— Regarde bien, papa ! lançai-je, un sourire en coin.
Mon poing droit se serra. La chaleur monta aussitôt dans ma paume. C'était là, brûlant sous et sur ma peau, sans que je ressente une quelconque douleur. D'un coup sec, j'ouvris les doigts, libérant une salve de flammes sur Ignix, le petit robot humanoïde.
Ma déflagration lécha sa surface métallique et l'écran situé sur sa tête rectangulaire, que je trouvais bien drôle, clignota et afficha un défilement de nombre qui se figea à la valeur de "798 °C".
J'avais non seulement battu mon record, mais ce résultat dépassa également le score de mon père lors de notre dernier duel et j'en étais fier. Je jetai alors un coup d'œil dans sa direction, désirant voir sa réaction. Me trouvait-il impressionnant ? Ou allait-il en vouloir plus ?
— Tu as bien retenu mes leçons, Akao, dit mon père en hochant la tête, ses cheveux blancs, mi-longs et tressés tombant sur ses larges épaules.
"Mes leçons", c'était bien là les paroles d'un Atesegit. Ce terme que mon clan employait pour désigner un instructeur dans l'apprentissage de notre élément du feu.
Je fus satisfait lorsque je le vis caresser sa barbe blanchâtre, avec un air ravi de voir que mes flammes atteignaient déjà une teinte rouge-orangé alors que je n'avais que huit ans à ce moment-là. M'enflammant, je ne pus m'empêcher de le provoquer un peu.
— Tu as vu ça ?! M'exclamai-je avec excitation. Tu peux faire mieux papa ?
J'étais pressé de savoir si j'allais obtenir ma première victoire sur lui, cherchant son approbation comme récompense des efforts que j'avais fournis pour atteindre ce niveau.
— Prends-en de la graine, fiston, répondit-il, ne voulant pas perdre la face.
Il ferma les yeux, concentrant sa magie dans son poing droit, soutenu par sa main gauche. Une lueur rouge s'en dégagea avant de devenir orange, puis d'un geste rapide, il lança son offensive enflammée. Le robot clignota et dévoila "950 °C".
— Waouh, t'es trop fort papa ! Tu m'as battu ! Proclamai-je plein d'admiration.
— Han, han ! J'étais bien plus performant dans ma jeunesse, dit-il en reprenant sa respiration. C'est pourquoi tu ne dois jamais cesser de poursuivre tes efforts, sinon ton feu s'affaiblira, m'avertit-il d'un regard sérieux.
Pour me battre, mon père avait usé d'un subterfuge, qui était inconnu à mon mini moi. Accumuler la magie sur la durée, renforçait nos flammes.
Toutefois, cette méthode comportait trois inconvénients. Cela demandait du temps, épuisait fortement nos réserves magiques, sans compter le risque de brûler notre propre corps.
— Babao ! Ça suffit ces bêtises ! Si vous n’y allez pas tout de suite, je vais vous donner une autre raison de courir !
Cette magnifique femme aux cheveux bruns, longs et ondulés, qui avait ouvert violemment la porte d'entrée du chalet, était ma mère, Annoa. Elle portait son tablier de cuisine, recouvrant son ventre enrobé. L'odeur d'un bon repas s'échappa de la maison, lors de sa sortie fracassante.
Elle n'aimait pas quand on "jouait avec le feu", trop près du chalet, surtout que cela nous était déjà arrivé de le brûler partiellement. Difficile d'oublier ce moment, surtout pour mon père qui en avait bavé durant des jours, suite à cet incident.
— Allez, on file ! dit-il en prenant aussitôt son sac, qui semblait bien lourd, au vu de l'effort qu'il avait fourni pour le soulever.
Il me saisit par la main et partit, m'entraînant avec lui, pour éviter de s'attirer les foudres de sa bien-aimée.
— Papa ! Maman s'énerve beaucoup plus vite qu'avant. Qu'est-ce que tu lui as fait encore ?
— Tu comprendras plus tard, fiston, répondit-il avec un sourire mystérieux. Sache juste qu'il ne faut jamais énerver une femme enceinte.
Mes connaissances d'enfant étaient limitées. Je ne savais pas encore que l'humeur de ma mère était influencée par ses hormones. Mais j'avais raison de penser que mon père était bien à l'origine de son comportement agressif, sans entrer plus dans les détails.
