Avec son rempart en pierre qui encerclait la ville, Issfyrit avait été bâtie pour ressembler à Issarta. Située à la croisée des chemins, elle vivait principalement du commerce entre le Nord et le reste du royaume, raison pour laquelle de nombreux gardes surveillaient les entrées de la ville. Altaïs grimaça en prenant conscience qu’avec sa cape maculée de sang et sa capuche rabattue sur ses cheveux, il ne pourrait jamais s’y introduire sans attirer l’attention. Il devait pourtant trouver un remède, quel qu’en soit le prix ; la survie d’Alexander en dépendait. Il balaya du regard les champs enneigés à la recherche d’une solution. Il avait installé Alexander à l’abri des arbres du bois bordant Issfyrit, sans savoir combien de temps celui-ci tiendrait face au poison. La fièvre le rongeait lorsqu’il s’était éloigné.
Il ne pouvait pas perdre Alexander.
il ne pouvait pas
ne. pouvait. pas.
Son regard s’arrêta sur une petite charrette immobilisée au bord de la route. Le marchand avait dû s’éloigner quelques instants pour se soulager avant de plonger dans l’agitation de la ville. Altaïs n’hésita qu’une seconde à s’avancer vers la charrette, veillant à ne pas effrayer le cheval qui attendait le retour de son maître. D’un coup d’œil, il s’assura que personne ne l’observait, puis il souleva la bâche qui protégeait les marchandises et grimpa sur le plateau. Il rabattit la toile derrière lui, le nez piqué par l’odeur âcre du cuir, râpeuse de la laine. Quelques minutes plus tard, le véhicule s’affaissa sous le poids du marchand et se mit en branle.
Altaïs ferma les yeux en s’efforçant de maîtriser sa respiration qui s’emballait dans cet espace clos. Ses souvenirs profitaient de l’obscurité pour enfoncer des lames dans son esprit.
Tu n’es plus rien.
Tu m’appartiens.
Ses ongles meurtrirent sa paume pour l’empêcher de sombrer dans les tréfonds de sa mémoire. Ses pensées se concentrèrent sur Alexander pour oublier les ténèbres qui l’entouraient, sur la douceur de son sourire et de son regard. Les sabots du cheval claquaient sur le sol. Lorsque celui-ci ralentit, Altaïs devina qu’ils avaient atteint les portes de la ville. Une pointe d’inquiétude le transperça, mais des rires retentirent à l’extérieur. Le marchand devait venir à Issfyrit suffisamment souvent pour connaître les gardes, comprit-il.
La charrette brinquebala en reprenant sa route.
Altaïs était entré dans Issfyrit.
Il ne se faisait pas d’illusion cependant ; le plus dur serait d’en sortir.
Une éternité passa avant que le cheval cesse de marteler les pavés, mais, enfin, la charrette s’immobilisa. Il se tassa contre le fond, derrière une pile de peaux de bêtes tannées, de peur que quelqu’un ne soulève la bâche, mais personne ne vint. Quelques mots résonnèrent non loin au travers d’une conversation indistincte : « taverne », « repas »…
Altaïs rampa jusqu’au bord de la charrette, se frayant un chemin au milieu du cuir et de la laine qui s’accrochait à sa cape. Il repoussa la bâche avec délicatesse et se glissa hors de la charrette. Ses pieds heurtèrent les pavés, tandis qu’il découvrait autour de lui une petite cour où s’alignaient plusieurs véhicules du même acabit. Quelques personnes circulaient sans lui prêter attention, accaparées par leurs tâches ou leurs conversations. Altaïs s’assura que sa capuche dissimulait bien son visage, puis se dirigea d’un pas vif vers la rue sur laquelle donnait la cour.
L’agencement de la ville ressemblait à celui d’Issarta. S’il se fiait à ses connaissances, il devrait trouver une herboristerie près du Grand Temple d’Issfyrit, le cœur de la cité et de leurs croyances. Contrairement à d’autres peuples, les issheimériens n’avaient pas pour coutume de se répandre en prières auprès de divinités, mais leurs légendes évoquaient les esprits des saisons et l’importance des éléments primordiaux. Ils vouaient un culte à la Magie, qui avait donné naissance au monde puis aux Hommes, et aux différentes formes qu’elle adoptait au fil des saisons, qui incarnaient l’équilibre.
La nostalgie souleva une vague de tristesse dans sa poitrine. Les temples et les autels disséminés dans tout le royaume accueillaient les fêtes traditionnelles, les offrandes que l’on faisait à la Magie et les rituels menés par les prêtres. Bientôt, des festivités fleuriraient du nord au sud pour célébrer le retour du printemps. Cela faisait une éternité qu’Altaïs n’y avait pas assisté. Plus jeune, il s’échappait souvent du palais pour fuir sa famille et se perdre dans les rues d’Issarta, animées par les festivités. Prisonnier de sa tour, il avait parfois entendu de lointains échos lorsque ses propres cris ne hantaient pas sa geôle.
Altaïs resserra nerveusement les pans de sa cape autour de son corps en remontant l’artère principale de la ville. Avait-il encore le droit de vénérer la Magie alors qu’il avait perdu la sienne ?
Il s’efforça de chasser ces pensées et se concentra sur la rue qu’il traversait. Des échoppes aux bannières colorées défilaient. Quelques regards s’attardaient parfois sur lui, sans doute intrigués par sa cape maculée de sang, mais dans une ville aussi grande, il se fondait dans le décor, ombre furtive, oubliable. Il passa devant des passants qui échangeaient gaiement malgré le froid mordant. Lui avait l’impression d’évoluer dans un autre monde, séparé des autres par un mur en verre.
