Chapitre 14 : Languevraie et Coordinateurs

Chapitre 14 : Languevraie et Coordinateurs

 

Evangile de Dédale, Numéro 2, verset 8

 

« Un homme qui sait se taire est un don de la très grande.

Rien ne vaut un homme préparé à sa tâche.

C’est la grâce des grâces qu’un homme discret. Une âme qui se maîtrise est un trésor sans prix.

Un lever de soleil sur les mers de la très grande : ainsi la beauté d’un homme parfait est la lumière de sa maison.

Une lampe qui brille sous l’idole sainte, tel est un beau visage sur un corps bien formé. »

*

Lactae détailla la rue. Il était quatre heure du matin et seuls les lampadaires en forme de saule pleureur diluaient l’encre de la nuit de leurs centaines de minuscules lumières ; le brouillard matinal s’accrochait sur le bord des quais. Il n’y avait personne, sauf une vieille marine qui cuvait son rhum dans le caniveau. 

Elle sentit immédiatement qu’il y avait quelque chose de bizarre : le port était extrêmement silencieux, dépouillé de ses sentinelles, et les seuls vaisseaux accrochés aux bites d’amarrages étaient des bateaux de pêche. Tous, sauf un, dont la silhouette ventrue oscillait à la surface des vagues, comme une grosse bête qui attend son heure.

L’ivrogne marmonna dans son sommeil, mais avant qu’elle eut ouvert les yeux, une lame lui avait tranché la gorge. La Capitaine Cougnette essuya son couteau sur les vêtements du cadavre gargouillant tandis que Frangipane tirait le corps derrière des tonneaux.

Larifari rejoignit Lactae. L’espace d’un instant, un lampadaires nourri de gaz et de phalènes étourdies éclaira le visage de la petite mère sous son chapeau. Elle dissimula son visage dans les plis d’un foulard et se fondit dans l’ombre.

— On va éviter la taverne, il y a peut-être quelques faces de jais encore debout.

La poignée de pirates qui accompagnaient les trois capitaines obéirent et s’engagèrent dans la ruelle la plus proche. L’équipage marcha d’un pas nerveux dans les rues jusqu’à atteindre les grandes artères qui bordaient le fort pied-devant, mais ils ne croisèrent pas un chat.

— C’est un peu trop calme, non? interrogea Larifari. On a pas croisé la moindre milice. 

La porte de la prison n’était gardée que par une seule militaire. Les pirates échangèrent des regards circonspects. 

— Bon, on y va? renifla la Capitaine Cougnette. On va pas se laissez impressionner par ses écrevisses de rempart!

— Vous avez bien raison Ca...

— Chut! Taisez-vous! Il faut la capturer sans qu’elle sonne l’alarme. 

— Vas-y Lactaline, c’est toi la plus pâlotte d’entre nous, et avec tes cheveux bleus, elle te prendra pour une boniche.

La petite mère eut l’air mortellement offensée, mais obtempéra. Elle sortit de l’ombre volontairement, le visage légèrement dissimulé sous son chapeau. Dès qu’elle l’aperçu, la sentinelle sombre se raidit et ses mains se raffermirent sur sa hallebarde. Lactae se pencha et fit semblant de chercher un parchemin dans son grand manteau. 

— Hé vous là-bas. 

— Vous là-bas quoi?

La sentinelle sursauta en sentant le museau froid d’une arme à feu se poser contre sa nuque. Pendant que Lactae faisait diversion, Larifari avait contourné le mur et s’était approchée en tapinois, armée de son long mousquet.

— Baisse ton arme !

La sentinelle glapit en reconnaissant des sombres et lâcha sa hallebarde ; ce n’était qu’une toute jeune femme, quinze ou seize ans à peine et ses jambes flageolaient dans leur armure. Les deux petites mères échangèrent un regard de connivence. Par ‘Iilhaaha que se passait-il ici? Pourquoi la prison d’Etat se retrouvait gardée par une marmousette qui ne tenait pas sur ses pattes?

Le canon de l’arme resta coincée sur la tempe de la jeune recrue.

— File moi tes clefs si tu ne veux pas que je te fasse sauter la cervelle !

Comme la soldate ne bougeait pas, Lactae lui arracha le trousseau de la taille et, rejointe par ses complices, elles ligotèrent l’adolescente avant d’ouvrir le portail. De l’autre côté, la cour était totalement silencieuse. Larifari renifla : 

— On dirait qu’il n’y a personne. C’est un piège ou quoi? 

Soudain, elles virent une soldate passer devant une fenêtre, une torche à la main. Toute la compagnie se dissimula derrière une colonne de la cour. 

— Non, on dirait qu’elles sont en sous-effectifs. Il se passe ici quelque chose qui nous dépasse. On va devoir interroger la prisonnière pour savoir où est Spirale.

— Ce ne sera peut-être pas nécessaires, mesdames, murmura la petite voix cassée du Capitaine Cougnette. 

Elle avait ôté son tricorne et une bruine légère commençait à tremper les rouleaux serrés de sa chevelure de neige. Au fond de la cour, à côté des mannequins d’entrainement, se trouvaient dressés une série de gibets au bout desquels se balançaient les corps brisés de l’ancien équipage du temple de la mort.

