Chapitre 16

Par tiyphe

Alice était dans un petit appartement au bord de la mer. Elle voyait les petites vagues au loin se jeter sur la plage de sable blanc. Elle était sur sa terrasse, assise dans un transat. Les bruits de la ville lui parvenaient doucement. Le calme était présent, un calme agréable, reposant.

Il s'était passé plusieurs mois depuis les événements au chalet. Elle avait repris ses études et ne donnais plus de nouvelles à Amandine et Carl. Son frère s'inquiétait pour elle, mais Amandine lui avait dit qu'elle avait besoin de se retrouver, de prendre du temps pour digérer.

Alors qu'elle sirotait son jus de mangue, Alice repensait à ce qu'il s'était passé. Elle s'autorisait de temps en temps à se laisser aller à ses émotions mais la plupart du temps elle voulait oublier. Son père était mort suite à ses blessures. Le temps que les secours arrivent et qu'ils aillent à l'hôpital le plus proche, c'était trop tard. Éric s'était enfui avant que la police n'arrive sur les lieux. Il avait grandi dans ces montagnes donc il les connaissait bien, mais il ne pourrait se cacher éternellement. Loïc et Jeanne avaient eu le courage de rénover le chalet avec l'argent des touristes qui se faisaient de plus en plus nombreux pour voir le lieu où il y avait eu un homicide.

Ils avaient enterré leur père assez rapidement. C'était le dernier jour avant qu'Alice ne parte pour la Côte d'Azur. Beaucoup de monde était venu, mais la majorité était des journalistes people qui cherchaient le scoop. A la fin de la cérémonie, alors que la jeune fille s'apprêtait à partir, un homme était venu voir le frère et la sœur.

_ Je me présente, je suis Bill, un ami de votre père. Toutes mes condoléances.

_ Merci.

_ Bill ? Papa ne nous a jamais parlé de vous.

Alice avait pris l'habitude d'être sur ses gardes avec les personnes qui prétendaient connaître son père.

_ Nous avons été amis de longue date. Nous nous connaissons de l'école de police, c'était bien avant votre naissance.

_ Admettons, que nous voulez-vous ?

_ Alice !

_ Non ce n'est rien, je comprends votre méfiance mademoiselle.

L'homme les avait invités à s'asseoir sur un banc.

_ Je suis ici car votre père m'a demandé de venir vous voir si jamais il lui arrivait quelque chose.

_ Il savait ce qui allait lui arrivé ?

Carl avait l'air surpris.

_ En quelque sorte, oui. Votre père fait, enfin faisait, j'ai du mal à m'y faire. Il faisait un travail dangereux. Il s'est fait beaucoup d'ennemis dans sa vie.

_ Oui ça on le savait. Bon alors, qu'est-ce que vous vouliez nous dire ?

_ Charles est venu chez moi après l'accident, il m'a tout raconté. Lorsqu'il s'est réveillé dans la voiture, Andréa avait rendu son dernier souffle.

Au nom de sa mère, Alice avait versé une larme, ce qui n'avait pas échappé à Bill. Elle avait essuyé vigoureusement sa joue et laissé l'homme continuer son histoire.

_ Carl, vous étiez évanoui. Pour vous protéger il a décidé de partir du lieu du crime le plus loin possible au cas où le ou les meurtriers reviendraient. Il a marché pendant des heures jusqu'à chez moi. Je l’ai trouvé affalé devant ma porte, les joues envahies de larmes et les vêtements poissés de sang. Je l'ai recueilli comme un frère et l'ai soigné de ses blessures. Plusieurs jours plus tard quand il est allé mieux il a décidé de venir vous voir Carl, j'ai voulu l'en dissuader mais il est têtu vous savez.

_ Oui c'est vrai.

Alice s'était radoucie en entendant l'histoire de son père, elle se rattacherait à ses quelques souvenirs.

_ Et pour sa montre que j’ai trouvé après l’enterrement de maman ?

_ Il a dû la perdre en venant chez moi, d’après ce qu’il m’a dit, il est passé près du cimetière.

_ Pourtant elle fonctionnait ! L’aiguille des secondes avançait.

_ Alors, c’est un mystère.

Alice était intervenue.

_ Je vous remercie de nous avoir raconté tout cela.

_ C'est tout à fait normal.

L'homme continua à leur parlé de leur père pendant un long moment, de sa jeunesse, ses bêtises d'adolescents, ses sacrifices. Tout ce que ces enfants en deuil avaient besoin de savoir et d'entendre. Carl en oublia la montre à gousset de son père.

Alice repensait à tout cela sur sa chaise longue. C'était maintenant du passé et elle devait avancer. La jeune fille se leva et s'approcha de la balustrade de son balcon. Le soleil se couchait au loin sur la mer devenue paisible, tout comme son esprit. Demain l'astre se lèvera à nouveau et ce sera, pour Alice, comme une nouvelle vie qui commencera.

 

  FIN

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