Je m'éloignai donc de ma maison, un chalet isolé des autres demeures du village. Perché assez proche du sommet de la montagne, on n'avait que les arbres et les nuages comme voisins. Ce qui m'aurait convenu bien plus tard, mais on n'en est pas encore là.
Après une ascension de trois heures, j'arrivai au sommet du Mont Ankakusu avec mon père. Je n'avais jamais vu ce point de vue de ma vie, et c'était à couper le souffle.
Un autre élément était également à contempler, c'était la statue massive, taillée dans la pierre, représentant la divinité de mon clan. Un oiseau aux ailes recouvertes de flammes figées.
— Waouh ! Génial, c'est donc lui Ankakusu ?! Il est immense ! M'exclamai-je.
Nous, les membres du clan des Keturs l'avions nommé ainsi, mais il était plus communément connu sous le nom de Phénix.
Alors que j'étais excité, le silence laissé par mon père coupa mon enthousiasme. Je le regardai sortir de son gros sac un Geyik ligoté, qu'il déposa sur l'autel se trouvant au pied de la statue.
Pour mon clan, cette créature était la plus belle de la forêt d'Orman. Ressemblant à un cerf, l'animal arborait un pelage fauve, doux et soyeux, parsemé de cercles noirs et blancs donnant un air mystique à la bête. Mais ce qui la distinguait le plus étaient ses immenses cornes en spirale, élégamment courbées, semblant trop grandes pour son corps gracile, mais pourtant parfaitement équilibrées. Pour moi c'était une créature quelconque, destinée à être une victime.
Je fus tout de même intrigué puis inquiet lorsque mon père dégaina lentement la dague de son fourreau attaché à sa ceinture. Des sentiments qui se renforcèrent lorsqu'il proféra les paroles suivantes :
— Ô Ankakusu, accepte cette humble offrande, et accorde dans ta grande clémence ton feu protecteur et éternel à mon futur enfant, prononça-t-il d'une voix grave.
D'un geste sûr, il égorgea le Geyik qui était dans un état léthargique. Le sang coula doucement sur l'autel et mon père se mit à genoux, fermant les yeux pour prier. Intimidé par la solennité de la scène, j'essayai d'imiter ses gestes, sans vraiment en comprendre le sens.
Une fois le rituel fini, nous entamâmes la descente de la montagne. Je ne savais plus quoi dire malgré le grand nombre de questions qui me traversaient l'esprit. Après de nombreuses hésitations pour prendre la parole, j'en posais une qui me brûlait les lèvres :
— Papa ? Pourquoi on a fait tout ça ?
J'avoue que cette question était assez imprécise, mais elle avait au moins le mérite d'obtenir plusieurs réponses.
— C'est pour recevoir la bénédiction d'Ankakusu afin que ton futur petit frère ou ta future petite sœur naisse en tant qu'Atesin, exactement comme tous les membres de notre clan, me répondit mon père.
Ce terme désignait une personne née sous l'une des constellations flamboyantes, à savoir le Bélier, le Lion ou le Sagittaire, autrement dit un Atesin, était un enfant du feu.
— Et c'est important ? Demandai-je, sans savoir qu'après notre dieu, c'était très certainement la chose la plus primordiale pour mon clan.
— Très important, fiston, car nous les Atesins sommes bénis par Ankakusu et cela permettra à notre descendance d'atteindre un jour l'immortalité.
Ses paroles résonnèrent en moi, me rappelant l'histoire qu'on me contait souvent à l'école.
Il y a huit siècles, mes ancêtres auraient été témoins de la résurrection d'Ankakusu. Il se serait consumé dans un brasier bleu incandescent, avant de renaître de ses cendres quelques secondes plus tard, battant de ses ailes dans un feu rouge ardent. Et c'est cet instant qui aurait marqué le point de départ des croyances du village.
Une sacrée histoire, n'est ce pas ?
En tout cas selon mon père et mon clan, l'immortalité de notre dieu pourrait être atteinte dès lors que nous parviendrions à générer des flammes bleues, source de la renaissance de notre divinité.
