Chapitre 1
L’adoption
Aimer ne s’invente pas, ne s’improvise pas, Albin Martin le savait bien. Cette pensée l’obsédait alors qu’il observait son reflet dans le miroir. Ses yeux verts, très expressifs, étaient depuis toujours ce qu’il préférait chez lui, pourtant il ne pouvait empêcher ses yeux de passer de ses joues rondes à sa barbe dégarnie en passant par sa peau rubiconde. La boule qui lui serrait la gorge ajoutait à son mal-être du moment. Du haut de sa quarantaine débutante, il allait aujourd’hui faire la connaissance de son futur enfant. Il ne doutait pas d’avoir assez d’amour à lui offrir, mais ce petit être parviendrait-il à en recevoir autant ?
— Tu es prêt ? lui demanda Célia en entrant dans la salle de bains.
Il tourna les yeux vers son reflet dans le miroir. Elle était si belle. Comment avait-elle pu tomber amoureuse de lui ? Comment ne pouvait-elle pas s’être aperçue depuis le temps qu’elle pourrait avoir quelqu’un de mieux, et qui pourrait lui donner ce dont elle rêvait le plus depuis toujours ?
— Non, mais le serai-je un jour ?
— Tu feras un père formidable, mon cœur, tu le sais… On en a déjà discuté maintes fois, et puis c’est trop tard pour reculer. On n’a pas fait tout ce voyage, vécu tout ce que l’on a vécu, pour abandonner maintenant, si près du but.
Sans répondre, Albin retourna dans la chambre et enfila une veste. Le bleu nuit du tissu tranchait tant avec le vert criard des murs du petit hôtel qu’il eut une légère nausée. Il avait lu quelque part que, dans le bouddhisme, cette couleur représentait le succès et il espérait que c’était de bon augure.
Ils avaient fait le choix, avec Célia, d’adopter dans un pays asiatique. Ils souhaitaient élever un enfant qui ne leur ressemblerait pas, pour ainsi ne jamais avoir à lui cacher la vérité sur ses origines. Depuis quelques années, ils envoyaient des dossiers d’adoption dans plusieurs états de la région, un peu comme on lance des bouteilles à la mer.
Dans leur maison, en France, la chambre de leur enfant était prête depuis quelques mois déjà. Célia avait insisté pour le papier peint jaune parsemé d’oursons. Elle avait argumenté qu’il était convenable aussi bien pour un garçon que pour une fille, et qu’ainsi, ils n’auraient pas à choisir. Ils avaient de l’amour à revendre pour un petit être, peu importe son sexe. Des cadres amusants complétaient une décoration luxuriante où ne manquait qu’un bébé à exhiber. Le couffin centenaire qui trônait au milieu de la chambre était lui du choix d’Albin qui l’avait chiné au cours d’une brocante dans le village.
Albin allait chercher le courrier en espérant trouver le billet d’or de Willy Wonka. Leur surprise fut totale quand ils s’aperçurent que la lettre qu’ils espéraient tant venait du Bhoutan. Encore peu de temps auparavant, ce pays ne permettait pas les adoptions vers l’étranger. Après quelques recherches, Albin et Célia avaient découvert qu’un seul enfant venant de ce pays avait été adopté en France l’année précédente. À leur connaissance, ils étaient le seul couple ayant reçu ce sésame depuis, ce qui rendait encore plus extraordinaire la future rencontre.
Après un périple de plus de trente heures, ils n’étaient plus qu’à quelques centaines de mètres du bonheur.
Ils s’enlacèrent pour se donner mutuellement du courage puis ils sortirent de la chambre. Dehors, le bruit, les odeurs et les mouvements de la rue les agressèrent, après le calme et la quiétude de la chambre. Ils avaient beau se situer à Jakar, un village rupestre, posé au pied de l’Himalaya, dans un lieu quasi vierge de véhicules motorisés, l’environnement n’en était pas pour autant calme : des enfants criaient, des hommes se parlaient bruyamment… Une pluie fine tombait et ils s’abritèrent sous un petit parapluie, ce qui leur donnait une excuse pour se tenir très près l’un de l’autre. L’orphelinat se situait plus loin dans le village et ils voulaient profiter de chaque seconde.
