Ses poils se hérissent. Les cris qui résonnent depuis la clairière sont ceux de l’oncle Quinn, et ils sont de plus en plus forts. Plus grognement animal que hurlement bien patiné. Le dernier est rude, un cri qui perce les fourrés, l'éclat de voix d’un oncle pour sa nièce lui ordonnant de fuir. Une poussée organique au ventre, Hazel court vers leur cabane et atteint vite la lisière de la forêt, Neven sur ses talons. Au loin, entre les troncs, la lueur court à hauteur de leur regard, la cabane est en feu. Elle parcoure le sentier qui lui est plus que familier, l’oreille assez fine pour reconnaître la puissance du murmure des arbres à ses oreilles. Je ne peux pas faire demi-tour, même s’ils me traquent. Après quelques minutes, Hazel arrive aux abords du brasier ; les branches s’écroulent sur le toit de sa cabane, le feu grimpe à la cime des arbres, elle n’entend plus leur éco-souffle, ni celui de l’oncle Quinn. Le garçon et Hazel se figent. Trop tard.
Le feu file à l’allure d’un cours d’eau, la fumée s’infiltre dans ses poumons tandis qu’elle essaie d’avancer entre les flammes qui lui lèchent les bras. Les braises la brûlent même à travers ses bottes. Et cette température qui monte. De la sueur couvre son visage, salée, humide, presque noire, elle coule jusqu’à la commissure de ses lèvres.
- Hazel, arrête-toi !
La main du garçon sur son épaule fait pression pour l’obliger à faire demi-tour. La forêt autour sera bientôt en cendre, mais son oncle n’est pas là ; malgré la fournaise le silence est de plomb. Les vibrations des feuilles et des fourrages sont discrètes, et le jardin rasé par le feu. Elle sait dans son corps en racine que sa connexion avec Quinn est rompue. Son nom, Hazel veut l’appeler. Elle veut hurler son nom mais sa gorge s’enflamme à son tour, le feu avale sa voix. Comme un miroir, la douleur des arbres autour d’Hazel se reflète dans sa chair même. Sur ses bras, dans sa nuque, dans les plis de ses genoux se forment de légères cloques. Elle regarde ses mains, ses doigts, ils sont couverts de suie.
- Haz, supplie doucement Neven à l’oreille de son amie, c’est pour toi qu’ils sont là.
Il a l’air calme. Sa voix la rappelle à la réalité, l'incendie ne s’arrêtera pas, son auteur non plus ; s’ils restent ici ils seront les prochains. Il saisit sa main et la force à reculer avant qu’un tronc ne s’écrase devant eux. Elle fixe le brasier, droite comme un i, affrontant la douleur de son déracinement avec l’humilité des herbes et la puissance des arbres.
Les flammes courent vers l’ouest, ils fuient de l’autre côté. Les jambes en coton et les mains en bois, la jeune femme ne réalise pas qu’elle est en train de courir avant de sentir à nouveau la forêt. Hazel avance, s’agrippant à la main de son ami comme la dernière chose tangible autour d’elle et c’est tout son corps qui semble demander un effort considérable. D’abord le pied, puis le genou, une foulée après l’autre. Ses pas sont lourds sur la terre sèche des longs mois d’été qui ont précédé. La poussière pénètre sa poitrine, mais pas comme la fumée l’a fait; l’azote a occupé ses poumons, s’y est assoupi ne lui laissant plus d’air à respirer, étouffant ses veines en racines, le terre elle est plus clémente, volatile.
La brûlure du feu dans la gorge d’Hazel est si intense qu’elle a du mal à respirer, malgré tout, la douleur n’est pas aussi paralysante que les cris de son oncle. Ils se dupliquent dans ses oreilles à l’infini tel les sifflements de geais moqueurs de la forêt, le dernier soupir de sa cabane avec.
On dit souvent que les vieilles bâtisses ont une âme. Elle sait ce que la leur représente pour sa petite famille. Les buches de la cabane de son oncle passaient leur temps à faire des vocalises, grincer, siffler; à reproduire l’odeur douce des épicéas de la forêt. Tant d’année à s’enraciner que les fauteuils molletonnés de leur foyer seraient devenus des plantes carnivores.
