous ne réussissent pas. Ne déçois pas ceux qui ont placé leurs espoirs en toi.
Sans un mot, Lucas salua le Messager et s’élança dans les airs. Les battements de son cœur s'accélérèrent sous l'effet de l’excitation qui montait dans ses veines. Un défi de taille l'attendait : mais s'il revenait – non, quand il reviendrait – il serait enfin Émissaire.
*****
Sagitta, Douzième Royaume.
Valyar.
Satia quitta la salle et ferma la porte derrière elle, avant de clore ses paupières un court instant. C’était terminé. Elle avait présenté son exposé devant un jury composé de ses professeurs et espérait s’en être bien tirée.
Vingt longues minutes où elle avait parlé, s’interrogeant sur la silhouette restée dans l’ombre au fond de la salle, suivies de trente minutes où elle avait dû faire face à un déluge de questions pointues. Contrainte de se concentrer, elle en avait oublié la présence intrigante. Quand elle y avait songé de nouveau, son regard n’avait rencontré que le vide.
Avait-elle rêvé ?
Elle laissa échapper un long soupir de soulagement et se força à sourire. La matinée se terminait, mais son prochain examen n’était que demain. Elle pouvait se permettre de se détendre un peu avant de retourner réviser. Elle quitta le bâtiment pour se diriger vers les jardins de l’Académie. Avec le froid hivernal qui s’était abattu sur la ville, ils étaient désertés par la majorité des étudiants, ce qui lui convenait parfaitement.
Son souffle se condensait en légers nuages devant son visage tandis qu’elle en parcourait les allées. L’air était à la fois doux et glacé ; le ciel restait gris sans être menaçant. Elle inspira profondément, emplissant ses poumons d’air froid, savourant l’éveil de ses sens.
Des rires et des éclats de voix lui apprirent qu’elle n’était pas seule. Un groupe d’étudiants déambulaient nonchalamment dans sa direction. Laurelia et sa clique, pesta Satia. Les deux jeunes filles s’étaient détestées dès le premier regard.
Laurelia était la meilleure élève de leur promotion. Elle récoltait invariablement la plus haute note à chaque examen. Ses cheveux blonds encadraient un visage aux traits doux, dans lequel ses yeux brillaient tels des saphirs. La beauté associée à l’intelligence. Pour couronner le tout, elle était membre de la petite noblesse. Une Seyhid, comme on disait. Sans faire partie de la Seycam de Sagitta, ses parents étaient suffisamment fortunés pour acheter une place à la Cour. Ils ne seraient jamais nommés Djicams, mais ces derniers avaient besoin de conseillers pour diriger leur Royaume tout en le représentant à l’Assemblée. Des postes d’influence et d’honneur où les relations jouaient un rôle fondamental.
Laurelia était douée, oui, mais Satia était écœurée de la voir se complaire dans son rôle. Elle se donnait bien trop d’importance, et Satia n’avait qu’une seule hâte, qu’elle se prenne un retour de bâton en pleine figure.
Satia chercha à s’éclipser, mais même en rebroussant chemin, elle ne trouverait pas de croisement avant que le groupe ne la rattrape. Il était trop tard. Les pas s’arrêtèrent à quelques mètres d’elle et Laurelia intima le silence d’un geste autoritaire.
— Ah, mais voilà notre chère Satia.
— Bonjour, Laurelia, se força-t-elle à répondre.
— Toujours seule ?
Un sourire apparut sur les traits fins de la jeune femme comme Satia restait muette, et elle replaça délicatement une mèche blonde derrière son oreille en un geste savamment étudié.
— Tu ne réponds pas ? Tu sais que le Souverain Dionéris va profiter des festivités pour nommer son Durckma, n’est-ce pas ?
Satia ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel. Un successeur ! Bien sûr que le Souverain avait besoin d’un Durckma. Nul n’était éternel, et le Souverain choisissait traditionnellement son Durckma lors de sa douzième année de règne. Dans les rares cas où le Souverain ne survivait pas assez longtemps pour faire son choix, c’était l’Assemblée qui s’occupait de jeter son dévolu sur un candidat.
L’actuel Souverain, Dionéris, était originaire du Onzième Royaume, Aquilea, voué à la recherche et à la conservation des archives. Pour garantir la stabilité et la pérennité de la Fédération, la Constitution avait prévu que chaque Souverain choisirait son Durckma sur la planète suivante. Après le Onzième, ce serait donc le Douzième Royaume, Sagitta, qui serait amené à diriger la Fédération à la mort de Dionéris. Toute l’Académie ne parlait que de ça depuis de nombreux mois ; les élèves estimaient en effet que ce serait l’un des leurs qui serait choisi.
Laurelia soupira face au mutisme de sa consœur.
