Armand remonta ses lunettes sur son nez en trompette et attrapa le cylindre. Il le tint avec délicatesse et le mania sous tous les angles. Puis, il dévisagea Bérénice avec suspicion.
— Je n’en ai jamais vu de comme ça…c’est incroyable, marmonna-t-il, ébahi.
— Vous pouvez donc m’en dire un peu plus sur ce que c’est ? fit-elle en se penchant encore davantage au-dessus le comptoir.
— Oui, je crois bien… reprit Armand toujours fasciné. Votre objet a été conçu par un Habile, pas de doute là-dessus ! Il y en a moins d'une dizaine dans le monde…
Dans le monde ? Il était encore plus précieux qu'elle ne l'avait cru !
— Mais alors de quoi s’agit-il ? s’enquit Bérénice avec impatience.
— Je ne m’aventurerais pas si je n’étais pas sûr… c’est un cryptex ! balbutia-t-il, pris par l'excitation.
Les doutes de Bérénice étaient confirmés. C'était bel et bien le même objet que celui qu’elle avait repéré dans le petit musée des Habiles. En revanche, elle n’avait pas la moindre idée de son utilité. S’apercevant que Bérénice ne réagissait pas, l’Habile développa :
— Votre cryptex est un ingénieux système qui n’est voué qu’à un unique but : garder un secret et le délivrer au bon propriétaire.
— Un secret ? reprit-elle, émerveillée.
— Oui, on peut le comparer à un coffre-fort. Au centre du principal cylindre se trouve un papier avec un message, expliqua-t-il en montrant le cœur du cryptex. Seul, celui qui pourra donner le code, c'est-à-dire la clé de ce coffre-fort, pourra l’ouvrir et délivrer son secret. Observez les différentes roues d’ivoire qui entourent le cylindre. Vous avez six rangées, chacune composée des lettres de l’alphabet.
— Le code qui permet d’ouvrir le cryptex est donc composé d’un mot à six lettres ?
— Exactement ! Une fois le mot de passe trouvé, le message est délivré par une des deux extrémités du cylindre.
— Mais comment fonctionne le cryptex ?
— Attendez, je vais vous montrer.
Armand prit une pince en or, s’assit sur un haut tabouret et plaça l’objet sous son microscope. Il tendit une loupe télescopique vers Bérénice et l’invita à s’en servir. Celle-ci se pencha davantage ce qui lui permit de voir les rouages du cryptex avec précision.
Avec une infime délicatesse, Armand souleva une petite plaque sur un des côtés. Des pierres précieuses, bleues, comme celles qu'elle avait vues dans le mastaba en Égypte s’entassaient, chacune dans un écrin de verre. Les pierres brillaient d’un tel éclat que Bérénice doutait de leur nature.
— Ces pierres diorites sont la principale matière qui permet aux Habiles de créer des machines. On peut l’apparenter à une forme de souffle de vie qui leur donnerait une autonomie, comme un homme a besoin de son cœur.
Bérénice écarquilla les yeux. Les Habiles connaissaient l’existence des pierres diorites ! Et ils les utilisaient !
— Pourtant, jusqu'ici, je n'ai vu aucun objet Habile en contenir ! Tous fonctionnent grâce aux rubis.
Elle préférait ne pas dévoiler l’existence d’Icare.
— Aujourd'hui, nous utilisons les rubis dans la plupart des objets que nous créons, faute de pierres diorites, devenues trop rares et trop chères. Plus que le diamant ! Vous avez là une petite fortune ! Les nobles se les arrachent pour maintenir leurs emblèmes plus ou moins en vie !
Voyant que Bérénice suivait toujours ses explications, Armand poursuivit en montrant avec les cristaux sa pince:
— Ici, les pierre diorites sont certes très fines et petites, mais d’une grande qualité. Le rubis n'a rien de comparable. Elles alimentent votre cryptex et lui permettent de maintenir les rouages pour protéger le secret qu’il renferme.
