CHAPITRE 1

Par Taranee
Notes de l’auteur : Voilà le début de cette quatrième et dernière partie. J'espère que vous y prendrez du plaisir, même si vous trouvez que le roman tire sur la longueur...

PRESENT : ELIJAH

 

            La nuit tombait et il leur restait encore quelques kilomètres à parcourir. Elijah découvrait avec délice la joie de se promener sans inquiétude au milieu des champs, bien à découvert. Mais Jio, contrairement à lui, semblait inquiet. Il jetait des regards fréquents par-dessus son épaule et enjoignait souvent ses deux camarades à se presser. Comme s’il était poursuivi. Quand il y réfléchissait, Elijah se rendait compte qu’il ne connaissait que peu de choses à propos de Jio. C’était un mercenaire en fuite, un mage d’ombres et un retourneur. Il avait une amie sur cette face : Maz. C’était à peu près tout ce qu’il pouvait dire à son propos. Jio se renfermait sur lui-même lorsqu’on lui posait des questions sur sa vie, ses objectifs, et il s’était construit une carapace de froideur qui le rendait inatteignable. Cela insupportait Elijah. Heureusement, Neth était là pour détendre cette atmosphère morose.

            Elijah inspira une grande goulée d’air. C’était bon, la liberté. Poralguar se rapprochait et, à cette distance, on pouvait déjà voir que c’était une ville animée. Au début de leur marche, Jio s’était amusé à leur présenter le pays, cette ville, et son pays natal : le Psal. Il leur avait parlé des coutumes, du marché de Lij, de la guerre entre l’Ygalroy et les pays de l’alliance KENP. Et puis il s’était tu d’un seul coup, comme s’il avait perdu sa voix. Depuis, il était plongé dans ses pensées. Les étoiles commençaient à poindre dans le ciel nocturne. Au loin, on entendait les cris inquiétants des animaux du coin. Ils n’étaient plus très loin de la ville. Elijah commençait à avoir mal aux jambes et se laissait distancer par Nethan qui tenait sa main. Il n’avait pas lâché la main de la fillette, depuis qu’ils étaient arrivés. Et Nethan n’avait pas évoqué l’idée de se séparer. Elijah en était soulagé. Son amie lui procurait un sentiment de sécurité.

            Ils continuèrent à marcher encore une heure. Et enfin, alors que le milieu de la nuit approchait, ils atteignirent Poralguar. Devant eux se dressait la porte principale de la ville. Ils la passèrent en silence, ombres furtives dans les ténèbres ambiantes, et se glissèrent dans la cité portuaire. Poralguar était encore animée, à cette heure de la nuit. Les lumières des tavernes brillaient avec gaieté. Quelques promeneurs tardifs flânaient dans les rues. Tout de même, il régnait en ces lieux une atmosphère inquiétante. Comme une menace latente, un danger qui attendait, tapis dans l’ombre, l’occasion de se montrer. La face magique était plongé dans l’ombre. Cela se ressentait. Nethan s’arrêta de marcher alors qu’ils approchaient d’une grande place.

- Qu’est-ce qu’on fait ? On va rejoindre la personne qui t’a donné rendez-vous ?

Jio secoua la tête.

- Non, je pense qu’il est trop tard. On devrait plutôt se trouver une auberge où passer la nuit. J’ai un peu d’argent sur moi, je devrais pouvoir nous payer une chambre pour deux nuits.

La fillette hocha la tête. Elijah n’avait rien à redire quat à cette décision. Il était épuisé. Les trois compagnons se mirent donc à la recherche d’un endroit où dormir.

            La tâche ne fut pas aisée. Les tavernes et les auberges ne manquaient pas, en ville, mais les habitants non plus ne manquaient pas. Et la plupart des endroits que connaissait Jio étaient bondés de monde. Ils finirent par arriver devant un bâtiment aux allures luxueuses. Juste avant qu’ils ne poussent la porte, Jio se tourna vers eux.

- Vous me laissez faire.

