Impossible d’être tranquille.
Bérénice se boucha les oreilles face à Icare. L’oiseau mécanique ne cessait de jacasser, de repousser sa main d’un geste agacé et voletait partout dans la chambre, se cognant contre la vitre. Un vrai lion en cage.
— Ça suffit Icare ! Mais qu’est-ce que tu as, bon sang ! Arrête ! Ils vont t’entendre en bas !
Bérénice bondit pour attraper au vol l’oiseau mécanique, faisant craquer le plancher sous son poids. Elle le supplia avec désespoir :
— S’il te plait ! S’il te plait ! Ce soir, je promets de te laisser sortir, mais là impossible !
Coincé entre les paumes de ses mains, Icare boudait. Bérénice leva les yeux au ciel :
« Plus vrai qu’un véritable oiseau…Plus caractériel aussi. Comment peut-on le comparer avec ce triste automate qui passe ses journées à dormir en bas ? »
Elle gardait à l’esprit le renard des Lépine qui ne quittait pas le porche de l’entrée. Il passait ses journées à lustrer son poil mécanique tout en épiant d’un œil sournois les passants. Il lui arrivait de glapir avec hostilité, la queue dressée, dès que Bérénice avait le malheur de passer devant lui.
Bérénice libéra Icare qui se posa face à la fenêtre, lui tournant ostensiblement le dos.
— Rassure-moi, mon père ne t’a pas volé à un noble ? Ou pire encore… Nous ne sommes pas d’origine noble, n’est-ce pas ? Il est impossible qu’il ne m’ait rien dit !
Un instant fugace, Bérénice s’imagina dans la peau d’une Blanche, allongée toute la journée sur ses méridiennes. Elle frissonna, passa une main fébrile sur son front. Après tout, pourquoi pas ! Son père lui avait caché tant de secrets…Elle releva la tête précipitamment.
— Et si tu étais l’invention d’un Habile ? Et si aujourd’hui, à l’aube du vingtième siècle, un Habile avait réussi à reproduire ce que personne n’a réussi à faire depuis la Renaissance…
En revenant de l’exposition universelle, Héloïse lui avait appris que les premiers Habiles, à l’époque de la Renaissance, avait conçu les emblèmes. Parmi eux, Léonard de Vinci, Gutenberg ou encore Galilée. Leurs travaux sur les emblèmes demeuraient un mystère car ils avaient emporté dans leur tombe ce savoir-faire. C’est pourquoi depuis trois cents ans, les Habiles étaient confrontés, impuissants, à la torpeur des emblèmes.
Icare faisait figure d’exception.
L’oiseau s’était pris d’une réelle affection pour Bérénice, au point de ne pouvoir la quitter. Il l’accompagnait dans ses déplacements et manifestait d'ailleurs souvent son mécontentement lorsque Bérénice sortait pour des mondanités. Suivant le conseil de Lysandre et de Pierre, elle le gardait précieusement dissimulé dans une besace ou dans les poches de ses robes. Icare se plaignait de la situation à sa manière. Bérénice constatait jour après jour ses cuisses se recouvrir de bleus et d’égratignures. Icare vivait mal ce confinement forcé.
Bérénice ressentait cruellement le vide laissé par la disparition de son père. Les parents Lépine n’avaient cessé de la surveiller, l’épier, comme s’ils se méfiaient d’elle. Sans le dire, ils désapprouvaient l’amitié de Bérénice et Héloïse. Celle-ci était de plus en plus belliqueuse à leur égard et régulièrement disparaissait dans de mystérieuses sorties.
Une idée réconfortante surgissait souvent dans les moments les plus difficiles. Icare semblait partager la douleur de Bérénice. Elle n’était pas seule.
— Je n’en peux plus !
La porte claqua en un coup de vent. Surpris, Icare resserra ses serres sur les doigts de Bérénice, puis s’enfuit à tire d’ailes.
— Il est de nouveau là ? s’enquit-elle en se tournant vers Héloïse qui déboula dans la pièce.
Son amie trônait au centre de la chambre, les mains sur les hanches, les sourcils froncés, les joues rosies par l’agacement. Pour toute réponse, Héloïse gronda.
— Tu ne peux pas le renvoyer chez lui ? proposa Bérénice.
— Impossible, gémit Héloïse en se jetant dans un fauteuil. Même si mon père ne le considère pas comme un prétendant, il ne veut pas que je froisse l’égo d’un des favoris de l’empereur. Mon père exige que j’arrondisse les angles.
— Un domaine dans lequel tu excelles ? se moqua Bérénice.
Héloïse eut un rire jaune et la rejoignit sur le balcon. Elles avaient une vue imprenable sur le jardin du Luxembourg, ses fontaines, ses statues et sa flore abondante. Bérénice avait encore des difficultés à s’adapter à une si grande ville. À Paris, même dans ce quartier résidentiel, elle sentait une frénésie, une ardeur urbaine, comme un cœur qui ne cessait jamais de battre. Partout, des voitures se croisaient, des automates s’animaient, des passants se querellaient.
