Midi arrive, et il n'a pas encore de nouvelles du garçon, du coup, pas d'adresse non plus. Déjà quatre heures qu'il ne pense qu'à lui. Il ignore encore son prénom. Monsieur Carbonel...
Ses yeux sont si clairs… verts ? Gris ? À la prochaine rencontre, il inspectera ça de plus près. Ses prunelles claires et humides, son profil triste et émouvant, ses tifs noirs couverts de gel, teints à l'évidence. Ce garçon plein de caractère est vraiment émouvant. Il passe facilement pour un être plein de force, et malgré cela il compte sur lui.
Uzu se doute qu'en temps normal il n'aurait jamais besoin d'un mec dans son genre. C'est clair qu'il est capable de se débrouiller seul. Ça se devine facilement ! Uzu, lui, n'a ni caractère ni vraie force. Il se juge ordinaire et pas vraiment intéressant. Il estime que l'état de solitude et de vulnérabilité dans lequel ce type se trouve actuellement lui laisse une chance de se montrer vraiment utile. Il n'a pas l'intention de laisser passer ça. Midi trente, aucune nouvelle. Bien sûr, il serait aisé de retrouver l'adresse dans le dossier, toutefois s'il ne l'appelle pas c'est qu'il a certainement changé d'avis, ou bien une modification de planning. Quand Uzu pénètre dans sa voiture, il est nerveux et déçu. Doit-il rentrer chez lui ? Puis, son portable sonne : un numéro inconnu. — Allo !? — Heu... Uuzzuu ? C'est Gabriel, le... heu... L'oncle de Hugo. Heu... (Rire nerveux) Le grand con en noir avec le bébé qui a besoin d'une nounou, tu m'remets ?! — Oui ! (Sourire) Je me demandais quand tu allais appeler, vu que je n'ai pas ton adresse. C'est toujours d'accord ? — Ouais, ouais, ch'uis super malin, j't'ai pas filé mon adresse, quel con !
À l'heure convenue, Uzu se rend donc chez Gabriel. Gabriel... Il s'appelle Gabriel, Uzu a le cœur qui bat plus fort quand il murmure son prénom. S'il a oublié le nom du bébé, il connait déjà le sien par cœur. Il cherche la rue, le numéro, puis arrive devant un vieux bâtiment à trois étages. Gabriel se penche du second quand Uzu entre dans la cour intérieure du rez-de-chaussée. — Prends l'ascenseur ! La rampe, y z'ont rien remplacé encore et c'est super dangereux. Alors, c'est ici que sa sœur s'est blessée mortellement. Comment arrive-t-il encore à y vivre ? Une douleur dans la poitrine le traverse en y pensant. Gabriel lui ouvre la porte toute grande. — Entre ! Uzu inspecte le décor autour de lui. L'appartement est plus grand qu'il ne l'aurait pensé. Dans la cuisine, la vaisselle sale stagne, les poubelles s'accumulent. — Fais pas gaffe à la vaisselle ! C'est l'bordel quoi, j'ai pas l'temps. Au salon, la table basse est littéralement cachée sous les magasines, des boîtes vides, des assiettes sales, des vieux bouts de pizza racornis. La TV trône, écran géant ! Console de jeux, bibliothèque, CDthèque et une guitare électrique avec son ampli. — Ch'uis un peu bordélique, s'excuse Gabriel en déplaçant deux, trois affaires. Il l'invite à le suivre. La première chambre qu'il lui montre est sûrement celle qu'il possédait quand sa sœur et lui partageaient l'appartement. Figure sur les murs des posters de groupes asiatiques étranges et maquillés. Le lit est défait, il y a des fringues noires partout, on aperçoit un clavier de synthé planqué sous des partitions. — X Japan ! sort Gabriel, en désignant le poster à l'effigie du groupe. Visiblement content de la déco de la pièce, il arbore une mine fière et surveille une quelconque réaction de Uzu, Uzu qui s'en fout.
