Chapitre 1: Part 1

Maud tapait nerveusement le talon de sa chaussure contre le sol de la gare. Son emprise se resserra sur la sangle de son porte-documents. Le train avait plus d'une heure de retard, ce qui la mettait dans une nervosité qui lui rongeait l'estomac. Si elle n'était pas terrifiée à l'idée de rater ce train, elle aurait pu aller flânée dans les rues du Budapest et acheter quelques souvenirs pour sa famille et amis. Mais Maud resta assise là, comme fixée à ce banc. Jusqu'à ce que ce train, qui se faisant tant attendre, daigne enfin à entrer en gare. Bondissant du banc, elle se dépêcha d'entrée dans le véhicule sur rail et se place à dans un wagon à moitié remplit. Un soupir s'échappait de ses lèvres charnues en entendant le sifflet annonçant la mise en marche. Maud place le porte-documents entre elle et le mur, enfuyant sa main dans la poche de son manteau pour en sortir un petit miroir de poche. Elle s'assura que tout ce stress ne l'avait pas rendu pâle ou transpirant.

"Ce n'est pas digne d'une lady!" gronda la voix de sa mère au tréfonds de son esprit. 

Maud secoua légèrement la tête, chassant cette voix parasite. Elle rangea le miroir de poche dans son manteau. Maintenant, elle pouvait se détendre un peu. 

Le train quitta Budapest à l'heure, pour arrivée en pleine nuit à Klausenburg. Son arrivée à l'Hotel Royal avait été un peu mouvementée. Malgré la lettre manuscrite que Jonathan lui avait donnée et le télégramme, le réceptionniste avait été récitant à lui donner la chambre et le souper qui aurait du revenir à Jonathan Harker. Maud eut dû insister et montrer le certificat du médecin et la lettre de garant de Monsieur Hawkins, qui se portait garant à la moindre faute, qu'elle était ici en tant que cliente légitime. L'homme céda, non sans lui lancer un mauvais regard, marmonnant qu'une femme seul n'allait rien apporter de bon. Heureusement que le garçon qui lui servit son repas était plus aimable et enjoué en apprenant qu'elle voyageait jusqu'en Transylvanie pour son travail. Le repas qu'elle mangea lui avait enflammé la bouche. Le garçon avait un peu ri en la voyant engloutir son verre d'eau, lui expliquant que c'était du paprika hendl et qu'elle peut en trouver partout dans les Carpates. 

Mais cette nuit avait été peu reposante. Non que le lit ne fut pas confortable, mais elle eut toute sorte de cauchemars. Un chien avait hurlé toute la nuit sous sa fenêtre, jouant un rôle dans cette nuit peu reposante. Et le stress de manquer son train, l'avait empêchée de fermer l'œil de la nuit. L'espoir d'un petit-déjeuner mangeable avait été réduit à néant en goûtant le porridge à basse de maïs qui fut tout aussi pimenter que son repas de le veille. Quand son repas fut engloutit, elle ne tarda pas et rejoignit la gare à 7h30, attendant le train de 8h. Mais comme la malchance lui collait à la peau, le train ne s'ébranla pas avant une bonne heure. Ce qui irrita la demoiselle. Il semblait que plus elle s'enfonçait à l'Est, plus les trains méprisaient les horaires. 

Toute la journée, le train traversa un paysage impressionnant de beautés. Parfois, elle apercevait des petites villes, des châteaux perchés au sommet des collines escarpées. D'autres fois, le train longeait des rivières ou des torrents qui connaissaient des terribles crues. Bon sang, si Jonathan avait été là, il s'en serait émerveillé et aurait parfaitement tout décrit dans son journal, dans les moindres détails. Tu avais souvent plaisanté avec lui, lui disant qu'il aurait pu être écrivait et non Clerc de Notaire. Bien que dans sa modestie, il avoua ne pas avoir la même imagination débordante que la sienne. 

Jonathan. Maud priait pour qu'il se remette de la grippe qui l'a si durement frappé. Heureusement que cette bonne Mina veillait sur lui. 

"Toute femme digne de ce nom doit bien s'occuper de son mari, peu importe ce qu'elle ressent en son encontre," gronda cette maudite voix qui appartenait à sa mère. 

