Chapitre 10 - “Une mauvaise nouvelle ?”

Notes de l’auteur : Les guillemets autour du titre des chapitres sont là pour souligner que tout est sous-entendu et qu'aucune vérité n'est établie dans ce récit.

Guadeloupe, Îles Caraïbes 

25 Juillet 2023, 14h15

 

Après s’être disputé avec sa mère, Guillermo se retrouva attablé à la terrasse d’un café, pratiquant son activité favorite : taper sur son clavier tout en sirotant une tasse de café. « Le café, il n’y a rien de mieux pour m’apaiser l’esprit », s’intima-t-il, en se ressassant toutes les horreurs qu’ils s’étaient dites, sa mère et lui.

Il fallait qu’il les mette sur papier.

 

L’écrivain songea à quitter la Guadeloupe une seconde fois. Seulement, cette fois-ci, les choses étaient totalement différentes. Il sentait comme s’il avait une dernière mission à accomplir sur sa terre natale... une sorte de quête existentielle, un passage pour... une vie “meilleure”.

Il savait qu’il avait une dernière chose à faire avant de quitter la Guadeloupe et que cela rimait avec vengeance.

 

- Bonjour, monsieur Ortega, balança son assistante, qui venait de le rejoindre. Je suis désolée pour le retard. 

- Tu as mis du temps, en effet. 

- J’en suis consciente. Disons qu’il y avait... 

- As-tu apporté ce que je t’ai demandé ? l’interrompît-il, visiblement pas d’humeur à faire des formalités. 

- Oui, je l’ai avec moi. 

- Je ne t’ai pas trouvée à la maison lorsque je suis parti prendre mes affaires. Tu étais allée faire ta déposition ? 

- Affirmatif. Le meurtre de cette femme m’a vraiment... 

- Ne dis plus rien, argua-t-il à nouveau avec promptitude. Tu veux être une grande auteure ? Apprends à accepter tes traumatismes et à ne faire qu’un avec eux. Ça, je te le dirai toujours, conclut-il d’un ton ferme, exacerbé par son regard empreint de frustration.

Guillermo n’arrivait pas à chasser la dispute qu’il avait eu avec sa mère de son esprit. Trop de chose qu’il avait longtemps gardé en lui s’étaient dites ; trop de doutes qu’il ne parvenait plus à réprimer avaient éclatés.

Sa relation avec sa mère allait se compliquer davantage et ce n’était pas pour lui plaire.

 

- Vous... vous me faites peur quand vous parlez de cette façon, monsieur Ortega. J’ai... j’ai l’impression de parler à quelqu’un d’autre quand je vois cette lueur étrange dans vos yeux, avança Suzy, la main sur la poitrine, en tentant désespérément de réguler les battements de son cœur.

- Mais non. C’est juste pour préparer ton esprit. Je t’ai déjà appris de nombreuses choses sur le métier et confié de nombreux secrets, n’est-ce pas ? 

- Oui, mais... 

- Assimile-les et ne fais plus qu’une avec eux. Traite-les comme s’ils étaient tiens. Approprie-les-toi, ordonna Guillermo avec froideur et autorité.

- Bi... Bien, monsieur. Je ferai tout ce que vous me demanderez, répondit Suzy, d’un ton résolu.

 

Pendant qu’il s’entretenait avec son assistante, Guillermo reçut un appel de la police. Apparemment, un autre meurtre avait eu lieu.

- Oui, actuellement, c’est bien moi qui séjourne dans la chambre 27 de l’hôtel Bastille. Pourquoi ? 

- Étiez-vous le seul à occuper cette suite ? 

- Non, j’y suis avec ma... hum... madame Montserrat Ortega. Pourquoi ? Qu’est-ce qui se passe, à la fin ? 

- Eh bien, je crains que nous ayons une mauvaise nouvelle à vous annoncer. 

- Une mauvaise nouvelle ? Qu’est-ce qui se passe ? 

- Nous avons retrouvé le corps d’une femme égorgée dans la suite 27 de l’hôtel Bastille et tout semble indiquer qu’il s’agit de la veuve de monsieur Rodrigo Ortega. 

- Vous... vous dites ?

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