Chapitre 15

Par Mila
Notes de l’auteur : Voici le chapitre 15, bonne lecture à tous !

Dri’hel exigea de partir dès le lendemain matin. Il insista également pour l’accompagner, et fit son sac avec une méticulosité surprenante, sûrement un vestige de sa vie de marcheur. Il sortit un vieux rouleau de parchemin d’un tiroir et le déroula sur la table. Taïe s’approcha de la carte, qui représentait l’Oedoria. Des traits avaient été tracés pour délimiter des chemins, des itinéraires, sûrement de la main de Dri’hel. Souvent, des mots étaient griffonnés à côté des points d’intérêt, mais, malheureusement, ne sachant pas lire, Taïe était incapable de les déchiffrer. Dri’hel pointa un tout petit bosquet sur la berge est de l’Aléane, qui semblait minuscule sur l’échelle de la carte.

 

“Voilà où nous sommes. Nous allons partir vers l’ouest, annonça-t-il en traçant avec son doigt une ligne à travers la plaine, puis nous traverserons la plaine des Colossaux, et enfin la forêt de la Vie pour arriver à Feli’ah.”

 

Il roula soigneusement le papier et le rangea dans son grand sac, qu’il balança sur ses épaules. Taïe se sentait toute légère en comparaison, seulement vêtue de ses nouveaux vêtements et chargée de ses poignards.

 

Voyager à plusieurs était bien plus agréable que de voyager seule. Du moins, si la personne à côté de vous était appréciée, ce qui n’avait pas été le cas avec Elyie. Dri’hel bavardait volontiers en lui racontant des anecdotes de ses nombreux voyages, comme la fois où il s’était retrouvé acculé dans un arbre par un cerf en colère, ou bien le jour où sa carte lui avait été volée par une bande d’enfants malicieux.

 

“Il n’y a pas grand monde qui vient par ici. Il n’y a que la plaine, la rivière et la forêt de Brume. C’est sûrement pour ça que j’ai décidé de m’installer là. C’est surtout l’est qui est peuplé.”

 

Lorsqu’ils s’arrêtèrent pour manger, Taïe se souvint du petit sachet de poudre blanche, et le montra au Soboemns, espérant que sa connaissance des plantes puisse l’éclairer. Il le saisit prudemment, intrigué.

 

“Où as-tu trouvé ça ?

 

-C’est l’armurier des Néréeins qui me l’a donné. Je devais le remettre à la princesse.

 

-À la princesse ? Non d’une feuille volante ! Heureusement que tu t’es enfuie avant d’avoir pu le faire, malheureuse !

 

-Pourquoi ? Qu’est ce que c’est ?

 

-Une poudre fortifiante… mélangée à du poison. La princesse Nali’ah est une bonne combattante. Si c’est l’armurier qui te l’a donné, c’était sûrement un fortifiant destiné à renforcer sa force au combat. Mais, visiblement, il avait aussi d’autres projets…

 

-Il voulait empoisonner Nali’ah ?

 

-À en juger par la quantité, oui.”

 

Taïe se tut, pensive. Elle ne savait que faire de cette information. Si Nali’ah était toujours à Feli’ah lorsqu’elle y arriverait, devrait-elle lui dire ? Elle verrait le moment venu. Pour l’heure, la pause touchait à sa fin, et il fallait se remettre en route. Elle rangea soigneusement le sachet à sa ceinture, prenant garde à bien le fermer. Elle ne tenait pas à se retrouver avec de la poudre empoisonnée sur les mains.

 

Le voyage dura plusieurs jours. Plus ils avançaient, plus les crises de Taïe diminuaient. Chaque nuit, Dri’hel lui concoctait une infusion apaisante avec les herbes qu’il avait emmenées, mais ses effets restaient peu voyants. Au bout de quelques jours, la guerrière avait vu se dessiner au loin de grandes silhouettes titanesques et immobiles dans la plaine, visibles à des kilomètres de distance. Au fil des jours, elles devinrent de plus en plus précises, et Taïe pu distinguer leur forme plus précisément. Il s’agissait d’arbres, des arbres gigantesques, plus grands que tout ceux qu’elle avait pu voir dans sa vie.