Hazel jette un dernier coup d’œil derrière elle. Les petites sculptures d’animaux, taillées enfant avec Quinn dans le bois du cabanon, sont mangées par le feu. L’angoisse glisse le long de sa colonne vertébrale ; tout a disparu dans le cœur du brasier : son sanctuaire, son foyer, son oncle.
Au bout de son bras, Neven la tire toujours le plus loin possible de l’incendie, jetant parfois un coup d’œil derrière lui pour s’assurer qu’elle tient toujours sur ses guiboles, elle continue simplement d’avancer. Une branche craque au loin derrière eux. Les sourcils de Neven se froncent, et sa mâchoire creusée - signe d’un hiver rude l’année passée - se dessine un peu plus quand il comprend comme elle que ce n’est pas l’œuvre des flammes, ils sont suivis. Hazel se raidie alerte, et dépasse Neven pour qu’il la suive de près à travers les fourrés. Discrètement, ils continuent à courir s’éloignant du sentier quand Neven bute contre une épaisse racine d’arbre et tombe sur ses genoux, Hazel se retourne pour l’aider à se relever. Après ça, les branches s’écartent sur leur passage pour les laisser échapper plus facilement aux yeux du royaume, du moins à celui qui les suit. Hazel repère un arbre sur lequel grimper et fait signe à son ami d’y grimper le premier, se faufilant discrètement à sa suite, sur les quelques branches basses du pinécera qui grince, bougon à l’idée de laisser deux adultes marcher sur son écorce poilue.
Cet arbre est ancien, cela n’échappe pas à la jeune femme qui le remarque à ses teintes brun-gris et aux écailles en fourrure plus épaisses qui le parcourent. Plus que ça, elle ressent sa tranquillité même si la vibration de sa sève est discrète. Il la lui transmet comme un chapeau que l’on donne et elle se calme un peu. Une goulée d’air plus tard et Hazel remarque que l’odeur de la fumée s’est affaiblie. Elle regarde autour d’eux et perçois au loin les flammes mourantes rongeant les restes du bois de son chez-elle, ce qu’il en reste. D’ici l’on pourrait croire à de la magie, les lumières dansent, parfois bleu, presque pourpre, avec du rouge, du jaune et de l’orange aussi. Personne aux alentours. Plus que la chaleur déclinante de la forêt un soir d’été.
Le soleil commence à tomber et rase maintenant le sol de sa lumière saumon, permettant aux ombres des arbres de s’étaler en longueur, figures de monstres pour les inconnus ; repousse-promeneurs pour ceux désireux de s’aventurer en son sein. Leurs ombrages la rassurent, elles signifient qu’il est l’heure pour la lune de prendre le relais du soleil et donc que leur poursuivant sera bientôt aveugle. Le pendule de la nature est parfaitement réglé, les animaux et la forêt s’endorment pour laisser place au vent et aux soupirs d’arbres centenaires, tout ce bruit cédant la place au silence, au calme, à la nuit, développant ses autres sens à elle.
Les champs magnétiques autour d’Hazel se déploient avec plus de clarté, c’est avec ce don que l’oncle Quinn et la jeune femme chassent pour l’hiver. Il leur permet de repérer leurs proies plus facilement, mais cette fois-ci, c’est eux deux qui sont celles de l’Aquila.
Les Aquilas, ce sont eux qui composent l’élite de la garde de la Reine. Ils ont dû débusquer son oncle, et s’ils savent que ce dernier vivait avec sa nièce ; Hazel n’est pas en sécurité. Ils pourchassent les personnes dotées du don de leur famille : les uvulants, ceux qui chantent la guérison aux herbacées, du moins ceux qui ont survécu. La gangrène qui s’est installée au cœur de la capitale est monstrueuse, quelque chose pourri au royaume des Hommes, son arbre sacré laisse tomber ses écorces, l’odeur qui se dégage de sa sève est infecte, son tronc a perdu ses reflets nacrés après des millénaires fier et somptueux ; les uvulants n’ont jusqu’ici jamais réussi à le guérir, et cela en a tué plus d’un, du moins, personne n’est jamais réapparu après avoir essayé. Le joyau qui fait prospérer la couronne est aussi en train de la faire faner, il se gave et fait bonne chère de sa splendeur.
