Emery
Brrrrrr, brrrrrr.
Une vibration discontinue me tire des bras de Morphée.
Brrrrrr, brrrrr.
Difficilement, j'essaie de m'extirper du sommeil qui embrume mon cerveau. J'étire mes membres un à un, ouvre un œil, avant d'allonger le bras pour attraper la source de ce bruit infernal.
Posé sur ma table de chevet, mon téléphone continue de vibrer.
Sur l'écran, le visage, ainsi que le nom de Pénélope, l'une de mes meilleures amies, s'affiche. D'un geste rapide, je le déverrouille pour répondre.
— Ouais… ? grommelé-je mollement, la voix encore pâteuse.
— Euh, Emery chérie, où es-tu ?
— Chez moi, dans mon lit. Pourquoi ?
Surprise qu'elle me pose cette question, je saisis rapidement le réveil pour y lire l'heure.
— Oh bordel !
— Oui... je crois que tu t'es loupée, confirme-t-elle.
En effet, il est neuf heures trente, cela fait une bonne heure que je devrais être au boulot, et trente minutes que la boutique aurait dû ouvrir.
— Je me suis inquiétée quand, en passant, j'ai vu le magasin fermé et quelques personnes attendre devant la porte.
— Il y a beaucoup de monde ? la questionné-je tout en enfilant à la hâte un jean noir slim et un débardeur vert.
— Cinq ou six personnes, je dirais.
— D'accord. Excuse-moi auprès d'eux et dis leurs que j'arrive d'ici une petite dizaine de minutes, je lui demande avant de raccrocher.
Devant le miroir de ma minuscule salle de bain, j'attache mes cheveux bruns en un chignon grossier, passe une touche de mascara sur mes cils et me brosse les dents. Ça fera l'affaire pour aujourd'hui.
Presque en courant, j'enfile un long gilet en laine, chausse mes ballerines, prends mon sac à main au passage et, après avoir fermé la porte de mon appartement, dévale les escaliers de l'immeuble.
D'un pas rapide, je fonce vers la pâtisserie où je travaille depuis plusieurs années. Sept, exactement. Elle appartenait aux parents de mon mari. Quand ils ont pris leur retraite, il a souhaité reprendre l'entreprise familiale, et j'ai décidé de l'accompagner dans cette aventure. Les affaires ne sont pas très florissantes actuellement, mais ça me plaît toujours autant. Et puis, je le fais pour lui, pour nous.
Lorsque j'arrive au niveau de la devanture, une dizaine de personnes, des habitués pour la plupart, s'y masse.
Je fends la foule, qui s'écarte sur mon passage, et me confonds en excuses avant d'ouvrir la porte.
— Je vous prie de me pardonner, cela ne m'arrive jamais d'ordinaire. Pour la peine, j'offre à tout le monde la première consommation !
Sous les approbations des clients, nous pénétrons tous dans le magasin.
C'est vrai, ce n'est pas dans mes habitudes d'être en retard. C'est même plutôt l'inverse, je suis extrêmement ponctuelle. Mon mari s'amusait toujours à dire que même un tremblement de Terre ne m’empêcherait pas d’être à l’heure. Il faut croire que, désormais, ce n'est plus vraiment juste…
Après avoir servi plusieurs cafés et gourmandises en tout genre, j’en profite pour lancer la préparation d’une génoise afin de réaliser un gâteau pour un anniversaire. En effet, depuis quelques mois, et pour remonter les finances peu reluisantes de la boutique, j’ai décidé d’étendre son champ d’action. Désormais, je confectionne différentes pièces pour des mariages, des baptêmes, des anniversaires. Cela me prend un peu plus de temps, surtout que je suis seule à gérer tout ça, mais cela me permet aussi de mettre un peu de beurre dans les épinards, ce dont j’ai bien besoin en ce moment.
La journée s’annonce véritablement longue…
Lorsque mon service est terminé, j’entame les derniers mélanges, avant de laisser reposer le tout. L’étape finale, le montage du gâteau, se fera demain matin. En attendant, j’ai bien envie d’un remontant !