Épuisée par ça précédant nuit blanche et ce long voyage, Maud finit par s'endormir, son front appuyer contre la vitre du wagon. Cette petite sieste lui fit le plus grand bien. Quand elle ouvrit les yeux, la nuit était tombée. Le train arriva à Bistritz, un vieil endroit assez intéressant, à cheval sur la frontière. Si seulement Jonathan avait été là, il aurait pu lui parler des histoires de ses lieux si atypiques. Bon, il fallait rester concentré et laisser Jonathan là où il était (bonne chance Mina). Maud se rendit à l'hôtel The Grand où Dracula avait invité son ami à y loger. Elle fut agréablement surprise de voir qu'il s'agissait d'une maison à l'ancienne mode, propre à lui faire connaître les mœurs et les coutumes du pays. De toute évidence, elle était attendu (du moins Jonathan était attendu). Car dès qu'elle eut poussé la porte, une vieille femme déjà âgée, au visage avenant la regardait avec stupéfaction. Elle s'excusa, disant qu'elle attendait un Herr anglais avant de la sermonner, disant qu'une jeune fille ne devait pas se promener seule à une heure aussi tardive. Maud souriait timidement à la femme âgée, jouant nerveusement avec ses doigts, expliquant qu'elle était là pour remplacer l'homme qu'elle attendait. Pour concrétiser ses dires, elle montra le certificat du médecin, une lettre de Monsieur Hawkins et celle de Jonathan. Le visage de la vieille dame sembla devenir encore plus pâle qu'il ne l'était déjà. Son regard était empli d'une terreur sans nom. Elle se détourna de la jeune femme pour parler à un vieil homme. Son regard était lourd, ce qui mit Maud mal à l'aise. Son emprise se resserra instinctivement sur son porte-documents. Sans un mot, l'homme se rapprocha, lui tendant une lettre.

' Mon ami,

Bienvenue dans les Carpates. Je vous attends avec impatience. Dormez bien ce soir. Demain, à trois heures, la diligence partira pour la Bucovine, où une place vous a été réservée. Au col de Borgo, ma voiture vous attendra et vous conduira jusqu'à moi. J'espère que votre voyage depuis Londres a été agréable et que vous apprécierez votre séjour dans mon beau pays.

Votre ami, 

Dracula. '

Cette lettre était chaleureuse, mais elle montrait que le client n'était pas non plus au courant du changement qui a eu lieu. Gênée, elle s'excusa auprès du couple pour un changement si soudain et inconsidéré. Dans la panique et l'urgence, très peu de message avaient été envoyer. La vieille dame resta silencieuse, joignant ses mains pour se mettre à murmurer une prière. Etait-ce aussi mal vu ici d'être une femme qui ne voulait que travailler? Le vieil homme, lui, se tenait silencieusement près de sa femme, l'air grave et terrifiante. Cela fit frémir la pauvre Anglaise. Elle prit son courage à deux mains et posa quelques questions à l'homme, mais celui-ci marmonna entre ses dents qu'il ne comprenait pas sa langue. Un mensonge. mais ne voulant pas les froisser et passer pour une mauvaise invitée, Maud s'excusa. Bougeant nerveusement son pied sur le parquet. Elle se contenta juste de poser une dernière question:

"Connaissez-vous le Comte Dracula…? Est-ce vous savez où se trouver le château…?" demanda-t-elle de sa voix fluette, en fixant ses bottes. 

A peine ses mots avaient quitté ses lèvres, le couple frémissait, se signant en même temps, avant d'affirmé qu'ils n'en savaient pas plus, qu'ils avaient juste reçu une enveloppe avec de l'argent pour réserver la meilleure place dans la diligence pour un Herr Anglais puis ils gardèrent leurs bouches fermé. 

Tout ceci était bien étrange. 