Elijah hocha la tête affirmativement puis il sourit. De retour chez lui, Jio semblait plus sûr de lui. C’était presque comme s’il n’était plus la même personne. Ils entrèrent dans le bâtiment. Le rez-de-chaussée se constituait d’une salle assez vaste où étaient disposées des tables rondes. Sur le côté droit, un bar où deux femmes, un homme et le barman discutaient. Sur le mur derrière le bar se découpait l’encadrement d’une porte qui devait mener aux cuisines. Jio s’avança d’une démarche agile, se faufilant entre les tables, et s’accouda au comptoir du bar, bientôt suivi par Elijah et Nethan qui restèrent un peu derrière. Le barman le remarqua presque instantanément. Il fallait dire qu’avec sa grande taille, son regard sombre et ses vêtements abîmés, il ressortait dans cette auberge colorée où tout le monde avait l’air de bonne humeur. Le barman l’examina avec suspicion.

- Les gamins n’ont rien à faire au bar.

- Je cherche un endroit où passer la nuit. Nous sommes trois.

Il désigna Elijah et Nethan et le barman étira son cou dodu pour les voir.

- Je ne sais pas d’où vous sortez, tous les trois, mais j’suis à peu près sûr que v’z’êtes trop jeunes pour être les parents de la gamine, là.

Nethan sursauta quand il la pointa du doigt et Elijah se plaça devant elle dans un geste protecteur. Jio se pencha pour capter le regard de son interlocuteur. On voyait une lueur d’impatience poindre dans ses yeux noirs.

- Je veux juste une chambre, monsieur. Que nous soyons les parents de cette enfant ou pas ne vous regarde aucunement.

L’homme mit ses mains sur ses hanches et bomba le torse avant de se pencher sur Jio en une attitude virile.

- Et tu as de quoi payer, gamin ?

Jio fouilla dans ses poches et en sortit une bourse qu’il posa sur le comptoir. Le barman la prit, l’inspecta, la soupesa, et finalement, l’ouvrit. Il resta circonspect pendant une poignée de secondes puis partit dans un grand rire.

- Tu espères payer ta nuit ici avec ça ?! Nom de l’omniscient, c’que tu es drôle, gamin !

Elijah vit la mâchoire de Jio se contracter. La patience de l’adolescent commençait à s’épuiser. Et l’homme au comptoir riait de plus belle.

- Tu ne pourrais même pas te payer une nuit aux écuries avec ça, mon p’tit ! Et tu te figures que j’vais te laisser rester dans mon bâtiment ? Plus sérieusement gamin ! Qu’est-c’que tu cherches au juste ?

Pendant une seconde, personne ne sut ce qu’il se passa dans le bar. Et soudain, on entendit un bruit mat. Jio était passé par-dessus le comptoir dans un geste acrobatique et avait plaqué l’aubergiste contre le mur. D’une main il le tenait, de l’autre, il dégainait sa magie, intimidant quiconque aurait voulu intervenir. Elijah sentit l’inquiétude l’envahir. Ce n’était plus Jio qui se trouvait là, à cet instant. C’était une autre personne. C’était le mercenaire violent et sans pitié qui se cachait en lui qui venait de refaire surface.

- Écoute-moi bien, le vieux. Dit-il d’une voix plus froide que la mort : Je déteste perdre mon temps. Je t’ai demandé gentiment de passer la nuit ici. Pour des raisons que je vais garder pour moi, nous ne pouvons pas nous permettre de passer la nuit dehors. Si tu nous laisse dormir ici pendant un temps, moi et mes camarades, je me débrouillerai pour te rembourser. Maintenant, si tu refuses, je me ferai un plaisir de retapisser tes murs avec le rouge de ton sang et le noir de ma magie.

C’était faux. Il tremblait légèrement, en disant cela. Elijah pouvait le voir. Mais l’essentiel était que l’aubergiste y crut. Et c’est ce qu’il se passa. L’homme leva les mains devant son visage, paniqué.

- D’accord, d’accord ! Pas besoin de t’énerver, petit ! Il me reste une chambre de libre, tiens : voilà la clef !

