Chapitre 15 :

Il revêtit son vêtement pour le couvrir et seulement fermé d'une ficelle en tissu, après avoir attaché la dague à sa cuisse, fini les robes et bien d'autres encore. Il inspirait et expirait doucement. Le cœur tambourinant et l'orage grondant dehors, il était l'heure. Il arriva et il s'approcha de la fenêtre alors que la pluie commençait à tomber. Il soupira de nouveau et parcourra sa chambre comme un ultime au revoir. Il caressa son carnet offert par le roi, s'approcha du bouquet de rose lui aussi sur sa fin de vie. Il en huma une dernière fois l'odeur. Il les aimait beaucoup. Il alla dans ses affaires et entre deux livres il trouva ce qu'il considérait comme son plus grand trésor. Sa fleur séchée, la première vraie attention du roi à son égard. Dans ce champ de fleur magnifique où il l'avait mise dans ses cheveux. Il l'embrassa délicatement.

-Adieu souvenirs heureux.

Il l'a déposa comme si elle n'avait pas bougé et la cacha entre deux livres. Il sursauta légèrement en entendant la pendule. Il la regarda et vit vingt trois heures. Il était l'heure d'y aller. Il remit bien son seul vêtement couvrant son corps hormis son sous vêtement. Puis s'avança vers la porte. Il regarda une dernière fois là où il avait été plutôt bien accueilli et traité. Comme cela ne l'avait jamais été au domaine. Sa chambre était misérable à peine chauffée, son lit était plus qu'inconfortable alors qu'ici c'était tout le contraire alors qu'il vient d'un pays ennemi. En plus de ça, il lui avait menti sur toute la ligne. Mais cela s'achevait ce soir. Il ouvrit la porte disant silencieusement adieu à cette vie, à ce mensonge, à ce rôle presque avec soulagement. Il avança déterminé dans le couloir sombre, évitant sans bruit les majordomes et domestiques s'affairant encore. Il arriva finalement devant la grande porte de la chambre royale. Il avait évité de peu les rondes des chevaliers. Mais il avait déjà un plan si jamais il se faisait prendre. Aucune lumière ne passait sous la porte disant qu'il devait bel et bien dormir. Il souffla silencieusement et ouvrit la porte. Il y entra dans le plus grand silence.

Tout était bien plongé dans le noir et le tout était très calme. Il entrait là pour la troisième fois alors que normalement on n'y entrait qu'une seule et unique fois. Déjà rien que ça lui prouvait que le roi avait de l'intérêt pour lui. Les grognements de l'orage se font plus fort, il devait faire vite avant que cela ne réveille sa proie. Il s'avança alors sans un bruit vers le lit. Il y trouva alors le roi endormi paisiblement. Il l'admira sa victime une dernière fois. Il avait approché sa main mais se ravisa, il ne devait prendre aucun risque. Il tira légèrement la couverture dans le but de rendre visible son torse pour faciliter la mise à mort. Il grimpa doucement sur le lit et mit ses genoux de part et d'autre de son ventre sans pour autant le toucher. Il saisit la lame à sa cuisse et se pencha en avant. Il mit la pointe de la lame droit vers le cœur. Il inspira et expira doucement presque en rythme avec celle du roi endormi. Il le regarda avec regret. Il aurait aimé que la situation soit différente, mais ce n'était pas le cas. Il trembla légèrement mais se reprit. C'était le seul moyen, il approcha la lame de son cœur mais :

-Je préférais qu'on me tranche la gorge. Le plaisir n'en serait que plus grand tu ne crois pas ?

Swann se stoppa net. Non il ne dormait pas...Il était fichu. Il avait encore échoué ? Non, non non ! Il allait pour continuer mais une main saisit la lame et l'autre son poignet. On lui tordit pour qu'il lâche son arme qui tomba au sol. Maintenant il est fait comme un rat. Après tout...comment un déchet comme lui aurait pu gagner contre un roi ? Le pion face au roi de l'échiquier...

-Je dois dire que je m'attendais à tout sauf à ça. C'était donc toi l'espion. Toi la propre fille de Dialte.

Il serra les dents en baissant le regard. Il ne voulait pas le regarder. Il caressa de sa main ensanglanté sa mâchoire puis sa gorge mortifier.

-Je comprends mieux ton comportement, ton refus de devenir ma reine. Car tu avais pour objectif de me tuer. Le thé j'imagine que c'était toi. Que me caches-tu donc my lady encore ? Toi entouré de mystère hein. Ma douce et intelligente-

-Assez !