Autour d’elle, Hazel ne perçoit que quelques lièvres à une dizaine de mètres et un gros gibier foulant les terres du bois à la recherche de nourriture. Rien d’autre. S’il n’est pas parti de la forêt, l’Aquila doit être loin maintenant.
L’attention de la jeune femme se porte à nouveau sur les frémissements du bois : ils se font plus forts. Le feu n’était pas un accident, elle l’a compris. Autour d’eux les abres pleurent leurs cadavres de cendre ; mais la forêt sait s’occuper de ses tissus, elle pansera son réseau et la poussière se transformera en terre pour, à nouveau, ne faire qu’un avec le bois. Une mutation constante pour la survie des végétalisés. La forêt a déjà beaucoup perdu alors même que par l’ouest et le nord elle ne fait que diminuer depuis plusieurs années, ses forces se réduisent, comme atteint d’une tumeur maligne sachant où se cacher. Pour le soigner, Quinn et sa nièce ont chanté jusqu’à ce que leur gorge s’assèche.
En repensant à son oncle son pouls s’accélère et Hazel s’agrippe un peu plus fort aux épaisses écorces du vieux grincheux, il ne cesse de ronchonner. Il est temps de partir.
- Je crois qu’il est parti.
Ces quelques mots sortent enfin des heures après avoir mis sa gorge à rude épreuve.
- Je suis désolé Haz. Pour ton chez-toi, pour Quinn. Nous le retrouverons, lâche-t-il après quelques minutes. Fait confiance à la roue d’ambre.
Hazel s’accroche à ses mots, ses paroles ne réduisent pas le pincement au creux de sa poitrine, mais l’espoir germe quelque part au fond d’elle, il le faut. C’est la seule famille qu’il lui reste. Elle refuse de le perdre, de le laisser disparaître comme ses parents et son frère avant elle. La culpabilité lui tord le ventre mais la détermination, elle, l’électrise des pieds à la tête.
L’aube se lève quand les deux amis atteignent la bourgade dans laquelle Neven a grandi, à l’est de leur position précédente, de l’autre côté de la vallée où ils cueillaient encore des baies hier après-midi. Contourner la forêt par le sud était nécessaire même si cela a rallongé de plusieurs heures leur marche pour rejoindre le village. Tant mieux ; ils sont maintenant quasiment sûrs qu’ils ne seront pas recherchés ici.
Au milieu des quelques centaines de maisons en pierre traversés par une multitude de poutres étonnamment assemblées dans des sens qui défient l’architecture, un arbre majestueux s’élève d’entre les pavés, leur arbre sacré. Il n’en est pas uniquement le centre, ses racines en façonnent les ruelles, les modèles, prenant des tournants tout à fait inattendus. Son tronc argenté se sépare en plusieurs parties formant de grosses racines aériennes. Il s’étend sur une dizaine de mètres tout autour et sous ses feuilles, à l’abri de son gigantesque tronc et de sa pluie de branches, quelques lève-tôt conversent à l’ombre. À cette heure le village est presque vide.
Les abeilles bourdonnent, fredonnent, ronronnent autour du tronc, toujours dans le même sens : elles gravitent en rond. On pourrait croire les planètes moins soumises à l’attraction du soleil que ces bestioles à l’arbre-bijou. Elles butinent en bonnes ouvrières. Et voilà que les graines de pollen attachés à leur derrière font d’elles des transporteuses efficientes, l’autofécondation faite par l’intermédiaire de la polinisatrice.
En hauteur, les branches les plus vigoureuse sont couvertes de prunabelles juteuses, leur nectar est alléchant et leur couleur rouge-rosis met à Hazel l’eau à la bouche.
Celle-ci chancèle de fatigue entre les pavés d’une ruelle biscornue, couverte de saxifrages. Les bâtisses démesurées s’élèvent comme des menhirs étroitement installés. Tout y est curieux. La jeune femme se demande si les habitants du village peuvent passer le seuil de leur porte, vu la taille de celle-ci.
En passant derrière les bâtisses étroites près de l’arbre argenté, Hazel éprouve de plus en plus fortement sa puissance. Sa peau et ses muscles raides s’emplissent d’un feu lascif et la force brute de l’arbre-bijou parcoure tout son corps. Se laissant aller à ce bien-être, elle profite de ces quelques minutes de réconfort. La douleur des cloques dans ses paumes s’atténue. L’air est à nouveau frais et la météo beaucoup plus clémente que les jours passés. À demi fermées, ses paupières laissent passer la couleur ocre du début de matinée. Les rayons se reflètent sur les petites tuiles émaillées en quinconces vertes des toits des bâtisses, offrant un éclatant spectacle de couleurs minérales.
