Chapitre 17 : La bonne option
Themerid
En début d’après-midi, l’activité dans la grande cour des Cimiantes se réduisait aux allées et venues des épouses de ministres qui logeaient au château. Elles profitaient du calme pour se promener à l’abri des remparts avant de s’installer dans des fauteuils de châtaignier tressé pour broder au soleil.
Assis dans sa chaise à roues, Themerid répondait d’un signe à leurs révérences, tandis que Warin d’Erens poussait l’engin qui cahotait sur les pavés. Ils s’étaient donné rendez-vous la veille, lorsque le prince avait pesté auprès du jeune ministre contre l’ennui qui dominait ses journées. Il y avait tant à écrire, à discuter, à prévoir… Il était cependant hors de question d’entreprendre quoi que ce soit dans ses appartements, et encore moins de ne pas s’y trouver. Son absence toutes les nuits et les trajets à travers les rues désertes de Terce étaient déjà assez risqués, il était inutile de se mettre davantage en péril, surtout si cela menaçait tout le réseau. Pourtant, une fois le sommeil rattrapé, le garçon devait se contenter d’attendre la tombée du jour. En outre, Renaude avait gardé le lit durant quelques jours pour soigner un refroidissement. Flore se montrait d’humeur si changeante, tantôt muette d’abattement, tantôt prête à mordre, que le prince ne recherchait pas vraiment sa compagnie malgré toute l’empathie dont il était capable. Il aurait bien aimé partager ces heures d’attente avec Elvire, bien sûr, mais depuis peu, il avait l’impression qu’elle l’évitait. Peut-être pour rêver tout son saoul au commandant des pélégris ? pensait-il amèrement. Seules les visites d’Aénor le distrayaient un peu. Elle lui parlait silencieusement, à la manière des bouchevreux, mais dès qu’il essayait de répondre, la pointe de la douleur se réveillait dans sa poitrine. Ils étaient tombés d’accord tous les deux : le garçon maîtrisait à présent la faculté de communiquer en pensée et celle de lire les esprits, mais son cœur n’était pas assez fort pour les exercer.
Warin avait donc feint de se trouver là par hasard puis il avait clamé, avec son emphase habituelle, qu’il était ravi de revoir le prince et qu’il se ferait un plaisir de l’accompagner dans sa promenade. La verve de Tête-d’or et le tour que prenait la conversation n’aidaient pas Themerid à entretenir la posture avachie de malade qu’il affichait publiquement.
– Je vous avoue, disait le ministre, que j’espérais encore jusqu’au discours du régent que vos dix-sept ans changeraient la donne. Cela n’aurait sûrement pas tout arrangé en clin d’œil, certes, mais l’Ordre aurait eu les mains beaucoup moins libres avec vous sur le trône ! Comme vous vous en souvenez peut-être, j’ai assisté au Conseil pendant lequel le roi Einold a passé le décret sur votre double règne, mais à l’époque, je n’aurais jamais pensé que cela se retournerait contre vous. Depuis, j’ai cru qu’ils vous droguaient pour vous maintenir en état de faiblesse. Mais finalement, ils n’en avaient pas besoin, puisque l’absence de votre frère suffit à prolonger la régence.
– Je n’avais pas vu venir le piège non plus, rassurez-vous, seigneur Warin. Et mon père encore moins : personne n’avait songé que nous pourrions être séparés, Venzald et moi. Peut-être ne s’était-il même pas renseigné sur ce qui se passerait dans ce cas. Il n’avait pas de raison de le prévoir.
– Pourtant, quelqu’un a bel et bien demandé aux Maîtres-Juristes de statuer. Le seigneur Abzal n’aurait pas proclamé le prolongement de la régence sans que ce soit étayé légalement.
Themerid réfléchit un instant.
– Le jour où nous avons rejoint la résistance, les sœurs de Hénan et moi, n’y avait-il pas l’un des Maîtres-Juristes, dans l’assistance ?
– Si en effet, c’est même moi qui l’ai approché après l’avoir entendu par hasard pester contre l’Ordre. Je n’ai pas eu à me montrer trop persuasif, d’ailleurs, car l’idée de lutter contre les Érudits lui plaisait énormément. Hélas, le pauvre homme est très vieux, il ne peut pas se joindre à nous très souvent et encore moins à nos actions.
– En outre, si je ne me trompe pas, le serment qui le lie à sa fonction lui impose en principe la plus grande impartialité. C’est pourquoi les légalistes vivent isolés dans leurs quartiers de la Tour du Matin, d’habitude, dont ils ne sortent que pour rendre leur verdict ou compulser les archives au sous-sol. S’il est soupçonné de prendre part à un conflit ou à des intérêts politiques, il risque la destitution et la prison. Autant dire la mort, à son âge. Cela m’avait d’ailleurs surpris de le voir là, mais les évènements me l’ont fait oublier.
Warin-Tête d’or émit un sifflement impressionné.
– J’ignorais que leurs règles étaient aussi drastiques !
– C’est parce que vous n’avez pas eu Elric d’Albérac pour précepteur, répliqua Themerid avec un sourire. Je peux encore vous réciter l’article par cœur : « Le Conseil des Maîtres-Juristes a pour seules et uniques attributions l’étude, l’interprétation et la conservation des lois du royaume, particulièrement celles de la Loi Régalienne qui régit la succession et les devoirs des souverains de Cazalyne. Sur ces questions, son avis primera sur tout autre. À leur exception, les membres du Conseil légaliste ne sont autorisés à se prononcer sur aucun sujet. »
– Quelle mémoire ! félicita Warin. Je mesure mieux l’engagement de notre vieil ami, à présent, il doit vraiment détester le Haut-Savoir pour mettre en jeu sa fonction et sa vie.
– Il pourrait nous dire, lui, si quelqu’un s’est renseigné auprès des Juristes sur ce qu’impliquait le décret en cas de séparation… dit le prince, pensif. Pas récemment, je veux dire, mais juste après sa proclamation. Peut-être Abzal, en cherchant à s’assurer la plus longue régence possible ?
Warin arrêta le fauteuil le long du rempart ouest, loin de toute oreille indiscrète. Les mains dans le dos, il se mit à marcher de long en large devant Themerid.
– Je ne sais pas, dit-il enfin, il y a quelque chose qui cloche. J’ai du mal à croire que votre oncle ait ourdi un plan aussi complexe.