Le tonnerre retentit dehors faisant un petit flash de lumière dans la suite royale. Le roi s'était stoppé en écarquillant les yeux. Il avait bien entendu ? Swann n'en pouvait plus maintenant qu'il savait c'était fini plus jamais il n'aurait ce regard envers lui. Plus jamais il ne s'intéresserait à lui. Il s'allongea un peu plus sur le corps du roi. S'il avait put pleurer il l'aurait fait mais son corps avait oublié ou avait préféré le faire car jamais cela n'aurait eu de fin.

-Assez...j'en ai assez...

-Swann...

Il se redressa le regard vide. La dernière lumière venait de s'éteindre. Puis il ne réagit pas quand le roi ouvrit son vêtement et découvrit enfin son véritable attribut. Il le vit à cet instant, ce regard or devenir dur et froid. Voilà c'était trop tard. Il avait échoué encore une fois et cette fois plus aucune chance ne se présenterait à lui. Il le saisit violemment à la gorge, enfonçant ses ongles dans cette dernière. Il avait tellement de force qu'il le coucha en arrière et le roi se retrouva sur lui.

-Tu m'a dupé.

Swann ferma les yeux résignés. Puis il regarda de nouveau le roi au dessus de lui les yeux bien noir comme ses cheveux volant. La prise sur sa gorge se serra. La dernière chose qu'il voudrait dans le pire des cas était que lui, l'homme qui lui avait tant donné l'achève. Mourir de ses mains à lui. Comme pour reprendre ce qu'il lui avait donné à cause de ce mensonge devenu bien de trop grand et bien de trop lourd pour le brun. Mourir de ses mains pour l'avoir dupé était son dernier souhait.

-Tu n'a jamais été muette. Tu n'as jamais été attaqué par mon armée. Tu m'as trompé. Moi qui espérait tant de toi.

-Mais je n'aurais jamais pu vous donner ce que vous vouliez. Je suis un homme, un assassin qui à manqué son coup. Je ne suis rien...

-Qui t'a fait ces cicatrices ?

-A quoi cela vous servirait de le savoir ? Je ne suis personne.

-Tu es Swann Dios. A moins que ce ne soit pas ton nom en réalité.

-Si...c'est bien mon nom. Maintenant arrêtez et tué moi qu'on en finisse.

-Te tuer ?

Il ricane. La voix de celui face à lui ne reflétait plus rien, comme son visage. La lumière s'était éteinte au moment où la dague avait touché le sol. Mais le roi ne pouvait oublier, les moments qu'il avait passé avec elle enfin lui. Il y avait encore tant de choses qu'il ne comprenait pas. Pourquoi s'il n'était pas muet il se laissait maltraité et torturé ? Pourquoi tout ça ? Pourquoi cette neutralité ? Pourquoi Joker à t'il été réceptif ? Pourquoi il avait l'impression qu'ils n'étaient pas si différents ? Il y avait encore trop de pourquoi dans sa tête.

-Oui peut-être que je le ferais.

Il caressa son ventre maintenant à nu.

-Qu'est-ce que ?!

-Chuuut. Cela fait deux mois que tu es arrivé ici. Deux mois que je rêve de voir ta peau à nu. Tu m'as fait désirer et attendre. C'est donc finalement ça le vrai toi.

Swann se tendit et il réagit finalement. Il s'arqua et poussa le roi avec ses pieds en prenant appui sur son torse. Surprit de la force Kalisto fut projeté en arrière. Swann avait roulé en arrière et retourna sur ses pieds hors du lit. Sa gorge le piquait. Le roi l'avait griffé mais heureusement pas assez loin pour lui trancher. Ce dernier ricana.

-C'est donc ça le vrai toi ? Un assassin bien sage à la botte de son paternel.

-Arrête n'en dit pas plus.

Le roi s'approcha. Il lui tourna autour comme un rapace tout en restant à bonne distance.

-Pourtant c'est ce que tu reflètes. Tu voulais te renforcer pour mieux me dominer car tu avais remarqué que ton corps frêle n'était pas du tout fait pour.

Il s'arrêta devant lui. Puis s'approcha. Swann lui asséna un coup de genoux qui au dernier moment fut bloqué sur le ventre de Kalisto.

-Je dois dire que tu t'en en effet bien renforcé. Mais tu manque encore de technique.

Kalisto le frappa à son tour et cela lui coupa le souffle mais ce dernier fut surprit qu'il ne cria pas de douleur. Alors que le brun tomba à genoux se tenant un peu le ventre, il lui releva délicatement le visage.

-C'est amusant. Mais je ne peux pas laisser ton mensonge impuni. Car après tout j'ai horreur qu'on se moque de moi Swann. Garde !