L'autre chambre est sûrement celle où la sœur de Gabriel devait dormir avant que celui-ci n'en prenne possession. Là aussi, la musique a envahi l’espace, un piano trône le long du mur. — C'est là qu'on dort, le p't'it machin et moi ! Qu'est-ce qui le pousse à dormir là ? C'est bizarre. Peut-être pour être aux côtés de son neveu et encore un peu avec sa sœur disparue ? Dans la salle de bain, des produits de toilette pour bébé traînent partout, ainsi que des sacs de couches pour tous âges. — Ouais, j'y connais rien moi en couche. J'ai pris un peu d'tout. Au final, il finira bien par toutes les mettre, non ?!
Uzu a détaillé chaque pièce de l'appartement, tout ce qui s'y trouvait, mais il n'a pas encore osé contempler Gabriel. Celui-ci l'a plus suivi, promenant le bébé en commentant, que réellement fait visiter son lieu de vie.
Gabriel a un peu honte, et l'impression de devoir se justifier. La raison est sans doute que Uzu fait partie du personnel hospitalier. Il n'a pas l'aplomb qu'il aurait d'ordinaire, a l'impression de devoir rendre des comptes.
Uzu, quant à lui, est intimidé par sa personne, intimidé et attiré. Gabriel ne doit pas s'en rende compte, il craint qu'il ne le perçoive différemment, il a peur de l'expression de dégoût, du mouvement de recul, ou simplement d'un changement de comportement. Il a parfois honte des sentiments qui l'animent, de cette rougeur qui apparaît sur ses joues chaque fois qu'ils se parlent ou se frôlent.
Ce dernier entre dans la cuisine et essaie d'attirer son attention. — J'ai préparé les bib' à l'avance, enfin, la poudre de lait, quoi. Y'a plus qu'à mettre l'eau d'dans ! Hugo bouffe toutes les trois ou quatre heures, ça dépend, parfois juste deux. Tu fais comme... heu... Enfin, tu réfléchis, s'il est tôt, tu l'fais attendre un peu, s'il est vraiment tard, tu vois si c'est possible de l'réveiller. J'aime pas trop faire ça, c'est pas souvent qu'il dort. Enfin si, ça dort tout le temps à c't'âge-là. Bref, tu comprends quoi hein ? s'embrouille-t-il.
Uzu se contente d'un "oui" de la tête et sourit en baissant les yeux. — Faut l'changer à chaque biberon. Normalement j'm'en occupe après, ça dépend. Quand il braille malgré l'biberon c'est que ça l'fait chier d'avoir les fesses crades. Là aussi c'est toi qui décides. Utilise les couches sur la commode, c'est celles qui lui vont. Ça va aller ?
Uzu pose enfin son regard sur lui, assez longtemps pour le détailler. Il n'a plus ses piercings, il porte une chemise blanche ouverte, simple, un pantalon de costume noir à pince et pas de maquillage. Il n'y a pas de tricherie, il est vraiment beau avec ou sans eye-liner.
Gabriel le scrute interrogateur. Uzu se dit qu'il a l'air si désarmé avec ce bébé endormi contre lui, il lui trouve une ressemblance avec son neveu, à ceci près que lui n'a personne pour le protéger. — Il dort, il est bien là, murmure Uzu. — Ouais, tu parles ! Dans les bras il est tranquille, il roupille, pis dès que j'le fous au pieu, paf, y s'réveille, c'est un malin s'ui-là ! La nuit j'le fous dans le plum' avec moi, ch'ais qu'c'est pas cool, c'est mauvais pour les habitudes, l'sommeil, tout ça, en attendant j'ai b'soin d'dormir moi !
