Chapitre 1 : Les Masqués - Sangel

Notes de l’auteur : Dans le précédent chapitre, Livana assiste aux fiançailles de sa tante la reine Sarvinie avec Delmeron. La cérémonie est interrompue par un attentat de grande ampleur, mené par des Masqués.
Très content de vous faire découvrir (ou retrouver) cette chère Sangel. Bonne lecture (=
Réécrit le 11/09

Trente-deux ans après la chute du faucon, Voie de la Poussière

Sangel

— A-t-on retrouvé le prince Arelic ?

— Non, répondis-je d’une voix calme, il est mort.

Le vieux soldat me jeta un regard perplexe qui s’effaça presque aussitôt.

— Le général Kelas en a-t-il fini avec ce chien de Neiah-Tonï ?

— Oui, les Maitir sont en déroute, il est rentré chez lui, dans le sud. Sarvinie est montée sur le trône, la paix est rétablie.

Tout en répondant, je glissai mon chiffon mouillé le long de la peau ridée de Torag. Ses épaules se détendirent sous l’effet de l’eau chaude et il poussa un soupir de satisfaction. J’effaçai une à une les taches de saleté à l’arrière de son cou par le biais de petits mouvements circulaires. Ensuite, vinrent ses cheveux et son visage. Lorsque j’effleurai la longue cicatrice qui descendait en dessous de son menton, son corps se crispa, comme si cette blessure vieille de cinq ans demeurait ouverte.

— Tout va bien, murmurai-je de ma voix la plus douce. Vous êtes guéri.

— Quand pourrai-je à nouveau combattre ces chiens de Maitir ? me demanda-t-il d’une voix dure.

— La guerre est finie. Les Maitir ont été vaincus.

Lorsqu’il entendit ces mots, son menton retomba. J’étais fascinée par l’intensité de cette émotion pourtant répétée tant de fois.

— J’ignore ce que je vais faire maintenant, soupira-t-il. Le prince Arelic a-t-il été retrouvé ?

— Non, répétai-je, il est mort.

Je me baissai et passai le seul bras de Torag au-dessus de mes épaules pour le sortir de son bain. L’effort me fit grimacer, l’ancien soldat prenait de plus en plus de poids. Après l’avoir aidé à s’asseoir sur un tabouret, je passai un grand drap sur toute sa peau, des pieds au visage, puis l’aidai à revêtir sa tunique. Comprenant que notre temps ensemble touchait à sa fin, il s’agrippa à mes vêtements, le visage inondé de larmes. Sa panique ressemblait à celle d’un jeune enfant abandonné par ses parents.

— Où est le prince Arelic ? me cria-t-il d’une voix cassée. Laissez-moi retourner au combat !

— Il est mort, la guerre est finie.

J’essayai de me dégager à gestes lents mais malgré ses années d’invalidité, Torag avait gardé une poigne solide et je dus me résoudre à attendre du secours. Attirés par les cris, deux jeunes soignants ne tardèrent pas à accourir pour me dégager.

En voyant la lourde silhouette de Torag s’éloigner, je me demandai ce qui me poussait à m’obstiner : chacune des séances de bain s’achevait ainsi, après avoir répété d’innombrables fois les mêmes réponses. J’aurais pu à la place aller danser sur la place du village, jouer avec d’autres adolescents.  Cependant, je tenais trop à ces moments d’intimité pour les abandonner. Ils étaient les seuls où Torag sortait de son mutisme, laissant apercevoir par bribes la personnalité de l’homme qu’il avait été autrefois. J’aimais le moment où ses épaules retombaient, où son corps se détendait pour se laisser guider par mes gestes.

Une fois seule, je m’effondrai plus que je ne m’assis sur le tabouret, le visage entre mes genoux. Je profitai avec délectation de la chaleur des flammes de la cheminée dans mon dos. Cette journée, commencée à l’aube, était passée à une vitesse folle et me laissait exténuée. Je demeurai plusieurs minutes dans un état de demi-conscience, seulement concentrée sur ma respiration et le craquement des braises.

Lorsque je trouvai enfin le courage de me remettre debout, je m’aperçus que la nuit était tombée. Si Maman Sentia apprenait que j’avais travaillé si longtemps, je savais qu’elle refuserait de me laisser revenir à Guérison pour quelques jours. Je ne comprenais pas pourquoi elle m’interdisait ces journées sans fin qu’elle-même s’infligeait sans relâche. Les bras manquaient tant. Je soulevai la bassine et éteignis les dernières flammèches de la cheminée dans un grand nuage de fumée. Une quinte de toux me prit tandis que la pièce plongeait dans l’obscurité.

 

Incapable de trouver le sommeil malgré mon épuisement, j’avais fini par me lever en voyant poindre les premiers rayons de soleil derrière mes volets. J’avais quitté la maison silencieuse pour marcher vers le lac de Toreon. Autour de moi, le ciel s’éclairait et, avec le jour, la vie reprenait son cours. Quelques lapins galopaient dans la plaine, guettés par de larges rapaces. Un vent frais secouait l’herbe et les buissons, me faisant regretter de ne pas avoir pris de manteau.

Après avoir marché une vingtaine de minutes, je parvins devant le large cours d’eau où Maman Lésie avait été immergée, trois mois plus tôt. Les nénuphars avaient fleuri, une famille de canards nageait sur l’onde illuminée par l’aube. C’était beau. Je m’étonnai de voir un homme à genoux sur la rive d’en face. C’était la première fois que je croisais quelqu’un à cette heure-là. De grande taille, il avait de longs cheveux noirs en chignon et le haut du visage caché par un joli masque argenté, orné de plumes grises et blanches. Plusieurs voyageurs passés à Guérison avaient parlé de l’émergence du mouvement masqué mais j’en voyais un pour la toute première fois.

L’inconnu était habillé d’un épais manteau de lin et portait deux gants d’un rouge éclatant. Ces ornements semblaient trahir des origines nobles ou bourgeoises. Cependant, il en passait trop rarement à Guérison pour que je puisse en être sûre. Il se tenait juste au pied du Gardien, l’immense squelette censé protéger ce lieu sacré. Le masqué n’éprouvait aucune peur alors que la plus petite côte de l’ancien prédateur faisait le double de sa taille. Quant à moi, je fus aussi intimidée qu’à l’accoutumée par la largeur de ses os. De son vivant, ce monstre devait faire la taille d’une maison. Simplement l’imaginer devant moi me donnait des frissons.

Je cessai d’observer l’étranger pour aller m’agenouiller sur le rivage. Les souvenirs de la cérémonie ne tardèrent guère à me revenir. Le corps de Maman Lésie, tout blanc et froid qui glissait doucement vers les profondeurs. Le visage fermé de Maman Sentia, les poings serrés contre ses hanches. Le chant de la prêtresse, les pleurs d’anciens et d’actuels hôtes de Guérison qu’elle avait soignés. Mes propres larmes, intarissables, qui servaient plus à masquer ma colère qu’à libérer mon chagrin.

