Mathilde fut réveillée en sursaut par le timbre assourdissant d’une corne de brume. Quelques secondes plus tard, on frappait à sa porte.
— Le port est en vue, miss. On débarquera d’ici une petite heure.
Elle se redressa dans son lit, brusquement tirée de sa torpeur somnolente. Impera. L’île-capitale était là. Et elle était encore en chemise de nuit ! Elle se précipita vers sa malle et choisit en hâte une robe de lin bleu clair, légère et rapide à mettre, puis elle fourra ses dernières affaires dans sa valise. Sa main s’arrêta au-dessus du carnet de son père.
Elle ignorait pourquoi, mais elle rechignait à s’en séparer. Sans doute un sentimentalisme mal placé. Elle avait malgré tout besoin d’avoir l’esprit tranquille. Le problème était qu’elle n’avait pas de sac pour le transporter, et elle doutait qu’on la laisse aller avec une sacoche de voyage en bandoulière.
Une idée saugrenue lui vint. Elle prit une de ses écharpes de soie et plaqua le carnet de cuir souple contre son ventre. En rajustant sa robe par-dessus et en glissant une étole autour de ses bras, on n’y verrait que du feu. Elle se sentait terriblement stupide de prendre une précaution aussi inutile, néanmoins cela lui donna du courage. Elle avait l’impression qu’en agissant ainsi, elle regagnait une once de contrôle sur sa vie… même si personne ne lui avait interdit quoi que ce soit.
Et puis, sentir le cadeau de son père contre elle la rassurait. D’une certaine manière, il était encore un peu présent à ses côtés. Elle noua ses cheveux en un chignon sur le haut de son crâne et y piqua une épingle à cheveux, la même que celle qu’elle avait portée pour le Test. Toute cette préparation n’avait duré qu’une dizaine de minutes, il lui restait donc un peu de temps.
Elle jeta un coup d’œil dans la glace de sa cabine. Le bleu de sa robe rappelait celui de ses yeux et se mariait harmonieusement avec la pâleur de ses cheveux et de sa peau. L’étole soyeuse ressemblait à un petit nuage posé sur ses épaules. Sa robe était raffinée, sans être guindée, une toilette estivale typique. Mathilde caressa l’étoffe avec un soupir. Claudia lui manquait. Son bon goût avait rempli ses valises de tenues qui lui correspondaient tout en restant élégantes. Sans elle, Mathilde serait probablement partie avec les premiers vêtements qu’elle aurait pu attraper dans son armoire.
Vérifiant une dernière fois qu’elle n’avait rien oublié dans sa cabine, elle déverrouilla la porte et monta sur le pont. Là, l’Ambassadeur discutait avec Glen et Ariette, tandis que l’équipage s’affairait aux manœuvres d’amarrage. L’Ambassadeur avait retrouvé sa tenue verte de fonctionnaire, et les deux Filleuls étaient sur leur trente-et-un.
Mathilde se félicita de s’être apprêtée un peu plus que pour le dîner précédent, sans quoi elle se serait encore sentie déplacée. Ariette en particulier rayonnait dans sa crinoline d’un rose délicat. Sa chevelure bouclée s’entrelaçait en un coquet chignon piqué d’un chapeau à voilette, qui s’inclinait sur ses yeux de jais. Elle vit Mathilde arriver la première et accourut vers elle, les joues rouges d’excitation.
— Viens voir ! Nous allons bientôt débarquer au port de Plyntior !
Elle lui attrapa la main et l’entraîna près de la rambarde pour lui montrer la toute nouvelle vue qui s’offrait à elles. Mathilde remarqua qu’elle portait une paire de gants blancs qui lui remontait jusqu’au coude. Elle devait vraiment détester montrer ses mains.