- Haz, Il faut qu’on se repose et qu’on se mette à l’abri, quelqu’un risquerait de nous voir.
- Juste une minute, vas-y, je te suis.
Il insiste un instant mais sa présence risquerait de les exposer encore plus alors il s’en va en empruntant une rue vers la gauche et lui lance un dernier regard.
La jeune femme lève les yeux sur le ciel duveteux, les souvenirs fleurissent en grappe. Cette couleur familière du ciel lui rappellent l’oncle Quinn. Sa barbe et ses cheveux bouclés globalement roux, bien qu'ils s’étaient mis à tirer vers le gris depuis quelques années, toujours en bataille ; son sourire et ses traits rassurants et forts jusque dans les plus profondes rides de son visage. Les chants qu’il lui apprenaient bourgeonnent en elle : des chants de soin, des chants de luttes. Un sanglot remonte le long de sa gorge.
- Non, se murmure-t-elle à elle-même. La force est notre sève, sois droite, solide, comme il l’a toujours été.
Elle décide de rejoindre Neven, un pas devant l’autre vers sa petite maison à lui, encore pleine, entière, intègre. Sa fière masure n’est qu’à deux pas mais Hazel traine profitant de la qualité de l’air, à nulle autre pareille qu’en ce lieu précis.
Cela fait quelques mois qu’elle n’y est pas entrée, l’odeur de la cheminée et des vieilles pierres embaument. Les volets sont fermés, laissant pénétrer quelques rais de lumière éclairant une rangée de livres poussiéreux à propos des bétonnés.
Tous deux avaient l’habitude de passer l’entièreté de l’été et du printemps dans la cabane de l’oncle Quinn, le renforçant pour le rude hiver, cueillant alentours des fruits et des ressources pour ne manquer de rien. Les souvenirs lui pèsent. Il n’y a plus rien. Hazel sent déjà s’éloigner l’odeur corsée des pinécéras alentours, la chaleur des nuits d’étés dans la vallée aux abords de la forêt. Des nuits à regarder le ciel tous les trois, les pieds dans le foin roussi. Cette odeur dans laquelle leur enfance a baigné.
Neven lui prend la main et Hazel réalise qu’il doit se sentir presque aussi peiné qu’elle. En tant qu’enfants vallésiens ils font partis des peuples les moins aisés du royaume, jamais un rond en poche, peanut, alors perdre de la famille n’est pas rare, sauf que d’habitudes ce sont des nourrissons qui disparaissent. Il vaut mieux avaler l’idée que les prochaines années seront meilleures, du moins, c’est ce que l’on dit à ses bambins ou à soi-même le soir quand l’estomac ronronne et que le pain manque sur la table.
L’oncle Quinn a élevé les deux mouflets ensemble, quand le père de Neven partait la moitié de l’année pour nourrir son fils l’hiver venu, c’est lui qui apprenait au garçon à cuisiner l’épeautre, à lire des contes à Hazel, à s’occuper des jeunes pousses et à redresser les colonies de tomates mûres, il est leur tuteur à tous les deux. Neven n’a pas de don, la plupart des paysans n’en ont pas. Les dotés sont souvent issues de grandes familles, et dans la capitale ça grouille. Il ne peut pas lire dans les pensées, n’a pas une mémoire d’oak, ni ne peut parler aux végétaux, ou les guérir par sa luette magique comme l’oncle Quinn et Hazel, en revanche il sait utiliser ses pognes, et il en faut quand vient la remise en terre des nouvelles pousses. Beaucoup d’humains ont oublié de quoi ils étaient le résultat. Barbouillant leurs bourgs de pierres, de piques et de murs de telle sorte que l’horizon en est rayé de la carte. La couronne a oublié qu’elle n’est rien sans les arbres-mères.
