Elle ouvre les yeux, encore secouée par le choc : devant elle s'élève Notre-Dame-la-Grande. C'est face à ce monument que Mélusine reprend ses esprits. Mélusine est une fée souriante, curieuse avec une soif d'aventure incroyable. C'est contre la volonté de ses parents et les conseils de son entourage qu'elle quitte le monde des fées pour voyager dans celui des hommes. Il faut dire qu'elle est lasse des dragonnets, et des ogres qui apportent une piètre compagnie. Elle en est sûre le monde des hommes est plein de surprises ! Sa volonté se retrouve renforcée suite à son voyage tumultueux. Ce sort qui permet de passer d'un monde à l'autre n'est plus d'usage dans le monde magique depuis longtemps, il n'est pas étonnant que sa fiabilité laisse à désirer.
Mélusine regarde autour d'elle. Elle admire cette église, elle est bien jolie, mais ceci reste de la pierre, il n'y a pas de quoi s'émerveiller. Une des premières choses qui arrive à surprendre notre héroïne est la ressemblance entre les humains et les fées. Rien ne les distingue, sous quelques coutures que ce soit. Se pourrait-il même que ces êtres soient dotés de magie, s’interroge-t-elle. Elle observe les passants avec attention. Ils marchent, et regardent constamment de petits talismans rectangulaires. La première conclusion qu'elle tire est qu'il vaut mieux marcher que voler pour ne pas froisser les coutumes locales. Par la suite elle interroge une jeune fille pour savoir quelle est l'utilité de ce talisman, et savoir si elle pourrait lui faire visiter la cité. Tout ce que Mélusine reçoit en retour de ses questions c'est de l'indifférence, et n'a pas plus de chance avec les autres personnes présentes.
Perplexe face à l'accueil froid des autochtones, Mélusine laisse traîner son regard dans les rues en se promenant. Elle voit rapidement dans une vitrine ce que nous appelons une télévision, mais qui pour elle est un grand modèle du talisman. Les images y défilent, des paysages, des personnes, des animaux, c'est incroyable. Ceci serait-il un portail vers d'autres mondes similaires au monde magique ? Ou s'agit-il là d'une prison arcanique ? C'est pressée par la curiosité que la fée investit la boutique et se tient face à l'objet. Elle tente de communiquer avec celui-ci, mais n'obtient pas de réponses. Elle s'énerve et fait savoir à ses trop nombreux interlocuteurs qui se succèdent qu'il est bien impoli de l'ignorer de la sorte. Il en est trop, ses remontrances n'ayant aucun effet, elle tente de traverser ce portail pour faire savoir son mécontentement. Au moment où elle touche l'objet, elle découvre que celui-ci est bien plus léger qu'il n'y parait, il tombe en arrière puis se brise.
C'est paniquée et confuse que Mélusine s'enfuit. Un peu plus loin elle entend le battement de tambours de guerre, c'est un son terrible. La peur s'ajoute à la panique, et elle se cache dans un angle de la rue, avec les pieds et les mains jointes. Le bruit se rapproche et elle observe un œuf géant volant au-dessus de sa tête au loin avec un disque gris monté sur celui-ci. Il ne prête pas attention à elle ou a qui que ce soit d'autre et poursuit sa route.
Mélusine soulagée tente de se calmer et réfléchit. Elle ne comprend pas ce monde, elle est déçue. Les humains ignorent tout de la magie. Ils ne l'utilisent que pour faire des murs. Leurs talismans qu'ils soient petits ou grands, ne servent qu'à observer d'autres mondes. Ils ne portent aucune attention à celui dans lequel ils vivent. Leurs carrosses de métal sont rythmés par des poutres à lampes colorées. Comme si il était trop compliqué pour eux de regarder les autres pour savoir comment circuler. Sur une terrasse non loin d'elle, Mélusine distingue une femme qui s'hydrate avec encore une fois un talisman face à elle. Cette fois il est sous la forme de deux tablettes d'argile dont une seul l'éclaire.