Mathilde se pencha par-dessus le bastingage, les yeux clos. Un vent ascendant lui caressa le visage, chargé d’odeurs salines. Il était doux, légèrement plus chaud que celui de Nimar. Mathilde y décela les effluves habituels d’un port, mais également celui des épices, et un je-ne-sais-quoi de solaire. Impera se situait un peu plus au Sud que Nimar et le temps y était réputé pour être idéal : doux, ni trop chaud, ni trop froid.
Une rumeur énergique parvint à ses oreilles. Elle n’osait pas encore ouvrir les yeux, mais devinait l’agitation qui régnait sur les quais. Plus bruyant que Locksterdam, le brouhaha de Plyntior laissait deviner l’immensité de la marée humaine qui s’amassait sur les quais. Les voix se mêlaient les unes aux autres dans une cacophonie invraisemblable, mais aussi étrangement mélodieuse.
Mathilde décela une multitude d’accents venus des quatre coins de l’Archipel qui chantaient les uns avec les autres, allant du dialecte rauque des Katchyniens, aux intonations suaves des Sandaens, en passant par les raclements arides des Dilkariens. Impéra était un carrefour incontournable pour le commerce, son père le lui avait raconté. Nombreux étaient ceux qui tentaient de s’installer sur l’île-capitale, mais peu y parvenaient. Cependant, une fois qu’on en avait les moyens, on n’en devenait pas pour autant un Impérien sans les mystiques yeux violets.
Cédant à la tentation, Mathilde ouvrit les yeux sur le port en effervescence. Une farandole de couleurs la submergea, l’éblouit. Le port ouest d’Impera avait des dimensions gigantesques. De hautes tours blanches marquaient l’entrée de la baie, dont les digues étaient frangées de muraille crénelées. Les quais accueillaient des centaines de bateaux aux voiles multicolores. Il y en avait de toutes sortes, des caravelles, des frégates, des galions… même des jonques Yolmarines, avec leurs voiles en éventail.
Le ciel lui-même bourdonnait d’aérostats qui affluaient en direction de l’aérodrome adjacent au port. Les ballons chamarrés portaient les blasons des différentes compagnies ou familles aristocratiques de l’Archipel qui en étaient les propriétaires. Les quais fourmillaient de monde, vêtus de tenues aussi colorées qu’hétéroclites. Entre les uniformes de marins, les accoutrements traditionnels des touristes et les habits dernier cri des Impériens, il y avait de quoi avoir le tournis. Mathilde constata à quel point la garde-robe des Impériens suivait la mode Nimariante.
La cohue était si épaisse que Mathilde se sentit prise à la gorge et se recula loin du bastingage. Allait-elle devoir traverser ce rassemblement à pied ? Elle jeta un regard inquiet vers l’Ambassadeur, qui observait ses réactions avec un sourire goguenard aux lèvres.
— Qu’avez-vous, jeune fille ? Le port de Plyntior n’est-il pas à votre goût ?
Mathilde s’empressa de reprendre contenance.
— Comment allons-nous quitter le navire ?
L’Ambassadeur la crispait toujours autant. Il semblait se moquer d’elle et de ses manières en permanence, d’elle et des deux autres Filleuls. Sa façon de les appeler « jeune fille » ou « jeune homme » était terriblement condescendante.
— Il faut déjà laisser le temps à l’Hydre Bleue de terminer sa manœuvre, puis nous attendrons le carrosse qui nous mènera à la Cité Impériale.
Mathilde déglutit péniblement. Tout s’accélérait d’un coup. La Cité Impériale ? Était-ce là que se trouvait la Cour ? Allait-elle rencontrer l’Empereur ? Elle s’était doutée que cela aurait eu lieu à un moment ou à un autre, mais elle ne s’était pas préparée à ce que cela ait lieu si vite. Ariette s’arracha à sa contemplation de la foule pour se tourner vers le Mauve.
— Tous ces gens sont là pour nous accueillir ?
Les yeux de l’Ambassadeur étincelèrent d’un éclat sarcastique.