Lorsqu'il me révéla ces informations, je retrouvai mon enthousiasme enfantin et déclarai :
— Ouah, c'est incroyable ! Trop bien, il faut vite maîtriser ce feu bleu pour qu'on puisse vivre ensemble pour toujours !
Mon père sourit en secouant doucement la tête, amusé par ma naïveté.
— Ce serait formidable, mon fils, mais seulement une poignée des membres les plus talentueux de notre clan sont parvenus à produire les flammes dorées. Et nous n'avons aucune certitude que le niveau suivant corresponde au feu bleu d'Ankakusu.
La couleur de nos flammes déterminait l'intensité de celles-ci et nous avions constaté que le rouge était inférieur à l'orange, lui-même d'un niveau plus bas que la teinte dorée. Ce qui assurait le fait qu'elles changeaient de couleur selon leur intensité, donnant du crédit à la lueur bleue de celles de notre divinité.
Quand je réalisai qu'il avait fallu 800 ans pour arriver à ce stade, mon désir de vivre à jamais avec mes parents, qui avait émergé en quelques secondes, coula tout aussi rapidement dans les abysses les plus profonds, surtout lorsque mon père ajouta :
— Malheureusement, nous n'atteindrons pas l'immortalité, mais il est important que tu t'entraînes rigoureusement, afin que tes enfants et petits-enfants s'en rapprochent.
Je n'avais pas du tout la tête à penser à ma progéniture, j'étais plutôt préoccupé par le fait que mes parents ne pourront pas vivre éternellement et cela m'attrista.
Heureusement que le soir, à la maison, ma sublime mère avait préparé mon repas favori, un Hunkar Beyendi qui me redonna le sourire.
Elle aimait me faire plaisir avec ce plat composé d'aubergines grillées, puis réduites en purée. De la viande de Buzagi, parsemée de diverses épices et accompagnée d'une sauce à la crème, était déposée sur la purée d'aubergines qui formait une sphère dans l'assiette.
Le Buzagi était un bovin aux pattes élevées et charnues. Cette partie de leur corps était donc particulièrement tendre et savoureuse.
— Merci maman ! T'es la meilleure !
Elle sourit en passant doucement sa main dans mes cheveux bruns en bataille. Je ne savais pas vraiment pourquoi, mais ce simple geste d'affection m'emplissait de bonheur.
J'engloutis rapidement mon repas ne laissant pas même un chouïa de sauce, ayant pris la mauvaise habitude de mon père, de lécher mon assiette.
— Je vous préviens que si vous agissez ainsi devant des invités, vous devrez vous débrouiller seuls pour préparer vos futurs repas !
— Ne t'énerve pas mon amour, on rend honneur à ta succulente cuisine.
— Oui et en plus c'est plus facile de faire la vaisselle avec nos assiettes que la tienne. Comment tu peux en laisser autant alors que tu dois manger pour deux.
— Ton fils marque un point.
— Ce point vous donne le droit de faire la vaisselle ce soir !
— Oh non !
Comme souvent, il m'arrivait de parler trop vite et d'en subir les conséquences.
Tandis que ma mère montait les escaliers pour se reposer dans sa chambre, je m'activai pour accomplir ma tâche du soir, pas aidé par mon père qui se contentait de me regarder.
Et vu qu'il ne faisait rien à la maison, son inactivité m'incitait à aider ma mère dans certaines tâches ménagères et manuelles. Je ne pouvais pas la laisser tout faire toute seule, surtout dans sa condition actuelle.
Alors que j'approchai de la fin de ma corvée, j'eus l'envie, une énième fois, de prendre ma revanche sur mon père, concernant notre duel du matin. Mais ce dernier, imaginant la réaction de sa femme d'être dérangée si tardivement, déclina mon offre.
Ignix déterminait le vainqueur de nos matchs, tous soldés par mes défaites. Il nous avait été donné par mon oncle Amdjao qui l'avait reçu de Gaste, le Yaban. Terme employé par notre clan pour désigner un étranger.
En pensant à notre robot, une question me vint à l'esprit.
— Papa ? Comment tonton est devenu ami avec un Yaban ? Demandai-je intrigué.
— C'est une assez longue histoire, mais pour faire simple, ils se sont sauvés mutuellement la vie. Pourquoi cette question, fiston ?