— Ils sont arrivés tôt ce matin : le roi, l’adal et la Haute-Garde…
Altaïs se figea, le souffle court.
— Ils traqueraient le régicide…
— La famille royale aurait retrouvé sa trace… Une aubaine après tout ce temps !
— Quel monstre peut-il être pour assassiner son propre oncle ?
Les dents serrées, Altaïs s’éloigna d’un pas vif.
monstre…
Combien étaient-ils à penser cela du nord au sud du royaume ? Combien le voyaient comme un monstre, un meurtrier, sans l’avoir jamais rencontré ? Sans avoir la moindre idée de ce qu’il avait traversé ? Combien le méprisaient avant même le régicide, avaient prononcé des mots similaires tout au long de son enfance puis de son adolescence ?
Personne ne t’écoutera.
Soudain, il eut envie de hurler. Mais le silence l’emprisonnait.
Peu importe, chercha-t-il à se persuader. Il devait trouver un remède, oublier le passé. Seul le présent comptait, parce qu’Alexander l’attendait, parce que Harald et son oncle étaient dans la ville et qu’Altaïs n’était pas certain de pouvoir leur échapper, encore moins de pouvoir les affronter avec son épée pour seule arme. D’autant plus qu’il n’avait aucune emprise sur les traces que sa magie traîtresse laissait autour de lui. Et si même le roi avait décidé de prendre part à cette traque, jamais il ne renoncerait à le retrouver.
Combien de temps leur faudrait-il pour déceler sa présence ?
Le Grand Temple surgit au milieu des bâtisses soutenues par des poutres en bois de pin. Ses rangées de colonnes et sa pierre d’une blancheur immaculée étincelaient sous les rais de soleil qui trouaient les nuages gris. Dès que ces derniers s’écarteraient, le Grand Temple deviendrait aussi incandescent qu’un astre.
Sur le côté, une enseigne attira le regard d’Altaïs ; une planche de bois sur laquelle avait été peint un brin de sauge. Il s’empressa d’entrer dans l’échoppe. Des odeurs de plantes douces et piquantes, âcres et sucrées, chatouillèrent ses narines. Des étagères chargées de pots tapissaient les murs. Il eut tout juste le temps de faire quelques pas vers le comptoir qu’une femme sortit de l’arrière-boutique, vêtue d’une robe blanche ceinte d’une corde dorée. Une prêtresse. L’herboristerie dépendait certainement du Grand Temple.
— Que puis-je faire pour vous ? l’interrogea-t-elle, les sourcils froncés.
Son regard traîna sur la capuche rabattue sur le visage d’Altaïs, sur sa cape maculée de sang et déchirée au niveau du bras. Il se soumit à l’examen en réprimant un frisson. Même si elle se méfiait de lui, son statut lui imposait de l’aider. Le mensonge qu’il prononça lui vint avec facilité :
— Notre convoi de marchandises a été attaqué par des brigands. L’un de mes compagnons a été empoisonné par un carreau d’arbalète, avec de l’hellébore, je crois.
Il s’efforça de dépeindre les symptômes d’Alexander du mieux qu’il put.
— Cela ressemble en effet à de l’hellébore, acquiesça la prêtresse. Vous me décrivez une plaie superficielle : même si les symptômes sont violents, le poison mettra plus de temps à se répandre. Vous devez cependant lui administrer un remède au plus vite.
Elle disparut dans l’arrière-boutique, et Altaïs entendit les tintements de bocaux qui s’entrechoquent. Elle ne tarda pas à revenir avec un petit flacon qu’elle posa sur le comptoir. Altaïs s’empressa de récupérer la bourse trouvée dans l’une des sacoches fournies par Soren et attrapa une poignée de couronnes. Dès que la prêtresse s’en empara, il saisit le flacon et le serra précieusement entre ses doigts, puis il sortit de l’échoppe d’un pas vif.
S’échapper de la ville maintenant.
Comment faire ?
S’il montait dans une charrette, rien ne l’assurait qu’elle ne l’éloignerait pas d’Alexander, sans compter le risque qu’on l’aperçoive se cacher et qu’on le prenne pour un voleur. Son regard s’arrêta sur le Grand Temple ; une pointe d’espoir traversa sa poitrine. Les Grands Temples possédaient toujours un passage qui conduisait à l’extérieur de la ville. S’il parvenait à s’introduire dans le lieu de culte…
Des éclats de voix interrompirent brusquement ses pensées.
— … roi… Haute-Garde…
Altaïs survola la rue d’un œil effrayé. Plus loin, deux soldats vêtus d’une cuirasse brune et or remontaient la rue dans sa direction. Derrière eux, Harald avançait d’un pas déterminé, lourd de colère. La foule s’écartait sur son passage, inclinant respectueusement le buste avec tous les égards qu’elle devait à son souverain. L’un des soldats tourna soudain la tête dans sa direction, comme s’il pouvait voir sous sa capuche. Altaïs recula d’un pas sans en avoir conscience. Ses doigts se posèrent sur le pommeau de son épée. À cet instant, Harald vrilla sur lui un regard si sombre qu’il le cloua sur place. je te tuerai. Altaïs comprit une fraction de seconde avant que les soldats ne se mettent en action qu’on l’avait repéré. Une dernière pensée lucide maudit sa magie qu’il ne pouvait maîtriser mais que d’autres pouvaient pister…
Et il se mit à courir.
