Le dîner se révéla aussi délicieux qu’animé. Lyra parla volontiers aux anciens de sa maison dont la plupart ne semblaient pas faire grands cas de ses origines.
— Tu sais, la plupart des boursiers acceptés ici sont les meilleurs de leur promotion, lui raconta sa voisine, une fille de dernière année dont l’épaule droite était occupée par une petite souris albinos qu’elle nourrissait distraitement. Tant que tu ne fais pas de vagues et que tu fais honneur à notre maison, personne ne se souciera vraiment de ton compte en banque ou de la noblesse de ton sang.
Cela l’avait d’autant plus ravie que les discussions allaient bon train autour des plats de viandes et de poissons. Certains élèves plus âgés, s’amusèrent même à invoquer leur familier pour les présenter à leurs voisins, animant les tables de miaulement de chat, de hululements de hibou et même de croissement de crapaud. Quelque cria en apercevant une mygale se balader entre les plats, son propriétaire se dépêcha de la récupérer en se confondant en excuse sous les rires de ses voisins.
Lyra ne vit pas le temps passer, si bien qu’après avoir englouti sa part de pudding, elle remarqua à peine les plats évidés qui jonchaient leur table. Ses voisins soupiraient d’aise, la peau du ventre bien tendue tandis que d’autre somnolait à moitié au-dessus de leurs assiettes.
Lorsqu’une douce somnolence s’empara de la salle, engourdissant les sens, le directeur se leva à nouveau, annonçant cette fois qu’il était l’heure de retrouver leurs dortoirs.
Tous les élèves convergèrent dans le hall comme le plus impressionnant des raz-de-marée. Lyra faillit s’y perdre, mais parvint à accrocher du regard quelques lavallières indigo qu’elle suivit jusque dans le couloir. Les chefs de dortoir, des élèves de troisième année, faisaient signe aux premières années de les suivre. Lyra remarqua alors qu’ils se dirigeaient à l’opposé de ceux de Boidébène et dut dire au revoir à Jude d’un simple signe de la main avant de rejoindre ses condisciples.
Ces derniers expliquèrent aux nouveaux que leur dortoir se trouvait dans l’une des plus hautes tours du château, non loin de l’observatoire astronomique. Il était composé d’une salle commune pourvue de nombreux fauteuils et d’une large cheminée où les élèves pouvaient se retrouver au calme pour faire leurs devoirs et discuter. Les chambres, qu’ils partageaient par deux, se trouvaient séparées dans deux ailes de trois étages chacune, un étage pour chaque année.
Gravir la volée de marches qui les conduisait au dortoir assomma plus d’un élève, mais ne parvint pas à décourager Lyra malgré la sensation de ses muscles en feu et la douleur qui irradiait à ses pieds. Ses nouvelles chaussures étaient tout sauf confortables et elle regrettait un peu ses bottillons usés. Mais, parvenue aux portes décorées d’étoiles du dortoir, Lyra oublia absolument tout le reste, de ses pieds en feu à sa respiration sifflante. Ne restait que l’excitation d’enfin entrer dans l’un des endroits que son père avait foulés jadis et qu’il avait adoré.
— Vos affaires ont déjà été porté à vos chambres, prévint le chef du dortoir des garçon en ouvrant les portes.
Le reste de ses explications, Lyra les entendit à peine car le décor qui se révéla à elle absorba toute son attention.
La salle commune était bien plus grande que ce qu’elle avait pu imaginer. Haute de plafond malgré ses trois étages supérieurs, ce dernier était pourvu d’un lustre singulier en forme de système solaire. Les planères, de cristaux variés, tournaient lentement autour d’une pièce centrale en forme de soleil qui baignait la pièce d’une lumière chaleureuse. Entre les arches de pierre, le plafond avait été peint dans un bleu nuit irréel où des petites étoiles perçaient l’obscurité, retraçant même avec exactitude ses constellations.