— Eh bien, quel enthousiasme. J’espère que tu me réserveras un autre accueil, quand je serai devenue Durckma !
— Tu parais bien sûre de toi, lâcha Satia.
— Nous verrons bien. Je ne doute pas que ça soit moi, comme toujours, répliqua Laurelia. Après tout, ne suis-je pas la meilleure élève de l’Académie ? Si tu me le demandes, peut-être même que je t’obtiendrai un poste au Palais.
Satia lutta pour garder le silence. Après tout, la fin des examens approchait. Elle n’avait plus qu’à supporter ses camarades quelques jours. Une fois leur diplôme en poche, elle doutait de les recroiser. Une chose était certaine, elle ne chercherait pas à garder contact. Et Laurelia aurait bien du mal à la retrouver quand elle aurait quitté les lieux.
Laurelia pinça les lèvres face à la satisfaction qu’elle devinait sur le visage de sa rivale.
— Ne viens pas pleurer quand personne ne voudra de toi. Nous nous reverrons, et crois-moi que ce jour-là, tu le regretteras.
Elle se détourna avec un mouvement de cape théâtral et sa troupe lui emboita le pas sans oser un regard vers elle. Satia contint difficilement un rire : elle était certaine que Laurelia s’était entrainée longuement devant un miroir pour obtenir un effet si dramatique.
Enfin je passe par ici !
Et bien je ne suis pas déçue, j'ai été totalement immergée dans ton monde sans y être noyée. On devine bien qu'il est immense tout en restant concentrés sur les divers personnages présentés.
Bref, je n'ai aucune virgule de travers à faire remarquer, rien ne m'a arrêtée dans ma lecture et j'ai beaucoup aimé ce premier chapitre qui pose des questions dont j'ai hâte de découvrir les réponses ! :)
Salut Notsil !
J’espère que tu vas bien et que tu es prêtes pour mon avis sur ce premier chapitre !
Je vais te le dire tout net : j’ai adoré ma lecture. Ton style est fluide et j’aime la façon dont tu nous présentes ton univers et ses spécificités. On n’a jamais l’impression que ces explications sont artificiellement placées ou qu’on nous prend par la main.
Je trouve les personnages très attachants, surtout Satia. Lucas est aussi très cool et je me demande en quoi correspond cette « mission » où il doit trouver un Compagnon ? Concernant Satia, je suis intrigué par ces cheveux, sa peau, et ses lèvres mauves. Je me demande bien ce que cela veut dire dans ton univers et ce que cela implique. D’autant plus qu’elle semble être activement recherchée…
L’histoire, quant à elle est déjà très plaisante à suivre, et ton lore me parait très développé, ce qui renforce mon attachement à ton monde (ou devrais-je dire à tes mondes ?). J’ajouterai que tu as un don pour décrire les scènes de combat. L’entrainement entre Lucas et Luor fut un régal pour le lecteur avide d’un peu d’action que je suis.
Tes douze Royaumes semblent également avoir produit de nombreuses races différentes. Tu en présentes d’ailleurs quelques-unes mais je ne doute pas que tu en as gardées sous le coude pour la suite. ;)
Que pourrais-je ajouter ? Je sais ! Je déteste Laurelia. MDR Elle me fait un peu penser à Drago Malefoy des romans Harry Potter. On a envie de la gifler tant son égo l’empêcherait de passer une double porte. Et le pire, c’est que je ne doute pas qu’elle arrivera à ses fins ! Rah ! Quelle peste !
Sinon, j’ai relevé une petite erreur :
« Un groupe d’étudiants déambulaient nonchalamment »
Ce serait plutôt « Un groupe d’étudiants déambulait nonchalamment » car c’est le groupe qui déambule.
Surement une faute d’inattention. Je te connais assez pour le savoir ! ;)
Tu l’auras donc compris, cette lecture fut un plaisir. J’ai hâte de pouvoir lire la suite. Vu qu’elle est déjà disponible, je ne devrais pas avoir trop de problème ! lol Juste, il faudra que je me dégage un peu de temps. Mais on trouve toujours du temps pour les bonnes choses !
Sur ce, je te laisse.
Passe une bonne journée, l’amie.
A bientôt pour la suite !
Merci de ton passage par ici, Den ;)
" « Un groupe d’étudiants déambulaient nonchalamment »" -> en fait dans ce cas on peut choisir d'accorder soit avec l'un soit avec l'autre (soit le groupe soit les étudiants). Ça peut dépendre de là où on veut mettre l'accent, par ex. Et on peut privilégier "l'accord de proximité" qui veut qu'on accorde avec le truc le + proche du verbe :)
Enfin voilà, prends ton temps rien ne presse de toute façon ^^
Oui, en effet, j'avais oublié cette règle. Ca remonte à loin! lol
Passe une bonne journée!
