Pdv de Lyna
Une pluie torrentielle s'abattait sur Poudlard en ce lundi matin. Un orage éclatait. Chacun était dispersé.
Tout le monde se rendait en cours en traversant les différents couloirs et pièces du château. L'humeur pressante et matinale du lundi était présente de la même façon que l'orage. C'est le déluge dans tous les sens, je n'ai pas le temps de me réveiller totalement.
En comptant les jours et le nombre de devoirs à faire, je commençais à me dire que ça serait une longue semaine. J'étais nerveuse depuis deux jours et je ne pouvais rien y faire, même avec de la relaxation.
Le nom de cette journée me stressait, mais le fait d'y penser, d'y songer, de voir le dimanche après-midi passé rapidement était tout simplement insupportable. Pour moi, ce n'était pas un lundi normal. C'était ce lundi. Une personne normale n'y prêterait pas attention. Mais pas moi. Aujourd'hui, je sentais qu'il allait se passer des choses. Ma mère était sur le point d'arriver à Poudlard afin de parler à Dumbledore. J'espérais avoir un signe voire même de la chance. Cette journée était également synonyme d'une très mauvaise nouvelle : le retour de Julian, et rien ne pouvait m'angoisser plus que cela, et ce n'était pas le retour de ma mère qui allait y changer grand-chose, quoiqu'elle pourrait m'aider psychologiquement.
Je n'étais pas encore arrivée en cours que des bruits de couloirs se réveillaient également. Je me joignais à un groupe de Serdaigle que je connaissais rapidement.
- Qu'est-ce qu'il se passe ? Demandai-je à une camarade de classe.
Pas de réponse comme si on ne m'avait pas entendu. Les yeux de ma camarade étaient rivés sur ce qu'il se passait devant elle. Son regard curieux cachait malgré tout de l'inquiétude.
Je regardais à mon tour pour observer un peu mieux tout ce remue-ménage. Mais une voix que je reconnus entre mille s'écria.
- Je suis de retour mes chers amis !
Non, pas lui !
Un autre groupe d'approximativement vingt personnes criaient « Julian ! » à plusieurs reprises, suivies de quelques sifflements.
Leur façon d'accueillir Julian me glaçait. Je n'avais qu'une seule envie c'était de partir le plus loin possible mais me trouvant au beau milieu de la foule, est-ce que quelqu'un remarquerait ma présence si je restais ? Autant que je parte ?
- Lyna ! Tu es là pour m'acclamer comme tes petits camarades ?
Oh non !
Tout à coup, je me retrouvais seule. Mes « petits camarades », comme il dit si bien, se sont éloignés de deux mètres à la vitesse de l'éclair. Pourquoi agissaient-ils ainsi ?
Je n'avais pas remarqué que Julian s'était approché de moi. Je comprends mieux la réaction des autres. Julian fait peur à tout le monde.
- Je suis content que tu sois là ! J'attendais ce moment avec impatience !
Moins d'une demi-heure avant,
Pdv de Matthew
Je me rendis tôt ce matin pour aller dans le bureau de Dumbledore. Ce dernier m'a envoyé ce week-end un hibou pour me prévenir qu'il souhaitait me voir ce matin. Je ne connaissais pas encore la raison pour laquelle il voulait me rencontrer à la première heure en ce début de semaine.
En marchant dans les couloirs, je bâillais. Mes camarades étaient étonnés que je parte dans la direction opposée.
- Hey, Wilson, c'est dans l'autre sens les cours !
J'étais trop dans mes pensées pour faire attention à leur parole et leur ricanement. Pourquoi ? Que me voulait Dumbledore ? Est-ce que j'avais fait quelque chose qu'il ne fallait pas ? Est-ce parce que j'arrivais en cours en retard pratiquement tous les matins ? L'excuse de « je ne suis pas du matin » ne fonctionnera pas avec lui, c'est clair.
McGonagall et Flitwick attendaient devant les escaliers « magique » du bureau du Professeur. Ils discutaient de... non, en fait, je n'en avais aucune idée.
- Ah, Monsieur Wilson ! S'exclama Flitwick. Le Professeur Dumbledore vous attend.
- Sorbet citron ! dicta McGonagall.
Sorbet Citron, quel drôle de code pour un escalier. L'aigle déploya son escalier dans un mouvement lent et certain. Je montais dans l'escalier et rapidement j'arrivais dans le bureau. Personne. Comme c'est étonnant ! Pensai-je.
- Professeur ?