Après toutes ces semaines, je ne comprenais toujours pas. Pourquoi la fièvre l’avait-t-elle frappée pendant le printemps ? Comment les dieux avaient-ils pu décider de prendre si tôt cette vie dévouée aux autres ? Pourquoi avais-je perdu ma deuxième Maman ?

Je venais de la dépasser en taille quand elle était tombée malade. Pendant deux semaines, Maman Lésie n’avait pas quitté son lit, ne cessant de frissonner malgré les couvertures et coussins que nous avions accumulés. Elle était morte en pleine nuit, le visage déformé par la souffrance. Elle avait dû rassembler toutes ses forces pour me dire une dernière fois : je t’aime. Ma réponse avait été étouffée par les sanglots. J’avais été incapable de me montrer aussi courageuse que Maman Sentia. Jusqu’aux dernières secondes, elle était restée souriante, rassurant sa compagne avant le grand passage.

Je n’avais même pas trouvé la force de lui demander une dernière fois quelles étaient mes origines. Si elle était ma mère biologique, qui était mon père. Et si j’étais une orpheline, pourquoi m’avoir traitée comme leur fille alors qu’il y avait tant d’autres enfants abandonnés. La vérité ne viendrait peut-être jamais. À chaque fois que j’avais demandé à Maman Lésie, elle semblait hésiter à me répondre. Quant à Maman Sentia, elle me disait que ça n’avait aucune importance. J’étais leur fille, elles m’aimaient et rien d’autre ne comptait.

J’en voulais à Maman Lésie d’être partie car, sans elle, la vie n’avait pas la même saveur. Aller au marché du village sans elle, ne plus avoir d’histoire le soir, devoir se réveiller seule, manger le matin face à une chaise vide : malgré les semaines, son absence me pesait toujours autant. D’autant que Maman Sentia faisait son deuil en se réfugiant dans le travail et je la voyais de moins en moins.

— Bonjour, jeune fille, me héla une voix de ténor.

Je me retournai en sursaut, essuyant mes larmes en catastrophe. Le masqué avait fait le tour du lac pour arriver jusqu’à moi. L’air rêveur, il me lançait un mince sourire.

— Bonjour, quel est votre nom ?

— Je préfère le garder pour moi, répondit-il d’une voix espiègle. Tu travailles à Guérison ?

— Oui.

— C’est un beau métier. Continue de le faire autant que tu le pourras. Notre pays a besoin de ceux qui soignent.

Je ne savais que répondre et nous demeurâmes quelques instants silencieux. Lui semblait vouloir parler car il relança la conversation :

— Je suis désolé que tu doives venir ici si jeune.

— Vous y êtes pour rien.

Ma réponse l’amusa.

— Ma fille te ressemblait un peu, dit-il. Elle avait un sacré caractère… Quand elle a décidé de partir en mer, personne n’a pu l’en dissuader. Elle voulait découvrir l’océan à l’est du continent, des terres inconnues. Ça la fascinait.

L’étranger avait besoin de partager un peu du poids de son deuil. Je l’écoutai attentivement en soutenant son regard, comme me l’avait appris Maman Sentia.

— On s’était fâchés quand elle est partie pour de bon, je ne lui ai même pas dit au revoir. Elle n’est jamais revenue. Mon fils et ma femme m’en ont voulu de ne pas avoir fait plus pour la retenir. On s’est disputés et j’ai fini par partir de Twelzyn, pour vivre comme un vagabond sur les voies du sud.

— Vous viviez à Twelzyn ? m’extasiai-je.

Seules des personnes fortunées pouvaient acheter une demeure dans la luxueuse capitale. Pour pouvoir y entrer, en tant qu’étranger, il fallait louer une escorte pour la durée de son jour. Il n’y avait qu’au cours des grandes fêtes que le peuple pouvait entrer librement dans la cité. Je rêvais un jour de pouvoir contempler ses célèbres merveilles mais je savais combien cet espoir était illusoire.

 — Oui, je me suis installé là-bas après mon mariage. Je suis content d’être parti mais mes enfants me manquent.

— Et votre femme ?

— Elle a sombré dans la folie depuis longtemps. Nous ne nous sommes jamais aimés.

— Alors pourquoi vous l’avez épousée ?

— Un mariage arrangé. Enfin, ça ne doit pas beaucoup t’intéresser mes vieilles histoires. Je suis à cheval, tu veux que je te ramène ?

J’acquiesçai, heureuse d’éviter le chemin du retour. D’autant que je commençais à avoir un léger mal de tête, sans doute dû à la fatigue. L’étranger me conduisit jusqu’à son cheval, attaché de l’autre côté du lac. Deux grosses sacoches étaient accrochées à son flanc, d’où s’échappaient des senteurs familières : de la menthe et de la lavande. Seuls des guérisseurs transportaient ce genre de plantes avec eux.

— Vous êtes aussi guérisseur.

— En effet, répondit-il, amusé de ma sagacité. Allez, monte.

Je me hissai sur la selle avec curiosité. C’était la première fois que je grimpais sur un cheval aussi grand. Le masqué se mit derrière moi et donna un coup de talon sur le flanc de sa monture, qui rejoignit le sentier en quelques enjambées. Il reproduisit ce geste pour la lancer au galop. Le cheval fila au milieu de la plaine, obéissant à la seconde au moindre ordre gestuel de son cavalier. Malgré mon ignorance en matière d’équitation, cela me confirma que le masqué avait des origines nobles. Seules ces familles pouvaient éduquer leurs enfants aux arts équins dès le plus jeune âge.

La vitesse me fit oublier mes craintes et douleurs. Le cœur battant à toute allure, je m’abandonnai au frisson du galop. Le soleil avait achevé de se hisser dans le ciel, l’atmosphère se réchauffait. Le relais du matin allait bientôt avoir lieu à Guérison. Maman Sentia devait déjà être partie travailler, pour s’assurer que la nuit s’était bien passée.

Tout à coup, j’aperçus la silhouette de Guérison à quelques centaines de mètres. Choquée d’avoir parcouru si vite la distance, je réagis à peine quand le masqué tira sur ses rênes. Il descendit et m’offrit son bras une deuxième fois. Lorsque mes pieds touchèrent la terre mouillée, j’étais encore sonnée. J’eus cependant l’esprit de le gratifier d’un simple :

— Merci.

— C’est moi qui te remercie, ça m’a fait du bien de te parler. Une chose seulement.

— Oui ?

— Ne raconte pas que je portais un masque. Cela pourrait me valoir des ennuis. Au revoir, petite !