C’est ce moment précis que choisi Octavia pour débouler dans l’arrière-boutique, où je cuisine.
— Salut poupée ! me lance-t-elle d’un ton enjoué. Tu es prête ?
D’humeur toujours joyeuse, Octavia est mon rayon de soleil, surtout ces derniers mois. Elle a été présente dans les moments les plus difficiles de ma vie. Je ne sais pas où j’en serais, sans elle.
— Je mets tout ça au réfrigérateur, et je suis à toi !
Lorsque je me retourne, elle me contemple plusieurs secondes.
— Tu comptes y aller dans cette tenue ?
Je réfléchis à ce que j’ai choisi de porter ce matin, mais je ne vois pas ce qui cloche.
— Chérie, tu as de la farine et de la pâte jusque dans les cheveux.
Je baisse la tête pour observer les dégâts. Effectivement, mes heures de labeur ont laissées quelques séquelles et je ne peux décemment pas sortir ainsi.
— J’ai le temps de prendre une douche ?
— Je te laisse te débrouiller avec Péné', répond-elle en levant les mains devant elle, pour se décharger de toute responsabilité. Elle nous attend déjà sur place.
— Quelques verres de mojito devraient servir à me dédouaner, dans ce cas, contré-je avec un clin d’œil.
— Ah, tu sais parler aux femmes, toi…
Nous partons d’un éclat de rire, avant de nous diriger vers l’extérieur du magasin, non sans avoir tout éteint et fermé auparavant.
Sur le chemin, elle me questionne :
— Comment ça va ?
Elle déclare ces mots avec douceur, comme si elle ne voulait pas me froisser. C’est la réaction qu’ont toutes les personnes, depuis des mois, quand elles me posent cette question. Comme s’ils marchaient sur des œufs, comme s’ils n’osaient pas, mais que la politesse et la bienséance les obligeaient à le faire.
— Ça va… je n’ai pas le choix de toute façon. Pénélope t’a dit que j’ai loupé l’heure de l’ouverture, ce matin ?
J’élude, comme chaque fois. Je ne veux pas que les gens, et encore moins mes amies, me regardent avec chagrin et pitié si j’étale mes sentiments.
Parce que non, je ne me vais pas bien. Non, je ne gère rien de ce qu’il arrive depuis presque six mois, mais je me dois d’avancer. Alors chaque matin, je refoule ma peine et ma douleur, je compose ce masque affable sur mon visage, et je fais comme si tout allait bien, comme si le destin ne m’avait pas rattrapée, ce fameux huit février, emportant tout sur son passage, moi y compris.
— Em’…
Elle n’est pourtant pas dupe. Octavia est bien trop perspicace, elle sait ce qui se cache derrière mes sourires et mes faux-semblants.
— Je vais bien, ne t’en fais pas, tenté-je de la rassurer. Tout va bien.
Je ne sais pas qui, d’elle ou de moi, j’essaie de convaincre le plus.
— J’en ai pour cinq minutes, l’informé-je en poussant la porte de mon appartement. Installe-toi.
— Cinq minutes ? Ce ne serait pas plutôt trente ?
Je dépose un baiser sur la joue.
— Je fais au plus vite, promis.
Lorsque je suis enfin changée et apprêtée, nous partons rejoindre Pénélope, qui nous attend dans notre bar préféré.
Le Moody’s est notre refuge, notre repère depuis que nous nous connaissons. Chaque vendredi qu’il pleuve, qu’il vente, où qu’il neige, nous nous y retrouvons après nos travails respectifs. Notre petit rituel depuis maintenant cinq ans. Même si nous n’y passons pas forcément des heures, ces petits moments entre amies nous font toujours le plus grand bien. Ce pub, qui se transforme en une sorte de club à une heure avancée de la soirée, est le plus branché de toute la ville.