— Mais, si on enlevait ces pierres, pourrions-nous avoir accès au secret ? Ainsi, les rouages qui alimentent sa protection seraient morts !
— Bien trop facile, répondit-il dans un sourire amusé. Les rouages qui actionnent les lettres du code délivrent également un poison. Si le mot de passe est erroné ou le cryptex endommagé, il se répand et détruit le secret. N'enlevez pas les pierres ! Ne le faites surtout pas tomber !
Bérénice se redressa, tandis qu’Armand refermait le cryptex et le tendait délicatement dans sa direction. Il poursuivit :
— Cet objet est d’un raffinement extraordinaire. Il pourrait dater de la Renaissance. Si j’étais vous, je le préserverais.
— Et si, au contraire, je voulais chercher à percer son secret ? fit Bérénice en relevant la tête vers l’Habile et en serrant fort le cryptex contre elle.
— Dans ce cas, seul le propriétaire peut vous aider. Seul, lui connaît la clé pour l’ouvrir.
— Je n’ai aucun espoir si celui-ci est mort ?
— Si, dit-il avec hésitation. Mais votre espoir est mince. Précisément d’une chance sur plus de seize mille.
— Une chance sur seize mille ? C'est précis…
— Eh bien, il existe environ seize mille mots en six lettres…Et j'enlève les mots au pluriel, les mots étrangers…Autant vous dire que c'est quasiment impossible.
— Une chance sur seize mille, répéta Bérénice, désespérée.
Elle n'avait aucune chance de trouver le code.
— Ne vous faites pas trop d’illusions, reprit Armand. Quand bien même le concepteur aurait laissé des traces de son travail, il vous faut encore trouver le code du premier coup. Vous n’avez pas le droit à l’erreur.
Bérénice acquiesça et rangea le cryptex dans son sac. Alors qu’elle allait le remercier et partir, une main s’agrippa à son bras :
— Faites attention mademoiselle. Il ne reste que très peu de cryptex et ceux qui demeurent sont, à ma connaissance, pour le seul usage de l’empereur et ses espions. Des objets comme le vôtre attirent les convoitises autant que les craintes. Si la police vous voit avec ce cryptex, vous serez immédiatement interrogée.
Bérénice recula d’un pas et Armand ne la retint pas.
— Pourquoi ne le faites-vous pas ? Après tout, vous représentez également l’État.
— C’est vrai, concéda Armand sous le ton de la confidence. Mais les Habiles n’ont pas vocation à détruire leurs propres inventions et cultivent le mystère. Ce n’est pas le cas de l'État. Un cryptex dans la nature, c'est révélateur d’une faille dans le système. N’en faites pas étalage.
Il semblait sincèrement inquiet pour elle. Bérénice fit une dernière tentative :
— Vous n’avez vraiment aucun moyen de percer son secret ? Avec vos outils d’Habiles, vous pourriez sans doute faire quelque chose ?
— Non, soupira-t-il. Vraiment, nous ne pouvons rien. Les cryptex sont des objets réalisés par les meilleurs Habiles pour qu’une fois achevés, l’unique moyen de les ouvrir soit leur clé…
Il hésita un instant, scruta Bérénice puis l'avertit :
— N’en faites pas une quête. Certains sont morts en essayant de percer le secret d’un cryptex. D’autres sont devenus fous. Cela peut vite tourner à l’obsession.
Bérénice se tordait les doigts de nervosité. Elle sentait justement l’obsession naitre en elle. Voilà quelques semaines qu’elle ne songeait qu’à ce cryptex et la volonté de comprendre les mystères qu’il recélait. Elle avait la ferme idée que si son père le lui avait légué, c’est qu’il la croyait capable de l’ouvrir.
— Je vous remercie Armand pour vos éclaircissements, conclut-elle de façon plus froide qu’elle ne l’aurait voulue.
Armand comprit qu’elle ne lâcherait pas le morceau comme cela.