Je regardais autour de moi pour m'assurer de ne pas manquer le professeur. Une ambiance silencieuse et déroutante s'était doucement posée dans la salle mais dans ma tête, mille questions firent du bruit. Pour commencer : où était-il ? Je l'appelais une deuxième fois mais instinctivement, je savais que je n'obtiendrais pas de réponse tout de suite.
Il devait être encore dans sa bulle dans un coin du bureau que je ne connaissais pas encore, une fameuse cachette dissimulée au grand public, même McGonagall ou Rogue... et ne m'avait sûrement pas entendu. Oui, je vais un peu loin dans l'interprétation des choses. Mon imagination était trop agitée. Mais parfois, il donnait l'impression d'être dur de la feuille même au fond, on se doutait bien de la supercherie. On savait tous qu'il entendait bien quand il voulait.
- Matthew, te voilà ! fit la voix éraillée du professeur.
Je sursautais doucement de surprise. Mon cœur s'affola pour rien et mit quelques instants à retrouver son tempo normal. Faut vraiment qu'il arrête de faire ça...
Je lui souris en échange mais l'expression de son visage et le ton de sa voix me permettent de comprendre qu'il devait m'annoncer quelque chose d'important. C'est comme si ses cordes vocales le trahissaient.
Ai-je fait quelque chose de mal ? Je ne pense pas...
- Oui, vous vouliez me voir ?
- Viens, assis-toi, répondit-il simplement.
Nous nous asseyions en même temps dans un calme profond, côte à côte. Cette ambiance silencieuse ne m'aidait pas à comprendre ce qu'il se passait. Il semblait d'humeur qu'on pourrait qualifier de "préoccupante". Ce matin, il n'était pas l'homme rassurant et chaleureux que j'ai toujours connu, il était troublé. Qu'avait-il de si urgent à me dire ?
- Vous me faites peur, d'un coup. Tout va bien ?
- Je t'ai appelé car je voulais te parler de quelque chose, à propos d'Azkaban.
Mon cœur loupa un battement. Cette prison m'avait toujours fait froid dans le dos pour les raisons qu'elle a toujours laissées transparaître mais également plus personnelles. J'espérais que le problème ne me concernait pas indirectement, et que Dumbledore vienne m'annoncer quelque chose de positif qui pourrait, je ne sais pas, propulser ma carrière, ma vie professionnelle l'année prochaine. De quelle carrière tu parles ? Tu ne sais même pas ce que tu veux faire...
Ma bonne humeur disparut quand il prononça ces mots :
- Plus exactement de ta mère.
Un silence apparut. La petite voix dans ma tête et mes propres pensées s'étaient tues. Au fond de moi, je savais ce qu'il allait me dire et je n'aurai jamais cru apprendre cette vérité un jour.
- Qu'est-ce qu'il se passe ?
- Eh bien, les autorités ont fait la liste des criminels manquants qui se sont échappés de la prison. J'ai appris la nouvelle ce matin : ta mère a pris la fuite.
Je hochais la tête péniblement. La nouvelle me chamboulait encore plus. Sa voix était douce à contrario de mon rythme cardiaque devenu plus rapide. Entendre la nouvelle était plus dure que de seulement s'en douter.
- Elle s'est évadée avec les autres, ajouta-t-il.
Ma seule réaction fut de me lever. Il m'était impossible de penser de façon correcte ni de faire autre chose que marcher. Je faisais les cents pas comme pouvait faire Dumbledore.
Pendant des années, depuis le début de ma scolarité à Poudlard, j'ai vécu avec ma véritable identité cachée de tous. Personne ne connaissait mon vrai nom de famille, pas mes amis, ni même Julian. Seulement Dumbledore, McGonagall, Flitwick, Rogue.
Ma mère, Nora Gower, s'est retrouvée à Azkaban au moment de ma rentrée à Poudlard. Avec la complicité de Dumbledore et des professeurs, j'ai dû rapidement changer de nom afin de ne pas attirer l'attention sur moi. J'avais onze ans, un âge trop jeune pour être séparé de sa mère. Elle a commencé à voler et à tuer, à perdre la tête plusieurs années après que le départ de mon père. Quant à Dumbledore, il était devenu jusqu'à mes dix-sept ans mon tuteur légal.
C'était mon ressenti. Je n'avais pas compris ses actes le pourquoi du comment m'a toujours semblé flou. J'étais bien évidemment seul face à cette épreuve. Il m'a fallu être fort et faire moi-même mes propres choix. Aujourd'hui, avec plus de maturité, je savais parfaitement que son intention m'avait donné un goût amer. Elle avait longtemps pleuré le sort de papa et pourtant, il semblerait qu'elle n'est pas pleurée le mien. Entendre le professeur parler d'elle comme si c'était hier avait le même effet qu'un cœur se brisant soudainement.
