Son boulot, c'est l'accueil dans un centre hospitalier. Il est jeune, presque encore un ado. Vingt-quatre ans. Il s'appelle Uzu, d'origine asiatique (japonaise), il vit encore chez sa maman. Fils unique, famille monoparentale, semble banal au premier regard, pas très grand, queue-de-cheval, chemise blanche cintrée, maigrichon, sérieux, l'air gentil, un peu effacé, et pas vraiment bavard.
Avant, son boulot, il le trouvait insignifiant. Ça ou autre chose. Depuis quelque temps, il commence à accepter l'idée, à y trouver un certain attrait, aider les gens. De toute façon, il n'a jamais vraiment su ce qu'il voulait faire. Maman n'est pas riche, elle est infirmière ici, c'est de cette manière qu'il a pu rentrer. Un petit piston pour le fiston. Il ne se plaint pas, juste, bof quoi ! Il aimerait être plus utile. Normalement, il a son bureau, ici, sous la guérite à l'entrée, le plus souvent il préfère s'asseoir à deux mètres de là, dans le canapé de la salle d'attente. De fait, les gens sont tous convaincus qu'il n'y a jamais personne à l'accueil. Ils passent, ils attendent, ils cherchent, et lui : « Besoin d'un renseignement ? Je peux vous aider ? » De son plus beau sourire. Du coup, les gens qui ne s'attendent pas à ce qu'il travaille là, croient que c'est un aimable petit jeune, prêt à aider son prochain « comme il y en a peu à notre époque ! ». Il est donc reçu par une mine gênée et est largement remercié lorsqu'il est en mesure de fournir l'information souhaitée. S'il avait été derrière son bureau, avait répondu à une information identique, on lui aurait certainement posé la question en gardant une expression impassible, voire impatiente, voire pas aimable du tout, et beaucoup auraient oublié de le remercier (après tout ne fait-il pas son travail ? c'est normal ? Pour quelle raison dire merci dans ce cas ?)
Uzu se perçoit négativement la plupart du temps, se sentant pareille à une ombre. Le merci et la reconnaissance, il en a donc besoin, certainement pour ne pas disparaître.
Ce matin-là, comme tous les jours, il s'amuse à deviner à l'avance les lieux ou les informations que les gens vont lui demander. Ainsi, se présentent une petite mamie qui cherche le service ophtalmologie du premier étage, bâtiment C, une mère et ses deux enfants à la recherche de la radiologie du rez-de-chaussée, bâtiment A, un homme pressé qui a perdu sa mère, sensée se trouver en gériatrie de l'autre côté du couloir du troisième étage et...
LUI...
LUI... Un gothique ? Possible. Teinture corbeau, maquillage sombre autour des yeux, chaînes et trucs qui brillent de partout sur un baggy noir, tel un sapin de Noël clinquant. Il a une peau blanche à faire peur, un air triste et fatigué, traîne à ses pieds des Dr Martens mal fermées sur ce pantalon trop long et trop large.
Lui, il cherche quoi, la radiologie ? A-t-il quelque chose de cassé après une bagarre lors d'un concert ? Humm non, pas de bandage, pas de jambe qui traîne, pas d'hématome sur la figure, le psy éventuellement, un suivi après une pseudo tentative de suicide ? Le nez en l'air, l'individu consulte le panneau central, presque incompréhensible aux personnes lambdas. Son visage est à demi caché par une mèche, il fait une moue boudeuse, son regard est de glace, son air peu avenant et son maquillage coule.
Uzu l'observe, cet ostrogoth l'intrigue. Certes, on n'en croise pas tous les jours des semblables. Puis, il le trouve beau, très beau même. Il aimerait avoir le culot de sortir avec un style pareil, lui qui n'a pas d'allure particulière. D'ailleurs, il n'aime rien de vraiment spécial, un peu de tout, plutôt beaucoup de rien, aucune chose précise.
Et, lui, qui est-il ?
C'est un jeune aussi. Il s'appelle Gabriel. Il est stressé, fatigué, complètement déboussolé dans une vie devenue d'un coup instable, sans repère, sans aide, et aujourd'hui sans famille ou presque.
Il est en colère, en colère envers la société, envers les gens, envers Dieu, envers la vie.
- Je peux t'aider ?