— Tu as pu te rendre à la Société de Géographie ? Tout s’est passé comme tu le voulais ? demanda Héloïse qui s’accroupit sur un des tapis ramenés d’Orient par Bérénice.
La chambre de Bérénice recelait des trésors de ses voyages : Chibouk, samovar russe, coffrets de jade, nombreux tapis… Blanche en avait fait un malaise, sans oser commenter.
— Pas exactement, soupira Bérénice. Ça s’est mal passé. Très mal.
— Tant que ça ? Tu dois exagérer.
— Tu aurais dû voir ! Quand la secrétaire a annoncé mon nom, une armada de vieux géographes a détalé. Ils se sont tous réfugiés dans les fumoirs…
— Dans lesquels les femmes ne sont pas autorisées, acheva Héloïse, d’un sourire las. Ça s’est donc conclu par un échec ?
— Tu me connais, cela ne m’a pas arrêté… rétorqua Bérénice. Personne n’a pu me déloger de ces fumoirs tant que je n’en savais pas plus sur Hippolyte !
— Et alors ?
— Tous se réfugient derrière la version officielle, des voleurs de pyramides et tout le tralala habituel ! Personne ne veut creuser l’affaire. Pour les géographes, le dossier Hippolyte Loiseaux est définitivement clos !
Héloïse haussa les épaules :
— Je t’avais dit de te préparer à te trouver devant un mur. Bon, je dois y retourner, mon invité m’attend et je m’en méfie comme de la peste ! Dire que c’est le ministre de la police et le futur ministre des Habiles…
— Au fait, je me demandais… Il n’a pas vraiment les qualifications pour être à la tête du ministère des Habiles, n’est-ce pas ? Pourquoi n'y met-on pas un Habile, un vrai ?
— Cet empereur n'a jamais permis qu'un Habile soit ministre. Ce serait leur donner trop d'indépendance à son gout. L’empereur redoute les Habiles autant qu’il en a besoin…Non, Decas sera parfait comme chien de troupeau !
— J’imagine… Il me fait froid dans le dos. Chaque visite est l’occasion d’une fouille discrète de la maison. Tu as vu, l’autre jour on l’a surpris dans le bureau de ton père. Est-ce un véritable prétendant ou un espion ?
— Allons le découvrir… fit Héloïse en prenant des airs de conspiratrice. Tu m'accompagnes, n’est-ce pas ?
Bérénice lança un dernier coup d’œil à la fenêtre, aperçut un battement d'ailes mécaniques et dévala les escaliers avec Héloïse qui chuchota :
— À présent, allons vanter les mérites de notre ami.
Sa phrase à peine achevée, elle se retourna et salua d’un immense sourire Emilien Decas.
Il se tenait aussi droit qu’un « i » engoncé dans un costume qui tentait de dissimuler ses manières abruptes et son aspect négligé. Dans le boudoir de Blanche, il détonnait.
« Un éléphant dans une boutique de porcelaine … » frissonna Bérénice.
Elle le salua d'une révérence, s’assit sur une méridienne, un ouvrage à la main. Chaque jour, inlassablement, il passait chez les Lépine à l'heure du thé, venant faire la cour à Héloïse. Ainsi, il ne pouvait que constater à quel point Bérénice, entre deux macarons, représentait une terrible menace pour l’empereur.
Alors qu'elle observait d'un œil distrait la vacuité de la conversation entre Héloïse et Emilien Decas, jouant malgré elle le rôle de chaperon, elle tomba sur la une du jour :
ATTAQUE AU LOUVRE - L’OEUVRE DES OUVRIERS ?
Selon notre source, hier soir, le palais impérial a été vandalisé par un groupe d’individus. Vers dix heures, alors que l’empereur était à l’Opéra, quatre mineurs se sont introduits, mettant à sac son bureau. Depuis plusieurs semaines, ceux-ci manifestent contre leurs conditions de travail dans les mines de rubis. Faut-il y voir une corrélation ? Doit-on s’inquiéter pour la sécurité de l’empereur ? Que venaient-ils dérober ?
Leur attaque s’est soldée par un échec et la police mettra tout en œuvre pour démasquer et écrouer ces bandits. « Avec l’aide des Habiles, nous devrions rapidement mettre la main sur eux. » nous assure le commissaire de police de la ville de Paris.
— Héloïse !
Elle leur tendit le journal. Héloïse lut à voix haute l’article, tandis que Bérénice surveillait du coin de l’œil l’attitude du ministre. Ce dernier n’avait pas l’air surpris le moins du monde.
— Ces accusations sont-elles vraies ? osa Bérénice à son adresse.