Les yeux jaunes et globuleux de Larifari se dilatèrent.

— Mangouste...

Le corps de l’ancienne seconde de Spirale était méconnaissable. Des corbeaux avaient piquetés ses joues et ses yeux. Toutes les pirates présentes avaient déjà été témoin d’un tel spectacle à Hagiópolis, mais dans un fortin sombre... Un nuage poisseux de haine leur envahit le ventre. Et toutes se souvinrent de la guerre et de pourquoi les sombres, qui avaient emporté tant de leur soeurs et tant de leur mères dans l’autre monde étaient leur ennemies héréditaires et intimes. 

L’équipage tout entier se découvrit face à leurs mortes, le coeur battant. Dans l’obscurité, Larifari rejoignit les corps flottants et les parcourut dans un sens, puis dans l’autre. Elle souffla :

— Où est-elle? Où est Spirale?

Elle parcourut la cour d’un pas rapide avant de retrouver ses comparses.

— Elles sont toutes là, il ne manque que Spirale !

Lactae se dirigea vers la prisonnière et la traina dans une salle vide dont la porte était ouverte. Tout en lui tenant son sabre sous la gorge, elle lui arracha son bâillon. 

— Si tu ne veux pas qu’on te tue et qu’on détruise ce fort, dis-nous tout ce que tu sais ! Pourquoi n’y a-t-il aucune milice dans la ville? Où se trouve la prêtresse de la mort? 

L’adolescente se recroquevilla de terreur. Les traits déformés de chagrin, Larifari se jeta sur elle et gronda avant que Lactae ne l’intercepte :

— Tu vas parler, chienne !

— Laisse-là, ce n’est qu’une gamine.

La jeune fille se mit à bégayer :

— On a emmené la femme rouge ici, mais elle s’est enfui par les égouts. La seconde Dolorès s’est jetée à sa poursuite, mais la femme rouge l’a fait prisonnière comme otage. Elle a volé un bateau aux abords de Luminosa et elle a pris la mer vers Hagiòpolis. La flotte de la Commodore Gabriela di Rodrigues s’est jetée à sa poursuite.

— Il y a combien de temps ? Avec combien de vaisseaux ? 

— Elles ont appareillé hier après-midi, avec le Gordo Roberto et deux autres bâtiments. 

Larifari et Lactae se regardèrent encore. Les vaisseaux de guerres des Sombres étaient plus lents que les leurs et si Spirale en avait l’occasion, elle avait du choisir un voilier petit et véloce. Elles pouvaient encore les rattraper, mais ils faudrait mener un combat en mer et là encore, les brunes seraient largement désavantagées. La petite mère de la naissance fronça les sourcils :

— Il n’y a que trois vaisseaux de guerre dans ce port? Pourquoi ne trouve-t-on que des galères de commerce? Et pourquoi ce fortin est si vide? 

— L’armée est à l’est. Les relations politiques avec les grecques ne sont plus cordiales et nous avons envoyé nos troupes pour surveiller les frontières. 

Lactae se détendit. D’une certaine façon, la chance était de leur côté. Elle se tourna vers une des gabières:

— Tu peux lui remettre son bâillon, nous partons.

Mais avant que la marine eut pu obéir, Larifari avait dégainée son coutelas et avait fendue la gorge à la jeune sombre d’un côté à l’autre. La fillette expira en gargouillant dans son sang. Lactae soupira:

— C’était stupide Lari’.

— Ça m’a fait du bien en tout cas.

— Et bien maitrise-toi à partir de maintenant. La situation a changé.

— Qu’est ce que ça veut dire?

— Les Sombres seront peut-être bientôt en guerre avec les grecques et Spirale a un otage, ce qui signifie que nous envahir n’est sans doute plus leur priorité. 

La Capitaine Cougnette eut un reniflement dédaigneux :

— Bon ça suffit ces pipeletages ? Il n'y a pas une seconde à perdre. On leur met la chasse au cul à ces branquignolles ?

— Ils ont trois vaisseaux, sans doute bien armés, et nous seulement deux, remarqua Larifari. Je ne pense pas que la barcasse de Spirale fasse une grande différence.

Lactae pointa le port du menton :

— Pas d'inquiétude sur ce sujet. Ce sera du trois contre trois. On va tout de suite réquisitionner ce qui nous appartient de droit.

Comment ne pas reconnaître la silhouette ventrue du temple de la mort qui mouillait le long des quais, avec l'air sinistre de quelqu'un qui attend son heure.

— Et comment on manœuvre un aussi gros bateau avec des effectifs réduits?

Larifari sifflota :

— Oh, mon petit doigt me dit que les geôles de ce fort sont farcies de marines accusées plus ou moins injustement prêtes à nous rejoindre. Ca ne prendra que le temps d’égorger quelques sombres.

*

La jungle qui surplombait Hàgiopolis commençait à se clairsemer pour laisser la place à des coteaux d’herbes rases où paissaient des chèvres. Lù jeta un coup d’oeil au dessus de son épaule pour vérifier qu’elle n’était pas suivie, puis contourna la chèvrerie où travaillait Balthazar et marcha d’un bon pas vers l’amont de la montagne.

