chapitre15: Questionnements

Cassandra avait du mal à cerner ce qui lui était demandé. Dès qu'elle voulait tenter une approche on lui posait une barrière. Elle s'en ouvrit à Eileen qui, gênée, finit par lui répondre franchement. :

— Effectivement, ta mission est loin d'être des plus faciles. Il y a eu une plainte par rapport à l'un des forums. Malheureusement, comme il y a peu de preuves, nous sommes bloqués par tout ce qui concerne les RGPD.

— Mais alors. Comment est-ce que je peux réaliser mon travail sereinement si je ne suis même pas en accord avec la légalité ? Et quelle est cette plainte et sur quel forum ?

— J'ai des clauses de confidentialité et je ne peux pas tout te dire sans un accord préalable. Je suis sûre que tu es ingénieuse pour trouver une solution, une faille dans le système.

— Vous me demandez de jouer au hacker, au risque de mettre ma carrière en danger donc.

— Non. Je ne te demande pas d'aller jusque là. De ce que tu me racontes, tu es sur la bonne piste. Je vais tenter d'accélérer les choses pour que tu puisses être légalement plus libre.

— Comment cela ?

— Avec les analyses que tu as données, j'ai des éléments plus concrets à fournir aux autorités compétentes. Ce n'est qu'une question de jours. En attendant, peaufine les outils que tu veux mettre en place.

Cassandre sortie du bureau d'Eileen perplexe. Elle ne savait que penser. Marion, la voyant perdue, lui proposa un café, ce qui fut accepter. Pendant qu'elle attendait dans un des fauteuils de l'accueil, elle sortie un carnet pour tout noter et tenter d'y voir plus claire. Elle ignorait si elle pouvait faire confiance. Tout se mélangeait. Il lui manquait des informations. En regardant dans le vide, elle ne vit pas arriver l'hôtesse d'accueil. Un souffle d'air fit réagir Cassandre qui assista à une scène rocambolesque. La porte d'entrée s'ouvrait brutalement vers l'intérieur livrant passage à un Gus inquiet et faisant obstruction à la boisson chaude. La catastrophe inévitable arriva. La tasse virevolta pour atterrir en beauté sur le précieux carnet de note...

— Oh non ! Cassandre je suis vraiment désolée, s'exclama Marion. Je viens de gâcher tout ton travail !

— Non, ce n'est pas grave. C'était juste une manière de faire le point.

— Et surtout, Marion, c'est de ma faute., intervint Gus. J'étais tellement en retard à mon rendez-vous avec Eileen que je me suis comporté en bulldozer.

— Ce n'est rien, je vous assure, protesta Cassandre qui se sentait mal d'être le centre d'autant d'attention.

— Tu es sûre ? Tu n'as pas l'air bien du tout. Tu es toute blanche, insista Gus.

Face à toute cette sollicitude, Cassandre explosa en sanglot sans rien contrôler.

— Je ne suis bonne à rien, même pas à mener ma mission correctement. J'ai l'impression qu'Eileen s'est trompé en décidant de me faire confiance.

— Eileen ne se trompe que très rarement. Et si tu ne te sens pas à la hauteur il faut lui dire.

— J'ai essayé mais j'ai l'impression qu'elle ne m'a pas entendu.

— Si elle t'a entendu mais elle a sa manière de faire et sortir le meilleur de nous, tenta de la rassurer Marion.

— Oui, renchéri Gus. Sur ma première mission, elle m'a encouragée à m'affirmer. D'après elle, ma grosse bourde n'a pas été un problème, bien au contraire. Ça aurait aidé quelqu'un à obtenir justice. Je ne sais pas comment. Puis, j'ai aussi rencontré Aymee qui m'a raconté avoir fait pire. Je crois qu'elle a une nouvelle mission.

— Ah oui ? Demanda Cassandre curieuse. Je peux te demander ce que tu as fait ?

Gus se mit à lui narrer avec humour son expérience avec l'extraordinaire Frénégonde-Modestie. Cela eu pour effet de rassurer Cassandre. Elle comprit que sa crainte principale était infondée. Eileen ne lui ferait pas faire quelque chose d'illégale, même si elle avait l'impression de flirter avec les frontières de la loi. En ce qui concernait les réseaux sociaux, tous semblait très flou. Elle avait nettement l'impression qu'on lui demandait plus de contourner des paramètres de sécurité plutôt que d'en mettre en place. Au moins elle en savait un peu plus sur celle qui l'employait. Cependant, une peur de ne jamais pouvoir faire marche arrière la hantait et elle allait devoir faire avec.