Il ne savait plus faire que cela, courir.
fuir
Il devait retrouver Alexander.
L’adrénaline qui électrisait son corps chassait sa peur. Face à Harald et des soldats de la Haute-Garde, il n’aurait aucune chance sans sa magie. Son épée ne le protègerait pas. Pourquoi donc avait-il fallu que son cousin se lance en personne à ses trousses ? Et où se trouvait Elaran ?
Il bifurqua dans une rue adjacente en bousculant des passants. Des cris résonnèrent dans son dos. Il s’engouffra dans une autre rue, une autre encore, encore, encore. Sa cheville blessée l’élançait, le souffle lui manquait. Une injure fila entre ses dents lorsqu’il comprit qu’il s’éloignait du Grand Temple. Il voulut corriger sa trajectoire.
cul-de-sac
Un instant de vide dans son esprit.
Cesse de fuir. Bats-toi.
Des bruits de pas retentirent derrière lui. Avec ce mélange de peur et de rage au ventre, il dégaina son épée. Il en avait assez de fuir. Un jeune homme apparut à l’entrée de l’impasse ; le soldat qui l’avait repéré devant l’herboristerie, vêtu de la cuirasse de la Haute-Garde.
Un Épéiste.
Son comparse et lui avaient dû se séparer pour accroître leurs chances de rattraper Altaïs. Le soldat brandit son épée dans sa direction.
— Montrez votre visage, régicide !
Altaïs rabattit sa capuche vers l’arrière et vrilla sur lui un regard glacial. Pourtant, la question qui suivit le déstabilisa :
— Où est Alexander ?
— Qui es-tu ? rétorqua Altaïs.
— Répondez ! Vous l’avez tué après vous être servi de lui ?
— Non !
Le grondement d’Altaïs résonna dans la ruelle. Jamais il ne ferait de mal à Alexander ! Mais la question de l’Épéiste…
Qui était-il ?
Un souvenir effleura son esprit, des fragments de conversation avec Alexander, qui lui parlait de son adolescence dans l’armée, de ses entraînements harassants, de…
Il n’eut pas le temps d’y réfléchir davantage ; son adversaire bondit sur lui. Crissements des lames qui s’entrechoquent, puis un poing invisible percuta Altaïs et il s’écrasa contre le mur avec un hoquet. Une douleur fulgurante explosa dans son corps tandis qu’il tombait sur le sol. Ses côtes et sa colonne vertébrale grincèrent, son crâne pulsait au rythme effréné des battements de son cœur. Il roula sur le côté, se releva dans la foulée pour asséner un coup d’estoc à son adversaire, malgré ses jambes vacillantes. Son épée rata sa cible de quelques pouces, mais déchira sa cape brodée de l’emblème de la Haute-Garde.
L’affrontement avec les mercenaires l’avait forcé à aller au-delà de ses limites, et ses capacités n’étaient plus ce qu’elles étaient après son long emprisonnement.
Il ne gagnerait pas ce combat.
L’Épéiste riposta violemment. Décelant sans peine les failles de son adversaire, son pied fusa vers la cheville d’Altaïs, qui s’écroula avec un gémissement. Il parvint par miracle à garder son arme en main, mais elle ne lui fut d’aucun secours lorsque l’Épéiste releva son menton avec la pointe de sa lame.
— Je m’attendais à un affrontement plus ardu, lâcha-t-il avec mépris.
Altaïs esquissa un geste pour le repousser ; l’épée s’appuya plus fermement contre sa gorge.
— Où est Alexander ? Réponds !
— Pour que tu puisses le livrer au roi ?
— Où est-il ?
Altaïs ne mit qu’un instant à se décider. Le temps était compté. Mieux valait miser sur l’espoir que l’Épéiste tienne réellement à Alexander, plutôt que risquer de ne jamais pouvoir lui apporter l’antidote.
— Il est caché à l’extérieur de la ville, haleta-t-il. Nous avons été attaqués par des bandits, et il a été empoisonné au cours de l’affrontement. Je suis venu chercher un remède.
D’un geste prudent, il écarta le pan de sa cape pour montrer la petite fiole coincée entre sa ceinture et sa tunique.
— Je ne vous crois pas.
Altaïs ferma les yeux un bref instant. S’il ne le convainquait pas rapidement, Alexander mourrait seul dans sa cachette, et lui serait traîné jusqu’au palais pour y être exécuté.
— Alexander est en danger ! Si…
— C’est un traître, le coupa l’Épéiste. Mais expliquez-moi donc… Comment a-t-il pu trahir son royaume pour aider un régicide ?
— Je n’ai pas tué le roi. C’est parce qu’Alexander a été le seul à me croire qu’il m’aide.
L’Épéiste fronça le nez, sans qu’Altaïs parvienne à savoir s’il commençait à accorder du crédit à ses propos.
— Parce qu’il était supposé vous protéger à l’époque ? Parce que cet imbécile se sent coupable d’avoir échoué ?
Altaïs hésita un instant, priant pour ne pas faire d’erreur.
— Nils…
La lame de l’épée érafla sa gorge.
— Répondez-moi ! Pourquoi vous aiderait-il ?
Altaïs déglutit. Il ne lui fallut qu’un instant pour se remémorer tous les moments passés aux côtés d’Alexander, pour se rappeler la gravité de son expression, la douceur de son regard, ses sourires en coin.