Juste avant de s’endormir sur un épais duvet, Neven et Hazel mangent les restes de baies collectés la veille. La jeune femme entortille machinalement la laine autour de ses doigts jusqu’à ce que son regard se pose sur son ami. Statique, son visage est crasseux et ses traits tirés par la fatigue, ses cheveux acajou ébouriffés. Ses lunettes de mouche lui gomment les sourcils, lui faisant l’œil énorme et pour ne rien ajouter à son allure curieuse, ses vêtements troués lui vont comme à un phasme, laissant entrevoir par endroits sa peau opaline. Malgré l’été long et chaud à parcourir jusque tard la forêt et la vallée tentant de prolonger aussi longtemps que possible les journées dorées qui s’offraient à eux, le garçon n’a que quelques taches de rousseurs en plus.
- Je sais bien pourquoi tu louches ainsi sur moi l’air penaud, épaules tombantes, murmure-t-il à mi-voix, sauf que cette fois, c’est non, Haz. Tu n’peux pas partir sur la croupe d’un cheval, quatre baies dans ta besace toute seule.
- Je n’attendais pas ta permission, tu n’as aucune inquiétude à avoir, déclare-t-elle convaincue comme l’écorce.
Neven hausse un sourcil pantois.
- Tu, tu… tu, bégaies-t-il dans sa barbe. Tu as toujours fait des chichis pour qu’on soit ensemble, et maintenant tu voudrais faire le chemin seule. Tu finiras esclave, ou pire, et ça moi je n’veux pas. Ne t’racontes pas d’salade d’accord, Hazel. Mais enfin quelle épine t’a piquée ?
- Non, dit-elle seulement. Tu sais que je serais plus rapide et discrète seule. Je peux m’en sortir avec l’aide du mort-bois, tu sais ce qu'on dit sur cette forêt. Et puis, la garde risquerait de se servir de l’un de nous deux pour nous faire plier.
La jeune femme entend jurer son ami dans le patois auquel il reste attaché. Il remet d’un mouvement ses lunettes par réflexe, comme si ce geste allait l’aider à y voir plus clair et se retourne vers elle, irrité. Quand il la regarde dans les yeux, son regard brun la soutient sans ciller. Ces yeux à lui sont aussi foncé que son ambre à elle est jaune, ses yeux pétillent comme le cidre.
- Écoute, déclare-t-elle avec assurance en défaisant son chignon. J’irais sur le dos d’Aconit. J’ai déjà prévu par quel sentier, elle lui assure. Ton père aura besoin de toi cet hiver, personne ne fait de vieux os en travaillant si dur à cet âge, tu dois être là pour lui comme je dois l’être pour Quinn. Je peux être aussi tenace et résistante qu’une saxifrage.
Il soupire, plus résigné qu’énervé à présent et s’allonge sur le dos, paupières closes.
- Tu es haute comme un sac de riz et tu pèses le poids d’un tas de feuilles, sers-toi de ça pour passer inaperçu et voyager vite ! Il balbutie de sa voix mielleuse, un sourire sur le coin de sa lèvre inférieure.
Les négociations ne sont pas longues, il sait son amie capable de se débrouiller, Hazel n’a plus besoin d’être chaperonné comme lorsqu’ils étaient enfants. À travers ce sourire le garçon lui donne sa bénédiction et du courage, elle n’en attendait pas moins. La jeune femme s’allonge à sa suite et Neven glisse ses doigts dans ceux d’Hazel se liant à elle comme un rhizome, sa façon réservée de lui transmettre sa douceur et son calme, de partager sa peine.
Le soleil se lève et dépose sur sa peau ses reflets irisés. Dans ses rais l’on peut voir la poussière voleter doucement, presque immobile, comme si le temps s’était figé pour laisser à Hazel un peu de répit. Peu à peu ses yeux se ferment. Son repos sera bref, sans aucun rêve.
quelques conseils et remarques :
le cri d’un oncle pour sa nièce qui lui ordonne de fuir (C'est Hazel qui ordonne ?)
sueur noirE (2e P)
raséEs par le feu
Y'a moyen de contracter cette partie répétée : "Son nom, Hazel veut l’appeler. Elle veut hurler son nom"
quelques répétitions (exemple : poumon * 2), des virgules et des points à ajouter par ci par là.
gaies (geais) moqueurs
dernier paragraphe : dans ses rets.
Merci pour cette histoire que je vais continuer avec plaisir. Le cadre est original, et très poétique encore une fois, mais le texte devrait être fluidifié par endroits. A bientot
Merci pour ce jolie commentaire, c'est tellement agréable de lire du positif mais aussi des corrections !
