Chapitre 13

Par Dzoody
Notes de l’auteur : L'année de fac terminée je peux enfin reprendre l'écriture de ce livre qui n'a pas eu de nouveau chapitre depuis bien trop longtemps.
Voici la suite qui j'espère saura vous plaire !

—Il semblerait que le roi actuel d’Alarion porte les mêmes ambitions que son grand-père, dit Aaron le conseiller Général du royaume.

  —Ces mêmes ambitions qui nous ont entraîné dans la guerre de mille ans, précisa la reine.

  Raya se leva et déambula dans la salle de conseil, bien trop nerveuse pour rester assise et sous le regard de tous ses conseillers qui semblaient aussi perplexes qu’elle.

  —Grâce à nos espions nous avons pu obtenir des informations précieuses et nous pouvons nous préparer contre les manigances de ce démon, positiva Faveulien conseiller des Stratégies. 

  —C’est vrai mais ces informations ont couté la vie de nos camarades, objecta Agathe.

  Le stratège baissa les yeux.  

  —Savons-nous depuis combien de temps il se prépare ? demanda Marissa, conseillère de la Magie.

  —Nous en avons eu connaissance il y a seulement six mois. Un de mes subordonnés à surpris une conversation entre deux hauts placés et m’en a immédiatement fait part, expliqua Faveulien. 

  Raya grinça des dents.

  —Il se prépare depuis plus longtemps mais les démons se sont toujours méfiés du royaume et la trahison mutuelle de nos ancêtres communs n’a fait qu’empirer cette animosité. Cette fois ils ont agi dans le plus grand secret et il se peut qu’ils soient déjà prêts à nous envahir. 

  Marissa renifla. 

  —Est-il vraiment important de savoir depuis combien de temps ils sont prêts ? demanda Aaron.

  Sa question accueillie par des froncements de sourcils le poussa à expliquer sa pensée.

  —Le plus important maintenant est de savoir comment on va gérer la situation parce qu’ils représentent une vraie menace. On devrait se concentrer sur comment va réagir le royaume. 

  Cette fois, ce sont des hochements de tête qu’il reçut. 

  —Qu’en pensez-vous ?

  —S’ils nous envahissent le royaume sera en grande difficulté parce que contrairement à eux, nous avons une minorité importante de non-magicien qu’il faudrait évacuer et tous les magiciens ne savent pas se battre. Nous aurons besoin de compter sur l’effectif de l’Académie.

  —C’est possible, avança Marissa. Mais nous devrons seulement compter sur les trois, quatre et cinquième années. 

  —Je refuse qu’ils soient au courant de quoi que ce soit.

  Tous les regards fondirent sur Raya qui posa les mains sur la table. 

  —Ce ne sont que des enfants, elle continua. Ils n’interviendront seulement en cas d’invasion massive. Je veux qu’ils poursuivent leurs études. Même s’ils sont préparés physiquement à se battre, mentalement ils ne sont pas prêts. 

  —Alors il serait mieux de les prévenir au dernier moment ? Quand la panique rongera le royaume ? s’insurgea Cyra conseillère des finances. 

  —Oui ! Si nous propageons la situation actuelle dans le pays ce sera un désastre. Les étudiants arrêteront leurs études et tout comme les habitants, ils fuiront vers les pays voisins. Nous ne savons pas quand ils attaqueront. Le but n’est pas de créer le chaos. 

  —Mais le chaos sera pire s’ils sont confrontés au fait ! 

  —Nous ne sommes pas obligés de subir une invasion, suggéra Rikan le conseiller du commerce.

  —Que proposes-tu ? demanda Raya.

  —Nous devrions coordonner une offensive générale. Ce serait le moyen de les prendre de court et de ne subir aucun dégât sur notre territoire. Il faut leur montrer qu’ils ne peuvent pas nous menacer d’invasion à chaque fois qu’ils veulent ! Nous bénéficierions d’un effet de surprise non négligeable.

  —C’est la guerre que tu suggères. 

