Chapitre 1 - Le Bourreau

Par Harthes
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L’ambiance est morose dans ce commissariat parisien alors que l’on fête la nouvelle année 1905. Le commissaire Dupont passe la nuit au commissariat avec ses plus fidèles hommes de main. Cela fait plus d’une semaine qu’il reçoit des pressions de sa hiérarchie pour remettre de l’ordre dans les rues parisiennes. Crimes et délits sont à leur plus haut depuis plusieurs décennies et ne cessent d’augmenter. Pour ajouter au chaos, une série de meurtres sanglants frappe la capitale depuis quelques semaines. Des criminels et délinquants sont sauvagement assassinés chaque semaine. On pensait tout d’abord à des règlements de comptes mais l’absence de liens entre les victimes et la similarité dans le mode opératoire semble aller dans le sens de l’hypothèse d’un tueur en série. Cette affaire fait la une de tous les journaux et est le sujet de toutes les discussions parisiennes. Acclamé par certains et craint par d’autres, ce tueur fait monter la colère populaire contre le gouvernement. Sous la pression populaire, le gouvernement a promis de régler l’affaire le plus rapidement; ce qui voulait dire que le commissaire Dupont risquait de jouer le rôle de fusible médiatique et politique s’il ne réglait pas rapidement cette affaire. Ce premier jour de 1905 marquait le début de la traque de l’assassin.


– Dubois, combien avons-nous d’hommes à notre disposition?
– 49 monsieur le commissaire, sans compter l’inspecteur Duroy qui est aux arrêts suite à l’incident de septembre dernier.
– Oui bien sûr, pauvre Duroy, j’espère qu’il arrivera à se remettre de l’assassinat de sa femme; c’était notre meilleur élément. Nous allons devoir nous passer de son aide pour l’instant. Quels atouts avons-nous à notre disposition pour trouver cet assassin?
– Des contacts dans tous les groupes criminels de la capitale qui sauront nous aider moyennant argent. Et des fonds presque illimités de la part du ministère.
– Très bien, commencer par distribuer de l’argent et récolter toutes les informations disponibles sur cet assassin. Je veux tout savoir, lieu et heure exact de chaque crime, témoins oculaires, armes utilisées, et bien sûr description du meurtrier; la moindre petite information sur lui sera appréciée.
– Très bien monsieur, je vous transmettrais tout cela d’ici ce soir.
– Bien, au travail messieurs, aujourd’hui commence la traque du tueur en série.

Le commissariat se vida très rapidement suite aux ordres du commissaire. Un silence de tombe s’installa dans le commissariat en cette journée pluvieuse. L’’inspecteur Dubois était le dernier inspecteur à ne pas avoir quitté le commissariat. Il se préparait soigneusement pour le rendez-vous qu’un contact avait organisé en ce début d’après-midi avec un témoin oculaire de l’assassin. C’était un mendiant qui avait assisté au dernier crime attribué au tueur en série et qui avait réussi à s’enfuir de par sa connaissance des rues et ruelles parisiennes. Dubois se devait d’aller à sa rencontre avant que l’assassin ne le trouve, c’était sa meilleure chance d’attraper le meurtrier. Après le départ de l’inspecteur, le silence s’installa totalement dans le commissariat, interrompu sporadiquement par des orages.

Le silence du commissariat se brisa en fin d’après-midi. Le commissaire s’était réuni avec ses hommes pour faire le point sur les informations récoltées sur le tueur en série durant cette première journée de traque. Il s’apprêtait à commencer la réunion quand une jeune recrue fit irruption à toute allure.
– Monsieur le commissaire, c’est terrible! L’inspecteur Dubois …
– Nous l’attendions pour commencer la réunion. Calmez-vous et dites-moi ce qui s’est passé.
– Il a été retrouvé mort proche de la Sainte-Chapelle. Nul doute que c’est l’œuvre de notre tueur en série. Le mode opératoire est le même, 2 coups de couteau dans le cœur. On en a eu la confirmation avec la lettre retrouvée dans la poche de Dubois, elle est signée par notre présumé meurtrier.
Un brouhaha immense se fit entendre dans la salle, le commissaire tenta tant bien que mal de le stopper.
– Calmez-vous messieurs, la colère empêche la réflexion. Cela ne nous avancera pas dans notre enquête, je ne crois pas que c’est ce qu’aurait souhaité Dubois. Donnez moi cette lettre, je vais lire à haute voix pour que tout le monde en prenne connaissance.

Bien le bonjour faussaires de la justice,
si vous lisez cette lettre c’est que j’ai réussi à me débarrasser d’un de vos collègues qui commençait à être trop gênant pour mon œuvre purificatrice. J’ai eu l’horreur d’apprendre il y a quelques semaines que vous faisiez appel aux Apaches, des voyous sans foi ni loi, pour lutter contre la criminalité; et que, par conséquent, vous graciez des criminels vous ayant rendu service. Comprenez donc mon désarroi face à cette situation, les forces de l’ordre et de la paix s’allient avec les forces du chaos et de la violence. Il m’est donc apparu évident de remettre de l’ordre dans notre société en faisant le travail que vous ne faites plus. J’espère que mon œuvre saura raviver en vous le sentiment véritable de justice. J’aimerai vous dire adieu, mais vu vos agissements j’opterai pour un au revoir.