Elle traversa le pont suspendu qui surplombait les gorges de Portmalheur et finit par arriver devant la barrière qui séparait le monde des vivants du domaine maudit d’Ibilis.

A nouveau, elle vérifia que personne ne pouvait la voir, puis elle enjamba la barrière vermoulue et se mit à grimper entre les tronçons de basalte rouge, organisés en orgue. 

Il lui fallut une heure de marche avant de pouvoir atteindre la petite grotte qu’elle convoitait et où se déroulait un phénomène extraordinaire : un demi tube grisâtre de carton flottait dans le vide. Lù regarda à travers ; au lieu d’y voir le fond de la grotte, elle distinguait une pièce plongée dans la pénombre, où flottaient un grand nombre d’autre petits tubes gris.

La marchemonde retira le rouleau de papier toilette vide du trou dans lequel elle l’avait coincé et se retrouva face à la faille qu’elle avait laissé là le jour où elle était arrivée dans cet univers. Elle glissa sa main dans la déchirure et l’agrandit consciencieusement, comme si la texture entre les deux dimensions était un simple sac plastique que l’on déchire. 

Quand l’ouverture fut suffisamment grande, elle l’enjamba. La pièce où elle atterri semblait être une décharge pour tubes de papier toilette : le sol en était recouvert et des dizaines d’entre eux flottaient dans les airs de façon absurde. Lù referma l’ouverture en collant les bords et coinça à nouveau un rouleau pour la garder entrouverte. 

L’adolescente quitta la pièce pour emprunter un long couloir où étaient accrochées des lanternes de verre coloré, puis arriva dans une salle au plafond bas où régnait un incroyable capharnaüm : les journaux, les machines, les bibelots, les jouets, les animaux empaillés les plus divers se mélangeaient dans un total manque d’organisation. On y trouvait même un cercueil en verre où reposait le corps d’une créature translucide aux cheveux bleus et un arbre séché dont émergeait la sculpture d’une femme fossilisée. 

Lù se rapprocha d’une bibliothèque et se mit à fouiller au milieu des lourds volumes poussiéreux.

— Tiens, tiens... Qui voilà donc ?

La Marchemonde se retourna. Une grande silhouette l’observait dans l’ombre, vêtue d’une longue tunique rouge très fluide. Elle se rapprocha. Ce n’était pas une humaine : la créature était trop grande et sa chair était si pâle qu’on voyait les os ressortir de son visage anguleux. Elle avait des cheveux roux comme le feu et des yeux noirs, bridés.

Lù s’appuya contre un bureau et lui fit un sourire en coin.

— Je ne fais que passer. Je retourne à Hagiopolis pour le goûter.

— Il n’y a aucun soucis. Après tout, tu es autant chez toi que moi, ici. Tu cherches quelque chose de particulier ?

— Oui, je cherche ce gros livre que j’ai piqué à la F.T. une fois, qui recensait tous les Piliers qu’ils connaissaient. 

— Hum-hum, je vois très bien. Je ne peux pas le sortir seule, il est là-dedans.

La grande femme indiqua l’endroit à l’adolescente qui déplaça un berceau, ouvrit un petit réfrigérateur, en extirpa quelque scorpions coulé dans de la résine, avant de sortir un gros volume recouvert de cuir. Elle le posa pesamment sur une table poussiéreuse avant d’en feuilleter les pages.

La créature se pencha au dessus de son épaule:

— Tu as des indices?

— Je recherche des informations sur deux Piliers différents. L’un d’entre eux semble pouvoir forcer les gens à faire ce qu’il dit, ou ce qu’ils disent, je ne sais pas trop. 

— Il y a un chapitre avec les Piliers qui manipulent le langage.

Lù regarda la table des matière et feuilleta les page pour arriver au dit chapitre. Les feuillets  étaient couverts d’une écriture fine comme des pattes de mouche. Son doigt glissa sur les noms.

La grande femme murmura:

— Je crois que je l’ai. Juste ici.

Lù lut à haute voix :

— Les languevraies : Le languevraie ne peut pas forcer son interlocuteur à dire la vérité, mais il peut forcer son interlocuteur à se tenir à tout ce qu’il dit. Quand on dit à un languevraie qu’on l’aimera toujours, il n’y a pas de moyen de se défaire de cet amour tant que le languevraie ne libère pas sa proie. Si un politicien fait une promesse, il se voit dans l’obligation de la tenir. Si une victime de languevraie se retrouve dans une situation où elle ne peut pas tenir sa parole, elle tentera de mettre fin à ses jours. 

Lù s’assit sur un pouf rapé, songeuse. La créature s’appuya contre la table et pencha la tête sur le côté ; vue de face et en contreplongée, ses iris noirs se confondaient avec l’ombre de ses orbites.

— Un problème ?

— Plusieurs. 

— Une mort non élucidée sur les bras?

— A vrai dire, plusieurs également.

—Tu as déjà parlé avec ce languevraie ?

— Il a déjà utilisé son pouvoir sur moi. S’il n’a pas levé son emprise, je ne peux pas essayer de lui faire du mal et je ne peux pas laisser un homme m’imposer ce dont je n’ai pas envie. Sinon je me suiciderai.