— Pour l’instant difficile de le dire. L’absence de preuves concrètes va certainement nécessiter l’intervention des Habiles. Seuls eux pourront faire avancer l’enquête. Mais je ne serais pas surpris d’apprendre que les ouvriers sont responsables… grèves, émeutes, vols…Ils sont coutumiers du fait.
Bérénice ne put cacher son dégoût. La présomption d’innocence ouvertement bafouée par le ministre de la police. Justice était déjà faite.
— J’imagine qu’ils n’ont pas fait tout cela juste pour un peu de vaisselle et d’argenterie ! Que venaient-ils chercher dans le palais ?
— Si cela peut vous rassurer mademoiselle Vasari, l’empereur et sa famille n’ont pas été blessés… la coupa Emilien, tout en la défiant du regard, ses paroles teintées d’ironie.
— Et nous en sommes soulagées, renchérit Héloïse en posant une main apaisante sur celle d’Emilien. Monsieur Harcourt est-il aux côtés de l’empereur en ce moment ?
— En effet ! Il supervise la reprise des affaires courantes pour que l’empereur puisse se reposer. D’ailleurs, je devais en informer votre père. Savez-vous où je peux le trouver ?
— Dans son bureau. Vous connaissez le chemin ?
Alors qu’Emilien disparaissait, Bérénice souffla :
— J’ai déjà entendu ce nom, Harcourt…
— Nous en avons parlé l’autre jour, à l’exposition universelle. Il organise une grande réception chaque année. Nous y sommes conviés.
— C’est un conseiller de l’empereur ?
— Conseiller ? Homme de main ? Véritable dirigeant du pays depuis une vingtaine d’années ? Il est assez malin pour laisser à l’empereur toute la gloire, tout en tirant les ficelles du pouvoir. C’est lui le véritable chef d’État.
— Vraiment ?
— Et plus encore. Il est l’industriel le plus riche du pays. Il ferait passer mon père pour un sans-le-sou.
— Je n’en ai jamais entendu parler…
— Il est issu d’une très ancienne famille et détient le plus grand stock de mines de rubis ! Les ministres lui sont redevables parce qu’ils ont été embauchés par l’empereur sur ses recommandations. Il a ses entrées dans tous les conseils d’État, cellules de crise et surtout Emilien Decas lui voue une fidélité à toute épreuve.
Bérénice restait sans voix. Héloïse reprit :
— L’ensemble de la haute noblesse et de la bourgeoisie lui mange dans la main… mon père inclus. Il est l’homme le plus dangereux de France et ferait passer mon cher prétendant pour un enfant de cœur.
Elles se turent en entendant des pas et se tournèrent vers l’entrée du boudoir tandis qu’apparaissait sous leurs yeux un Octave Lépine sur le départ :
— Les filles, pourriez-vous informer Blanche que je suis à l’exposition universelle toute la journée. L’ambassade de l’empire ottoman a eu la bonne idée de laisser échapper ses animaux du zoo… Je me retrouve avec une quinzaine de chameaux en liberté dans Paris… Qu’y a-t-il ? Héloïse ? Bérénice ? questionna-t-il face aux deux jeunes femmes, bouche bée.
— Oui, oui bien sûr, papa. As-tu pu voir Emilien ? fit Héloïse, l’air innocent.
— Il est ici ? J’aurais d’ailleurs voulu lui en parler…
Héloïse ne sut quoi dire et Bérénice murmura :
— Oui, il est bien là. Je vais voir s’il ne s’est pas perdu… je reviens.
— Fort bien ! Merci Bérénice. J’en profite, Héloïse, restez à la maison. Vos sorties à toute heure et sans nous prévenir sont inadmissibles.
— Mais, papa j’avais prévu quelque chose ce soir ! rétorqua Héloïse, pétrifiée, tandis que Bérénice s’échappait le plus rapidement possible.
Son cœur battait à tout rompre, Emilien s’était échappé en douce et leur avait menti. Où pouvait-il bien se trouver ? Héloïse était toute aussi mortifiée, comme si elle aussi avait des choses à cacher.
Bérénice remonta rapidement les escaliers en courant. Elle avait caché le cryptex et le gemmoscope offert par Philéas Hawkins, mais il les avait peut-être trouvés.
S’il avait l’intention de lui prendre un objet, elle ne pouvait pas l’en empêcher. Il était la loi. Bérénice sentait ses poumons en feu et sa tête bourdonner.
La porte de sa chambre était entrouverte, celle d’Héloïse, en face, fermée. Elle poussa jusqu’au bout le battant de sa porte et se retrouva devant Emilien Decas. Le ministre, fasciné, contemplait Icare. Sur une étagère de la bibliothèque, l’oiseau mécanique le scrutait avec méfiance et inquiétude.
L’un cachait mal sa convoitise, l’autre sa nervosité.
