Chapitre 10 : La dernière barrière

 

— Elle est guérie, annonça Clervie d’une voix froide.

Asha reposa son pied sur sol.

— Et nous ne pouvons pas partir, je suppose.

— Je crains que non.

— Dites-nous comment contacter la personne qui nous enferme, ordonna Lohan.

— Vous ne pouvez pas. C’est impossible. Mais vous savez, ça fait seize ans que je vis ici, je me porte très bien.

— Vous êtes folle, oui !

Asha noya Clervie dans ses iris éclaboussés d’or.

— N’y a-t-il vraiment aucun moyen pour que nous puissions sortir ?

— Non.

— D’accord.

La jeune fille se leva et quitta la pièce pour goûter l’air vivifiant de l’extérieur.

— Tu abandonnes ?! s’exclama Lohan en la rattrapant.

L’expression d’Asha était froide.

— Non, je n’abandonne pas, bien sûr.

Elle n’ajouta rien, le visage fermé.

Incapable de supporter l’immobilisme, le jeune homme décida d’aller se balader.

Il marchait d’un pas sec, déchirant les feuilles qui passaient à sa portée. Il ne pouvait pas rester ici, sa rébellion l’attendait. Sa vengeance l’attendait. Il avait déjà assez perdu de temps. Et puis, surtout, il ne supportait plus ce lieu maudit. Il n’en pouvait plus. Il devait partir.

Il frappa de toutes ses forces contre la barrière invisible qui tortura ses phalanges de sa dureté. Il poussa un cri de rage et insista, lançant toute sa colère contre sa prison transparente, jusqu’à ne plus pouvoir bouger ses doigts. Alors il percuta le mur de sa tête. À la douleur succéda un vertige endiablé qui l’entraîna dans l’inconscience.

 

*

 

Asha aussi avait quitté la maison de Clervie.

Elle avait senti le besoin d’oublier les larmes, de se perdre dans l’abondance colorée de la forêt, de s’oublier dans le chant des oiseaux, de s’abreuver de la caresse de la brise, de se saouler de l’humus tendre que ses doigts goûtaient. Seule, noyée dans ce flot de sensations sereines, elle n’était plus une poussière nerveuse, elle était un tout apaisé et chaleureux.

Elle s’abandonna à la terre, la vision de son Sanctuaire se confondant avec le paysage tangible. Un instant, elle crut que la lumière était revenue dans sa clairière. Elle ferma les yeux, ignorant la cruelle vérité, pour s’immerger dans cette vision utopique.

Après un temps dilué dans sa méditation, son oreille collée contre le sol perçut des pas lourds. D’abord à peine perceptible, leur bruit alla croissant. Asha se redressa pour contempler le vert auréolé d’or, à la recherche d’une présence visuelle. Ce ne fut qu’au bout de longues secondes qu’elle perçut enfin la grande silhouette qui avançait, hésitante, vers elle.

La jeune fille se leva. De ses lèvres émergèrent un cliquètement rassurant qui attira la grande ombre jusqu’à elle.

Sa paume tendue se posa sur les naseaux d’une magnifique jument noire qui portait une selle abîmée.  Asha caressa l’animal frémissant, faisant peu à peu disparaître ses veines saillantes.

Soudain, le cheval dressa son encolure, les oreilles pointées en avant. La jeune fille quant à elle, perçut l’écho d’un hurlement. Sa main quitta la robe sombre, et la jument s’élança.

La Sylvienne la suivit, peinant à la garder dans son champ de vision bien qu’elle n’aille pas très vite. Heureusement l’équidé finit par s’arrêter, la tête basse, donnant de petits coups à un corps qui gisait sur le sol, immobile.

Asha cligna des yeux en reconnaissant Lohan. Elle s’accroupit près du jeune homme dont le front suintait de sang. Inquiète, elle passa ses doigts sous ses narines et fut soulagée de sentir son souffle chaud les effleurer. Elle releva la tête vers l’animal.

— Tu es sa monture, n’est-ce pas ? s’enquit-elle.

La jument souffla.

— Tu veux bien m’aider à le transporter ?

Asha dut mobiliser toute sa force pour hisser Lohan sur la selle de son cheval. Le front trempé de sueur et les muscles douloureux, elle guida la jument jusqu’à la chaumière de Clervie.

— Mais qu’est-ce qu’il a encore fait ? siffla cette dernière en l’examinant.

— Je ne sais pas. Vous allez le soigner, n’est-ce pas ? répondit la jeune fille d’une voix insistante.

Clervie serra les dents.

— Oui, fit-elle simplement. Mais où as-tu trouvé ce cheval ?

— C’est elle qui m’a trouvée.

La jeune femme plissa les yeux mais, sentant qu’Asha n’ajouterait rien de plus, se contenta de transporter Lohan jusqu’à sa couche pour lui prodiguer des soins.

— Merci, souffla la Sylvienne en flattant l’encolure de l’animal.