À notre arrivée, Pénélope se renfrogne. Elle attrape ses longs cheveux acajou et les noue nonchalamment sur le sommet de sa tête, ses grandes mèches ondulées seulement retenues par un crayon vert. De ses longs doigts fins, elle remonte ses lunettes rondes sur son nez avant de croiser les bras sur sa poitrine en signe de mécontentement. Elle va nous faire payer notre retard, je le sais.
— Ne me regarde pas comme ça, c’est sa faute ! se dédouane Octavia en s’asseyant sur la banquette, face à notre amie.
— Sympa, la copine, réponds-je, moqueuse. Péné, excuse-moi, j’ai travaillé d’arrache-pied toute la journée pour rattraper mon retard, et il fallait absolument que je me change avant de venir, je n’étais pas présentable, paraît-il, argumenté-je en lançant une œillade à Tavia.
Elle ne déride pas pour autant et je me penche pour lui chuchoter :
— Je paye la première tournée pour me faire pardonner.
Elle se retourne vivement vers le barman et lui demande de nous apporter trois mojitos.
— Ça fait une heure que je vous attends. Tu ne t’en sortiras pas aussi facilement.
— Vraiment ?
Je la gratifie d’un clin d’œil. Je sais très bien qu’elle ne m’en veut déjà plus.
Le serveur nous apporte nos consommations et je perçois Octavia le dévisager avec insistance. Lorsqu’il s’éloigne, elle se tortille afin de le reluquer un peu plus.
— Beau petit cul…
— Tavia ! la sermonné-je.
— Ben quoi ? m’interroge-t-elle en haussant les épaules. On a plus le droit de mater, maintenant ?
Dans notre petit groupe, je suis la seule à ne pas être célibataire. Enfin, si on veut… Les filles, elles, sont libres comme l’air et ne se privent en aucun cas des plaisirs que peut leur offrir la vie, contrairement à moi. Sur ce point-là, nous sommes radicalement opposées. Si je suis plutôt réservée, introvertie, fidèle et loyale, elles sont extraverties, libérées et totalement sans gêne. Certains diraient qu’il est difficile de comprendre comment des personnes si différentes peuvent s’entendre à ce point, mais je crois que cela nous permet de trouver un équilibre. Elles me poussent quand je me repose trop sur mes lauriers, je les freine quand elles se laissent trop emporter.
— Je suppose que si…, concédé-je.
— Ouais, ça n’a jamais fait de mal à personne, approuve Péné' tout en sirotant son cocktail. Tu devrais t’y mettre, toi aussi.
Le silence se fait tout à coup. Sourd. Pesant. Oppressant. Alors que tout autour de nous n’est que vacarme.
— Pardon. Je n’aurais pas dû dire ça. Emery, je suis désolée.
Elle pose sa main sur la mienne et la presse fortement.
— C’est juste que… Je te vois te renfermer un peu plus, jour après jour, et ça me brise le cœur. Tu ne mérites pas tout ça. Tu devrais juste… être heureuse. C’est tout ce que je veux pour toi, ce qu’on veut pour toi.
Du regard, elle cherche l’appui d’Octavia.
— Elle a raison, Em’. Il faut que tu voies du monde, que tu tournes la page. Je ne peux pas imaginer à quel point tout ça est difficile, mais tu dois passer à autre chose.
Je ravale mes larmes. Cette situation n’est pas difficile, elle est insupportable, insurmontable. Personne ne peut comprendre ce que je ressens chaque jour, combien il m’est compliqué de continuer à avancer, de me lever, de travailler, de faire comme si tout allait bien. Parfois, je voudrais tout laisser tomber, me terrer au fond de mon lit, ne plus penser à rien, ne plus rien ressentir. Je voudrais être anesthésié. C’est ça. Pire encore, il y a des moments où je voudrais mourir.
— Je ne peux pas, murmuré-je.
— Oh Em’…
— Cela fait six mois. C’est si peu comparé au temps que nous avons passé ensemble. Je ne peux pas, et je ne veux pas tourner la page. J’en suis totalement incapable.