— Bérénice, vous êtes définitivement pleine de surprises… murmura Emilien Decas sans quitter des yeux Icare. Je m’en doutais… mais je ne soupçonnais pas que vous auriez un tel secret. D’où vient-il ?
Il avait posé cette question sur le même ton que s'il lui avait demandé la météo. Comme Bérénice ne répondait pas, interdite, il reprit avec suspicion :
— Excusez ma franchise, mais vous ne semblez pas très noble… Quelle merveille ! Comment peut-il être aussi vivant ?
Bérénice était pétrifiée. Ce qu’elle redoutait de pire se produisait sous ses yeux. Elle se rendit compte pour la première fois à quel point elle aimait cet oiseau.
— Je…
Avant qu’elle n’ait pu répondre, Icare, fébrile, se jeta sur le ministre, l’attaquant frontalement. Il rabattit ses ailes mécanisées sur le visage d’Emilien et le cogna avec son bec.
— Ahhhh ! Qu’est-ce… ?
Emilien se tordait dans tous les sens comme s’il était atteint de démence. Il grognait, hurlait et s’agitait. Il fit tomber un vase en essayant de garder son équilibre et s’écroula sur Bérénice tout en repoussant le plus vigoureusement possible son assaillant. Projeté contre le mur, Icare retomba mollement sur le sol, comme blessé, tandis que Héloïse surgissait :
— Qu’est-ce qui se passe ici ? s’écria-t-elle en apercevant le désordre.
Trop surpris de voir Héloïse et encore secoué par cette attaque, Emilien Decas réalisa que Bérénice était tout aussi sonnée que lui.
Héloïse attrapa le menton de Bérénice et une fois que celle-ci eut repris pied, s’approcha d’Emilien au moment où Icare se redressait et se secouait, comme pour reprendre ses esprits. Le prétendant d’Héloïse saignait, un bel épanchement de sang sillonnait son visage. Ainsi, Emilien Decas était terrifiant.
— Monsieur Decas, vous m’entendez ? relança Héloïse d’un ton péremptoire.
Bérénice s’aperçut avec soulagement qu’Icare s’échappait par la fenêtre ouverte dans un étrange tintement mécanique. « Ses ailes sont abîmées ! » se dit-elle.
— Qu’est-ce que qui vous a pris d’intervenir ? Est-ce votre emblème ? fit-t-il à l’adresse d’Héloïse, l’air aussi fou que hagard.
Cette dernière se redressa, le jugeant sévèrement de toute sa hauteur :
— Monsieur Decas, non seulement vous entrez sans droit dans nos chambres, mais en plus vous vous mêlez de ce qui ne vous regarde pas !
— Vous n’avez pas répondu à ma question ! La personne à qui appartient cet emblème doit répondre à mes questions ! Le gouvernement serait très intéressé d’apprendre qu’un tel emblème existe.
— Mais vous non plus, Emilien, ne répondez par à mes questions ! Vous pourriez être accusé de vol et d’atteinte à la pudeur de deux demoiselles. L’une d’entre elles a également été molestée. Sans parler que cette chambre ressemble à un champ de bataille ! Profitez-vous de votre statut pour attaquer des jeunes femmes ?
Encore sonnée, Bérénice tenait à la main un dessous en dentelle, appuyant le discours d’Héloïse. Emilien Decas se releva maladroitement. Les faits étant contre lui, son regard orageux devint plus sombre encore, si cela était possible.
— Je crois qu’il vous faut partir maintenant, renchérit Bérénice.
Héloïse restait de marbre. Decas, appliqua un mouchoir sur sa blessure. Il se baissa pour les saluer d’un mouvement brusque et se retira sans un mot, vaincu.
— Bérénice, comment vas-tu ? s’enquit Héloïse en l’aidant à se redresser.
Apparaissait déjà l’ombre d’un bleu sur son épaule.
— Je vais bien, mais je dois retrouver Icare ! répondit-elle, pleine de détresse.
— Cet oiseau ? Qu’est-ce que c’était ? Tu es blessée !
Voyant que Bérénice sortait déjà de la chambre pour se diriger vers le hall d’entrée, Héloïse lui emboita le pas.
— Je vais t’aider, n’y va pas seule. Pendant ce temps, tu m’expliqueras.
— Il faut absolument que je le retrouve. Absolument !
Bérénice descendait déjà le perron qu’Héloïse lui courut après, manteaux, gants et sacs sous le bras. Peut-être était-ce l’air frais ou le fait que son cœur calmait sa course effrénée, mais Bérénice chancela sous l’émotion et s’épancha :
— J’ignore où il peut se trouver. Il est sous ma responsabilité… Je ne sais même pas ce qu’Icare est vraiment… Un emblème ? Un objet fait par les Habiles ? Une invention de mon esprit… La seule chose qui soit sûre, c’est qu'il s'agit d'un cadeau de mon père.
Héloïse ne comprit pas tout, mais l’aida à retrouver l’oiseau mécanique.