La créature humanoïde se frotta le menton :

— Etant donné que si tu meurs, tu finis par revenir, est-ce que tu rentreras dans un cycle de suicides sans fin?

— Je suis sûre que la F-T a déjà testé. 

Lù resta pensive avant de se tourner vers son interlocutrice :

— Je crois qu’il faut que je fasse gaffe avec ce type.

— Sans rire. Le deuxième Pilier est du même acabit ?

— Je ne sais pas très bien quel est son pouvoir, on va galérer un peu plus pour le dénicher.

— Comment sais-tu qu’il s’agit d’un Pilier?

— Elle ne vieillit pas. Pour le moment, je sais qu’elle sait repérer les autres Piliers. Elle nous « sent », même les yeux fermés. Et elle a dit aussi que nous étions en danger. 

La grande créature lui fit un sourire ironique:

— C’est un peu maigre comme indice. Il va falloir tous les lire.

— Si je n’ai pas le choix...

Elles s’installèrent sur un immense fauteuil de cuir craquelé ; Lù, enfoncée parmi les coussins et sa compagne la surplombant depuis l’accoudoir où elle s’était juchée. Elles épluchèrent les larges pages pendant plusieurs heures avant que la Marchemonde ne s’appuie mollement contre son poignet en baillant.

— Bon, je crois que je vais renoncer pour aujourd’hui. Je dois rentrer avant que mon absence n’ait l’air trop suspecte.

— Attends.

La créature avait le doigt posé sur l’écriture serrée. Elle tourna ses yeux en amandes vers ceux de Lù :

— Et ça?

La jeune fille se pencha au dessus du doigt translucide ; elle lu et ses pupilles se dilatèrent.

— Les coordinateurs... 

— Ça pourrait correspondre, non?

— Oui.

Lù se rejeta en arrière et un sourire incertain se dessina sur ses lèvres :

— Et ce serait absolument terrifiant.

— Pourquoi as-tu l’air si ravie alors ?

— Comprends-tu ce que cela signifie? En utilisant ce pouvoir nous pourrions en quelque sorte réécrire le passé !

— Oui, je comprends surtout le danger auquel cela t’expose. 

— Ne sois pas si défaitiste, je suis plutôt solide.

— Toi, oui. Mais Taïriss ne peut pas se flatter de la même chose. Si cette personne active son pouvoir, tu le sacrifies. Si ce monde revient dans le passé, tu te réincarneras dans un autre univers, mais ton robot sera détruit pour toujours.

Lù ouvrit la bouche bêtement : elle n’avait pas pensé à ça. La créature insista:

— Ce monde en vaut vraiment la peine? Je ne sais pas ce qui s’y est passé il y a deux mille ans, mais je me souviens très bien de ce à quoi tu ressemblais quand tu es revenues. 

Lù se leva :

— Il suffit que je rappelle Taïriss. Il n’a pas besoin de rester. 

— Ça a donc tant de valeur, ce que tu as laissé là-bas?

Lù lui jeta un regard froid par dessus son épaule.

— Eh bien justement, je ne me souviens plus. 

*

— Ce sera tout Abbas. Hâte-toi maintenant.

Le jeune giton posa la plume sur la table et roula le petit mot le plus serré possible avant de le glisser dans les plis du foulard qui lui serrait la taille. Melchior était debout devant la fenêtre de la chambre bleu et il ne pouvait pas voir son visage. Le haut de son long peignoir de soie retombaient sur sa ceinture, dévoilant le dos blessé couvert de cataplasmes.

Bien qu’il ne lui ait rien dit, il sentit que Papa Melchior était bouleversé et que sa requête était de la plus haute importance. Sans insister, il descendit l’escalier au pas de course avant de se ruer dans la cour où il rentra en collision brutale avec une petite domestique pâle.

— Oh pardon !

La fillette était visiblement essoufflée et très gênée de se trouver en un tel lieu.

— Tout va bien? demanda Abbas.

— Oui, excusez-moi, mais je suis à la recherche de l’am saghira de la vie. Elle est demandée à l’agora pour une assemblée exceptionnelle, mais elle est introuvable.

— La petite mère Lù?

— Oui, sauriez-vous où je peux la trouver?

— Oh non ! Non... La petite mère de la vie ne vient jamais ici.

La fillette avait l’air désespérée, mais sans un mot, elle fit demi-tour et reprit sa course dans les rues de Hàgiopolis et bientôt, Abbas marcha dans ses traces. Il remarqua que selon les dires de la domestique, les citoyennes convergeaient doucement vers l’agora, grinçant des dents comme un essaim en colère.

Curieux, il les observait passer quand la bribe d’une conversation se logea au creux de son oreille :

— Ah bah, il est pas trop tôt. Ces derniers temps, tout part à vau-l’eau ! Entre les petites mères qui se croient tout permis et les disciple d‘Ibliss qui se baladent aux yeux de toutes. Il est grand temps qu’on fasse quelque chose, moi je vous le dit !