Il est jeune, de fait Uzu n'a pas pris la peine de le vouvoyer. S'il avait été à son bureau, sans doute aurait-il utilisé le vouvoiement, mais instinctivement, il a dit "tu". Il n'aurait pas dû. Gabriel en est agacé. Ennervé aussi parce qu'il n'a pas trouvé seul, parce qu'il est fatigué, parce qu'il a l'impression d'être tout à coup rabaissé par le tutoiement et infantilisé, alors que son devoir, à cet instant précis, c'est de vieillir, très vite. Il ne réplique rien. Du coup, l'autre, dont c'est le métier et non une envie soudaine d'aider un quidam égaré, insiste. Il se lève pour se mettre à la hauteur de son interlocuteur.
- Excuse-moi, tu cherches quelque chose ?
- Fous-moi la paix !
Pour Uzu impossible de se contenter de s'en ficher. On se plaindrait de cette absence à son poste. Il retourne donc au bureau, afin de permettre à ce jeune irrité de comprendre qu'il est là pour l'aider et non pas un simple curieux. Gabriel comprend et soupire.
- Je cherche la maternité, finit-il par dire.
La maternité, il n'aurait jamais deviné, et parce qu'il est étonné, il le considère bêtement oubliant de donner l'information.
- La maternité, z'êtes au courant d'où elle s'trouve, ou pas ?
- Heu... Oui, bien sûr, excusez-moi, c'est ici, deuxième étage.
- Merci. (Soupire)
Le merci est sorti rapidement, très bas, presque forcé, le soupir, lui, est un soupir fatigué plus qu'énervé. Il avance de trois pas, puis hésite, se retourne, et plonge pour la première fois dans le regard de Uzu. Il a des larmes qui perlent. Un court instant, Uzu se dit qu'il va encore lui poser une question, puis non. Ses yeux mélancoliques sont magnifiques.
Le garçon repart, la tête basse, en direction de l'ascenseur indiqué. La maternité... Uzu réfléchit. Étrange, un jeune père ? Possible, certes, néanmoins peu probable. À voir son air, il aurait plutôt eu sa place aux urgences, à attendre des nouvelles d'un parent blessé dans un accident de voiture, d'un pote suicidaire, ou bien encore d'une petite amie droguée. La preuve que l'on ne doit jamais se fier aux apparences. Bien que Uzu n'ait pas tout à fait tort.
La matinée s'écoule lentement, les mêmes gens que d'habitude, ils se ressemblent tous, les mêmes collègues, les mêmes questions. Une petite fille égarée dans le parc, une voiture mal garée dans le parking des spécialistes. Il surveille l'ascenseur, s'imagine ce goth sortant en compagnie de l'assistante sociale, ou bien avec une petite punk et un nouveau-né couché dans une couverture à têtes de mort. Il se marre Uzu.
Et puis, le voilà qui réapparaît, l'air plus las encore qu'à l'aller, les épaules tombantes, une expression bizarre, les paupières baissées rougies et à la main une nacelle avec un nourrisson endormi dedans. Il n'est pas seul, par contre, Françoise est avec lui.
Françoise, c'est la fille de la PMI. Enfin, fille, vieille fille, plutôt. Une amie de sa mère, une "amie pause clope", ainsi que le dit Uzu. Elles sortent fumer ensemble, se racontent les histoires glauques de l'hôpital et des cas sociaux. Françoise l'accompagne donc jusqu'à la baie vitrée, puis le laisse partir seul avec le bébé. Recherchant un contact visuel pour se rassurer, il se retournera fréquemment sur l'infirmière, avant de disparaître dans le parking. Et Françoise, elle, reste là, à parcourir la tête ailleurs le paysage du dehors, l'air abattu. Elle fait volte-face et affiche un profil las.
- Alors ? Tu ne souffres pas trop de la chaleur ? Tu es au bureau. C'est rare ! On t'a remonté les bretelles ? lui demande-t-elle.
- Non, j'ai un peu de classement en retard.
- Je t'offre un café ?
- Non, merci, c'est gentil. C'est quoi l'histoire ? interroge-t-il en montrant du menton, le parking où s'est évaporé le garçon au bébé.
- Encore une erreur administrative et humaine en perspective.
- En tout cas, il n'a pas vraiment l'allure d'un jeune père responsable.
- Ne te fie pas à son allure, ce garçon a beaucoup de courage. Question responsabilité, il présume sans doute un peu de ses forces, au moins il essaie, lui.
Elle regarde de nouveau dans le vague au travers de la vitre.