— Où peut-il être ?
— Aucune idée, soupira Bérénice. La nuit, il passe son temps au jardin du Luxembourg. Mais avec la scène qui vient de se dérouler… il pourrait être n’importe où dans Paris.
Les deux jeunes femmes s’attelèrent à la tâche. Héloïse jetait de fréquents coups d’œil à son amie qui ne desserrait pas les dents alors qu’elles arpentaient le quartier. Les heures passèrent, le soleil déclinait lentement et aucun résultat n’était concluant. Elles avaient croisé deux chameaux perdus, beaucoup de passants, mais aucune trace d’Icare. Bientôt, elles devraient rentrer. Héloïse n’osa manifester sa fatigue, après qu’elles quadrillaient pour une énième fois le jardin du Luxembourg.
— Il va falloir rentrer…souffla-t-elle, transie de froid.
— Héloïse … c’est terrible. Il peut lui arriver n’importe quoi.
Héloïse soutint le bras de Bérénice et engagea le pas vers la demeure des Lépine.
— Tu es blessée en plus… Comment t’es-tu fait cela ? Emilien t’a poussée ?
— Je n’en sais rien… je ne crois pas. C’est arrivé au moment où Emilien Decas a repoussé Icare.
— Bérénice, je ne sais pas si cet oiseau est ton emblème, mais… Parfois, as-tu l’impression qu’il te comprenne mieux que personne ? Comme s’il ressentait tes propres émotions.
Bérénice acquiesça, l’oreille attentive, mais le cœur en berne.
— C’est un emblème… Et que tu sois sa propriétaire légitime ou non… Cette connivence, cette complicité que vous avez… ça ne peut signifier qu’une chose. Il s’est imprégné de toi. Cet Icare est donc ton emblème, ton alter ego.
Héloïse n’avait pas l’habitude de la voir ainsi abattue. Elle ne pouvait même pas s’imaginer la douleur éprouvée par Bérénice. Celle-ci demanda :
— C’est ton cas aussi ? Tu ressens les émotions de ton emblème ?
— Oui et non, mon Nordebert est imprégné par toute ma famille, les émotions sont donc plus diffuses. Il faut rentrer à présent. Je doute qu’Emilien ose en parler. Nous pourrions ruiner sa carrière et il n’a aucune preuve.
— Je vais avoir besoin de ton aide pour le retrouver.
— Promis ! Rentrons et tu m’expliqueras tout…
Une fois plongée dans les canapés du boudoir des Lépine, Bérénice put enfin expliquer la mort de son père, sa proximité avec les Habiles et l’étrange cadeau qu’il lui avait légué. Elle s’endormit d’épuisement.
Lorsqu’elle se réveilla, la nuit était définitivement tombée. Héloïse avait disparu et Blanche et Charles la scrutaient de près, la première debout, mains sur les hanches, le second assis près de sa tête. Sa première pensée fut pour Icare, toujours disparu. Une fois Bérénice bien éveillée, Blanche, les sourcils froncés, lui demanda :
— Où est ma fille ?
Bérénice avait-elle de nouveau porté malheur ? Après Hippolyte Loiseaux, son père et Icare, Bérénice redoutait, que le malheur qui l’entourait, ait encore frappé.
Si celui qui tire les ficelles du gouvernement n’est pas l’empereur, mais un industriel, ça peut expliquer ses méthodes de mafieux pour se débarrasser de ceux qui le dérangent. Ça me paraît même plus logique, en fait.
Moi aussi , je suis inquiète pour Icare, d’autant plus qu’il semble avoir les ailes abîmées. Je me suis dit depuis le début qu’à la place de Bérénice je ne l’aurais jamais appelé « Icare » : j’aurais eu trop peur que quelque chose le fasse tomber en plein vol. (Pourtant, je ne suis pas superstitieuse… normalement.) ;-)
Si le renard se montre hostile envers Bérénice, n’est-ce pas parce qu’il détecte Icare dans son sac ? Si les emblèmes sont faits pour se battre, ce serait assez logique.
Le départ d’Héloïse est également inquiétant ; mais pour le moment, rien ne nous dit qu’elle aurait été enlevée. Elle disait qu’elle avait quelque chose de prévu ; elle a peut-être profité de l’occasion pour sortir en douce.
Coquilles et remarques :
— Ça suffit Icare ! / Ils vont t’entendre en bas ! [Virgule avant « Icare » / j’en mettrais aussi une avant « en bas ».]
— Ce soir, je promets de te laisser sortir, mais là impossible ! [Virgule après « là ».]
— Il lui arrivait de glapir avec hostilité, la queue dressée, dès que Bérénice avait le malheur de passer devant lui. [Ta phrase est contradictoire : s’il glapit avec hostilité dès que Bérénice passe, ça veut dire que c’est systématique. En revanche, s’il lui arrive de le faire, c’est qu’il le fait parfois seulement. Donc il faudrait écrire « Il glapissait avec hostilité / dès que » ou « Il lui arrivait de glapir avec hostilité / quand ».]