La voix consolante du Professeur me sortit de mes pensées.
- Matthew, je tiens à te mettre en garde : il y a de fortes chances qu'elle veuille te retrouver. Les semaines qui vont arriver seront déterminantes. Je compte sur ton aide pour la coincer.
Mince ! C'était ma mère quand même... Une mère qui ne t'a jamais donné de nouvelles.
- Monsieur...
- Ta mère n'est plus celle que tu as connue bien avant que sa folie ne commence.
- Qu'est-ce que ça veut dire, Professeur ?
Il mit un temps à se décider de me répondre comme s'il pensait être allé trop loin dans ses dires. Il n'eut pas le temps de me le dire car nous fûmes interrompus par McGonagall.
- Professeur Dumbledore ! Il faut que vous veniez ! Tout de suite !
Ce dernier se tourna vers moi.
- Si jamais tu es au courant de quelque chose, tu me fais signe. Matthew, ta mère ne doit pas s'introduire dans Poudlard. Il faut l'attraper avant qu'elle ne fasse des victimes.
Il s'envola à la vitesse de l'éclair, accompagné de McGonagall. Quant à moi, je les suivis de près pour découvrir la raison de cette interruption.
Pdv de Lyna
- Tu n'en as pas marre ? lui demandai-je. Tu ne cesseras jamais d'être un gamin !
Julian me rit au nez depuis cinq minutes. Tout ce que je lui disais, il s'en moquait, comme un clown avec qui tu essayes de rester sérieux. Beau paradoxe !
Le convaincre ne servait à rien. Je pouvais faire ça pendant des heures sans obtenir le moindre changement de sa part. À quoi m'attendais-je ? Je connaissais ses intentions. J'avais une carte en main et il fallait que je l'utilise. Mais si je lâche une bombe pareil devant tout le monde, que va-t-il se passer pour lui ? Va-t-il confirmer ou nier ?
Sa réaction me sortit de mes pensées.
- Tu n'as encore rien compris ? Réagit-il en reprenant son sérieux. C'est ennuyant quand tu ne comprends pas grand-chose. On ne peut pas rire sérieusement !
Alors qu'il s'agitait tel un enfant auprès de sa clique d'abruti auquel il appartient, sa dernière phrase me laissa perplexe. Tout ça n'était qu'un jeu pour lui ? Un jeu normal pour lui, complexe pour moi. Une simple formalité pour lui, du poison pour moi. Attends, ça veut dire qu'il ne prendra rien au sérieux. Est-ce que je devais me mettre à son niveau pour le déstabiliser ?
Une destruction, un vide qui se créait au fur et à mesure. Qu'avais-je fait pour mériter ça ? Aussi loin que je me souvienne : rien. Ce vide s'était agrandi au fur et à mesure des années à Poudlard et je peinais depuis le début de cette année à le reconstruire. Mais comment faire ça face à un vide aussi profond, aussi sombre que celui-ci ?D'ailleurs, pourquoi j'ai l'impression de me rappeler de rien ? D'avoir oublié ce qu'il s'est passé ?
- Tu es vraiment une ordure ! balançai-je, en bouillant de l'intérieur.
- Tu as dit quoi là ?
Mais d'où me venait ce courage ? J'ai osé parler comme ça Julian ! J'entendais des murmures et des chuchotements autour de moi. "Elle a dit à Julian que c'était une ordure", j'entendais.
- Bah oui, tu es tout seul. Ils sont où tes amis ? Ils ne sont pas venus avec toi pour m'humilier devant tout le monde ?
- Je te conseille de te taire ! ordonna-t-il.
Mon instinct me commandait de le faire sortir de ses gonds, pour que chacun puisse voir - enfin - son vrai visage.
- Sinon quoi ?
Je croisais les bras sur ma poitrine pour lui montrer qu'il ne m'impressionnait pas. Pendant un court instant, cela me donnait assez de force pour lui tenir tête.
- De toute façon, on sait très bien que c'est pour désavantager mon père aux élections, n'est-ce pas ?
La bombe était lancée et je n'avais pas réfléchi aux conséquences de cette dernière. Mais peu importe. De toutes façons, je ne pourrais pas faire avancer cette situation tant que je ne prenais pas des risques. L'effet sable mouvant, j'ai donné.
De grands murmures s'élevèrent crescendo. Nous étions deux à connaître cette information et maintenant presque tout le monde était au courant.
- Qu'est-ce qu'il se passe ici ! gronda McGonagall.