J'interrogeai mon père à ce sujet, car à l'école, on apprenait que les Yabans étaient des êtres impurs, représentant une menace pour notre clan. Je me demandais donc comment l'ami de tonton Amdjao, pouvait venir librement au village.
— Gaste est une exception, il a prouvé sa valeur en sauvant ton oncle, mais également en guérissant le fils de notre grand doyen, atteint du virus de la Nezle.
Cette grippe pouvait s'avérer mortelle, surtout si elle n'était pas traitée à temps.
Alors que je mesurais les actions de Gaste, je le mis très vite sur un piédestal. Ce qui déplut à mon père, qui le dénigra aussitôt :
— Il reste tout de même un être impur vu qu'il n'est pas un Atesin.
Être un enfant du feu suffisait pour être défini comme une personne pure. Et comme je l'étais, je ne cherchai pas à comprendre pourquoi Gaste était jugé impur, en dépit de ses bonnes actions.
Il me tardait donc de voir mon futur petit frère ou ma future petite sœur naître sainement en tant qu'Atesin.
Sauf qu'un mois plus tard, j'assistai à l'évènement qui allait changer ma vie. Ma mère était allongée, les jambes écartées, le visage crispé de douleur, sa main agrippant fermement celle de mon père. Ses traits, d'habitude si doux étaient déformés par la souffrance, essayant de toutes ses forces de ne pas pousser, pour mettre mon petit frère au monde. Je me tenais dans l'ombre de la pièce, figé, ne sachant pas quoi faire ni quoi dire.
— Mais pourquoi ?! Vous nous aviez dit que c'était prévu dans un mois, lança mon père affolé.
— Je suis désolé, les cas comme celui de votre femme sont rares, mais il arrive parfois que le bébé arrive bien plus tôt ou plus tard que prévu, annonça tristement la matrone.
Le temps sembla s’étirer, chaque minute plus pénible que la précédente, et chaque cri de ma mère m’enfonçait davantage dans une angoisse sourde. Elle ne cessait de lancer des regards à mon père, des regards où se mêlaient la peur et un profond chagrin. Jamais je ne l’avais vue ainsi. Moi, je ne comprenais pas ce qui se passait. Un accouchement, ça devait être un moment heureux, non ?
Mon père, qui lui saisissait très bien ce qu'allait engendrer cette situation, fut dépité, subissant avec impuissance la suite des événements qui se déroulaient devant ses yeux.
Quant à ma mère, elle se considéra coupable de ce qui arrivait regardant son mari d'un air navré.
Finalement, après des heures de lutte, la matrone annonça que mon petit frère, Suao, venait de naître. Et moi, naïf, je crus un instant que tout était enfin terminé, que tout irait bien maintenant qu'il poussait ses premiers cris.
C’était sans compter ce que le destin nous réservait. Sa naissance sous un signe du zodiaque de l'eau brisa la loi ancestrale du village, la règle sacrée des Keturs, celle qui exigeait que chaque enfant du clan naisse sous un signe de feu. Atesins, voilà ce qu’on était censé être. Et voilà ce qu’il ne serait jamais. Tout cela pour ce maudit Ankakusu !
Mes parents, qui étaient jugés responsables d'avoir transgressé la loi, se trouvèrent confrontés à deux options : soit ils abandonnaient leur bébé dans la nature, soit ils étaient bannis du village avec lui.
Cette tradition était même encore plus stricte par le passé, étant donné que les parents et le bébé étaient brûlés vifs pour laver l'affront qu'avait subi notre dieu, encore lui ! J'aurais bien carbonisé tous ceux ayant eu un quelconque lien dans l'élaboration de cette règle et de ses évolutions.
Je n'imaginais pas encore que cette sentence qui tomba sur ma famille, allait me mettre plus bas que terre six jours plus tard, lorsque mon père, le regard abattu, cherchait maladroitement ses mots pour m'annoncer que j'allais devoir vivre avec mon oncle.
Il m'expliqua qu'en tant que dernier Atesin de notre famille, le clan ne m'autorisait pas à quitter le village. Tout cela pour engendrer des descendants dans les règles de l'art. Si seulement il savait ce que je comptais faire, il m'aurait sûrement banni avec mes parents, voire pire.