Après quelques minutes, le couple tourna dans une petite impasse et s’arrêta devant une grande grille qui devait être rouge à l’origine. Derrière, le bâtiment principal était à l’image du combat entre l’homme et la nature. Celle-ci avait perdu la première manche, depuis, elle se rattrapait une bataille après l’autre. La peinture était écaillée par la pluie et le vent, des mauvaises herbes poussaient un peu partout, même sur les murs. Hava regardait la mousse qui envahissait le toit. Cet endroit avait certainement ressemblé à un paradis lors de sa construction. Il ne restait plus grand-chose de sa splendeur passée. Seules les traces de la présence d’enfants prouvaient que l’homme n’avait pas encore perdu définitivement la guerre.
Albin, la main tremblante, appuya sur la sonnette. Une femme aux cheveux blancs coiffés en un chignon impeccable s’approcha d’un pas rapide. Quand elle arriva, Célia fut surprise par sa petite taille ; la vieille dame ne devait pas dépasser ses épaules. Ses traits étaient déformés par les rides, et on aurait pu imaginer que c’était une momie si elle n’avait pas eu un regard vif et pétillant fixait sur les visiteurs d’un air bienveillant. Un grand sourire était gravé sur son visage et Célia ne put s’empêcher de le lui rendre. La nouvelle arrivante ouvrit la grille puis repartit sans dire un mot afin de se mettre à l’abri. Célia et Albin la suivirent. Elle marchait vite et ils durent presque trottiner pour ne pas se faire distancer.
Après avoir passé la porte du grand bâtiment, ils pénétrèrent dans une large salle simplement meublée de petits bancs le long des murs avec des manteaux de toutes tailles qui pendaient au-dessus. Enfin à l’abri, la vieille femme s’arrêta et se retourna. Elle se tenait devant une autre porte qui masquait difficilement le vacarme d’enfants de la pièce d’à côté. Elle s’adressa à eux dans un anglais hésitant.
— Bonjour, monsieur et madame Martin, je m’appelle madame Ping.
— Bonjour, madame, répondit Célia en souriant, nous sommes ravis de faire votre connaissance.
— Comme vous le savez, notre pays s’est ouvert à l’adoption depuis très peu de temps. C’est pourquoi notre système n’est pas encore, comment dire ? Optimisé. Un enfant vous a été réservé, mais l’administration ne nous a pas indiqué de critères. Vous allez donc pouvoir choisir celui que vous préférez. Peu importe son âge ou son sexe.
— Vous ne nous en avez pas assigné un ? demanda Célia soudain inquiète. Nous pensions que si ce n’était pas précisé sur les papiers c’était parce que vous ne souhaitiez pas nous l’annoncer avant, mais que le choix était déjà fait.
— Ne t’inquiète pas ma chérie, ça va aller, la rassura Albin sans y croire.
Il l’enlaça pour cacher ses yeux embués. Comment choisissait-on un enfant ? Pourquoi celui-là plutôt qu’un autre ? Quand une femme donnait naissance, dès qu’elle prenait son bébé dans ses bras, dès qu’elle le voyait, dès qu’elle le sentait… Elle savait tout de suite que cet être est lié à elle à tout jamais, qu’ils étaient faits pour se rencontrer. C’était une évidence, un vide qui se comblait naturellement, mais devant plusieurs enfants, comment savoir lequel était prêt à venir vivre avec soi ? Ils n’allaient pas choisir un animal de compagnie. Albin était terrorisé, mais il se sentit investi de sa première mission de père : aider sa femme à faire ce choix impossible. Il lui saisit la main et ils franchirent la porte ensemble.