— Vous croyez ? Ma chère, vous oubliez que les Imperiens voient venir des Filleuls chaque année, il y a longtemps que ce spectacle les a lassés.
Le sourire d’Ariette s’affaissa, et elle tira sur les volants de sa robe, penaude. L’Ambassadeur gloussa.
— Enfin, Mademoiselle, déridez-vous. Un tiers de ces badauds doit bien être venu pour apercevoir vos illustres figures. Cela sera probablement leur dernière opportunité avant longtemps, seuls les Nobles ont le droit de pénétrer dans la Cité Impériale, à moins, bien sûr, de faire partie du personnel trié sur le volet.
Loin de rassurer la Roturière, ces paroles jetèrent une ombre abattue sur son visage. Mathilde aurait voulu la consoler, mais les mots du Mauve l’avait alarmée.
— N’aurons-nous pas l’occasion de sortir de la Cité Impériale ?
—Mademoiselle Eth’Arken, répliqua-t-il avec un sourire de requin, vous semblez tenir beaucoup à votre indépendance. Dois-je vous rappeler qu’en tant que Filleule, votre vie appartient à l’Empire ?
Mathilde pâlit, le souffle coupé. Le Mauve avait une fois de plus baissé son masque de bienséance pour laisser entrevoir un visage glacial. Son ton suggérait la plaisanterie, mais ses yeux étincelants racontaient une autre histoire. Ils lui inspiraient une tension irrépressible, un malaise étouffant. Mathilde vacilla, balbutia une excuse en hâte, et la sensation désagréable cessa. Elle réalisa, mortifiée, qu’il venait encore une fois de la manipuler avec son charisme, pour la mettre au pas.
Frémissante, elle s’inclina prestement devant lui, puis courut se réfugier sur le gaillard d’avant, le plus loin possible de lui. Là, elle dut faire de gros efforts pour ne pas fondre en larmes. Elle avait eu si peur qu’elle grelottait malgré la douce chaleur environnante. Elle ramena ses mains contre son ventre en soufflant lentement par la bouche.
« Du calme, s’ordonna-t-elle. Ne les crains pas. Plus tu es ferme sur tes positions, moins ils peuvent t’affecter. »
Elle se mordit la lèvre inférieure pour chasser son envie de crier. Elle détestait ces yeux mauves. Ils la déchiraient entre son envie de les fuir, et celle de leur assener un coup de poing bien ajusté. L’Ambassadeur avait raison, elle tenait à son indépendance, et cela ne se réduisait pas à sa liberté de mouvement. Elle voulait pouvoir exprimer ce qu’elle ressentait comme il lui plairait, que ce soit de la colère, de l’apaisement ou de la joie. L’idée qu’on puisse lui dicter quoi éprouver lui donnait la nausée. Comment sa sœur avait-elle pu accepter d’épouser quelqu’un comme cela ?
Une voix familière interrompit ses ruminements.
— Mathilde ? Est-ce que ça va ?
Elle leva la tête et repéra Beathan en équilibre sur un cordage au-dessus d’elle. En moins de deux, il fut à ses côtés, en équilibre sur le bastingage face à elle. Il la fixait avec ses grands yeux océans pleins d’ingénuité. Mathilde attendit d’avoir recouvré un semblant de calme avant de répondre.
— Je crois que… j’ai un peu le trac.
Elle eut droit à un magnifique sourire, plus sincère que ne pourrait jamais singer l’Ambassadeur.
— Tu m’étonnes. Pas facile d’être Filleule. Cela dit, je crois que tu peux le faire.
Mathilde se dérida un peu.
— Beathan… tu n’en sais pas plus que moi sur mon futur entraînement, comment peux-tu affirmer une chose pareille ?
Il haussa les épaules avec désinvolture.
— Tu n’as pas l’air d’aimer te faire marcher sur les pieds. J’ai toujours pensé qu’un caractère bien trempé permet de dépasser n’importe quel obstacle.
