Chapitre 15 : Le Jeu commence

Par Samuel
Notes de l’auteur : Bien le bonjour très chers lecteur ! me revoilà enfin sur plume d'argent avec ce nouveau chapitre, j'ai eu dernièrement un gros syndrome de la page blanche, donc excusez-moi mon absence...
Je vous souhaite une bonne lecture de ce chapitre, et j’attends vos retours avec impatience !

Chapitre 15 : Le Jeu commence

À mon réveil, il faisait déjà jour, les piaillements des oiseaux semblaient dissimuler les horreurs de la veille, j’observais la plaine, Seresu et Jacob étaient absents et deux nouvelles silhouettes dormaient paisiblement en haut d’un arbre, sans doute Jin et son frère André. Malila préparait un repas constitué de viande d’une espèce de sanglier qu'Arthur avait chassé, elle utilisait ses flammes magiques pour alimenter le brasier, et étrangement, aucune fumée ne s’échappait des flammes. Je me levais et failli à retomber, j’avais de nombreuses courbatures et mes jambes tremblaient encore légèrement. Mon poignet ensorcelé était recouvert d’un bandage, je fus d’abord surpris, puis reconnaissant envers Malila qui était sûrement la personne qui avait fait ce pansement. J’allais d’ailleurs à la rencontre de cette dernière.

- Bonjour, tu vas bien ?

Elle me regarda avec un regard un peu gêné et répondit :

- Disons que… Ça pourrait être pire… Soupira-t-elle en reprenant sa cuisine, elle faisait tourner une grande cuillère en bois dans une casserole de bouillon, son regard se perdant dans le vide.

- Est-ce que…

- Ne dis rien. Me coupa-t-elle.

- Que… Quoi ?

- Je ne veux pas parler de ce qu’il s’est passé hier… Donc… Tais-toi…

Je baissais la tête, triste, et je sentis la main d’Arthur se poser une mon épaule.

- On a tous subi de dures épreuves… Et Malila… Peut-être plus que quiconque…

- D’accord… Je soupirai puis me retournai vers Malila. Est-ce que je peux faire quelque chose ?

- Oui ! Tu pourrais aller chercher du bois pour le feu ? Même si j’utilise ma magie pour l’allumer, le feu consomme quand même un combustible, sois ma magie, sois du bois ou de l’huile et cetera. Son ton était monotone et son sourire habituel, absent.

- J’y vais.

Je partis peu après en direction de la forêt, j’en profitai pour me vider un peu la tête avec une petite balade, le soleil qui passait à travers les feuilles était magnifique et offrait un merveilleux spectacle d’ombre et de lumière sur le sol. Lorsqu’enfin, je trouvai du bois mort, je pris ma lame que j’avais hérité du roi yaban et qui coupait particulièrement bien, et je fis du petit-bois que je ramenais au camp de fortune. Je déposai le bois tranché à proximité du feu, Malila me parut satisfaite, bien que son visage exprimait toujours cette peine presque insondable.

Ne sachant pas quoi faire ensuite, je décidais d’aller parcourir les alentours, j’étais assez fort actuellement pour vaincre tous les monstres des alentours, excepté peut-être les ours minéraux. La forêt m’offrit rapidement de retrouver le calme et la sérénité, les gazouillements des oiseaux, le bruit du vent dans les feuilles, le son de l’eau coulant en une rivière… C’était si reposant… Je m’assis sur une pierre plate près de la rivière pour souffler un bon coup et pourquoi pas, essayer de méditer sur ce qu’il s’était passé.

Je respirais lentement, rappelant peu à peu à ma mémoire les événements depuis l’Apocalypse, un détail me parut étrange : je me rappelais de la vision d’un labyrinthe enneigé, et d’un bruit d’éclair, comme la magie de Malila, mais je ne voyais pas de qui elle pouvait provenir, d’un allié ou bien d’un ennemi ?

Sans avoir le temps de m’interroger plus que ça, un bruit cristallin, semblable à celui que j’avais entendu peu après l’Apocalypse me sortit de ma méditation, et une nouvelle fenêtre de ce jeu morbide instauré par les « dieux » apparut devant moi, mais ce n’est pas de la peur ou de l’anxiété que je ressentis cette fois. Ces fenêtres, j’en avais déjà vu plusieurs, et je les utilisais également moi-même. Cette fois-ci, la fenêtre était dorée.