Ils se retrouvent assis tous les deux sur le canapé du salon après que Gabriel ait été coucher le petit. Il se montre nerveux. — Parfois, je m'demande ce qu'aurait dit ma sœur. Sûrement elle m'aurait engueulé : "Ouais ! Faut pas coucher l'bébé dans ton lit, c'est dang'reux et puis là tu fais n'import'quoi !" Ch'uis sûr, si elle m'surveille de quelque part elle doit souvent être vénère ! Son expression est étrange. Se peignent sur ses traits de la tristesse et de la douleur, mêlées d'un rictus se voulant sûrement ironique. Sans doute que le souvenir si proche et la présence de sa sœur en ces lieux, presque palpable encore, lui sont douloureux. — Ta sœur, elle doit être rassurée que tu sois là pour son bébé. Gabriel lui lance un regard égaré. Soudain il n'arrive plus à se contrôler. Les larmes se mettent à couler, impossibles à refouler. Il se lève rapidement et bredouille. — Oui... Heu. J'vais y aller. C'est bon ? T'as tout ? T'as pas d'questions ? J'ai mis l'numéro de téléphone du resto à côté là et t'as celui d'mon portable, vu que j't'ai appelé t'à l'heure. Ch'rai là vers minuit, une heure. — Oui, ok ! T'inquiète. — Ok! Ok ! J't'appelle plus tard si j'ai l'temps. Gabriel se retourne au moment de passer la porte, les yeux rouges et s'essuyant les joues d'un revers de manche. — Merci, t'es vraiment cool. Y'a d'quoi manger dans l'frigo. Salut ! — Salut !
La pire semaine de sa vie. Le pire mois de sa vie. La pire année de sa vie. La pire vie des vies. Gabriel est assis là, à remuer ses sombres pensées. Il ne doit être en place qu'à dix-sept heures, et il est quatorze heures trente. Il ignore ce qui l'a poussé à partir si vite. Et pour laisser SON bébé à ce parfait inconnu ? Elle aurait dit quoi Lauriane ? Il se souvient des paroles de Uzu : — "Ta sœur elle doit être rassurée que tu sois là pour son bébé." — C'est un ange, c'mec ! juge-t-il à haute voix. C'est mon putain d'ange gardien, c'est pas possible autrement. Il se représente ce garçon tombé du ciel pour l'aider, un visage si bienveillant, ses yeux de velours, ses cheveux longs et raides, si légers. Tout chez ce jeune homme inspire la douceur, sa bouche fine et bien dessinée.
— Les Asiats’, c'est marrant, on a souvent l'impression qu'ils se marrent ! Son odeur, aussi, il sent bon, il sent la fleur. C'est idiot de songer à ça maintenant. J'devrais avoir honte ! se reproche-t-il. Plus fort que lui, il y pense encore. Il regrette d'être parti si vite, d'avoir laissé son bébé si rapidement, et aussi de ne pas avoir réussi à contenir sa peine devant cet étranger. — J'ai dû l'mettre mal à l'aise, c'que j'chuis con !
Dix jours qu'il refoule toutes ces pensées douloureuses. Bien sûr, il pleure, sans arrêt même. Quand Hugo se met à brailler avec acharnement, il crie de concert sa douleur et sa terreur ! Bien qu'il mette tout ce qu'il a de force en lui afin d'effacer l'image de sa sœur et s'en préoccuper le moins possible, ça ne suffit pas forcément. — C'est comme pour les parents, idem pour le copain d'ma sœur, faut oublier, la vie doit continuer. La vie doit continuer sinon j'vais mourir de chagrin !
La soirée passe vite. Gabriel ignore les œillades compatissantes de ses collègues de travail, surtout les plus proches. Helen vient vers lui. — Gabriel, je suis désolée, je n'ai pas pu venir, s'excuse-t-elle. — Ha. Oui. C'pas grave de toute façon.
Helen, vingt-six ans, serveuse, est sa collègue de travail, ainsi que sa confidente quand il en éprouve le besoin. — Tu arrives à sortir la tête hors de l'eau ? Je suis étonnée que tu reprennes le travail aussi vite. Et comment ça se passe avec le bébé ? Tu as eu des nouvelles de Yann ? Y'a deux semaines qu'il a la grippe. Enfin c'est son excuse. — Non, aucune. J'm'en tape ! Rien que d'entendre prononcer ce prénom, Gabriel s'irrite. — S'il avait été au boulot j'aurais certainement pu venir t'aider, là, de devoir compenser son absence, ça me fiche des horaires de dingue ! Ce gars n'est vraiment qu'un égoïste. — ... — Écoute, quand ça se sera calmé ici, si jamais tu as besoin de quelqu'un pour garder ton neveu, je suis là, ok ? — C'est gentil, c'la dit t'sais bien qu'Charles nous met en binôme, tes horaires sont les miens, hein ! — Oui, en dehors du boulot, je voulais dire. Si tu répètes bientôt avec ton groupe, par exemple ? Tu vas pas emmener le bébé en studio. — C'est gentil. Les répèt' pour l'moment, t'sais... Enfin, j'm'en rappellerai. Merci. — Y'a pas de quoi. Il travaille jusqu'à ne plus avoir conscience de la fatigue de ses jambes. Le service fini, il ira jusqu'à s'achever en cuisine. Il est à bout de force, en revanche au moins, sa tête est vide.
