Contrairement à ce qu’il avait espéré, Caraghon ne profita pas de cette nuit de repos. Le sommeil le fuyait, le faisant alterner phases d’éveil et somnolence fiévreuse dont il émergea plus épuisé encore qu’il ne l’était la veille.
Il se redressa dans son lit, hébété, aveuglé par la lumière du matin. Par la fenêtre, les rayons pâles étaient ceux d’un soleil encore jeune. Le jour était à peine levé. Appuyé sur ses bras tremblants, Caraghon hésita à se laisser retomber contre l’oreiller pour chercher un peu de repos. Mais il savait qu’il ne parviendrait jamais à se rendormir, et il détestait l’idée de paresser inutilement au lit.
Alors il se dépêtra des draps dans lesquels il s’était entortillé et fournit un immense effort pour se lever. Avisant ses bottes abandonnées près de la porte et son pourpoint traînant sur le fauteuil, il réalisa qu’il s’était endormi encore à moitié habillé. Avait-il bu tant que ça au banquet pour finir dans cet état ? se demanda-t-il en passant une main dans ses cheveux. Il ne se rappelait pourtant pas s’être servi plus d’une coupe de vin…
S’approchant de la fenêtre, il se pencha pour offrir son visage à la brise matinale. Le contact piquant du vent contre sa peau lui fit du bien. Mais quand il abaissa les yeux vers la cour où circulaient quelques serviteurs, il eut la sensation que la brume qui lui obscurcissait l’esprit se dissipait d’un coup.
Il tourna le regard vers la tour sud, érigée à l’écart des autres bâtiments.
Il ignorait ce qui se trouvait là-bas. Et cela l’inquiétait. Il n’y avait jamais personne dans la cour quand Lün chantait. Que faisait cette ombre, la nuit dernière ? Pourquoi la voix du prince s’était-elle éteinte si abruptement ? Ces questions, il se les était déjà posées. Toute la nuit.
Caraghon soupira en s’adossant au mur, les yeux mi-clos. La fatigue accumulée des derniers jours se ferait sentir avec de plus en plus d’acuité s’il ne parvenait pas à trouver un peu de repos ; et si, en règle générale, il la supportait plutôt bien, il sentait que cette fois-ci serait pesante.
Peut-être serait-il mieux qu’il décline l’invitation de Tyeltaran. Il n’était pas certain d’avoir envie de le voir. Pas après les souvenirs brûlants qu’il gardait de la veille. Ses joues rougies par le vin, ses yeux ardents et ses paroles trop hardies qui l’avaient mis terriblement mal à l’aise.
A l’instant où il formula cette pensée, une petite voix au fond de lui s’insurgea. Il avait promis son honnêteté au prince. L’éviter n’était pas la solution.
Il jeta un dernier regard par la fenêtre, au matin encore timide, au palais encore somnolent. Il ne parviendrait pas à se rendormir et détestait l’idée de faire les cent pas dans sa chambre comme un fauve en cage en attendant une heure plus décente. Ses appartements lui semblaient trop exigus pour son esprit empli de questions fiévreuses.
Alors il se secoua, s’habilla et hésita un long moment devant le miroir en se recoiffant nerveusement – il avait l’impression qu’on ne voyait que les mèches courtes d’Axat lui avaient coupées au milieu de ses longues boucles. Puis il quitta sa chambre avant de perdre tout son courage, et se dirigea, résolu, vers les appartements de Tyeltaran.
— J’ignorais que mon prince vous recevait si tôt, déclara le valet de chambre avec surprise en lui ouvrant la porte.
Il semblait un peu suspicieux, mais finit par lui livrer le passage. Lui intimant de demeurer dans l’antichambre, il disparut dans la pièce voisine. Caraghon, un peu surpris, obtempéra néanmoins. Tyeltaran était-il occupé ? ou dormait-il encore ?
Quelques instants plus tard, le valet reparut et lui fit signe qu’il pouvait entrer.
La chambre de Tyeltaran était d’un tout autre style que le reste de ses quartiers. Et elle était peut-être la pièce qui lui ressemblait le plus. Le vaste lit à baldaquins était tiré d’étoffes rouges et de fourrures, et les teintes ocres se retrouvaient sur les tentures des murs, qui lui conféraient l’atmosphère d’une forêt automnale baignée par le soleil filtrant par les fenêtres. Au-dessus de la cheminée de pierre, une tête de cerf empaillée était suspendue. Aucune dorure, aucune brillance, rien de superflu. Le regard de Caraghon balaya rapidement la pièce avant de capter la présence du maître des lieux.
