Chapitre 16 : Rêve ou cauchemar ?

 

  Arrivant au commissariat, Rodes s’adresse au capitaine Walker qui l’informe que le lieutenant Dawkins a pris sa journée puis la conversation se poursuit entre eux.    

 

   Rodes : — Capitaine, je sais que vous faites confiance plus souvent à mon supérieur plutôt qu'à moi, cependant il faut admettre un fait, le lieutenant Dawkins n’arrive nulle part dans son enquête. Mais moi, j'ai trouvé notre homme. Il n’était même pas dans la liste des suspects toutefois je pensais bien qu'il était loin d’être un innocent.      

 

    Walker : — Je ne pensais pas vous le dire un jour mais bien joué inspecteur. Si les charges tiennent contre votre suspect, vous pourriez passer lieutenant dans un futur proche. Au fait, où est-il ?

 

    — On va le coincer sur son lieu de travail.

 

    — Avez-vous besoin d’aide pour l’arrêter ?

 

    — Non, je pense pouvoir y arriver tout seul, j’ai tout ce qu'il me faut. J’ai mon badge, une arme et mes menottes et ce gars est assez chétif.

 

    — Très bien ! Je vous fais confiance ! Vous pouvez procéder seul à l’arrestation de votre suspect.

 

    — J’y vais de ce pas.

 

    — Après un petit trajet en voiture, Rodes se retrouve face à l’homme qu'il doit arrêter.

 

    Rodes : — Salut petit Jimmy ou préfères-tu que je t'appelle monsieur Jimmy Neutron. Tu as cru pouvoir te moquer de moi ! Mais c’est moi qui ris à la fin. On se fixe contre le mur blanc ! Montre-moi tes mains et ne fais pas un geste de travers ! J’ai une arme pointée sur toi et crois-moi, je sais m’en servir. Je t’arrête pour le meurtre de Janis Martin. Tu as le droit de garder le silence, tout ce que tu dis pourra être retenu contre toi par une cour de justice.

 

    Jimmy : — Je ne comprends pas, je ne l’ai pas tué, je suis innocent.

 

      — Évidemment encore un qui me dit qu'il est innocent, je n’arrête que des innocents. Tous les gars qui vont en prison sont innocents, ça vous fait un point commun en plus d’être des prisonniers. Et puis un prisonnier innocent de plus ou un de moins, ça ne change rien pour nous. Si tu le permets, je reprends la lecture de tes droits. Tu as le droit à un avocat. Si tu n'as pas les moyens, l’état te fournira un avocat gratuitement. Quoique tu as certainement les moyens de te payer un avocat, Jimmy ! Avec tous tes gros pourboires que tu te fais. Oui, je n’ai pas oublié et j’ai la rancune tenace.

 

      — C’est franchement n’importe quoi ! Je veux un avocat.

 

      — Tu pourras l’appeler depuis le commissariat. En attendant, je t’embarque.

 

      — L’inspecteur Rodes a mis les menottes à son suspect et puis il l’a ramené au commissariat dans sa voiture. Un peu plus tard dans la salle d'interrogatoire face à l’inspecteur Peter Rodes se trouve Jimmy accompagné de son avocat qui vient d’arriver, Maître Maxime Gardin.

 

      Rodes : — Tiens encore vous Gardin ! Les affaires marchent apparemment.

 

      Maître Maxime Gardin : — Enchanté de vous revoir inspecteur et en effet je n'ai pas à me plaindre. J'ai de bons clients.

 

      — En fait, je crois plutôt que c'est Jimmy qui travaille pour vous.

 

      — Non, actuellement vous vous trompez, c’est le contraire. Je suis son avocat et c’est mon client.

 

      — J’ai entendu des rumeurs à propos de vous. On m’a dit que vous étiez membre d’un certain cartel. Vous pouvez me le confirmer ?

 

      — Je n’ai rien à confirmer ! Je constate seulement que vous avez de drôles de méthodes d’investigation. Des rumeurs, vous n'êtes pas sérieux inspecteur. Vous affirmez des choses mais encore une fois, il vous manque une chose. Où sont vos preuves qui prouvent vos dires ?