Lyra aurait pu passer des heures à l’admirer si son attention n’avait pas été happée par le reste de la pièce. Une grande cheminée trônait au fond de la salle. Son manteau était taillé dans du lapis lazuli et surmonté d’une peinture représentant Arcturus Brillargent, le fondateur de la maison. Il était entouré de petites fleurs blanches aux pétales délicatement ourlés et où se reflétaient les rayons d’argent d’une pleine lune. À ses côtés, se dressait un splendide loup au pelage argenté et aux yeux couleur de lune.
Le sol était tapissé d’une moquette bleu foncé alors que de nombreux fauteuils et assises toutes plus confortable et élégantes les unes que les autres s’alignaient dans la pièce. Une grande partie des murs alentour étaient tapissées de bibliothèques toutes pleines à craquer de vieux ouvrages et autres bibelots anciens. Enfin, un antique télescope se dressait fièrement devant l’une des fenêtres en ogive de la salle, braqué sur la lune qui brillait intensément au dehors.
— Wouah… souffla quelqu’un derrière Lyra et elle ne pouvait lui donner tort.
Cette pièce était magnifique.
Les chefs de dortoir leur indiquèrent ensuite les deux portes de part et d’autre de l’imposante cheminée.
— Chacune mène à un dortoir, expliqua le garçon. À gauche, ceux des garçons, à droite ceux des filles.
— Les premières années ont été placés au premier, précisa sa compagne de responsabilité. Vous n’avez qu’à prendre les escaliers et longer le couloir du palier pour trouver votre chambre.
— Vous ne nous guidez pas ? demanda quelqu’un.
Les chefs de dortoirs se jetèrent un regard avant d’afficher un franc sourire.
— Non, répondirent-ils en chœur et très sereinement.
— Il suffit de regarder où se trouvent vos affaires, précisa la fille.
— Vous n’êtes plus des enfants, renchérit le garçon, pas besoin de vous materner.
— Sur ce, conclut la fille, nous vous souhaitons bonne nuit.
Et tous d’eux s’en allèrent dans leur dortoir respectif.
Les nouveaux les regardèrent disparaitre dans les escaliers, sans voix. Puis, décidant qu’il fallait bien agir, Evanore les suivit.
— Il va bien falloir y aller un jour ou l’autre, avait-elle dit avant de s’engouffrer dans l’escalier en colimaçon avec enthousiasme.
Felix McGregor suivit son exemple en rejoignant celui des garçons et rapidement, tout le monde les imita.
Lyra fut parmi les dernières à bouger, trop absorbée par ce qui l’entourait. Elle était extrêmement tentée à l’idée de jeter un coup d’œil à ce vieux télescope mais, la fatigue faisant son office, elle préféra suivre l’exemple des autres. Elle aurait bien assez de temps plus tard pour l’étudier.
Lyra grimpa donc les marches jusqu’au premier et se retrouva face à un long couloir en courbe. Ce dernier ne desservait que quatre chambres. Avisant celles qui étaient fermées, Lyra hésita à toquer. Mais les gloussements qui lui parvenaient lui indiquèrent que des colocataires s’étaient trouvées. Elle déambula ainsi lentement dans le couloir, observant à la dérobée les peintures qui décorait les murs avant de tomber sur l’unique porte encore entrouverte.
En poussant le battant, Lyra découvrit une petite chambre à peine plus grande que la sienne rue de l’Arbre-Chanteur. Deux lits se faisaient faces de part et d’autre de la pièce, bordé chacun d’une petite table de nuit pourvue d’une applique et d’un tiroir. Une haute fenêtre les séparait, donnant sur le lac où se reflétait la lune. Au plafond, lui aussi décoré de constellations, un petit lustre en forme d’étoile scintillait faiblement.
Deux commodes encadraient la porte, finissant de marquer la symétrie parfaite de la pièce.
Quoique… songea distraitement Lyra en poussant un peu plus le battant. Il n’y a plus grand-chose de symétrique maintenant.
Outre ses affaires soigneusement déposées à côté du lit de gauche, tout le côté droit de la pièce débordait d’un bric-à-brac aléatoire, allant de pièces de ferraille usée à de vieux prototypes de poupée mécanique en passant par des vêtements, des bottes fourrées et même un linge de bain tâché de cambouis étendu en vrac sur une petite chaise proche du lit.