— Encore une question, reprit Bérénice en se rappelant les mots inscrits sur la plaque mortuaire de son père au ministère des Habiles. Sauriez-vous ce que signifie cette phrase : « Vivre en bonne société, collégialement, moralement, et studieusement » ?
—Chaque étudiant de cette ville la connaît.
Bérénice fit volte-face, tombant nez à nez avec Dimitri Chapelier qui jouait, distrait, avec un compas d’architecte, tout en fixant avec curiosité le sac de Bérénice. Instinctivement, cette dernière crispa son poing sur ses anses.
—Mais encore ?
— Vous ne quittez plus les Habiles, Bérénice. C’est bien cela…Bérénice ? demanda-t-il, devant son air étonné.
— Oui, Bérénice Vasari. Il faut faire partie d’un club privé pour vous approcher ?
— Je dis simplement que vous m’avez l’air bien intéressée.
Narquois, il se releva et s'approcha, la pointe du compas frôlant distraitement son pouce.
— Est-ce mal ?
— Non, mais des espions de l'État ont déjà fait plus subtile… Je préfère prévenir au cas où vous travailleriez pour l’empereur.
La prenait-il pour une espionne ? Ses joues s'empourprèrent de colère. Après ce que Bérénice avait vécu, c’était bien la plus grande insulte qu’on pouvait lui faire.
— Mademoiselle est venue expertiser quelques objets, répondit Armand à sa place.
Bérénice lui sourit, reconnaissante. Dimitri ignora son assistant et reprit :
— Vous avez fait une forte impression sur Lysandre, Bérénice. Dois-je m'en inquiéter ?
Bérénice sentit Icare frémir dans sa besace, prêt à bondir. Elle le caressa pour l'apaiser. Il ne devait surtout pas sortir.
— Bien sûr que non. Je ne veux pas lui nuire. Et d'ailleurs, si je devais être franche, de nous deux, c'est lui qui m'apporte le plus de tracas !
— Que voulez-vous dire par là ?
— Il est espionné par un certain Emilien Decas qui vient de me questionner sur le sujet. Il savait pour notre rencontre !
— Et qu'avez-vous dit ? Vous pouvez parler devant Armand. Je lui fais une totale confiance.
Sa voix s'était faite sifflante, son regard menaçant, mais cette attitude ne lui était pas destinée. Il avait à présent l’air de la même trempe que cet Emilien Decas. Armand se tint un peu plus droit, comme flatté par les propos de Dimitri.
Elle lui raconta brièvement sa rencontre avec le futur ministre des Habiles.
— Je ne suis pas sûre que Lysandre ait bien fait de revenir. Il risque sa vie à chaque instant. Ces hommes-là n’ont pas l’air de rire avec la couronne.
Dimitri ne cilla pas. Il lui répondit sur un ton neutre :
— Il est de toute façon bien trop tard pour que Lysandre recule. La machine est enclenchée.
Il allait retourner à son poste, lorsqu’il reprit :
— Dites-moi. S’il vous arrivait au détour d'un chemin d'entendre parler de Lysandre, veillez à m'en informer. Il sait à la perfection se faire des ennemis.
— Comment le pourrais-je ? Je vous avoue que je préférais le dire à Lysandre lui-même.
— Cela ne servirait à rien. Il n’écoute que les « clairons de la vertu et du courage ». Cet homme ne voit jamais le mal chez les autres ! Prévenez-moi par Armand. Il vous laissera sa carte. Et si besoin, faites-vous aider de votre amie, Héloïse Lépine. Elle sait comment entrer en contact avec les personnes de façon discrète.
Avant de partir, Dimitri se tourna une dernière fois vers elle :
— Au fait, si je vous ai dit que tous les étudiants connaissaient cette devise, c'est qu'elle est celle du plus grand établissement scolaire de Paris.