 

“On les appelle les Colossaux, expliqua Dri’hel devant son émerveillement. Il n’en pousse plus, mais ceux ci ont des siècles, des millénaires même. On raconte qu’avant, c’était toute une forêt qui poussait ici. À présent, il n’y en plus qu’une centaine, et on appelle cet endroit la plaine des Colossaux.

 

-C’est magnifique.”

 

Elle ne pouvait nier que l’est regorgeait de lieux incroyables. Le Lac des Mille Chutes, Vagua’hey, la plaine des Colossaux… Si d’autres endroits ainsi existaient, elle serait ravie de les visiter !

Il traversèrent la plaine, minuscules parmi les géants qui les surplombaient. Leurs branches majestueuses se déployaient dans le ciel, semblant supporter le poids de la voûte céleste. Après avoir marché toute la journée parmi ces titans, Taïe trouva les arbres de la forêt de la Vie bien petits et normaux. Pourtant, si elle les comparait avec ceux d’une forêt lambda, ceux-ci étaient également plus grands. Pas autant que les Colossaux, certes, mais tout de même d’une taille anormale. Elle se tourna vers Dri’hel, qui souriait.

 

“Nous sommes arrivés. Pas à Feli’ah, mais dans la forêt de la Vie. Tous les Soboemns ne vivent pas à la capitale, beaucoup habitent dans les environs, et nous devrions croiser du monde en allant vers le centre.”

 

En effet, ils traversèrent de nombreux villages, dans lesquels ils ne s’arrêtèrent que le temps pour Dri’hel de saluer de vieilles connaissances. Les villages étaient composés de cabanes construites dans les arbres ou au sol, reliées entre elles par des passerelles et des ponts de singe aériens. Mais ce qui intrigua le plus Taïe fut de voir des Soboemns partir du sol, sauter… et atteindre la plate-forme au-dessus d’eux, à cinq mètres de haut.

 

“Est ce que ce sont les affinités des Soboemns ? Comme les Néréeins ? demanda-t-elle à Dri’hel.

 

-Bien sûr. Notre Esprit protecteur est Air, nous sommes le peuple de l’air et du vent. Je possède moi-même certaines affinités.”

 

Démontrant ses paroles, il dirigea sa main vers un tas de feuilles dans un mouvement doux et gracieux. Les feuilles tourbillonnèrent, portées par un souffle de vent venu de nul part. Lorsqu’il bougea sa main vers le haut, les feuilles suivirent, avant qu’il ne les repose doucement sur le sol. Taïe fut subjuguée. Quelle chance, de pouvoir manipuler le vent ainsi !

 

“Tu verras quand nous arriverons à Feli’ah. Là bas, les affinités sont essentielles pour pouvoir se déplacer !”

 

Et ils y arrivèrent, alors que la nuit tombait et que des feux s’allumaient dans les arbres, depuis les cabanes, éclairant chaleureusement la capitale. Même de nuit, Taïe pouvait admirer les passerelles, les ponts, les maisons suspendues entre les branches, tout était en bois. Les maisons les plus hautes étaient presque hors de vue, et leurs lumières de minuscules feu follets dansant dans la nuit. Sans hésiter, Dri’hel l’emmena au pied d’un des arbres. Il les fit monter sur une plate-forme, et, d’un geste souple de la main, envoya un courant d’air actionner une roue crantée. Ils s’élevèrent vers la canopée, jusqu’à un ponton serpentant entres les énormes branches.

 

“Nous allons dormir dans une auberge. Il y en a quelques-unes, pour les Soboemns de passage.”

 

Il entra sans frapper dans l’une des cabanes chaudement éclairées. L’aubergiste, un Soboemns jovial un peu endormi, les mena à leurs chambres. Taïe souhaita bonne nuit à Dri’hel et ferma la porte derrière elle.La pièce était petite et confortable : un lit, un bureau et un coffre pour ranger ses affaires. Elle y mit ses affaires, et, épuisée, se glissa directement sous les couvertures pour sombrer dans un profond sommeil.