Le grand homme remonta en selle et partit après un dernier signe de main. Après qu’il eut disparu de mon champ de vision, je me retournai et commençai à courir vers Guérison. Je ne savais que penser de cette rencontre étrange, des confidences du masqué. Ses dernières paroles m’intriguaient : qu’avait-il à craindre dans cette région si calme ? Se pouvait-il qu’il soit recherché par la milice ? Je ne le saurais sans doute jamais.

En arrivant à la porte de l’hospice, j’eus l’heureuse surprise de voir Karnol. Mon ami d’enfance faisait les cent pas, chargé d’un gros sac de victuailles. Nous ne nous étions plus vus depuis des semaines et je criai de joie. Quand il m’aperçut à son tour, un sourire hilare vint éclairer son visage. Il m’attendait. Après une étreinte cordiale, je m’exclamai :

— Je suis si contente que tu sois là !

— Il y avait plus personne à la maison, alors je suis venu faire un tour.

Ruspen et Bodnac, les parents de Karnol, étaient tous deux employés par la Couronne, ce qui leur valait de nombreux déplacements à travers le pays ou à l’étranger. Quand il était plus jeune, il avait plusieurs fois logé à Guérison et nous étions devenus amis.

— T’as un bleu sur le front, remarquai-je.

— Ouais, ma nouvelle chevalière n’y va pas de main morte. Dès qu’elle a une épée à la main, ça devient une vraie malade. Je suis content d’avoir quelques jours de repos.

— Je vois que t’as pris à manger.

— Belle observation, chère amie, se moqua-t-il d’un ton grandiloquent. Je me disais que nous pourrions partager ces quelques victuailles en haut de la colline.

Je levai les yeux au ciel, aussi agacée qu’amusée par sa réponse puis le gratifiai d’un ironique :

— Merveilleuse idée.

 

Je laissai le cœur moelleux du pain tiède fondre de longues secondes sous ma langue, profitant autant que possible de son goût délicieux. Mes paupières se fermèrent quand j’avalai la dernière bouchée et j’essayai de la sentir descendre vers mon estomac. Le vent me caressait le visage, les rayons du soleil de cette fin d’après-midi me réchauffaient la peau. J’étais avec mon meilleur ami. J’aurais dû me sentir bien.

Cependant, mon mal de tête du matin persistait et mon ventre ballonnait. Je n’avais jamais ressenti une pareille sensation et me promis de dormir davantage lors des nuits à venir.

— La Sangel est un animal gourmand, se moqua une voix familière, aussi appelé goinfre, qui entre dans une période d’hibernation chaque jour peu après midi.

En ouvrant les yeux, je découvris Karnol agenouillé à mon chevet. Un instant plus tôt, il ronflait en digérant son repas, allongé dans la pente de la colline. À présent, les genoux dans l’herbe, sa chevelure brune resplendissant de soleil, il arborait un sourire hilare en achevant les dernières tranches de lard séché. Un peu plus loin, seuls quelques morceaux de croûte témoignaient de la présence des larges miches achetées quelques heures plus tôt. Nous nous connaissions depuis des années mais son appétit vorace m’étonnait toujours.

— T’es pas le mieux placé pour dire ça, répliquai-je.

— Au contraire, se moqua-t-il d’une voix grandiloquente, je jouis actuellement d’un point de vue unique sur la bête. Je suis venu jusqu’au sommet de la colline où elle trouve refuge. Approchez, braves gens ! Admirez ces bras fins, ce poil brun et ces yeux verts qui ressemblent à des diamants, nous avons affaire à un spécimen unique.

— Imbécile !

— Ma chère c’est trop d’honneur, vos insultes suffisent à mon bonheur.

Je levai les yeux au ciel.

— Tais-toi un peu.

Je m’étonnais de la virulence de mon ton. Mon ami d’enfance était la seule personne avec qui je me montrais aussi sèche. Karnol se délectait de mes moqueries et haussements d’épaules dédaigneux, ses plaisanteries visant autant à me faire rire qu’à m’agacer. Ce jour-là, il se montrait plus entreprenant que jamais, comme s’il voulait rattraper le temps qui s’était écoulé depuis notre dernière rencontre. Depuis ses quinze ans, mon ami servait comme écuyer à Twelzyn et ne pouvait plus me rendre visite qu’à de rares occasions.

Après son départ pour la capitale, j’avais eu peur que nos années d’écart se révèlent, que nos origines et destins différents se ressentent. Karnol avait grandi lors des derniers mois, il laissait dorénavant pousser ses mèches brunes et arborait une mince moustache. Heureusement, sa personnalité n’avait point été corrompue par les fastes de Twelzyn : je retrouvais à chaque fois sa bonhomie si rafraîchissante et son humour à la qualité variable. Il donnait raison à Maman Sentia qui m’avait rassuré quelques mois plus tôt en m’affirmant que les âmes véritablement pures ne pouvaient être perverties. Ces mots m’avaient fait comprendre la chance de posséder un Karnol dans ma vie.

— Sais-tu ce que fait un serpent dans un escalier ? me demanda-t-il brusquement.

Je secouai la tête en avalant ma dernière bouchée de pain.

— Bah il rampe, s’exclama Karnol en accompagnant sa réponse d’un mime exagéré.

— J’ai jamais entendu une plaisanterie aussi mauvaise, piquai-je.

— Ma chère Sangel, c’est parce que je m’efforce de toujours repousser mes limites. J’ai rencontré un très grand troubadour à Twelzyn et je l’imite. T’as vu, fanfaronna-t-il, j’ai fait une rime !

— Dis-moi, t’as rien de plus drôle ? lui demandai-je.

— Moi, t’as rien de plus drôle, répéta-t-il en riant aux éclats.

Je détournai le visage pour cacher mon sourire. Si ces plaisanteries avaient peu d’effet sur moi, je peinais à résister à ses grimaces et son rire contagieux. Un splendide panorama de forêts, villages et champs s’étendait devant moi. Quelques silhouettes humaines parcouraient les chemins, à cette distance, elles ressemblaient à des fourmis.

— Si tu veux, j’ai un tour de magie, me proposa Karnol, qui se remettait tout doucement de sa plaisanterie précédente.

— Fais voir.

— Viens t’asseoir ici. Bon, regarde, j’ai trois pièces d’argent. Je les pose dans ta main et…

Soudain, le ballonnement dans mon ventre reprit, devenant insupportable. Je me levai brusquement en lâchant les pièces.

— Attends, je reviens.

— Sange’, ça va ?

Sans répondre, je courus jusqu’aux arbres les plus proches et m’assis derrière l’un d’eux. En relevant ma robe grise, je découvris plusieurs taches de sang. Maman Sentia m’avait prévenue quelques mois plus tôt que cela ne tarderait pas à arriver.