— C’est le cas pour les personnages de tes histoires ? Plaisanta-t-elle.
— Presque tous les héros ont cette caractéristique, acquiesça-t-il, très sérieux.
— Tu me prends donc pour une héroïne ?
Il plissa les yeux, cette fois conscient du ton amusé de Mathilde.
— Tu aurais peut-être préféré que je t’accable en te rappelant tout ce qui pourrait mal se passer ? Je croyais que tu avais besoin de réconfort.
— D’accord, d’accord. J’ai saisi que toi et le second degré… Enfin, bref, excuse-moi. Je suis vraiment nerveuse.
Beathan jeta un coup d’œil vers les quais.
— D’ici cinq minutes, ils abaisseront la passerelle.
— Merci, Beathan, ça m’aide beaucoup.
Il fronça les sourcils, une fois encore imperméable à son sarcasme.
— Tu sais, ça m’ennuie de ne plus te revoir. On s’entendait bien.
Mathilde se passa les mains sur le visage. Elle pensait à la même chose. Elle aurait pu être amie avec Beathan, probablement plus qu’elle ne le serait jamais avec Ariette. Ils avaient ce petit côté artistique en commun. Une boule se forma dans sa gorge. Sa franchise et sa gaieté allait lui manquer… ces temps-ci, elle avait l’impression d’abandonner tout ce qu’elle aimait.
— Si au moins je pouvais t’écrire… soupira-t-elle.
Il écarquilla les yeux d’étonnement, puis bondit sur ses pieds avec un glapissement.
— Mais oui, c’est ça ! Tu pourrais m’écrire !
— Euh… je ne te suis pas, là. Et si tu m’expliquais ?
Il écarta les bras avec un sourire plein de fossettes qui lui remontait jusqu’aux oreilles.
— Tu pourrais écrire au relais de poste de la marine. Avec mon nom et mon matricule, tes lettres me parviendraient à chaque fois que je ferais une escale à Impera !
— Chaque marin a un matricule ?
— Tous ceux qui sont inscrits au relais, oui. Ma famille l’utilise pour me donner des nouvelles de temps en temps, et je n’ai qu’à déposer ma lettre avec leur adresse en retour pour qu’elle leur parvienne.
Mathilde bouillonnait intérieurement. La joie de Beathan était terriblement contagieuse.
— Faisons comme cela alors ! Je t’écrirais en premier, vu que je ne connais pas ma future adresse.
Beathan lui griffonna sur un morceau de papier son nom entier et son matricule, puis l’adresse générique des relais de poste maritimes. Après quoi, ils échangèrent une poignée de main amicale et c’est le cœur léger que Mathilde rejoignit l’Ambassadeur et les autres Filleuls qui l’attendaient pour descendre sur les quais.
Quelle joie de voir que Béathan et Mathilde vont rester amis. Je le préfère à Ariette. Il a davantage de personnalité et de fougue.
Plus je déteste le personnage de l’ambassadeur plus je rends hommage à ton imagination de l’avoir créé. Il fait partie de ces personnages détestables qui rendent une histoire inégalable. Cruel à souhait. Je vais adorer le voir tomber ;)
Merci pour ce chapitre très réussi !
Je trouve très sympa que le matelot et Mathilde échangent leurs coordonnées ; ça justifie mieux qu'on passe autant de temps avec lui au cours des précédents chapitres, bien que j'ai trouvé le personnage maladroitement introduit. ça fait aussi une ressource et un appel vers le grand large pour Mathilde !
"Mathilde constata à quel point la garde-robe des Impériens suivait la mode Nimariante." : si Impera est la capitale, ne serait-ce plutôt pas elle qui dicte la mode à Nimar ? ça me paraîtrait personnellement plus logique....
Plein de bisous !