C'est après avoir cuisiné toute la matinée Françoise et quelques autres collègues du deuxième, que Uzu finit par obtenir l'histoire complète. Après l'accident de voiture mortel de leurs parents il y a cinq ans, le garçon en question qui a alors seize ans et sa sœur vingt-trois se retrouvent tous les deux orphelins. Il reste à ce moment-là vivre chez celle-ci qui vient tout juste de se mettre en ménage. Elle s'occupe de lui presque comme une mère. Lorsqu'elle tombe enceinte, quatre ans et demi plus tard, son petit ami disparaît pour ne plus jamais revenir, classique ? Pas exactement, ils n'ont plus personne et partagent tout, presque à la manière d'un couple. À six mois de grossesse, sa sœur apprend que le père de son enfant s'est suicidé par pendaison, la joie cette histoire ! Le jour de l'accouchement, celle-ci arrive aux urgences obstétriques avec un bassin fracturé, un poumon perforé, une jambe cassée et de nombreuses autres contusions. Elle serait tombée du troisième étage, après que la rampe de l'escalier ait lâché. Elle meurt d'une crise cardiaque quelques heures après l'accouchement. À savoir pourquoi le sort s'acharne parfois ainsi...
Le nourrisson va bien. Sa seule famille désormais ? Son oncle de vingt et un ans, serveur dans un restaurant, tatoué, piercé et tout de noir vêtu.
- Il aurait pu refuser la garde ou, nous, l'administration, on aurait pu la lui contester et placer l'enfant, explique Françoise.
- Il a décidé de le garder ?
- Personne n'a pris de décision. Il est sa seule famille. Tout ce qui appartenait à ses parents et à sa sœur est a lui. Et ce bébé, qu'est-ce qui est le mieux ? L'administration l'ignore, lui ne le sait pas, et moi non plus.
Tout ça, c'était il y a deux jours... Nous sommes maintenant mercredi matin et Uzu a lu tout le dossier au sujet du jeune gothique, "Monsieur Carbonel" qu'il s'appelle. Il a tellement pensé à cette histoire la nuit dernière qu'il n'en a pas dormi, étrange. Ce garçon lui revient sans arrêt à l'esprit qu'elle en est la cause ?
Monsieur Carbonel, qui donc est monsieur Carbonel ? Il s'imagine à sa place. Du moins, il essaie. Lui-même n'a pas ce genre de devoir envers sa mère, et jamais il ne serait allé jusque-là, certainement non ! Ce garçon doit-il tant à sa sœur ? Il est vrai qu'il reste la seule famille de cet enfant. Il se dit qu'il admire son courage et, du coup, il comprend cette souffrance et cette panique mêlées d'angoisse qu'il a lues dans ses yeux. Pourquoi cet événement envahit-il autant sa vie ? D'ordinaire les histoires de l'hôpital ne dépassent pas ses murs, au mieux quelques anecdotes ressortent lors des dîners.
Il est huit heures quand Uzu arrive aux portes du bâtiment hospitalier, complètement dans le brouillard. Il subit les effets du manque de sommeil. L'air est frais, ce matin. Déjà, malades, médecins et visiteurs trainent dans les allées, et le parking est à demi rempli. Uzu laisse les gens passer sans vraiment les remarquer, perdu dans ses songes. Tout à coup, il se retrouve paralysé. À croire que ses pensées deviennent réalité, monsieur Carbonel est là, devant lui. Il est assis sur un banc, dehors, devant l'entrée des visiteurs, avec la coque et le bébé endormi qu'il fixe, les mains jointes sous le menton. Uzu se rapproche. Serait-ce son esprit qui lui joue des tours ? Pour quel motif reviendrait-il ici ? Il passe devant le banc, lentement, et c'est au ralenti également que le jeune homme lève la tête. Il est en larmes. En reconnaissant l'agent d'accueil, il entrouvre la bouche, cependant rien n'en sort.
- Bonjour, dit aimablement Uzu.
Devant sa détresse, son cœur se serre.
- Vous cherchez quelque chose ? Quelqu'un ?
Gabriel ne dit pas un mot. Il se contente de le dévisager.
- C'est un joli bébé !
Uzu est assez mal à l'aise, d'abord parce qu'il ne connaît pas ce garçon finalement, ensuite parce qu'il n'a pas l'habitude d'éprouver ce genre d'émotion. Pourtant il prend sur lui et s'accroupit pour contempler l'enfant. Le rapprochement fonctionne.
- Ch'uis sorti de l'hôpital avec une dame l'autre jour, j'retrouve pas son nom d'famille. J'devais la contacter et... dit enfin le jeune homme sans finir sa phrase.