Quoi qu'il en soit, je ne pouvais donc pas les suivre, eux qui avaient fait le choix d'être exclus avec Suao.
— Je suis désolé mon fils, mais si on abandonne ton petit frère dans la nature, il mourra. Alors que toi, on peut te laisser à ton oncle Amdjao. C'est ce qui peut maintenir toute notre famille en vie.
Je refusais de croire ses mots, mais il avait raison, et je fus jaloux de Suao. J'avais l'impression qu'il était choisi tandis que j'étais mis à l'écart. Je dis alors la chose suivante comme si ça allait changer quelque chose, alors que je savais pertinemment que non :
— Mais ce n’est pas possible, pourquoi tout le monde ne peut pas rester ici, à la maison, c’est n’importe quoi !
Mon père hocha la tête, l'air accablé.
— Ta mère et moi avons déshonoré Ankakusu et devons en payer le prix. Je suis vraiment désolé Akao. Soit fort et sache que ta maman et moi, on t'aime.
Ces mots je m'en souviens encore, et mon mini moi pleura dans les bras de son père toutes les larmes de son corps. Chose qui ne m'arrivera plus à l'avenir, en même temps je ne suis plus un gosse.
Dans un premier temps, je tins mon petit frère responsable de la situation dans laquelle je me retrouvais, vu qu'après tout, c'était lui qui était sorti du ventre de notre mère, plus tôt que prévu. Mais après avoir entendu les dires de mon père, je réalisai que ce n'était pas la faute de Suao, ni celle de mes parents. Mon attention se focalisa plutôt sur cette divinité supposée être immortelle.
Tout était fait en son honneur, mais en quoi mes parents l'avaient-ils bafoué ? L'offrande n'était pas à son goût ? Nos prières n'étaient pas assez convaincantes ? Nous avions pourtant passé nos vies à suivre tous les préceptes louant notre oiseau vénéré. Alors pourquoi cela se passait-il ainsi ?
Le lendemain, les trois membres de ma famille se retrouvaient aux portes du village, escortés par des chasseurs du clan. Une autre évolution des règles qui avait vu le jour pour la sécurité des exilés. Il fallait bien les bannir proprement.
Ils se retournèrent une dernière fois dans ma direction. Ma mère tenta un sourire, un sourire triste qui voulait dire adieu. Mon père lui baissa la tête, le regard rempli de regrets. Même Suao, qui ne comprenait rien à ce qui lui arrivait, et qui ne me reconnaîtrait sûrement pas si je parvenais à le revoir un jour, me regarda avec un air totalement innocent. Et bien que c'était lui le bébé, c'était mes parents qui sanglotaient avant de reprendre leur marche, vers l'unique sortie.
Ils s'éloignaient de moi, tandis que je me tenais aux côtés de mon oncle sans verser une seule larme. La profonde tristesse m'ayant envahie la veille s'était muée en une violente colère. Une colère sourde et brûlante dirigée contre notre prétendu dieu bienveillant, qui venait de me priver de ma famille.
Mon esprit fut alors entièrement focalisé sur ce qui allait être mon unique objectif. Celui de récupérer mes parents et Suao, en mettant un terme à l'immortalité d'Ankakusu.
Je viens de passer un très bon moment en lisant ce premier chapitre : c'est agréable à lire, on entre facilement dans l'univers et dans l'histoire, et le personnage d'Akao est rapidement attachant. En peu de mots, on a l'exposition et l'élément perturbateur, le tout crédible et cohérent, bravo pour l'efficacité ! Franchement, il n'y a pas besoin d'en faire plus quand c'est mené aussi rondement.
Pour être tout à fait honnête, les univers basés sur la magie élémentaire, je trouve qu'on en trouve beaucoup. Mais je suis la première à reconnaître que les standards sont hyper intéressants à revisiter, du moment qu'on le fait avec une touche d'originalité et modernité, et j'ai trouvé que c'était le cas de ce premier chapitre.
Le seul mini regret que j'ai, c'est que, sauf erreur (possible) de ma part, tu n'indiques pas l'âge d'Akao. J'ai eu du mal à le déterminer. Je dirais entre 8 et 10 ?
Je continue.
