Chapitre 15 : Pièges et Illusion

Par Lucinda

     Dans la grande salle intérieure du temple de Kaelor, la lumière surnaturelle de l’épée d’argent illuminant leurs visages fatigués mais triomphants. Après des heures d’épreuves et de défis, ils avaient enfin atteint leur objectif, mais la tâche était loin d’être terminée. L’épée d’argent reposait majestueusement sur un socle en pierre taillé avec une précision presque artistique. Le socle était orné de runes anciennes, finement gravées dans la surface rugueuse de la pierre. Ces runes semblaient danser et briller doucement sous la lumière vacillante des torches qui illuminaient la salle. Les symboles, d'un bleu pâle presque éthéré, émettaient une lueur faible mais persistante, projetant des ombres intrigantes qui ondulaient sur les murs et le plafond de la grande salle. La lame elle-même était d’une beauté spectaculaire. Le métal argenté scintillait comme s'il était imprégné d’un éclat stellaire. Sa surface était lisse et polie, réfléchissant la lumière d’une manière hypnotique. Des motifs complexes de filigrane étaient gravés le long de la lame, indiquant des runes magiques et des inscriptions anciennes qui semblaient raconter des histoires oubliées. Cette lueur douce, émanant de l’épée, baignait la pièce d’une lumière argentée, donnant une aura mystique et presque sacrée à l’ensemble de la scène. Cependant, la beauté de l’épée était trompeuse. Autour de l’autel, les signes évidents de protections complexes étaient visibles. Des mécanismes magiques finement intégrés étaient cachés dans les parois de la salle, presque invisibles à l'œil nu. Des lignes de lumière discrètes serpentaient le long des murs et du sol, créant une toile invisible de défense magique qui recouvrait la zone autour de l'épée. L’autel était entouré de runes enchâssées dans la pierre, formant des cercles concentriques qui pulsèrent lentement avec une lueur verte et dorée. Ces cercles ne semblaient pas seulement décoratifs mais servaient également à canaliser des sorts de protection, leur éclat indiquant des enchantements puissants prêts à se déclencher. Les mécanismes magiques se manifestaient sous forme de pièges invisibles qui n’étaient détectables que grâce à une sensibilité magique accrue. Par endroits, de petits cristaux enchâssés dans les murs brillaient avec une lumière faible, réagissant aux mouvements ou aux perturbations dans la magie environnante.

Chaque piège était déclenché par des erreurs minimes ou des tentatives mal calculées pour toucher l’épée. Les runes gravées sur le socle de l’épée n’étaient pas seulement décoratives mais agissaient également comme des relais pour des enchantements de défense. La difficulté résidait dans le fait que chaque mécanisme magique et chaque rune de protection étaient harmonieusement intégrés dans le système de défense. Cela signifiait qu’une tentative de prise directe ou même une perturbation maladroite dans l’air pouvait provoquer une réaction en chaîne, entraînant probablement des défenses redoutables comme des explosions de magie, des barrières impénétrables ou des invocations de gardiens obscurs. Ainsi, l’épée, bien que magnifique et précieuse, était entourée d’une complexité de pièges conçus pour empêcher quiconque de la prendre sans une préparation minutieuse et une compréhension approfondie de la magie ancienne. Ce n’était pas seulement un artefact de pouvoir mais aussi un défi magique à surmonter, nécessitant une grande habileté et prudence pour éviter les pièges mortels qui la protégeaient. Elyon s’avança vers l’autel avec une concentration intense qui se reflétait dans chacun de ses mouvements. Ses pas étaient mesurés et prudents, comme s’il marchait sur une mince couche de glace. Il portait le grimoire que l'ancien mage Elandor lui avait confié, un ouvrage aux pages jaunies et aux bords usés par le temps. Le grimoire était un volume imposant, relié en cuir sombre, marqué par des motifs ésotériques qui semblaient avoir une lueur propre, capturant la lumière des torches environnantes et lui conférant une aura mystérieuse.