Alangui dans un vaste fauteuil face à la cheminée, vêtu d’un long peignoir de soie blanche tombant jusqu’à par terre, d’où n’émergeait que l’extrémité d’un pied nu ; ses cheveux s’éparpillaient sur ses épaules comme des fils aux reflets d’argent autour de son visage éclairé par la lumière du matin. Caraghon se figea alors que le prince tournait vers lui un rictus narquois.
— Vous me prenez totalement au dépourvu, comme vous pouvez le remarquer, déclara-t-il sans sembler plus embarrassé que cela. Je pensais que vous souhaitiez dormir de tout votre saoul ? Oh, mais je vous en prie, ne restez pas debout.
De l’ampleur de sa manche jaillit une main délicate, dépouillée des riches bagues qu’elle portait la veille, qui désignait avec indolence le fauteuil voisin. Caraghon y prit place avec une lenteur circonspecte, incapable de détacher son regard de la personne du prince, à la fois pétrifié de confusion et complètement fasciné par son sans-gêne.
— J’aurais cru que vous me feriez attendre… le temps de vous habiller, lâcha-t-il d’un ton qu’il espérait détaché.
— Allons, cela change-t-il quelque chose ? répliqua Tyeltaran avec un haussement d’épaule. Mais vous n’avez pas répondu à ma question ; que faites-vous ici si tôt ?
Ce fut au tour de Caraghon de hausser les épaules.
— J’ai mal dormi.
— Est-ce tout ? insista doucement le prince.
Caraghon hésita plusieurs longues secondes. Il brûlait d’exprimer à Tyeltaran le fond de sa pensée, mais ne savait pas par quoi commencer. Tout ce qui l’avait tourmenté dans l’ombre de sa chambre lui semblait soudain si confus, si lointain. La seule présence du prince suffisait à estomper tout ce qu’il ruminait, comme si les doutes et la peur ne pouvaient le saisir que lorsqu’il était loin de lui.
— Oui, c’est tout.
Tyeltaran hocha lentement la tête, une moue aux lèvres, avant de se laisser tomber au fond de son fauteuil.
— Pour moi aussi, la nuit a été courte, déclara-t-il en fixant le plafond. Je suis resté tard au banquet, longtemps encore après votre départ.
— Pourtant vous n’avez pas l’air si fatigué, fit remarquer Caraghon.
Quoiqu’à force d’observer le jeune homme face à lui, il discernait la pâleur livide de sa peau, et les cernes sous ses yeux.
— Pourquoi est-ce que vous n’avez pas profité de ce matin pour vous reposer, vous aussi ? demanda-t-il en priant ne pas être trop indiscret.
— Je dors peu, en général, expliqua Tyeltaran en soupirant. Plus je bois, plus j’ai du mal à trouver le sommeil. Jusqu’à ce que j’atteigne le point de non-retour qui me fait m’écrouler ivre mort, ajouta-t-il avec un rictus un peu amer. Je reconnais avoir fini raisonnablement éméché, hier soir.
Caraghon préféra ne pas renchérir. Il n’était pas certain d’avoir envie d’arborer l’état du prince la veille.
Puis, alors que le silence s’attardait entre eux, Tyeltaran se redressa dans son fauteuil, et, tendant le bras, se saisit de quelque chose posé sur la table basse près de lui.
— Vous en prendrez bien un ?
Il présenta à Caraghon un plateau où s’empilaient des gâteaux semblables à ceux qu’il avait goûté la veille au dîner.
— Je comptais finir le plateau à moi seul, mais puisque vous êtes là, je veux bien vous en céder quelques-uns, fit le prince avec un sourire mutin.
— Avez-vous volé ceux-ci aux cuisines ? plaisanta le jeune soldat en se servant, heureux de changer de sujet.
— Vous êtes le pire médisant que j’ai jamais rencontré, sourit Tyeltaran.
— Vous avez de la chance de ne pas avoir de jumeau, dans ce cas, persifla Caraghon.
Derrière eux, la porte de la chambre s’ouvrit dans un léger grincement. Caraghon tourna la tête, s’attendant à voir entrer le valet du prince.
Celui qui se tenait dans l’encadrement était entièrement vêtu de noir. Les longs pans de son manteau tombaient jusqu’à par terre comme les ailes trainantes d’un grand corbeau ; et noirs aussi étaient ses cheveux lisses qui encadraient son visage fin, contrastant avec sa peau pâle comme la lune.
Tyeltaran se redressa lentement dans son fauteuil, l’air stupéfait.
L’inconnu demeurait sur le seuil, tout à fait immobile. Ses yeux, d’un bleu si clair qu’ils paraissaient blancs, étaient braqués sur le prince sans ciller. L’espace de quelques interminables secondes, rien ne bougea. Caraghon pouvait presque entendre le bourdonnement du silence.
Puis Tyeltaran traversa la pièce en coup de vent, l’étoffe blanche de son ample peignoir tournoyant autour de ses jambes. La porte de la chambre se referma dans un claquement sec sous l’impulsion de son poing.