Bien amicalement.

Le Bourreau

« C’est ainsi que vous êtes obligés de recruter dans le crime de quoi surveiller le crime, dans la misère de quoi surveiller la misère et dans l’anarchie de quoi surveiller l’anarchie. Et il arrive inévitablement que ces anarchistes de police, subventionnés par vos fonds, se transforment parfois — comme il s’en est produit de douloureux exemples que la Chambre n’a pas pu oublier — en agents provocateurs. », Jean Jaurès

La salle restait silencieuse suite à la découverte de cette lettre. Le commissaire ne savait comment réagir, il lui apparaissait soudain que cette affaire ne se résoudrait pas aussi facilement qu’il l’imaginait. Il avait affaire à quelqu’un qui était plus qu’un simple petit criminel assoiffé de sang. De plus, cette affaire n’était plus qu’une simple affaire policière, il en fit quelque chose de personnel de par la mort de son collègue et ami Dubois.
– Messieurs, il semble que nous ayons sous-estimé notre cible, et cela nous a coûté extrêmement cher. Renforcez la sécurité autour du commissariat et ne sortez plus seul. Faites des groupes de 2 à chaque sortie du commissariat. Trouvez le modèle ce la machine à écrire ayant servi à écrire cette lettre et contactez tous les vendeurs de machine à écrire de Paris pour savoir qui a acheté ce modèle. Lefebvre, allez me chercher l’inspecteur Duroy, transmettez lui une copie de cette lettre et faites lui un point sur la situation. On doit mettre toutes les chances de notre côté pour arrêter ce monstre, Le Bourreau comme il se fait appeler. Au travail messieurs.

Aussitôt que le commissaire Dupont eut fini de parler, tous les policiers s’empressèrent de se mettre au travail; la mort de l’inspecteur Dubois semblait les avoir profondément affecter. Le silence du commissariat n’était plus, un orage semblait gronder à chaque instant, annonçant un chaos à venir. En l’espace d’une lettre, Le Bourreau était devenu l’ennemi à abattre.

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Ella Palace
Posté le 18/06/2021
Je réponds à ton invitation 😊😉,

Quelques corrections:

- Crimes et délits sont à leur plus haut ? Oubli d'un mot 🤔?
- redondances des mots: pression, affaire, rapidement, assassin, silence, tueur en série
- commenceZ, récolteZ
- L'inspecteur, tu as mis "
- "avant que l'assassin ne le retrouve.... meurtrier", de L' attraper
- j'aimeraiS vous dire adieu
- le modèle DE la machine à écrire
- les avait... affectéS

Il y a un petit souci, selon mon avis. Ce tueur en série dit vouloir purifier la ville de ses criminels. Ce n'est donc pas très logique qu'il tue un policier, surtout selon le même mode opératoire. Dans l'esprit d'un serial Killer, il y a une obsession, un but. Si son obsession ce sont les criminels, il y a très peu de chance qu'il s'en prenne à une autre cible. Aussi, vu qu'il se voit comme un justicier, il ne signera pas "le bourreau", ce sont les délinquants les méchants, pas lui...
Et attention! Le terme "tueur en série" n'existait pas en 1905... Je crois qu'il a du apparaître dans les années 70...
Il est important de savoir de quoi on parle sinon l'histoire ne tient pas...
Il faut faire des recherches...

Bien à toi 😊
Harthes
Posté le 19/06/2021
Merci pour les corrections.

Concernant le meurtre du policier, cela me semblait logique car la police est de mèche avec les criminels dans cet univers, ça sera développé plus tard tard dans l'histoire, notamment ce policier qui est le plus corrompu donc Le Bourreau l'assimile à un criminel (cf la citation à la fin de la lettre).

Concernant le fait de s'appeler Le Bourreau, ça renvoie au sens premier/ancien du terme, c'est-à-dire : Celui qui exécute les peines corporelles ordonnées par une cour de justice, et spécialement la peine de mort.
Donc c'est dans ce sens qu'il choisit ce pseudo, il se voit comme celui qui exécute les peines que la police n’exécute pas. Le choix de ce pseudo sera plus détaillé par la suite.

Effectivement tu as raison sur le terme de tueur en série, j'avais oublié qu'il n'existait pas à l'époque.

Du coup je pense apporter des correctifs et faire plus de recherches avant de continuer l'écriture. Je risque sans doute de publier des poèmes et réflexions philosophiques entre temps (avant de revenir sur ce roman).

Encore merci pour le retour :)
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