Merci pour ton commentaire ^^
Nimar est une des îles les plus riches de l'Archipel, à certains égard plus qu'Impera même. Du coup, certaines des modes qui naissent dans les Nobles et riches familles Nimariantes ont une influence sur les Impériens puisqu'elles sont synonyme de richesses . ;)
A bientôt =^v^=
Que du bonheur... Cette citation fait vraiment froid dans le dos. Décidément cet ambassadeur ne m'inspire pas confiance du tout.
La séparation de Mathilde et Beathan fait un peu mal au coeur, mais on savait que ça allait arriver. Hâte de voir comment va se dérouler leur correspondance !
Les nerfs de Mathilde sont décidément mis à rude épreuve!! J'ai hâte de voir comment va évoluer sa relation avec ce vilain ambassadeur qui mériterait quelques bonnes baffes! Et surtout, comment elle vont s'en sortir, elle et Ariette, au milieu de tout ça.
Bref, encore un chapitre que j'ai dévoré!
Je suis contente que la description du port t'ai plu. C'est un vrai challenge de transmettre les images que j'ai en tête avec des mots, et ton commentaire est un peu comme une récompense pour mes efforts, merci beaucoup !!
A tout de suite =^v^=
En tout cas, la cité semble magnifique, je m'en fais déjà une idée, mais j'espère être surprise par le palais impérial
A bientôt !
Je me demande comment tu te représentes la ville, sachant que chacun a sa propre vision de ce qu'il lit (malgré un texte identique de lecteur en lecteur). J'ai toujours trouvé intéressantes les interprétations et visualisation du point de vu du lecteur (j'espère que la ville qui est née dans ton esprit est aussi splendide que dans le mien ;)
Merci pour ton commentaire et à bientôt !
Emmy
La description du port par contre ! Magnifique, j'aurais envie d'y être, même si l'ambiance chaleureuse du bateau me manquera sûrement, vu que les prochains quartiers qu'elle habitera n'auront sûrement pas une telle douceur et humanité...
J'aime beaucoup que notre "croquenote bourlingueur" (oui, j'adore cette expression du chapitre dernier pour décrire Mathilde ^^) puisse rester en contact avec Beathan (même si je doute que toutes ses lettres soient envoyées et qu'elles ne passent pas d'abord par une étape de censure, où les lettres sont ouvertes, lues et éclipsées si nécessaire...)
Merci beaucoup pour ce chapitre et je vais me faire une joie de continuer ton histoire dès que j'ai le temps ^^
Merci beaucoup pour ce commentaire !! Ça m'a fait super plaisir de lire ton analyse de ce personnage aussi formidablement insupportable que l'ambassadeur 😉
Tu as un oeil affûté pour les détails, ça c'est sûr ! Je ne veux rien réfuter ni confirmer, mais sache que j'apprécie beaucoup ta vision de son personnage.
De même, merci pour les compliments sur ma description, moi aussi j'aurai bien aimé y être (et j'avoue qu'en l'écrivant, j'en ai parfois eu l'impression).
Je suis super contente que mon histoire remporte autant ! Prends ton temps pour la savourer, tu as encore de la marge avant de rattraper ma publication hebdomadaire (tout les vendredi).🤗
Prends soi de toi et à bientôt ! =^v^=
Emmy
**t'emporte
(Fichu correcteur...☹)
Je laisse juste un petit commentaire pour te dire que c'est toujours génial, je suis vraiment emportée (et ça fait 3 chapitres que je n'ai tiqué sur rien) donc bravo bravo bravo!
J'attaque le chapitre suivant :D
Merci pour ce très gentil retour!
Et aucune coquilles repérée en trois chapitres ? Mais c'est merveilleux XD
Je m'attaque également à la suite de tes commentaires, donc à tout de suite =^v^=
Emmy
Quelle chouette description ! Je me suis hyper bien représenté la scène, l’effervescence qui y régnait, et j'ai été impressionné par ses dimensions.
Pas surpris du comportement de l'Ambassadeur, j'avais senti le bonhomme dès le début... Et je ne serais pas étonné que tous les Mauves lui ressemblent plus ou moins.