Celui-ci eut un léger hennissement et commença à brouter nerveusement l’herbe qui tapissait le jardin de Clervie.

La jeune fille s’affaissa sur un coussin. Malgré sa guérison, sa cheville était toujours sensible et la lançait après son effort. Elle attrapa plusieurs draps molletonnés pour se faire un nid. Pour cela elle en souleva un qui révéla un plateau garni d’un repas et protégé par un panier retourné. Elle fixa sa trouvaille incongrue, les sourcils froncés.

Clervie l’avait entendue arriver d’assez loin, mais elle l’avait sans doute surprise à rentrer si tôt. Le regard d’Asha dériva vers la porte perpétuellement fermée, à quelques pas. Il devint lourd.

La jeune fille recouvrit le plateau repas du drap et réajusta les coussins pour qu’ils le masquent. C’est ce moment que la maîtresse de maison choisit pour reparaître.

— Ce n’est rien de très grave, mais il risque d’avoir un sacré mal de tête pendant plusieurs jours.

— Ah.

Les yeux pâles de Clervie se vrillèrent dans ceux d’Asha qui sentit son esprit à découvert. Elle s’immergea dans la vision de son Sanctuaire.

La Porteuse ne dit rien et sortit pour s’occuper de son potager après un regard soupçonneux.

 

*

 

Ils voyageaient uniquement de nuit, les étoiles étaient leurs guides et leur gardiennes. Kurtis vit se dérouler un monde sans frontière, un horizon de possibilités. Lorsque parfois ils coupaient par les champs, et que la forêt luxuriante succédait au vide tapis de cultures, il était pris d’un vertige devant ce paysage dont l’au-delà invisible appelait à être découvert. Parfois, il se dit qu’il aurait aimé être un Hekaour, et pouvoir grignoter quelques miettes de cette infinité languissante.

Mais la beauté des décors qui se succédaient n’enlevait en rien son angoisse. Chaque soir, il répétait avec l’aide d’Ealys les formules et les gestes qu’il devrait effectuer pour former le Cercle. Il avait peur d’échouer, de précipiter ses camarades dans l’incertitude. Mais plus que tout, il avait peur de cette guerre vers laquelle il marchait. Son anxiété croissante était partagée par tout le groupe qui cheminait vers la Cité des ombres, ne la rendant que plus lourde.

Conan, parmi tous, était le plus nerveux. Cauchemars et tremblements se succédaient dans ses nuits, rythmés par ses pleurs diurnes comme nocturnes qui laissaient sur ses joues des sillons rougeâtres. Kurtis aurait aimé le rassurer du mieux qu’il pouvait, échanger avec lui pour faire s’envoler un peu de son fardeau, mais les regards sévères de ses camarades l’en défendaient. Conan était seul au milieu de ces étrangers ingrats qui le considéraient uniquement comme un traître.

 

La veille de leur arrivée, ils firent une dernière halte pour se reposer dans une aube timide. Quelques Hekaours, dont Artis, partirent chasser, tandis que le reste de la troupe s’affairait à diverses tâches non loin du foyer.

Conan, les mains toujours liées, était prostré devant le feu, les yeux vides, non loin de Kurtis qui relisait les formules tracées au fil sur un carré de lin. Il n’y avait personne autour d’eux, hormis Ealys qui avait entamé une sieste.

— Tu… tu arrives à déchiffrer ces caractères ? bredouilla soudain Conan.

Le jeune Sylvien releva la tête, surpris, avant d’afficher un sourire hésitant.

— Oui, ça fait longtemps que j’ai appris. Mais c’est vrai qu’au début c’était dur. Tu sais lire, toi ?

— Non, je devais être menuisier, ça ne m’aurait servi à rien.

— C’est dommage, c’est plutôt intéressant.

— Ça m’a surtout l’air compliqué.

Kurtis eut un petit rire.

— Oui, ça l’est.

Il y eut un instant de silence que les deux jeunes garçons se sentirent de devoir combler.

— Est-ce que Asha sait… savait lire ? demanda Conan d’une voix hésitante.

Son interlocuteur ne répondit pas tout de suite.

— Non, seuls les Arsalaïs et les chefs apprennent la langue écrite.

— Ah, d’accord.

Le captif laissa ses yeux être absorbés par les flammes ondoyantes. Kurtis l’observa en silence, les lèvres contractées.

— Et si… souffla soudain l’humain, et si j’avais fait le mauvais choix ? S’il ne fallait pas provoquer cette guerre ?

— Comment ça ?

— Je… je m’apprête à ouvrir la porte à des assaillants qui vont mettre à sac à la ville où se trouvent mes parents… je sais que c’est mal, que c’est une trahison mais… ce qu’ils ont fait à Asha… si tu l’avais vue…

Il déglutit, les yeux rougis. Kurtis avait pâli.

— C’est ma faute, ce qui est arrivé. Je me suis dit qu’en vous offrant la possibilité de vous venger, je réparais mon erreur. Mais… mais je suis sûr de me tromper. Alors je pourrais ne rien faire ? Non, je sais bien que j’en suis incapable. Mais tu vois, aucune option ne me parait juste.