- Françoise, l'infirmière PMI ? Elle ne travaille pas aujourd'hui. Vous deviez la voir pourquoi ?
Il se lève, Uzu l'imite. Gabriel mate son neveu, se tord les mains.
- Elle m'a dit d'prendre contact avec elle, si j'avais un souci, sauf que j'ai paumé sa carte. C'pas grave. Merci.
- Tu as besoin d'aide ? C'est quoi le problème ?
Le tutoiement encore, Gabriel se raidit.
- Ouais, bien sûr, t'as une nounou gratuite pour moi, pour c'soir, demain et après-demain, de seize heures à une heure du mat' ? !
Avec un brin de moquerie et un air de défi, il lorgne un Uzu penaud.
- Bon, merci quand même, salut ! fait-il en s'emparant de la coque.
- Je ne travaille que jusqu'à midi, si tu veux ! lance le japonais sans réfléchir.
Gabriel fige son geste, il a à peine soulevé le cosy, il relève la tête, les yeux ronds. Un rire nerveux le secoue.
- Vraiment ?
Il n'y croit pas. D'ailleurs Uzu lui-même ignore dans quel objectif il a proposé pareille chose, quelle idée !
- Si je peux te rendre service. Je me doute que ça ne doit pas être facile pour toi.
Les épaules de Gabriel s'affaissent. Il se rassoit lourdement et glisse son regard vers la nacelle.
- Qu'est-c'que ça peut vous faire ?
Il hésite, puis se radoucit.
- Désolé, en réalité, la bonne femme m'a dit d'l'appeler si j'avais un souci pour faire garder l'bébé pendant qu'je bosse. J'ai laissé plusieurs messages, elle répond pas. J'ai l'droit à des aides y paraît. Enfin, si j'y arrive pas suffisamment bien, on va m'l'enlever.
- Ce serait peut-être mieux r'marque, réfléchit-il à haute voix.
Il débite les informations, en même temps que ses propres réflexions, puis, reste pensif un instant.
- J'voulais juste la voir pour lui d'mander pour les quelques heures de garde. Ch'uis dans la restauration. C'est galère d'trouver une fille pour l'faire garder. Les horaires c'est chiants et j'ai pas assez d'argent, horaires d'nuit enfin vous voyez ? J'devais pas r'travailler avant quinze jours, mais là, on m'a proposé un truc.
- Je ne connais pas l'infirmière qui remplace Françoise et elle, elle ne revient que lundi. Je suis capable de te dépanner, si ça t'arrange. J'ai déjà gardé des bébés, ma mère, elle travaille en tant qu'infirmière ici, grâce à ça je suis un peu dans le bain depuis longtemps. Je bosse qu'à mi-temps, le matin la plupart du temps.
- Tu f'rais ça ? Pourquoi tu m'aiderais ?
Gabriel, les yeux humides, fronce les sourcils, plutôt stupéfait.
- T'as pitié, c'est ça ?
- Non, je trouve que tu as beaucoup de courage, c'est tout. Je suis un peu admiratif.
En réalité, il ignore la raison de cette envie soudaine de devenir un "héros".
- Du courage, admiratif, mort de rire, c'qui faut pas entendre ! J'ai pas vraiment l'choix. Et ch'uis franchement pas l'oncle parfait. J'fais que d'la merde. Ce môme, il a vraiment pas d'chance.
- Tiens, si tu as besoin de moi, dit Uzu en lui tendant un bout de papier avec son nom et son numéro de téléphone notés dessus.
- "Uzu Obata" ? T'es japonais ? interroge Gabriel en déchiffrant l'écriture.
- Heu, oui, enfin, d'origine, par mon père.
- Ha, oui ? J'aime bien le visual kei, X japan !
- Ha, je ne connais pas, désolé. Je n'écoute pas de rock. Bon, je dois y aller, je prends mon service, là. Si je pointe en retard ça va être ma fête ! Surtout, tu m'appelles si tu as besoin.
Puisque Gabriel épluche toujours le papier sans rien dire, Uzu finit par le laisser. Il est presque en retard à présent. Dix minutes plus tard quand il arrive à son poste, Gabriel l'attend devant le bureau.
- Est-ce que c'est vrai ? T'étais sérieux t'à l'heure ? Parce j'aurais b'soin d'quelqu'un pour les trois jours qui viennent. Sauf que ce s'ra jusqu'à tard, j'dois prendre mon service à dix-sept heures et j'finis à minuit, l'temps que j'rentre. Par contre, tu pourras dormir sur place. Enfin, si...