Bérénice se tourna vers Armand qui lui tendait une carte. Elle la prit, hocha la tête, souffla un merci et se détourna. Alors qu'elle essayait de se faufiler au travers de la foule, elle lança un dernier coup d’œil vers les Habiles. Armand était concentré sur un nouveau visiteur et elle perçut le regard curieux de Dimitri dardé sur elle. Il la scrutait sans s’en cacher. Il ne lui faisait pas totalement confiance, mais elle s'en moquait.
Bérénice se détourna rapidement avant de disparaître dans la foule.
Elle savait à présent où aller. Son but désormais serait de déjouer le code du cryptex pour comprendre les mystères qui entouraient son père, comprendre la mort d'Hippolyte et survivre dans Paris.
Bérénice soupira à la fois de fatigue et d'émotion, heureuse de trouver de nouvelles pistes à explorer. Elle rejoignit Charles et Héloïse, tandis que cette dernière lui lançait un regard interrogateur. Ce n'était pas le moment de lui dire ce qu'elle avait appris. Ils reprirent la route de la maison, serrés les uns contre les autres pour se protéger des giboulées de printemps qui tombaient sur la ville.
Dans le chapitre 8, tu décris bien cette exposition et son ambiance. La rencontre avec le ministre de la Police est inquiétante à souhait. Ce monsieur m’a l’air dangereux. C’est surprenant qu’Héloïse, qui affichait une loyauté sans faille envers l’empereur, mette en garde Bérénice contre lui et ses sbires. Serait-ce une façade ? Ou, comme elle s’entend bien avec Bérénice, elle tente peut-être de ménager la chèvre et le chou...
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Les explications à propos du cryptex sont claires et intéressantes. Cet objet doit brûler les mains de Bérénice à présent. J’espère qu’elle va maîtriser son obsession naissante. ;-)
Ses échanges avec Dimitri prennent une tournure intrigante. Alors que je m’interrogeais sur la relation de celui-ci avec Lysandre, dans ce chapitre, il a l’air de vouloir le protéger. Ça devient difficile pour tous les personnages de savoir dans quelle mesure ils peuvent faire confiance aux gens. Mais là, Bérénice devrait commencer à comprendre dans quel genre de lutte de pouvoir son père était impliqué.
Quant au code du cryptex, si Bérénice connaît des choses relativement intimes à propos de son père, elle a des chances de le trouver. Mais ce qui est ennuyeux, c’est qu’elle n’a pas droit à plusieurs essais.
Coquilles et remarques :
— Merci Georges. Nous y allons à pied à partir d’ici. [Virgule avant Georges.]
— Des bulbes dorés orientaux et des palais vénitiens sur la Seine côtoyaient des Pagodes et des Alcazars hispanisants. [Il ne devrait pas y avoir de majuscule à « pagodes » et « alcazars ».]
— Bérénice avait l’impression que tous les pays du monde s’étaient donnés rendez-vous à Paris [donné ; le pronom réfléchi « s’ » est COI, pas COD, donc il n’y a pas d’accord.]
— C'était des nobles, fiers de ce symbole visible de leur rang. [« C’étaient » serait préférable.]
— Elle n’avait aucune de ses nouvelles mais avait reçu le soir-même de son arrivée [Elle n’avait aucune nouvelle de lui / le soir même ; sans trait d’union.]
— Ils atteignirent l’entrée, une majestueuse porte orientale qui donnait sur le Champ de Mars. [Il semble qu’on écrit « le Champ-de-Mars ».]
— On dit que certains mécanismes sont animés comme la Tour Eiffel [la tour Eiffel ; tu l’as pourtant écrit juste un peu plus haut]
— Bérénice, voici Emilien Decas, ministre de la police [Il faudrait écrire « Émilien » ; je ne relèverai pas les nombreuses autres occurrences / ministre de la Police ; majuscule aux ministères..]