Émergea de ce capharnaüm – qui par elle ne savait trop quel miracle ne dépassait pas le centre de la pièce – une Evanore à moitié en pyjama, les cheveux ébouriffés. Lorsque son regard se posa sur Lyra, un franc sourire illumina le visage de la jeune fille.
— Oh, c’est toi ! s’exclama-t-elle, ravie. Pour tout te dire, je craignais un peu de me retrouver dans la même chambre qu’une pimbêche insupportable, expliqua-t-elle en finissant de déballer ses affaires dont s’échappa un drôle d’oiseau métallique.
Ce dernier vola un peu partout autour de Lyra, comme pour la sonder avant de retourner au côté d’Evanore.
— Hum, fit Lyra en le pointant du doigt. Qu’est-ce que c’est ?
Evanore, qui avait replongé le nez dans sa valise, se redressa pour voir de quoi elle parlait. Un sourire illumina rapidement son visage.
— Oh, c’est Praline, mon assistant mécanique. Grand-père m’a aidé à le fabriquer il y a quelques années et il ne me quitte pas. C’est… en parti pour ça que j’espérais tomber sur toi, avoua-t-elle avec un certain embarras. Peu de filles apprécient la méca-magie et… disons que trois années à entendre ma colocataire râler à propos de mon matériel ou même de Praline aurait été un enfer.
Le petit assistant s’approcha à nouveau de Lyra, lui permettant de l’observer un peu mieux. En réalité, la chose n’avait pas vraiment l’apparence d’un oiseau mais plutôt d’un cube de métal pourvu d’un œil de verre mobile et de deux ailes de libellule à l’armature de cuivre. Ses petites ailes battaient vivement, émettant un léger vrombissement semblable à celui d’une abeille. Ses arrêtes étaient décorées de renforts et il semblait avoir été souvent réparé.
— Il est mignon, lâcha Lyra avec un sourire et Praline eut un drôle de mouvement.
— Je crois qu’il t’aime bien, s’amusa Evanore en se relevant avec une caisse de fioles dans les bras. Ça ne te gêne pas au moins ? demanda-t-elle en la déposant.
— Pas du tout, répondit rêveusement Lyra en jouant avec l’assistant mécanique. Je trouve même ça plutôt intéressant, je n’avais jamais vu de mécanique enchantée avant aujourd’hui. Ça me fait penser, ajouta-t-elle après un silence, qu’est-ce que c’est, ça ? demanda-t-elle en pointant la drôle de petite horloge qui trônait sur la table de chevet d’Evanore.
— Oh, ça. C’est mon réveil matin. Je l’ai un peu bricolé. Je tiens d’ailleurs à m’excuser d’avance, je suis obligée de lui faire émettre un son désagréable, sinon je ne me lève pas, s’excusa-t-elle, l’air un peu penaud.
— Il n’y a pas de souci, assura Lyra avec un sourire compatissant. Je suis habituée au boucan d’une petite sœur touche à tout. Et je ne crois pas que ton réveil soit aussi bruyant qu’une explosion d’œuf de serpent ardent, ajouta-t-elle avec un petit soupir de dépit.
— Non, en effet, répondit Evanore avec de gros yeux.
Face à son expression dévorée par la curiosité, Lyra raconta rapidement à sa colocataire comment sa sœur était parvenu à subtiliser les derniers œufs qu’elle gardait enfermé sous clé dans sa chambre pour se venger de leur acariâtre voisine venue la garder. Evanore était partagée entre une sincère admiration à l’égard de la petite qui avait quand même réussi à récupérer des ingrédients protégés par des sortilèges et la compassion à l’égard de Lyra et sa mère en imaginant le chantier qu’elles avaient dû retrouver.
Elle retourna ensuite à ses affaires qui semblaient se démultiplier à mesure qu’elle ouvrait sac après sac, déversant toujours plus de choses dans la petite chambre.