– Les Érudits de l’Ordre le lui auront sans doute soufflé, à la condition qu’il leur attribue les plus hautes charges du royaume. Ils s’assuraient ainsi d’avoir à la tête du gouvernement un pantin qui leur était dévoué. Ils ont perçu avant tout le monde la soif de pouvoir de mon oncle… Nous aurions évité bien des problèmes si mon père l’avait devinée. Il ne l’aurait pas nommé régent.
Tête-d’or secoua ses boucles blondes avec une moue dubitative. Il semblait réfléchir à voix haute.
– Quoi qu’il arrive, la régence ne perdurera pas. Soit le prince Venzald revient et vous montez tous deux sur le trône. Soit — excusez ma franchise, Prince — il ne revient pas, sa mort est officialisée et vous régnez tout seul.
– Ou bien je me ferai tuer avant, argua Themerid amèrement. Pour le moment, je crois que je ne suis indemne que pour rassurer le peuple et parce qu’ils pourraient facilement m’enlever dans l’éventualité ou Venzald reviendrait. Du moins, c’est ce que leur laisse présumer mon soi-disant état de faiblesse.
– Mais même dans le cas où vous seriez morts tous les deux, reprit le jeune ministre qui suivait ses réflexions, les Maîtres-Juristes désigneront un héritier officiel. Et nous savons que ce ne sera pas le seigneur Abzal. La question est donc : que se passera-t-il après ?
Le prince fixa Warin avec des yeux ronds, saisi par la logique incontournable du raisonnement.
– Alors il y aurait… un second pantin à la solde du Haut-Savoir ? souffla-t-il. Resté dans l’ombre jusqu’ici, mais tout prêt à se coiffer de la couronne, dès que Venzald et moi aurons été éliminés ? Mais qui est…
Avant qu’il ait pu formuler sa question en entier, la réponse s’imposa, limpide. Proche du trône, appartenant à l’Ordre, il s’était même arrangé pour quitter sa lointaine province et rallier la capitale, sans doute pour lorgner de plus près sur sa future place. Lancel de Kelm correspondait parfaitement à la description.
***
Renaude
Aénor lissa une dernière fois les bandeaux de cheveux blancs, puis reposa la brosse sur la coiffeuse, bien alignée à côté du miroir assorti, comme Renaude l’appréciait. Obéissant à une soudaine impulsion, la vieille dame attrapa la main de la jeune bouchevreuse et la tapota, la gorge ridiculement crispée sur les remerciements qu’elle aurait voulu formuler.
Voilà qu’elle versait dans la sensiblerie, à présent. Avec la fièvre qui l’avait obligée à garder le lit, la sensation de fatigue qui l’accablait tous les matins, c’était encore un signe prouvant que la nature avait fini par se souvenir de son âge. Elle avait cru que son séjour à la prison du fleuve ne laisserait pas de séquelles, qu’elle s’était requinquée, mais cette épreuve avait sapé ses forces insidieusement.
Elle ne pouvait pas trop se plaindre : à quatre-vingt-cinq ans, elle avait atteint une longévité inespérée, le dos droit et la conscience intacte. Elle avait vécu une vie utile, du moins le pensait-elle, et conforme aux valeurs en lesquelles elle croyait. Elle avait bien perdu deux enfants — deux petits garçons blonds qui faisaient sa fierté, emportés l’un après l’autre par un mal de poitrine, deux lunes après leur père —, mais elle était loin d’être la seule. Elle avait consacré sa vie et son amour inemployé à Blanche, puis à Einold et enfin, aux jumeaux. Trois générations de souverains qui lui avaient rendu son affection. Cela avait suffi à la combler.
Pourtant, à force de survivre à ceux qu’elle chérissait, de traverser les décennies sans avoir à se plaindre du moindre rhume, elle avait fini par se croire immortelle. Aujourd’hui, elle devait bien admettre que ce n’était pas le cas.
Le retour de Conrad de Bran tombait d’ailleurs à pic : il serait un bon mentor pour les jeunes gens. Ceux-ci lui avaient demandé si elle souhaitait rejoindre la résistance. Après un frisson d’excitation qui l’avait presque amenée à accepter, la perspective des traversées de Terce et surtout des risques qu’elle leur ferait courir l’avait convaincue de refuser. Ils n’avaient pas besoin d’elle dans leurs pieds. Ils n’avaient plus besoin d’elle du tout, d’ailleurs.
Aénor serra les vieux doigts en retour, en adressant à Renaude un de ses sourires malicieux qui retroussaient son nez et allumaient des étincelles dans ses yeux.
– Voulez-vous une tisane, Madame ? demanda-t-elle.
– Non merci, ma fille, j’ai tout ce qu’il me faut.
– Alors si vous le permettez, je vais sortir me promener un peu dans la cour.
Renaude lui lança un regard amusé.
– Du côté des écuries, peut-être ?
Les pommettes d’Aénor se couvrirent d’un adorable rose tandis qu’elle s’inclinait avant de se retirer, sans doute pour rejoindre le palefrenier avec qui Renaude l’avait vue discuter, quelques jours auparavant. Quelle chance d’avoir cette jeune fille ! Non seulement elle était délicieuse, mais pour la première fois, la vieille nourrice était choyée. Ce n’était pas désagréable…
Elle se leva péniblement de sa chaise, lissa les plis de son corsage. Pas encore prête à se laisser abattre, elle voulait rendre visite au prince. Elvire et Flore se trouveraient probablement dans ses appartements. Elle avait hâte de connaître les dernières nouvelles. Lorsqu’elle posa la main sur la poignée, trois coups nerveux résonnèrent contre le battant. Elle recula d’un pas sans trop savoir pourquoi. On frappa encore. Lentement, elle actionna la clenche, puis entrouvrit la porte. À peine eut-elle distingué une silhouette encapuchonnée que l’intrus força le passage en la bousculant, avant de verrouiller derrière lui.
Renaude allait crier, mais l’autre se découvrit sans lui en laisser le temps.
– Iselmar… souffla la nourrice. Comment êtes-vous arrivé jusqu’ici ?
– Je… connais le château par cœur pour m’y être faufilé partout pendant vingt ans. Je vous en prie, Madame, aidez-moi. Je dois rejoindre les résistants, ceux qui mettent ces affiches en ville et qui s’attaquent à l’Ordre !
