Finalement, Cassandre mis en place une solution qui n'entravait pas le problème légal. Elle créa un parser qui répertoriait les liens de moins de 24 heures sur les réseaux publics. Ainsi, elle était sûre du caractère « ouvert à tous » du forum. Elle pu ainsi établir une première comparaison avec la liste qui lui était fournie. Malheureusement, le trie était compliqué. Aux mieux, put-elle répertorier des utilisateurs communs aux différents groupes de discussions. Elle ne pouvait pas tout lire, tout analyser. Elle n'en avait clairement pas les compétences. Elle n'était pas infolinguiste. Ce n'était pas son métier de récupérer des bouts de phrases pouvant être ambiguës. Ces connaissances sur le sujet se limitaient à ses cours de français. Elle y excellait peut-être mais ce n'était pas suffisant.
En parallèle, elle avait réussi à prendre contact avec l'une des administratrices d'un nom de sa liste. Celle-ci lui avait envoyé un lien d'invitation après avoir été sommée de le faire par des autorités supérieures. Un rappel aux règles qu'elle s'était engagée à respecter lors de la création de son forum avait été un bon argument. Après un rapide comparatif, elle pu noter que des pseudos revenaient souvent des polémiques stériles et certaines de ces personnes s'exprimaient avec virulences, voire avec violence. Certains propos faisaient froids dans le dos si on supprimait une partie du contexte. À nouveau, elle eu l'impression de faire à nouveau chou blanc.
Découragée, elle scrutait depuis 5 minutes l'écran où elle était connectée, quand une conversation se mis en route et dans laquelle elle était notifiée. Cela l'intrigua au plus haut point. Sur chaque forum, elle avait dû se présenter rapidement, surtout pour inspirer confiance.
LadyV :
Comment se fait-t-il que tu aies accès directement à ce salon ?
Courgette :
C'est la grande cheffe qui m'a donné les accès.:)
LadyV :
Hum !
Courgette :
Il y a un souci ?
LadyV :
Ce n'est pas la procédure que j'ai mise en place.
Courgette :
Comment cela ?
LadyV :
Nous avons eu quelques soucis avec des indésirables donc JE sécurise. Tu aurais dû passer en premier lieu par MON SAS qui permet d'évaluer si tu mérites ou non d'intégrer notre communauté sur l'Histoire.
Courgette :
J'ai bien vu que toi et d'autres aviez été particulièrement virulentes mais je ne comprends pas trop ta procédure et comment elle fonctionne.
BellaStrange :
Tu dois protéger NOS valeurs féministes. Si tu es soumise à un mec tu dégages, par exemple.
Courgette :
C'est quoi le rapport ?
DragMal :
C'est simple nous discutons de tout puisque NOUS faisons l'Histoire. Et l'abolition du patriarcat en fait partie.
Courgette :
Ok. Mais je ne vois toujours pas le rapport entre le fait d'être sous l'emprise d'un homme et le non-féminisme. Une femme qui subit un homme qui la maltraite par exemple, ça ne veut pas dire qu'elle ne partage pas de valeurs féministes mais qu'elle a besoin d'aide. Il faudrait mieux discuter avec elle pour qu'elle réagisse non ? C'est le prédateur le problème, pas elle.
LadyV :
Comme tu es nouvelle, je vais te faire l'honneur de t'expliquer tout cela. Déjà, tu te rends compte que tu enlèves le statut d'être humain à un homme en le nommant prédateur ?
Courgette :
Ben, c'est comme ça qu'il a choisi de se comporter en même temps.
LadyV :
Et alors ? Il est une victime aussi. Tu n'aimerais pas qu'on t'enlève ton humanité.
Courgette :
Je ne vois pas le rapport entre un comportement de prédateur, le fait de considérer de tels individus comme des victimes et le féminisme mais soit, c'est ton point de vue.
LadyV :
Il n'y en a pas d'autres.
Courgette :
JE comprends pourquoi, elle parlait de « safe space ». Le débat est interdit.
LadyV :
Oh ! Mais j'adore débattre. Mon avis prime sur le reste c'est tout.
Courgette :
Ok ! Quoi d'autre ?
LadyV :
Sache que tout est politique. Donc si tu n'es pas contente tu pars. Soit tu suis nos règles, soit tu pars.
Courgette :
Comme on peut pas tout savoir, je suppose qu'il y a un règlement quelque part et que vous m'avertirez si je fais un faux pas.
DracMal :
Et puis quoi encore ! C'est à toi de savoir. Éduque-toi ! Nous n'avons pas ton temps. Le notre est précieux.
Courgette :
Ok, je vous laisse, j'ai du travail et j'aimerai bien finir avant 20h.
Cassandre se mit immédiatement hors ligne. Cette conversation avait été violente. On l'avait agressée gratuitement, sans qu'elle comprenne pourquoi. Fatiguée, démoralisée, elle se frotta les tempes. Comment réagir ? Elle ne pouvait pas se permettre d'être renvoyer de se forum ni ne pouvait laisser passer cet échange. Ces personnes lui paraissaient dangereuses. Elle nota les identifiants apr sécurité et voir si elle pouvait enquêter discrètement sur ses personnes. Quelque chose clochait. Il fallait qu'elle mène de plus amples recherches. Elle trouva plusieurs échanges de ce type sur cet espace et sans doute d'autres ailleurs. Elle sentait qu'elle approchait le nœud du problème.
Après sa grande vague de désespoir, elle connu une excitation nouvelle. Le plaisir de trouver un bout de solution. De nombreux connecteurs logiques s'assemblait dans son cerveau. Elle imagina différents algorithmes qui pourraient automatiser ce qu'elle s'apprêtait à faire : chercher toutes les interventions des trois personnes qui l'avaient agressée, les récupérer dans des fichiers et les analyser ou les faire analyser par mot-clé. La première partie, elle pouvait le programmer, elle en était sûre. Il fallait qu'elle soit vigilante avec ses erreurs habituelles. Cette fois-ci, ça allait marcher. Elle allait pouvoir prouver ses compétences et être enfin reconnue. Elle ne serait plus le chat noir dont tout le monde se gaussait.