Le bruit de la clef dans la serrure fait sursauter Uzu qui s'était endormi, il reprend vite ses esprits et fait mine de rien.
— Salut ! Désolé de rentrer si tard, ça va ? Gabriel s'avère exténué, les cernes violacés parlent d'elles-mêmes. Ils discutent tout bas. L'ambiance, avec la seule lumière du couloir, est des plus feutrées. — Oui, tout s'est bien passé, il dort. Uzu lui montre le nombre de biberons, échange deux ou trois banalités. — Tu dois être fatigué, tu veux rester dormir ? propose Gabriel. — Non, c'est gentil, je travaille de bonne heure. J'y vais ! Bonne nuit. À demain ? Il lui sourit, un peu gêné. — Ok ! Heu, merci, vraiment, c'est cool. C'est sûr, demain ça t'embête pas ? Ça non ! Ça ne l'embête pas. Au contraire, Uzu ne demande que ça.
Il revient donc le lendemain, et le jour suivant également. Le vendredi soir, Gabriel les retrouve endormis sur son lit tous les deux. Il y a un biberon vide sur la table de chevet. Il les contemple un instant. Trois soirs de suite, il commence à s'habituer à la présence du garçon. Ils sont tellement paisibles.
— Ce mec est super mignon !
Il a depuis le début été séduit par les garçons, d'aussi loin qu'il s'en souvienne. Constamment gêné que des filles soient attirées par lui. À la puberté, il ne s'est pas trop posé de questions et dans le milieu goth qui est le sien cette réaction est assez répandue. L'ouverture d'esprit est-elle plus grande ? Ou bien le phénomène de mode a-t-il aidé ? Gabriel est-il juste une personne qui a eu la chance d'avoir une famille et des amis compréhensifs ? Avoir envie des hommes ne l'a en tout cas jamais torturé. Depuis combien de temps n'a-t-il pas eu de vraie relation ? Plus d'un an. Il y a bien eu deux ou trois tentatives, mais avec Yann dans le secteur, pas moyen de... Rien de sérieux, en tout cas. — Yann…
Il consulte une fois de plus son portable, aucun SMS n'y figure. — Et moi j'espère encore ? Ch'uis trop con ! Il reporte son attention sur ses deux dormeurs. — Il est plus d'une heure et demie, j'vais le laisser s'reposer. Et toi aussi, murmure-t-il en retirant délicatement Hugo des bras de Uzu. Le bébé n'ouvre pas un œil, Uzu, par contre, remue légèrement et prononce :
— Maman...
Sur le coup, Gabriel relève un sourcil amusé. Il répète « Maman » en rigolant tout en portant Hugo jusqu'à son lit. Puis, il s'inquiète tout à coup de la présence du bébé si petit au milieu de sa literie et réalise ce que le mot est susceptible de signifier de douloureux. L'image de ce petit être qui à l'instant dort tout seul le frappe.
Sa propre mère est morte, et la mère du petit aussi. Plus jamais lui ne prononcera « maman » et Hugo non plus. Une vague de douleur le submerge soudain, et les larmes se mettent une fois de plus à monter toutes seules. La main devant la bouche, réprimant un sanglot, il met une couverture sur les épaules de Uzu, éteint la lumière, pousse la porte, et s'en va s'asseoir sur le canapé. Là, la tête entre les mains le chagrin l'envahit et rien n'arrêtera ce torrent de tristesse.