Le jeune Sylvien s’humecta les lèvres.

— Tu… tu sais, je trouve que tu as raison. Mais… malheureusement je pense que c’est trop tard. On ne peut plus revenir en arrière. Ça ne sert à rien de douter maintenant, il faut y croire… Enfin, je sais que c’est plus facile à dire qu’à faire…

Conan hocha lentement la tête, ses iris renvoyant la vision qu’il avait du feu.

À ce moment, les chasseurs rentrèrent. Artis alla directement s’installer entre les deux garçons, un bouquet d’écureuils à la main.

— Y a pas beaucoup de gibier, indiqua-t-elle, on a pas trouvé grand-chose.

Elle fit des brochettes et les laissa cuir sous les yeux grimaçant de Conan.

— Bah fais pas cette tête l’humain, c’est pas si mauvais. Enfin, j’dis pas, un chevreuil bien juteux n’aurait pas été de trop.

Le prisonnier leva des yeux surpris devant ce ton presque affable qui lui était destiné.

— Bah quoi ? fit-elle sous le regard lourd des autres membres de l’expédition. C’est un con, mais c’est un con utile. Je traite bien mes alliés, moi.

Kurtis pouffa.

— Quoi ?

— Qu’est-ce qu’on ferait sans toi !

Le sourire triomphant qui apparut brièvement sur le visage de la jeune femme chassa, l’espace d’une seconde, sa tristesse latente.

— Vous seriez perdus, mes pauvres.

 

*

 

Lohan tituba, sa tête le lançait. Il traversa la chaumière en grimaçant et rejoignit un air frais qu’il espérait bienfaisant. Asha était avachie sur une pile de coussins, sa chevelure ébouriffée masquait son visage.

Le jeune homme s’assit sur une souche. Le soleil qui filtrait au travers du feuillage lui perçait les yeux. Il aperçut la silhouette de Clervie dans son potager. Il fronça les sourcils.

— Je dois te parler, souffla une voix doucereuse.

Il sursauta en voyant Asha derrière lui, il ne l’avait pas entendu arriver.

— Mais d’abord il faut que tu me promettes de ne pas t’emporter.

Il reprit contenance.

— Qu’est-ce qu’il y a ?

Elle lui servit un regard intense.

— La personne qui nous retient prisonnière, je crois qu’elle est ici.

— QU… pardon ?

— Tu sais, la porte toujours fermée caché derrière le buffet ?

— Oui.

— L’autre jour j’ai vu Clervie porter un panier dans cette chambre. Et là je viens de trouver un repas qu’elle a probablement dissimulé en nous voyant arriver.

— Je vois…

Il serra les poings.

— Je vais m’introduire dans cette pièce, annonça-t-il.

Asha hocha gravement la tête.

— Il ne faut pas laisser parler ton impulsivité, jette juste un œil, dit-elle.

— C’est d’accord.

— Je vais te chercher la clé…

— Ce n’est pas la peine, le mécanisme est simpliste, je peux m’en occuper. Mais j’ai besoin que tu l’occupes.

— Compte sur moi.

Ils échangèrent un regard et se séparèrent. Lohan observa Asha s’éloigner, déterminée. Elle semblait tellement forte, radicalement opposée à celle qu’il avait vue le jour de la terrible annonce de grossesse. Elle avait paru remise, et ce dès le lendemain. Il soupira, il ne pouvait pas en dire autant pour lui-même.

Il se glissa jusqu’à la porte close. À l’aide d’un bout de bois et d’un morceau de tissu, il réussit à l’ouvrir. Il pénétra dans une chambre savamment décorée de coquillages et de fleurs. Les couleurs vives des pétales rendirent encore plus pâle la peau de la vieille femme qui gisait sur un lit. Ses cheveux sombres et bouclés formaient un bloc immobile autour d’un visage cadavérique aux yeux hermétiquement fermés. Lohan dut s’approcher pour distinguer un léger frémissement des lèvres qui indiquait que la femme était encore vivante. Il l’examina. En réalité, elle devait avoir à peine plus de cinquante ans, mais ses joues saillantes et sa lividité lui donnaient bien plus.

Un silence fixe régnait en ce lieu malgré le chant joyeux des oiseaux qui se faufilait par la fenêtre. Lohan s’apprêtait à faire demi-tour quand il entendit des pas empressés résonner dans la maison.

Clervie apparut, échevelée, poursuivie par Asha.

— Ne lui fais rien ! cria-t-elle, les yeux écarquillés.

Il la défia du regard.

— Qui est-ce ?

— Ma mère.

— Est-ce elle qui est à l’origine de la barrière ?

— Non.

Il se tourna vers l’endormie et souleva la couverture qui reposait sur elle.

— Non ! s’écria Clervie en lançant son bras en avant.

