Chapitre 1: Le puits

Par Cordis

La cour était déserte et seuls les hurlements des poumons de vendémiaire se fit ouïr par delà les marches que je peinais à descendre.

C'est lorsque mon pied se posa enfin sur le terrain de gravier qu'un charivari trucida le bruit du vent et pris sa place, tantôt par la gauche, le vacarme, tantôt par la droite, le tintamarre, partout, le cœur de ma quiétude écrasé par les clapotis insupportables du brouhaha. 

Je tentais par bien des efforts de me dégager des corps dans lesquels j'étais enserrer, efforts qui furent vains, il ne me fallut d'ailleurs pas longtemps pour être possédé par une affreuse terreur, celle du brasier des regards, elle qui embrasse tout dans des flammes de sang, le sang de mon esprit qui vacillait et ondulait et qui dès lors n'était plus droit.

Un quart d'heure plus tard, la sonnerie joua une seconde fois, mais au lieu de me rendre dans la salle de cours, je partis à la place, en dehors du lycée.

Je prenais le chemin de chez moi pour me rendre dans ce qui semblait être jadis un foyer dont il ne restait que des ruines. À côté se trouvait un puits ainsi qu'un ciel vert et ses étoiles d'or peint sur la plaine entière sur lequel il était posé.

La symphonie de l'air qui soufflait à travers les feuilles rouges des arbres accompagnées par les herbes qui frétillait une valse aux dames de la nature m'hypnotisait pour m'allonger à terre.

Hélas ça ne dura point, qu'un étranger me cueilli de mon sommeils. 
—Eudemoni ? Qu'est-ce que tu fais ici toute seule ? Tu n'es pas censé être en cours ?

C'était Sunei, un garçon de mon âge, les cheveux blond coiffés de façon plutôt convenable, ses yeux violets étaient trempés d'une innocence sournoise assortie à un pull à capuche blanc et un jean bleu qui lui se mariait à un temps pervers et narcissique.
Je l'interrogeais de ma plus grande voix. 
—Pourquoi tu es là ? 

—Tu peux répéter s'il te plaît, je n'entends pas ce que tu dis ? 

Je remis toute ma force une seconde fois afin de répondre le plus fort possible, mais sans trop y mettre. 
—POURQUOI TU ES LÀ ? 

—Et bah je viens aussi des fois, je l'aime bien cet endroit moi. Tout simplement ! 

Je hochais la tête d'un oui timide, me releva pour m'enfuir, il me rattrapa hélas pour à son tour me questionner à propos de sujet bien fâcheux. 
—Je te vois souvent seule comment ça se fait ?

Je le regardais, encore, et encore, sans répondre et sans réponse, on aurait pu penser que ça allait durer une éternité comme cela, et c'est la parole de ma colère à travers mon bras qui finit par prononcer le premier mot pour prendre l'avantage.
Mais par un regrettable mouvement, je tombai au fond du puits et mon camarade avec. 

L'instant d'après j'ouvris les yeux, un paysage desharmonieux m'accueillait par des branches sinistres.

Sunei me demanda le visage livide : 
—Où est ce que nous sommes ? 

Cela allait être la question de tout notre voyage.

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