— Chérie, tu vas avoir trente ans. La vie est devant toi, ne le laisse pas te la gâcher. Ne laisse pas ses actes et ton amour pour lui t’empêcher d’avancer, tente de me convaincre Tavia.
— Je sais… Il me faut juste… un peu de temps, je suppose.
Mes amies échangent un regard entendu. Elles savent pertinemment qu’il me faudra plus que quelques mois pour tenter de retourner à une vie normale, si tant est que cela soit réellement possible.
— Bon et bien, moi, j’ai soif ! Je ne sais pas ce que vous en dites, mais on manque d’alcool par ici ! s’exclame Péné' afin de lancer la conversation sur un sujet plus gai.
Elle nous commande de nouvelles boissons, et, trois margaritas plus tard, les effets de l’alcool se font sentir. L’ambiance du bar commence à changer, les lumières se tamisent, la clientèle rajeunit, les premières notes de musique se font entendre, et ce qui fait office de piste de danse se remplit. Le comptoir, laqué noir et acier dans un style tout à fait contemporain, est bondé et les deux serveuses s’affairent à satisfaire tout le monde le plus rapidement possible.
Alors que la soirée bat son plein, je promène mon regard sur les alentours. Des sonorités zouk retentissent dans la pièce et les couples se pressent au centre pour danser, étroitement collés l’un contre l’autre, dans un rythme lent et sensuel. Mon attention se porte plus particulièrement sur l’un d’entre eux. L’homme, blond, les cheveux mi-longs, tient fermement, mais délicatement sa partenaire, sa main plaquée dans le bas du dos de cette dernière . De l’autre, il tient la paume libre de la danseuse contre son torse. Elle ondule contre lui, leurs bassins ne faisant presque plus qu’un. Leurs visages sont tous proches, si bien qu’il ne manque que quelques millimètres pour que leurs bouches se touchent. Parfois, il l’écarte de lui pour quelques pas, mais la ramène aussitôt. Cette danse est tellement belle, tellement sexy, qu’elle en est presque indécente. Je n’avais rien vu de tel auparavant.
Les mélodies s’enchaînent, les couples se font et se défont, mais pas le leur. Ils restent accroché, et je ne peux détacher mes yeux de ce ballet. La tendresse et la complicité qu’ils dégagent me fascinent, tout comme leurs gestes techniques pourtant si naturels.
Quand la tonalité change et que le D.J. laisse place à des morceaux plus contemporains, ils s’éloignent doucement en souriant.
Tavia claque des doigts devant moi, me ramenant à l’instant présent.
— Tu veux aller danser ? me demande-t-elle, amusée.
— Quoi ? Non… Non, non.
Elle se lève et, sourire aux lèvres, empoigne mes mains et me tire vers la piste de danse.
— Octavia, non, je déteste ça, tu le sais bien !
— C’est justement pour cette raison que tu vas bouger ton petit cul et nous accompagner.
Dans un geste désespéré, je tente de me dégager, mais elle me retient en riant. Me voilà au beau milieu de personnes que je ne connais pas, qui bougent en rythme, alors que je suis totalement immobile. Mon amie lève les yeux au ciel, avant de prendre de nouveau mes mains dans les siennes et de me faire bouger, contre mon gré. Finalement, j’abdique et laisse mon corps se mouvoir au son de la musique assourdissante. La légère ébriété que je ressens aidant, je balance mon bassin de droite à gauche, en accord avec le tempo. Je finis par m’abandonner complètement, sous les regards approbateurs de mes deux amies.
Nous dansons ensemble, faisant fi de mes tourments, jusqu’à ce qu’un homme se rapproche innocemment d’Octavia. Je ne suis pas surprise, cette fille est vraiment jolie et attire de nombreux regards. Avec ses longs cheveux noirs raides qui descendent jusqu’à son fessier, ses yeux d’un vert profond, ses traits fins et son corps de rêve, elle ne peut que susciter l’envie. Elle le sait, et elle en joue. Elle aurait bien tort de s’en priver. Rapidement, il tente un rapprochement qu’elle ne repousse pas.