Nos professeurs passèrent un par un entre les élèves silencieux et nous rejoignirent rapidement. Leurs visages ne manifestaient aucune émotion. On pouvait ressentir une telle préoccupation que j'en étais mal à l'aise. Je ne savais pas où me mettre, même si je savais qu'ils me défendraient toujours. Le Professeur Dumbledore était présent. Matthew également.
Julian et moi fûmes séparés par nos enseignants afin d'éviter toute potentielle bagarre ou problème.
- Tu vas bien ? me demanda ce dernier en s'approchant de moi.
Je fis non de la tête sans rajouter quoique ce soit. Je sentais son regard sur moi et je n'avais pas besoin de lui expliquer davantage. Il comprenait très bien.
- On en parlera toute à l'heure ? demanda-t-il doucement.
- Oui, bien sûr.
Il m'arrivait souvent de ressentir voire même de sentir l'aura des gens et celle de Matthew était comme... négative, ce matin.
- Monsieur Taylor, commença un peu trop calmement Dumbledore. il m'a semblé vous avoir dit de ne plus vous approcher de Mademoiselle Hawkings mais...
- ... tu es un enfoiré donc tu ne peux pas comprendre ! crachai-je.
Tous les regards, dont celui de Julian, me fixaient, même Matthew paraissait étonné mais pas surpris. Je leur ai bouclé l'envie d'en dire plus sur ce qu'il est en train de se passer. Je m'en mettrais ma main à couper qu'ils l'ont tous pensé.
- Tu cherches les problèmes, Hawkings ? demanda Julian, visiblement très énervé.
Au moment où il s'approcha de moi, Rogue l'attrapa par le col et le fit reculer. Son élève n'osait même pas réagir face à la poigne du directeur de Serpentard. S'il faisait le moindre mouvement, il était sûr et même certain d'avoir des problèmes. C'était la première fois que je voyais Julian aussi terrorisé.
Rogue se tourna aussitôt vers les élèves.
- Retournez tous en cours ou dans vos dortoirs, ordonna Rogue. Maintenant !
Dans un mouvement lent et détaché, les élèves obéirent tous sans broncher. L'autorité du Professeur était spectaculaire. Depuis que je suis à Poudlard, personne n'a osé désobéïr de peur de peur des représailles - dont moi, je l'avoue.
- Venez dans mon bureau, vos parents ne vont pas tarder à venir, dit calmement Dumbledore. Vous êtes dispensés pour la matinée. (il se tourna vers Matthew) Nous continuerons notre conversation plus tard, d'accord ?
Il posa une main amicale sur l'épaule de Matthew avant de nous rejoindre.
Dans le bureau de Dumbledore
En m'asseyant sur l'un des sièges du bureau de Dumbledore, je ressentais pour la première fois de ma vie de la colère. Non, non : également de la rage, un sentiment que je connais. Quant à la colère, je ne suis pas sûre de pouvoir la gérer. Pourtant, McGonagall fut plus rapide que moi.
- Vos parents ne vont pas tarder. Tâchez de vous tenir à carreau d'ici là !
- J'ai l'impression de revenir en école primaire, persifla Rogue, et je pense qu'on peut baisser encore plus le niveau.
En serrant les dents, Julian lui lança un regard noir. Il aurait sûrement préféré que son professeur le soutienne.
- Professeur Dumbledore ! fit une voix familière.
Je me retournais et vis ma mère. Je ne pouvais ressentir que du bonheur grâce à sa présence. Je me sentais davantage en sécurité avec elle car je savais qu'elle ferait n'importe quoi pour m'aider à cet instant.
- Maman !
Elle s'approcha de moi et me prit dans ses bras.
- Ça va, ma puce ? me demanda-t-elle dans le creux de mon oreille.
- Maintenant oui, répondis-je avec soulagement.
Pendant ce temps, je remarquais un homme rentré dans le bureau et monter les marches déterminé.
- Monsieur Taylor ! s'écria Flitwick. Nous vous attend-
- Épargnez-moi vos salutations hypocrites, voulez-vous ? Mon bureau m'a appelé ce matin et j'ai eu la désagréable nouvelle d'apprendre que vous malmenez mon fils dans cette école.
J'ouvris la bouche de stupeur. Mes oreilles me jouèrent-elles des tours ?
- A-t-il dit bien ce que je viens d'entendre ? s'exclama la pauvre McGonagall, interloquée par les propos de Mark Taylor.
Non mais je rêve, fis-je pour moi-même.
Il posa une main sur les épaules de son fils fièrement, un sourire béat, voire niais, qui tendait vers la stupidité avec, caché dans son regard, de la fierté. Son costume d'homme d'affaires, ses chaussures cirées au centimètre près.
