- Mais je vous dit qu'il avait l'intention de me tuer ! je crie en tapant du poing sur la table.
De l'autre côté du bureau, Mme.Jean soupire. Elle m'adresse un regard excédé.
- Je comprends Mlle. Prévost. Mais vous n'avez pas de preuve à part, comme vous dîtes, la lueur meurtrière dans les yeux de Mr. Deanway. Ce qui n'est pas une preuve tangible. Beaucoup d'élèves ne sont pas attentifs en cours, ce n'est pas la première fois que ce genre d'incident arrive dans mon cours.
- Mais madame ! Ecoutez-moi !
- Je ne fais que ça ! Mais une lueur et quelques mots murmurés à votre oreille ne suffisent pas pour accuser un élève d'avoir tenté de vous assassiner ! Maintenant Mlle. Prévost, si vous me le permettez, j'aimerais aller prendre mon déjeuner ! Nous reparlerons de çaplus tard, quand vous aurez des preuvres concrètes !
Sur ces mots, la professeure de sport ouvre la porte de son bureau et me pousse à l'extérieur. Je prends mon sac et m'en vais manger, furibonde.
A l'entrée du réfectoire, je retrouve Erica, Yann et Illiam.
- Alors ? demande Yann : Cet entretien ? Comment ça s'est passé ?
- Très mal. La prof ne veut pas me croire. Je suis pourtant sur de ce que j'ai vu ! Et entendu !
- Le problème Gwenaëlle, c'est que cet "incident" est normal ! Nous sommes dans une école d'assassins ! Quoi de plus normal que de tenter de tuer ses camarades ?! s'exclame Illiam.
- Premièrement : Les première année n'ont pas le droit de s'entretuer. Deuxièmement : Les élèves de deuxième année ou plus doivent attendre les pauses et la fin des cours pour faire leurs tentatives de meurtres ! Dans tous les cas, Deanway enfreint les règles ! Je te dis qu'il a tenté de me tuer ! Et je ne sais même pas pourquoi ! Je n'ai pas d'ennemis !
- Ça c'est ce que tu crois. commente Erica en posant son sac : Beaucoup de gens peuvent t'en vouloir. Après tout, tu es troisième de la promo. Quand on est fort, c'est normal de se faire des ennemis.
Je soupire en posant mon sac à mon tour dans le local prévu à cet effet à l'entrée du réfectoire.
- Mais ce n'est pas une raison pour m'en vouloir au point de tenter de m'assassiner ! Je veux dire... Qu'est-ce que j'ai fait à Deanway ? Rien à ce que je sâche !
- Ecoute. Laissons tomber cette histoire pour le moment. Allons manger. On s'occupera de ça plus tard. soupire Illiam.
Nous entrons dans la cantine. J'attrape distraitement un plateau. Je ne sais pas quoi prendre alors je choisis une salade, comme Erica. Nous nous asseyons à une table occupée déjà par deux personnes. La salle est bondée. Nous arrivons à l'heure de pointe. Je pose brutalement mon plateau sur la table. Les personnes déjà présentes, un garçon et une fille de troisième année, me jettent un regard circonspect. Je me laisse tomber sur ma chaise en m'adressant à Erica :
- Et sinon toi ? Tes cours ? Ça se passe comment ? J'ai entendu dire que ta classe est une classe de fainéants...
- On peut dire ça oui... bougonne Erica : Tiens : L'autre jour, notre prof de langue nous a annonçé qu'on aurait une grosse eval mardi prochain et la moitié de la classe s'est endormie rien qu'en pensant à toutes les révisions qu'on allait devoir faire pour retenir l'anglais, l'italien et l'espagnol.
A ma diagonale, Illiam s'esclaffe. J'esquisse un demi-sourire. Nous continuons le repas. Visiblement, les deux troisième année ont fini par en avoir marre de se trouver à côté de nous parce qu'ils sont partis avant même d'avoir fini leur assiette. Bientôt, mes amis et moi sortons de la cantine. Nous allons récupérer nos sacs dans le local. J'ai beau fouiller, je ne trouve pas le mien.
- merde,Merde, MERDE !
Mes notes pour l'éval de stratégie, mon poignard, mes cahiers ! Tout est dans mon sac !
- Qu'est-ce qu'il y a ? me demande Erica.
- Mon sac. Je ne le trouve pas.
Nous refaisons le tour du local sans plus de résultats.
- Bon ben... Tu vas devoir te racheter des affaires on dirait. T'as de l'argent ? me demande Illiam.
- Non. Enfin si... Mais dans mon sac.
- Ah là là ! Elle est drôle celle-là ! Pas étonnant que tu te le sois fait voler ! On ne doit jamais laisser de l'argent dans son sac ! T'es bonne pour faire le ménage dans le réfectoire après les repas afin de gagner de l'argent de poche ma pauvre !
- Très drôle Illiam. On voit que t'es un véritable ami ! Toujours charitable, jamais à te moquer du malheur des autres. je réplique froidement.
- C-C'est bon Gwenaëlle ! Moi je vais te prêter de l'argent ! De toute façon tu as besoin d'au moin une feuille et un stylo pour l'éval de tout à l'heure ! intervient Yann.
- Oooh ! Mais c'est qu'elle a son chevalier blanc la petite meurtrière ! se moque Illiam.
- Illiam ! La ferme ! nous nous exclamons, Erica et moi.
Il rit.
- Bon ! Je vous laisse tous les trois ! A tout à l'heure ! répond-t-il avant de se détourner et de partir.
Je reste pensive à l'entrée du réfectoire, en compagnie de mes deux amis. Qui a bien pû voler mon sac ? Qui m'en veut ? Je soupire. Pas la peine de se prendre la tête pour ça. Je peux toujours demander à quelqu'un de me prêter des affaires. Ce qui est vraiment problématique, c'est que je n'ai plus d'arme... Après un dernier soupir, Yann et moi nous séparons d'Erica pour nous rendre en cours.
3 jours plus tard.
Après le vol, mes journées ont été relativement calmes. Je ai refusé l'argent de Yann donc je n'ai actuellement plus d'affaires de classe et je suis obligée de mendier des feuilles et un stylo auprès de d'Illiam qui se plaît à se moquer de mpi. Quel crétin ! Il y a des jours où j'aimerais le frapper. Après un cours d'histoire assez mouvementé (le professeur n'ayanr aucune autorité, ce cours fait l'effet d'une récréation, les élèves font ce qu'ils veulent), je rentre au dortoir pour savourer deux bonnes heures de tranquillité avant le repas du soir. Sur mon lit, au fond de la pièce, je distingue une forme noire. Je m'avançe et découvre avec stupéfaction un magnifique poignard à la lame d'argent et à la poignée noire incrustée de pierres vertes, un sac à dos neuf rempli d'affaires et... Un mot ? Mais qu'est-ce que... Qui a déposé ça ici ? Je me baisse et prends le papier. Dessus sont écrites deux phrases très claires : Ce soir, 23 heures, au vieux saule près du lac. On a des choses à se dire.