Amaigri, hirsute, le guérisseur semblait aux abois. Sous la barbe en pointe, le menton qu’elle n’avait jamais vu que relevé en une posture méprisante tremblait à présent sous les suppliques ; les yeux noirs pénétrants, qui clouaient jadis ses interlocuteurs aux murs, s’agitaient en tous sens. Renaude se redressa autant qu’elle le pouvait.
– Vous aider ? Vous avez presque tué le prince Themerid ! Vous m’avez envoyée en prison !
– Non, Madame, je vous jure. J’ai essayé de vous prévenir que Bréol se trouvait dans la pièce. Je ne vous voulais aucun mal ! Quant au garçon, il n’a jamais été en danger ; je n’ai fait que maintenir son sommeil.
– Pourquoi ? s’écria la nourrice.
Le médecin baissa les yeux.
– Vous… vous m’aviez percé à jour. J’ai failli me vendre au Haut-Savoir. Bréol me faisait miroiter un titre de Grand-Erudit et une place dans le Haut-Collège de Tercebrune. Je n’ai vu que la gloire d’être convié parmi les plus brillants esprits, l’accès à des siècles de connaissance, des moyens illimités pour mes recherches…
Il secouait la tête, affligé par son aveuglement.
– Vous, Madame, vous m’avez rappelé pourquoi j’avais choisi d’être médecin, ce que la fréquentation du pouvoir m’avez fait oublier. À quoi servent les progrès et la science s’ils ne sauvent pas des vies ? Si au contraire, ils les détruisent ?
Dans sa fébrilité, il tendit la main vers l’épaule de Renaude comme pour lui communiquer l’intensité de sa prise de conscience. Quand celle-ci s’écarta, le visage craintif, il laissa retomber son bras.
– Le jour de votre arrestation, poursuivit-il, j’ai préparé une potion pour réveiller le prince. Après la lui avoir administrée, j’ai quitté les Cimiantes. Depuis, je me cache dans ma petite maison du quartier du marché, barricadé dans le noir. Les pélégris sont venus plusieurs fois. Jusqu’ici, ils ne font qu’observer, mais ils finiront par forcer la porte. Je ne peux sortir que la nuit, j’ai l’impression d’être d’un rat terré dans les égouts !
La vieille dame avait beau lutter, un sentiment de pitié l’envahissait. Elle était pourtant trop fine pour se laisser convaincre aussi facilement.
– Les résistants, insista Iselmar, pensez-vous qu’ils pourraient me protéger ? Je pourrais leur être utile, non ?
Renaude l’observa avec attention pendant un long moment. Il n’y avait plus aucune duplicité sur ses traits, mais Iselmar était un serpent. Elle l’avait vu manipuler son monde pendant vingt ans. Et de toute façon, ce n’était pas à elle de décider.
Quelques instants plus tard, ils avaient rejoint les appartements du prince sans se faire surprendre. Le médecin raconta son histoire tandis que Themerid le dévisageait avec des yeux remplis d’une haine que Renaude n’y avait jamais vue. Quand Iselmar se tut, le visage implorant la clémence et l’aide de son interlocuteur, le garçon oublia sa fausse attitude de malade pour le toiser. Il paraissait plus grand ; le guérisseur se ratatina devant lui.
– Vous m’avez empêché de vivre pendant des lunes, cracha Themerid. Vous m’avez privé de mon frère. Je n’ai même pas senti qu’on me l’enlevait. Après avoir médit de nous depuis notre naissance, vous m’avez utilisé pour servir votre ambition.
Sa voix, basse et froide, effraya la vieille dame. Elle lui avait livré Iselmar, persuadée qu’il serait à même de faire le bon choix, mais elle comprenait à présent qu’elle avait sous-estimé le ressentiment du prince.
– Et maintenant, vous implorez mon aide ? poursuivit ce dernier en se penchant encore davantage sur le médecin. Et vous demandez que je vous révèle des informations que l’Ordre serait sûrement prêt à payer très cher ?
Il se redressa et prit quelques instants pour se recomposer une attitude sereine.
– Comprenez bien que j’aimerais croire à votre soudain revirement. Malheureusement, le passé ne joue pas en votre faveur quant à votre sincérité. Or, il se trouve que je suis en mesure de m’en assurer.
Avant que Renaude ne saisisse la portée de ses paroles, un éclair froid traversa son regard alors qu’il attrapait la main du médecin. Rapidement, ses prunelles devinrent transparentes et ses jointures blanchirent autour des doigts d’Iselmar. Celui-ci se raidit, les yeux écarquillés, inspirant l’air en un long sifflement entre ses dents serrées. La vieille dame se précipita vers le prince pour lui secouer le bras.
– Arrêtez ! Vous allez vous tuer !
Déjà la douleur crispait le visage de Themerid, mais il la repoussa, puis raffermit sa poigne sur la main du guérisseur. Paniquée, Renaude tira sur son poignet pour l’obliger à lâcher, en vain. Le garçon résistait. Des filets de sueur s’écoulaient de ses tempes, il était secoué de tremblements, mais sous le masque de souffrance, la colère n’avait pas disparu de ses traits. Craignant pour sa vie, la nourrice s’acharnait sur son bras, griffait, tentait de desserrer les doigts phalange après phalange. Rien n’y faisait. Les jambes du garçon flanchaient petit à petit, il allait s’écrouler, sa peau prenait un gris de cendre. Fallait-il appeler, au risque de révéler ses pouvoirs ?
Alors qu’elle allait s’y résoudre, un gargouillis sinistre lui fit tourner la tête vers le médecin. Celui-ci, les yeux révulsés sous les paupières béantes, s’affaissait sur lui-même en bleuissant. Il ne respirait plus !
– Themerid, il est en train de mourir !
La main du garçon se relâcha ; il s’écroula sur les genoux, le poing contracté sur sa poitrine.
– Contre toute attente, articula-t-il dans un filet de voix étonné, il est sincère.
Des larmes de douleurs s’écoulaient de ses yeux lorsqu’il leva le regard vers Iselmar. Renaude secoua le médecin, lui tapota la joue de plus en plus fort. Les mêmes gestes qu’elle avait accomplis plusieurs fois sur le prince…
– Il n’a plus de pouls, chuchota-t-elle.