 

      — Vous voulez des preuves ! Ce n’est pas ce qui me manque ! J'ai des tas de preuves que je peux fournir pour prouver que votre client est coupable. Preuve numéro un, Jimmy travaille dans un club qui appartient comme par hasard au cartel.

 

      — Que d'ascensions rapides ! Il est vrai que Jimmy travaille dans un établissement où il sert de l’alcool. Et je ne vois pas en quoi il serait un assassin, à part si vous considérez qu’il tue les gens à petite dose avec ce qui leur sert. Enfin, je crois que la période de la prohibition est finie. Quant à ce cartel dont vous parlez, je ne crois pas qu'il soit nommé sur le contrat de travail de mon client. Attendez, je vais vérifier pour vous avec mon client. Jimmy y a-t-il le nom du cartel sur votre contrat de travail ?

 

      Jimmy : — Non, si je me rappelle bien maître, le cartel n’est pas mentionné sur mon contrat de travail.

 

      Rodes : — Vous jouez aux malins mais je vais vite mettre fin à vos petits jeux.

 

    Maître Gardin : — Je ne joue pas avec vous. Vous n'êtes tout simplement pas de mon niveau. Vous n'avez rien, aucune preuve, pas de témoin. C’est ce que j’appelle un dossier vide. Au poker en général on se couche avec ce genre de donne enfin si on ne veut pas se faire plumer.

 

    — Vous jouez au poker ?

 

    — Ça m’arrive.

 

    — Avec qui ?

 

    — Diverses personnes, ça dépend qui est disponible le soir où la partie a lieu. Toutefois on a des critères assez élevés, il faut avoir les moyens et franchement on n’invite pas des gens comme vous inspecteur.

 

    — N’en parlons plus alors ! Si vous croyez que je n’avais rien contre Jimmy ou plutôt James Bradshaw. Détrompez-vous ! Oui je sais quel est ton nom, James ! Tu savais aussi pleins de choses sur Janis, je dirais même que tu la connaissais mieux que la plupart des gens à qui j’ai parlé.

 

    — Mon client porte un surnom dans le cadre de son travail qui est proche de son vrai nom, je ne vois pas l’aspect criminel de cela. Maintenant un policier qui trouve le nom de la personne en face de lui. Ça c'est impressionnant !

 

    — James, tu ne te demandes pas comment j'ai trouvé ton vrai prénom ?

 

    Jimmy : — Comme dit mon avocat, vous êtes flic, ça ne doit pas être si compliqué que ça pour vous.

 

      — C'est vrai qu'un policier a divers moyens pour trouver la vraie identité des gens qu’il croise. Avec toi James, j’ai utilisé la méthode scientifique pour obtenir la preuve numéro deux. Ça n’avait rien de dur en vérité, j'ai seulement fait un aller-retour du commissariat à ton lieu de travail. Ensuite j’ai commandé un verre et tu m'as servi. J’ai obtenu tes empreintes et le tour était joué.

 

      — Pourquoi avoir pris mes empreintes ?

 

      — Disons que j’avais mes raisons.

 

      — Et alors ?

 

      — Alors, tu ne devineras jamais où on a retrouvé tes empreintes !

 

    Maître Gardin : — Je suppose que c’était à un endroit embarrassant. Les policiers retrouvent toujours les empreintes des gens qu'ils accusent dans des endroits qui les arrangent bien. Mais ça ne prouve toujours rien, j’ai gagné des tas de procès en prouvant que les policiers se concentrent trop sur leurs preuves scientifiques et oublient les faits et le bon sens. Parce que c’est bien connu, les gens innocents laissent leurs empreintes un peu partout.

 

      — Les empreintes de Jimmy ont été retrouvées autour du cou de Janis Martin. Et je vous rappelle qu’elle est morte étranglée.

 

      — Franchement, quand on connaît la réputation de mademoiselle Martin, ça ne prouve toujours rien. Je pense que mon client était encore un amant de plus que l’on peut rajouter à la liste des hommes que fréquentait Janis Martin. Ce qui explique le fait qu'il devait être plus qu’une connaissance. Je pense que cela répond à vos questions et c'est certainement pour ça que monsieur Bradshaw en savait autant sur votre victime.

 

      — Sauf que monsieur Bradshaw était le frère de Janis enfin pour être plus précis le demi-frère de mademoiselle Martin.