Dans la salle, une vingtaine d’enfants vaquaient à leurs occupations. Le regard de Célia de l’un à l’autre. Elle les trouvait tous plus beaux les uns que les autres. Une petite fille d’une dizaine d’années qui jouait à côté d’eux vint lui attraper les jambes, un garçon un peu plus jeune en fit de même, et finalement, tous les enfants vinrent s’agglutiner autour d’eux. Ils voulaient tous serrer Célia et Albin dans leurs bras. Certains se poussèrent et se frappèrent, autant pour ramasser un peu d’amour et de chaleur humaine, que pour jouer crânement leur chance de sortir de cet endroit. Célia recevait chacun de ces gestes d’amour comme une brûlure. Une larme coula, rapidement suivie d’une autre. Elle repoussa les mains qui l’agrippaient et partit dans le vestibule. Arrivée devant la porte, elle s’effondra sur un des petits bancs, la tête dans les bras.
Elle était toujours seule quand elle sentit la caresse d’une plume sur son cou. Elle leva la tête et l’aperçut. Ce qu’elle venait de ressentir n’était pas la douceur d’une plume, mais celle de la main d’une petite fille. Elle devait avoir environ deux ans, et elle l’observait avec un regard d’une intensité incroyable.
Ses magnifiques traits asiatiques tranchaient avec sa chevelure d’un blanc de neige. Elle était merveilleuse et Célia tomba en amour pour elle instantanément. Elle remarqua que la jeune enfant avait un tatouage dans le cou.
— Excuse-moi, dit Albin qui venait de sortir de la salle de jeu. Je n’aurais pas dû te demander ça. C’était une erreur, tu avais raison. On ne choisit pas un enfant comme on choisit un paquet de lessive.
De là où il était, il ne pouvait pas voir la petite fille qui se tenait derrière Célia.
— Albin, je te présente notre fille.
Après avoir prononcé ces mots, elle se décala pour laisser entrevoir la jeune enfant. Albin l’aima instantanément lui aussi, d’un amour infini et universel. Tous les trois s’enlacèrent le plus naturellement du monde.
— Non, ce n’est pas possible. Pas elle ! cria madame Ping, qui venait à son tour de les rejoindre.
— Comment ça, ce n’est pas possible ? demanda Albin en relevant la tête. Elle n’est pas orpheline ?
— Si, bien sûr. Sinon elle ne serait pas là.
— Et donc ? Pourquoi ne pourrions-nous pas l’adopter ?
— Ce n’est pas possible. Elle porte malheur. Elle apporte la mort. Elle ne peut pas partir d’ici. Pas pour l’instant en tous cas.
— Ce sera elle et personne d’autre ! répondit Célia. Elle m’a choisie. Regarde-là Albin, regarde ses yeux ! On s’aime déjà.
— Ce n’est pas possible je vous le répète. Elle est arrivée ici hier. Elle a des problèmes que nous devons régler, elle ne peut pas être adoptée, mais il y a beaucoup d’enfants à l’intérieur, revenez avec moi.
Madame Ping agrippa le bras d’Albin pour tenter de le ramener dans la salle d’où provenaient des pleurs d’enfants. Le regard de Célia passa de la porte à son mari, puis, sans un mot, elle se leva et sortit en courant. Albin sortit en se protégeant les yeux tant la pluie avait redoublé. Il la rattrapa au bout d’une centaine de mètres et la saisit par le bras.
— Célia ! Célia, attends-moi ! Qu’est-ce qu’il te prend ?
— Comment ça « qu’est-ce qu’il te prend » ? Tu ne comprends pas ? Vraiment ?
— Non, je ne comprends pas. Je ne sais pas pourquoi tu t’es enfuie comme ça. C’est censé être le plus beau jour de notre vie, on devait revenir à trois à l’hôtel, et toi, tu pars sans dire un mot… donc non, je ne comprends pas.