— Nous devions partir ensemble, le soir du régicide.
L’Épéiste écarquilla les yeux, mais déjà Altaïs poursuivait :
— À l’époque, on lui avait demandé de surveiller le moindre de mes faits et gestes, mais il ne supportait plus d’exécuter les ordres qu’on lui donnait. Il n’est pas rebelle par provocation ; il est fidèle à ses idéaux, loyal, et il n’a jamais apprécié la royauté. Je ne faisais confiance à personne, mais lui a su me convaincre que tout le monde n’était pas détestable.
Pour la première fois depuis longtemps, Altaïs ne se sentait pas entravé par le sort qui pesait sur son esprit. Tous les souvenirs liés à Alexander avaient été préservés, et à cette pensée, le soulagement lui noua la gorge. Face à lui, l’Épéiste hésitait, mais la pointe de son épée s’écarta de sa peau.
— Je t’en supplie, souffla Altaïs. Accompagne-moi si tu le souhaites et ramène-moi au palais ensuite, je ne pourrai pas lutter contre toi. Mais laisse-moi lui apporter ce remède.
La lame s’abaissa au bout d’un silence interminable.
— Je vous accompagnerai auprès d’Alexander. Mais ne vous faites pas d’illusion : si vous voulez vraiment le sauver, éloignez-vous de lui au plus vite, car vous serez rapidement rattrapés. Et si jamais je découvre que vous avez menti, je n’aurai aucune hésitation à vous traîner de force jusqu’au palais.
Il marqua un bref temps d’arrêt avant d’ajouter :
— Je vais accorder un semblant de crédit à vos propos parce que sa magie vous enveloppe, mais je ne vous crois pas innocent pour autant.
Il recula d’un pas, le visage fermé, et Altaïs se releva lentement.
Sa magie vous enveloppe.
◊
Le regard d’Altaïs glissa sur le fronton qui ornait le Grand Temple et représentait les quatre formes saisonnières de la Magie. Il jeta un coup d’œil nerveux derrière lui pour vérifier que Nils le suivait toujours. Celui-ci n’avait pas ôté sa main du pommeau de son épée depuis qu’il avait rengainé son arme.
Respire.
Un passage dissimulé devait se trouver sur l’une des façades de l’édifice, s’il se fiait à ses lointaines connaissances. Plus jeune, il avait écumé la bibliothèque royale à la recherche d’ouvrages sur l’architecture ancienne d’Issheimr. La construction des Grands Temples, en particulier, l’avait longtemps fasciné. Il longea le mur latéral sans un bruit, ses doigts frôlant sur la façade. Il faillit pourtant manquer l’ouverture tant celle-ci disparaissait sous du lierre figé par le givre. Ceux qui ne la cherchaient pas n’avaient aucune chance de le repérer.
— C’est ici.
Nils garda le silence sans le quitter des yeux. Altaïs écarta le rideau végétal pour s’introduire dans le passage. Un escalier aux marches usées par le temps descendait dans l’obscurité. Il n’hésita pas un instant à s’y engouffrer, adressant une prière muette à la Magie pour ne pas s’être trompé, pour ne pas faire d’erreur en guidant Nils jusqu’à Alexander. Accroché à sa ceinture, le remède semblait peser de plus en plus lourd.
La respiration saccadée d’Altaïs résonna dans le silence tandis qu’ils s’enfonçaient sous le Grand Temple. De la mousse recouvrait les murs en pierre. Ils pénétrèrent enfin dans une pièce circulaire plongée dans une semi-pénombre. La seule source de lumière provenait du bassin qui trônait au centre : l’eau luisait d’un étrange éclat argenté et éclairait les quatre statues qui l’encerclaient. De l’autre côté du bassin, Altaïs apercevait l’entrée d’un corridor souterrain.
Son cœur s’emballa. Issfyrit ne serait bientôt plus qu’un souvenir et ils pourraient reprendre leur route vers le Nord. Si Alexander était toujours en vie, et si Nils ne les en empêchait pas.
« Approche… »
Altaïs sursauta, balaya la salle d’un regard acéré. Ils étaient seuls, mais l’eau translucide brillait d’un éclat plus vif.
« Approche… »
Ses pas le menèrent près du bassin, entre les statues de Vetr et Vár, l’hiver et le printemps.
— Vous…
La voix de Nils s’étiola.
« Quelles sont les ombres qui rongent ton cœur, toi qui pénètres dans ce lieu sacré ? »
Altaïs s’immobilisa, le regard voilé. Des images se dessinaient lentement sur la surface de l’eau, la silhouette d’un petit garçon aux cheveux noir corbeau, un adulte qui le frappe au visage…
— Quelle imprudence de te rendre seul à Issfyrit…
La voix qui s’éleva dans son dos lui glaça les veines. Il se retourna brusquement, mais Nils avait disparu, et Altaïs demeura seul face à l’homme qui sortit de l’ombre. Sa haute stature, ses cheveux blancs, les ridules qui sillonnaient son front…
Une terreur surgie des tréfonds de son esprit paralysa Altaïs.
C’était impossible qu’Elaran l’ait retrouvé.
Personne ne les avait suivis.
Sauf si Nils lui avait tendu un piège, que sa perte de magie faussait ses perceptions…
— As-tu égaré le Protecteur qui t’accompagnait ?
