Chapitre 1 : De l’origine d’un voyage

Notes de l’auteur : En cours d'écriture et ouvert aux commentaires ! Je suis preneuse d'avis pour améliorer ce bout d'histoire que j'édite au fur à mesure :)

Elle avait voulu partir, voyager, quitter son Ambrisie natale, et découvrir le monde. Les livres que sa grand-tante lui lisait enfant avaient bercé en elle des idées sur le monde. Sur les pouvoirs si fabuleux que chaque région détenait. Ces pouvoirs qui aujourd’hui étaient bien atténués. Les livres de son enfance étaient maintenant tenus de rester discret. Alors Myriam voulait aller voir d’elle-même si les forces suprêmes des populations de Bangalkor, le fabuleux rapport à la nature de Cyranide ou encore la froideur tenace du Vivernois étaient seulement présent dans ses contes d’enfant ou si le monde réel promettait des rencontres encore plus incroyables. C’étaient ses rêves les plus fous qu’elle voulait réaliser : partir, découvrir, rencontrer. Et puis, partir c’était aussi d’une certaine façon pour elle de se détacher de ce terroir ambrisien. Se détacher des liens que l’on s’attachait si facilement là bas.

Après de longues heures de discussions dans le petit salon crème de sa maison d’enfance, ses parents avaient accepté l’idée. Toute sa famille s’était alors rendue, de concert, chez les Roches. C’étaient elles, les détentrices du pouvoir dans la région d’Ambrisie sur les campagnes avoisinantes comme sur la ville d’Urmoise. C’était donc elles qui avaient eu le mot final sur le départ de Myriam. Et il avait fallu les convaincre. Étonnamment ça n’avait pas été aussi difficile que ne l’avait escompté la grand-tante de Myriam, Alcime, qui pensait que jamais sa petite-nièce ne pourrait partir. Ce n’était pas franchement dans les mœurs de la tranquille Urmiose, de laisser partir une jeune fille parfaitement en âge de satisfaire les usages de sa région : travailler pour le bon fonctionnement du village et fonder une famille. Une douce vie en perspective. Mais Myriam avait choisi une autre voie, celle du voyage, celle de l’indépendance. Les Roches lui avaient octroyé un sauf-conduit de jeune ambassadrice. Elle travaillerait au bien-être de la région en allant rencontré les Ambrisiens et les Ambrisiennes expatrié·es et les ambassades de sa région à l’étranger. Là, son voyage avait pu commencer.

Elle avait fait ses valises, rempli ses yeux des paysages de sa région et son cœur des rires de sa famille qui choisissait la joie pour célébrer ce départ vers l’inconnu. Le bateau qui devait l’emmener vers le large, était un navire prévu pour les marchandises. En même temps personne ne voyageait vraiment en dehors de ce sauf-conduit exceptionnel. Très exceptionnel d’ailleurs. Les Roches espéraient sûrement de l’espionnage en retour de ce passe-droit inattendu. En tout cas c’était ce qu’imaginait Myriam en montant sur le petit quatre-mâts, solide et léger, qui l’emmenait à Bangalkor. L’escale de ce voilier était prévue prochainement. Elle avait donc pensé pouvoir profiter un peu de ce sentiment tellement recherché de voyage. Ce flottement mystérieux du mouvement que l’on amorce entre deux terres. C’était cela qu’elle recherchait dans le début de son voyage : se « sentir » en voyage.

Après avoir, dit au-revoir à sa tendre famille, elle était donc montée seule à bord du bateau, sans vraiment en retenir le nom puisqu’elle était toute occupée à ressentir son départ. Les matelots s’activaient, les mousses couraient en tous sens. Myriam avait été servie pour ce qui est de l’agitation intense qui rime toujours avec le départ d’un navire pour de lointaines contrées. Les caisses s’étaient empilées dans les cales, les malles précieuses aussi. Les compagnons avaient pris leur poste et ils étaient partis ! Après avoir respiré une longue bouffée d’air frais, iodé et humide, Myriam était rentrée dans le ventre du bateau.