Le lendemain matin, à six heures trente, Hugo se met à hurler. Normal, il a faim ! Uzu bondit en bas du lit, déboussolé, affolé. Où est-il ? Où est l'enfant ? Le jour est à peine levé derrière les rideaux. La porte s'ouvre et il se surprend à reluquer un Gabriel, torse nu en boxer, entrant dans la chambre, un biberon à la main. — Chuuuut ! T'as réveillé Uuuzzzuu ! Il se tourne pour s'adresser à son invité imprévu. — Désolé, j'l'ai entendu gigoter, j'me suis dépêché, pas encore assez j'crois. R'couche-toi, il est encore tôt ! C'est une grande première, il a fait sa nuit ! lance-t-il, tout heureux. Il prend le bébé, l'enroule dans une couverture, et se dirige vers la sortie. Uzu est alors complètement sous le charme. — Tu m'as laissé dormir ? Il est quelle heure ? balbutie-t-il. Gabriel n'a pas entendu la question. Il a déjà filé. Uzu est debout dans la chambre, seul, il s'assoit sur le lit et tente de réfléchir. Que s'est-il passé la veille ? Il a nourri le bébé, et puis ? Sur le canapé du salon, Gabriel achève de se réveiller lui aussi, en donnant le biberon à son neveu. L'esprit dans le brouillard, il étouffe un bâillement. Uzu s'approche silencieusement. — Vous vous êtes endormis tous les deux sur mon lit, hier soir. J'ai pas eu l'courage de t'secouer à c't'heure-là, envoie Gabriel, sans se retourner. Ce séduisant garçon, avec entre les mains ce si petit bébé, le tableau est touchant. Et, il est si peu habillé, une telle sensualité naturelle ! Uzu l'admire discrètement et s'en mord la lèvre. — Je vais rentrer, dit Uzu. Tu m'appelles quand tu as besoin de moi. Est-ce que tu as une idée de quand ça sera ? — Ben, si j'ai pas d'autres extra, j'devrais pas avoir b'soin d't'emmerder d'nouveau. J'ai encore que’ques jours pour trouver une nounou, et lundi l'infirmière machin r'vient bosser non ? J'irai la voir, t'inquièt'. Tiens, j'ai mis cinquante euros dans ta poche de veste, j'ai pas plus. Uzu a un nœud dans la gorge. Gabriel considère-t-il qu'il y a eu négligence ? Il est vrai qu'il s'est endormi avec le bébé.
— Pourtant, lui le fait bien. Cinquante euros, et voilà, il me vire sans autre forme de procès. N'a-t-il vraiment plus besoin de moi ? Uzu s'en va donc, triste, en colère contre lui-même, déçu et seul. Au moment de monter dans sa voiture, il réalise qu'il est parti sans se retourner. Trop tard pour les regrets. Peut-être ne le reverra-t-il jamais.
Gabriel, perdu dans ses pensées, change un bébé qui invariablement s'endort quand ses fesses sont à l'air et se laisse remuer dans tout les sens, telle une peluche molle. — C'est con, j'aurais bien discuté avec lui pour lui d'mander comment ça s'est passé hier soir, déclare-t-il à haute voix. Hein, dis ? Tu lui en as fait voir d'toutes les couleurs c'coup-ci ? C'est pour ça qu'il a décampé à toute vitesse ? fait-il en rhabillant Hugo dormant toujours à poings fermés. Ouais, tu t'en fous toi ? T'es bien là ? Hi, hi !
Il soulève le bras du nourrisson et le laisse retomber mollement.
— Ben dis donc, rien n'te réveille, toi ! Tu dors, j'pourrais faire n'import'quoi, tu dors. T'as confiance en moi, p'ti machin ? Tu d'vrais p't'être pas.
Gabriel se penche pour embrasser son neveu, le couche, se recueille un instant au-dessus du petit lit à barreaux, et va s'écrouler à son tour sur le sien. Là, le nez dans l'oreiller, il découvre une nouvelle senteur, un étourdissant parfum de fleur. Il scrute l'oreiller dans la pénombre. — Haaa ! Non ! Putain ! L'ange a laissé son odeur sur mon oreiller. Bordel y sent trop boooon ! Il y enfouit son visage et le sert contre lui. — C'est quoi cette odeur de fleur ? C'est quoi ? soupire-t-il. Il se rendort sur cette question. C'est sans doute ça qui suscitera son rêve. Il se trouve là, contre Uzu, et lui parcourt le cou de légers baisers, enivré par l'odeur de fleur de sa nuque.