 

      — Comment cela est-il possible ? Ils n’ont pas le même nom.

 

      — J’ai aussi été surpris quand j’ai appris le nom du père de votre client dans son dossier. Et pour répondre à votre question, je dirais, un père qui s’amuse beaucoup en travaillant.

 

      — Je ne comprends pas.

 

      Jimmy : — Mon père est le maire de notre ville, à l’époque où il a croisé ma mère, il venait installer le câble, il a fait la même chose avec la mère de Janis.

 

     — Et vous avez quand même fait l’amour avec elle ?

 

     — Oui mais je n’ai su qu’elle était ma demi-sœur qu’après sa mort.

 

     — Donc tout s’explique, le meurtrier a tout simplement utilisé des gants comme n’importe qu’elle assassin qui aurait vu un seul film où il y a un meurtre à la télévision.

 

       Rodes : — Non mais c'est vraiment dégueulasse. Jimmy dis-moi que tu mens ! Dis-moi que tu l’as tué ! Parce que là tu me donnes envie de vomir. Tu vois, je sors mon flingue et si tu n’avoues pas tout de suite, je te balance une balle directe dans la tête.

 

      — Vous ne pouvez pas faire ça !

 

      — Bien sûr que je le peux, si lui il l’a fait avec sa sœur, vous voyez j’ai sorti mon flingue et je le pointe sur votre client.

 

      — Mais c’est illégal ! Je vous rappelle que vous êtes censé représenter la loi.

 

      — Illégal quand cela sort de votre part maître, c’est presque ironique. Vous voyez, je n’ai qu’à dire qu'il s’est jeté sur moi et avec un bon avocat je m'en sortirai sans problème.

 

      — Ça ne sera pas si simple et vous m’oubliez, je suis un témoin. Croyez-moi, il ne faut jamais laisser de témoin.

 

      — Ne vous en faites pas pour moi, je ne laisserai pas de témoin. Le coup sera parti tout seul. Pas de chance pour vous Maître.

 

    — Attendez ! Je sais tenir ma langue.

 

    Les deux hommes se mettent à hurler ce qui n’empêche pas Rodes de tirer deux balles sur eux. Entendant le bruit des coups de feu, le capitaine Walker arrive trente secondes plus tard sur les lieux mais il ne peut que constater la mort de l’avocat et de son client. Walker demande des explications à Rodes qu’il fournit immédiatement. Rodes explique qu’après l’avoir mis face à ce qu'il avait fait, James Bradshaw s’est jeté sur lui. Il déclare que dans le feu de l’action il a dégainé son arme, tiré sur l’assaillant et malheureusement maître Gardin a été touché mortellement. Le capitaine n'a pas le choix, il reprend l’insigne et l’arme de Rodes puis il suspend immédiatement l’inspecteur Rodes pendant le temps de l’enquête des services internes de la police. Rodes est maintenant dans une cellule repensant à sa journée peu commune. Une personne vient le voir, c’est le lieutenant Dawkins.

 

    Dawkins : — Salut bad boy !

 

    Rodes : — Tu ne m’appelles plus Pluto !

 

    — Que veux-tu, je m’adapte à la situation et tu ne me fais plus penser à un gentil chien.

 

    — Je risque pas de te prendre comme témoin de moralité à mon procès.

 

    — Tant mieux je ne vois pas ce que j’aurais pu raconter sur toi pour te faire bien voir. T’as fait un vrai carton, je crois que pour des cas comme le tien. On met l’accusé en prison et puis on jette la clé.

 

    — Tu viens de rejoindre un programme de soutien des prisonniers accusés à tort.

 

    — Tu me connais, je suis plus du côté des victimes. Au fait, tu savais qu'il y avait d’autres moyens de quitter la police ?

 

    — Je me disais aussi que la vie en prison n’était pas mon meilleur échappatoire, si seulement j’avais suivi ton plan.

 

    — En fait, tu l'as fait ! Je ne savais pas que tu connaissais mon fameux plan pour me débarrasser de toi. J’avais décidé de te laisser faire tout seul. Je savais que t’y arriverais sans mon aide. Mais un double meurtre, t’as dépassé toutes mes attentes.