  • « Attention à toi la petiote, c’est dangereux de descendre à la proue d’un voilier qui quitte le port ! » l’avait mise en garde le maître-coq qui passait par là lui aussi. « Et prends garde au roulis ! »

Bois salé, résine des vernis et huiles des lampes, se mélangeaient dans la danse olfactive qui saisissait quiconque pénétrait dans l’intérieur du bateau. Tout le monde courrait partout mais l’activité semblait quand même moins harassante que sur le pont. Myriam n’avait qu’entrevu l’équipage qui était déjà en action lorsqu’elle avait embarqué. Elle avait préféré se réfugier dans sa cabine une fois le bateau parti. Elle était un peu perdue dans le début de son aventure. Elle avait voulu ressentir toutes sortes de choses dans le feu du voyage. Mais à ce moment précis de son aventure, c’était surtout les aspects humides et salés du voyage qui étaient montées à bord et qui l’avaient menée à découvrir sa cabine. Des larmes, petits océans salés à elles seules, commençaient à perler au bord de ses paupières lorsque son esprit réalisait un peu trop le voyage qu’elle s’apprêtait à faire loin des siens. Les bruits du navire quittant la côte étaient nombreux. Avec les cris gutturaux des chefs de bord, le vocabulaire bien particulier des moussaillons résonnait jusque dans sa petite cabine près du gaillard-avant. La coque craquait de partout pour le départ. En déposant ses petites possessions sur le bois de la cabine, ses ressentis s’étaient brouillés, trop nombreux peut-être pour être assimilés. Elle se concentrait donc sur la musique du navire : roulements sur le bois, hurlements des matelots, sifflement du vent dans les voiles. Le voyage était bien en marche.

Myriam avait prévu de retourner sur le pont après le repas du soir afin d’y observer les étoiles, lorsque que tout le chambardement du départ se serait apaisé. Elle l’avait finalement jamais fait. Elle s’était endormie dans le petit lit de sa cabine, d’un sommeil profond qui l’avait coupée de l’extérieur.

L’accident avait été si brutal, si rapide qu’elle avait complétement perdu notion du temps. Elle était sortie de sa cabine sous le pont en entendant un choc sourd. Dehors la lumière avait déjà considérablement baissé mais tout le monde s’agitait, criait dans tous les sens. Myriam avait très vite compris, en apercevant dans un éclair de lune les voiles déchirées et l’un des mâts brisés, que le bateau ne se remettrait pas d’un tel choc. Comment les voiles avaient-elles pu se déchirer en pleine mer, elle n’en avait toujours aucune idée.

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Aliam JCR
Posté le 25/12/2021
Bonjour 😊

Je suis revenue sur ton histoire, elle me trotte dans la tête depuis la dernière fois, ce qui est plutôt bon signe 😂

J'ai apprécié ton chapitre, je le trouve très bien ! On continue d'avancer dans l'histoire sans aucune difficulté ! J'ai hâte de lire la suite 😊
Confetti
Posté le 28/12/2021
Bonjour 😊
Contente que mon histoire t'intrigues !! ça m'encourage à continuer de la publier !
Merci pour ton retour 😊
Edouard PArle
Posté le 22/11/2021
Coucou !
J'aime bien Myriam qui décide un voyage que l'on a pas prévu pour une jeune fille comme elle. L'idée de base est vraiment bien.
Je trouve que c'est un peu dommage par contre que ça aille aussi vite, on n'a pas trop le temps de se poser pour profiter.
Tu pourrais parler du bateau plus en détail, décrire le voyage, évoquer plus Myriam.
Bien à toi (=
Confetti
Posté le 24/11/2021
Salut ! Merci beaucoup pour tes conseils !
Je débute donc je suis totalement preneuse de retours :)
Effectivement, j'ai toujours l'impression que les descriptions risquent d'être trop longues et laborieuses donc je les évite mais je travaille dessus !
Encore merci pour tes retours constructifs et encourageants !
Bien à toi :)
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