Il fut bloqué par celui d’Asha, laissant le jeune homme détailler la spirale noire qui apparaissait sur l’avant-bras de la vieille femme.

— C’est elle, c’est sûr, fit-il.

— Non !

Clervie se débattit.

— Vous ne savez pas mentir, remarqua Asha d’un air sombre.

Lohan s’avança et son ombre couvrit le visage de la dormeuse.

— Et donc, ça fait seize ans qu’elle est comme ça si je comprends bien, siffla-t-il. Effectivement, nous ne sommes pas près de partir d’ici.

Il marqua une pause.

— Il n’y a qu’un moyen de nous libérer de son pouvoir.

Asha fronça les sourcils, secouant lentement la tête.

— Je ne peux pas te laisser faire ça.

— Je n’ai pas besoin de ta permission.

— Ne lui fais pas de mal ! S’il te plaît !

Lohan toisa froidement Clervie.

— Vous n’êtes pas en droit d’exiger quoi que ce soit. Vous avez visiblement oublié ce que vous nous avez fait.

— J’ai fait naître la vie, je n’ai tué personne !

— Vous avez bafoué notre être.

— Asha, dis-lui quelque chose ! implora Clervie.

— Asha, tu sais que c’est le seul moyen pour nous de rentrer.

La jeune fille baissa les yeux, muette. Des larmes se glissèrent entre ses cils.

— Je vais prendre ça pour une approbation, fit Lohan.

— Non ! NON !

— C’est comme si elle était déjà morte de toute façon.

— J’AI DIT NON !

Lohan s’immobilisa alors qu’il tendait sa main vers l’endormie. Clervie se défit de l’emprise d’Asha, elle aussi figée.

— Tu n’es qu’une immonde raclure, éructa-t-elle. Tu ne sais que tuer. Mais moi je sais pourquoi, et je sais à quel point ça te fait souffrir.

Ses iris opalescentes semblèrent le transpercer. Il se mit à trembler en entendant l’écho de cris familiers lui déchirer les tympans. Les flammes s’élevèrent sous ses yeux écarquillés. Il distingua dans la pénombre qui l’avait englouti un cadavre qui remuait à un rythme régulier.

Il hurla.

 

*

 

Asha, crispée, vit les ombres du sol s’étendre et prendre soudain leur essor. Elles jaillirent en l’air sous la forme de langues brumeuses d’un noir intense. Un vent irréel se mit à tourbillonner dans la pièce. Clervie recula mais c’était trop tard, ses pieds furent attrapés par des griffes intangibles qui la jetèrent au sol. Un cri inhumain déchira le brouillard. La silhouette de Lohan avait presque disparu derrière un néant déchaîné.

Asha ploya sous la force des bourrasques, le cœur affolé. Une soudaine secousse la fit basculer au sol, des rugissements résonnèrent dans ses oreilles. Elle se redressa, chancelante. Des mains noirâtres se formèrent à deux pas et fondirent sur la vieille femme endormie. Elles déchirèrent son torse, imbibant d’un rouge ardent la couverture.

— NON ! hurla Clervie en se jetant en avant.

Elle frappa les griffes mais son poing passa au travers de la menace qui se retourna contre elle. Elle fut enserrée d’épais filaments acérés qui teintèrent sa peau de pourpre. Elle se débattit, des larmes cisaillant ses joues, voulant crier sans en avoir le souffle. Asha bondit en avant et tenta d’attraper les griffes meurtrières, mais ses doigts se refermaient sur du vide. Alors que des dagues vinrent lui perforer la peau, elle fit volte-face et fonça sur Lohan, silhouette hurlante et recroquevillée dans un nuage orageux.

Un vent puissant la repoussa en arrière, elle manqua de tomber et dut reculer. Ses yeux lancèrent un appel muet vers l’ombre déchainée, mais ne reçurent aucune réponse. Alors, elle tendit la main, ignorant le nuage qui lui griffait la paume, et ferma les paupières.

 

Elle fut jetée au sol par une puissante tornade.

Une tempête enserrait la plaine désertique, les nuages bouillonnaient et le vent hurlait, soulevant une vague de cendres dévastatrices. Asha balaya le paysage meurtri du regard, et finit par repérer une silhouette à peine visible, tassée contre un tronc d’arbre mort. Elle s’approcha, s’enfonçant jusqu’au genou dans le tapis de cendres véloces qui tourbillonnaient sous ses pieds, menaçant de l’engloutir. Une rafale la frappa, l’empêchant d’avancer.

Elle poussa un cri de rage et mit une main au sol, s’en servant pour s’attirer en avant. Elle rampa presque, harcelée par les bourrasques, jusqu’à la petite ombre sanglotante. Autour d’elle, un brasier rugit, dévorant les nuages. Les contours fantomatiques de maisonnettes apparurent, ainsi qu’une grande clameur. Des mots furent criés dans une langue étrange, sans qu’elle ne puisse apercevoir leur locuteur.