 

Quête divine n°1 : sélections des champions :

1ère épreuve : éliminer 50 monstres

- temps écoulé depuis le début de l’épreuve : 0J.00h.00m.16s

- monstres éliminés : aucun.

Complétion : 00%

2ème épreuve : ???

3ème épreuve : ???

 

- Encore une mission qui va causer la mort de nombreuses personnes… Soupirais-je en me relevant. Je jetais un regard autour de moi. Ce monde est si beau… Je trouverais le moyen de revenir à notre ancien monde. Mes poings se serraient par réflexe, pourtant, mon cœur était calme… Je pris mes deux dagues qui pendaient à ma ceinture et je m’enfonçais dans la forêt, mais je me stoppais rapidement, les sermons que m’avaient faits mes compagnons auparavant résonnaient dans ma tête. Je pris donc le chemin vers la clairière. Lorsque j’y arrivai, tous étaient déjà présents et me regardèrent s’approcher, le visage sombre.

- On va devoir repartir… Commençais-je, la tête basse.

- On sait. Me répondit Arthur. Mais cette fois, nous ne sommes pas séparés ! Dit-il en me prenant le bras tel un frère d’armes.

Tous acquiescèrent d’un mouvement de tête. On prit un repas assez sommaire, puis on partit vers le sud, sur notre chemin, des slimes, yabans et autres monstres de bas niveaux nous barraient la route, nous les éliminions rapidement. Après cette première journée de marche, nous avions éliminé chacun une dizaine de monstres. Les monstres semblaient se faire de plus en plus nombreux. Sur le chemin, on passait dans des villages, ils étaient en ruine, couverts de végétation, quelques traces de sang seulement rappelé la présence des humains, mais malgré ça, j’avais l’impression de vivre une grande aventure comme dans les livres de fantaisie.

Nous n’avions pas vraiment de but, si ce n’est de s’éloigner du camp de brigand. Les paysages que j’avais connus plus petit n’existait plus, je venais d’une famille assez pauvre, mais mes parents avaient toujours fait en sorte que je ne manque de rien. J’avais passé des années a traversé ses paysages ruraux désormais inconnue. 

Le soir venu, on atteignit l’orée de la forêt, et nous décidions de nous installer ici. On instaura des tours de garde deux par deux, on devait surveiller les alentours. Et c’est moi qui prenais le premier tour avec Seresu. J’aurais aimé simplement discuter avec elle, mais à peine les autres se couchèrent quelle partie à l’opposé de moi, se tenant les bras, son visage triste me rappelait tous les mauvais moments qu’on avait vécu depuis l’apocalypse. Je m’étais pourtant promis de faire qu’elle n’ait plus à verser de larmes… Mon cœur se serra. Ma haine pour les dieux se faisait de plus en plus forte. Je ne les laisserais pas me prendre ce qui m’est précieux ! J’attrapais les lames à ma ceinture, mon visage se reflétait partiellement dans leur métal. J’allais devenir plus fort, je le devais ! Sinon, je ne pourrais jamais plus regarder Seresu en face !

Après avoir jeté un dernier regard au camp, à mes amis qui se reposaient, je repartis dans la forêt, la haine déformant mon visage.

 

Seresu m’avait vu partir, elle avait conscience d’être faible, encore plus depuis que Malila avait obtenu ses pouvoirs. Elle ressentait une grande peine, elle avait honte d’elle-même, de ne pas pouvoir me retenir. En me voyant partir à nouveau, elle baissa la tête, honteuse, depuis l’Apocalypse, elle n’avait rien accompli, elle n’avait rien fait, ni ne s’était entraînée, ni n’avais cherché à devenir plus forte, par rapport à moi, elle n’avait pas cette même volonté de vaincre. Seresu était une femme gentille, plutôt peureuse, et c’était encore pire depuis les événements qui s’étaient produits trois mois auparavant.

Elle se promena autour du camp avant de s’asseoir sur un muret, dernier vestige d’une maison de pierre. Le ciel était magnifique, et les larmes coulaient sur son beau visage. Elle avait peur et ne savait pas comment lutter, chaque fois qu’un monstre se présentait sur son chemin, une angoisse indescriptible emplissait son cœur.