Rentré chez lui, Uzu se sent las et désœuvré. Sa mère est déjà debout et déjeune dans la cuisine. Il lui lance juste un discret bonjour au passage, part s'enfermer dans sa chambre. Il tournera en rond tout le reste du week-end.
Bon bah, les trucs qui me gênaient dans le premier chapitre sont nettement moins présents ici. On a moins de descriptions catalogue sur les persos. Peut-être parce qu'on rentre plus dans l'action et que t'as considéré qu'on savait déjà ce qu'il y avait à savoir. Je veux pas dire qu'il n'y a plus rien à découvrir, mais les trucs de base, on commence à maitriser :P
Du coup, mon impression sur les persos est renforcée - tu les maitrises bien. Et tu perds pas de temps car voilà déjà l'amourette qui pointe le bout de son nez x)
Il reste bien un truc qui me gêne un peu quand même. C'est les changements de POV (point de vue). Tu as tendance à changer à tout va, sans aucun élément logique. On commence par exemple un paragraphe d'un POV, on le finit d'un autre. Gaffe à l'égarage de lecteur :))
Et effectivement, le décore est planté, pas besoin d'en rajouter :)
Nan je ne perds pas de temps, dans la vrai vie, les gens ne se tournent pas autour pendant des siècles avant de conclure, à moins d'un gros problème. Et là je pense qu'ils ont déjà suffisamment de problème pour ne pas avoir a rajouter un "je t'aime ! " "Moi non plus."
Bha écoute si c'est vraiment un soucis je retravaillerais peut-être ça quand tout mes chapitres seront corrigé (et terminés d'écrire surtout) mais encore une fois, je tien a ce qu'on passe quand même de l'un à l'autre aussi souvent que je le sent nécessaire.
Je trouve les scènes de Gabriel et son neveu très émouvante.
Par contre j'ai trouvé ce chapitre très très long. J'ai passé quelques passages pour pouvoir arriver à la fin.
J'ai l'impression que la simple amitié entre Gabriel et Uzu va aller au delà. Il y a de petits indices ici et là. Ce qui rend ton histoire un peu plus intéressante.
Long ? ha oui ? Pourtant tous mes chapitres font 5 pages.
Juste une impression ? haha!
"Uzu inspecte le décore autour de lui" => le décor
"...du mouvement de recule." => recul
"Bref, tu comprends quoi hein ? S'embrouille-t-il." => ...? s'embrouille-t-il. (pas de majuscule au début d'un inscise)
"Ils se retrouvent assis tout les deux sur le canapé" => tous les deux (le moyen mnémotechnique : tu peux dire : "toutes les deux")
"Surement que le souvenir si proche..." => sûrement
" Je suis étonnée que tu reprennes le retravaille aussi vite." => le travail, non ?
"Le service finit, il ira jusqu'à se terminer en cuisine." => La phrase est un peu bancale. Je te propose de l'organiser ainsi : "Le service fini en salle, son job se terminera en cuisine" Enfin, c'est toi qui voit, hein.
"- Oui, tout c'est bien passé, il dort" => s'est
"Il a depuis le début été séduit par les garçons, aussi loin qu'il s'en souvienne." => d'aussi loin
"cette réaction est assez répendu." => répandue
"Avoir envi des hommes ne l'a en tout cas jamais torturé."=> envie
"Il est qu'elle heure ? Balbutie-t-il." => ...quelle heure ? balbutie-t-il.
"- Vous vous êtes endormis tout les deux sur mon lit, hier soir" => tous les deux
"le couche, se recueil un instant au dessus du petit lit à barreaux" => ... se recueille...
"Rentré chez lui, Uzu se sent lasse et désœuvré" => ...se sent las...