Merci pour ton retour, et ravi de voir que tu as passé un bon moment avec ce premier chapitre. Oui, il est vrai que l'univers des quatre éléments est tellement récurrent qu'il peut vite devenir indigeste à force.
Pour ma part, cela fait 12 ans que j'avais exploité les magies élémentaires à travers les signes du zodiaque (dans une histoire beaucoup plus longue que celle-ci, que j'ai laissée en stand-by ^^') pour concerner directement le lecteur tout en apportant un semblant de logique.
Et je suis encore content de voir que cette idée n'a pas encore été exploitée par d'autres personnes. J'essaie aussi d'ajouter une touche personnelle quant à l'utilisation des éléments, notamment en jouant sur des particularités connues pour certaines et moins connues pour d'autres.
L'âge d'Akao a bien été mentionné en début de chapitre :
"Je fus satisfait lorsque je le vis caresser sa barbe blanchâtre, avec un air ravi de voir que mes flammes atteignaient déjà une teinte rouge-orangé alors que je n'avais que huit ans à ce moment-là. M'enflammant, je ne pus m'empêcher de le provoquer un peu."
Et tu avais vu juste, même si cela t'a échappé, bien joué :)
Merci beaucoup pour ton commentaire, je vais de ce pas, lire le suivant :)
Ma petite réserve c'est la présentation de la famille que j'ai trouvée un peu "cliché", la mère qui cuisine des bons petits plats, le père qui apprend la magie à son fils. En soit ça fonctionne mais je pense que développer des portraits plus personnalisés / originaux pourrait rendre ces personnages encore plus attachants et la séparation plus douloureuse. Même si c'est évidemment difficile en 3k mots.
Chouette premier chapitre, j'ai beaucoup aimé là où tu nous emmènes avec cette chute de chapitre très intéressant. Je me pose quand même la question, est-ce que le narrateur n'est pas un peu en colère contre son petit frère plutôt que contre une divinité qu'on lui a appris à idolâtrer depuis sa tendre enfance ? Surtout qu'il n'y a parfois pas besoin de ça pour qu'un grand frère soit jaloux en colère contre ce petit être qui vient tout bouleverser...
J'apprécie beaucoup ton univers. Ce chapitre est chargé en informations, mais ça passe plutôt bien grâce à la narration en "je" et comme tu l'amènes par petites touches. Ce qui est chouette c'est que ce n'est pas un univers pour un univers, c'est que l'intrigue se construit autour du l'univers que tu établis, on est donc "obligés" de s'y intéresser.
Ta narration est assez particulière (parfois un peu brute) mais perso j'ai bien accroché. J'ai hâte de découvrir la suite.
Mes remarques :
"Regarde bien, papa ! Lançai-je, un sourire en coin." majuscule en trop
"mais ce résultat dépassa également le score qu'avait obtenu mon père" -> le score de mon père ? (un verbe en moins)
""Mes leçons", c'était bien là les paroles d'un Atesegit. Ce terme que mon clan employait pour désigner un instructeur dans l'apprentissage de notre élément du feu." ce passage fait un peu introduction, ça sort un peu de l'histoire je trouve
"Pour mon clan, cette créature était la plus belle de la forêt d'Orman." le paragraphe descriptif qui suit est très joli !
"le Geyik qui était dans un état léthargique, avant de rendre l'âme." couper la fin de la phrase, je trouve que ce qui suit Geyik apporte peu
"La couleur de nos flammes déterminait l'intensité de celles-ci et nous avions constaté que le rouge était inférieur à l'orange, lui-même d'un niveau plus bas que la teinte dorée. Ce qui assurait le fait qu'elles changeaient de couleur selon leur intensité, donnant du crédit à la lueur bleue de celles de notre divinité." j'adore cette idée !!
"composé d'aubergines préalablement grillées, puis réduites en purée." couper le préalablement ? je pense que le puis suffit à montrer l'ordre dans les étapes de cuisine
"Le Buzagi était une espèce de bovins, dont les pattes étaient très élevées et bien charnues." simplifier ? ma suggestion : Le Buzagi était un bovin aux pattes élevées et charnues.
