Tout le monde a le droit de partir en vacances. Vous pourriez choisir de partir à Sainte-Page-Saint-Val-Le-Désert, par exemple, petite commune des Alpes du Sud, aux confins du Dauphiné Historique.
Pas toujours facile d'accès, dès l'automne, les habitants ont pris l'habitude d'utiliser le train, c'est un moyen pertinent pour vous y rendre, et sans que les préfectures ou sous-préfectures environnantes soient d'imposantes métropole, de nouveaux arrivants s'installent dans cet écrin de tranquillité chaque année.
La vallée environnante a été façonnée par les fontes de glaciers au terme de la dernière période glacière. À l'image du Parc National voisin, dont elle constitue les douces prémices, vous en emprunterez les sentiers et croiserez tour à tour, une végétation emblématique et préservée et une faune de plus de trois-cents-cinquante espèces, comme les chamois, que vous observerez facilement en altitude, sans oublier les aigles, les vautours les marmottes ou les chats sauvages.
Plusieurs torrents alimentent le petit cours d'eau fraîche le long duquel on trouve quelques lavoirs et les traces d'anciens modestes moulins. Et vous regagnerez, satisfaits, la commune, qui elle aussi vaut le coup.
Sous vos yeux ébahis, se côtoient une vieille église et des arcades superbes, une architecture militaire datant de la fin du XVIIIe siècle (le poste avancé d'une garnison de chasseurs alpins s'y trouve toujours, mais les soldats se mêlent peu à la population), quelques vestiges d'une très forte présence des protestants (le temple fut détruit une centaine d'années seulement après sa construction, en 1585), un muséum naturaliste. Autant de patrimoine dans lequel vous pourrez entrer après avoir fait le tour d'un des deux marchés hebdomadaires (le mercredi et le samedi) qui offrent une large variété de produits locaux.
Les maisons sont principalement en calcaire, mais certaines arborent les teintes bleus des schistes argileux prélevés dans les coteaux au nord – ouest de la ville, à l'ombre des pics et des cols de plus grande envergure.
Les rues du vieux centre – bourg sont pavées et on peut s'asseoir sur des vieux bancs en pierre ou en bois, réhabilités l'année dernière par le CPIE. Dans les anciennes échoppes, quelques potiers, verriers, tisserands, des peintres aussi ont pris place et maintiennent une saine activité. Et c'est une ville d'artistes, le théâtre propose quelques représentations chaque saison, y compris des spectacles nés à Paris ; il y a un festival de poésie ; il y a des musiciens, le Conservatoire a une antenne et quelques compositeurs reconnus profitent du calme et ambiant pour créer leurs chansons. Ils n'hésitent pas d'ailleurs à en faire profiter leurs riverains de leur travail lors de récitals stimulants et dynamiques.