Souhaitant leur laisser un peu d’intimité, même si nous sommes en plein milieu de la foule, je me détourne pour faire face à Pénélope. Toutefois, cette dernière se trouve déjà dans les bras d’un mec, qui se frotte à elle de manière plutôt équivoque. Quand je disais qu’elles ne se refusaient aucun plaisir de la vie…
Le sentiment de solitude que je ressens à ce moment-là me percute de plein fouet. Aux alentours, je vois des hommes et des femmes devenir de plus en plus proches. Le petit groupe que nous formions s’individualise petit à petit et je me sens terriblement mal à l’aise, seule au milieu de tous.
Je m’apprête à fuir cet endroit afin de m’isoler, quand un torse puissant se plaque contre mon dos. C’est subtil, mais pas suffisamment pour que mes sens, déjà en alerte, ne s’en rendent pas compte. De ce que je perçois, la personne qui se tient derrière moi est plus grande d’environ quarante centimètres, sa carrure, plus imposante également.
Subrepticement, il pose sa main sur ma hanche, avant de se pencher pour coller son visage contre ma joue. Ses cheveux chatouillent ma nuque, ses lèvres frôlent mon oreille, ce qui me fait frissonner.
— Danse avec moi.
Sa voix suave me parvient malgré le bruit ambiant.
Je voudrais me retourner, mais, sans que je ne sache pourquoi, j’en suis incapable. L’inconnu se rapproche un peu plus encore et commence à bouger pour me faire danser. Timidement, je le suis. Peut-être que les filles ont raison, peut-être que je devrais me laisser aller, me laisser draguer. Peut-être que c’est ça, le secret, faire les choses sans penser à rien, et surtout pas aux conséquences. Ne pas réfléchir au chaos de ma vie, à l’absence de mon mari.
Julian…
Immédiatement, je me détourne et m’éloigne, bafouillant lâchement une excuse.
— Désolée, je ne peux pas.
Je tente de me frayer un chemin parmi les gens et de retourner à la table récupérer mes affaires, quand une main saisit doucement mon avant-bras et me dévie de ma trajectoire.
Face à moi se trouve le danseur que j’observais tout à l’heure.
Avec la moiteur de l’atmosphère, ses cheveux blonds lui collent légèrement au visage et il y passe une main pour les coiffer en arrière. Ses iris bleu-gris me scrutent et quand il s’approche pour me parler, je recule d’un pas. De son bras libre, il me fait signe qu’il ne me veut pas de mal.
Il se méprend sur la raison de ma fuite, à aucun moment je n’ai pensé qu’il espérait quoi que ce d’autre qu’une danse, en tous cas dans un premier temps.
— Est-ce que tout va bien ?
Il ne m’a toujours pas lâché, ni la main ni du regard. La gorge nouée par les larmes que je retiens, je lui fais signe que oui.
— Tu ne veux pas retourner avec tes amies ? Elles ont l’air de s’amuser. Tu devrais en faire de même…
Je jette un œil sur la piste et observe Péné et Tavia, langoureusement enlacées avec leurs beaux mâles. Effectivement, tout semble bien se passer pour elles et n’ont en aucun cas besoin de moi et de mes humeurs maussades, tout comme celui qui me questionne.
— Non, je… Je vais y aller.
Je me dégage gentiment et il ne fait rien pour me retenir. Je crois qu’il a compris que c’était peine perdue.
Je prends ma veste, mon sac et me dirige vers la sortie. Avant de franchir le seuil de la porte, je lance un dernier regard en arrière. Pénélope me dévisage, je lui adresse un sourire qui se veut rassurant et lui indique que je m’en vais, mais que je l’appelle plus tard. Elle acquiesce et retourne à ses occupations, c’est-à-dire embrasser le beau brun qui lui sert de distraction ce soir.
Le jeune homme blond, lui, me fixe toujours, avant de se détourner et de rejoindre ses compagnons, non sans me jeter une dernière œillade.