— Peu importe monsieur Decas, vous jouez avec les mots puisque ce n’est qu’une question de jours ! Monsieur Decas est proche de notre empereur finit-elle à l’adresse de Bérénice. [Virgule avant « monsieur » / « finit-elle » n’est pas vraiment adéquat ; je propose « ajouta-t-elle » ou « précisa-t-elle ».]
— Bérénice nous vient du sud pour découvrir notre capitale [du Sud s’il s’agit bien d’une région et non d’une direction.]
— Elle, qui avait cru au départ que cet homme venait à leur rencontre dans l’unique but de séduire Héloïse, déchanta. [Comme on ne met pas de virgule à « Elle qui », il faudrait aussi enlever celle avant « déchanta ».]
— mais Héloïse est une amie et guide hors pair [une amie et un guide]
— Héloïse lui jeta un bref coup d’œil confondu et reprit la direction de la conversation [« confus », pas « confondu »]
— « Cet homme est dangereux et a du pouvoir. » réalisa-t-elle [se dit-elle, remarqua-t-elle, constata-t-elle ; « réalisa-t-elle » est à éviter / il faudrait enlever le point à l’intérieur des guillemets et ajouter une virgule avant l’incise]
— « Reste vague » se dit-elle. [Virgule avant l’incise]
— En Égypte, par hasard ? [Je dirais plutôt : « Serait-ce en Égypte, par hasard ? »]
— Une fois le portail franchi, le futur ministre les quitta, non sans un dernier regard soupçonneux vers Bérénice. [Comme tu emploies le verbe « quitter » un peu plus loin, je propose « prit congé d’elles », « se sépara d’elles » ou simplement « s’éloigna ».]
— Tous trois naviguèrent entre les constructions quasi oniriques du Palais de l'Optique, de la Fée électricité [Sur Internet, on trouve toutes les combinaisons (majuscule/minuscule), mais ça devrait être le Palais de l’optique / la fée électricité ; sauf quand il s’agit de la peinture intitulée « La Fée Électricité ».]
— Tu le connais, toi ? demanda-t-elle, finalement. [Pas de virgule avant « finalement ».]
— Si j’étais toi Bérénice, je ne m’approcherais pas trop de Lysandre Coeuderoy. [Virgule avant « Bérénice » / Tu as osé écorcher le nom de Lysandre ! ;-)]
— Ni argent, ni armée. [Pas de virgule.]
— Bérénice songea à Lysandre et son emblème perdu [à Lysandre et à son emblème]
— Aucune. L'empereur Louis n'en a encore jamais fait usage [« Aucunement » ou « Aucune idée ».]
— Si Emilien Decas est actuellement le chef de la police et il sait que Lysandre est à Paris… Cela signifit que l’empereur espionne son neveu [« et qu’il sait » ou « et s’il sait » / minuscule à « cela » puisque c’est la suite de la phrase / cela signifie]
— Ce qui m’inquiète, reprit Héloïse en fronçant les sourcils. C’est que maintenant les espions, les mouchards de l’empereur te connaissent. [Virgule après « sourcils ».]
— la vapeur formait un nuage au-dessus de leur tête. [J’écrirais « de leurs têtes » ; chacun en a une seule, mais le nuage flotte au-dessus des têtes.]
— Parfait ! Merci Héloïse, je me dépêche et je vous rejoins ! [Virgule avant « Héloïse ».]
— Au désespoir, il appela son supérieur : / — Monsieur. Je vais m'occuper de votre…tondeuse à gazon. Venez dans mon bureau. [Là, on ne comprend pas tout de suite qui parle. Je te propose de mettre un point après « son supérieur » et d’ajouter une incise : « Monsieur, je vais m'occuper de votre…tondeuse à gazon, dit celui-ci. Venez dans mon bureau ». / Il pourrait ajouter « s’il vous plaît » ; autrement il paraît plutôt sec.]
— Bonjour, mademoiselle ! Je me présente. Armand Bisaillon. [« Je me présente : Armand Bisaillon ».]