— Hum, fit Lyra en s’approchant de quelques pas. As-tu besoin d’aide pour ranger des affaires ? proposa-t-elle.
— Pardon ? s’enquit Evanore en se relevant.
Lyra regarda le souk qui avait pris possession de son côté de la chambre.
— Eh bien… dit-elle en se tordant les mains, mal à l’aise.
Evanore évalua la situation avant de hocher lentement de la tête.
— Oh, oui, tu as raison. Excuse-moi, poursuivit-elle en sortant sa baguette en argent. Dans l’enthousiasme je n’ai pas vraiment fait attention. En général, je suis un peu mieux ordonnée, je t’assure.
Et d’un moulinet du poignet, ses affaires se mirent à se ranger toutes seules. Ses vêtements soigneusement pliés retrouvèrent les tiroirs de sa commode, son matériel de mécanique retourna dans leur caisse dans la valise, son linge tâché retrouva sa blancheur et fila dans une pièce adjacente que Lyra n’avait pas remarquée. Ne resta bientôt plus que l’étrange appareil sur la table de nuit et les quelques prototypes en exposition sur sa commode avec son pendule en pyrite et un cadre photo où Evanore apparaissait au côté d’un vieil homme à la forte moustache et au nez rougeot mais au sourire aimant et au visage aussi couvert de crasse que la petite fille dans ses bras.
— C’est mon grand-père, lui apprit-elle en surprenant le regard de Lyra sur ce dernier. Héphaïstos Gooding, le meilleur inventeur mécamage du siècle ! C’est lui qui m’a donné ces lunettes, ajouta-t-elle en pointant les lunettes de protection aux lanières de cuir qui reposait tout à côté.
Puis, sur une impulsion, elle poursuivit avant même que Lyra ait pu ouvrir la bouche.
— Nous avons notre propre salle de bain ! s’exclama-t-elle en entrainant la sorcière à sa suite dans la pièce voisine. Tu te rends compte ? Bon, je savais qu’Aubelune avait les moyens, mais j’imaginais qu’ils auraient préparé une grande salle de bain commune, mais même pas !
Puis, après un nouveau silence, et devant la glace qui surplombait deux petits lavabos dont l’un d’eux débordaient déjà de lotions et autres produits de soin, Evanore tourna un regard un peu incertain vers Lyra.
— Ça ne te dérange pas, tu es sûre ? Qu’on partage la même chambre ? ajouta-t-elle devant le regard interrogateur de Lyra.
Lyra la considéra de longues secondes avant de sourire.
— Non, ça ne me dérange pas, répondit-elle sereinement.
— Vraiment ? s’illumina Evanore. Parce que je sais que les gens ont du mal avec mes exubérances. Ma tante n’arrête pas de dire qu’une noble dame ne devrait pas s’intéresser à la mécanique, mais apprendre à lever le petit doigt au bon angle pour prendre le thé n’a aucun sens pour moi et…
Elle pinça les lèvres, les joues un peu rouges.
— Ça ne me dérange pas, s’amusa Lyra. Je ne suis pas une noble dame et le devenir m’intéresse encore moins, ajouta-t-elle avec un haussement d’épaules. Si je suis ici c’est pour l’enseignement d’Aubelune, certainement pas son prestige.
Evanore parut approuver ses paroles et l’instant d’après, elles se retrouvèrent dans la chambre où Lyra défit ses affaires. Elle garda sur sa table de nuit le portrait de son père et elle qu’elle avait soigneusement emballé et le regarda avec tendresse avant de déposer à côté son pendule de cristal. Elle rangea son nécessaire de potion dans un coin avec sa valise et termina d’un coup de baguette d’envoyer ses vêtements dans la commode. Lorsqu’elle passa sa vieille chemine de nuit usée, elle surprit le regard d’Evanore sur le portrait.
— C’est ton père ? demanda-t-elle doucement.
Lyra sourit faiblement.
— En effet.
— Je peux ? interrogea Evanore en tendant la main vers le portrait.