J’étais en train de devenir une femme.

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Cléooo
Posté le 23/04/2025
Coucou Edouard !

Ce chapitre est plus doux que le précédent, je retrouve une time-line plus claire et c'est plus facile à suivre, plus fluide (même si beaucoup de personnages sont cité, ils arrivent petit à petit, on a le temps d'enregistrer tout le monde). Ceci dit, je reviens sur ma remarque au chapitre précédent : ici tu indiques "Sarvinie est montée sur le trône, la paix est rétablie." -> Bon, il n'y a pas de temporalité à cette remarque, d'autant qu'elle parle à un homme qui visiblement perd le fil, mais du coup quid des siècles de paix cités au chapitre précédent, alors que Sarvinie est déjà monté sur le trône ?

Sinon, pour ce chapitre, le cadre est bien posé, on comprend que Sangel travaille comme guérisseuse dans un village qui accueille notamment les vétérans de la guerre précédente. Sa rencontre avec le mystérieux masqué est assez surprenante. Lui, en tout cas, l'est. La raison pour laquelle il vient s'adresser à elle m'échappe un peu, surtout s'il ne veut pas être "vu" par ceux qui vivent au village. L'échange est également un peu obscur, mais c'est un avis très personnel, je me demande si c'est normal de venir raconter sa vie comme ça à une jeune fille qu'on croise au hasard.

La rencontre avec Karnol est douce, j'aime beaucoup leur relation. Très mignon et crédible, c'était agréable à lire.

Juste une remarque ici :

"L’air rêveur, il me lançait un mince sourire." -> le masque ne couvre pas tout le visage ?

À bientôt :)
Edouard PArle
Posté le 24/04/2025
Coucou Cleooo !
Top ! Le pdv de Sangel aide pas mal à alléger l'histoire, vu qu'il sort de Twelzyn et de ses intrigues (du moins pour l'instant), cool si ça permet de respirer après un chapitre plus lourd.
La formulation induit en erreur. Amarina a une politique de paix depuis des siècles mais il y a bien eu des périodes belliqueuses.
Pour la rencontre avec le masqué, je préfère ne pas tout te dire. Mais il y a peut-être moyen de mieux amener leur échange, je vais y réfléchir.
Top, j'adore Karnol aussi (=
"le masque ne couvre pas tout le visage ?" Seulement le haut, un peu à la vénitienne. Je ne l'ai pas précisé dans le 1 ? Je vais relire.
Merci de ton commentaire !!
Hâte de lire tes prochains retours (=
Cléooo
Posté le 25/04/2025
Ah j'ai pu le manquer, des fois mon cerveau décide que c'est autrement que ce qui est écrit xD
Artichaut
Posté le 21/02/2024
Hello Edouard,

J'ai trouvé ce chapitre plus simple à appréhender que le précédent. On a certes un nouveau personnage mais on a le temps d'apprendre à le connaître, plus posément. Du coup, tout se lit avec fluidité.

J'ai beaucoup aimé le rapport de Sangel avec ses mères et son affection pour le client (sénile?). L'étranger masqué est un homme mystérieux, je n'ai pas trop compris ce qu'il faisait là précisément. Autant Sangel vient se recueillir sur la tombe flottante de sa mère, mais lui ?
Le pote est un peu bêta. Ces blagues paraissent tout droit tirées d'emballages Carambar haha. J'ai trouvé un poil frustrant qu'il n'y ait pas des références à la mythologie de ton univers. Le serpent, l'escalier, le comique de répétition, tout ça fait très "terrien".
Une idée comme ça : Qu'est-ce que dit un Maitir à un archer indécis ? "Mais tire" Hahaha désolé j'ai pas pu m'empêcher.^^

Quelques notes :
- « de la chaleur des flammes de la cheminée dans mon dos » j’ai trouvé l’enchaînement de "de" un peu lourd.
- « Les bras manquaient tant. » J’aurais mis "la main d’œuvre".
- « sans elle, la vie n’avait pas la même saveur. Aller au marché du village sans elle » Répétition de "sans elle". Je ne sais pas si c'est volontaire.
- « aux arts équins », je me demande si dans le contexte de ta phrase, le terme "équestre" ne conviendrait pas mieux.

Hâte de découvrir la suite.
À bientôt
Artichaut
Edouard PArle
Posté le 21/03/2024
Coucou Artichaut !
Yes, Sangel est à priori plus facile d'accès, avec une introduction plus douce. J'espère que tu apprécieras ce personnage (=
Oh, j'adore ta proposition ! Pour te dire la vérité, je suis pas très bon pour les blagues à l'écrit^^ Mais c'est vrai qu'utiliser l'univers est une super idée (= D'ailleurs je l'ai fait un peu plus loin dans le roman, je crois que tu apprécieras ahah
Merci de ton commentaire et des petites notes (=
A bientôt !
Dzêtagon
Posté le 31/12/2023
Bonjour :)

Troisième personnage, troisième point de vue ! Et en regardant la liste des chapitres, je constate qu’il en sera de même pour le reste du récit. Intéressant d’avoir le point de vue de plusieurs personnages :). Je me demande s’ils se rejoindront, partiellement ou totalement, à un moment donné.

« Dans le précédent chapitre, Livana assiste aux fiançailles de sa tante la reine Sarvinie avec Delmeron. »
→ j’avais compris qu’il s’agissait de sa belle-mère ?

« — Oui, les Maitir sont en déroute, il est rentré chez lui, dans le sud. Sarvinie est montée sur le trône, la paix est rétablie. »
→ Ah, alors si je comprends bien, après s’être allié avec les Maitir pour combattre les Varlario, les Amarins se sont retournés contre les Maitir afin d’asseoir leur suprématie ?

« J’aimais le moment où ses épaules retombaient, où son corps se détendait pour se laisser guider par mes gestes. »
→ J’aime beaucoup la personnalité de ce nouveau personnage. Sangel a l’air très altruiste, portée par un fervent désir de s’occuper des autres, notamment ceux amoindris par les aléas de la vie. Et cette patience… il en faut, du mental, pour répéter inlassablement les mêmes choses à quelqu’un qui n’a plus toute sa tête. Pour supporter la maladie chez les autres. Et c’est tout aussi important, voire plus, qu’être un bon militaire.

« Je ne comprenais pas pourquoi elle m’interdisait ces journées sans fin qu’elle-même s’infligeait sans relâche. »
→ Ah, ça c’est un truc d’adulte et de parent ^^

« Après avoir marché une vingtaine de minutes, je parvins devant le large cours d’eau où Maman Lésie avait été immergée, trois mois plus tôt. »
→ Petit pinaillage, un cours d’eau, ça coule, ça se déplace, ce qui n’est pas le cas d’un lac ^^. On dirait plutôt « étendue d’eau ».