 

    — Je fais les choses en grand.

 

    — Pour te sortir d’ici, il va te falloir un sacré bon avocat. T’as trouvé un avocat pour te défendre ?

 

    — Après ce que j’ai fait à leur collègue, les bons avocats ne vont pas accourir à ma porte.

 

    — J’en connais un bon. Ah non celui-la tu l’a tué.

 

    — T’es fier de toi ?

 

    — Plutôt mais t’inquiètes, j’ai un annuaire rempli de noms d’avocats. Y en a bien un qui te sortira de là.

 

    — Pas la peine, je vais appeler mon pote Spencer, il est avocat.

 

    — Je croyais qu’il était en lune de miel !

 

    — C'est mon pote, pour moi il viendra.

 

    — T’as pas un plan B, ton pote t’a même pas invité à son mariage.

 

    — J’ai pas besoin d’autres avocats, on s’est expliqué et puis là c’est différent.

 

    — Je ne vois pas où tu veux en venir mais je te laisse te débrouiller seul, jusque-là tu t’en sors bien.

 

    — Très bien si mon pote ne répond pas, je t’appelle.

 

    — Pour tout te dire, le capitaine m'a donné ma semaine grâce à ton coup d’éclat, du coup je suis pas sûr de te répondre en plus j’en ai profité pour appeler Marsha.

 

    — Je le savais ! Tu caches bien ton jeu.

 

    — Maintenant qu’elle n’est plus suspecte dans mon affaire, je vais m'occuper de lui faire oublier tous ses tracas, tu te rappelles la perte de sa sœur et de son ex.

 

    — Je vois que cette affaire n’aura pas une fin tragique pour tout le monde.

 

    — Pour une fois t’as raison, une semaine de vacances, une nouvelle copine et une affaire classée grâce à toi, je croirais presque au miracles.

 

    — J’aurais bien besoin d'un miracle.

 

    — Désolé, je n'ai pas ça en magasin. Souhaite-moi bonne chance ! Je te laisse je crois qu'il y a quelqu'un d'autre qui veut te voir, de toute façon.

 

    — Salut l’ami, ne m’oublie pas totalement !

 

    — T’es qui toi déjà !

 

      Après le départ de Rodes une musique joue, c’est « kiss me de Sixpence none the richer ». Tracy entre dans la cellule, elle est dans un déshabiller.

 

    Rodes : — C’est quoi cette musique ?

 

      Tracy : — Une musique d’ambiance. Coucou mon roudoudou ! Le garde m’a laissé venir te voir et après que je lui ai filé un petit billet, il m’a assuré qu’on aura une heure sans être dérangé et du coup j’ai pu te rapporter une petite surprise.

 

      Stella entre.

 

      Stella : — Surprise ! T’aimes mon nouveau bikini ?

 

      Rodes : — Vous vous connaissez ?

 

      Tracy : — Oui et on est là pour te remonter le moral ?

 

      — Comment êtes-vous au courant de ma situation ?

 

      — Tu veux continuer à nous poser des questions ou tu veux qu'on te remonte le moral ?

 

      — Après tout, faisons les fous !

 

      Les deux filles s’approchent de Rodes et commencent à l’embrasser puis quelques instants plus tard Rodes se tourne un moment vers une peluche d’un koala masqué.

 

      Rodes : — Un koala masqué !

 

      Le koala masqué : — Salut Peter.

 

      — Enchanté, au fait, comment dois-je vous appeler ?

 

      — Depuis que j’ai mis ce masque, je n’ai plus de nom, je suis seulement un héros en quête de justice.

 

      — Et que faites-vous là ? Vous venez pour me faire évader de prison ?

 

      — Tu n'as toujours rien compris !

 

      — Un koala masqué qui me parle, je dois encore rêver.

 

       Une minute plus tard, Rodes se réveille chez lui dans les bras de Tracy.

 

      Tracy : — Chéri j’ai une merveilleuse nouvelle, je suis enceinte.

 

      Un cri sort de la bouche de l’inspecteur Rodes, il est enfin réveillé et il se dit qu'il doit vraiment faire gaffe avec ce qu'il mange avant de s’endormir quoique ce n’était pas un si mauvais rêve que cela si on exclut certains détails.  

 

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