— Et si tu étais l’invention d’un Habile ? Et si aujourd’hui, à l’aube du vingtième siècle, un Habile avait réussi à reproduire ce que personne n’a réussi à faire depuis la Renaissance… [La première hypothèse me paraît évidente depuis le début ; la deuxième est intéressante. Mais la mienne, à propos des pierres qui se déchargent comme des batteries, l’est aussi, n’est-ce pas ? ;-) Après tout, Icare n’avait jamais été « utilisé » avant.]
— Héloïse lui avait appris que les premiers Habiles, à l’époque de la Renaissance, avait conçu les emblèmes [avaient conçu]
— Bérénice constatait jour après jour ses cuisses se recouvrir de bleus et d’égratignures. [Le verbe « constater » ne peut pas être directement suivi d’un infinitif ; je propose : « Bérénice constatait jour après jour que ses cuisses se recouvraient de bleus et d’égratignures » ou « Bérénice constatait jour après jour les bleus et égratignures qui recouvraient ses cuisses ».]
— Celle-ci était de plus en plus belliqueuse à leur égard et régulièrement disparaissait dans de mystérieuses sorties. [Cette tournure n’est pas naturelle ; je dirais « et disparaissait régulièrement ».]
— Surpris, Icare resserra ses serres sur les doigts de Bérénice, puis s’enfuit à tire d’ailes [« resserra ses serres » sonne comme une répétition / à tire-d’aile]
— Chibouk, samovar russe, coffrets de jade, nombreux tapis… [Pas de majuscule à « chibouk ».]
— Dans lesquels les femmes ne sont pas autorisées, acheva Héloïse, d’un sourire las [acheva Héloïse avec un sourire las]
— Tu me connais, cela ne m’a pas arrêté… rétorqua Bérénice [arrêtée]
— Dire que c’est le ministre de la police et le futur ministre des Habiles… [ministre de la Police ; majuscules aux ministères]
— Bérénice lança un dernier coup d’œil à la fenêtre, aperçut un battement d'ailes mécaniques [Je dirais « perçut un battement d’ailes ».]
— Il se tenait aussi droit qu’un « i » engoncé dans un costume qui tentait de dissimuler ses manières abruptes et son aspect négligé. [Le costume ne peut pas tenter de dissimuler quoi que ce soit, à moins qu’il soit enchanté ; « un costume censé dissimuler », peut-être ?]
— « Un éléphant dans une boutique de porcelaine … » frissonna Bérénice. [Le verbe « frissonner » n’est pas adéquat pour une incise ; je propose « pensa (ou « se dit ») Bérénice en frissonnant ».]
— Alors qu'elle observait d'un œil distrait la vacuité de la conversation entre Héloïse et Emilien [Ce n’est pas avec son regard qu’elle remarque la vacuité de la conversation ; « distraitement », peut-être ?]
— ATTAQUE AU LOUVRE - L’OEUVRE DES OUVRIERS ? [L’ŒUVRE ; ligature]
— Ces accusations sont-elles vraies ? osa Bérénice à son adresse. [« Oser » n’est ni un verbe de parole ni un verbe auquel se superpose naturellement l’idée de parole, ce qui n’en fait pas un bon candidat pour une incise. Je propose « hasarda Bérénice ».]
— Pour l’instant difficile de le dire. / Seuls eux pourront faire avancer l’enquête. [Virgule avant « difficile ». / Je dirais « Eux seuls ».]
— Bérénice ne put cacher son dégoût. La présomption d’innocence ouvertement bafouée par le ministre de la police. [La graphie rectifiée est « dégout » / le ministre de la Police.]
— Il a ses entrées dans tous les conseils d’État, cellules de crise et surtout Emilien Decas lui voue une fidélité à toute épreuve. [Je dirais « les cellules de crise » / il faudrait placer « surtout » entre deux virgules.]
— Bérénice restait sans voix. Héloïse reprit [resta]
— et ferait passer mon cher prétendant pour un enfant de cœur [de chœur]
— L’ambassade de l’empire ottoman a eu la bonne idée de laisser échapper ses animaux du zoo…[l’Empire ottoman]
— Qu’y a-t-il ? Héloïse ? Bérénice ? questionna-t-il face aux deux jeunes femmes, bouche bée. [On ne comprend pas bien qui est bouche bée : Si ce sont elles, je propose « questionna-t-il en voyant deux jeunes femmes bouche bée ».]
— Fort bien ! Merci Bérénice. J’en profite, Héloïse, restez à la maison. Vos sorties à toute heure et sans nous prévenir sont inadmissibles. [Virgule avant « Bérénice » / je mettrais deux points après « J’en profite ».]