Abbas était inquiet. Ce n’était pas la première fois qu’une assemblée exceptionnelle était organisée, il suffisait qu’un groupe d’au moins dix citoyennes en fassent la demande et que celle-ci ne soit pas contraire aux lois d’Ilaaha.

Toutes celles qui souhaitaient participer se retrouvaient ensuite dans l’agora et votaient en toute indépendance et sans que la présence d’une grande mère ne soit nécessaire ou souhaitée.

Le nombre de citoyennes qui convergeaient vers l’agora était très important et Abbas hésita. Les hommes n’étaient pas conviés à ces réunions et papa Melchior lui avait donné une mission urgente. Après s’être raisonné, il tourna le dos à la place et descendit les rues d’Hàgiopolis jusqu’au port où se trouvait la maison palafite de Gaspard. Là, il eut la sensation désagréable d’être observé. Une rapide étude des lieux lui fit remarquer une troupe de pirate qui le surveillaient étroitement. La maison de Gaspard était gardée !

Il fit demi-tour et s’enfonça dans une ruelle tandis que plusieurs pirates se dirigeaient vers lui. Il plongea la main dans les plis de sa ceinture et mit rapidement le message secret dans sa bouche. Celui-ci descendait dans son estomac quand une main s’abattit sur son épaule. Il se retrouva à lever le nez pour regarder les petits yeux sombres qui le regardaient.

Murène !

— Qu’est ce que tu viens de manger ? Et qu’est-ce que tu fais ici ?

Il resta résolument silencieux, même quand elle le gifla de ses mains large comme des planches à découper.

— C’est l’un des petits gitons de Melchior, dit une pirate.

Murène leva deux doigts pour la faire taire.

— Je sais qui il est. Je sais aussi que Melchior rode un peu trop autour de cette maison dernièrement et il faut que cela cesse.

La guisarmière hésita et ses yeux-insectes contemplèrent l’adolescent tremblant avec pitié. Elle connaissait suffisamment Dédale pour se douter qu’elle était l’instigatrice de tout ça et aurait fermé les yeux si ses femmes n’avait pas remarqué le passeur, mais maintenant, c’était trop tard pour lui. Elle se détourna.

— Embarquez-le. Ça devrait calmer les élans désespérés de qui vous savez pour sauver son rejeton.

— Doit-on l’arrêter également ?

— Bien sûr que non, chez qui irais-tu au bordel, sinon ?

*

La lumière du soleil passait par la fenêtre crasseuse et faisait briller l'or du bracelet serré autour du poignet de Balthazar.

Pensif, l'adolescent se dit que si on lui avait dit que les choses se dérouleraient ainsi, il ne l'aurait pas cru. A la fois inquiet et surexcité, il tripota son nouveau bijou, qu'il trouvait tout de même de mauvais goût. Le rubis écarlate qui l’ornait était gros comme un oeuf de pigeon. Tout ça était un peu trop Melchior pour lui. Tant pis.

Quand à Lù... était-elle retournée auprès du robot ? Devait-il être jaloux d'un tel lien ? Le robot était-il jaloux de ce qui s'était passé entre eux ? Allait-elle le lui raconter ?

— Tout va bien ? Tu es pensif.

Gaspard s’installa sur une chaise cassée — il n’avait pas eu le temps de remettre totalement la maison en état — et posa une assiette de manioc devant le jeune garçon. A son tuteur et colocataire, Balthazar n'avait dit que le stricte nécessaire, à la fois sur qui il était et sur ce qui s'était passé à la cérémonie. Mais c'était déjà beaucoup.

— Je réfléchissais à la suite.

— Je pense que nous devrions nous faire oublier pendant un moment, tu as pris trop de risques. On devrait peut-être même partir un peu. Habiter ailleurs dans l'île, le temps que les choses se tassent.

Balthazar ne répondit pas. Il savait que Gaspard avait raison. D'une façon ou d'une autre, il avait utilisé son pouvoir légèrement, ce qui les mettait en danger tous les deux. D'un autre côté... partir voulait dire rater des occasion de revoir Lù, que ce soit sur un plan romantique ou pour en savoir plus sur les Piliers. De plus, s'il avait bien compris, la mort n'était pas la même chose pour quelqu'un comme lui que pour un humain normal. Gaspard devait-il partir tout seul ?

Cependant, il n'eut pas le loisir de répondre à ces questions car quelqu'un frappa lourdement à la porte. Balthazar frissonna. Cela pouvait-il être...

Mais ce n'était pas la petite mère de la vie. Dans l'entrebâillement de la porte que Gaspard ouvrit, il découvrit le visage d'une grande femme à l’allure patibulaire. Elle n'était pas seule, six autres guerrières l'accompagnaient et ils reconnurent sans difficultés l'uniforme de la milice du temple de la vie et sa hallebardière, Murène.

Gaspard fronça les sourcils et ouvrit le battant avant de demander prudemment :

— Est-ce qu'il y a un problème ?

La guisarmière semblait aussi froide qu'une palourde. Elle répondit du tac au tac :

— Oui, il y a un problème. On vous embarque tout les deux, sur ordre de Dédale. Allez, et que ça saute.