Le dernier échange de Beathan et Mathilde est super ! Content de voir que Beathan va avoir un peu sa place dans l'histoire, qu'on ne va pas l'oublier. J'avais un peu peur qu'il tombe un peu dans l'oubli, mais visiblement telle n'était pas ton intention... et tant mieux !
Maintenant que j'y pense, tes personnages sont vraiment bien écrits. Ils ont chacun leur caractère propre, leur façon de pensée. Ils sont uniques, bien présents. Bien réels. Bravo pour ça !
Comment est-ce que toi, tu perçois tes propres personnages ? Est-ce qu'il y en a qui t'ont supris par telle ou telle réplique, qui sont devenus vivants au fil du récit ? Est-ce qu'ils te viennent si naturellement qu'ils en viennent à s'exprimer par eux-mêmes, au point ou tu deviens une simple intermédiaire ?
Ça peut paraître curieux comme question :D mais je me pose souvent la question. Parce que parfois, des personnages nous semblent si vivants qu'on se demande s'ils n'existent pas autrement que par l'esprit et l'imagination de son créateur.
Bon, après ça reste les circonvolutions de mon esprit probablement maladif ;D faut pas faire gaffe...
Encore bravo, et à bientôt !
Pétrichor.
Merci pour ce chaleureux commentaire ! ^^
La description du port a été un grand plaisir à écrire, parce que je souhaitais une sorte de synesthésie du lieu, le faire découvrir à Mathilde sens après sens. Il s'agit de sa première rencontre avec Impera tout de même ;)
Eh oui, l'Ambassadeur n'est pas quelqu'un de facile, et il ne ressent pas particulièrement le besoin de prendre des pincettes lorsqu'il peut lancer une pic ^~^
Contente que Beathan te plaise, c'est aussi mon cas XD
Et par rapport à ta question sur les personnages... rassure-toi, tu es loin d'être le seul à te poser ce genre de question ;)
A vrai dire, cela dépend des personnages. Il y en a que je planifie, détaille et décortique depuis le début, et il y en a qui s'invite tout seuls, et qui retourne l'histoire à leur convenance. A croire qu'ils existaient déjà par eux-même et que c'est à moi d'essayer de les comprendre, d'imaginer comment ils réagiraient dans telle ou telle situation, à adapter mon intrigue à leur besoins. De sacrés indépendants si tu veux mon avis. XD
Cependant, de là à dire que je me contente du rôle d'intermédiaire, je ne pense pas. Il n'est pas question non plus de se laisser mener par le bout du nez, non ? ;)
Encore merci, et à bientôt ! =^v^=
Emmy
Alors, alors...
J'avoue que je n'étais pas trop convaincue par Beathan, au début, mais avec ce chapitre et celui d'avant, je crois, j'ai complètement changé d'avis. Il prend de la pronfondeur et je m'attache à lui, à la sincérité de son sourire ! Sa manière d'être, quoi !
Je pressens quelque chose du côté des lettres, c'est un appui extérieur de taille pour Mathilde, ce qui pourra l'aider par la suite à contrer les actions des antagonistes... (j'hésite à mettre l'ambassaduer dans le sac des méchants...) D'ailleurs, je trouve sa présence hyper intéressante, ça donne du piment à l'histoire avec les émotions qu'il sucite chez Mathilde avec son "charisme" (ha, ce charisme ! XD). Les émotions qui animent Mathilde sonnent justes et me remuent aussi, on a de l'empathie pour elle, j'ai hâte de voir comment elle va évoluer mais j'adore déjà son côté tête de mule !
Petit chipotage de fin x)
"Elle avait eu si peur qu’elle grelottait malgré la douce chaleur environnante. " --> je trouve que le "qu'elle grelottait malgré la douce chaleur environnante" est de trop ou alors juste le "environnante", ça casse un peu le fluidité du texte, surtout que ce passage où l'on aperçoit les failles de Mathilde est génial !