Altaïs voulut nier, mais ses mots restèrent coincés dans sa gorge. Son oncle s’avança vers lui, le visage impénétrable. Altaïs recula précipitamment, sa hanche heurta le bassin et il se décala sur le côté en trébuchant.
— Ne t’approche pas !
Sa voix vrilla dans les aigus. Il serra le pommeau de son épée à s’en briser les doigts.
— Tu penses vraiment pouvoir échapper à la royauté ?
Nouveau pas dans sa direction. Altaïs s’étala sur le sol en voulant s’éloigner, le choc vibra jusque dans ses os. Elaran tendit une main vers lui, comme pour le frapper. Son ombre se tordit jusqu’à devenir celle de Thorvald, qui à cet instant ressemblait tant à son frère. Les deux faces d’une même pièce. Le cliquetis d’une boucle de ceinturon que l’on dégrafe ricocha contre les murs couverts de mousse. Altaïs se recroquevilla avec un gémissement étranglé. Qu’avait-il fait cette fois pour être châtié de la sorte ?
Exister était souvent une raison suffisante.
— Régicide…
Une décharge le traversa.
Tu n’es plus un enfant.
— Vraiment ? souffla une voix dans le creux de son oreille.
Il sursauta. Les silhouettes d’Elaran et de Thorvald s’effritèrent jusqu’à s’évaporer comme des filets de brume. Dans le bassin où il avait aperçu l’enfant, l’eau brillait toujours d’un vif éclat argenté, et lorsqu’il tourna la tête vers cette voix caressante, ce fut pour faire face à son propre reflet. C’était lui, c’était son regard aussi pâle que le givre et ses traits glacials. C’était lui, mais quelque chose différait. Cette dureté était-elle vraiment la sienne ? Quelque chose lui disait que oui, et pourtant son reflet possédait une aura oppressante,
étouffante,
glaçante.
C’était lui, et c’était un autre.
— C’est ce que tu es, susurra son reflet. Ce que tu deviendras lorsque ta fureur t’aura englouti.
— C’est faux, balbutia Altaïs.
Ce n’était pas ce qu’il était. Et pourtant… Pouvait-il oublier la satisfaction sauvage qui l’avait envahi lorsqu’il avait tué les mercenaires ? Pouvait-il oublier la haine qui le rongeait, la violence qui le gangrenait ? Une lueur étrange traversa le regard de son reflet, une tristesse lointaine.
— Nous verrons cela, fordaedarn, murmura-t-il. Les ombres grandissent en toi jour après jour…
La silhouette s’évapora à son tour, tandis que l’éclat de l’eau s’atténuait.
— Reprenez-vous !
Altaïs ravala ses larmes, sa rage, en découvrant Nils face à lui. Elaran et Thorvald n’étaient qu’une illusion tissée par la magie qui imprégnait le Grand Temple. Alors pourquoi avait-il si mal au cœur ?
Ses doigts trouvèrent la fiole sous sa cape en laine. Il pouvait faire comme il l’avait toujours fait, agir comme si rien de tout cela n’existait.
— Nous n’avons plus le temps ! le pressa Nils.
— Allons… Allons-y.
Altaïs se redressa avec la douloureuse impression de ne plus pouvoir respirer et se dirigea vers le corridor souterrain qui le mènerait à l’extérieur de la ville, suivi par Nils, qui lui adressa un regard étrange. L’obscurité l’enveloppa comme un manteau, lui souleva l’estomac pour lui rappeler que ses peurs n’étaient jamais loin. Ses pieds butèrent contre des aspérités, jusqu’au moment où il ne parvint pas à se retenir au mur. Il se rendit compte que son corps tremblait encore, comme lorsqu’il s’était retrouvé face à ses oncles, face à ces illusions qui le hantaient même après avoir disparu.
Nils ne dit rien lorsqu’il se releva tant bien que mal, les mains éraflées par sa chute.
Tu es libre.
L’était-il vraiment ?
Tu es libre.
Il avait trouvé un remède et un moyen de sortir d’Issfyrit, il pouvait atteindre le Nord. Altaïs reprit leur chemin en vacillant, posa un pas devant lui, suivi d’un deuxième, un troisième…
Vous ne me briserez plus.
Encore un chapitre intéressant ! Altaïs a eu de la chance de tomber sur Nils.
Éprouvant par contre le passage dans le Grand Temple… Même si la présence d’Elaran n’était qu’une illusion, Altaïs a de quoi être bouleversé.
Puis quand il aperçoit son propre reflet… Perso je comprends le côté sombre d’Altaïs. Après tout ce qu’il a subit, c’est normal qu’il soit furieux et succombe par moment à la violence. Qui n’aurait pas envie de se venger à sa place ? Pour autant, on voit bien qu’il n’y a pas que ça en lui. La preuve : il a réussi à s’attacher et faire confiance à Alexander, et tente actuellement de lui sauver la vie. Ça montre bien qu’il y a encore de l’espoir pour lui ^^
Le passage dans le Grand Temple me semblait vraiment nécessaire pour creuser la psychologie d'Altaïs et ce tiraillement entre l'envie de se laisser sombrer et l'espoir qu'il a de pouvoir avancer ! À voir lequel de ces aspects l'emportera sur l'autre...
À bientôt :)
L'interaction entre Altais et Nils est vraiment très intéressante. J'ai été un peu frustré par le dénouement où il le laisse simplement partir, j'aurais bien aimé voir ces deux-là un peu plus longtemps ensemble.