« De son vivant, ce monstre devait faire la taille d’une maison. Simplement l’imaginer devant moi me donnait des frissons. »
→ J’aime beaucoup la description du lac et de son Gardien ^^ quel genre de prédateur était-ce ?

« Pourquoi avais-je perdu ma deuxième Maman ? »
→ Intéressant, le fait d’introduire une famille qui semble plus atypique que les autres. J’en déduis donc que les couples de même sexe ne sont pas dérangeant dans ce monde ? C’est chouette d’amener de la diversité en tout cas :)

« Je n’avais même pas trouvé la force de lui demander une dernière fois quelles étaient mes origines. Si elle était ma mère biologique, qui était mon père. Et si j’étais une orpheline, pourquoi m’avoir traitée comme leur fille alors qu’il y avait tant d’autres enfants abandonnés. »
→ J’aurais mis un point d’interrogation après chaque question, mais c’est une question de préférence ^^

« L’étranger avait besoin de partager un peu du poids de son deuil. Je l’écoutai attentivement en soutenant son regard, comme me l’avait appris Maman Sentia. »
→ On sent déjà bien le professionnalisme de la guérisseuse chez Sangel ^^

« Pour pouvoir y entrer, en tant qu’étranger, il fallait louer une escorte pour la durée de son jour. »
→ Je n’ai pas bien compris cette phrase. Les étrangers doivent être escortés, à leurs frais, pendant qu’ils visitent la ville ? Pour éviter qu’ils causent des remous ?

« — Ne raconte pas que je portais un masque. Cela pourrait me valoir des ennuis. Au revoir, petite ! »
→ S’il ne veut pas qu’elle parle du masque, pourquoi l’avoir gardé tout en lui parlant ? Quand bien même Sangel a l’air gentille et agréable, on ne sait jamais vraiment quelles seront les réactions des gens.

« Ruspen et Bodnac, les parents de Karnol, étaient tous deux employés par la Couronne »
→ Je me demande ce qu’est la Couronne ^^ leur gouvernement ?

« — Ouais, ma nouvelle chevalière n’y va pas de main morte. Dès qu’elle a une épée à la main, ça devient une vraie malade. Je suis content d’avoir quelques jours de repos. »
→ Hm… Karnol serait donc l’écuyer d’Ame, la fameuse chevalière amie de Livana ? L’escrime, ça a l’air de passer dans les gènes ^^

« Cependant, mon mal de tête du matin persistait et mon ventre ballonnait. »
→ Peut-être le mentionner quand elle se lève ? Quand on a mal dormi on a souvent mal à la tête.

« — La Sangel est un animal gourmand, se moqua une voix familière, aussi appelé goinfre, qui entre dans une période d’hibernation chaque jour peu après midi. »
→ Ahah j’adore !

« Ces mots m’avaient fait comprendre la chance de posséder un Karnol dans ma vie. »
→ Leur relation est tellement mignonne, ça réchauffe le cœur entre tout ces malheurs.

« J’étais en train de devenir une femme. »
→ Aaaah, je compatis ma pauvre Sangel ! Les joies des désagréments féminins.

On a ici un point de vue assez différent ce qu’on a vécu dans les chapitres précédents. La guerre et les batailles sont loin, on se retrouve un peu perdu en rase campagne dans un village de guérisseurs. D’ailleurs, on n’a pas beaucoup de descriptions du village, peut-être plus tard ? Quoi qu’il en soit, Sangel a l’air charmante :) et sa relation avec Karnol fait du bien.
Je me demande si quelqu’un va venir enquêter sur ce mystérieux masqué. A moins qu’il ne revienne et que Sangel ne lui vienne en aide ? On verra ce que leur réserve le destin ^^

A bientôt :)
Edouard PArle
Posté le 06/01/2024
Coucou Dzet !
J'adore avoir plusieurs pdvs, j'en ai d'ailleurs parfois abusé xD (une dizaine dans la précédente version), je trouve ça hyper riche et oui, j'essaye de les croiser de temps à autre...
Oui, Sarvinie est sa belle-mère, bien vu.
Content que tu accroches bien avec le perso de Sangel, la description du Gardien etc... C'est effectivement un chapitre assez différent, le pdv de Sangel s'écarte beaucoup des autres.
"Intéressant, le fait d’introduire une famille qui semble plus atypique que les autres. J’en déduis donc que les couples de même sexe ne sont pas dérangeant dans ce monde ? C’est chouette d’amener de la diversité en tout cas :)" Non, j'aime plutôt bien l'idée que c'est toléré même si on est dans un monde médiéval, je trouve que c'est parfois dommage de systématiquement répéter les maux de notre monde dans ceux qu'on imagine. Après, ça reste un point de détail, pas forcément important pour l'intrigue.
"Hm… Karnol serait donc l’écuyer d’Ame, la fameuse chevalière amie de Livana ? L’escrime, ça a l’air de passer dans les gènes ^^" Hypothèse très intéressante, tu vas assez vite avoir la réponse !
Content de voir que Karnol passe bien pour toi, c'est un des rares personnages à faire de l'humour, tant mieux si ça fait effet (=
Merci de ton commentaire !
Sebours
Posté le 04/12/2023
Bonjour Edouard.

Pour moi, ce chapitre présente les même qualités et défauts que le précédent. Il est fluide, cohérent et donne envie de lire la suite mais on retrouve un nouveau narrateur à la première personne dont on ignore tout. Sans la note de l'auteur, je n'aurais pas su qu'on changeait de point de vue. En fait, il suffit de trois fois rien pour corriger ça.
" — Dis-moi, Sangel, a-t-on retrouvé le prince Arelic ?

— Non, répondis-je d’une voix calme, il est mort.

Le vieux soldat me jeta un regard perplexe qui s’effaça presque aussitôt. Inlassablement, je répondait les mêmes réponses aux mêmes questions parce tel était mon devoir de guérisseuse..."

En rajoutant deux bouts de phrase en début de chapitre, tu facilites la compréhension du lecteur. Parce qu'après, tout est clair. On a à faire à une jeune guérisseuse avec un prétendant. Je pense que l'histoire du cavalier masqué va provoquer quelque chose par la suite. D'ailleurs, petite remarque, il me semble qu'on ne pousse son cheval au galop que pour de bonnes raisons (retard à rattraper, fuite, poursuite, message à porter au plus vite...) sinon, on ménage sa monture. Donc Sangel devrait s'interroger sur le galop du cavalier. Peut-être est-ce pour l'impressionner.

Il y a des noms qui reviennent et que je commence à intégrer comme la cité de Twelzyn. Moi, j'ai toujours du mal avec les noms quand je lis. Il me faut un bon moment pour assembler le puzzle.