  —Un effet de surprise ? s’exclama Marissa. Pendant qu’ils ont préparés leur revanche nous avons essayé de retrouver une paix durable pour le bien être de notre population. Ces démons ont été entraînés toute leur vie à la guerre, ce n’est pas une attaque de quelques magiciens qui vont les surprendre. Elle fit une pause avant de reprendre. Et crois-tu vraiment que nous sommes prêts à lancer une guerre ? C’est à peine si nous pouvons supporter une invasion alors en déclencher une c’est du suicide. Nous n’avons pas un effectif armé qui peut rivaliser avec celui d’Alarion.

  Raya hocha la tête.

  —La proposition est rejetée.

  —Vous avez une meilleure idée ?

  Les conseillers se regardèrent entre eux.

  —Nous pouvons anticiper l’invasion, intervint Faveulien. Il suffit de surveiller les frontières de manière plus active. Penses-tu pouvoir ériger une barrière magique au-dessus du royaume pour les prochains mois Marissa ?

  Elle hocha la tête en réponse.

  —Cela va demander beaucoup de magiciens et de roulements mais c’est parfaitement possible, elle précisa.

  —Je peux augmenter l’effectif des chevaliers le long de la frontière des montagnes jour et nuit, proposa Agathe. 

  Faveulien remonta ses lunettes du bout du doigt et étudia le plan du royaume au centre de la table.

  —Peux-tu également en placer le long de la mer et de la grande falaise ? 

  —Bien sûr. 

  —Si nous surveillons correctement les mouvements ennemis nous aurons assez de temps pour évacuer les habitats vers le sud, il montra de son doigt les différents moyens d’évacuation sur le plan. L’académie n’étant ni trop loin ni trop près de la frontière, nous aurons le temps de les prévenir et les briefer avant de les déployer. 

  —Nous allons également chercher tous les magiciens qui ont étudiés à l’Académie pour les compter dans nos effectifs, annonça Félix conseiller de l’Égalité. 

  Cet homme avait la charge de faire respecter l’égalité et la bonne entente entre les non-magiciens et les magiciens du royaume. Il avait également accès à tous les dossiers administratifs du royaume. 

  Raya sourit.

  —De cette manière les habitants pourront continuer de vivre sans être pressurés par une invasion et les élèves poursuivront leur année. 

  —Nous maintenons donc les missions pour les élèves ? demanda Marissa.

  —Oui. Tant que nous n’avons pas de nouvelles près des frontières n’empêchons pas notre population de vivre. Nous agirons en fonction de ce qui arrivera. 

  Les conseillers hochèrent la tête. La reine était maitresse de la décision finale et sans une meilleure idée, ils ne pourraient pas changer son choix. 

  —Très bien, se redressa la reine. Je compte sur l’engagement de chacun. Nous nous devons de protéger nos habitants, coûte que coûte. J’attends un rapport quotidien sur la situation. Ce sera tout. 

  Les conseillers s’inclinèrent avant de sortir de la salle. 

 

****

 

  Loréa et Hasper s’étaient retrouvés non loin du lieu de rendez-vous et ils étaient tous les deux heureux de ne plus être seuls. Le soleil commençait à se lever et l’air pur du royaume leur avait fait énormément de bien. 

  —C’était comment ? demanda Hasper.

  —Monotone. Triste. Fatiguant. Je serais devenue folle si j’avais passé plus de temps là dedans. 

  Hasper hocha la tête. Il comprenait ce qu’elle voulait dire. Il venait de vivre la même chose. 

  —En plus je n’ai rien trouvé d’intéressant à part que là où je suis sortie il y avait aussi trois autres chemins. C’était comme à la bibliothèque. Je suis sorti par une trappe dans un coin des montagnes.

  Loréa s’étonna.

  —Moi aussi l’endroit où je suis sortie ressemblait au sous-sol du sous-sol de la bibliothèque. J’ai atterri derrière l’Académie. 

  Hasper se pinça l’arrête du nez. 

  —On est littéralement sortis à l’opposé.

  —Oui. 

  Alors qu’ils marchaient en silence depuis plusieurs minutes, Loréa sembla s’éclairer d’un seul coup. 

  —Ah !

  —Quoi ?

  —Tu sais où sont gardés les différents Joyaux de la Couronne ? elle lui demanda.