- Ouais, ok ! Pas de problème, je suis en voiture de toute façon, c'est simple de rentrer chez moi.
- J'te préviens se s'ra pas possible de t'payer beaucoup, mais y'a des DVD à la maison et tu as l'droit de manger c'que t'as envie, propose Gabriel incrédule.
- Ok, ne t'inquiète pas, dit Uzu ravi.
- Woua ! Merci beaucoup, c'est vraiment super cool ! Ch'ais pas quoi dire.
Il repart lorsque le bébé commence à geindre. La faim n'attend pas ! En s'éloignant, il se retourne sur Uzu, l'air rasséréné.
"Son sourire" se remémore Uzu.
Rien que pour lui, il est content de s'être proposé.
Ayé, je m'y mets enfin dans le cadre du tryptique.
Bon, à la base, je savais pas où je mettais les pieds pour la bonne et simple raison que je lis jamais les résumés avant de commencer. Les spoilers, c'est le mal :P Donc je suis partie à l'aveuglette.
Le début m'a eu peu perturbée, j'avoue. Parce que tu déballes la vie / le physique / les pensées d'Uzu comme ça, sans prévenir. Et sur le coup, ça fait un peu liste de courses. Il porte telle chemise, il a les cheveux de telle couleur, il pense ci, il est là à cause de ça. Du coup, certes, ça permet de situer la bête, mais je trouve qu'il serait aussi intéressant de distiller un peu ces infos.
De même, en décrivant tout, tu sautes aussi d'un point de vue à un autre. On commence avec Uzu, on passe sur Gabriel, on revient à Uzu... Du coup, ça donne vraiment vraiment beaucoup d'infos pour un premier chapitre. Je veux dire par là que d'entrée de jeu, moi, perso, je m'en fiche de savoir quelle chemise porte Uzu.
Mis à part ça, j'ai trouvé que les personnages étaient bien campés. On n'a pas non plus une douzaine de persos, ce qui fait qu'on arrive quand même à bien suivre. Et puis, les bestioles m'ont l'air très travaillés, ce qui est assez agréable à la lecture. Et puis, tu arrives à ne pas tomber dans les clichés évidents, donc, ma foi, la vie est belle :P
Bon, ce n'est, bien sûr, que mon avis et mon ressenti à la lecture ;)
Un auteur que j'aime particulièrement qui est Anna Gavalda passe sont temps elle aussi à faire nombre d'énumération, ça donne une certaine dynamique a ses histoires, c'est malheureusement de ce que lui reproche une grande partie de son lectorat, moi je l'ai aimé parce que ça me parlait cette façon de faire, sans doute parce que je me suis retrouvé dedans en partie.
Pourtant on m'a tellement fait la remarque que j'ai finalement décidé de me ranger du côté des réclamations et de retirer quasiment toutes mes "listes", je me suis dit n'est pas Anna qui veut ^^" pourtant c'est vrai celles du début j'ai eu envie de les garder, elles sont à moi celles-là donc désolé si ça t'as un peu perturbée, je suis au courant, même si c'est vrai qu'on ne m'avait pas encore fait la remarque sur PA.
Quand à tout savoir sur Uzu et Gabriel dès le début, quand je raconte une histoire, je l'imagine en image, comme un film, je ne dois pas être la seule ^^" Dans un film on voit les personnages dès le début, leur coiffure, la couleur de leur peau, et même leur chemise :p
Il y a encore beaucoup de chose à dire et à apprendre sur eux, j'ai sur mon PC, 10 chapitres de 50 pages et je vais faire en tout 13 chapitres, il me semblait donc important de planter rapidement le décore et les protagonistes.
Je passe effectivement d'un personnage à l'autre, j'ai conscience que ça peut être perturbant, la raison est que je n'avais pas envie qu'il y ait UN héro, je tien à embrouiller un peu le lecteur, je veux qu'on s'attache aux perso mais pas forcément à un en particulier. Passer de l'un à l'autre et même plus tard d'une scène a l'autre et même encore plus tard d'une époque à l'autre, est une façon d'empêcher ça (ou de tenté de le faire). Et je trouve ça assez ludique et différent.
Qu'on s'intéresse plus principalement forcément au premier, en l'occurrence Uzu, c'était vraiment pas ce que je souhaitais, ça marche pour moi aussi, ça m'évite de m'accrocher de trop à l'un d'eux (même si j'ai quand même mon préféré malgré tout.) ainsi je n'ai pas le problème de ne plus pouvoir écrire sur l'un ou l'autre une fois focalisé malgré moi sur un perso en particulier.