Belle entrée en matière. On découvre bien ces deux personnages, en douceur, un peu d'aventure mais pas d'évènement traumatisant non plus. On découvre tranquillement ton univers. Ta plume est légère. C'est très agréable.
Comme mon travail d'écriture intensive touche à sa fin, je vais enfin pouvoir passer à la lecture intensive. J'avoue que je n'avais d'autre but que de te rendre la politesse de ta lecture, mais ce premier chapitre vient de m'attraper et me ligoter la tête contre l'écran. Je vais dévorer la suite, c'est certain. J'ai d'ailleurs ajouté ce premier tome à ma PAL, et dès que j'ai terminé de mon côté, je m'attaque à la lecture de la suite ;)
Ohlala depuis le temps que je devais me plonger dans ton univers, et quel univers ! Tu m'as captivé dès le départ, j'aime beaucoup ce système de royaumes et de planètes, qui ont l'air toutes très diversifiées !
Pour ce qui est de tes personnages, je vais attendre d'en lire plus avant de me prononcer, mais tu as conquis mon coeur avec les ailés, ça faisait un moment que je n'avais pas lu ce genre de personnages en SFFF !
Je lirai la suite avec plaisir !
Ah ben merci pour cet enthousiasme ^^ Les ailés c'est un coup de coeur aussi, et pour le reste, ma foi, je te laisserai juge, je ne suis pas assez objective ;)
A une prochaine !
Alors j'aime beaucoup ce début, je sens que l'univers est très original et travaillé, j'aime ça.
On découvre Satia et Lucas, deux adolescents qui ont du potentiel et qui m'ont l'air attachants de ce que l'on sait déjà d'eux.
Au niveau des informations sur l'univers, tu arrives à distiller doucement tout ça sans trop devenir indigeste, même si parfois ce n'est pas amené de façon de naturelle.
Aussi, j'ai trouvé la scène de combat de Lucas et Luor pas assez détaillée / travaillée, je pense que tu peux faire beaucoup mieux en décrivant mieux les gestes de nos deux rivals.
Voilà, c'est tout. En bref, j'ai bien aimé ce début, donc je continue :3
Naturel, c'est le bon mot, en effet ^^ Bon, ça viendra ;)
Merci tout plein pour eux, et merci de ton passage !
Cependant attention à ne pas trop donner de détails au risque de perdre le lecteur. Pour le moment cela va.
Je suis très intriguée, je me demande bien où tu vas nous emmener.
En ce qui est de l'univers il est assez abouti pour que le lecteur s'y retrouve. Je te conseille juste d'expliquer concrètement ce qu'est un Durckma car même si on le devine c'est toujours mieux.
Y a t il une raison particulière pour que Satia et son père voyage tout le temps ou juste qu'ils aiment voyagé ?
Le personnage de Lucas ma intrigué ce qui me pousse à l'apprécier encore plus.
Il y a quelques phrases longues qui pourrait être coupé en deux mais dans l'ensemble la lecture fluide et agréable donc cela ne pas énormément dérangée :)
Passe une bonne fin de journée et je vais continuer la lecture on se retrouveras sûrement à la fin de tes chapitres actuellement publiés ;)
Il y a une raison au fait qu'ils voyagent, oui. La plus évidente est que le papa est marchand, l'autre se découvrira par la suite.
Je note pour les phrases, faut que j'arrange ça.
Voici mon premier commentaire sur Plume d’Argent. J’espère qu’il sera utile.
Sur l’histoire :
> Pour commencer, les cartes de Sagitta et de Massilia sont très bien réalisées. Je trouve l’idée d’une flèche pour l’île de Sagitta géniale.
> Le moment où Satia se prépare, en vérifiant qu’aucun cheveu violet ne dépasse de sa chevelure, m’a beaucoup plu. Ça m’interpelle aussi, et me donne envie d’en savoir plus. On a aussi envie de comprendre pourquoi Satia et son père fuient ainsi, et si sa mère a été assassinée, et par qui.
> L’univers se dessine peu à peu et on a envie d’en apprendre plus sur les peuples des douze royaumes. Personnellement, les Massiliens m’intriguent, avec cette légende selon laquelle ils ne peuvent pas mentir, car « tel était le fardeau qu’ils avaient eu à porter pour obtenir leurs ailes d’Eraïm ».
> Le personnage du Messager Arcal me plaît beaucoup. Ses phrases de dialogue sont très bien. « Accepter ses erreurs est le préalable à leur correction, en effet. » ; « Tu remportes beaucoup de victoires, ces derniers temps. À quand remonte ta dernière défaite ? », etc.
> Le départ de Lucas pour la Forêt de Jade est intrigant. Cette phrase : « Un défi de taille l'attendait : mais s'il revenait — non, quand il reviendrait — il serait enfin Émissaire. » me plaît beaucoup pour percevoir la psychologie de Lucas.