  Hasper fronça les sourcils sans vraiment comprendre pourquoi elle lui posait une question aussi bête.

  —Évidemment.

  —Alors Soan et Alma devraient sortir quelque part vers la grande falaise et dans les résidences. 

  Hasper hésita un moment avant de comprendre enfin. 

  —Mais oui ! les trois autres Joyaux sont dans l’Académie, dans la bibliothèque et dans les montagnes ! 

  —Exactement. 

  —Mais pourquoi ?

  —J’ai peut-être une idée.

  Alors qu’ils arrivaient sur la colline, Alma et Soan s’étaient rapprochés d’eux. 

  —On est tous en vie et personne ne s’est perdu c’est un bon début, ria Alma.

  —C’est clair.

  —Alors c’était comment pour vous ? demanda Loréa.

  Soan haussa les épaules.

  —Chiant. Et long. En plus j’ai failli mourir.

  Les trois autres écarquillèrent les yeux attendant des détails.

  —A un endroit le sol s’est fissuré et si je ne l’avais pas vu je serais tombé dans le trou. 

Et je pense qu’il y a une rivière en dessous parce j’ai entendu les gravas tomber dans de l’eau. 

  Loréa haussa les sourcils, surprise. 

  —Une grotte souterraine hein ? supposa Hasper. J’ai l’impression que quelqu’un va nous proposer d’aller voir ce qu’il y a là-bas.

  Trois regards se posèrent sur Alma. 

  —Pourquoi vous me regardez ? On a tous envie d’y aller alors arrêtez.

  Ils rirent. 

  —C’est vrai, mais je pense qu’on va devoir attendre d’avoir tous passer nos missions pour ça.

  —Oui c’est sûr. Il ne va pas falloir qu’on se fatigue avant. 

  La maison d’Hasper se posa sous leurs yeux et Soan souri.

  —Mec elle est immense ta baraque. 

  —Cadeau de mes ancêtres, haha.

  Les lieux étaient vides de présence et leurs voix résonnaient dans la grande pièce de vie. Une majorité des meubles étaient faits de bois et la cheminée avait réchauffé l’air ambiant contrastant avec la froideur du marbre blanc sol.

  Ils s’essayèrent à table dans la cuisine et Hasper leur servi de l’eau, qu’ils s’empressèrent d’avaler.

  —Ça fait tellement du bien, le remercia Soan.

  —Les cours commencent dans une heure et demie, il faut qu’on avance. 

  Loréa hocha la tête et demanda un papier.

  —J’ai une théorie, dit-elle. Soan et Alma vous êtes bien sorti près des résidences et quelque part dans la grande falaise ?

  —Oui, ils répondirent en même temps. 

  —Chacune de nos sorties correspondent aux emplacements des Joyaux de la couronne. 

  Le regard d’Alma s’embla s’illuminer. 

  Loréa quant à elle, dessina sur le parchemin les 5 emplacements correspondants et continua.

  —A la bibliothèque on a eu à choisir entre 4 chemins. Hasper et moi avons eu la même chose là où on est sorti. 

  —J’ai eu la même chose, confirma Alma.

  Un léger silence se posa. Ils attendaient la version de Soan qui ne sembla pas comprendre sur le coup.

  —Ah euh moi je n’ai pas fait attention. 

  Alma se pinça l’arête du nez.

  —Bon c’est pas grave on va dire que toi aussi. Il y a 5 sorties donc si on les relie toutes ça fait le tour du royaume.

  Soan fouilla dans sa poche et en sorti le petit parchemin qui lui avait servi à noter tous les carrefours qu’il a rencontrés.

  —J’ai eu deux intersections moi aussi, affirma Alma.

  Loréa ajouta toutes les informations sur son plan. 

  —Et vous avez continué tout droit ?

  Ils hochèrent la tête.

  —On a eu 4 chemins à chaque fois. Et deux intersections. Oh punaise. 

  —Quoi ? 

  Elle n’eut pas besoin de répondre. Le dessin parlait à sa place.

  —Ça fait un gigantesque pentagramme. 