Themerid se décomposa.
– Mais… je ne voulais pas le tuer ! Je ne veux tuer personne !
Il se redressa avec peine, saisit le col du guérisseur, le visage implorant.
– À présent, je comprends toute l’ampleur de l’avertissement d’Aénor. Il n’est pas question uniquement de morale… Qu’est-ce que j’ai fait ?
***
Elvire
– Eh bien ma petite fille, encouragea Godmert de sa grosse voix, qu’est-ce que tu voulais me dire qui a l’air si sérieux ?
En face de lui, assise sur le bord de sa chaise, Elvire n’arrivait pas à le regarder. Elle inspira plusieurs fois pour obliger sa gorge à se décrisper. Comme depuis plusieurs jours, l’angoisse lui broyait le ventre. À force de se repasser en boucle les menaces de Bréol, d’anticiper tout ce qui pourrait arriver si elle se dérobait à lui, elle était nauséeuse, épuisée. Elle ne pouvait plus supporter de se débattre avec ce choix à faire. Luttant contre l’envie de se blottir dans les bras de son père, elle ancra son regard sur le bout de ses bottillons.
– Le seigneur Matifas est venu me trouver. Il… il m’a informée de son intention de vous demander ma main.
Elle reprit sa respiration pour pouvoir expliquer qu’il ne lui plaisait pas vraiment, mais le bond que fit Godmert en se dressant de toute sa stature la fit sursauter.
– Quoi ? beugla-t-il en tournant au rouge brique aussi vite que si on lui avait jeté un baquet de teinture à la figure. Ce… cette sale petite fouine ?
Il se mit à arpenter le salon à grands pas, occupant tout l’espace de ses battements de bras irrités.
– Mais pour qui se prend-il, cet arriviste pas plus haut qu’un tabouret ? Il croit que je vais lui donner ma fille chérie ? Ma guerrière ? Tout ça parce que le Haut-Savoir l’a propulsé à une place importante ? Il faudrait beaucoup plus que ça pour que j’accepte même d’entendre sa requête !
Les yeux toujours fixés au sol, Elvire sentait la colère de son père qui la réchauffait comme un baume en éloignant la douleur de ses muscles contractés.
– Qu’il vienne ! Mais qu’il vienne donc me demander ta main ! Diantre ! Je le réduirai en bouillie, je le découperai en tranches, moi !
La jeune femme se surprit à sourire aux expressions fleuries de Godmert. Comme ses parents lui manquaient ! Elle sentit des larmes qui coulaient sur ses joues, puis les mains chaudes qui se glissaient sous ses coudes pour la remettre sur pieds. Son père l’entoura de ses grands bras. Le nez enfoui dans sa chemise, serrée contre son ventre rebondi de bon vivant, elle se revit enfant lorsqu’il la consolait en chatouillant sa joue du bout sa moustache, emplissant l’atmosphère de son rire d’ogre.
– Ma princesse, murmura-t-il à son oreille, j’espère que tu n’as pas cru que je te livrerai aux mains de ce ridicule petit bonhomme ? Ne t’inquiète pas, dès demain, j’irai lui dire que ni toi ni moi nous ne voulons de lui.
L’angoisse était passée, à présent. Plus de nausée, plus d’épaules contractées par la démesure du choix. Elvire aurait aimé s’endormir là. Elle sentait encore la tristesse, mais elle aussi disparaîtrait.
– Non, Père, laissez-moi lui donner ma réponse moi-même.
Godmert lui redressa la tête d’un doigt sous son menton.
– Tu es sûre, ma fille ? C’est que le coquin n’est pas toujours commode.
– S’il vous plaît, Père.
Le seigneur de Hénan haussa les épaules, puis resserra son étreinte en la berçant doucement.
Une heure plus tard, Elvire parcourut les coursives des Cimiantes jusqu’au petit couloir qui menait au cabinet du grand prévôt. Elle avait retrouvé son calme. L’entrevue avec Godmert lui avait apporté la réponse à toutes ses questions.
Le pélégri qui gardait la porte frappa à son approche, ouvrit le battant pour la laisser entrer puis referma derrière elle. Bréol n’avait pas encore levé les yeux, aussi s’accorda-t-elle un regard sur la petite pièce qu’elle n’avait jamais vue. Les murs plaqués de bois sombre jusqu’à mi-hauteur et le plafond pyramidal étiraient l’espace en hauteur. Elvire eut l’impression d’être tombée au fond d’un puits. Une immense bannière verte ornée de la tour et du livre surmontés des trois étoiles d’or, seul ornement visible, tapissait un côté presque en entier. La table de travail aux pieds chantournés trônait au centre, noire comme les murs, couverte de piles de papiers alignées au cordeau. Bréol y était installé, aussi droit que le dossier de sa chaise tendue de cuir ouvragé. Elvire nota avec une satisfaction amère les cales glissées sous les pieds pour rehausser l’assise.
– Demoiselle Elvire ! s’écria Bréol avec empressement lorsqu’il daigna enfin délaisser son parchemin.
Il avait l’air sincèrement content de la voir là et contourna sa table en lui lançant des sourires joyeux comme si leur précédente entrevue s’était terminée le plus cordialement du monde. Ses yeux brillaient de tout l’espoir d’un petit garçon qui avait oublié sa dernière méchanceté. Arrivé devant elle, il chercha autour de lui pour lui proposer de s’asseoir, mais perdit contenance en réalisant que son cabinet n’était pas équipé pour les visites courtoises. Il resta planté en face de la jeune femme.
– Que me vaut l’honneur de votre venue ? demanda-t-il en se dandinant d’un pied sur l’autre.
Elvire aurait voulu le regarder droit dans les yeux, mais son dégoût était tel qu’elle n’y parvenait pas. Elle se concentra sur un losange bleu du vitrail, juste au-dessus de l’épaule de Bréol.
– Je suis venue vous informer de ma décision concernant votre proposition, déclara-t-elle en appuyant sur le dernier mot pour en souligner l’ironie.
Bréol fronça les sourcils, montrant déjà les crocs. Elvire revit la réaction de son père prêt à défier cet homme au mépris de ce dont il était capable. Elle repensa aux yeux de Flore, à ce qu’il pouvait leur faire subir…
– Si vous me garantissez qu’il n’arrivera rien à ma famille, j’accepte de devenir votre épouse.