Ils n'eurent même pas le temps de protester. Les soldates qui composaient la milice s’engouffrèrent à l'intérieur et les saucissonnèrent comme des paupiettes avant de leur enfoncer la tête dans des toiles de jutes. Certaines eurent le culot d'être mécontentes en voyant que non, Balthazar ne pouvait vraiment pas rester debout longtemps et que, oui, il faudrait pousser son fauteuil.

Le jeune homme sentit son cœur battre dans sa poitrine comme un oiseau affolé. Il savait. Il avait compris où on l'emmenait et ce n'était pas au tribunal, ni en prison. Alors pour la première fois depuis longtemps, il eut vraiment peur.

Si on lui avait dit, la veille, que les choses se dérouleraient ainsi, il ne l'aurait pas crû.

*

Dolorès poussa un hurlement suraigu quand le boulet arracha un morceau du bastingage. Le gouvernail dansa entre les mains de Spirale et le Ketch fit une embardée pour échapper à la salve suivante.

— Elles vont nous envoyez par le fond! Rendez-vous ! Rendez-vous !

— Plus vite ! Plus vite ! criait Honorine à la poupe, le nez au vent et les bras reserrés sur Raclure.

— Fermez-là, bande de marines d'eau douce! Si vous ne voulez pas que je vous passe par la planche, moi-même ! rétorqua la Capitaine Spirale.

Elle se sentit soudainement très fatiguée. Le ketch était très maniable, mais elle ne savait pas combien de temps elle arriverai à le gérer seule, en pouponnant un chien, une pâle un peu sorcière — mais inutile à bord — et une sombre vociférante saucissonnée au grand mat. Tout ça en essayant de semer les trois vaisseaux qui lui reniflaient le derrière d'un peu trop prés.

— On devrait peut-être abandonner cette barcasse, grogna-t-elle entre ses dents.

D’ici une heure ou deux, elles rejoindraient les premiers courants de tanafas, ce qui leur permettrait de se cacher dans les bas-fonds. Mais pourraient-elles échapper à trois équipages de sombres malgré ça ? Qu’importe, c’était leur seule chance.

— Non, répliqua Honorine d'un ton étrangement impérieux pour une pâle. Pas encore atteint le tanafas, mais bientôt. Toi toujours conduire bateau. Nous pas combattre pour l’instant. Toi aller plus vite que ça.

— Et depuis quand tu es la cheffe, hein ? En plus, c’était ton plan!

— Honorine se ficher être cheffe. Toi obéir parce que sinon tout le monde mourir, même sombres, même gens très loin d'ici. Tout le monde mort si toi pas aller plus vite !

Spirale renonça à insister et se contenta de faire un grand arc avec le ketch tandis qu'une nouvelle salve de boulets attérissaient dans l'eau et éclaboussaient Dolorès qui hurla comme une hyène lubrique.

Depuis la veille, Honorine était particulièrement inquiète et agitée. Elle se tenait systématiquement debout à la proue, le visage résolument tourné vers Hàgiopolis, comme si elle sentait quelque chose que Spirale était incapable de sentir et qui la terrifiait. Mais elle refusait d'en dire plus que des menaces à mi-voix à base de « fin du monde » et « monstre à grande bouche ». En tant qu’Amy kabira, Spirale ne pouvait prêter l'oreille à toutes ces païennetées.

— Ça suffit, oiseau de malheur ! Amène-moi tout de suite de l'eau et des biscuits. J’ai grand soif !

Spirale réalisa soudain qu'elle touchait au bout de ce qu'elle était capable d'accomplir. Sa salive était épaisse, sa bouche craquelée et ses yeux rouge à force d'être restés braqués sur l'horizon toute la nuit. Elle déserra compulsivement le jabot de dentelles moisies qui lui enserrait la gorge, tâchant de trouver un peu d'air, malgré le soleil brûlant.

Honorine jaillit à côté d'elle avec une outre et une boite en fer-blanc remplie de biscuits rances. La pirate lui prit l'outre des mains, renifla le liquide d'un air méfiant avant d'en boire une grande gorgée en grimaçant.

— Pouah ! Je n'ai jamais été faite pour ce genre de breuvage infect.

La pâle lui reprit l'outre avec perplexité.

— Pourtant, est juste de l'eau.

— Oui, c'est bien ce que je dis. Ça devrait être interdit.

Tandis qu'elle grignotait du bout des lèvres un ou deux biscuits, une nouvelle attaque des sombres les poursuivant faillit causer leur perte.

— Oups ! marmonna Spirale, la bouche pleine, le menton piqueté de miettes tout en faisant effectuer une dizaine de tours à son gouvernail de façon anarchiques. Ces mécréantes n'ont visiblement aucun respect pour ma fringale.

Accrochée à son mat, la peau de Dolorès avait abandonné son noir onctueux pour aborder le brun fatigué d’une bouse bien fraiche. Elle se sentait visiblement mal.

— S'il vous plait... S'il vous plait... Laissez-moi entamer des pourparlers. Si vous promettez de me libérer, elles vous laisseront partir.

La grande mère de la mort eut un ricanement blasé.

— Parce que vous croyez qu'elles ne savent pas déjà que vous êtes là ? Croyez-moi, si je pensais que vous étiez une monnaie d'échange valable, en serions-nous là ?