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— Puis, il dévisagea Bérénice avec suspicion. [Pas de virgule après « Puis ».]
— Les doutes de Bérénice étaient confirmés. [Si ses doutes sont confirmés, c’est qu’elle continue à douter. Il faut donc dire « Les soupçons de Bérénice étaient confirmés » ou « Les doutes de Bérénice étaient levés ».]
— Seul, celui qui pourra donner le code, c'est-à-dire la clé de ce coffre-fort [Pas de virgule dans « Seul celui qui ».]
— Les pierres brillaient d’un tel éclat que Bérénice doutait de leur nature. [Bérénice se doutait de leur nature ; ne pas confondre les verbes « douter de » et « se douter de », qui ne veulent pas du tout dire la même chose.]
— Voyant que Bérénice suivait toujours ses explications, Armand poursuivit en montrant avec les cristaux sa pince [« avec » est mal placé : « en montrant les cristaux avec sa pince ». Vestige d’un « couper/coller ? ;-) / « suivait/poursuivit » sonne comme une répétition ; je propose « Armand continua »]
— Ici, les pierre diorites sont certes très fines et petites [les pierres]
— Faites attention mademoiselle. Il ne reste que très peu de cryptex [Virgule avant « mademoiselle ».]
— C’est vrai, concéda Armand sous le ton de la confidence [sur le ton]
— Je vous remercie Armand pour vos éclaircissements, conclut-elle de façon plus froide qu’elle ne l’aurait voulue. [Il faut placer « Armand » entre deux virgules / qu’elle ne l’aurait voulu ; « façon plus froide » n’est pas COD.]
— Chaque étudiant de cette ville la connaît. [Du moment que tu appliques les rectifications orthographiques de 1990, tu dois écrire « connait ».]
— Dimitri Chapelier qui jouait, distrait, avec un compas d’architecte, tout en fixant avec curiosité le sac de Bérénice. [La phrase est un peu hachée ; je propose « qui jouait distraitement avec un compas ». / Il y a déjà le verbe « fixer » plus haut ; je propose « scrutait ».]
— Non, mais des espions de l'État ont déjà fait plus subtile… [plus subtil]
— Vous avez fait une forte impression sur Lysandre, Bérénice. Dois-je m'en inquiéter ? [Le point d’interrogation est seul en début de ligne. Il faudra mettre des espaces insécables avant tous les signes de ponctuation « hauts » ou « doubles » (? - ! - ; - :) dans tout ton roman.]
— Il savait pour notre rencontre ! [Je mettrais une virgule après « savait ».]
— Je ne suis pas sûre que Lysandre ait bien fait de revenir. [La graphie rectifiée est « sure » (bien qu’elle crée une confusion avec l’adjectif « sur, sure », qui veut dire aigrelet).]
— Dites-moi. S’il vous arrivait au détour d'un chemin d'entendre parler de Lysandre [Je mettrais deux points après « Dites-moi ».]
— Je vous avoue que je préférais le dire à Lysandre lui-même [préférerais]
— Et si besoin, faites-vous aider de votre amie, Héloïse Lépine. [Et au besoin (l’expression « si besoin est » existe aussi, mais elle convient moins bien ici) / je ne mettrais pas de virgule après « amie »]
— Son but désormais serait de déjouer le code du cryptex [On déjoue un complot ou une machination, mais pas un code. Je propose : trouver ou découvrir.]
C’est quand même un site officiel, donc sérieux, qui donne cette graphie. Dans tous les cas, il faut conserver la même dans tout le roman.
Cette nouvelle confrontation entre Bérénice et Dimitri était très bien menée. On le découvre sous un autre jour, un peu moins excentrique qu'au premier abord. On le sent très fidèle à son ami Lysandre avec lequel il semble très protecteur.