C'est vrai que je ne mets pas énormément de personnages au début, ça permet aussi l'attachement ^^" et bon je perds déjà assez mon lecteur comme ça, pas la peine d'en rajouter héhé.
Merci pour le fait de me dire que j'évite les clichés, j'essaies, même si je suis quand même un peu trop dans le cliché "nian nian mélo-drame"
En tout cas merci de ton avis, bon c'est vrai je ne changerais pas mes listes de courses d'avantage :p mais je prend note tout de même ^^" au moins je sais que le soucis se pose toujours pour certains, même si c'est moins qu'avant :) Et puis comme ça j'ai pu m'expliquer sur le pourquoi ^^
Je l'ai trouvé vivant agréable à lire. Ta façon de raconter m'a beaucoup plu.
Par contre j'ai eu du mal avec les dialogues de Gabriel. Je crois que je dois m'y habituer car cela fait partit du personnage, de son caractère.
à bientôt pour la suite.
Quand on le lit à voix haute on se end compte qu'en fin de compte beaucoup de gens (surtout jeune) parlent comme ça. (enfin moi j'ai tendance aussi à parler comme ça, je sais c'est moche, j'en suis pas fière)
"Bien que Uzu n'est pas tout à fait tord" => n'ait pas tout à fait"Recherchant un contacte visuel pour se rassurer" => contact
"...le garçon en question qui à alors seize ans..." => qui a alors
"Uzu est assez mal-à-l'aise" => mal à l'aise
"Gabriel matte son neveu, se tord les mains" => matte = un tantinet trop argot, non ? j'aurais dit tout simplement "observe". Mais bon, c'est toi qui voit.
Bon bon bon... outre ces petites coquilles relevées au fur et à mesure de ma lecture, me voici enfin sur ton texte que je commente dans le cadre des triptyques. Comme je te disais sur le topic, si j'accroche, j'irai bien plus loin dans ma lecture que les trois chapitres imposés par la règle.
Et c'est déjà bien parti, je dois dire. Tu sais poser un cadre, tu insères tes personnages simplement et les dialogues apportent beaucoup de vivant à ton texte. Tes descriptions sont à la fois simples et visuelles. J'ai eu aucun mal à te suivre. Le contexte est clair et pourtant, la situation que sont en train de vivre les deux protagonistes n'est sûrement pas simple, elle. Voilà deux jeunes gars, en tous points différents qui se rencontrent dans une improbable circonstance. C'est bigrement intrigant et ça me donne envie d'en savoir plus. C'est certain. Un jeune métisse japonais qui voudrait bien se trouver ailleurs que ce boulot pas top et un goth' de 21 ans chargé d'élevé un bébé tout seul. Voilà qui n'est pas commun !
Si je devais trouver un truc négatif ? Je sais pas trop... juste que je devine facilement que Uzu n'est pas que juste généreux, mais aussi intrigué et intéressé par le goth' Gabriel. On verra si je me trompe. Non, vraiment, il y a un bon style, un bon rythme, même si on sent une vague hésitation dans l'utilisation des mots, c'est fluide et c'est pas prise de tête.
Donc, en résumé. J'aime bien et je poursuis ma lecture dès que je peux.
Biz Vef'
Merci pour les fautes je vais me dépêcher de rectifier ça.
Je crois que je vais garder : matte parce que j'utilise beaucoup regarder, observé etc... Les répétitions malheureusement je suis la reine, c'est d'ailleurs surement un souci dans l'hésitation du choix de mes mots que tu as ressenti, je suis assez fluide en première écriture, malheureusement, j'utilise tout le temps le même vocabulaire, à la réécriture c'est donc moins simple car il faut remplacer et je pense que ça se sent.
Arf encore des fautes, pour excuser ma correctrice, il faut dire qu'en première lecture elle en trouve tellement qu'elle n'arrive visiblement plus à toutes les voir la pauvre, mais elle fait vraiment un énorme travail. J'ai souvent assez honte, mais il n'y a que comme ça que je peux progresser. Depuis que je travaille avec elle, j'en fais vraiment beaucoup moins.
Pour ce qui est de l'histoire tant mieux si tu aimes bien, enfin pour le moment, c'est un bon début on va dire. J'ai des reproches à me faire, notamment celui d'être un peu trop nian nian, je tente d'arranger ça mais bon le côté un peu trop fleur bleue me colle. Si jamais tu tombe sur un passage dans le genre un peu trop lourd hésite pas.