Lohan serrait ses bras autour de ses genoux, se balançant compulsivement d’avant en arrière. Il avait la forme d’un enfant d’une dizaine d’années, ses mèches brunes masquaient ses yeux larmoyants.

Asha s’assit à côté de lui et tenta de lancer des paroles rassurantes, mais les hurlements de la tourmente couvrirent ses mots. Elle jeta un œil mauvais à la tempête et après un instant d’hésitation saisit le petit Lohan par les épaules.

 

L’enfant atterrit sur le sol d’une clairière nocturne, entouré d’un silence doux. Il se redressa, hagard, tournant la tête en tous sens. Asha s’agenouilla face à lui et parvint à capter son regard fuyant. Elle entoura sa tête de ses mains et posa son front contre le sien. Elle prit une grande inspiration, un sourire bienfaisant sur les lèvres.

— Je suis là, dit-elle, tout va bien.

Le petit garçon la dévisagea, muet. Il contempla le paysage serein.

Il sursauta quand il sentit un pelage caresser ses jambes. Ses yeux noirs se baissèrent sur un chat auréolé de lumière qui ronronnai à ses pieds. Il tendit une main hésitante que la tête du félin vint accueillir avec délice. Ses doigts s’immergèrent dans l’infinie douceur de cette fourrure offerte sous le regard bienveillant d’Asha.

Lentement, un léger sourire apparut sur les lèvres de Lohan tandis qu’il grandissait à vue d'œil.

 

La tempête s’était tue, ne restait qu’une étendue ravagée.

Les cendres soulevées laissaient cependant percevoir un vert pâle qui se faufilait entre les arbres morts. Un soleil puissant avait émergé du néant pour affleurer l’horizon.

 

Les ombres se retirèrent comme à regret et rejoignirent le sol, délaissant Lohan qui semblait suffoquer. Son visage trempé de sueur se leva vers Asha, ses lèvres tremblantes voulurent esquisser un remerciement mais aucun son n’émergea de sa gorge meurtrie. Il hocha simplement la tête, son essoufflement disparaissant peu à peu.

Un cri lui fit tourner la tête. Clervie agrippait le corps de sa mère, se pressant contre lui comme pour lui donner une chaleur qu’il n’avait plus. Les yeux de la vieille femme, d’un bleu sombre, étaient ouverts sur le plafond, vitreux. Le sang ne coulait plus de ses blessures béantes.

Asha fit un pas en avant, les larmes naissant dans ses yeux. Clervie se retourna violemment vers elle, le visage ravagé. Elle hurla et tendit ses doigts crispés vers sa gorge. Asha l’évita, et la jeune femme s’effondra par terre.

— Clervie…

— VOUS L’AVEZ TUÉE ! COMMENT AVEZ-VOUS PU ?!

Lohan se releva, un peu chancelant. Son visage sombre affichait une froideur hautaine.

— Je suis désolée, Clervie, fit Asha en s’agenouillant près d’elle. Je ne voulais pas…

— PARTEZ ! DÉGAGEZ D’ICI ! VOUS…

Le reste de sa phrase disparut dans un sanglot douloureux. La jeune fille considéra sa sauveuse un instant, les lèvres tremblantes.

— Je ne peux pas te laisser comme ça…

— DÉGAGE !

— Elle a raison, partons d’ici, avança le jeune homme, impassible et horripilant.

Il ne vit pas venir le coup de poing qui s’enfonça dans son ventre. Il tomba à genoux avec borborygme effaré. Ses yeux surpris se levèrent sur Asha. Celle-ci abaissa son poing et sa tête.

— Tu le mérites, souffla-t-elle avant de tourner les talons.

Avant de franchir le pas de la porte, elle se retourna vers Clervie.

— Je… je pars, lança-t-elle d’une voix hésitante.

— C’est ça ! DEGAGE ! Mais je vous promets qu’un jour je vous retrouverai, et je vous le ferai PAYER !

Lohan ne dit pas un mot, laissant simplement ses iris noirs se poser sur le corps martyrisé de sa victime. Il baissa le menton un court instant.

Asha, après un dernier regard triste vers la jeune femme éplorée, quitta la pièce, suivie de son complice.

 

*

 

Conan s’avança d’un pas lent, tentant de maîtriser sa respiration. Il se tourna un instant vers la troupe de cavaliers. Ils étaient habillés de plaques de liège nouées entre elle, ornées de multiples talismans. Tous tenaient de longues massues d’où des pierres étaient suspendues, un glaive à la ceinture. Leurs chevaux, sentant l’excitation ambiante, frappaient le sol de leurs sabots impatients.

— Promettez-moi de faire le moins de victimes possible, lança Conan d’une voix chevrotante.

Aedan, un aigle royal perché sur l’épaule, le toisa du haut de son grand étalon.

— Je ne peux faire une telle promesse, lança-t-il comme une sentence.

Le jeune garçon avait les jambes flageolantes.

— Épargnez au moins mes parents, je vous ai donné leur…

— Il suffit. Nous perdons du temps et risquons d’être découverts, ouvre-nous.