Heureuse que tu apprécies l'oncle Quinn malgré son "absence" !
Je viens de changer pour le cri, c'est vrai que ce n'était pas très clair !
Les quelques autres fautes d'orthographes et d'accord aussi , néanmoins je suis dubitative sur certaine en particulier. Pour "Rasés" par exemple, ce sont les feuilles et les fourrages qu'ils le sont, et du coup fourrage c'est masculin, c'est un peu flous parce que y'a "discrètes" avant mais pour le coup ça qualifie les vibrations ce "discrètes". Où alors peut-être que je me trompe encore ou que c'est trop peu compréhensible?
Pour le mot "nom", je sais que y'a cette répétition pour le coup je l'apprécie, mais j'hésite encore à l'enlever !
Poumon je vais modifier, et il est clair qu'il faudrait que je donne du souffle à mon texte en mettant plus de virgules ça et là !
Et enfin, pour "rets", c'est des "rais de lumières" haha donc juste y'avait une faute avec un E en trop met c'est bien ce mot ci :)
Avec plaisir, merci à toi pour ta lecture et tes remarques ! À bientôt.
Une petite pousse
j'ai grandement apprécié ton premier chapitre.
On ressent très vite que la nature occupera une place majeure dans ton histoire, j'aime beaucoup ça. Et j'adore le fait que tu aies créé de nouvelles espèces ! Cela enrichit ton univers. D'ailleurs, on voit que tu as écouté en cours de SVT ! ("l’autofécondation faite par l’intermédiaire de la pollinisatrice").
La scène de fuite est très bien menée, on y comprend facilement le ressenti d'Hazel, ce qui permet de s'identifier à elle et de s'immerger dans l'histoire.
"- Je suis désolé Haz. Pour ton chez-toi, pour Quinn. Nous le retrouverons, lâche-t-il après quelques minutes. Fait confiance à la roue d’ambre."
Cette réplique transpire d'authenticité !
En revanche, je n'ai pas compris celles-ci :
"S’il n’est pas parti, l’Aquila doit être loin maintenant."
S'il n'est pas parti, alors il est toujours là, non ?
"J’entends jurer Neven"
Qui est ce "Je" ? Peut-être avais-tu commencé ton texte à la première personne avant de changer d'avis ?
Il y a quelques fautes d'orthographes et de conjugaisons, je t'indique celles que j'ai noté en lisant (je ne les ai pas particulièrement cherchées, peut-être y en a-t-il d'autres) :
les personnes doter du don --> dotées
en train de la faire fanée --> faner
des sens qui défie l'architecture --> défient
elles butinent en bonne ouvrière --> en bonnes ouvrières
les chants qu'il lui apprenaient bourgeonne -->qu'il lui apprenait bourgeonnent
Les paragraphes gagneraient, je pense, à être aérés et la livraison d'informations est parfois maladroite (je pense notamment aux informations concernant le royaume qui paraissent être des annonces du narrateur plutôt que des pensées d'Hazel).
Pourtant j'ai vraiment accroché à ton histoire, son propos écologiste me tente énormément, et j'attendrai la suite avec impatience.
Au plaisir de te relire,
Romiklaus
Je te remercie pour ton commentaire, tes remarques et ton aide. Il est si fournis, c'est vraiment appréciable, en plus d'une lecture tant attentive aux détails.
Pour ce qui est de la phrase "S'il n'est pas parti, l'Aquila doit être loin maintenant", je fait remarquer qu'il n'est sûrement pas encore parti de la forêt mais qu'il ne doit plus être près du foyer du feu ou encore des deux personnages en revanche. Peut être la tournure n'est-elle pas limpide je regarderais pour la modifier !
Et oui le "je" est clairement la conséquence du passage à la troisième personne, merci de l'avoir remarqué ! Comme quoi même après plusieurs lectures l'on manque toujours des détails.
Merci pour toutes les corrections de fautes d'orthographes et de conjugaisons, tout reprendre après l'écriture n'est pas toujours passionnant ni facile. Je vais corriger ça immédiatement.
Au plaisir de lire tes retours et de voir un commentaire si complet ! Merci encore
La suite arrive très vite !
Une petite pousse