 

Sa nuit fut paisible, sans aucune vision ni perte de son corps. En revanche, le réveil fut moins tranquille. Sa porte s’ouvrit violemment et claqua contre le mur. L’intrus se planta au milieu de la chambre et la fixa, les poings sur les hanches. Taïe se redressa… et affronta le regard accusateur d’Elyie.

 

“Qu’est ce que tu fais là ? fit-elle d’une voix ensommeillée.

 

-C’est plutôt à moi de te poser la question, je pense. Je croyais que tu avais fui lâchement en m’abandonnant derrière toi ?”

 

Taïe resta silencieuse. Elle n’avait pas imaginé un instant que Elyie puisse lui en vouloir. Elles ne s’entendaient pas, elle avait cru qu’elle serait heureuse de ne plus avoir à la supporter. Visiblement, Elyie ne voyait pas les choses de la même façon.

 

“Je pensais que tu serais contente d’être débarrassée de moi.

 

-Je me suis retrouvée seule avec ces Néréeins méprisants. Traitée comme un prisonnière, toujours sous surveillance pour que je n’essaye pas de m’enfuir aussi. Même sur le bateau ! Ils pensaient que j’allais m’échapper en pleine mer, s’esclaffa-t-elle. Alors que je ne sais pas nager ! Alors que je n’avais aucune raison de partir. Nous étions sensées aller à Feli’ah ensemble, pour trouver des réponses. Comprendre nos visions.

 

-C’est pour ça que je suis là. J’en ai eu une autre, et j’ai des crises étranges dans mon sommeil. On m’a persuadée de venir.

 

-Toi aussi ? Et c’est pour ça que tu es revenue. Pas pour me retrouver après m’avoir lâchement abandonnée, non, pour régler ton petit problème personnel.

 

-Nous ne sommes pas obligées d’être tout le temps ensemble.

 

-Tu ne vois pas que nos visions sont liées ? Chaque nuit, quelque chose prenait possession de mon corps et tentait de s’en échapper. C’est ça aussi, tes “crises” ? Seulement la nuit, n’est ce pas ?

 

-Oui.”

 

Ce fut tout ce que Taïe put répondre. Elle avait cru qu’ Elyie n’avait aucun rapport avec elle, qu’elle pouvait l’abandonner. Elle n’aurait pas pu plus se tromper. Leurs visions étaient indubitablement liées, de même que leurs crises. Alors qu’elle avait quitté une Elyie qui s’écrasait devant elle, elle retrouvait une Elyie en colère. Et c’était compréhensible.

 

“Comment tu as su où était ma chambre ?

 

-Nous logeons dans la même auberge. En descendant, j’ai entendu l’aubergiste parler d’une jeune fille sans oreilles et aux cheveux oranges qui était arrivée hier soir. Je lui ai demandé ta chambre, et lorsque je lui ai dit que je te connaissais, il me l’a aimablement donnée.”

 

Taïe se leva et remit ses poignards à sa ceinture. Son regard tomba sur le sachet.

 

“Est ce que Nali’ah est toujours là ? J’imagine que vous êtes ici depuis longtemps.

 

-À vrai dire, nous sommes arrivés avant-hier. Le voyage a pris du retard à cause de la mer. Elle était agitée. Donc, si tu veux savoir, oui, elle est encore là. Dans la salle de l’auberge.”

 

Sans rien dire de plus Taïe prit le sachet, contourna Elyie et descendit les escaliers. Dans la grande salle, elle avisa la princesse et quelques gardes assis à une table. Elle se dirigea vers eux d’un pas décidé, et posa le sachet sur le plateau, juste devant Nali’ah. Celle ci la regarda avec de grands yeux.

 

“Taïe ? Alors ça ! Sais-tu à quel point tu nous as ennuyés, jeune fille ? C’est bien que tu te sois décidée à revenir. Il n’est plus question de rester ici, nous repartons pour Vagua’hey dans l’après midi. Je veux qu’un garde aille prévenir le bateau…

 

-Non, coupa Taïe.

 

-Pardon ?