— Alors pourquoi suis-je toujours attachée à votre mat ? riposta la seconde. Je dois bien vous être utile d'une façon ou d'une autre !

Spirale hocha la tête pensivement avant de toussoter dans ses manches de dentelles. C'était plein de bon sens. Elle avait sans doute un plan en tête en embarquant la sombre sur ce navire volé. Mais lequel? Impossible de s'en souvenir.

Tandis qu'elle virait à nouveau, un petit tonnelet vide roula jusqu'à ses pieds. Elle haussa les épaules.

— Bon, bon, bon, ça ne coute rien d'essayer. Honorine !

La pâle, qui avait rejoint son point d’observation préférée, se tourna vers elles à contrecoeur.

— Quoi ?

— Dégage l'un des bras de notre invitée et donne lui un parchemin et de l'encre. Et puis tu la mets en joue. Si jamais elle bouge un peu trop, tu lui fais sauter la cervelle, compris ?

— Où trouver objets écriture ? bouda Honorine qui devinait que si un accord se mettait en place entre les deux camps, cela prendrait plus de temps que de juste fuir.

— Dans la cabine, sinon je ne vois pas. Il y a toujours un journal de bord quelque part, ça veut dire du papier et de l'encre. J'en mettrai ma main à couper, ou bien je ne suis plus capitaine !

La pâle obtempéra avec mauvaise humeur et remonta bientôt avec le matériel nécessaire. Tout en continuant à manier le gouvernail, Spirale jeta un œil suspicieux à Dolorès.

— Dis-leur de lever le drapeau blanc s'ils consentent à un accord. Dans le cas contraire, nous ne ralentirons pas.

La sombre lui jeta un regard héberlué :

— Comment voulez-vous leur transmettre le message si on ne s'arrête pas ?

— J'ai mon idée...

Dolorès rédigea rapidement son message, quelle donna à Honorine avant que celle-ci ne la ratache à son mat et emmêne le parchemin à Spirale.

— Bon, bon, ça m'a l'air pas mal.

— Toi envoyer message avec un arc ?

— Et où penses-tu trouver un arc sur un navire, grosse maline ?

La pâle lui lança un regard hargneux :

— Moi signaler à toi que moi devoir tout apprendre de langage et façon des brunes parce que pas de bateau dans tanafas. Et moi me débrouiller pas si mal et sauver la vie à toi, et essayer encore maintenant, alors pouet-pouet cancolliotte.

— Ça va, ne te fâche pas. On va envoyer une bouteille à la mer. Ou plutôt un tonnelet.

La grande mère lui indiqua le tonnelet en question qui continuait sa balade au grès des inclinaisons du pont.

— Celui-là pas remplit de rhum ?

Spirale laissa échapper un rot tonitruant et odorant qui en disait long.

— Plus maintenant.

Honorine fronça les sourcils.

— Bateau conduit par Capitaine ronde comme une barrique ?

— Ohé matelote, ne sous estime jamais la puissance d'une femme ivre !

La jeune femme n'avait toujours pas l'air convaincue, cependant elle obéit et mit le message dans le tonnelet avant de jeter celui-ci à la mer de façon à ce que les sombres la voient bien faire. L'air boudeuse, elle rejoignit Spirale.

— Voilà, nous attendre résultat maintenant.

Il y eut effectivement une accalmie et aucun boulet de canon ne les aspergea pendant une bonne vingtaine de minutes, pendant lesquelles la seconde Dolorès retint son souffle. Malheureusement, son soulagement ne fut que de courte durée : les tirs reprirent ce qui acheva de lui faire perdre le peu de couleur qui lui restait.

— Là, là, ricana Spirale, tu as l'air aussi brune que moi à présent.

— Ce n'est pas possible ! Ils m'abandonnent... Pourtant... Pourtant c'est moi qui vous ait capturée. Et puis c'est moi qui ait fait tout le plan et qui ait pris tout les risques.

La grande mère de la mort se cura le nez du petit doigt :

— Et bien justement, tu pourrais éclipser un peu trop ta commodore. Crois en une pirate qui a un pied en politique depuis un certain temps. Certaines raclures de pus n'en ont jamais assez.

Honorine tapota gentiment le gros halo de boucles qui faisait un affro à Dolorès.

— Toi pas t'en faire. De toute façon, nous sans doute toutes mourir dans pas longtemps. Pâles, Sombres, Brunes. Toutes pareilles !

Dolorès exorbita les yeux ; elle n’était visiblement pas très consolée.

— Qu'est ce qu'elle me raconte cette sauvage ?

Spirale terminait d'explorer son nez et eut un dernier hoquet.

— Ah bah ça, si je le savais... Bon ce qui est sûr, c'est que sur ce bâteau, on est sans doute une pâle, une sombre et une brune à être foutues pour de bon. A propos, ça me rappelle une blague…

Mais un cri d'étonnement venant de la poupe lui fit envisager que tout n'était peut-être pas perdu. Contrairement à l'habitude qu'ils avaient adopté depuis le début du voyage, Raclure et Honorine s'étaient perchés à l'arrière du bateau.