Cette fois s'en est trop, c'est fini. La peur laisse place à la colère. La fée veut faire comprendre à ces êtres le sens des réalités. Elle incante donc une formule magique avec vigueur. À la fin de l'opération, une lueur verte traverse la ville. C'est alors que toute lumière disparaît, ce qui rend les objets fétiches que chacun observe inopérants. La stupeur saisit la population, chacun lève sa tête, les habitants descendent dans la rue pour comprendre ce qu'il se passe. La visiteuse de ce monde a gagné, tant qu'elle est présente, seul le feu est capable d'émettre de la lumière. Elle n'est pas peu fière de sa malice. Dans son monde Mélusine impressionne toujours son entourage de par ses compétences magiques, mais ceci n'est pas le sujet.
Cette situation s’installe pendant plusieurs heures, puis des jours. Mélusine entre-temps s'installe dans le clocher de l'église et regarde le monde satisfaite. Désormais les terrasses se remplissent et de temps à autre elle parle avec qui veut bien l'entendre. Elle ne compte pas quitter ce monde tant qu'elle n'aura pas appris tout ce qu'elle souhaite, mais elle reste confiante concernant le fait qu'elle puisse parler davantage demain qu'hier.
J'adore vraiment tout ce qui parle de féerie mais cette histoire est beaucoup mieux racontée qu'une histoire clichée de fée ou autre chose du genre.
J'ai hâte de lire la suite de ton récit !
Figaro
Merci et à bientôt.
Je n'ai pas posté de commentaire sur le poème introductif mais je trouve ça sympa de toujours commencer ses histoires de cette façon (=
J'aime beaucoup l'idée de cette histoire, il y a moyen de faire beaucoup de choses très cool !
Quelques remarques :
"ce que nous appelons une télévision," ce serait (à mon sens) sympa d'enlever ça pour vraiment découvrir vu d'yeux extérieurs et de se demander : "de quoi elle parle là ? Ah ok, des télévisions !"
"Comme si il était trop" -> comme s'il
Bien à toi !
Je fais un petit passage par ici :)
Je ne suis pas une experte orthographique, j'ai repéré toutefois cette coquille : "Une des premières choses qui arrivent à surprendre notre héroïne est la ressemblance entre les humains et les fées." -> une des premières choses qui arrive :)
J'aime beaucoup tes idées et tes thèmes sont intéressants.
Peut-être, à mon goût (cela reste subjectif), il manquerait un peu de "rythme" dans la façon dont sont amenées les choses.
Est-ce que quand tu écris, puis quand tu te relis, tu lis à voix haute ce que tu as écrit ? Parfois, quand je fais ainsi, cela m'aide à vérifier l'enchaînement des phrases et la fluidité des idées, des actions.
Il me semble que tu amènes des idées importantes un peu "rapidement", si je puis me permettre. Peut-être gagnerais-tu à soit allonger un peu tes phrases, soit à préciser des éléments pour que le lecteur ne se retrouve pas "noyé" dans un flot d'informations qui s'apparente presque à une liste :)
par exemple :
- Elle ouvre les yeux, encore secouée par le choc : devant elle s'élève Notre-Dame-la-Grande.
- C'est face à ce monument que Mélusine reprend ses esprits.
- Mélusine est une fée souriante, curieuse avec une soif d'aventure incroyable.
- C'est contre la volonté de ses parents et les conseils de son entourage qu'elle quitte le monde des fées pour voyager dans celui des hommes.
- Il faut dire qu'elle est lasse des dragonnets, et des ogres qui apportent une piètre compagnie.
- Elle en est sûre le monde des hommes est plein de surprises !
- Sa volonté se retrouve renforcée suite à son voyage tumultueux.
- Ce sort qui permet de passer d'un monde à l'autre n'est plus d'usage dans le monde magique depuis longtemps, il n'est pas étonnant que sa fiabilité laisse à désirer.
Quand on découpe un peu ton texte, il y a l'idée d'une somme d'informations posées les unes après les autres, il manquerait peut-être une sorte de liant pour uniformiser le tout.
Bon, j'espère sincèrement que tu ne vas pas mal prendre ce que je te dis, j'espère que cela pourra te faire avancer :)
Puisque tu as l'idée de faire un conte avec cette histoire, et je trouve que tu es sur la bonne voie dans le ton et les idées, tu pourrais relire quelques contes classiques ou traditionnels pour en voir les mécanismes et la façon dont sont narrées les histoires. L'avantage, c'est que comme ce sont avant tout des histoires de tradition orale, il y a mille et une façon de les raconter et je ne doute pas que tu trouveras l'aisance pour le faire.
à très vite !