Non Iselmar ! J'espère que tu l'as pas tué, j'étais content de le revoir ^^ J'aime beaucoup ce perso. Mais d'un autre côté, ça serait très intéressant scénaristiquement. A voir donc...
"Lancel de Kelm correspondait parfaitement à la description." très cool que Themerid se rend compte de ça, il ne va plus voir Lancel de la même manière maintenant ^^ Quand à moi, j'ai un peu de mal à croire que c'est aussi "simple" mais on verra xD (Ahhhh ce personnage, impossible à cerner xD)
Le cliffhanger m'a complètement surpris, j'ai eu du mal à réaliser plusieurs secondes. Au début, je pensais qu'Elvire faisait ça dans l'idée de jouer un tour à Bréol (sacrément dangereux xD) mais après réflexion, elle doit plutôt faire ça pour protéger sa famille. Je me demande quelle va être la réaction de Godmert...
Super chapitre !
J'enchaîne...
Pour ce qui est de Lancel, il faudrait que je revois un peu le truc parce que Rachael, ci-dessous, me disait que ça tombait un peu à plat. Certes, Themerid prend conscience seulement maintenant que Lancel est très dangereux, mais pour le lecteur ce n'est pas une surprise. Donc il faut que je rende ça moins transparent avant. Quant à savoir si c'est aussi simple... la suite le dira ;)
Ah c'est marrant que le cliffhanger t'ait surpris parce que je crois que la plupart des lectrices avaient deviné. Mais tant mieux si j'arrive à te surprendre ! Et en effet, elle fait bien ça pour protéger son père et sa soeur, puisqu'elle a vu à la réaction de Godmert qu'il ne montrerait aucune prudence avec Bréol.
La première partie ne m’a pas semblé trop technique, mais en revanche, l’idée que c’est Lancel de kelm qui « profiterait » de la disparition des princes, pourquoi ne l’ont-ils pas eue avant ? Moi ça me semble évident depuis que je sais qui est Lancel, et je ne pense pas être particulièrement perspicace dans ce domaine. Du coup je me demande si cette conversation n’arrive pas un peu tard et si elle est vraiment nécessaire pour que Théméride réalise à qui profiterait la disparition des princes.
Voilà donc Inselmar qui réapparait. On n’a guère pitié de lui, et le prince a bien raison de se méfier. En revanche, il y va un peu fort, l’a-t-il tué pour de bon ?
Elvire qui accepte d’épouser Bréol ! Du coup, si je comprends bien, cela signifie qu’elle ne croit pas son père capable des les protéger. D’ailleurs elle ne lui parle même pas des menaces que Bréol a proférées. Elle n’a pas non plus parlé à Théméride et à ses sœurs de cette « proposition » en mariage ? Essaie-t-elle de gagner du temps, ou est-elle prête réellement à se sacrifier ?
Je note ta remarque pour le scoop à propos de Lancel de Kelm qui tombe à plat : l'idée, ici, n'était pas tant de pointer que Lancel pouvait avoir des vues sur le trône, mais surtout qu'il était soutenu par l'Ordre qui voudrait le placer sur le trône. Avec toute la puissance de l'Ordre derrière lui, il pourrait être beaucoup plus dangereux que tout seul. Je vais revoir la façon dont c'est amené et peut-être le chapitre où Themerid y fait allusion pour la première fois aussi. L'autre avantage de cette scène, c'est qu'elle permet de revenir une nouvelle fois sur les enjeux autour de la succession, et comme c'est complexe, j'ai préféré répété tout ça plusieurs fois.
Oui, réapparition d'Iselmar ! Je trouvais ça sympa que ce soit à Renaude qu'il se signale en premier, comme une sorte de clin d'œil. Il faut que je diminue le cliffhanger sur la fin de cette scène : j'ai déjà abusé des perso qu'on croit morts et qui ressuscitent. Je voulais surtout faire comprendre que lire les pensées sans y être inviter, c'est non seulement amoral, mais carrément dangereux. Et puis, Tac m'a fait remarquer que Themerid expose son pouvoir inconsidérément... Ce qui n'est pas faux. Alors on peut toujours imaginer qu'il a de toute façon prévu de le tuer ensuite s'il décèle un signe de trahison, mais il faudrait au moins que je le dise.
Elvire accepte d'épouser Bréol non pas vraiment parce qu'elle croit son père incapable de les protéger, mais surtout parce qu'elle a vue à sa réaction qu'il allait forcément piquer une crise et se mettre encore plus en danger en défiant Bréol s'il s'opposait à leur mariage. Et qu'elle l'aime d'autant plus de vouloir s'y opposer. Bref, elle accepte pour protéger son père et sa sœur. Ca se tient ?
Elle n'en parle pas à Themerid ni à Flore pour la même raison : elle est sure qu'ils l'empêcheront de se sacrifier pour eux. Or, elle préfère se sacrifier pour les protéger.
Le début est effectivement un peu technique, mais ça nous permet aussi à nous lecteurs d'y voir plus clair dans toute cette histoire de succession. Et ce Lancel... décidément il me revient pas xD
Je me suis doutée de ce qu'Elvire allait faire quand elle a insisté pour aller elle-même donner sa réponse à Bréol. Pauvre choupette :( ça colle en tout cas parfaitement à son caractère. J'espère que la suite de l'intrigue ne l'obligera peut-être pas à aller véritablement jusqu'au mariage... Quand Themerid va apprendre ça, il va être fou xD
Le retour d'Inselmar ! Je ne l'avais pas vu venir celui-là. Je suis encore assez partagée sur lui, mais visiblement il semble sincère. Maintenant à voir s'il va pouvoir se rendre utile. Enfin, à supposer que Themerid ne l'ait pas éliminé pour de bon, ce serait bête xD
J'ai été très touchée par le passage sur Renaude qui se remémore sa vie. C'était émouvant. On la sent pourtant bien fatiguée et j'en viens à craindre qu'on ne la suive plus pour très longtemps :(
Bref, un très chouette chapitre !