Le reste du chapitre permet d'explorer les tourments d'Altais, il a clairement pas grand chose de joyeux qui lui arrive dans la vie^^ Plus sérieusement, c'est bien de développer la psychologie de ce personnage majeur. J'espère que ça ira pour Alexander, je suis curieux de voir comment leur duo va évoluer par la suite...
Un plaisir,
A bientôt !
Je suis désolée d'avoir mis tant de temps à répondre à tes commentaires, j'ai dû m'éloigner un peu de PA ces derniers mois pour des raisons de santé, mais ça m'a fait très plaisir de les lire :)
Je peux comprendre la frustration liée à la brièveté de leur rencontre, mais les circonstances font qu'ils n'ont pas vraiment le temps d'entamer une discussion ^^
Haha non, Altaïs n'a pas eu une vie joyeuse, mais c'est justement son évolution et la manière dont il va se relever qui sont les enjeux principaux du texte !
À très vite !
C’est rare de parler de violence infantile dans des ouvrages de fantasy. Je trouve que tu mènes bien ton sujet. Le silence familial. Les non dits. La solitude. Le sentiment de culpabilité. Le fait que l’enfant devienne ensuite le bourreau. C’est émotionnellement très fort.
C'est un sujet qui me tenait très à coeur et la thématique qui est vraiment au coeur du texte. Ce n'est effectivement pas fréquent en fantasy, donc ton commentaire me touche d'autant plus.
Encore un chapitre que j'ai beaucoup aimé (est-ce qu'il y en a un que j'ai pas aimé, en fait...? hmm na !)
Tout le passage dans le Temple m'a captivé, même si je soupçonnais une illusion je n'étais quand même pas rassuré du tout, du tout, du tout !
Comme d'autres, je dois dire que j'aime beaucoup tout l'univers qui est construit autour du concept de la Magie. C'est très riche et vraiment intéressant !
Ravie que le passage dans le Temple t'ait plu, j'ai beaucoup aimé l'écrire !
Ça me fait vraiment super plaisir ce que tu dis sur l'univers T_T Le worldbuuilding est mon point faible en général, j'ai énormément travailler pour que cet univers ait ses propres particularités donc ça me fait vraiment chaud au coeur !
J’aime beaucoup le culte à la magie ! Vu que dans ton monde, elle est un peu l’âme des gens, de tout, ça me parait tellement logique ! Ce qui est étonnant ce que je réalise alors que, malgré tous les livres que j’ai croisé et dans lesquelles la magie existait, je crois bien que c’est la première fois qu’elle est une religion.
Ça relève la gravité de la père d’Altaïs, aussi. J’avais déjà compris qu’elle était bien plus que pratique, une partie de lui, mais là, l’en avoir privé est encore plus criminel.
Il a pris de sacré risques, on le savait déjà au chapitres précédents, mais tu nous rappelle bien qu’en plus, on peut le pister sans qu’il ne puisse rien y faire, et qu’en plus de dissimuler ses traits, ce qui est louche, il est couvert de sang. C’est une bonne chose qu’il soit repéré, parce que je n’aurais pas trouvé le contraire logique.
Il a une sacrée veine, par contre, de tomber sur Nils ! Je crois que c’est un ami d’Alexander, qu’il en a déjà parlé. Je ne me souviens plus s’ils ont grandi ensemble ou s’ils se sont connus au cours de leur formation, mais je me souviens bien qu’il était important dans sa vie, ce qui explique qu’il laisse partir Altaïs si il a une chance, ainsi, de pouvoir lui sauver la vie.
« Il y était presque, Issfyrit ne serait bientôt plus qu’un souvenir et ils pourraient reprendre leur route vers le Nord. Si Alexander était toujours en vie… »
Oh j’ai peur : dès qu’un auteur commence à dire ça… c’est que généralement, ça va partir en cacahouète…
Du coup, j’ai eu peur ensuite, même si, au vu des description, je me doutais que ce n’était pas réel.
Un reste de magie. J’avoue que j’ai cru autre chose, au début. Parce qu’il y a cette voix en italique qui s’adresse à Altaïs au début et pourrait être cette autre partie de lui-même. En tout cas, pour moi, il s’agit plus que de simple pensée. Je me rends compte qu’habitué à mon Céphée, je ne l’avais jamais mentionné en commentaire, mais je l’avais bien noté.
Du coup j’ai cru que cette partie brisé d’Altaïs, dans cet endroit-là, était parvenu à se manifester davantage. Mais je ne crois plus que ce soit ça. En revanche, la menace est réelle, car ce côté obscur pourrait bien l’envahir, finir ce qui n’a pas était fini lors de sa longue détention : le perdre, le rendre complétement mauvais. Heureusement, il va sauver Alexander, et lui, je pense fortement, l’aider à garder pieds. Ce qui n’empêche cependant pas le danger d’exister…
Décidément, j’aime beaucoup cette histoire, il se passe pleins de choses !
Ça me fait très plaisir que le culte de la magie te plaise ! Je ne suis pas très habile en world building mais cet aspect coulait un peu de source pour moi donc j’ai essayé de le développer du mieux que j’ai pu ! Et oui c’est clairement criminel de priver quelqu’un de sa magie, sauf si la personne elle-même est un criminel (mais c’est un autre sujet haha) !
