Chapitre 10

Notes de l’auteur : ⚠️ Avertissement de contenu
Ce chapitre contient des thèmes sensibles tels que la manipulation, le désespoir, une tentative de suicide, et une critique d’abus psychologiques. Public averti.

Je croyais dur comme fer que Lucie me guiderait vers une vie pleine de libertés et de plaisirs. Ce fut le cas, mais je trouvais à présent la vie fade et molle. À enchaîner les plaisirs, je ne ressentais quasiment plus rien. À vouloir tout essayer, je tournais en rond. J’étais en train dans un cercle vicieux : plus je jouissais et j’expérimentais, moins j’en retirais du plaisir ; moins j’en retirais plus plaisir, plus je jouissais et j’expérimentais. Je commençais à me questionner sur pourquoi je continuais à vivre si rien ne comblait le vide qui grandissait en moi. Au moins, le bon côté des choses, je ne sentais plus ni le regard ni la présence de Dieu.

Un soir, je devais aller à une fête avec Dalila — Lucie ne pouvait pas y venir. Contrairement à d’habitude, je n’avais pas envie de consommer de la drogue, du sexe ou de l’alcool : tout cela m’exaspérait. Par contre, Dalila, elle, vivait sa meilleure vie. Elle était ivre, complètement bourrée. À un moment, elle s’effondra sur moi et nous commençâmes à discuter. 

— Alors Juliette, on veut faire la timide ? 

— Non, juste je veux juste m'asseoir un peu.

— Vraiment, moi, j’t’aime bien. C’est vraie que t’es sacrément conne, mais j’t’aime bien !

— « Sacrément conne » ? Ah bah et pourquoi ?

— Bah regarde. Tu vois Lucie ? Bah elle te manipule depuis le début et toi t’es là, comme une conne, à la suivre bêtement.

— Mais qu’est-ce que tu racontes toi ? T’es bourrée.

— J’suis p’tete bourrée, mais je sais c’que j’dis ! Elle m’avait même payée pour l’aider et pour rien dire, mais moi j’dis qu’elle me paye pas assez !

— Attends, pour pas dire quoi ?

— Bah regarde. Lucie prend juste plaisir à t’utiliser comme esclave. Genre quand en soirée elle te fait essayer des drogues et des alcools et des mélanges chelous. Toi t’es là toute heureuse alors qu’elle, elle se plaît juste à t’utiliser comme rat de labo. Pis aussi t’as pas remarqué qu’elle t’envoie beaucoup de gars ou de meufs pour baiser ? Bah c’est juste que Lucie, c’est une putain de businesswoman, une putain de maquerelle et que toi, t’es sa pute. J’paris que t’as même jamais vu la couleur de la thune qu’elle se fait sur toi. Avec le nombre de gens qui paye pour te sauter, elle doit être plein aux as là ! 

— Attends, quoi…

— Attends, attends ! J’ai pas fini ! Y’a aussi quand tu vas lui voler des trucs. Vraiment t’es une pauv’ conne toi. Elle t’envoie prendre les risques pis tu reçois juste une p’tite papouille comme une p’tite chienne ! J’suis mort de rire ! Lucie a jamais voulu que tu sois libre ou heureuse, elle t’a vendue du rêve pis t’es tombée d’dans pouf ! Elle voulait juste t’exploiter pour prospérer. T’es conne, mais c’est ça pour ça que j’t’aime bien !

Je n’en croyais pas mes oreilles. Depuis tout ce temps, Lucie se jouait de moi, comme le Père du Mellier. Elle ne voulait jamais redevenir ma meilleure amie, elle voulait juste une idiote à soumettre et à exploiter à son compte. J’étais complètement perdue et déboussolée. Je pris mes affaires et je m’enfuis de la fête. 

Ma tête tournait, les larmes coulaient, mon cœur se crispait. L’Église avait abusé de moi, et maintenant, c’était Juliette qui abusait de moi. J’en avais marre, je voulais en finir. 

Les jours qui suivirent, je tombai dans une dépression sévère. Je restai enfermée dans ma chambre et, malgré les inquiétudes de mon frère, je ne voulais rien lui dire. Alors, je décidai qu’il fallait que je mette fin à toutes ses mascarades. Je me rendis à la Seine, bien décidée à m’y noyer. 

Avant de m’y jeter, je poussai un dernier cri vers le ciel : « Dieu ! Par pitié, sauve-moi ! ». Comme réponse, je ne reçus que le silence : Dieu m’abandonnait encore. Ainsi, je me jetai dans la Seine. Je coulais dans le fond, et je perdais mes esprits. Même là, je n’étais pas heureuse ni apaisée : il n’y avait que mon cœur qui battait peu à peu. Ma vision était trouble et j’étais sur le point de perdre connaissance, jusqu’à ce que je vois comme une silhouette se jeter aussi et me rattraper. Je sentais mon corps comme remonter à la surface, mais j’étais dans les vapes. Était-ce réel ou illusoire ? Je l’ignorais. Tout ce que je savais, c’est que je m’étais égarée, depuis le début. Pourrais-je un jour trouver le véritable Salut ? Pourrais-je un jour trouver la Vérité, et non des mensonges et des menteurs ? C’était la prière que mon cœur adressait à Dieu quand je me noyais petit à petit. En vérité, en moi, l’étincelle de Dieu ne s’était étrangement jamais éteinte, et je sentais qu’elle allait peut-être ou non s’embraser à nouveau. 

 

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Plume_jasmin
Posté le 23/07/2025
Je le savais ! Lucie n'allait que l'enfoncer dans le malheur.
Je suis quand même contente qu'elle est pu enfin ouvrir les yeux sur les vrais intentions de Lucie.
Maintenant il faut que quelqu'un l'a sauve !!
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