Séisme magnitude 9,9
La secousse sismique déchira la planète.
Les rovers furent secoués comme des fétus de paille.
Un hurlement de douleur sembla sortir de la terre elle-même alors qu'elle se fendait en une myriades de fissures.
Les fissures, s'ouvrirent découvrant des ouvertures de plus en plus béantes.
La planète tordu, déchiré par le tremblement de terre n'était plus qu'un jouet de son attraction.
Le ciel lui-même semblait se déchirer incapable de supporter une violence aussi grande.
En un instant le calme avait cédé la place à une véritable apocalypse.
Mais ce ne fut pas tout, une vague de poussière, soulevée par l'impact de la météorite, engloutit bientôt toute la lumière, les étoiles s'éteignirent comme détruites par la collision. Un nuage immense parcouru la planète pour, en quelques secondes, la recouvrir entièrement. Une lueur fusa alors, perça le brouillard opprimant qui avait dévoré les rovers.
Une vague de feu, accompagné de roches, en fusion à cause de l'énergie libérée par le choc, submergea à son tour tout.
Les engins disparurent sous la mer de flammes.
La planète sombra sous le feu.
Le séisme continuant ses ravages ouvrit des crevasses de plus en plus grosses. Des montagnes s'effondrèrent, d'immenses amas de roches coulèrent comme absorbé par la planète.
9 minutes et 52 secondes plus tard, le calme revint.
Seules restèrent les flammes et l'immense nuage de poussières soulevé.
Trois rovers, immobiles, comme morts, se tenaient, séparés, à quelques mètres d'une crevasse plus ou moins profonde.
De l'un, plus rien n'allait jamais en sortir. Ses roues arrachées avaient depuis longtemps disparus dans un des nombreux gouffres qui l'entourait. Une longue ouverture, sinueuse laissait s'échapper les dernières volutes d'oxygène qu'il contenait. Les trois hommes qui s'y trouvaient étaient morts ou par le feu destructeur, ou écrasés comme de vulgaires insectes ou asphyxiés par la poussière absente d'oxygène.
Du deuxième, qui avait miraculeusement survécu aux secousses ne sortirait plus aucune communication. Les antennes comme tous les instruments électriques étaient morts, saignés par la perte de leur électricité. Les trois hommes qui s'y trouvaient connaissaient leur funeste destin. Privé de capacité de déplacement, il ne pouvait nulle part aller se mettre à l'abri. Pourtant, dans leurs combinaisons de plomb, ils parvinrent à s'extraire de l'engin cabossé. Les combinaisons commencèrent à fondre. La température ne les tua pas mais les flammes les aveuglant les engloutirent dans les failles qui les entouraient.
L'équipage du dernier appareil vit alors s'approcher l'un des trois hommes survivant du deuxième rover. Il leur fit des signes véhément avec ses bras appelant à l'aide.
Hakar à l'intérieur articula alors :
— Vous savez bien qu'on ne peut rien pour lui sans nous condamner à mort.
Les deux autres hommes restèrent silencieux conscients du drame qu'ils allaient causés.
Seule route possible : 235°
Arrivée prévue dans 3 heures
Distance vous/ville D_4E : 29 km
Autonomie : 8h12 d'oxygène
Température extérieur : 776°C (fusion du strontium)
Le moteur de l'engin vrombit à nouveau. Le rover s'ébranla doucement. Les roues en actinium tournèrent sur elle-même. L'homme devant eux sauta de joie alors que les flammes le happaient, croyant qu'ils venaient le sauver. Hakar dirigea l'appareil sur la nouvelle route tandis qu'ils laissaient derrière eux un condamné.
La tristesse et le remords les mordirent mais ils s'obstinèrent dans leur terrible choix.
Hakar lâcha :
— Nous avons fait ce qu'il fallait, nous n'avions pas le choix.
Sans un mot, naviguant entre les crevasses et les innombrables failles qui les entouraient, l'engin s'éloigna de celui qu'il avait laissé. Le désespoir les pourchassait.
...À suivre...
Ok pour la scène de fin je reprendrais ça. Merci beaucoup