— C’est elle notre fille, je le sais, je le sens dans mes tripes. Elle me l’a dit avec les yeux.
— Tu as entendu madame Ping, c’est la seule qui ne peut pas être adoptée.
— Si c’est ça, j’attendrai ! Ce sera elle et personne d’autre.
Célia fixait son mari d’un regard qui ne laissait pas de doute sur sa détermination. Albin ouvrit la bouche plusieurs fois, mais aucun son n’en sortit. Finalement, il finit par dire :
— Bon, viens. On va rentrer et se sécher à l’hôtel. On reviendra plus tard pour essayer d’arranger ça. Je suis d’accord avec toi, c’est elle notre fille. Nous ferons tout pour rentrer avec elle en France.
Albin savait que quand Célia était dans cet état-là, il était difficile de lui faire entendre raison. La pluie, plutôt légère à l’aller, s’était intensifiée. Ils avaient laissé le parapluie à l’orphelinat. Albin mit sa veste autour des épaules de sa femme pour la protéger et ils accélérèrent l’allure. Ils firent sans un mot le chemin du retour jusqu’à l’hôtel.
Ils étaient trempés quand ils rentrèrent dans leur chambre. Ils ne s’étaient plus adressé la parole depuis leur dispute dans la rue. Albin continuait à ouvrir la bouche comme s’il voulait parler, puis à la refermer. Célia alla s’enfermer dans la salle de bains.
Albin alla s’asseoir sur le lit, et il se prit la tête dans les mains. C’était à cause de lui s’ils étaient dans cette situation. Depuis qu’ils s’étaient embrassés la première fois, dans l’abri de jardin de Clément, son meilleur ami d’enfance, leur couple avait survécu à plusieurs crises. Au début, ils avaient dû résister aux remarques sur leur différence d’âge, puis plus tard, aux épreuves pour avoir un enfant.
Célia avait toujours été la plus forte, et c’était la première fois que c’était à lui de prendre les choses en mains. Sa gorge se serrait quand il pensait à la petite fille. S’il ne parvenait pas à tenir sa promesse, Célia lui en voudrait tellement qu’il craignait que c’en serait fini de leur histoire. Célia, aussi forte qu’elle soit, ne trouverait pas la force de lui pardonner.
Célia était toujours seule dans la salle de bain et lui assis sur le lit à retenir ses larmes quand on frappa à la porte. Qui cela pouvait-il être ? Il se leva et il regarda à travers le judas. Un homme qu’il ne connaissait pas patientait de l’autre côté. Il portait un costume à l’européenne qui détonnait avec ses longs cheveux attachés en queue de cheval. Il était caucasien. Étonné, Albin questionna l’inconnu en anglais à travers la porte.
— Bonjour, que voulez-vous ?
— Bonjour, Monsieur Martin, répondit l’homme dans un français sans accent. Je m’appelle Simon Trulin. Je suis envoyé par l’ambassade de France au sujet de votre adoption. Nous nous sommes ratés de peu à l’orphelinat. Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais je crois que nous serions plus à l’aise sans une porte entre nous pour poursuivre cette conversation. Qui plus est, j’ai une petite surprise pour vous.
Rassuré, Albin ouvrit la porte. Il faillit crier quand il s’aperçut que l’homme n’était pas seul. Il était accompagné de la petite fille aux cheveux blancs. Sans réfléchir, Albin se précipita à la porte de la salle de bain et tambourina en criant.
— Chérie, viens, dépêche-toi, viens vite !
— Qu’est-ce qu’il te prend, ça ne va pas ? lui répondit-elle à travers la porte.
Albin guetta sa réaction quand elle passa le visage en travers de l’embrasure. Il se précipita vers elle pour la rattraper quand elle tomba à genoux en pleurant en apercevant la petite fille.
— Comment est-ce possible ? C’est un miracle ! Est-ce que je rêve ?