— Héloïse était toute aussi mortifiée, comme si elle aussi avait des choses à cacher [tout aussi mortifiée ; ici, « tout » a valeur d’adverbe]
— Bérénice, vous êtes définitivement pleine de surprises… [décidément ; dans cette acception « définitivement » est un anglicisme. Voir ici. http://www.academie-francaise.fr/definitivement]
— Avant qu’elle n’ait pu répondre, Icare, fébrile, se jeta sur le ministre [Avant qu’elle ait pu ; le « n’ » est de trop.]
— Projeté contre le mur, Icare retomba mollement sur le sol, comme blessé, tandis que Héloïse surgissait [tandis qu’Héloïse]
— Emilien Decas réalisa que Bérénice était tout aussi sonnée que lui [s’aperçut que ; l’anglicisme « réaliser que » est déconseillé]
— Monsieur Decas, vous m’entendez ? relança Héloïse d’un ton péremptoire. [« Relancer » n’est pas un verbe de parole ; je propose « insista ».]
— Bérénice s’aperçut avec soulagement qu’Icare s’échappait par la fenêtre ouverte dans un étrange tintement mécanique. « Ses ailes sont abîmées ! » se dit-elle. [La graphie rectifiée est « abimées ».]— Est-ce votre emblème ? fit-t-il à l’adresse d’Héloïse, l’air aussi fou que hagard [fit-il]
— Cette dernière se redressa, le jugeant sévèrement de toute sa hauteur [Je dirais plutôt « le jaugeant ».]
— Mais vous non plus, Emilien, ne répondez par à mes questions ! [vous ne répondez pas]
— Vous pourriez être accusé de vol et d’atteinte à la pudeur de deux demoiselles [d’attentat à la pudeur]
— Sans parler que cette chambre ressemble à un champ de bataille ! [parler du fait que]
— Decas, appliqua un mouchoir sur sa blessure. [Pas de virgule entre le sujet et le verbe.]
— Apparaissait déjà l’ombre d’un bleu sur son épaule. [Cette inversion est bizarre ; je propose « L’ombre d’un bleu apparaissait déjà ».]
— Les heures passèrent, le soleil déclinait lentement et aucun résultat n’était concluant. [Concordance des temps : Les heures passaient / Pour moi, l’expression « aucun résultat n’était concluant » n’est pas adéquate. Je propose : « et leurs recherches demeuraient sans résultat (ou « vaines ») ».]
— Héloïse n’osa manifester sa fatigue, après qu’elles quadrillaient pour une énième fois le jardin du Luxembourg [« alors qu’elles quadrillaient » ou « après qu’elles eurent quadrillé » ; « après que » se rapporte à une action terminée]
— Héloïse soutint le bras de Bérénice et engagea le pas vers la demeure des Lépine. [L’expression « engagea le pas » me semble étrange.]
— Tu es blessée en plus… Comment t’es-tu fait cela ? [Je mettrais une virgule avant « en plus ».]
— Parfois, as-tu l’impression qu’il te comprenne mieux que personne ? [qu’il te comprend]
— C’est un emblème… Et que tu sois sa propriétaire légitime ou non… Cette connivence, cette complicité que vous avez… [Minuscule à « cette connivence » ; c’est la même phrase.]
— Il faut rentrer à présent. Je doute qu’Emilien ose en parler. [Je mettrais une virgule avant « à présent ».]
— et l’étrange cadeau qu’il lui avait légué. Elle s’endormit d’épuisement. [Il y a une série d’espaces avant « Elle ».]
— Lorsqu’elle se réveilla, la nuit était définitivement tombée. [« Définitivement » veut dire que le jour ne se lèvera plus jamais. Je te propose de simplement enlever l’adverbe ou de le remplacer par « vraiment ».]
— Héloïse avait disparu et Blanche et Charles la scrutaient de près [Il y a deux fois « et » ; le premier peut être remplacé par un point-virgule.]
— Après Hippolyte Loiseaux, son père et Icare, Bérénice redoutait, que le malheur qui l’entourait, ait encore frappé. [La phrase est un peu bancale ; je propose « Après ce qui était arrivé à Hippolyte (...) » / les virgules après « redoutait » et après « entourait » sont erronées.]
J’apprécie de plus en plus le personnage d’Héloïse. J’espère qu’elle n’est pas allée se mettre en trop grand danger et qu’elle aura un avenir plus reluisant qu’Hippolyte ou Antoine et que Bérénice la retrouvera bien vite ! Leur duo est vraiment sympa.
Les approfondissements que tu apportes sur les emblèmes et leur fonctionnement sont vraiment chouettes. J’ai la sensation que plus on avance dans ton histoire, plus on en apprend sur eux, qu’ils sont quelque part le coeur même de l’intrigue. La manière dont tu distilles ces informations pour le moment est parfaite à mes yeux ! J’ai hâte d’en savoir plus.