Ça me semblait également nécessaire qu’on rattrape Altaïs, et dans la mesure où Nils fait partie du voyage (c’est un très bon Épéiste), c’était la combinaison la plus intéressante à mes yeux ^^ Et puis il piste non seulement la magie d’Altaïs mais également celle d’Alexander qu’il perçoit sur Altaïs donc ça amplifie ses chances de lui tomber dessus !
« Oh j’ai peur : dès qu’un auteur commence à dire ça… c’est que généralement, ça va partir en cacahouète… »
=> Mais non mais non, tout va bien se passer…
Oui tu as raison sur les voix qu’il entend, il s’agit de plus que de simples pensées, il y a des réminiscences de la magie dans le temple ! Cela dit, de manière générale il y a des passages en italique dans le roman où ce sont bien ses pensées ;) Mais là c’est volontairement trouble ! En tout cas, il a bel et bien un côté très sombre.
Merci pour ton retour :D
Je reprends enfin ma lecture !
Très bon chapitre, qui nous plonge dans la psyché d'Altaïs. J'aime bien son évolution et ses tiraillements. Comme c'est un chapitre un peu moins riche en action, j'ai eu l'impression d'une ou deux longueurs, mais ça peut tout fait être dû à mon état de fatigue !
Je passe en mode bêta-lecture :
- Troisième paragraphe : répétitions de "charrette" un peu trop nombreuses à mon goût, dans le sens où les remarquer m'a sortie du texte.
- "Altaïs était entré dans Issfyrit." : comme tu viens, quelques phrases plus tôt, d'utiliser "Issfyrit", je serais tentée de dire "dans la ville", mais ce n'est qu'une suggestion.
- "mais personne ne vint. Quelques mots lui parvinrent" : je sais pas ce que j'ai, on dirait que je fais une fixette sur les répétitions aujourd'hui (alors que, d'habitude, ce n'est pas un truc que je remarque ou qui me pose problème). Bref, je trouve que le combo "vinrent + parvinrent" est un brin lourd !
- "Elle disparut dans l’arrière-boutique, et Altaïs l’entendit fouiller parmi les bocaux, en témoignaient les tintements qui lui parvenaient." : je trouve la construction avec "en témoignaient" un chouilla maladroite.
- "Essayer de se cacher dans une charrette serait plus dangereux que pour entrer dans Issfyrit, le risque qu’on l’aperçoive serait trop grand." : je ne comprends pas pourquoi ce serait plus dangereux de se cacher dans une charrette au retour qu'à l'aller. Si tu l'as mentionné, je suis désolée, j'ai dû passer à côté !
- "Sans doute pas, malgré les évènements de la porte nord." : pourquoi "malgré" ? Au contraire, après ce qu'il s'est passé à la porte nord, tout le monde doit penser qu'il a encore sa magie, non ? Ou alors, c'est encore moi qui n'ai rien compris. Ça ne me surprendrais pas, mes neurones fonctionnent au ralenti c'est derniers temps...
Bref, j'ai hâte de lire la suite !
Effectivement, le chapitre met en évidence les tiraillements d’Altaïs ! Pour les longueurs, c’est peut-être dû au fait que j’en profite pour décrire la ville et évoquer quelques aspects de l’univers dont je n’avais pas pu parler jusque-là ?
« je ne comprends pas pourquoi ce serait plus dangereux de se cacher dans une charrette au retour qu'à l'aller. Si tu l'as mentionné, je suis désolée, j'ai dû passer à côté ! »
=> Je ne sais plus si je l’ai précisé non plus, mais le plus gros problème serait déjà de trouver une charrette susceptible de quitter la ville sans savoir quelle sera la direction qu’elle prendra. Elle risquerait de l’éloigner d’Alexander sans savoir quand est-ce qu’il pourrait s’échapper sans attirer l’attention. Et puis ce serait potentiellement plus délicat de trouver la bonne charrette et s’insérer dedans en plein milieu de la ville plutôt que sur une route où les propriétaires n’étaient pas dans le coin. C’est beaucoup plus hasardeux en somme !
« pourquoi "malgré" ? Au contraire, après ce qu'il s'est passé à la porte nord, tout le monde doit penser qu'il a encore sa magie, non ? »
=> Parce que c’était une perte de contrôle justement à la porte Nord ^^ Mais la tournure prête à confusion !
Merci pour ton retour :)
Bon, Altaïs s'en sort pas trop mal, même si bon, c'était très très très con de base de se jeter dans la gueule du loup, même si bon, on est d'accord, pas vraiment le choix. Il a quand même eu beaucoup de chance d'être tombé sur Nils ^^' Nils tient très clairement à Alexander, mais à la deuxième rencontre, je suis pas sûre que tout se passe aussi bien ^^' En vrai, ça me fait un peu rire, parce qu'à la fois on sent Nils énervé qu'Alexander se mette à aider un régicide, mais en même temps, c'est crédible pour lui, genre ça fait 10 ans qu'Alexander recueille tous les chats errants des environs et Nils, après avoir râlé, a abandonné l'idée de le raisonner ='D Alaïs est juste un très gros chat errant.
Sinon, le passage au temple, c'est normal d'y croiser des manifestation étrange de la magie ? C'est une sorte de teste ? En tout cas, la magie sait où taper pour faire mal ^^" Mai la fin de la "rencontre" résume bien ce qu'on voit du personnage. Il est au bord du précipice et il risque de sombrer du côté dark. Clairement, il en est à un point où, même s'il veut pas, il lui faudrait pas grand chose pour succomber vu ce qu'il a vécu ^^"
Sinon, deux remarques :
"— Je n’ai pas tué le roi," Avec le sceau sur sa mémoire, il a le droit de dire ça ?