— Non mon amour, tu ne rêves pas. Ce monsieur est envoyé par l’ambassade de France.
— Enchanter madame, dit l’homme en souriant. Je suis monsieur Trulin. Je vous ai raté de peu à l’orphelinat. Madame Ping m’a expliqué que vous étiez tombés sous le charme de cette petite fille. Elle s’appelle Hava. Je me suis débrouillé pour qu’elle puisse repartir avec vous. Pouvons-nous nous asseoir quelques minutes afin de remplir quelques papiers ?
— Oui bien sûr, venez.
Albin se dirigea vers un coin de la chambre où était posé un petit bureau en bois exotique. Il proposa un siège au nouvel arrivant puis s’installa à son tour. Célia était toujours seulement vêtue d’une serviette. Elle observait la petite Hava la bouche ouverte. Elle retourna brièvement dans la salle de bain et ressortit un peu plus habillée.
Elle se rapprocha de la petite fille qui n’avait pas bougeait depuis qu’elle était rentrée dans la chambre. Célia ne s’était toujours pas remise de sa surprise initiale. Elle regardait l’enfant au travers des larmes qui coulaient.
Elle avait lu un tas de livres au sujet de l’adoption, et tous s’accordaient à expliquer que c’était difficile d’initier un contact physique et qu’il valait mieux laisser l’enfant s’adapter à ses nouveaux parents et ne surtout pas le forcer.
Comme si elle lisait dans ses pensées, Hava la prit dans ses bras. Toutes les questions que Célia venait de se poser disparurent comme par magie et elle avait l’impression qu’elles se connaissaient depuis toujours. La chaleur de son petit corps serré contre elle fit disparaître instantanément tous ses doutes, toutes ses appréhensions. Elle était devenue maman.
Après environ une demi-heure pendant laquelle le fonctionnaire leur avait fait remplir un ensemble de papiers qu’ils ne prirent pas le temps de lire et leur avait fourni tout le nécessaire pour revenir en France en tant que parent, Monsieur Trulin se leva.
— Voilà, tout est en ordre pour moi, je vous félicite et je vous souhaite une très longue et belle vie.
— Je vous remercie, de tout cœur. C’est le plus beau jour de nos vies. Nous vous enverrons des nouvelles.
— Je vous en saurai gré. J’aimerais beaucoup avoir des nouvelles de cette petite merveille.
Il avait prononcé cette dernière phrase avec un ton particulier que les parents, tout à leur bonheur, ne remarquèrent pas.
Leur première nuit en tant que famille ne fut pas très reposante. Les nouveaux parents ne fermèrent pas l’œil. Ils passèrent la plupart du temps à surveiller ce cadeau tombé du ciel en se demandant s’ils ne rêvaient pas. Ils l’observaient, la touchaient… Ils vérifiaient régulièrement si elle respirait, tant elle était calme et apaisée.
Le lendemain, quand ils sortirent de l’hôtel, ils ne remarquèrent pas l’arbre qui avait poussé pendant la nuit dans le jardin. Quoi de plus difficile à repérer qu’un arbre parmi les arbres ?
Ils prirent la longue route qui les attendait pour se rendre à l’aéroport, mais le trajet leur parut beaucoup plus court qu’à l’aller.
Ils arrivèrent à l’avance à l’aéroport où leur avion pour Singapour devait décoller dans quelques heures. Pour patienter, ils s’installèrent dans une petite cafétéria. Albin alla chercher le seul journal en français qu’il trouva. S’il avait su lire le dzongkha[1], son regard aurait été attiré par les gros titres des autres journaux. Sur la plupart, l’information qui barrait les unes était :
« Incendie mortel à l’orphelinat de Jakar ».
[1] Dialecte tibétain, langue nationale du Bhoutan.
En tous les cas, ce premier chapitre me donne envie de lire la suite, donc c'est réussi :)