Comme Lyra opinait, la sorcière l’attrapa avec milles précautions et l’observa de plus près.
— Tu lui ressembles beaucoup, lâcha-t-elle avec un faible sourire.
— C’est ce que tout le monde me dit, approuva Lyra avec nostalgie.
Elle commença à se démêler les cheveux, l’esprit ailleurs quand Evanore reprit la parole.
— Ça a dû être dur, dit-elle doucement, de le perdre si jeune.
À la soudaine ombre que Lyra vit passer dans les yeux de sa colocataire, elle sut.
— Toi aussi tu as perdu quelqu’un ? demanda-t-elle tout bas.
Evanore eut un sourire sans joie.
— Ma mère, avoua-t-elle en reposant délicatement le portrait à sa place.
Lorsqu’elle retourna s’asseoir au bord de son lit, elle paraissait encore plus sombre.
— Elle était… bien différente de moi, ajouta-t-elle avec tristesse et serrant son oreiller contre son cœur.
— Comment ça ? demanda Lyra en terminant de nouer ses cheveux.
Evanore pinça les lèvres.
— Disons que… elle n’était pas ce qu’on appelle un garçon manqué.
Mais dans ses mots, Lyra percevait plus que de la tristesse, il y avait aussi une certaine amertume. Remarquant les sourcils froncés de la sorcière, Evanore le comprit et poursuivit.
— Mon père pense que si je me suis lancé dans la mécanique c’est à cause d’elle. Ou plus exactement, il pense que le fait de ne pas avoir eu de modèle féminin m’a fait devenir… ça, dit-elle en se montrant tout entière.
— Et, reprit doucement Lyra, j’imagine que ça, ne lui plait pas.
— C’est le moins qu’on puisse dire ! s’esclaffa-t-elle avec aigreur. Il déteste me voir en pantalon et ne manque jamais de me faire remarquer que mes cheveux ne sont pas assez soigneusement peignés, que je devrais arrêter de porter des bottes renforcées ou tout simplement que je devrais être plus féminine. Je crois qu’il ne supporte tout simplement pas qu’une fille devienne mécamage.
— Même si c’est la sienne ?
— Encore plus si c’est la sienne ! objecta vivement Evanore. Pour M. Gooding, une fille ça se marie, dit-elle dans une imitation sûrement très réussi du ton guindé que devait avoir son père. Et pour trouver un mari il faut que la fille soit comme une fleur délicate. Belle, discrète et pondérée.
Elle réfléchit pendant un instant avant de braquer un regard morne sur Lyra.
— En fait il aurait sûrement préféré t’avoir pour fille, lâcha-t-elle platement.
Lyra eut un petit rire.
— Oh, ça j’en doute, s’amusa-t-elle en reposant sa brosse sur sa commode.
— Pourquoi ? Tu parais bien sous tous rapport. Tu es calme, discrète, toujours un sourire aimable au visage. Une vraie poupée ! Je suis sûre que tu aurais la côte à la cour.
— Ça c’est parce que nous venons de nous rencontrer, sourit Lyra. Mais en réalité je suis aussi extraordinairement tête en l’air, très maladroite, parfois impulsive et mon sens de l’orientation est parfaitement déplorable. Tu entendrais Jude, s’amusa-t-elle en y repensant. Il ne cesse de s’en plaindre depuis qu’on s’est rencontré !
— Vraiment ? s’étonna Evanore.
— Oh oui. Pour te donner un exemple, pas plus tard que la semaine dernière j’ai trouvé le moyen de me perdre en me rendant à la boulangerie du coin de la rue. Je n’ai retrouvé mon chemin qu’une heure plus tard après avoir déambulé au hasard dans les plus beaux quartiers de Hauterive.
— Comment as-tu fait ? demanda Evanore pour qui un tel manque d’orientation paraissait tout bonnement impossible.
— Facile, j’ai simplement vu un papillon avec de jolies ailes s’envoler d’un iris et j’étais tellement fascinée par ses couleurs que je me suis mise à le suivre. Lorsqu’il s’est élevé trop haut pour que je puisse le voir, j’étais déjà en plein milieu d’un autre quartier dans lequel je n’avais jamais mis les pieds, conclut-elle avec un vague haussement d’épaules.