Il attrapa une clé à tâtons, sur l’étagère où elles étaient toutes disposées, et la donna à Jio qui la lui arracha des mains. Puis il se détourna, revint vers Nethan et Elijah.

- On monte. dit-il.

Ils n’opposèrent aucune objection et le suivirent vers les escaliers. Juste avant de monter Elijah entendit l’aubergiste marmonner une phrase dans sa barbe qui ressemblait à « maudits mages noirs… ».

            La chambre qu’on leur avait attribué était plutôt petite. Il n’y avait qu’un seul lit et un sofa où s’allonger. Jio se porta volontaire pour dormir à même le sol. Sur le mur s’étalait une grande fenêtre dont on ferma les rideaux. Les murs étaient recouverts d’une tapisserie rosâtre. Un lustre d’or laissait pendre des fils au bout desquels se balançaient des cristaux lumineux. Au fond à droite, une porte menait à une salle de bains qu’ils utilisèrent avec plaisir. Jamais Elijah n’éprouva autant de satisfaction à se laver. Enfin propres, ils se glissèrent dans leurs draps. Il leur restait encore quelques heures avant la fin de la nuit. Ils allaient en profiter.

 

***

 

            Elijah se réveilla une heure avant l’aube, en proie à un étrange sentiment. Il ne savait plus où il était. Il n’était pas au repère, ça c’était sûr. Jake n’était pas là. Il sentait son absence. Quelque chose manquait. Il regarda autour de lui, paralysé par la peur, et petit à petit, réussit à se calmer. Oui, il se rappelait. Le voyage, la face magique, la dispute de Jio avec le barman, la chambre, le bain. Il était avec ses camarades. Il était en sécurité. Mais Jake n’était toujours pas là. Ce qui n’arrangeait pas le problème. Le problème ? se dit-il : Il n’y a aucun problème ! En quoi Jake serait-il une solution à un quelconque problème ? Il secoua la tête, exaspéré de sa propre attitude. Arrête de fantasmer sur Jake, idiot. Ce n’est absolument pas le moment. Soudain un gémissement se fit entendre, tout proche. Elijah sursauta, serra le poing. Il plissa les yeux, devina la silhouette de Jio, recroquevillée sur le sol. Il se leva du sofa, s’approcha.

            Le jeune homme dormait d’un sommeil agité. Il poussa un deuxième gémissement, serra le poing, remua. Sa poitrine se soulevait et retombait rapidement, comme s’il avait peur ou s’il était essoufflé. Des filets de sueur coulaient le long de son front, de sa mâchoire, de son cou, pour arriver jusque dans son dos, nu. De petites goutte poignaient sur ses cils noirs. Avait-il pleuré ? Dans cette position, il paraissait fragile, démuni face au monde. Bien loin du Jio terrifiant qu’il avait été la veille. Elijah rit. Ce n’était encore qu’un gosse, après tout. Le seul adulte ici, c’était lui, même s’il n’avait que deux ans de plus que Jio. Il alla se rasseoir sur le sofa et laissa son regard dériver vers les rideaux tirés qui cachaient la fenêtre. Il faisait nuit noire, dehors, et les trois voyageurs avaient prévu de se lever à l’aube. La lumière du jour ne serait pas un problème. Alors pourquoi tirer les rideaux ? Parce que Jio craignait quelque chose. Une menace, un danger. Il se cachait. Il avait toujours été comme ça, même s’il se voilait la face sur ce trait de caractère.

            L’aube arriva finalement et Jio se leva, réglé comme un réveil. Elijah se chargea de réveiller Nethan. La petite protesta et se cacha sous ses couettes mais Elijah insista et consentit à se lever. Ils s’habillèrent rapidement.  Et descendirent au bar. Lorsqu’ils passèrent dans la salle, l’aubergiste leur lança un regard venimeux auquel seul Elijah prêta attention. Mais avant que l’homme n’ait pu dire quoi que ce soit, ils étaient sortis. Il avait beau être tôt, la ville était déjà animée. Les gens se pressaient dans les rues, le vent faisait décrire des mouvements sporadiques à leurs vestes et leurs jupes. Des mouettes volaient dans le ciel bleu gris et, même s’il n’y avait pas de soleil et que des nuages gris arpentaient le ciel, on avait l’impression que tout irait bien, et ce pour toujours. C’était ça, le pouvoir de Poralguar. Mais Jio se posait tout de même une question. Il se tourna vers Jio.