A demain pour le chapitre suivant!
Edouard PArle
Posté le 15/12/2023
Coucou Sebours !
Encore une fois, le nom du narrateur est indiqué avant le premier paragraphe, je réfléchirai à un moyen de clarifier ça si cela perturbe d'autres lecteurs.
Tant mieux si les pièces s'assemblent, je pense que c'est normal de ne pas avoir tous les noms dans ces premiers chapitres. J'espère simplement que ça ne gâche pas le plaisir de lecture.
Merci de ton passage !
A bientôt (=
Ozskcar
Posté le 27/10/2023
Hello !

Cette fois encore, je suis ravi de retrouver un visage, ou plutôt un nom, avec lequel je suis familier. Sangel était un personnage attachant, dans ta première version, et pour ce que j'en ai vu dans ce chapitre, tu as réussi à nous la réintroduire brillamment.

La caractérisation des personnages est un point fort de cet extrait. Chacun d'eux possède une personnalité distincte - mention spéciale à l'humour de Karmol. Les dialogues entre les personnages sont naturels et vivants, particulièrement entre les deux plus jeunes : on sent tout leur dynamisme, leur complicité.

L'homme masqué est le mystère de ce chapitre... Vu comme ça, celui-ci a l'air sympathique... Comme d'habitude, tu sais distiller assez d'informations pour qu'on ait envie d'en savoir davantage !

A bientôt, donc !
Edouard PArle
Posté le 06/11/2023
Coucou Ozskcar !
Content de voir ton attachement pour Sangel, j'espère qu'elle sera aussi intéressante dans cette version.
Je suis content que l'humour de Karnol trouve son public xD
J'ai pas mal changé l'introduction de l'homme masqué, tant mieux si tu as bien aimé son introduction (=
Merci de ton commentaire !
Hortense
Posté le 05/09/2023
Bonjour Edouard,
Quel plaisir de retrouver la tendre et douce Sangel dans une situation de départ particulière. Elle s'occupe d'un vétéran et montre dans ce passage beaucoup de maturité et de sensibilité. L'été étant passé, je ne me souviens plus si nous avions rencontré ce personnage précédemment. Si ce n'est pas le cas, je me demande pourquoi s'attache-t-elle à lui en particulier.
Karmol est l'adolescent dans toute sa splendeur et son humour est aussi lourd qu'une armure et du coup c'est drôle. Tu le décris très bien.
Peut-être une petite notion de temps à revoir dans le temps mis pour revenir à cheval à Guérison. Il me semble que c'est rapide, mais c'est une impression.
Comme je le souligne plus bas, de manière générale, tu pourrais alléger en adjectifs possessifs. Je peux détailler si tu veux.
Quelques remarques ou suggestions plus précises :
- N'hésite pas dans le premier paragraphe à alléger les adjectifs possessifs, ils ne sont pas tous nécessaires.
- Cette journée commencée à l’aube : "commencée à l'aube" entre deux virgules
- Je laissai le cœur moelleux du pain chaud fondre : peut-être rajouter une phrase de transition
- son essence : sa personnalité ?
- Nous arrivâmes bientôt à une route : sur une route ?
- Choquée d’avoir parcouru en seulement quelques minutes la distance où je m’étais perdue des heures durant, Suggestion : Surprise d'avoir parcouru en si peu de temps une distance qui me semblait bien plus importante ?
A très bientôt
Edouard PArle
Posté le 06/09/2023
Coucou Hortense !
Ça me fait plaisir de lire ta réaction, je me souviens que tu aimais beaucoup Sangel dans la première version, j'espère que la mayonnaise prendra cette fois aussi^^
C'est le premier chapitre où on rencontre Sangel dans cette réécriture, elle connaît Torag depuis quelques temps maintenant, ce qui explique son attachement (=
Ahah tant mieux si Karnol fonctionne xD
Merci pour tes suggestions, je les ai bien prises en compte !
Un plaisir,
A bientôt !
annececile
Posté le 16/08/2023
Et on retrouve Sangel! Ca fait plaisir de la retrouver. La description de son amitie avec Karnol est sympathique et joyeuse. On voit bien Karnol avec ta description, tiraille entre l'age adulte et l'enfance, avec, on l'imagine, des sentiments qui vont dans des directions nouvelles pour Sangel... et se cachant derriere ses plaisanteries pour masquer son inconfort.

On est un peu surpris que Sangel se perde dans le voisinage immediat de sa maison, alors qu'elle connait sans doute tout ce coin comme sa poche ? Et le "chevet" qui evoque un lit, ce n'est pas forcement le meilleur choix de mot.

Mais ce qui me pose le plus de probleme, c'est l'entree en matiere. J'ai pense que Sangel etait adulte dans les premiers paragraphes ! Je travaille dans un milieu hospitalier et jamais on ne confierait le bain d'un homme adulte a une petite fille ! J'etais un peu decue que Sangel soit adulte, mais quand elle parle des "autres enfants", ce qui implique son jeune age, je suis tombee des nues.
Bon, ce monde a sans doute d'autres regles que celle de notre bonne vieille terre, mais c'est quand meme un peu le malaise. C'est juste une incidente mais je tenais a le partager.

Comme toujours, tres agreable a lire ! Bon courage pour la suite!
annececile
Posté le 17/08/2023
Je voudrais ajouter que le dialogue entre Sangel et le veteran est evocateur et emouvant. La facon dont il tourne en rond dans ses questions, lui dont l'esprit est toujurs au combat, est tres bien decrit. Peut-etre que Sangel pourrait lui laver les pieds, quelque chose qui detend (avec en plus une allusion biblique...) et implique un contact proche? A toi de voir...
Edouard PArle
Posté le 29/08/2023
Coucou annececile !
Ca fait plaisir que tu aies plaisir de revoir Sangel^^ Tu as une analyse intéressante de sa relation avec Karnol, je te laisse découvrir la suite^^
Pour le moment où elle se perd, j'ai fait des changements depuis ton comm, j'espère que c'est plus réussi.
Pour les "autres enfants" c'est vrai que ça fait bizarre, "adolescent" est mieux, je vais changer. Sangel est en effet assez jeune, mais plein de raisons expliquent qu'elle puisse faire un bain. Après, le but n'est pas forcément de mettre le lecteur mal à l'aise, donc si je lis d'autres retours soulevant ce point, je vais réfléchir à adapter. Pour le lavage des pieds, c'est vrai que ça pourrait fonctionner, mais ça n'aurait pas la même signification. Je vais réfléchir à tout ça, peut-être que je changerais avec un peu plus de recul.
Tant mieux si le dialogue fonctionne bien !
Merci beaucoup de ton retour,
A bientôt (=
Peridotite
Posté le 14/08/2023
Coucou Édouard,

On découvre un nouveau personnage, une jeune guérisseuse (à moins que ce ne soit la fille d'Emlisa que Pellon avait sauvée puis perdue ??). On la sent gentille et dévouvée à sa tâche.