Tant mieux si tu trouves que la réaction d'Elvire est cohérente ! Le plus drôle, c'est que j'ai hésité entre les deux options même pendant l'écriture du chapitre ! Mais celle-ci s'est imposée finalement parce qu'elle lui ressemble plus. Quant à savoir si elle va vraiment l'épouser... wait and see ;)
Iselmar revient en effet. J'avais encore besoin de lui, et puis je dois avouer que je l'aime bien, finalement, hihi ! Je vais répondre tout de suite : Themerid ne l'a pas vraiment tué. D'ailleurs en correction, je supprimerai l'effet de suspense à ce propos parce que j'ai déjà abusé des personnages qu'on croit morts et qui ne le sont pas. Le but du passage était surtout de montrer que lire les pensées de quelqu'un sans son accord, c'était non seulement hautement immoral, mais aussi très dangereux.
Le passage sur Renaude, c'est typiquement l'exemple du paragraphe pas du tout prévu dans mon plan et qui vient de lui même sous la plume quand je cherche un angle d'attaque pour mon chapitre ou mon point de vue... Le problème c'est que du coup, tous mes chapitres ou points de vue commencent par une introspection ou une description de 500 à 1000 mots... Du coup, si j'ai des coupes à faire, je sais où les chercher ! Il me faudra du courage, quand même, parce qu'au final, ce sont souvent des passages que j'aime beaucoup XD Des "petites chéries", comme on dit.
Contente que le chapitre t'ait plu !
Themerid qui arrive à la conclusion que Lancel est le bénéficiaire final.
Iselmar, le retour ! Il vient pour expier, et ça ne se passait pas trop mal, jusqu'à ce que... oh la la, Themerid, qu'as-tu fait ? Je le voyais un peu plus passif que le frérot, un peu plus rationnel, mais là.... ça partait pourtant d'une bonne intention, mais.... tu vires Côté Obscur, bonhomme !
Et puis Elvire.
Sur sa dernière phrase j'étais en mode "QUOI ??" mais effectivement, elle a bien compris les enjeux et les moyens de pressions que la fouine a sur elle....
Ca reste très très moche :( et comment va réagir son père, sa soeur, en apprenant le mariage ?
Bon, ceci dit, je pensais qu'aller le confronter seule pour lui donner un refus, c'était un coup à finir violée pour la peine.
Mais au final, c'est quand même ce qui l'attend....
Pour l'histoire d'Elvire, tu as vu ensuite que même le sacrifice qu'elle veut s'infliger ne suffit pas.
Et c'était exprès, bien sûr, qu'on croit qu'elle va donner son refus à Bréol ;)
1 HIIIIIIIIIIIIIIIIIIII ! ISELMAR IS BACK ! laisse tomber c'est lui mon préféré, ça l'a toujours été <3 enfin avec Elvire... et Warin... trop de persos cools
2 awww purée mais que entre tous Iselmar soit venu chercher de l'aide auprès de RENAUDE, c'est trop mignon <3 ! j'adore ce duo improbable !
3 je suis toujours étonnée que des gens pensent encore que Iselmar est méchant ! pour moi c'est clair comme de l'eau de roche que c'est un type bien
4 AH NON HEIN ? Il va pas mourir comme ça ! je le veux dans la résistance purée, c'est trop affreux s'il meurt ! please isa ! c'est pas trop tard !! Renaude va bien pouvoir faire quelque chose, elle lui en doit une !!
J'ai un doute : Iselmar a maintenu le prince endormi ça okay, mais avant la séparation, Themerid était tout le temps malade, est-ce que ça aussi c'est la faute d'Iselmar ? J'avais pas du tout compris ! (et j'avoue c'est pas cool de sa part pour le coup... mais bon, c'est quoi le plus honorable entre les persos incorruptibles et les persos corruptibles mais qui résistent à la tentation)
Elvire j'en étais sure qu'elle allait accepter :-( quelle horreur ! quand sa soeur et Themerid vont savoir ça ! Est-ce que c'est pas un petit scandale que la première soeur mariée ne soit pas l'ainée, à cette époque ?
je suis triste :-( ressuscite moi Isou et plus vite que ça :-(
Effectivement, il va direct voir Renaude parce que c'est elle qui lui avait secoué les puces et qui l'a fait prendre conscience qu'il faisait de la merde.
"Renaude va bien pouvoir faire quelque chose, elle lui en doit une !!" : euh, ah bon, elle lui en doit une ? Il lui a rendu service ou sauvé la mise à un moment ? Ca a dû m'échapper, alors XD
Bonne question pour le prince : Iselmar l'a bien maintenu endormi, mais en effet, Themerid a bien un problème cardiaque. Dans le tome 1, ça commence avant que les jumeaux soient à Terce, donc rien à voir avec Iselmar.
Ne déclare pas victoire trop vite : Iselmar n'a peut-être pas dit son dernier mot en matière de fourberie... ;)
Je ne suis pas sûre que ça pose un problème à quelqu'un que la cadette se marie avant l'aînée. En plus, l'aînée, elle a des yeux de bouchevreuse, alors elle est difficilement mariable, en ces temps troublés.
Tu vois j'ai devancé tes désirs pour Iselmar ;)
Globalement j’aime bien ces deux chapitres, j’adore le nom de Liaran. Par contre je ne comprends toujours pas pourquoi Alberac a si peur que ses amis se rendent compte qu’il est inverti. Il les connaît, il devrait savoir que ce n’est pas si grave pour eux.
Autre chose concernant le chapitre précédent : je trouve que le fait que les Teleriens soient immédiatement convaincus par Venzald un peu facile, carrément facile d’ailleurs. D'autant plus que Venzald stoppe l’offensive des espérites juste après. Je ne vois pas pourquoi tu aurais besoin de convaincre les Teleriens que les esperites ne sont pas des méchants puisque Venzald les sauve quelque minutes plus tard, leur prouvant que la mange-pensée peut être bénéfique.
J’attendais le come back d’Iselmar ! Je savais qu’il était pas si pourri. Et la boulette de Themerid. Oooooooops.
Renaude a 85 balais ?! Moi je pensais qu’elle en avait genre 60 XD elle est vraiment très vieille pour l'époque.
Je ne vois pas en quoi la première partie du chap est technique, par contre.
À propos de ce moment, juste un petite truc : tu précises que Warin s'arrête à l’abris des oreilles indiscrètes. Mais ils étaient déjà en train de parler de choses secrètes avant. Je pense que tu dois le préciser avant, ou ne pas le préciser, on se doute bien qu’Ils font attention.