Dans la minute qui suit quatre gardes arrivèrent armé et encerclèrent Swann à genoux au sol. Le roi se releva, il vit alors que le brun n'opposa aucune résistance et il se prononça.

-Swann Dios je vous fait arrêter par la garde royal pour trahison et tentative de meurtre envers le roi.

Il vit alors les poings du brun se serrer puis lâcher prise. C'était terminé, encore une fois le roi l'avait mit échec et mat.

Kalisto vit alors le brun se faire tirer par le bras par les chevaliers mais ne disait rien. Pas un cri de protestation, rien, pas même un rictus de douleur sur son visage fermé. Comme s'il n'était pas étranger à tout cela. Quand la porte de sa chambre fut fermée, il s'assit sur son lit perdu. Il regarda sa main ensanglantée puis la dague à côté du lit. Il se leva et l'a ramassa.

-Finalement elle était là pour que tu mettes fin à mes jours Swann...

Il soupira en se laissant tomber sur son lit de nouveau. Kalisto voyait son reflet dans le métal froid. Il y avait encore beaucoup de réponses qui lui échappaient. Trop de pourquoi se bousculent dans sa tête. Il ne pouvait imaginer que tout n'était qu'un rôle. Si ça avait été le cas, jamais il n'aurait vu cette petite flamme dans les yeux sombres de Swann, jamais il n'aurait été aussi complice, jamais il n'aurait eu l'impression qu'il était identique. Mais pourquoi ? Pourquoi un homme, le premier fils d'un roi, aurait cet effet sur lui ? Comment pouvait-on rabaisser sans hésitation cet enfant ? Son premier enfant qui plus est ? C'était quelque chose qui lui échappait. Il ne comprenais rien. Encore moins depuis qu'elle a enfin lui avait élevé la voix. Il n'en pouvait plus...mais de quoi ? Kalisto soupira et approcha sa main pleine de sang à sa bouche et lécha sa blessure. Il frissonna légèrement. Depuis combien de temps on l'avait blessé ? Longtemps...Ses yeux se mirent à briller de haine puis il lança la lame qui se logea dans la porte. En voyant cela, il se mit à rire. Se tenant la tête puis la gorge, il virait fou puis il se calma en se recroquevillant dans le lit.

-Ahhhh Swann tu fais frissonner mon corps de tant de choses...

Il s'endormit finalement alors que le traitement de Swann commença. Kalisto se fit réveiller bien tard par son majordome personnel qui lui soigna la main.

-Merci Louis.

-Que c'est-il passé ?

-C'est Swann l'espion. C'était un homme déguisé en femme.

-J'ai eu vent de ce qui c'est passé cette nuit. Les chevaliers essayent de le faire parler mais rien ne marche. Vers trois heures du matin, ils ont commencé à le torturer. Mais cela ne semble en rien délier sa langue.

Kalisto se releva directement. Imaginer se qui se passe dans son propre donjon. Imaginer ce corps déjà meurtrie se faire maltraiter. Il l'avait vu. Cela ne s'arrêtait pas à son dos ou sa gorge. Son corps entier semblait en avoir souffert. Il ne pouvait pas laisser faire ça. Quelque chose au fond de lui lui criait de faire quelque chose. Alors il se vêtit rapidement et quitta la chambre sans rien dire à Louis qui le connaissait depuis si longtemps. Mais il savait où il allait. Le roi arriva rapidement dans le donjon et vit ses propre hommes torturer Swann sous ses yeux. Peut importe les coups de fouet, de pied, de poing et bien d'autres encore, il ne disait rien, ne criait pas. Pourtant il voyait bien ce corps qui avait pourtant été renforcé trembler. Il était à bout, il était à sa limite en étant là dans cette cellule attaché les bras en hauteur de part et d'autre de son corps avec la tête basse comme résigné. Il ne se battait pas. Le roi savait, il avait vécu la même chose...il attendait la mort.

-Arrêté !

Les chevaliers se stoppèrent et regardèrent le roi qu'il n'avait pas entendu arrivé.

-Mais sire il doit des informations.

-Je sais. Mais le torturer ainsi ne mènera à rien. Surtout si vous le faites depuis trois heures du matin. La clé.

-Mais-

-La clé !

On lui confia la clé et il s'approcha du corps du brun. Il défit ses chaînes et là son corps s’effondra à bout de force. Kalisto l'avait récupéré avant qu'il ne touche le sol et le souleva. Il dormait. Il était vraiment à sa limite. Mais quelque part il trouva sa prestation plutôt impressionnante. Sept heures de torture, il n'était pas donné à tout le monde de pouvoir le supporter. Il soupira et se tourna vers les chevaliers.