— Oui, tu as raison, lâcha Evanore d’une voix basse, puis lentement, un rire incontrôlable la secoua. Mon père ne te supporterait pas plus comme fille !
— Et je ne te parle même pas des discussions que je ne sais pas tenir, approuva vivement Lyra que la réaction amusée d’Evanore poussait à en dire plus. Je suis capable de passer de l’abeille à l’oursin d’un claquement de doigt. Jude s’en arrache les cheveux.
— Tu n’arrêtes pas de parler de lui, fit remarquer Evanore en penchant la tête. Vous vous connaissez depuis longtemps ?
— Presque toute une vie, avoua songeusement Lyra. C’est mon meilleur ami.
Evanore la fixa longuement, hésitant de tout évidence à poser une nouvelle question. Mais alors qu’elle se préparait à le faire, son réveille carillonna.
— Il est déjà minuit ? s’étonna-t-elle en se penchant pour voir le cadran.
— On devrait se coucher, conclut sereinement Lyra en se glissant dans ses draps.
Evanore l’approuva et enfonça profondément son bonnet de nuit sur ses boucles dorées avant de plonger dans son océan d’oreillers moelleux qu’elle avait rapporté de chez elle.
D’un coup de baguette Lyra éteignit les lumières et bientôt, seuls les rayons de la lune éclairèrent la pièce.
Allongée sur le dos, Lyra fixait le plafond où la lumière de la lune se reflétait sur les pampilles du lustre. Elle passait en revue sa journée, et alors que de légers ronflements commençaient à s’élever du côté d’Evanore, Lyra se prit à songer que cette journée avait sans doute été l’une des plus belles de sa vie. Il lui tardait de commencer les cours.
C'est propre à Brillargent de ne pas se soucier des origines ou c'est le cas de toutes les maisons ?
"Lyra ne vit pas le temps passé" => passer (je suppose)
"après avoir engloutit sa part de pudding" => englouti
"dû dire au revoir à Jude" => dut
"l’une des plus haute tour du château" => l'une des plus hautes tours
(tiens donc, comme Serdaigle)
"Les chambres, qu’ils partageaient par deux, se trouvaient séparé" => séparées
"la volée de marches qui les conduisaient au dortoir" => conduisait (sujet : la volée de marches)
"pleines à craquées" => à craquer
"Lyra regarda le souk qui jonchait avait prit possession de son côté de la chambre." => erreur de relecture :-)
"une pièce adjacente que Lyra n’avait pas remarquer" => remarquée
Oh c'est pratique le sortilège de rangement automatique (Tonks ?)
"Mon père pense que si je me suis lancé dans la mécanique c’est à cause d’elle. Ou plus exactement, il pense que le fait de ne pas avoir eu de modèle féminin m’a fait devenir… ça, dit-elle en se montrant tout entière."
Oh pauvre choupinette ! Enfin bon, elle a qu'à épouser Lyra
Alors, techniquement les maisons n'ont pas vraiment de préférence de rang, il n'y a que les individus (pas tous heureusement) qui s'en soucient. A Boidébène comme à Démarrais on peut trouver des boursiers, et dans l'une comme dans l'autre on risque de trouver des idiots pour les rabaisser. J'aime pas trop les généralités, donc j'essais de pas trop en faire.
T'inquiète pas pour Evanore x) elle a déjà un prétendant dévoué, il faudrait juste qu'elle se décide à lui donner une chance, ce qui n'est pas gagné car le bougre en question a tendance à vouloir toujours en faire trop pour l'impressionner, sans vraiment comprendre qu'elle s'en fiche, elle l'apprécie déjà pour ce qu'il est.
Enfin, merci pour les coquilles, je corrigerai ça sous peu !
A bientôt !
Elle est en couple avec Victor qui a fait exploser le wagon en voulant frimer ?
Mais ça, c'est pour plus tard x)