En ouvrant le livre, Elyon fit attention à ne pas froisser les pages délicates. Ses doigts glissèrent sur les pages avec une précaution extrême, caressant les illustrations anciennes et les symboles enchâssés qui semblaient se mouvoir légèrement sous ses doigts. Chaque page était ornée de gravures et de diagrammes complexes, formant une tapisserie de magie ancienne où des runes, des glyphes et des figures mystiques se rejoignaient dans un enchevêtrement de sagesse oubliée. Le visage d’Elyon était marqué par une concentration fébrile, ses sourcils froncés tandis qu’il se penchait sur les instructions précises et les incantations qui apparaissaient sur les pages. Les illustrations détaillaient une série de mécanismes enchâssés dans l’autel, entourant l’épée avec des cercles de protection et des pièges invisibles conçus pour repousser tout intrus.

— Cette épée est protégée par une série de sorts anciens et de mécanismes enchantés, murmura Elyon, sa voix à peine audible au-dessus du léger murmure des flammes dansantes des torches. Il parlait plus à lui-même qu’à ses compagnons, mais ses mots étaient empreints de sérieux et de préoccupation. Il faut être extrêmement prudent pour ne pas déclencher le piège. 

Les instructions du grimoire étaient écrites en une langue ancienne que seul un mage expérimenté pouvait comprendre, les glyphes et les runes se déplaçant légèrement sous la lumière vacillante. Elyon parcourut les textes avec une attention minutieuse, ses yeux traquant chaque mot, chaque symbole. Les runes anciennes sur le socle de l’autel commençaient à briller faiblement en réponse aux incantations qu’il murmurait. Une lumière douce, presque éthérée, émanait des symboles, créant une atmosphère chargée de magie et de mystère. Ses incantations, à peine audibles, s’enroulaient autour des mécanismes comme des fils invisibles, tissant une toile de déchiffrement magique. Elyon déchiffra les sorts et les protections en récitant des mots envoûtants, sa voix se mêlant au bourdonnement faible des enchantements qui semblaient vibrer dans l’air. Chaque mot, chaque phrase était comme une clé déverrouillant un nouveau niveau de complexité dans les défenses entourant l’épée. Le grimoire, bien que vieux et fragile, était un artefact précieux, contenant des secrets cachés qui permettaient de manipuler les enchantements et les pièges magiques. Les pages se tournaient avec soin sous les doigts d’Elyon, qui suivait des diagrammes complexes représentant des matrices magiques et des schémas d’activation des pièges. À chaque étape, ses incantations modifiaient les fréquences magiques dans la pièce, les runes sur le socle de l’épée réagissant avec une lumière plus intense qui signalait des changements dans la configuration des protections. Elyon se concentra sur une section spécifique du grimoire, où une incantation complexe devait être exécutée en harmonie avec des gestes précis pour neutraliser les pièges. Ses mains se mouvèrent avec fluidité, traçant des symboles dans l’air, et ses murmures s'intensifièrent alors qu'il progressait dans le rituel. Les symboles magiques qui s’étaient illuminés commencèrent à se stabiliser, la lumière oscillant lentement, indiquant que les protections magiques autour de l’épée étaient en train de se désactiver.

L'atmosphère autour de l’autel devenait de plus en plus chargée de magie, chaque mouvement d’Elyon et chaque murmure d’incantation augmentant la tension dans l'air. L’opération était délicate, nécessitant une maîtrise parfaite des arts magiques pour éviter de déclencher les pièges intégrés. Elyon savait que le moindre faux pas pouvait provoquer une réaction en chaîne, et il était déterminé à accomplir sa tâche avec une précision infaillible. Au fur et à mesure que les protections magiques se désactivaient, le bruit des runes se réarrangeant devenait plus doux, presque apaisant. Les signes lumineux commençaient à se fondre dans le mur de la salle, signalant que le chemin vers l'épée était de plus en plus dégagé. Elyon poursuivit son travail avec une concentration inébranlable, chaque incantation et chaque geste étant crucial pour le succès de leur mission. Dans cette atmosphère chargée de magie ancienne et de tension palpable, la précision et la maîtrise d’Elyon étaient les clés pour assurer la sécurité de l’équipe tout en permettant l'accès à l'épée tant convoitée. Léora, épuisée par l’effort et le stress de l’aventure, trouva finalement un moment de répit. La quête pour atteindre l’épée d’argent avait laissé des marques profondes sur elle, tant physiques que mentales. Alors qu’elle s’effondrait contre un mur proche, ses muscles lourds de fatigue, elle chercha du réconfort dans la fraîcheur du sol en pierre. Le sol était dur et froid, mais c’était un soulagement pour ses jambes tremblantes. Ses yeux, à peine ouverts, clignaient lentement, la fatigue devenant insupportable. Ses paupières pesaient de plus en plus lourdement, et elle sentit un profond désir de repos envahir tout son être.