-Trouvé lui de quoi s'habiller. Il est en prison et c'est un homme pas un animal avec lequel on peut jouer. A partir de maintenant, il est interdit de le torturer. Suis-je claire ?!

-Oui majesté.

-Exécution !

-Oui !

Ils partirent en courant et Kalisto déposa le brun endormi dans un lit de fortune. Il remit une de ses mèches noir. Son corps seulement vêtu d'un sous-vêtement, saignait. Il épongea rapidement puis des habits simples et quelque peu vieux lui sont apportés. Le roi les déposa sur le lit à ses côtés et se leva. Il quitta les lieux mais avant il demanda à ce qu'on le prévienne s'il se réveillait. Il ordonna à ce qu'on fouille sa chambre et il arriva dans cette dernière.

-Alors on à trouvé quelque chose ?

-Non rien de suspect hormis du papier brûlé dans la cheminée oh et ceci entre deux livre. On dirait une fleur sécher. On compte la faire analyser pour savoir si c'est une fleur toxique.

-Puis-je la voir ?

Il lui montra donc la dite fleur et Kalisto écarquilla les yeux en la reconnaissant. C'était une fleur, la fleur qu'il lui avait mit dans les cheveux lors de leur toute première escapade. Elle était un peu le symbole d'une toute première attention envers lui. Le roi était perdu tout en expliquant que cette fleur n'était pas toxique et qu'elle était simplement sauvage. Il l'apporta à son visage songeur. La fleur avait même son odeur. Il était perdu. Si cela n'était qu'un rôle, il n'aurait jamais gardé ceci. Il souffla et décida d'aller dans son bureau. Il sauta le déjeuner et vers l'heure du dîner Louis arriva dans le bureau.

-Oui Louis ?

-Monsieur Swann s'est réveillé.

-Bien fait lui mettre une robe et fait le venir dans la salle du trône.

-Mais

-Ne discute pas.

-Bien.

Il ordonna également à ce que les concubines et haut chevaliers soient présents dans la salle du trône. Swann quand on lui jeta la robe à ses pieds ne comprit pas mais obéit. Il savait qu'il avait déçu le roi mais ne savait pas que ce dernier était tiré entre la haine d'avoir été trompé mais aussi par toute ses questions sur qui est vraiment Swann au fond. Le brun habillé il fut ligoté et emmené devant la salle du trône. Il savait qu'il vivait ses derniers instants. Comme l'avait vécu ses domestiques personnels il y a quelques semaines. On le fit entrer et sans qu'on l'oblige, il ne mit à genoux les mains liées dans le dos. Kalisto avait l'impression de revivre encore et encore cette même scène où il arrivait et s'inclinait presque comme un esclave. Encore une question qui ne trouvait pas de réponse. Les concubines firent alors leur entrée.

-Swann ?

-Majesté qu'est-ce que cela veut dire ?

Swann se figea en entendant les voix de celles qui l'avaient accompagné jusqu'ici.

-Déshabillez Swann.

Sans attendre les chevaliers déchirèrent la robe et tous purent voir que Swann était loin d'être une femme. L'humiliation avant la mort pensa le brun. De toute manière, il n'avait plus rien à perdre. Alors il se laissa faire pendant que le roi expliquait à Louis, les concubines et les chevaliers de haut rang ce qui se passait depuis son arrivée. Qu'il était un espion envoyé pour tuer le roi, qu'il était un homme et qu'il n'a jamais été muet. Tout était choqué. Swann attendait sa sentence.

-Swann Dios je ne peux t'accorder la mort pour le moment. Tu nous dois encore des explications alors tu vas retourner en cellule. Qu'on l’emmène.

On le tira de nouveau et on le jeta de nouveau dans sa cellule. Il retira le lambeau de tissue qu'on venait de lui déchirer. Il reprit alors les habits délabrés mais au moins sa couvrait son corps. Au moins ça semblait un peu mieux que sa chambre. Il s'assit quand on frappa au barreaux. On lui donna un plateau mais n'y toucha pas. Il préférait se laisser mourir. Le jour suivant on essaya de le faire parler mais sa langue resta liée. Pas un mot ni même un son. Il ne mangeait plus cela arriva aux oreilles du roi. Ce dernier avait regardé cette fleur sécher entre ses doigts. En pleine nuit n'arrivant pas à trouver le sommeil il se leva non sans prendre la dague qu'il y à seulement quarante huit heures servait à le tuer. Il l'a mit à sa hanche et se dirigea en direction du donjon et surtout de la cellule de celui à l'origine de toutes ses questions. Il devait savoir et il pense que lui seul pourrait lui tirer quelques informations voir plus.

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Vous lisez