D’ailleurs ça me paraît étrange que Warin ne connaisse pas la condition des Maîtres-Juristes alors qu’il a été ministre. C’est pas une question d’avoir un bon précepteur ou pas.
Encore une dernière chose : je trouve ça un peu trop les aller-retour entre les Cimiantes et la résistance. Tous les jours ça fait vraiment beaucoup. Ce serait plus logique qu’ils espacent un peu, parce que là ils multiplient le risque de se faire pincer.
Voilà c’est tout pour ces deux chap !
Pour ce qui est du discours de Venzald pour convaincre les Teleriens, il ne sais pas, lui, que les espérites vont attaquer 5 minutes après ! Donc il essaie de les convaincre de faire la paix.
Pour le "un peu facile", je crois que je vais garder quand même : je ne veux pas que ça devienne un enjeu majeur. C'est juste un obstacle sur le chemin puisqu'ils doivent trouver l'antidote qui est, a priori, chez les espérites, ça implique qu'ils doivent les aider à faire la paix. Et puis, ce ne sont pas des peuples belliqueux au départ. Alors là ça a un peu dégénéré, mais on peut penser qu'ils ne sont pas fans de l'idée de se faire la guerre et d'avoir plein de morts. Je peaufinerai en correction pour enlever les deux trois trucs qui clochent et ajouter un peu de tension, mais je ne crois pas que je m'étende beaucoup là-dessus.
Et puis le but de tout ça, c'est surtout de donner à Venzald l'occasion de développer son pouvoir.
Oui, Iselmar is back ;) Et en effet, Themerid a fait une boulette (mais je modifierai légèrement : tu verras pourquoi au chapitre 20 ;) )
Et oui, Renaude est très vieille : elle a été la nourrice du roi Einold qui lui-même a eu ses fils à 47 ans, et ses fils ont maintenant 17 ans, donc, le calcul est vite vu ! Et déjà, ça veut dire qu'elle n'avait que 21 ans quand elle été la nourrice du roi.
La première partie est technique parce qu'il y a des notions de loi et de succession qui sont importantes pour la suite (et que personne ne comprend, c'est tout le problème, mais j'en reparlerai, de ça aussi). Ce qui répond à la question pour Warin : on peut imaginer que les ministres étaient surtout nommés pour leur naissance et leur influence (et parce qu'ils savaient se placer) et pas tellement pour leurs compétences, et encore une fois, la loi est très complexe dans ce royaume (va peut-être falloir que j'insiste là-dessus dès le tome 1, d'ailleurs).
Pour les allers-retours, personne n'a dit qu'ils étaient raisonnables, ces petits !
Merci pour ta lecture et ton retour sur ces deux chapitres !
A+
Ah, je comprendrais tout à fait qu'Abzal veuille rallonger sa régence indéfiniment ! C'est sa seule chance pour continuer à règner, vu que Lancel sera l'héritier légitime si les jumeaux meurent...
Du coup, la révélation de Lancel en tant qu'héritier n'a pas vraiment eu d'effet sur moi vu qu'un personnage l'avais deviné il y a quelques chapitres en arrière. Mais maintenant que Themerid s'est fait cette réflexion, je suis curieuse de voir ce qu'il va entreprendre ! Il est physiquement affaibli, mais ça ne l'empêche pas de comploter ;)
Oh, je suis contente de voir qu'Iselmar ait changé de côté et se repentisse de ses actions, son ambivalence le rend très intéressant ! Je me demandais ce qu'il était devenu. C'était donc bien lui qui a réveillé le prince, mais c'est bien lui aussi qui était derrière leur séparation... Un personnage plein de contradictions qui va avoir du mal à se faire accepter, à mon avis...
Je suis surprise que les pélégris n'aient pas fouillé sa maison, surtout s'il leur fait croire qu'il n'y est pas. Après tout, il a disparu du jour au lendemain et sa demeure est le premier lieu ou l'on commencerait les recherches.
Oh là là, je ne m'attendais pas du tout à ce que Themerid tue Iselmar en lisant ses pensées ! Avec la violence des conséquences, je me demande si lui avoir sa permission avant aurait changé quelque chose... dans tous les cas, j'ai l'impression que, pendant que Venzald découvre les possibilités de son pouvoir, Themerid se frappe à tous ses dangers... Ah, mais cette affaire va me travailler l'esprit xD pourquoi est-ce arrivé ? Comment? Aaaarg !
Concernant la fin, j'avoue que je la sentais mal pour Elvire dès qu'elle a voulu trouver Bréol seule. Je m'attendais à ce qu'il l'agresse, mais finalement, ce qui arrive n'est pas joyeux non plus... J'avoue ne pas comprendre sa décision; elle craint pour sa famille, c'est compréhensible, mais si son père est de son côté, pourquoi ne l'a-t-elle pas informée que Bréol a menacé de s'en prendre à sa famille ? Accepter sa proposition ne la met pas à l'abri de futurs chantages...
Bref, je peux juste croiser les doigts et espérer que tout s'arrange le plus vite possible (mais à mon avis, on va encore souffrir longtemps xD)
J'ai trop hâte pour la suiiiite; je vais m'inquièter pour tous tes personnages maintenant. Isa, pourquoi nous fais-tu çaaa ? XD
Bravo pour ces retournements palpitants !
À bientôt !
La révélation "Lancel - héritier du trône", je me doutais bien que ça ne serait pas un scoop, dans la mesure où ça fait un moment que je laisse planer cette idée, en effet. En revanche, maintenant, Themerid and co sont conscients qu'il y a un autre pion qu'Abzal poussé par le Haut-Savoir. Alors Lancel ou pas Lancel ? En tout cas, maintenant, il va s'agir de découvrir qui c'est. Ce qui répond à la question : que va faire Themerid ?
Sur l'arc d'Elvire, elle ne dit pas à son père que Bréol l'a menacée parce qu'elle veut justement tester la réaction de son père. Et sa réaction lui prouve qu'il risque de se mettre en danger pour la défendre. Si elle lui disait qu'il lui fait du chantage, elle ne ferait que se débarrasser du dilemme et le mettre entre les mains de son père (qui devrait alors choisir entre se protéger lui et protéger Flore en sacrifiant Elvire, ou sauver Elvire du mariage en mettant Flore et lui-même en danger). Or, Elvire est trop courageuse pour ne pas garder le poids du choix à faire pour elle-même. Peut-être que si son père lui avait dit qu'ils allaient fuir ou se cacher pour se protéger tous, elle n'aurait pas fait ce choix, mais là il parle direct d'aller confronter Bréol. Du coup, elle se sacrifie pour lui et pour Flore.