Héloïse quant à elle m'interroge de plus en plus. On la croit d'abord aveuglément fidèle à l'empereur, mais visiblement elle a des contacts et Dimitri semble lui accorder sa confiance dans une certaine mesure... je ne sais plus quoi penser du coup, elle m'intrigue xD
Juste une petite remarque, mais là c'est sans doute moi qui aie loupé une information (désolée si c'est le cas, n'y fais pas attention !), mais je m'attendais un peu à ce que Bérénice montre Icare à Armand. Même si je comprends qu'elle ne veuille pas le laisser sortir en compagnie des Lépine, comme elle était seule, je pensais vraiment qu'elle le ferait, pour enquêter sur son père.
À très vite pour la suite ♥
CE Dimitri qui semblait en désaccord avec Lysandre a l'air de finalement vouloir le protéger... hâte de savoir contre quoi exactement et pourquoi !
Un chouette chapitre qui explique très bien le cryptex. Petit système bien ingénieux ! je n’ai pas bien compris pourquoi l’empereur et ses services prendraient ombrage du fait qu’elle possède un cryptex. Convoitise ? pourquoi si personne ne peut l’ouvrir ? Pour les pierres qu’il contient ? Ce n’est pas clair pour moi.
C’est un détail, mais pour moi il y a un truc qui ne colle pas dans le tout début du chapitre : « Bérénice se tut et attendit le verdict. Armand remonta ses lunettes sur son nez en trompette et attrapa le cylindre qu’elle lui tendait maladroitement. »
Comment peut-elle attendre le verdict alors qu’il n’a pas encore attrapé l’objet ? Pour moi il y a un problème de chronologie des actions.
Détails
Les nobles se l’arrachent : le « l » est mis pour quoi ? les diorites ? ce serait « les » alors… ou est-ce autre chose ?
Chaque étudiant de cette ville la connaît : il ne faut pas un tiret de dialogue ?
Elle rejoint Charles et Héloïse : rejoignit
tandis que cette dernière lui lança un regard interrogateur : imparfait après « tandis que »
Depuis hier, je me triture le cerveau sur cette phrase « Bérénice et Héloïse attrapèrent fermement, chacune, une main de Charles ». Le « chacune ». Ca coince quand je le lis. Peut-être « Bérénice et Héloïse attrapèrent fermement chacune des mains de Charles »... Mais je trouve que ça ne décrit pas encore assez précisément ce que tu veux dire...
« Bérénice avait l'impression d'être au coeur d'une unique et immense machine. » : c’est vraiment bien vu ça !
« Monsieur. Je vais m'occuper de votre…tondeuse à gazon. » : Excellent ! Gédéon aurait adoré ce travail ! ^^
« Pendues à son nez, ses étranges lunettes aux multiples verres de couleur étaient sa marque de fabrique. » : J’adore l’idée mais j’essaie de me représenter les lunettes. Les verres sont un peu « psychédéliques » ?
« Votre cryptex est un ingénieux système qui n’est voué qu’à un unique but : garder un secret et le délivrer au bon propriétaire. », « Observez les différentes roues d’ivoire qui entourent le cylindre. Vous avez six rangées, chacune composée des lettres de l’alphabet. » : C’est TROP bien !
diorites/rubis : génial ! Je comprends des choses du coup ;)
« Une chance sur seize mille ? » : purée, tu as fais les probabilités ?!
« Bérénice acquiesça et rangea le cryptex dans son sac. Alors qu’elle allait le remercier et partir, une main s’agrippa à son bras » : ici, j’ai vraiment cru que c’était quelqu’un d’autre qui l’agrippait à cause du « une main ». Et comme me ton était bien plus sombre, je ne pensais pas me tromper mais... SI, ah, ah !
« à ma connaissance, pour le seul usage de l’empereur et ses espions. » : super ça aussi ! Elle n’a pas fini de s’attirer des ennuis !
« Cela peut vite devenir une obsession. » : tu m’étonnes !
« Chaque étudiant de cette ville la connaît. » : à quoi fait référence le «la» ?
Super chapitre, l'intrigue est relancée !