Et donc... à plus tard :-)
Quel plaisir de te voir cogiter sur ce qui pourrait advenir, considérer les enjeux, théoriser... En tant que lectrice, je sais que j'adore faire ça, alors ça fait tout drôle d'être du côté de l'écrivain pour une fois... Il va falloir que je m'y habitue je crois. En tout cas, c'est très agréable.
A présent que tu me mets cette phrase sous le nez, je comprends mieux ce qui ne va pas. Merci du conseil, je tâcherais de m'en souvenir en faisant mes corrections ;)
Pour finir, je suis contente que Béathan est fini par te convaincre ! Après, je dois bien me faire à l'idée qu'il est impossible que tous mes lecteurs aime touts mes personnages (chacun ses préférences et c'est très bien comme ça ! ;)
Je cours répondre à ton commentaire suivant =^v^=
A la prochaine!
Emmy
Bon, alors je confirme, l'Ambassadeur est un personnage pour le moins exécrable! Mais quelque chose me dit que ça va rester un personnage important... En tout cas, ça y est, Mathilde est enfin à Impera! Trop hâte de découvrir comment c'est, et plus que tout en quoi consiste son entraînement!
Et sinon, on est toujours attachés aux différents personnages, et j'espère qu'on reverra Beathan par la suite!
ça me réjouit que tu t'attaches ainsi à mes personnages, même lorsqu'ils sont... arrogants (pour ne pas dire autre chose). Autant te prévenir tout de suite, j'aime créer des personnages (attachant en bien ou en mal) et cette histoire en est assez riche. Donc même si je le souhaite très fort, je ne pourrais jamais assez développer mes perso à mon goût.
J'essaie qu'ils ne prenne pas (trop) le pas sur l'histoire que j'ai à raconter, parce que sinon on ne s'y retrouverait plus (ce qui ne veux pas dire que je n'ai pas la backstory de tout le monde en tête... non, je ne suis pas folle ! ^~^').
En tout cas merci beaucoup pour ton retour, et je te dis à vendredi prochain (si le cœur t'en dit) pour la suite ;)
Emmy
Ce que je déteste cette ambassadeur. Le sentiment d'arrogance, de supériorité se ressent vraiment, en tout cas au travers du point de vue de Mathilde ! Peut-être qu'en réalité elle déforme la réalité à travers son ressenti et que le Mauve est hyper sympa ! Mmmmh j'en doute ^^.
Je trouve la description du port particulièrement réussi avec cette enchaînement à travers les sens. C'est une bonne idée je trouve de passer de l'un à l'autre. Ca rend le tout plus fluide.
Je me demande bien si elle aura vraiment l'occasion d'écrire une lettre à Beathan. Ca serait tellement tragique qu'elle n'y parvienne jamais ^^'.
Je n'ai rien repéré de fâcheux, donc aucune note :).
A très vite pour la suite !
De bon matin, effectivement ! Ton commentaire a illuminé ma matinée XD
Oui, à travers les yeux de Mathilde, l'Ambassadeur est insupportable. Et plus elles se méfie, plus elle est attentive à ce qui ne va pas (attention à ne pas passer à côté de ce qui va bien ;)
Pour la description du port, je voulais transmettre le mieux possible les sensations de Mathilde en découvrant le port, et j'ai toujours aimé jouer sur la synesthésie. Un lieu est tellement plus vivant lorsqu'il est transmit à travers plusieurs sens différents ! Pour ne rien te cacher, j'ai pensé spécialement à "invitation au voyage" de Baudelaire, qui m'a donné cette idée. ;)
Pas de fautes repérées ? Tant mieux ! ça veux dire que tu n'as pas été dérangé dans ta lecture (un grand merci à Antidote ^^')
Encore merci de ton retour, je te dis à la prochaine fois =^v^=
Emmy