"Il a dû essayer de tisser un lien de confiance," Le sous entendu est tellement "ce loyal bon a dû forcément te raconter toute sa vie et te faire confiance trop vite comme il est avec tout le monde" ='D Ca me fait rire parce que ça montre à quel point Nils connait Alexander et à quel point il est blasé de cet aspect de son ami.
Ça aurait pu être pire hein ? x) (Je dis rien de plus, tu as lu la suite xD) Mais oui Nils tient clairement à Alexander (et sait qu'il n'est pas complètement stupide, même si parfois on se demande parce qu'Alex a un certain don pour se foutre dans les ennuis jusqu'au cou) tout en étant super remonté xD Hahaha, j'adore la comparaison avec Alexander qui ramasse des chats errants parce que c'est tellement ça xD Je suis certaine à 99% que quelqu'un avait exactement la même comparaison sur la première version (sauf que Nils existait pas encore mais tu vois l'idée).
Disons que la Magie imprègne les temples ^^ Je dirais plutôt une mise en garde qu'un test :p Mais oui la Magie sait viser juste apparemment, parce qu'en effet Altaïs marche vraiment sur un fil...
Altaïs peut dire qu'il n'a pas tué le roi parce que comme le mentionnait Alexander je sais plus quand (pendant la discussion avec Soren je pense), là ça relève quasiment plus d'une conviction intime que d'un fait ! (cela dit ça ne prouve pas qu'il dit vrai techniquement)
"Le sous entendu est tellement "ce loyal bon a dû forcément te raconter toute sa vie et te faire confiance trop vite comme il est avec tout le monde" ='D"
=> Je ne te remercie pas parce que j'ai dû faire appel à tout mon sang-froid pour réprimer mon fou rire alors que j'étais en cours x) Parce que c'est tellement ça, ça me tue xD
Merci pour ton commentaire ! :D
J'ai l'impression que tu publies plus souvent ces derniers temps... Ce n'est pas pour me déplaire, en tout cas !
Je trouve toujours aussi intéressante la dualité qui anime Altaïs. D'un côté, il y a une personne révolté, furieuse, déterminé à prouver son innocence, de l'autre, un garçon craintif, confus, dans un monde qui ne veut pas de lui.
J'aime aussi le fait qu'il doute de lui-même, qu'il se rende compte de la violence qui l'anime...
En tout cas, j'espère qu'il va réussir à sauver Alexander !
Oui en effet je publie beaucoup plus régulièrement parce que j'ai repris ce roman comme projet d'écriture principal et que j'avance à un bon rythme ! J'ai même un certain nombre de chapitres d'avance haha.
Je suis contente qu'on ressente bien la dualité d'Altaïs, c'est vraiment un aspect que je trouvais important et que je voulais faire ressortir ! Comme pour ses doutes, c'est vraiment quelque chose qui le compose !
Merci pour ton retour ! Ça me fait toujours aussi plaisir de te voir suivre cette histoire !
Enfin Nils entre en scène ^.^ (son inquiétude pour Alex est chou et me rend curieuse de la relation qu'ils entretiennent (entretenaient ?))
J'ai eu de sacrées sueurs froides en lisant le passage dans le sous-sol, tu sais décidément bien jouer avec nos nerfs :')
Mais on sait toujours pas si Alex ça va aller :'( (la dame du temple a dit que ça devrait aller, donc faudra pas malmener plus mon coeur !)
Un chapitre stressant, où on apprend plusieurs choses, y compris ce nom par lequel le "bassin" l'appelle... j'ai toujours autant de questions :')
Je suis ravie que le passage dans le souterrain t'ait donné des sueurs froides hehe :p Mais tu fais bien de noter le nom qu'entend Altaïs ^^ C'est quelque chose qui reviendra par la suite ;)
Effectivement, la décision de laisser Alexander aux portes de la ville fait davantage sens maintenant que je découvre comment Altaïs y est entré. Les déambulations dans les ruelles sont bien narrées, la rencontre avec Nils également.
Quelques remarques :
- Cela m'a étonné que la servante du temple ne pose pas davantage de questions. Altaïs évoque une attaque contre son convoi, elle pourrait s'enquérir du nombre de blessés, proposer de l'aide, ou d'aller chercher les gardes... le fait qu'elle se contente de lui vendre l'antidote sans chercher à en savoir plus m'a un peu fait tiquer.
- Tu répètes à plusieurs reprises qu'Altaïs "se fie à ses connaissances" autour du grand temple. Je pense que certaines de ces répétitions sont superflues, on a compris l'idée à force ^^
- "Face à lui, Nils hésitait, mais la pointe de son épée s’écarta légèrement de sa peau." --> À ce moment, on ignore encore comment il s'appelle. C'est donc vraiment bizarre que tu le désignes par son nom.
A bientôt pour la suite :)
Ravie que les déambulations dans les rues de la ville et la rencontre avec Nils te paraissent bien narrées :)
C'est vrai que je n'ai pas pensé à le préciser mais les prêtre.sses des Temples qui travaillent ainsi ont un devoir de réserve, ils doivent aider ceux qui se présentent à eux, quels qu'ils soient, mais ne doivent pas poser des questions qui dépassent leur rôle.
C'est noté pour les autres remarques ! Ah oui, le prénom est une erreur d'inattention ^^'
Merci pour ton commentaire et à bientôt !