Conan serra les poings, apercevant Kurtis qui l’encourageait du regard. Il fit volte-face vers le tronc biscornu de l’Arbre-Porte. Sa main tremblante se leva, tenant une dague effilée. L’écorce opposa une certaine résistance, mais la lame la déchira vite, révélant peu à peu un symbole étrange.

Soudain, le tronc se mit à trembler. Ses énormes racines se délièrent et s’écartèrent, exhibant un trou béant qui s’enfonçait dans les profondeurs de la terre. Conan crut suffoquer en voyant ce lieu impressionnant désormais fragile. Il se plaça sur le côté d’une démarche hésitante, peinant à retenir des larmes nerveuses.

Aedan fixa le passage de ses yeux flamboyants, sa chevelure tressée était auréolée de plumes vengeresses. D’un coup, il leva le bras et rugit. La clameur se répandit dans les rangs de guerriers, dizaines de gorges hurlant leur rage. L’aigle posé sur les épaules du meneur s’élança avec un cri perçant. Les chevaux se cabrèrent et bondirent en avant, s’engouffrant, furibonds, sur le chemin de la cité. Conan regarda passer, tétanisé, la centaine de combattants survoltés. Même après que le dernier ait disparu dans le tunnel, le grondement des sabots et l’écho de leurs hurlements résonnaient partout.

Conan observa le vide béant, les yeux écarquillés. Il avait ouvert la porte à la guerre.

 

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Bleumer
Posté le 23/05/2024
J'aime beaucoup le calme de Clervie plus efficace en terme psychologique. je flipperais moins qu'un méchant hystérique dise: "VOUS NE SORTIREZ JAMAIS D'ICI!" plutôt que "Vous ne sortirez jamais d'ici, mon cher ami." avec un grand sourire. Que ce soit la vérité ou non qu'elle est à l'origine de la barrière ou non lui apporte une sorte d'immunité: "ça ne servira à rien de me tuer ou peut-être que si ou peut-être que non..." Le problème est que je pense qu'elle dit la vérité, elle pourrait être un peu plus manipulatrice pour s'assurer la docilité de ses hôtes. (Toujours, je dis ça dans l'instant sans savoir ce qui va arriver après, je peux me tromper complètement).
Dans la séquence suivante, je trouve qu'on peut se perdre un peu trop facilement dans ce dialogue à trois, il peut y avoir certaines répliques difficiles à attribuer, peut-être rajouter un peu plus de verbes de parole pour mieux identifier les personnages. Et certains détails me dérangent un peu, difficile à dire. Je trouve, déjà, étrange que les héros ne tentent que maintenant de pénétrer dans cette pièce. Je n'ai pas l'impression que Clervie puisse leur empêcher physiquement d'y entrer, Lohan pourrait aisément la restreindre pendant qu'Asha y entre par exemple et le couple semble prendre un peu facilement l'ascendant sur elle dès que Lohan menace de tuer la recluse. A se demander comment elle a pu avoir l'avantage sur eux aussi longtemps.
Rien à dire pour la suite, le combat approche avec un Conan qu'on sent bien déchiré entre les siens et son désir de vengeance.
Bleumer
Posté le 23/05/2024
Et je repense à un autre point. Pourquoi la mère de Clervie était cachée derrière une porte verrouillée? Celle-ci a-t-elle déjà reçu d'autres visiteurs qui auraient menacé la vieille femme et l'aurait motivée à la protéger?
AudreyLys
Posté le 24/05/2024
Je suis contente que tu aies apprécié Clervie en tant qu'antagoniste, même si sa maitrise d'elle-même ne persiste qu'un temps. Je note ta remarque au sujet du dialogue à trois. Si Asha et Lohan n'ont pas essayé de pénétrer dans la pièce avant c'est qu'ils n'avaient pas de raison d'être agressifs envers Clervie avant d'apprendre qu'elle leur a fait concevoir un enfant.
La mère de clervie était cachée par que sa fille a anticipé que Lohan. voudrait la tuer pour pouvoir s'enfuir.
EmelineDony
Posté le 14/10/2021
Dernier commentaire de ma part ce matin, je dois travailler un peu..

Je suis un peu mitigée par ce chapitre : je n'ai pas vraiment compris tout ce qui se passait dans la pièce "secrète" de Clervie, ni pourquoi sa mère était dans cet état. De plus, ce que provoque Lohan, malgré lui, est aussi impressionnant que perturbant, j'étais un peu décontenancée en lisant ce passage. C'est cependant très bien écrit !