"vous devrez vous débrouiller seul seuls — Ce point vous donne le droit de faire la vaisselle ce soir ! — Oh non ! Comme souvent, il m'arrivait de parler trop vite et d'en subir les conséquences." xD
"à peine aidé par mon père qui me regardait faire plutôt qu'autre chose." je trouve cette tournure un peu alambiquée, ma suggestion -> peu / pas aidé par mon père, qui se contentait de me regarder
"Ces mots je m'en souvens encore," -> souviens
Je continue !
Je suis une jeune plume en apprentissage, et je vois qu'avec vos remarques j'ai encore beaucoup à apprendre et tant mieux.
Et du coup je m'aperçois que j'ajoute de la lourdeur à certaines de mes phrases que vous simplifier fort bien.
Merci beaucoup de prendre de votre temps pour ces corrections.
J'avais oublié la remarque sur le petit frère qui est compréhensible.
Akao le tiens responsable au départ, mais c'est lors de son échange avec son père qu'il dirige plutôt sa colère contre le Phénix, il aurait très bien pu la diriger vers son clan également.
Cependant blâmer son clan ou son petit frère ne ramènera pas ses parents au village, par contre il pense que c'est faisable en s'en prenant aux lois à travers le Phénix.
Niveau histoire, c'est sympa, on a un univers magicotechnologique, j'aime beaucouo ça et j'espère voir cet aspect développé plus tard :)
Sur le style, je dirais que ta plume me semble jeune, au sens où je ressens parfois l'exposition, ou à alléger certains passages. (Par exemple, on commence avec un dialogue où il y a écrit "Papa!", mais ensuite tu nous dit "cet homme était mon père" : on le sait déjà! ;) niveau histoire, je me demande pourquoi son clan ne le chasse pas lui aussi, mais bon, c'est la tradition, c'est comme ça j'imagine.
Merci pour ce partage ! (Et hop j'ajoute à ma pal). Dis moi si tu veux des commentaires plus précis, moins précis, ou comme ça d'ailleurs. (Il y a quelques typos, attention aux "t" ou "s" manquant à l'imparfait)
Merci beaucoup pour votre commentaire,
Je suis effectivement une jeune plume, et je cherche justement à m'améliorer dans mon écriture.
Je n'avais pas fait attention, mais c'est du bon sens que l'homme qui lui répond est son père 😅. Je vais corriger ça, merci.
Si vous parlez d'Akao, c'est effectivement une des lois du village qui l'empêche d'être banni en même temps que sa famille. Voici le paragraphe qui en parle :
"Six jours plus tard, mon père, le regard abattu, cherchait maladroitement ses mots pour m'annoncer que j'allais devoir vivre avec mon oncle. Il m'expliqua qu'en tant que dernier Atesin de notre famille, le clan ne m'autorisait pas à quitter le village. Je ne pouvais donc suivre mes parents qui avaient fait le choix d'être exclus avec Suao."
Je suis là pour progresser, je prends avec plaisir toute remarque constructive, précise si possible.
Merci à vous 🙏🏻.
Alors, indéniablement, c'est mieux ! Il reste encore des parties descriptives un peu distanciée, comme la description de l'animal mangé, ou celui ci : "Ce terme désignait une personne née sous l'une des constellations flamboyantes, à savoir le Bélier, le Lion ou le Sagittaire, autrement dit un Atesin, était un enfant du feu." En t'entraînant, ces passages disparaitront d'eux même. Demande toi aussi si ces détails sont utiles à l'histoire.
Toujours dans la narration, attention au point de vue et aux choix de mots. Je dirais par exemple que "Cette magnifique femme" est bizarre, car cette donne l'impression qu'on l'a déjà vue, alors qu'on ne l'a que entendue, et sublime est un mot étonnant pour un enfant qui décrit sa mère. Autre exemple "il, ne voulant pas perdre la face." Lenpdv est centré sur le héros, normalement il ne meut pas savoir ça.
Pour l'histoire, je me méfierais de description d'hormones qui rendent irritables lors de la grossesse.
Enfin, autre point, je continue de ne pas comprendre pourquoi ses parents l'abandonne lui au profit de son frère nouveau né, et ce, sans lui laisser d'adresse ou autre. Tu as 2 enfants, un qui vient de naître, un déjà là, tu abandonnes lequel? Sauf si le 2ème meurt, mais alors c'est pas assez explicite. Pourquoi donc n'emmènent-ils pas leur fils avec eux?