 

-J’en ai plus qu’assez de suivre vos ordres. À ce que je sache, vous n’êtes pas ma souveraine, et vous n’avez aucune autorité sur moi. Je ne suis pas votre prisonnière, je ne suis pas votre sujet. Alors vous allez m’écouter attentivement. Je suis venue vous voir quand j’ai appris votre présence pour vous prévenir d’un danger, mais vu l’accueil que l’on m’a réservé, je me demande si j’ai bien fait. Votre armurier, commença-t-elle en soulevant le sachet, m’a donné ceci avant le départ, à vous remettre. Une connaissance m’a gentiment indiqué la nature de son contenu : une poudre fortifiante, mélangée à du poison. Est-ce que cela vous parle ?”

 

La princesse garda le silence. Avec un temps de retard, l’un des gardes saisit le sac et l’ouvrit. Il l’examina attentivement, observé par toute la tablée, puis haussa les épaules.

 

“Je ne suis pas botaniste, dit-il avec un air coupable.”

 

La princesse soupira et se retourna vers Taïe. Malgré sa colère manifeste, elle parut se rappeler que Taïe n’était pas sous ses ordres et s’adressa à elle d’un ton un peu crispé.

 

“Qui est la personne qui a identifié le poison ?

 

-Un Soboemns nommé Dri’hel.

 

-Va le… peux-tu aller le chercher ? Si il est ici.”

 

Visiblement, elle se forçait à ne pas lui donner d’ordres. Taïe hocha la tête en arborant un sourire satisfait. Quand elle se retourna, elle tomba sur Elyie. Celle ci la regardait d’un air insondable. Le sourire de Taïe disparut, et elle baissa la tête en passant près d’elle, mal à l’aise. Croisant Dri’hel en haut des escaliers, elle lui exposa la situation. Sans se départir de sa bonne humeur, il descendit avec elle et s’inclina devant la princesse.

 

“Votre Altesse, c’est un plaisir. Que puis-je pour vous ?

 

-Est-ce vous qui avez identifié que ce sac contenait du poison ?

 

-Assurément, princesse. Une forte dose, qui plus est. On le reconnaît à l’odeur. Je pencherais pour de la racine grise ou du pointanel. Il faut avoir le nez fin, pour le distinguer de la poudre fortifiante, mais je n’ai aucun doute. Cela dit, je vous avoue que je ne l’ai pas testé ! ajouta-t-il en s’esclaffant.”

 

Totalement indifférente à l’humour du Soboemns, Nali’ah reporta son attention sur la poudre.

 

“Gardes, trouvez un moyen de vous en débarrasser en toute sécurité. Nous allons rentrer à Vagua’hey immédiatement. Taïe… j’imagine que tu veux rester ici ?

 

-Vous imaginez bien.

 

-Soit. Elyie, on y va.

 

-Non.

 

-Comment ?”

 

Nali’ah se retourna et regarda Elyie.

 

“J’ai dit non. Je suis venue ici pour trouver des réponses, je n’en ai aucune pour l’instant. Comme l’a dit Taïe, vous n’avez aucun pouvoir sur elle, ni sur moi. Je reste ici.”

 

Nali’ah resta silencieuse, puis tourna les talons et sortit de l’auberge en faisant signe à ses gardes de la suivre. Elyie s’adressa à Taïe.

 

“Je veux trouver des réponses. Et tu sais que celles-ci nous concerneront toutes les deux, alors, s’il te plaît, viens avec moi.

 

-Je devais me rendre chez un guérisseur, pour les crises…

 

-Dans ce cas je viens avec toi.”

 

Dri’hel, qui n’avait pas bougé, s’approcha.

 

“Je vais vous y conduire. Venez avec moi.”

 

Les deux jeunes filles le suivirent donc, traversant ponts, passerelles et plates formes suspendues au dessus du vide. Vue de jour, Feli’ah était encore plus magnifique. Cette ville était… aérienne. Tout semblait flotter entre les arbres. Les toits étaient colorés, peints en rouge, vert ou bleu, les barrières décorées de perles et de plumes. La cahute dans laquelle Dri’hel entra était de taille moyenne, reliée à un arbre énorme qui semblait être le pilier de la ville. Aussi grand que les Colossaux, c’était un chêne majestueux.