Quelques petits chipotages :
>> J’ai eu un peu de mal à situer Icare au début du chapitre. Il est dans sa cage, puis Bérénice le libère et il se place devant la fenêtre. Après quoi Héloïse entre et Icare s’enfuit. Sauf que je n’ai pas réussi à comprendre où il était passé. Par la fenêtre ? Est-il allé se cacher ? Bérénice n’a-t-elle pas un peu peur qu’Héloïse entre en coup de vent et ne découvre Icare ?
>> « Celle-ci était de plus en plus belliqueuse à leur égard et régulièrement disparaissait dans de mystérieuses sorties. » : j’inverserais le « régulièrement » et le « disparaissait », je trouve la tournure un peu lourde sinon.
>> « Après Hippolyte Loiseaux, son père et Icare, Bérénice redoutait, que le malheur qui l’entourait, ait encore frappé. » : je ne suis pas sûre que les deux dernières virgules soient nécessaires, ça hache un peu ta phrase.
À bientôt :D
Je viens de dévorer les 10 premiers chapitres et je profite du fait que j'ai une remarque de détail à faire pour te dire que j'aime vraiment beaucoup ton univers: ce mélange entre l'historique et une dimension fantastique à découvrir, c'est vraiment passionnant, le bon équilibre entre le familier nostalgique et le mystérieux. J'ai vraiment hâte d'en découvrir plus, notamment sur l'histoire de ce monde alternatif ;)
Pour la remarque de détail: on écrit "enfant de CHOEUR" ;)
Voili voillou trêve de bavardages je passe tout de suite au chapitre suivant :D
Grr décidément je ne l'aime pas ce Decas. Par contre Héloïse m'intrigue au plus haut point, surtout avec cette disparition !! Qu'est-ce qu'elle est partie faire, j'ai hâte de le découvrir ! Enfin j'espère qu'elle n'a pas été enlevée par Decas pour qu'elle ne parle pas ^^
J'adore cette histoire d'emblèmes imprégnés aussi. C'est vraiment très intelligent comme idée.
Je n'ai pas compris la phrase de Bérénice au début du chapitre quand elle dit qu'elle va aller vanter les mérites de leur ami (je suppose qu'elle parle d'Emilien).
Ah oui et cette attaque des ouvriers… j'ai l'impression que c'est un petit caillou que tu sèmes sans qu'on puisse le comprendre pour le moment ^^
Hum, je me suis quand même demandée pourquoi c’est OK d’habitude qu’il se promène seul dans le jardin du Luxembourg (« Il passe son temps au jardin du Luxembourg. ») alors que là tout à coup c’est la grosse panique pour Bérénice. Il faudrait peut-être plus expliquer la relation de Bérénice avec l’oiseau mécanique avant cet évènement.
Intéressante, cette histoire d’emblème « imprégné ». Est-ce que c’est pour cela que Blanche est aussi apathique que son emblème ?
Pas mal de petites coquilles et détails :
Bérénice leva les yeux au ciel ne pouvant s’empêcher de penser : tournure pas très heureuse je trouve, ce « ne pouvant s’empêcher de penser ». Au minimum il faudrait une virgule avant.
Tu ne veux vraiment pas me dire d’où tu viens : c’est une question rhétorique, ou une vraie question ? il parle cet oiseau ?
Bérénice constatait jour après jour ses cuisses se recouvrir de bleus et d’égratignures : que ses cuisses se recouvraient de bleus… ?
s’enquit-elle se tournant vers Héloïse : s’enquit-elle en se tournant vers Héloïse ?
Pour tout réponse : Pour toute réponse
et la rejoint sur le balcon : rejoignit (il faut vraiment que tu revoies la conjugaison de ce verbe, tu fais la faute à chaque fois…)
des passants se querellaient s’agitant dans un charivari irréel : des passants se querellaient en s’agitant dans un charivari irréel ?
sur un des tapis ramenés par Bérénice d’Orient : sur un des tapis ramenés d’Orient par Bérénice ?
— Mal, soupira Bérénice. Très mal : cette réponse ne colle pas totalement avec la question.
Cette dernière le salua d'une révérence : il n’y qu’une personne citée avant, alors il faudrait plutôt dire « celle-ci », ou « elle » tout simplement.
il revenait chez les Lépine à l'heure du thé, venant faire la cour à Héloïse : répétition de « venir »
Emilien Decas lui assure une fidélité à toute épreuve : lui voue ?
prit son mouchoir de sa poche qu’il appliqua sur sa blessure : enchaînement un peu bancal. prit dans sa poche son mouchoir qu’il appliqua sur sa blessure ?
Je doute qu’Emilien n’ose en parler : Je doute qu’Emilien ose en parler ?
Bérénice s’endormit d’épuisement : cette répétition de Bérénice ne me parait pas utile
Bérénice redoutait que le malheur qui l’entoure ait encore frappé : entourait ? (concordance)