Bref, bravo pour la réécriture, j'espère rester constructif dans mes remarques et qu'elles te servent au mieux ! <3
Merci comme toujours.
Si les parents abandonnent leur nourrisson dans la nature ça équivaut à lui donner la mort vu qu'il n'y a personne pour s'occuper de lui. Je vais le préciser du coup.
Le clan étant renfermé sur lui même, les parents eux même ne savent pas où ils vont, donc ils ne peuvent remettre une quelconque adresse.
Les chasseurs escortent les parents jusqu'à la sortie de la forêt et après ils sont livrés à eux mêmes.
Ils ne peuvent pas emmener Akao avec eux car le village le garde pour perpétuer la descendance des enfants du feu.
Voilà, merci à toi d'avoir pris de ton temps pour relire un chapitre déjà lu, et d'apporter encore des correctifs c'est vraiment gentil.
Bonne soirée :)
Le ton est spécial. Le vocabulaire et les temps utilisés mettent une énorme distance entre le lecteur et l’histoire, ce qui donne une impression très… légende oubliée. Ça colle parfaitement avec l’univers. Paradoxalement, on entre bien dans la tête du protagoniste, on suit ses pensées, ses cheminement, ses désirs, ça colle bien.
J’aime bien aussi l’utilisation des signes du zodiaque pour la distribution des pouvoirs. Même si ça me perturbe toujours autant que le verseau soit un signe d’air… haha !
Par contre, il y a une chose qui m’inquiète. On suit un petit garçon, son père… la mère est à peine décrite, on sait juste qu’elle a un gros ventre. Ses actions sont liées à la popote… Quand elle accouche, c’est rude, elle prends la faute sur ses épaules… Bref, j’ai un peu peur de m’en prendre plein la tête en temps que femme. (Oui, je suis du genre à beaucoup m’identifier aux personnages féminins.) Je me trompe ?
Étant fan des Chevaliers du Zodiaque (Saint Seiya), merci ma déesse Dorothée 😅, j'ai toujours eu une part d'intérêt pour les constellations, dont celle du zodiaque.
J'ai donc appris que nos signes de naissance étaient associés à un élément, ce qui me donna l'idée, d'établir ce cadre pour justifier l'utilisation de magie élémentaire.
Je trouve qu'en plus d'apporter un aspect suivant une certaine logique, cela permet de concerner directement les lecteurs, étant donné qu'on a tous un signe astrologique.
Et effectivement, ils seront beaucoup à être perturbés de savoir que le Verseau est un signe de l'air, bien qu'il tient une jarre d'eau. 😅
Je suis désolé si la maman d'Akao ne vous a pas enthousiasmé. De par sa condition de femme enceinte, elle n'a pas pu accompagner son fils en haut de la montagne.
J'ai voulu montrer un moment convivial et chaleureux avec le plat préféré d'Akao. J'adorai personnellement le bœuf bourguignon que me faisait ma mère et c'est toujours resté dans ma tête comme un petit moment de complicité que je partageai avec elle, j'ai voulu du coup retranscrire une scène similaire. 😅
Mais je comprends votre inquiétude et j'espère que les prochains personnages féminins qui arriveront par la suite vous satisferont beaucoup plus.
Encore merci pour votre retour.
J'ai bien aimé ce premier chapitre, je trouve que 'la mythologie" de ce peuple est déjà bien développée.
Ce qui m'a un peu perturbé c'est l'emploi de géniteur/génitrice parce que j'ai cru qu'il n'aimait pas ses parents du coup et qu(il ne voulait pas les considérer comme papa/maman, alors qu'en fait son but est de les retrouver, mais ce n'est que mon impression.
Il y a également cette phrase:
"c'était lui qui était sorti du ventre de notre mère, plutôt que prévu": je crois que c'est plus tôt.
Hâte de lire la suite en tout cas.
C'est dont mieux que je change si cela vous a gêné pour bien percevoir les sentiments d'Akao vis à vis de son papa.
Effectivement c'est plus tôt, vu qu'on peut dire plus tard, bien vu et merci je corrige ça de suite 👍🏻