Adélaïde
Le vélo, mon fidèle compagnon. Il m'accompagne toutes les deux semaines rendre visite à M. Altmann. D'ailleurs, le printemps est arrivé, pour moi il signifie renaissance. Les fleurs reprennent leur dû, c'est-à-dire leur beauté que l'hiver leur a ôté. Le proverbe du printemps serait : " après la pluie, le beau temps et parfois la pluie afin de me rendre plus beau encore ". Vraiment nul, mais je m'identifie à ça. Je dois affronter la pluie, la sensation des chaussettes mouillées dans mes chaussures, les voitures qui roulent sur les flaques d'eau juste pour nous tremper afin le beau temps vienne à moi et mette un peu de lumière à ma vie.
Arrivée devant son cabinet, je prends une grande inspiration comme si j'avais conscience que quelque chose allait changer en moi. L'entretien commencé , il aborde tout de suite le sujet de ma rencontre avec les parents de Rayn.
- Êtes-vous remis de vos émotions ? Dit-il avec une voix compatissante.
- A vrai dire, non. Je... J'ai pris conscience de plusieurs choses, comme le fait qu'elle n'est plus là, enfin je l'ai accepté.
- la Nouvelle Adélaïde est presque devant moi, un fragment d'elle vient d’apparaître dit-il avec un grand sourire. Vous avez fait un énorme pas, les mois précédents vous refusiez tout lien qui menait à Rayn, et aujourd'hui vous aviez fait cette quête aux souvenirs, vous lui rendez hommage en vous tatouant "Amitié(e)" et vous avez visité sa famille. Au-delà de mes espérances vous êtes rentrée dans sa chambre, dans votre impossible. Je ne sais pas si vous vous rendez compte mais vous avancez Adélaïde.
- Oui... Je n'ai connu que la colère et la frustration depuis plus d'un an maintenant, je sens mon évolution et cela me fait peur. C'est con de dire ça mais j'y trouvait un certain confort.
- De tout rejeter sur Rayn ? Ou parce que vous n'aimez pas le changement ?
- Les deux...
Je n'ai jamais aimé le changement, le fait de changer de repères, le nouveau. Tout ceci me fait très peur car c'est l'inconnu et l'inconnu est mon ennemi. Ce qui était tout le contraire de Rayn, elle aimait découvrir, elle voulait faire le tour du monde, elle disait ne pas vouloir tant qu'elle a pas connu les merveilles de ce monde. Le fait de tout rejeter sur Rayn était un mécanisme de défense, du moins je le pense. Elle a causé sa propre mort mais elle n'en ai pas responsable, j'ai bien peur de savoir. Certainement de son rêve qui n'en ai pas un.
- Ne vous ai-je pas fait sortir de votre zone de confort ?
M.Altmann me fait revenir à la réalité.
- Oui, enfin c'était désagréable certes mais cela a porté ses fruits.
En prenant du recul, je me rend compte que si et cela n'a été que bénéfique pour moi, il faut que je m'ouvre aux autres possibilités. C'est comme avec les dessin d'illusion lorsqu’on demande à deux personnes quelle image elle voit. Les deux réponses sont bonnes mais la vision des choses est différente.
- Vous voyez ? Alors je vais vous demander autre chose et je vous garanti que se sera un booster dans votre processus de guérison.
- Quoi donc ? dis-je intéressée.
- Sa tombe, visiter sa tombe. Je sais que c'est une proposition difficile à entendre mais je suis sûr que cela vous aidera plus que autre chose, parfois il faut affronter les choses pour pouvoir avancer car si on fuit, on recule et ce n'est pas le but. N'est-ce pas ?
Sa tombe ? Rien qu'avec la mention de ce mot, mon coeur risque de lâcher. Je repense à son enterrement.
Plongée dans mes pensées, j'éclate en sanglots. Tournant le dos à sa tombe, ne supportant plus de voir ce trou qui se recouvre de terre. Mes larmes coulent, traversent mon visage déjà inondé par la pluie.
Je pense que ce psy est devenu fou, c’est lui qui a besoin de consulter. Ceci va beaucoup trop loin. Rayn... voir Rayn... enfin sa tombe mais il y a vraiment Rayn dedans. Que vais-je lui dire ? Comment vais-je réagir ? Ai-je le courage d'y aller ?
- Je ne pense pas en être capable.
Vraiment pas
- Je vous laisse le temps qu'il vous faut pour y réfléchir, j'ai conscience que cela est difficile pour vous. Nous en avons discuté avec mes collègues et nous pensons que c'est une très bonne idée.
- D'accord j'y réfléchirai, dis-je avec automatisme.
En fait c'est tout le personnel qui a besoin de se faire consulter.
Il y a un souci de continuité sur la dernière phrase du premier paragraphe. Je crois comprendre que tu veux que l'énumération soit la partie négative, puis qu'il y ait la partie positive. Si c'est le cas, tu peux tenter : « pour nous tremper… ce afin que le beau temps » (et puisque c'est centré sur le personnage, plutôt « me tremper »)
Quand elle dit « cela n'a été que bénéfique pour moi, il faut que je m'ouvre aux autres possibilités », je ne comprends pas ce qu'elle sous-entend :x Quelles possibilités ? Par rapport au changement ?
Adélaïde fait le point sur ses progrès avec son psy, qui est ravi et positivement surpris de ce qu'elle a pu entreprendre chez Rayn. Il lui donne l'étape suivante, mais il va lui falloir du temps pour l'envisager. Sans compter qu'à un moment, il faudra s'occuper de la peur du changement dans une vie qui est, par essence, perpétuel changement :)
Trucs divers :
Êtes-vous remis -> remise
? Dit-il -> demande-t-il (on utilise dire que dans les phrases affirmatives)
là, enfin je l'ai accepté -> comme c'est important, plutôt deux phrases (« là. Enfin, je »)
aujourd'hui vous aviez fait -> avez
vous avez visité sa famille -> ça peut se défendre apparemment, si les liens ne sont pas censurés quand je vais poster le commentaire, voici la fiche de l'Académie : https://www.academie-francaise.fr/visiter-son-oncle
si vous vous rendez compte -> vous vous en rendez compte (les verbes dits transitifs ont besoin d'un COD)
elle disait ne pas vouloir tant qu'elle a -> il manque des mots
elle n'en ai pas responsable -> est (et pareil dans la phrase qui suit)
a besoin de se faire consulter. -> d'aller consulter