Plus loin, j'ai eu un petit soucis de lieux. Comme tu dis que Karnol est agenouillé à son chevet et que la description de la colline arrive en milieu de chapitre, je les imaginais tous les deux au lit ! 🤭 La colline a ensuite poppé dans ma tête comme par magie ! Je te conseille de revoir la description, de la remonter plus haut peut-être et d'ajouter des allusions aux cinq sens pour ne pas perdre le lecteur et au contraire bien l'immerger dans le récit.

Sinon l'humour de Karnol est tout pourri mais c'est rigolo et en plus, ta perso le lui dit 😄 donc j'ai rien à dire là-dessus, c'est sympa, on sent qu'ils sont amis et qu'ils aiment se chamailler.

Ensuite, je trouve que la fille se perd de façon très étrange. Elle poursuit son ami puis semble totalement perdre la tête et se perdre dans les bois. Je me demande ce qui a provoqué tant de confusion chez elle, au point d'en oublier son camarade et ce qu'elle faisait ? Peut-être un paragraphe de plus permettrait de comprendre ?

Sa panique et la recontre avec le masqué sont bien retranscrites. Le cavalier est mystérieux. Au début, j'avais peur pour elle, je me disais qu'elle allait suivre un brigand et qu'il allait lui arriver des bricoles, mais au final, ça va. Tout ce passage était très sympa.

Mes notes :

"un regard perplexe qui s’effaça presque aussitôt"
> Un regard qui s'efface ? Tu veux dire qu'il détourne le regard, baisse la tête, ferme les yeux ou un truc du genre ?

"En voyant la lourde silhouette de Torag disparaître"
> Disparaître ? Comment ça ? Pourquoi il disparaît tout a coup ?

"J’aurais pu à la place aller danser sur la place du village, jouer avec les autres enfants.
Cependant, je tenais trop à ces moments d’intimité pour les abandonner."
> Les deux répliques s'enchaînent. Il est bizarre de retourner à la ligne, tu restes dans la même suite d'idées.

"Peut-être parce qu’ils étaient les seuls où Torag"
> "Peut-être parce que" peut être ôté à mon avis

"Ils étaient les seuls où Torag sortait de son mutisme, laissant apercevoir par bribes l’homme qu’il avait été autrefois. J’aimais le moment où ses épaules retombaient, où son corps se détendait pour se laisser guider par mes gestes."
> Ces deux phrases sont paradoxales. En gros, ta perso aime bien retrouver l'homme qu'il était avant de devenir infirme. Or après tu laisses à penser qu'elle aime bien prendre soin de lui, donc le voir infirme ? Ça me paraît bizarre.

"Cette journée commencée à l’aube avait passé à une vitesse folle et me laissait pourtant exténuée."
> Le "pourtant" ne me paraît pas utile. Elle a bossé depuis l'aube et est fatiguée, je ne vois aucune contradiction ici.

"qu’elle m’interdirait de revenir à Guérison pour quelques jours. Je ne comprenais pas pourquoi elle m’interdisait"
> m'interdirait/m'interdisait

"Le Sangel est un animal gourmand,"
> C'est rigolo, dans le Darrain, le Sangnel est une marque de sang. Désolé cette remarque ne sert à rien 😄
> La majuscule n'est pas requise, tu parles d'une espèce d'animal non ? Ou d'un individu en particulier ? Ou d'elle ? Auquel cas : la Sangel ?

"qu’à de rares occasions."
> qu'en de rares occasions ? (ptêtre bien que les deux se disent ?)

"Mets-toi à genoux et ouvre tes paumes. Oui, comme ça"
> Attends voir, il est à son chevet, agenouillé par terre donc elle est au lit non ? Elle se met à genoux par terre avec lui ? Ou sur le lit ?

"tiens les bien."
> Tiens-les non ?

"En ouvrant les yeux, je m’aperçus que Karnol dévalait la colline où nous nous étions installés en courant."
> Attends voir, il n'est donc pas du tout à son chevet !! 😳 Cette colline vient de popper dans ma tête !

"Karnol dévalait la colline où nous nous étions installés en courant."
> Il faut remonter le "en courant"
"Karnol dévalait la colline en courant."
> En fait, si tu décrivais les lieux avant, ce que je te conseille pour poser les bases du décor de ta scène, tu pourrais enlever "où nous nous étions installés" puisque le lecteur les imaginera de suite dehors. Par ailleurs, n'hésite pas à glisser des petites phrases d'ambiance. J'imagine qu'il y a du vent en haut de cette colline ? Des sons ? Des odeurs ? Jusqu'à présent je les imaginais dans une chambre.
Je reviens en arrière : "Un peu plus loin, seules quelques miettes témoignaient de la présence des larges miches achetées à l’aube."
> Que veux-tu dire ici ? S'ils sont couchés dans l'herbe, comment voit-elle des miettes de pain dans l'herbe ? Tu dis qu'il va faire nuit bientôt. Ils sont donc couchés là depuis l'aube ? Que font-ils depuis tout ce temps...

"d’échapper aux rayons mordants qui émanaient du ciel"
> Pas besoin de préciser d'où viennent les rayons du soleil, on se doute qu'ils viennent du ciel.

"Le soleil se coucha bien plus vite que je ne l’avais imaginé. Le voyant doucement s’éteindre, je pris enfin conscience de l’heure tardive."
> Elle ne se rend compte que maintenant qu'elle est en train d'errer dans les bois seule ? Comment ça se fait ? En une seconde, je réaliserais que je ne vois plus mon ami. Il lui faut 2h !!

"pressée d’arriver en bas de la Colline."
> Heuu... Elle était arrivée en bas de la colline il y a au moins une heure. Que se passe-t-il ?

"J’avais dû passer près de lui et il avait sans doute retenu un éclat de rire en me voyant m’éloigner"
> Mais ils se disent ça littéralement deux heures après ? L'un comme l'autre se moquent d'être separés et de passer la fin de l'après-midi seul. Puis 2h après, réalisent qu'ils sont seuls. C'est pas logique tout ça !

"Sonnée, je tombai à genoux"
> C'est la 3e fois qu'elle tombe à genoux dans ce chapitre

"Une fine tombée de pluie"
> Une fine pluie

"éclairs qui éclairaient"
> Pas très belle expression

"épais manteau de lin."
> C'est pas très épais le lin

"D’un mouvement de jambes, il la lança au galop"
> Attention toujours aux chevaux qui galopent dans les bois, c'est pas forcément réaliste je pense. Dans le doute, tu peux demander à Oriendo, c'est un pro des chevaux.