Dans la cabane, que Dri’hel appela la “guérisserie”, une Soboemns aux cheveux de jais s’affairait sur un plan de travail. Lorsqu’elle se retourna pour les accueillir, Taïe put apercevoir les flacons et les plantes à demi coupées sur lesquelles elle travaillait. La jeune guérisseuse sourit en voyant Dri’hel et se jeta dans ses bras.

 

“Mon oncle ! Cela fait si longtemps ! Tu es revenu vivre a Feli’ah ?

 

-Tu sais bien que non. J’aime trop ma petite cabane paisible et isolée ! Taïe, Elyie, je vous présente Ely’ah, ma nièce, l’une des meilleures guérisseuses de Feli’ah et des alentours.

 

-Tu exagères. Je ne suis vraiment guérisseuse que depuis peu, et il existe meilleur que moi. J’imagine que ta visite a une raison particulière ?”

 

Taïe passa devant Elyie, qui était fascinée par les étagères remplies de remèdes, et expliqua ses étranges crises.

 

“Moi aussi, intervint Elyie, j’ai des crises de ce genre. Je pense que nous sommes liées, car nous avons également des visions en commun.

 

-Chaque fois que j’ai une crise, c’est lorsque je suis prête à m’endormir. Une chose d’une force inouïe cherche à s’extraire de mon corps, et je ne peux plus respirer, je ne peux plus bouger, je…

 

-Comment ? coupa Elyie. Mes crises ne sont pas aussi intenses. Quelque chose essaye de s’échapper de mon corps, tape dans ma tête, mes os, mais je reste maître de mes mouvements.”

 

Ely’ah ne dit rien, pensive.

 

“Ce ne semble pas être un problème physique, c’est plus profond. Je ne peux pas ausculter votre esprit… mais je peux vous donner un somnifère à prendre, ou un calmant à boire dès que la crise arrive.

 

-Depuis que j’approche d’ici, elles sont moins fréquentes et moins puissantes. Je n’en ai pas eu cette nuit.

 

-Même chose pour moi, ajouta Elyie. Depuis que je suis ici, elles s’apaisent et cette nuit, j’ai été tranquille.

 

-Vous avez dormi ici hier soir ?”

 

Elle se tourna vers son oncle avec un air réprobateur.

 

“J’imagine que vous êtes allés dans une auberge. Tu aurais dû venir chez moi ! Tu sais que je t’aurais hébergé avec plaisir. Vous venez ce soir, et aussi longtemps que votre séjour durera.”

 

Le vieux Soboemns sourit.

 

“Je ne peux malheureusement pas rester longtemps. J’ai laissé de la nourriture à mes poules, mais elles ne vont pas récolter leur pitance seules lorsqu’il n’y en aura plus. Mes plantes m’attendent aussi. En revanche, je pense que ces deux jeunes filles vont rester ici, il manque encore des réponses à leurs nombreuses questions. Je vais vous laisser et me reposer, faire un si long voyage n’est plus de mon âge. Je vous retrouve ce soir, j’imagine.

 

-Pas de soucis. Taïe, Elyie, vous pourrez rester chez moi, naturellement.”

 

Elle retourna à ses remèdes, Dri’hel partit, et le silence s’installa. Elyie osa enfin demander timidement :

 

“Où pourrions nous trouver quelqu’un qui pourrait nous parler des Esprits ? Enfin, des Tsadiens.

 

-Tout le monde ici pourrait vous en parler, mais vous devriez vous rendre à l’Arbre des Esprits. C’est le grand chêne qui est relié à la guérisserie. Demandez à voir Lo’hic.”

 

Elle leur ouvrit une porte, qui dévoila une passerelle montant vers l’arbre. Les jeunes filles s’y dirigèrent en la remerciant, et avancèrent prudemment. Les planches de bois tanguaient sous leurs pas, et l’imposant tronc semblait encore loin. Elyie, progressant devant elle, se retourna.

 

“Même en se tenant aux cordes, l’équilibre reste précai….aaah !”