- Tu peux m’expliquer pourquoi on s’est levés si tôt ? Que je sache, c’est ce soir que nous sommes attendus…

- Il y a deux raisons à cela. La première, c’est qu’on va devoir gagner un peu d’argent pour pouvoir nous payer à manger, des vêtements neufs, et pouvoir rembourser la chambre à l’auberge.

- Et la deuxième ? Je ne vois pas pourquoi on n’aurait pas eu le temps de faire ça si on s’était levés plus tard…

- C’est simple : Je suis vraiment nul en orientation. Le temps de trouver les docs : l’endroit où il y aura forcément du travail et où nous sommes attendus ce soir, une heure ou deux seront passées au moins.

Il y eut un silence gêné, puis Nethan commença à rire, imitée bientôt par Elijah. Jio fronça les sourcils, et finalement, se mit à rire à son tour. La crise passée, ils se remirent en route, cherchant leur chemin. Jio demandait sa route aux passants qui avaient chacun un avis différent sur la question et les orientaient dans des directions opposées. Ils traversèrent la ville de long en large et en travers sans réussir à atteindre leur but. Ils finirent par être repêchés par un guide qui faisait visiter Poralguar à un groupe de voyageurs et furent embarqués dans une visite guidée de la cité Portuaire.

            Après une heure de visite, ils arrivèrent enfin sur les quais commerciaux de Poralguar et s’autorisèrent une petite pause. Les nuages s’étaient écartés et laissaient apparaître le soleil qui approchait de son zénith. À la mi-journée, ils se dirigèrent vers un vendeur de nourriture ambulant et, avec l’argent qu’il restait à Jio, se payèrent une bouteille d’eau et trois brochettes de poisson et de légumes qu’ils mangèrent goulument. Enfin arriva le moment de travailler. La négociation fut difficile car Nethan était très jeune, trop jeune pour travailler, mais Jio finit par trouver un capitaine de navire qui accepta que les trois jeunes gens aident ses marins à décharger les caisses de marchandises pour un salaire assez élevé. Ils se mirent donc au travail et on confia une brouette à Nethan afin qu’elle n’ait pas à porter des charges trop lourdes à la seule force de ses bras.

            La tâche fut éreintante. Les boîtes à décharger étaient lourdes et imposantes par leur taille. Plusieurs fois, Elijah dut prendre une pause. Mais du coin de l’œil, il voyait Jio faire des allers-retours inlassables, déchargeant des marchandises pour venir en charger d’autres. Il avait enlevé son manteau noir et on pouvait voir les muscles de ses bras se contracter sous l’effort. Il avait beaucoup de force et ne s’arrêtait pas. Si bien que le capitaine du navire, surpris par cette détermination et aussi envieux, lui proposa un poste sur le bateau que l’adolescent dut refuser. En fin d’après-midi, le travail fut achevé et les trois voyageurs contemplèrent avec satisfaction la bourse de Jio, de nouveau remplie. Ils utilisèrent la plupart de leur paye pour rembourser la chambre qu’ils avaient prise à l’auberge et s’achetèrent des vêtements et à manger avec le reste. Puis ils allèrent se poser au bord des quais, attendant le soir. Allongé sur les pavés, les mains derrière la tête, en pleine contemplation de la voûte céleste, Elijah éleva la voix pour se faire entendre de ses compagnons.

- Poralguar est une ville animée. Les gens ont l’air heureux. On ne dirait pas que vous êtes du côté sombre du monde retourné.