Merci beaucoup pour ta lecture marathon et tes quatre commentaires ! Je commente ton dernier chapitre (que j'ai déjà lu à moitié) dans la journée ;)
A très vite !
.. Ma pauvre petite elvire.... 😭😭😭
Allez je veux croire que tu vas pas la laisser épouser ce crétin !
Et pour Themerid... Alors il l'a tué en lisant les pensées du médecin ? Mais comment ça se fait ?? Allez la suite !!
Quant au médecin, en fait, un bouchevreux ne doit pas lire les pensées sans le consentement de la personne, non seulement parce que c'est immoral, mais aussi parce que ça la met en danger. Je compte ajouter ça en correction dans le chapitre où Venzald apprend à se servir de son pouvoir, chez les esperites : ils vont lui expliquer ça. Venzald (et le lecteur, donc) le sauront, mais pas Themerid, qui l'apprend par l'expérience.
Merci pour ta lecture !
Pour la suite, je fais juste une pause aujourd'hui pour rattraper une partie de mon retard de PAL, et je m'y remets ;)
Themerid est toujours en chien, c’est hilarant ! Aénor aussi a ses petites amourettes… et elles ne sont pas avec Themerid ! Je ris si fort.
Les pensées de Renaude… tu prépares bien le terrain pour sa mort, toi ! Vraiment, après un tel passage, si elle ne meurt pas d’ici la fin du T2, je serai plus qu’étonnée.
Ultra intéressant de ramener Iselmar dans le game ! J’ai vraiment craint tout du long qu’ils soient sympas avec lui, parce que j’avais vraiment peur qu’il joue la comédie. Cette lecture de pensée est sacrément violente, ça n’arrangerait pas tes affaires mais c’est là que je me dis que ce n’est pas très cohérent (même si tu peux te cacher derrière l’argument de l’impulsivité et de la fureur de Themerid, je te vois Isa, je te vois) : ils ont Aénor dans leur équipe, qui pourrait utiliser plus discrètement ses pouvoirs sur Iselmar et sans mettre en danger la vie de Themerid, qui est doublement en danger lorsqu’il utilise ses pouvoirs : sur le plan physique mais aussi sur le plan du secret : Iselmar (en ôtant le fait qu’il crève, ce que personne ne pouvait prévoir au départ) saurait à partir de là qu’il est bouchevreux et pourrait faire pression sur lui, ou s’il était du côté de l’Ordre aller le leur dire direct. Sachant que toute la manœuvre a pour but de savoir si iselmar est avec l’ordre ou non, ce serait con de lui donner un avantage supplémentaire alors qu’ils ne lui font pas confiance : bref, pour moi c’est absolument stupide. Je veux bien croire que Themerid a évolué, mais quand même, il est censé être le jumeau posé et réfléchi, les risques qu’il prend avec ce geste me paraissent trop énormes pour que ce soit justifié. Et puis maintenant c’est malin ils ont un cadavre dans la chambre. Ça pue, ces machins.
La réaction de Godmert vaut son pesant d’or <3 spéciale mention au fait qu’il désigne sa fille chérie comme une guerrière !
Tu t’acharnes vraiment sur la taille de Bréol, j’en peux plus !
Aaaalors la fin. Qu’Elvire ne mentionne pas à son père les menaces de Bréol a activé ma suspicion immédiatement. Je savais qu’il y avait un truc louche dans l’affaire, et en vrai j’ai flairé dès que Bréol fait sa demande en mariage qu’Elvire accepterait pour protéger ses proches. C’était évident, c’est dans son caractère. Alors même si je ne l’avais pas formulé en mots dans mon com, c’était là, dans ma tête, et ça n’a pas loupé, mais ce n’est pas grave que ça ait été prévisible pour moi, car j’ai quand même apprécié chacune des scènes et j’avais quand même l’espoir de, surtout que tu es parfois surprenante, j’ai l’impression que tu nous emmènes quelque part et en fait non, alors ça rend aussi savoureux ces moments-là où je pressens mais ne veux pas y croire et je mets tous mes espoirs en toi pour que pour une fois tu m’emmènes ailleurs…et puis non. Même si c’est glauquissiiiiiiiime tuez moiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah
Pour ce qui est de la mort de Renaude... c'est pas encore fait ;)
L'affaire Iselmar... bon, avec les trois commentaires que j'ai eus, je vois que j'y ai peut-être été un peu fort. Comme je ne veux pas spoiler ici, je te demanderai ton avis sur messenger sur un point particulier. Sinon, comme je te le disais, c'est vrai que c'est l'impulsivité qui pousse Themerid à "voler" ses pensées, mais dans le cas où Iselmar voudrait le trahir, il ne va pas le relâcher dans la nature ! Je vais donc ajouter quelque chose qui le fasse comprendre (genre, il s'arme d'un couteau, à beurre ou pas, ou il le ligote pour ne pas qu'il puisse s'enfuir).
Ben oui, Godmert à des travers, mais il adore ses filles, surtout Elvire (plus compliqué avec Flore)
La taille de Bréol, je sais, c'est un argument facile... mais ça marche parce que Bréol est dangereux et que je pense que les gens peuvent se servir de ça pour le ridiculiser et donc, le dédiaboliser. Ça n'empêche pas qu'il EST extrêmement dangereux. Et puis ça fait le parallèle avec un autre personnage petit et très dangereux, historique celui-là...
Quant à la fin... je t'avoue que ça s'est décidé en cours de chapitre ! J'ai failli te surprendre, mais au final, c'est cette solution qui s'est imposée parce que, comme tu le dis, c'est ce qui est cohérent avec la personnalité d'Elvire !
As-tu vu que je fais des efforts depuis quelques chapitres pour que mes entrées en matière soit plus rapides ? ;)
Merci pour ta lecture, carrément instantanée, cette fois, et ton commentaire boostant, comme d'habitude ♥