Bien que le printemps fût bien installé, les nuits restaient froides, si bien que Seresu se mit à frissonner, elle se recroquevilla sur elle-même, la tête dans ses bras. Ses souvenirs remontaient et défilaient devant ses yeux. Une sorte de malaise inondait son être à mesure que la nuit avançait. Après une demi-heure ou de nombreuses pensées sombre passaient par son esprit, un bruit attira son attention, provenant de la plaine, des sons de feuilles et d’herbes étant déplacées la fit se mettre en hauteur dans les branches d’un arbre pour observer. Bien qu’elle ne se fût pas physiquement entraîné ses trois derniers mois, elle avait acquis des réflexes de survie unique au groupe. De ses yeux perçants, toute la zone se révélait à elle. Chaque buisson, arbre, ou même n’importe quel rat, elle voyait tout. Les bruissements se faisaient plus forts et devenaient petit à petit une marche lourde et rapide, pas celle d’un yaban, ni le rampement d’un slime sur le sol. C’était quelque chose de beaucoup plus gros qui approchait. Après une dizaine de minutes, Seresu le vit : un ours minéral ! Des morceaux de fer le recouvraient telle une armure, sa corne faite d’un mélange de cuivre, de fer et de zinc projetait de petites étincelles illuminant sa gueule. Ses monstres, nous en avions déjà vaincu plusieurs, mais uniquement en groupe, et il y avait toujours eu des blesser ! S’il allait jusqu’au lieu de notre camp, tous allaient mourir ! Seresu devait le retenir, ou plutôt, l’appâter ailleurs puis prévenir tout le monde.

Seresu posa sa main droite sur son cœur, il battait si fort… Elle prit une branche et, après avoir ravalé sa peur, sauta au sol, son corps tremblait de toute part et ses yeux se remplissant de larmes. Elle serra les dents, et commença à faire du bruit avec sa branche en frappant les arbres et le sol. Son acuité visuelle était excellente, meilleure que la grande majorité des personnes. Lorsque l’ours ferreux s’approcha d’elle, elle courut à l’opposé sans savoir qu’elle se dirigeait vers une falaise, donc un cul-de-sac. Seresu courut à en perdre haleine, sautant de branche en branche, et lançant de petits objets pour énerver le monstre, celui-ci, aveuglé par sa propre lumière, s’affaiblissait en fonçant sur des arbres, les brisant partiellement sous son poids et sa force. Quand finalement, lorsque Seresu jugea que l’ours était assez loi du camp, une branche se brisa sous son poids pourtant léger et elle s’écrasa sur le sol pierreux près d’une falaise, il n’y avait aucun endroit ou s’abriter, ni arbres, ni rochers, elle était dans une petite prairie avec, d’un côté, la monstruosité, et de l’autre, une falaise infranchissable. L’énorme ours entra lentement dans la prairie, Seresu, au sol, le bras brisé et ensanglanté, tremblait et pleurait, la douleur était insupportable, elle n’avait pas la même capacité de guérison que moi. Et personne ne se trouvait à moins d’un kilomètre d’elle. Le moindre mouvement faisait souffrir son bras sensible, et ses tremblements l’empêchaient de se remettre debout. L’ours s’approchait à petit pas d’elle, comme pour la faire souffrit encore plus, il se mit sur ses deux pattes arrière, le faisant paraître encore plus grand, et arma l’une de ses pattes acérées, ses griffes se changèrent en métal, sa force semblait décuplé, et il assainit un terrible coup au sol qui se fissura et explosa en morceau, il avait raté sa cible. À force d’étincelé devant les yeux de l’ours, les petits éclairs l’avaient rendu presque complètement aveugle.

Seresu essaya de ramper au sol avec son seul bras valide. La douleur et la peur la faisaient trembler et la rendaient encore plus sensible à la douleur de son bras brisé et de ses nombreuses entailles. Le monstre frappait une nouvelle fois, plus proche, l’odeur du sang le guidait, chaque coup le rapprochait de la jeune femme.

L’ours ferreux se leva sur ses deux pattes arrière, il ne pouvait rater sa cible qui n’était qu’à un mètre de lui. Il se prépara à frapper avec toute sa rage, ses griffes se transformèrent en des espèces de morceaux de métal déchiqueteur. Seresu voyait sa vie défilée devant ses yeux, c’était comme si le temps se figeait peu à peu, elle entendait et sentait ses propres battements de cœur et son sang coulant dans ses veines. Elle allait… Mourir ? La patte monstrueuse arriva sur elle en un instant. La douleur emplit son être et son cri résonna dans la forêt…

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