Arfff ! Excuse moi, pour toutes ces fautes relevées, mais il me semblait que ça te serait utile. Y'en a eu d'autres, des toutes petites, mais j'ai pas tout noté. Je pense que pour le prochain chapitre, je ne relèverai pas tout, parce que ça parasite ma concentration sur l'intrigue et les rapports entre les deux personnages. J'avoue être un peu frustrée pour ça.
À un moment, il y a un paragraphe bancal quand Gabriel rentre du boulot et trouve Uzu et Hugo sans son lit en train de dormir. J'ai dû le relire plusieurs fois avant de comprendre ce qui se passait. Gabriel prend le bébé et le couche dans son berceau, c'est ça ? Ensuite, il se parle à lui-même, mais Uzu rêve ou murmure "maman"... Enfin, là, c'est assez confu. Je pourrais te faire une suggestion de mise en page pour éviter les confusions de manière générale, c'est d'utiliser l'italique pour ce qui est des pensées des personnages pour ne pas les assimiler à des dialogues ordinaires. Souvent on fait comme ça pour simplifier la lecture.
Cela dit, ce chapitre est intéressant parce qu'on découvre l'intimité de Gabriel et la vie qu'il mène avec le bébé. Pas cool, d'ailleurs. Quel capharnaüm, mon dieu ! Ta description de l'appartement est super bien. On imagine tout à fait l'ambiance. Malgré les circonstances, les deux semblent trouver un intérêt chez l'autre. Les descriptions que chacun fait sur l'autre ne laisse aucune ambiguité sur ça. C'est clair comme de l'eau de roche ! C'est la grande inconnue pour tous les deux alors à quand les aveux ?! loool !
Bon, même si la relation entre les deux semble téléphonée, la situation n'en est pas moins atypique et c'est ce qui donne l'intérêt à l'histoire.
Allez, je pense que demain, je continue ma lecture.
Biz Vef'
Le paragraphe bancal, je vais aller le voir, en fait c'est ce que je fais de mettre les passages où mes persos pensent en italique, normalement, mais quand je suis arrivé sur PA, j'ai eu un peu de mal avec la mise en page et en forme. Je savais pas trop comment faire à vrai dire et la façon dont je collais mon texte dedans me retirait toute ma mise en page et en forme.
Ça me mettait des sauts de lignes là ou y'en a pas et également les trucs en gras et en italique n'apparaissait plus. Faudrait que je réédite, les derniers textes que j'ai publié comporte les passage en italique). Les tirais pour les dialogues ne sont pas les mêmes encore aujourd'hui, mais je me suis dit que ça n'était pas très grave, j'utilise un caractère spécial pour ça mais il ne figure pas sur le site.
La relation entre les deux téléphonée ? Oui, je l'ai voulu évidente, j'en avais un peu marre de lire des trucs où les personnages se tournent autour pendant 300 pages. Dans la réalité ça ne se passe pas comme ça, on se voit, on se plait, on se drague, on couche, on se met ensemble et point à la ligne.
Après le roman ce n'est pas : Gabriel et Uzu tombent amoureux, même si leur couple est une base première pour l'histoire. L'histoire c'est avant tout des personnages, leur vie amoureuse certes mais aussi leur vie sociale et leur groupe.
Ten'shi c'est avant tout un groupe de zicos qui veut devenir célèbre même si pour le moment ce que j'ai posté sur PA n'en parle pas encore beaucoup. Le but n'est pas l'histoire d'amour, disons que ça en fait fortement partie, surtout au départ, d'ailleurs les relations sexuelles au début y'en a pas mal mais ça se calme par la suite (idem, dans la vraie vie, au début d'une relation, c'est souvent chaud, puis après on entre dans la routine un peu.) J'ai souhaité faire assez proche de la réalité. (Même si c'est assez nian nian et mélo-drame, désolée d'ailleurs pour ça d'avance ^^")
Pour ce qui est du "je t'aime moi non plus." Il y aura d'autres personnages :p Et puis même si la relation ente les deux protagonistes est évidente, elle ne sera quand même pas si facile (sans ça y'aurait pu d'histoire non plus ^^)