> D’une manière plus globale, je me demande s’il n’y a pas un peu trop d’informations d’ordre politique dans un même chapitre. Personnellement, j’ai du mal à retenir les différents rôles (Durckma, Seycam, Djicam, l’Assemblée, etc.). Mais peut-être qu’avec ma lecture de la suite, cette impression s’estompera.
> Le personnage de Laurelia est agaçant ; si c’était l’objectif, c’est réussi ;).
Sur le style :
> Je pense que des améliorations au niveau de la ponctuation sont possibles. Certains points d’exclamation ne sont pas nécessaires et, parfois, des virgules seraient appréciées.
Ex pour les virgules : « Ses cheveux violets cascadaient en boucles sur ses épaules ; son regard de la même teinte était doux ». Je rajouterais des virgules à « son regard, de la même teinte, était doux ».
> Attention avec certains adjectifs possessifs, on n’est pas toujours certain de savoir à qui ils font référence. Par exemple, dans la phrase « La jeune fille s’attabla et croqua une pomme tandis que son père étalait de la confiture – sa préférée – sur une tranche de pain ». La confiture d’abricot est la préférée de Satia ou de son père ? Par contre, j’en profite pour écrire que j’adore les petits détails qui font toute la différence, typiquement cette remarque sur la confiture d’abricot.
> Le temps de cette phrase « Bientôt trois ans qu’ils habiteraient là. » me pose problème. Plutôt "qu’ils habitaient là" ? Ou reformuler complètement ?
> Dans la phrase « - Comme d’habitude, répondit-elle patiemment avant de claquer la porte. », je ne vois pas trop l’intérêt de l’adverbe « patiemment ». C’est dans le sens qu’elle prend le temps de répondre malgré son retard ? Car, dans ce cas, une autre formulation pourrait être plus adaptée, comme justement « - Comme d’habitude, prit-elle le temps de répondre, avant de claquer la porte », ou quelque chose comme ça.
> Parfois, les phrases sont trop longues. Par exemple : « Luor grinça des dents en devinant son but, augmenta la cadence de ses coups pour le renvoyer à terre. » pourrait être coupée en deux. « Luor grinça des dents en devinant son but. Il augmenta la cadence de ses coups pour le renvoyer à terre. »
> Durant le combat entre Lucas et Luor, j’ai eu du mal à suivre qui était qui. C’est compliqué d’abord parce que leurs deux prénoms commencent par les mêmes lettres « Lu ». Ensuite, je pense que le point de vue est trop rapidement changé. Dans une phrase, on sait que Luor pense des plus jeunes qu’ils « avaient la tendance à surprotéger leur visage » puis, la phrase suivante, on est dans la tête de Lucas qui se dit que « Surprendre Luor serait la clé d’une victoire ». Par ailleurs, on a du mal à savoir qui est l’Envoyé, et qui est l’Emissaire. Je pense que ce passage, qui est important, peut être amélioré, peut-être en se focalisant uniquement sur un point de vue (PDV). Etant donné la suite, je préconiserais le PDV de Lucas.
> Il y a un « le » de trop dans cette phrase : « Le Messager le fixa Lucas ».
> Sur la fin, lorsque Laurelia est mentionnée, est-ce qu’il ne vaudrait pas mieux écrire « qu’elles se revoient » plutôt « qu’ils » dans cette phrase : « Une fois leur diplôme en poche, elle doutait qu’ils se revoient. »
Voilà, j'espère avoir été suffisamment constructive, et je lirai la suite avec plaisir :). Belle continuation !
Je note pour la ponctuation. Les premiers chapitres datent pas mal et méritent une révision donc ça tombe à pic.
Côté adjectif possessif, je note aussi de reformuler (vu qu'on restait dans le PDV Satia je me suis dit qu'on comprendrait :).
Pour le temps tu n'es pas la 1ère à me faire la remarque, et vu que c'est une projection dans le futur je pensais le conditionnel plus logique, je vais me renseigner.
Le combat a déjà eu un remaniement mais en effet y'a des trucs qui me chiffonnaient encore, du coup je vais pouvoir remanier ça mieux. Pas faux pour le PDV, et pas faux pour les noms trop proches. Je crois que Luor va changer de nom du coup :)
Le "ils" du dernier truc fait référence à "les étudiants" de façon générale, mais vrai qu'un changement serait plus pertinent.
Encore merci pour tous les détails relevés !
Je suis contente de lire que mon commentaire pourra t’aider 😊. Je pense que Luor n’a pas forcément besoin d’être renommé si tu changes le PDV du passage (en plus, personnellement, j’aime bien ce prénom).
Je m’apprête à lire la suite et n’hésiterai pas à t’écrire de nouveaux commentaires.
Belle journée !