Asha est vraiment trop douce et compatissante.. J'espère qu'elle va s'endurcir un peu, parce qu'à ce rythme là, elle pardonnera tout le monde et se fera avoir à chaque épreuve.
AudreyLys
Posté le 14/10/2021
Travaille bien dans ce cas ^^

Pour ce qui est de la mère, on ne donne pas d’explications sur son état à ce stade de l’histoire, donc c’est normal que tu n’aies pas compris. Il ne se passait rien dans sa chambre, c’est simplement que Clervie la cachait pour pas qu’elle ne fasse tuer. Par contre est-ce que tu pourrais m’expliquer en quoi Lohan t’as décontenancé ? J’aimerais voir si je pourrais améliorer les choses alors n’hésite pas à être précise ^^ vu que c’est pas le but de ce chapitre que de te confuser !

Merci encore <3
_HP_
Posté le 18/07/2020
Hey !

Aie aie aie... J'aime beaucoup la dernière phrase, je la trouve très belle... Et je pense qu'elle décrit parfaitement ce qui va arriver 😅
D'un côté je comprends Asha, qui s'en veut de partir comme ça alors que Clervie les a aidés... Mais en même temps... Ben, elle l'a quand même mise enceinte alors qu'elle voulait pas, l'obligeant à coucher avec Lohan sans qu'elle le veuille et sache 🙄
J'accroche toujours autant à tes chapitres <3

• "ce n’est pas la peine de crier, souffla Asha, perdue sans ses pensées" → "dans ses pensées", plutôt, je suppose 😄
• "Elle noya Clervie dans ses iris éclaboussées d’or" → éclaboussés ('iris' est masculin ^^)
• "Elle avait sentit le besoin de se perdre dans l’abondance colorée" → senti
• "Le captif laissa ses yeux êtres absorbés par les flammes ondoyantes" → être
• "le vent hurlait, soulevant un une vague de cendres dévastatrices" → "un une vague" ? ^^
• "Lohan ne dit pas un mot, laissant simplement ses iris noires se poser" → noirs
AudreyLys
Posté le 18/07/2020
Hello !
Oui Asha est trop gentille^^’ c’est un parti pris, ça fait partie de ses défauts.
Merci beaucoup !
Alice_Lath
Posté le 10/05/2020
Ouais, alors, Clervie, hein, pouet pouet camembert, t'as organisé un viol, alors OK Lohan a aussi été une raclure, mais pour le coup, Asha c'est vraiment la bonne poire. Tu la violes et tu la mets enceinte (car oui, c'est ce que t'as fait, Clervie), elle est en mode: m'kay mais tu m'as sauvé la vie. Elle calme Lohan, alors qu'il l'a torturée et butée, s'excuse de la mort de ta mère qui les retenait prisonnier et se casse. Jsuis désolée, mais une patience pareille, ça frôle le divin haha. En tout cas, je partage l'appréhension de Conan, je n'aime pas ce qui se prépare, ça sent le pâté de faisan tout ça.
AudreyLys
Posté le 10/05/2020
"pout pouet camembert" XD
Ça te parait trop x) ?
Effectivement..
Merci pour ta lecture et tes com' <3 t'avances vite c'est fou x)
Guimauv_royale
Posté le 29/03/2020
Coquilles

- La jeune femme plissa les yeux mais, sentant qu’Asha n’ajouterait rien de plus, et se contenta de transporter Lohan (je pense que ce serait plus joli sans le « mais » ou alors enlève le « et »)
- Pour cela elle en souleva un qui révéla un plateau garni d’un repas et protégé par un panier retourné (c’est quoi qui est protégé, la phrase est pas correcte je pense)
- La jeune fille recouvrit la (le) plateau repas du drap
- C’est le moment que la maîtresse de maison choisit (pour ?) reparaître.
- Ils voyageait (voyageaient) uniquement de nuit
- mais les regards sévères de ses camarades l’en défendait (défendaient)
- avant d’afficher un sourie (sourire) hésitant
- je réparais (réparerais ?) mon erreur.
- les chasseurs rentèrent (rentrèrent)
- mais ses joues saillante(s)
- ça fait seize ans (17)
- C’est comme si elle était déjà morte de toutes façons (sans s)
- ses pieds furent attrapé (s) par des griffes
- soulevant un une vague de cendres dévastatrices
- dans le tapis de cendre(s) véloces
- entre les arbres mort(s)
- ses lèvres tremblantes voulurent esquisser (un) remerciement
- COMMENT AVEZ-VUS (vous) PU
- Leurs chevaux, sentant l’excitation ambiante, frappait (frappaient)
- exhibant d’un (un) trou béant
- sa chevelure tressée étaient (était)
AudreyLys
Posté le 05/04/2020
Oh y en a plein x( Merci !
El
Posté le 28/10/2019
Waaaaaah, intense ce chapitre. Par contre, Lohan, gros connard non ? xD Connard surpuissant mais connard tout de même. Après, je ne juge pas, mon keurkeur pour la vie dans Star wars ça a toujours été Dark Vador. J'adore tout ce qui ce passe dans les sanctuaires ! Interpréter toutes ces métaphores est un plaisir infini <3
AudreyLys
Posté le 31/10/2019
<3
Ah bah c’est pas un enfant de cœur c’est sûr. Il l’a méritée sa baffe
Je suis contente que ça te plaise <3
Merci pour ton com ^^
El
Posté le 31/10/2019
C'est toujours un plaisir :3
cirano
Posté le 08/10/2019
"Il avait ouvert la porte à la guerre." Whaaw ça claque comme fin de chapitre O.O
En vrai il était très cool, très intense, on voit un peu se déchaîner les pouvoirs des porteurs de la marque (ils peuvent tous atteindre un tel niveau de puissance ou c'est possible d'être porteur mais de rien savoir faire d'impressionnant ?) J'ai hâte de lire la suite j'ai vraiment l'impression qu'on va en découvrir pas mal :D