— Navires à la bâbord ! Trois navires à la bâbord !

— On le savait déjà, non ?

— Plus loin ! Autres bateaux !

Spirale se dévissa la nuque pour remarquer qu'effectivement, des voiles blanches et noires étaient posées sur l'horizon. On leur donnait la chasse, à elle... ou à leurs poursuivantes. Soudain, un sourire éclaira son long visage osseux.

— Par le vieux giton borgne, qu'Ilaaha soit louée si c'est pas ma p'tite Larifari !

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Nathalie
Posté le 13/11/2022
Bonjour Gueule de Loup

Chapitre moins relu que les autres, je suppose, car il est bourré de fautes.

« La sentinelle glapit en reconnaissant des sombres et lâcha sa hallebarde »
Soit je n’ai rien compris (et ça ne serait pas impossible me connaissant), soit « sombres » est ici une erreur. La sentinelle est une sombre mais pas les femmes en face d’elle.

elle avait du choisir → dû

mais ils faudrait mener un → il

A nouveau, elle vérifia → À nouveau

quand tu es revenues. → revenue

chambre bleu → bleue

Le haut de son long peignoir de soie retombaient sur sa ceinture → retombait

je vous le dit → dis

A la fois inquiet et surexcité, → À la fois

A son tuteur et colocataire → À son tuteur et colocataire

Elles vont nous envoyez par le fond → envoyer

elle arriverai à le gérer seule → arriverait

façon anarchiques → anarchique

son point d’observation préférée → son point d’observation préféré

se tourna vers elles → elle

quelle donna → qu’elle

Celui-là pas remplit → rempli

A propos, ça me rappelle une blague → À propos
Jowie
Posté le 22/01/2022
Salut 
Je me demande qui est la créature avec qui Lù parle, en tout cas elle a l’air très ancienne mais à part ça, on n’a pas vraiment plus d’informations sur elle ou sur sa relation avec Lù. Je me demande aussi qui est le languevraie qui exerce son pouvoir sur Lù !

Sinon, l’aventure sur le navire de Spirale continue à être palpitante avec des dialogues très vifs et drôles ! Chouette qu’elle et Larifari vont bientôt se retrouver !


Remarques:
File moi tes clefs -> File-moi
elles sont en sous-effectifs -> sous-effectif je crois
Ce ne sera peut-être pas nécessaires -> necessaire
Et bien maitrise-toi -> Eh bien, maîtrise-toi
Ca ne prendra -> Ça
La pièce où elle atterri -> atterrit
quelque scorpions coulé dans de la résine -> coulés
quand tu es revenues. -> revenue
et ses yeux rouge à force d'être restés braqués -> rouges
S'il vous plait... S'il vous plait -> plaît
ça ne coute rien d'essayer -> coûte
Celui-là pas remplit de rhum -> rempli
un affro -> une coupe afro ?
GueuleDeLoup
Posté le 25/01/2022
Re coucou !

Alors Gyfu, la créature en question, on ne la reverra plus dans cette histoire, mais c’est aussi un clin d’oeil à Ville Noire. Mais oui, c’est un être très ancien ; )

Et parlons plus sérieusement mille sabords ! Entre ce commentaire et le précédent, je suis passée sur ton JDB et j’ai vu QUE CE N’ETAIT PAS DU TOUT TERMINE HETREFOUX ! Mais que ton dernier post sur JDB et sur PA remonte à plus d’un an.

Bon moi j’ai eu un enfançon pour m’occuper, mais toi qu’elle est ton excuse ?! (bon à priori tu avais des gros projets en parallèle, j’espère que c’est allé cette année du coup ).

Bon en tout cas, je vois que le forum est un peu déserté de tout ses habitués et ça fait mal à mon petit coeur (même si moi non plus je n’étais pas là ) donc j’espère qu’on s’y recroisera peut-être dans les mois qui viennent. Ou bien sur nos histoires respectives of course <3
Jowie
Posté le 29/01/2022
Oh merci pour tes explications! C'est tellement classe de pouvoir lier plusieurs univers les uns avec les autres (et moi comme un boulet j'ai tout lu dans le mauvais ordre xD )
Mon pauvre JdB doit s'écrouler sous la poussière depuis le temps ! En effet, Hêtrefoux sera une tétralogie. Là je réécris le 3ème tome; j'en suis à peu près aux 3/4 et j'espère pouvoir le mettre sur FPA avant l'été !

J'avoue que mon excuse n'est pas aussi bien que celle d'avoir un enfant xD (j'espère que le bout d'chou va bien :)) ). Je suis en train de faire mon film de fin d'études, ce qui est crevant et chronophage, mais maintenant que j'ai établi ma routine de travail, j'espère pouvoir visiter FPA plus régulièrement!
Pareil, j'ai eu un peu peur en ne reconnaissant plus personne sur le fofo et en ne sachant pas ce qu'étaient devenu les autres ToT (Bon, c'est une occasion chouette de découvrir de nouvelles plumes aussi bien sûr ^^).
Ouii, j'espère qu'on se recroisera bientôt! J'essaie de passer au moins une fois par semaine, alors c'est fort possible :)
En attendant, bon weekend et bonne scribouille !
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