Au plaisir de lire la suite 🙂
Edouard PArle
Posté le 29/08/2023
Coucou Péri !
Sangel serait la fille d'Elimsa ? voilà une hypothèse intéressante, à voir en terme de chronologie ^^
Bien vu pour la description de colline, je vais ajouter quelques éléments sur l'environnement plus vite.
Tant mieux si tu valides l'humour de Karnol xD Si en lisant, des idées de mauvaises blagues te viennent pour lui n'hésite pas ahah
Oui, le passage où elle se perd est assez délicat, je suis repassé dessus en essayant d'un peu plus détailler ce qui l'amène à perdre son chemin.
Content que tu aies apprécié la rencontre avec le masqué (=
Merci pour toutes tes remarques, j'ai fait pas mal de correction !
A bientôt (=
MrOriendo
Posté le 03/07/2023
Hello Edouard !

On découvre un nouveau personnage avec Sangel, une jeune fille qui travaille et vit de toute évidence dans un dispensaire. Elle s'occupe d'un soldat mutilé et traumatisé par la guerre, et je trouve ça chouette que tu abordes cette thématique souvent laissée de côté dans la fantasy traditionnelle. À voir si tu comptes développer cette intrigue par la suite ou s'il s'agissait juste d'un effet narratif pour introduire Guérison au lecteur.

Comme d'habitude ce chapitre est très bien écrit, ta plume est toujours aussi fluide et pose bien les ambiances, notamment quand Sangel se retrouve perdue seule dans la forêt de nuit. Sa rencontre avec le cavalier masqué interroge une fois encore : si je ne suis pas à côté de la plaque, j'ai l'impression qu'il s'agirait d'une sorte de groupe opposé à la reprise de la guerre et qui est prêt à toutes les extrémités pour défendre la paix, y compris l'assassinat des deux souverains ?
En tout cas, ça sent la poudre cette histoire, et je me demande bien ce que la pauvre et innocente Sangel vient faire dans tout ça.

Concernant Karnol, je trouve son humour plutôt bien dosé, le personnage est fantasque et apporte une touche de légèreté bienvenue dans l'histoire. Par contre, je trouve ça surprenant qu'il laisse Sangel se perdre toute seule dans la forêt juste pour lui faire une blague, c'est assez immature et inconscient de sa part ! Mais peut-être que ça va avec le caractère de ton personnage, j'attends de le connaître un peu mieux avant de le juger ^^

Tiens, petite théorie au passage : quel âge elle a, cette gamine ? Son meilleur ami a 16 ans révolus, donc j'imagine qu'elle est adolescente ? Se pourrait-il qu'elle soit la fille d'Elimsa, recueillie par Mama Sentia dans son dispensaire ?

Au plaisir,
Ori'
Edouard PArle
Posté le 03/07/2023
Coucou Ori !
Le traumatisme de la guerre est une thématique qui reviendra effectivement sans forcément être au cœur de l'histoire non plus, en tout cas pas dans ce premier tome.
Tu n'es absolument pas à côté de la plaque, c'est ce qu'on peut comprendre à ce stade de l'histoire. Content que tu aies apprécié l'ambiance nocturne et le personnage de Sangel.
Top si Karnol fonctionne, je m'inquiète toujours un peu pour l'humour à l'écrit^^ En effet, je cherchais ce décalage avec le ton de l'histoire qui rend le personnage intéressant.
Je m'étais fait la même remarque que toi en me relisant, c'est pour ça que j'avais ajouté ce paragraphe "Je devinai sans peine..." pour expliquer un peu ce qui a pu se passer. Mais effectivement, son caractère joue aussi pas mal, c'est vrai qu'il peut être très inconscient..
Sangel a quelques années de moins que Karnol, jeune ado comme tu l'as deviné. Je suis ravi de retrouver des théories de lecteurs ! Ça m'avait manqué xD J'aime beaucoup celle-ci !
Merci de ton retour (=
Louison-
Posté le 02/07/2023
Hello ! Me revoilou :D

Chouette de découvrir ce nouveau personnage ! Sangel me plait bien, de même pour Karnol, j'aime bien ses répliques et sa bonne humeur, ça fait du bien dans ton univers où tout n'est pas toujours joyeux ! Torag aussi est intriguant, et maintenant je me pose une question parce que ma mémoire vacille : est-ce qu'il faisait partie d'un ami de Pellon ou pas du tout ? J'ai oublié des prénoms (et je veux bien que tu me rappelles) et il me semble que Pellon avait des amis dont le prénom commençait par T, mais je sais plus trop, donc je veux bien une petite piqure de rappel ! :)

En tout cas, d'avoir un soldat "déchu" me plaît bien, tu as vraiment tout type de profils dans ton histoire, pas du tout cliché, c'est chouette !

Et puis Sangel qui se perd dans les bois, j'ai trouvé chouette sa rencontre avec un Masqué, ça fait un lien avec le chapitre précédent et donne envie de continuer ! Surtout que le Masqué a l'air très très bienveillant dans ce chapitre, c'est une chouette façon de briser les attentes parce qu'on pourrait s'attendre à ce que tous les Masqués soit des êtres sanguinolents qui s'en prennent à la reine, donc cool que tu apportes de la nuance dès le départ ! ;D

A plus ! :-)
Edouard PArle
Posté le 02/07/2023
Coucou Louison !
Sangel est un des personnages qui a le plus plu dans la précédente version, ce que je n'avais pas forcément anticipé xD C'est vrai qu'elle a un petit côté doux et réconfortant à côté des tragédies et événements difficiles qui touchent les autres personnages. Ah cool pour Karnol, j'ai toujours une petit appréhension avec lui, c'est dur l'humour à l'écrit xD Je suis preneur si t'as des idées de blagues ou réparties qu'il pourrait avoir lors de ces prochaines apparitions^^
Intéressant de lire ton retour sur Torag qui pour le coup est un des seuls nouveaux personnages de la réécriture. Tant mieux si tu l'apprécies. L'ami de Pellon s'appelait Telwan^^
Yes, c'était exactement l'effet recherché, foutre un maximum de doute sur les masqués eheh (et c'est pas fini xD)
Merci de ton commentaire, c'est assez rassurant le premier retour sur un chapitre^^
A bientôt !
Louison-
Posté le 02/07/2023
Haha je me réjouis de découvrir plus loin Sangel alors ! :D
Oui je trouve aussi dur l'humour à l'écrit, mais pour le coup je trouve ça plutôt réussi, la blague de l'escalier et de la rampe honnêtement m'a bien fait sourire x)
Aaaah oui Telwan merci ! Sorry d'avoir confondu :)
kooooul pour les masqués, hâte aussi d'en apprendre plus !
Edouard PArle
Posté le 03/07/2023
Eheh, la fameuse blague de la rampe xD
Merci de ton retour !
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