 

Elle finit sa phrase en un cri perçant, alors qu’une silhouette tout de marron vêtue au visage dissimulé sautait sur elle depuis une branche plus haute. Taïe les regarda basculer dans le vide avec horreur. Aucune passerelle ne passait en bas. Elle se pencha au dessus du vide, inquiète, avant de sentir des mains l’agripper par la taille et plonger avec elle à leur suite.

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blairelle
Posté le 11/04/2024
Dri'hel il a l'air louche, c'est quand même sacrément facile qu'elle tombe sur un guide super bienveillant et souhaitant l'aider ET qui lui révèle une tentative d'empoisonnement sur la princesse des aquatiques...

Plus ils avançaient, plus les crises de Taïe diminuaient. Chaque nuit, Dri’hel lui concoctait une infusion apaisante avec les herbes qu’il avait emmenées, mais ses effets restaient peu voyants.
=> Contradictoire : si ses crises diminuent, alors l'infusion apaisante semble au contraire fonctionner assez bien...
"Depuis que j’approche d’ici, elles sont moins fréquentes et moins puissantes."
=> Mais pourquoi est-ce qu'elle met ça sur le dos de la proximité avec la Forêt de Vie, alors que l'explication la plus rationnelle serait simplement les infusions calmantes ?

“Nous allons dormir dans une auberge. Il y en quelques-unes, pour les Soboemns de passage.”
=> il y en a quelques-unes
"Je croyais que tu avais fuit lâchement" => fui
"Lorsqu’elle se retourna pour les accueillir, Taïe pu apercevoir les flacons" => put
"Ce ne sembla pas être un problème physique" => semble

-Chaque fois que j’ai une crise, c’est lorsque je suis prête à m’endormir. Une chose d’une force inouïe cherche à s’extraire de mon corps, et je ne peux plus respirer, je ne peux plus bouger, je…
-Comment ? coupa Elyie. Mes crises ne sont pas aussi intenses. Quelque chose essaye de s’échapper de mon corps, tape dans ma tête, mes os, mais je reste maître de mes mouvements.
=> Oh comme dans la forêt maléfique ? Elyie y était aussi moins sensible que Taïe, ce serait potentiellement la même origine ?


Et sinon c'est étonnant qu'on retrouve les mêmes éléments chez les peuples de l'est (Néréens=eau, Soboems=air) que dans les tribus d'origine de Taïe. Peut-être la division en éléments est-elle universelle (tout comme les Esprits / Tsadiens) ? Mais dans ce cas, c'est bizarre que Taïe se sente plus à l'aise chez les Soboems que chez les Néréens, vu qu'elle vient de la tribu de l'eau.
Mila
Posté le 12/04/2024
Bonjour !

Mais pourquoi est-ce qu'elle met ça sur le dos de la proximité avec la Forêt de Vie, alors que l'explication la plus rationnelle serait simplement les infusions calmantes ?

=>Hmm. Je n'y avait pas pensé... merci !

La notion des quatre éléments est assez répandue, et universelle, donc j'imagine que c'est cela que tu remarques.
Camice
Posté le 01/04/2024
Bonjour !
Me revoilà pour un nouveau commentaire,
C'est dommage qu'on ait pas pu avoir une ou deux anecdotes de voyage du vieux monsieur, qui à l'air vraiment chaleureux, ça me donne envie d'en savoir plus sur lui même si sa présence à été de courte durée.
Ely’ah n'a pas beaucoup de description (et elle a un nom très similaire à Elyie ce qui peut mettre en confusion) , peut être lui donner un trait de caractère qui passe au dessus des autres (Par exemple appuyer le fait qu'elle est travailleuse ou bien douée pour son age)

Et juste à la fin au moment où quelqu'un saute sur Elyie, je pensais que c'était Taïe.

Bien sûr tout ça ne sont que des propositions et bon courage pour la suite !
Mila
Posté le 01/04/2024
Hello !
Je vais voir pour apporter un peu plus de précisions à tout ça, autant que je peux sans tout changer.
Bonne soirée !
Mila
Posté le 01/04/2024
Hello !
Je vais voir pour apporter un peu plus de précisions à tout ça, autant que je peux sans tout changer.
Bonne soirée !
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