Alric, dont les yeux ne quittaient pas Léora depuis un moment, remarqua immédiatement sa détresse. Sa vigilance était constante, et il savait que dans des moments comme celui-ci, la sécurité de ses amis était cruciale. Il s'approcha d’elle avec une démarche calme et assurée, sa présence apportant une sensation de stabilité dans ce moment d'incertitude. Il posa une main réconfortante sur son épaule, la chaleur de sa paume traversant les couches de fatigue et de stress qui la pesaient.

— Tu as bien mérité un peu repos, ma belle,  dit-il d’une voix douce, mais ferme. Il veillait à ce que ses mots soient à la fois rassurants et encourageants.  Je m'occupe de la garde ici. Tu devrais dormir un peu. 

Léora leva les yeux vers lui, un regard fatigué mais rempli de gratitude. Les traits de son visage étaient tirés par l'épuisement, mais la gentillesse d'Alric offrit un répit bienvenu. Elle hocha faiblement la tête, reconnaissant le soutien indéfectible d’Alric. Sa voix, bien que faible, portait un poids de sincérité et de reconnaissance. Le fait qu'il se soit porté volontaire pour veiller sur elle alors qu'il aurait pu se reposer lui-même était un geste qu'elle appréciait profondément. Il lui fit un baiser sur le front . Avec une lenteur mesurée, Léora trouva un coin tranquille à l’écart de l'activité frénétique autour de l’autel. Elle choisit une partie du sol où les pierres étaient un peu plus sèches et moins rugueuses, et s'y installa avec précaution. Un sac en toile, qu’elle déploya avec un soupir de soulagement, servait d’oreiller rudimentaire. C’était un maigre confort comparé aux conditions auxquelles elle était habituée, mais c’était suffisant pour offrir un semblant de confort dans cette épreuve. Elle ferma les yeux lentement, le monde extérieur devenant de plus en plus flou à mesure que la fatigue l’emportait. Son souffle se régularisa peu à peu, chaque respiration devenant plus profonde et plus paisible. Le sol en pierre, bien qu'inconfortable, semblait accueillir son corps épuisé avec une acceptation silencieuse. La lumière tamisée des torches projetait des ombres dansantes sur les murs de la salle, créant une atmosphère calme et presque protectrice autour de Léora. Alric, quant à lui, se posta près de l'entrée, ses yeux scrutant les environs avec une vigilance accrue. Chaque bruit, chaque mouvement, était capté par ses sens aiguisés. Il était conscient que la tranquillité de Léora était précieuse, et il se dévouait entièrement à la tâche de veiller sur elle. Son regard était empreint d’une inquiétude silencieuse, mais aussi d’une détermination farouche à garantir la sécurité de ses amis.

Il s’assura que Léora était bien installée, jetant de temps en temps un regard vers elle pour vérifier qu’elle dormait paisiblement. La façon dont ses cheveux tombaient en cascade autour de son visage, et comment ses traits se détendaient peu à peu, apporta une touche de réconfort à Alric. La responsabilité de veiller sur elle était une tâche qu'il acceptait avec une sincérité profonde. Alors qu'Alric se préparait à rester vigilant, il entendait les murmures des incantations d’Elyon et le doux crépitement des torches. Chaque bruit, chaque éclat de lumière, renforçait la barrière protectrice qu’il avait érigée autour de Léora. La scène, bien que paisible, était chargée de la tension de l’aventure, mais pour le moment, tout ce qu’Alric souhaitait, c’était que ses amis puissent trouver un moment de paix.

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