Je trouve juste ça bizarre que Clervie n'essaye pas de tuer Asha et Lohan, elle s'occupe de sa mère depuis plus de 17 ans ça me parait vachement soft comme réaction de juste les chasser ... Mais bon après c'est peut être juste moi hn, je trouve vite tout trop soft xD

Et pour le coup je trouve ça très drôle, c'est la deuxième histoire que je lis de toi, et c'est la deuxième dans laquelle on retrouve "la porte qu'on ne doit pas franchir" voilà, c'est pas vraiment très important mais j'ai trouvé ça drôle ^_^

à la prochaine !
AudreyLys
Posté le 08/10/2019
Merci^^
Les porteurs peuvent avoir des pouvoirs tout pété XD mais je vais pas beaucoup en montrer parce que du coup ils ont un rôle moins important dans leur univers. Dans le prochain chapitre on découvre le pouvoir d'Adhara ! Il parait qu'elle est trop cheaté XD tu me diras

XD Elle aurait bien envie de les écharper mais elle ne tente pas trop le coup parce que bon elle est pas suicidaire non plus. Pis elle est sous le choc aussi. Enfin, moi perso je trouve pas sa réaction tellement soft XD mais j'avais compris que t'aimais bien le trash XD

Ah oui, tiens j'y avais pas pensé ! C'est pas la première qu'un com me pointe un pattern dans mes histoires XD

À bientôt ^^
Sorryf
Posté le 23/09/2019
Je commence par les coquilles:
Clervie apparut, échevelée, poursuivit par Asha.-> poursuivie
La silhouette de Lohan avait presque disparut -> disparu
aucune son n’émergea de sa gorge meurtrie -> aucun.

A un moment tu dis de Asha "humaine nerveuse", ce serait plutot " Silvienne" Non?
Conan entouré d'etrangers hypocrites : je trouve que ces gens n'ont vraiment rieeeeen d'hypocrite xD!

Voila! Sinon je n'ai pas eu trop de peine pour clerpute et se mere lol elles avaient qu'a pas sequestrer et accoupler des gens. Par contre je prend ses menaces au sérieux et j'ai la trouille!

Effectivement Conan deconne graaaaaave! Mais au debut on y accordait pas trop d'importance parce qu'on était trop inquiets pour Asha, et maintenant... Et ben c'est trop tard, effectivement. Advienne que pourra! Je commence a me preparer psycjologiquement pour le prochain chapitre :s
AudreyLys
Posté le 23/09/2019
Merci pour les coquilles !

Bah ils sont hypocrites parce qu'ils le traitent mal mais en attendant ils sont bien contents qu'il leur ouvre la porte. Après je peux mettre "ingrats" à la place (ou coincés du cul mais c'est un autre débat)

A bah la mère y était pour rien dans l'accouplement xD

Bah heu prépare-toi... XD je te rassure pas là hein ?

Question : tu n'as pas trouvé le moment où Asha "calme" Lohan trop cliché, ou wtf ?

Bon tu t'en doutes dans le prochain chap va y avoir de l'action (et du sang) ! J'ai oublié de te prévenir mais ce sera sans doute le dernier chap de la partie 1, après je ferai une pause de quelques mois pour me concentrer sur d'autres projets.

Bisouilles !
Sorryf
Posté le 23/09/2019
Ah oui ingrats ça va beaucoup mieux je trouve !
Non j'ai pas trouvé le moment avec Asha et Lohan cliché ni wtf ! j'aime bien ces moments un peu parallèles, et je pense que Lohan en a gros sur le coeur.
La mère a séquestré, la fille a accouplé... LES FLAMMES DE L'ENFER POUR LES DEUX !
Aaah je savais pas que tu allais faire une pause ! purée j'ai encore plus peur maintenant, sur quelle horreur tu vas nous lacher ? O.O
je suis quand meme impatiente d'avoir ce dernier chap de partie, et j'attendrai la suite avec plaisir !!
AudreyLys
Posté le 23/09/2019
Je m’y repencherai !
Ah ça oui, il en gros (réf obligatoire : on en a gros !) c’est ke moins qu’on puisse dire
XD tu vois je suis pas là plus sadique :P
Nan mais je vais pas forcément vous lâcher sur une horreur oh, je vois pas pourquoi tu te dis ça.
(๑╹ω╹๑ ) merciiii
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