La vieille dame avait emmené Maud dans la chambre que Jonathan aurait dû occuper, la laissant se reposer et se préparer. Elle ouvrit son miroir de poche, observant attentivement son visage. Ses lunettes rondes occupaient toute la place sur son nez, donnant l'impression que ses yeux bruns étaient trop grands et son visage trop petit. Ses longs et épais cheveux châtains foncées, attachées en une tresse, ne ressemblaient plus à grand chose. Plusieurs petites mèches avaient décidé de se rebeller et refusèrent de rester dans la tresse. Elle détacha ses cheveux, sortant sa brosse de son sac de voyage pour essayer de dompter ses maudits cheveux. Malheureusement, elle n'était pas aussi douée que Mina ou Lucy pour ce coiffée correctement. Les coiffées en une tresse présentable était un véritable défi pour elle. Une fois la mission un peu près réussie et qu'elle était prêtre à reprendre la route, la vieille dame, monta dans sa chambre, attrapant ses mains frêles dans ses mains ridées.

"Devez-vous y aller? Mon enfant, devez-vous vraiment y aller?" demanda-t-elle, la gorge serrée par l'émotion. "Savez-vous quel jour nous sommes?"

"Le 4 mai…," bredouilla Maud en toisant la vieille qui secoua la tête.

"Le 4 mai, je le sais… Mais savez-vous quel jour c'est, aujourd'hui…?"

"Je... je suis désolée, je… j'ai bien peur de ne pas comprendre ce que vous essayez de me dire…"

"C'est la veille de la Saint-George. Ne savez-vous pas que cette nuit, quand la cloche sonne minuit, tout le mal du monde sera maître sur la terre? Savez-vous où vous allez et ce que vous allez rencontrer?"

Sa détresse surprit profondément Maud. Malgré tout ses efforts pour la consoler et la rassurer, la vieille dame tomba à genoux à terre, s'agrippant à sa jupe. Elle l'implora de ne pas partir ou bien d'attendre un jour ou deux. C'était surprenant et terrifiant, mais Maud avait à faire, beaucoup de personne comptait sur elle pour faire son travail. Elle s'agenouilla devant son hôtesse en pleurs, serrant ses mains dans les siennes. Elle expliqua qu'elle ne pouvait se permettre un telle retard. Trop de monde comptait sur elle pour mener à bien son travail. Elle n'avait d'autres choix que de partir. La vieille femme essuya ses larmes. Elle saisit le crucifix autour de son cou et l'attacha autour du cou de la jeune femme. Elle ne sut quelle attitude adopter. En bonne Anglican, elle avait appris à considérer de tels objets comme idolâtres. Mais elle n'eut pas le cœur à refuser un tel présent venant d'une femme aussi brisée. Alors elle fit comme toujours: elle sourit poliment, la remerciant pour ce cadeau attentionner et promit de le garder toujours sur elle. Ces paroles semblèrent rassurer la vieille dame, qui assura qu'elle prierait pour elle avant de quitter la pièce. 

Tout ceci était vraiment étrange. Elle ignorait si c'était la peur qui l'influença ou bien si c'était le stress du voyage et de ses terres inconnues. Maud ne se sentait pas aussi calme que d'habitude. Bon, il est vrai qu'elle était facilement stressée et dépassée par les événements. Mais cette fois, elle avait un très mauvais pressentiment. Pour clarifier son esprit et être sûr qu'un de ses proches aies ses écrits si il lui arrivait quoique se soit, elle nota tout ses évènements dans son journal.

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Rouky
Posté le 12/09/2025
Salut ! ^^

Que c'est rafraîchissant, de voir une adaptation de Dracula qui change le duo Dracula/Harker dans les Carpates ! L'atmosphère est inquiétante, on ressent le questionnement de Maud, son anxiété dans ce monde qu'elle ne connaît pas. On retrouve bien là l'ambiance Bram Stoker ! ;-)

Une critique un peu moins agréable à entendre serait que certaines phrases sont assez lourdes, et mériteraient peut-être d'être entrecoupées pour plus de fluidité. Je pense par exemple à :
" Un mensonge, mais ne voulant pas les froisser et passer pour une mauvaise invitée, Maud s'excusa.".

Simplement mettre un point après Un mensonge peut déjà améliorer la fluidité de la lecture !

Sinon très bon chapitre ! ^^
Maud_June
Posté le 12/09/2025
Merci pour ton commentaire. Je vais m'amélioré sur ce point et y faire plus attention. Merci beaucoup ^^
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