  —Oui. Tous les chemins sont reliés entre eux. 

  Alma se pinça les lèvres.

  —C’est comme ça qu’ils ont pu faire évacuer tout le monde pendant la guerre. Surtout par l'Académie et les résidences comme la mer n’est pas très loin. 

  —C’est incroyable, avoua Soan.

  —Alma tu es peut-être une descendante de réfugiés de la guerre qui ont fuit vers le royaume des humains, supposa Hasper. 

  —Possible, en effet.

  Soan regarda Alma avec un regard curieux. Il souhaitait en apprendre plus sur cette histoire. Il finirait par y arriver, peut-être avec du mal, mais il allait forcément en apprendre plus. Pour cela il devait rester avec eux coûte que coûte. 

  —Est-ce que vous pensez que c’est fait exprès de relier chaque endroit où il y a un Joyau de la Couronne ?

  —C’est même certain. Et ils ont peut-être été créés avant la guerre dans le seul but d’atteindre les Joyaux rapidement pour les protéger. 

C’était une possibilité qu’Alma n’avait pas envisagée avant qu’Hasper le dise. 

  —Mais que sont les Joyaux en fait ? 

  Les trois amis regardèrent Soan d’un air étonné.

  —Je sais ce qu’ils sont mais en réalité je sais pas à quoi ils servent vraiment, il précisa. 

  —Je vois. Répondit Alma. Moi non plus je sais pas. Personne je crois. Ils sont juste un symbole mais peut-être qu’ils sont plus que ça. Et c’est pour cette raison que les tunnels ont été créés. Ça ferait sens finalement. Parce que pourquoi tous les séparer et pas les laisser au palais et les avoir enlevés de la « Couronne » ?

  Hasper souffla.

  —Des questions, des questions mais jamais de réponse. 

  La remarque d’Hasper résonna chez chacun d’eux. 

Dans quoi s’étaient-ils lancés ? ils n’en avaient pas la moindre idée mais Alma elle, était certaine de s’arrêter quand elle aurait trouvé des réponses. 

  —On devrait s’arrêter pour l’instant. On reprendra tout ça après les missions parce que l’Académie reste le plus important et sans l’Académie on perd nos avantages pour continuer nos recherches, proposa Loréa.

  Alma hocha énergiquement la tête. 

  —Il faut absolument garder tout ça secret. Compris ? continua Loréa en pointant spécifiquement Soan. 

  —Je fais confiance à tout le monde ici sauf toi, ajouta Alma. Qui nous dit que tu ne vas pas aller parler de ça à tout le monde ? 

  Il se contenta de hausser les épaules. 

  —Rien ne peut le garantir. Si ma parole ne te suffit pas je ne peux rien faire d’autre. C’est à vous de voir si vous voulez me faire confiance ou non. 

  —Je m’en doutais. Effaçons-lui la mémoire ! s’insurgea Alma. 

  Loréa s’interposa. 

  —On ne vas pas faire ça Alma. Il ne gagnerait rien à partager tout ça avec d’autres gens. Personne ne le croirait. 

  Alma serra les points. Elle a raison. Personne ne l’écouterait. Il était certes populaire et très apprécié mais il était nouveau, n’avait pas une once de mageia en lui et bien que les rumeurs fussent bien appréciées à l’Académie, ce genre-là serait méprisé. Dès que les secrets et la tranquillité de tout le royaume menacent d’être révélés les gens avaient tendance à faire les sourds. 

  —Il n’empêche…il commença. J’aimerai bien faire parti des prochaines expéditions. 

  Alma haussa les sourcils. 

  —Je n’y vois pas d’inconvénients. Plus on est mieux c’est, statua Loréa. 

  —Moi non plus, dit Hasper. 

  Leurs regards se tournèrent vers Alma. 

  —Hmm. 

  Ce fut au tour de Soan de hausser les sourcils. La réponse d’Alma le surpris.

  —Merci, dit-il de manière très sincère. 

  —Prochaine expédition : explorer la rivière souterraine ! 

  Ils rigolèrent tous. 

  —Oui mais avant ça on doit tous passer nos missions, temporisa Alma. C’est le plus important. 

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