- Ce n’est qu’une impression. répondit Jio d’un ton sinistre : Poralguar s’en sort car c’est la plus grande ville du pays le plus développé de la face magique. Mais le monde va mal.  Dans tous les autres pays, la pauvreté fait des ravages. Les ressources manquent. J’ai parlé au capitaine du navire, tout à l’heure. Selon ses dires, au-delà de la mer, trouver des marchandises à vendre devient une véritable bataille. Des monstres seraient apparus dans les forêts d’Eüïl, empêchant les habitants de ce pays de chasser dans les bois. Le danger est partout et l’assemblée des hauts-mages blancs ne peut rien y faire. Avec ça, le taux de criminalité a augmenté un peu partout. C’est la conséquence du manque d’activité de l’alliance KENP. L’Ygualroy commence à revendiquer certains droits qui lui ont été retirés après la guerre. C’est ça, la malédiction du côté sombre. Je pourrais dire la même chose de ta face, non ? Nirim n’avait pas l’air d’être du côté lumineux.

Elijah poussa un rire triste.

- C’est vrai.  Mais ça n’a pas toujours été comme ça. Au début, les progrès scientifiques ont causé beaucoup d’excitation, la ville était prospère. Elle attirait énormément de monde. Je n’étais pas encore né, mais on dit qu’à cette époque, tout le monde était heureux à Nirim. Puis la maladie est apparue, et les progrès scientifiques qui avaient suscité tant de joie et d’effervescence au niveau du tourisme ont commencé à être utilisés pour une mauvaise cause. Mais en dehors de la ville, tout allait à merveille. Comme quoi, il reste des exceptions, même lorsque la prospérité et le bonheur semblent absolus.

- L’enfant des ombres a disparu, intervint Nethan, alors l’équilibre est rompu. Le monde retourné ne peut plus être comme avant : à moitié dans l’ombre, à moitié dans la lumière pour chacune des deux faces. Mais il a beau avoir disparu, l’enfant des ombres existe toujours, quelque part. Par sa seule existence, il y a encore des endroits sur la face sciento-magique, où le malheur est présent. Mais c’est aussi grâce à lui si le bonheur est présent ici, à Poralguar, sur la face magique.

- Oui, ça parait logique… fit  Elijah.

Mais au fond de lui, il se demandait encore pourquoi c’était tombé sur lui. Parmi toutes les villes du monde, pourquoi était-ce Nirim qui avait été corrompue ? Il reprit parole d’une voix plus timide, encore en train de réfléchir à quelque chose.

- Mais… Si on tuait l’enfant des ombres… Il ne resterait plus que la lumière, non ? Le côté sombre n’existerait plus.

- Arrête de dire n’importe quoi !

Nethan s’était relevée et le dominait de sa petite taille. Elle avait l’air furieuse. Elijah ne comprenait pas pourquoi. La petite fille serra les poings, comme pour se retenir de le frapper.

- D’abord, l’enfant des ombres n’est qu’un point d’équilibre, il n’est pas le mal ! Si on le tue, le monde ne sera plus équilibré ! Il y a deux piliers pour soutenir Sambremonde. Si tu en détruis un, les deux faces s’écrouleront ! Et non seulement le monde se brisera, mais en plus, la magie noire disparaîtra. Tu serais prêt à endosser un tel acte ? Un génocide envers les mages noirs ? Il doit y avoir deux enfants, c’est dans l’ordre des choses, tout comme il doit y avoir des retourneurs afin de relier les faces entre elles.

Elle soupira, parut se calmer, et finalement, se rassit. Elijah se sentait coupable de l’avoir mise dans cet état. Il avait évoqué une idée, sans y réfléchir plus que ça, une idée qui lui avait paru simple, bonne, mais c’était vrai. Nethan avait raison. Il ne pouvait pas supporter le poids de la disparition de millions de mages noirs. Après tout, on ne pouvait pas simplement faire disparaître ce qui ne nous plaisait pas. Il fallait se débrouiller pour que cela devienne quelque chose de plaisant. Ou, au moins, de supportable.

 

 

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