Tout ce que cet homme semblait transparaître et montrer m'inspirait le dégoût absolu. Sa posture me laissait penser qu'il était quelqu'un d'influent. Après tout, il était l'unique origine de mon harcèlement. C'est lui qui a fait basculer mon avenir à Poudlard.
Entre nous, je ne savais pas ce qui m'empêchait de le... non, il ne le mérite pas ! Il mérite pire que la mort !
Lyna, ne pense pas à ça. Tu vaux mieux que ça !
- Mark, vous allez arrêter votre cirque maintenant ! intervient ma mère. On sait tous que vous voulez déstabiliser Robert en vous attaquant à sa fille !
Son interlocuteur partit dans un éclat de rire tonitruant, un rire théâtral exagéré qu'il en était pathétique à mes yeux. Rien de nouveau sous le soleil. Encore un de ses sales coups pour prendre l'avantage sur nous.
- Vous partez dans des accusations sans fondement ma chère. À votre place, j'éviterais de faire ça avant que cela ne vous retombe dessus.
Dumbledore tentait de calmer la situation au mieux.
- Bien, si vous voulez bien, je vous prie de vous asseoir tous les deux pour que l'on puisse en discuter calmement.
- Professeur Dumbledore, avec tout le respect que je vous dois, répondit ma mère, je ne vois pas comment entamer une conversation "calmement" avec cet homme, qui plus est un abruti qui préfère désavantager mon mari pour gagner. Dans l'enceinte de cette école, je vous demande d'empêcher Julian de nuit à ma fille !
Le Professeur Dumbledore fut pris de cours et mit un temps avant de se décider mais au moment où il allait répondre, le père Taylor n'hésita pas à l'empêcher de parler.
- Vous n'avez absolument aucune preuve de ce que vous avancez ! Des chamailleries entre adolescents, ça a toujours existé. Vous avez le culot de chercher les problèmes là où il n'y en a pas !
- Culot ou non, Robert et moi avons l'opinion publique avec nous.
- Bien sûr ! Rit le père de Julian.
Ma mère sortit de son sac le journal de la Gazette du Sorcière et lui montra la première page. Je lis : "Un complot contre le candidat Robert Hawkings ? Des preuves alarmantes contre son adversaire Mark Taylor."
- Je cite la première ligne "L'opinion publique est en faveur de Robert Hawkings". Cela pourrait nuire à votre réputation. Je continue ?
Le père de Mark Taylor transpirait comme s'il venait de courir un marathon. Il n'avait plus d'arguments.
- Vous êtes cuit, Mark. Arrêtez vos simagrées et admettez les faits.
En l'espace de quelques secondes, ce dernier changea complètement d'attitude. Son visage, ses expressions furent marqués par une noirceur terrible et effrayante m'obligeant à reculer d'un pas de peur de subir son courroux.
On aurait dit le diable en personne. Allait-il nous faire du mal ?
- J'attends toujours les preuves comme quoi j'ai créé c-ce complot contre votre mari. La prochaine fois qu'on se verra, soyez crédible, Margaret. Vous devrez régler des comptes.
- Très bien ! Affirma ma mère. Vous en aurez plus que la Gazette du Sorcier.
Elle lui montra le journal fièrement et le remit dans son sac.
- Puis-je vous proposer de vous asseoir et de trouve d'un arrangement à propos de Julian ? demanda Dumbledore après un silence à la fois assourdissant et déstabilisant.
- Bien évidemment, Professeur.
- Ça sera vite réglé, dit le père de Julian.
Ma mère jeta un coup d'oeil confiant à son ennemi et s'installa à côté de M.Taylor.
- Je ne vous lâcherai pas, Mark, je compte bien faire en sorte que vous partiez en prison.
- Vous êtes bien une Auror, vous ! Lâchez-moi la grappe un peu !
- Je ne savais pas que ma profession était une insulte à votre délicatesse, répondit ma mère du tac au tac.
Et bim ! pensai-je. Dans les dents !
McGonagall s'approcha de moi et Julian.
- Retournez en cours. J'ai prévenu vos professeurs, vous serez excusés.
Je n'étais pas prête d'assister à ce qui allait être dit. Pourtant, je suis la victime dans cette histoire. Pour moi, il était inconcevable que je sois écartée de cette conversation et au fond, j'espérais que ma mère trouve enfin la solution à tous mes problèmes.
Le but est justement de ne pas trop en dire et laisser le lecteur découvrir et se poser des questions :) tu en sauras davantage dans les prochains chapitres ;)
Sinon oui il faut parler de Matthew à onze ans, c'est obligé !