— Personne ne t’a vu ? chuchota-t-il à l’inconnu.
— J’ai fait attention.
Sa voix était à peine plus haute qu’un murmure, étouffée, comme à moitié prisonnière du fond de sa gorge. Et pourtant, son timbre bas avait la douceur du satin et la clarté du cours d’un ruisseau, et il caressa les oreilles de Caraghon comme une mélodie familière – mais hors de sa portée.
Puis ce furent ses yeux qui vinrent jusqu’au jeune soldat. Celui-ci, le corps tendu comme un arc, ne put s’empêcher de frémir. Ils étaient d’un bleu irisé, plus limpide que ceux de Tyeltaran, et en même temps plus profonds. Il n’y avait quelque chose de dérangeant dans la fixité de ses prunelles immenses, démesurées comparées à son visage anguleux – trop statiques et trop clairs, elles ne semblaient même pas vivantes…
— Qui est-ce ? souffla l’inconnu avec l’accent plaintif d’un enfant effrayé.
— Tu peux avoir confiance en lui, assura Tyeltaran à mi-voix.
Le jeune soldat, déconcerté, s’apprêta à demander des éclaircissements, quand le prince aîné lui jeta un regard en coin.
— Hîl Caraghon, je vous présente mon frère.
Caraghon se leva si brusquement que son fauteuil couina contre le parquet. Le mouvement de recul du jeune homme aux cheveux noirs ne lui échappa pas.
Lün.
— Ne t’inquiète pas, assura Tyeltaran. Il ne te fera pas de mal.
Il posa légèrement sa main dans son dos, comme pour lui signifier son appui, et le guida jusqu’au fauteuil qu’il occupait pour lui faire signe de s’y asseoir. Le jeune homme pâle y prit place avec une visible nervosité, sans quitter Tyeltaran des yeux. De plus près, Caraghon constata l’extrême jeunesse de ses traits, qui n’avaient pourtant rien d’enfantins. Son visage était ciselé d’angles où se dessinaient deux pommettes saillantes et une mâchoire fine, comme une fragile statue d’albâtre.
Un regard de Tyeltaran signifia à Caraghon de se rasseoir, ce qu’il fit sans rien dire. Silencieux, il contemplait les deux frères avec une étrange fascination. Tyeltaran se tenait debout devant le fauteuil de Lün, une main légèrement posée sur le poignet de celui-ci ; jamais Caraghon n’avait vu sur son visage une telle expression de douceur.
— Veux-tu manger ? demanda-t-il soudain. Tu es arrivé avant que Caraghon et moi ne fassions un sort aux pâtisseries.
Le jeune prince hocha la tête, presque avec timidité. Tyeltaran s’empressa de déposer l’un des gâteaux dans sa paume.
— Ce n’est pas pour ça que je suis venu, articula la voix soyeuse de Lün.
Son expression et la posture de son corps rappelaient un animal traqué. Ses yeux immenses ne cessaient de parcourir la chambre, comme s’il s’attendait à ce que des ennemis se tapissent dans ses moindres recoins.
— Alors dis-moi, l’invita Tyeltaran en s’asseyant sur l’accoudoir, l’air attentif. J’imagine que tu ne serais pas venu sans raison.
Lün baissa la tête. Sa pomme d’adam fut agitée d’un soubresaut, alors que ses lèvres frémissaient, comme hésitantes à laisser échapper les mots qu’il assemblait dans son esprit.
— Hier soir… je crois qu’on m’a attaqué.
— Quoi ?
Son frère bondit comme s’il avait été giflé.
— Attaqué ? Par qui ?
— J’ai dit, je crois, souffla Lün avec l’air de chercher ses mots. Il y avait quelqu’un. Il est monté.
— La porte de la tour sud est verrouillée, protesta Tyeltaran, le poing crispé. Personne ne peut y pénétrer.
— Il est monté. Je l’ai entendu. Je l’ai vu. Il était armé.
Caraghon sentit sa gorge se nouer.
La tour sud, celle qui était à l’écart des autres. La silhouette traversant la cour. Le chant de Lün qui avait brusquement cessé.
— Tu es blessé ? s’inquiéta Tyeltaran en se penchant pour l’observer de plus près.
Lün eut l’air de considérer la question, puis secoua négativement la tête.
— Il s’est enfui quand je me suis retourné.
— As-tu vu son visage ? insista son frère, les sourcils froncés.
Lün secoua de nouveau la tête. Quelques mèches de cheveux noirs glissèrent devant ses yeux. Il ne les écarta pas.
— Il était armé, répéta-t-il, comme s’il craignait de ne pas l’avoir précisé.
— Il faut en parler à père, décida Tyeltaran en se redressant.
La main de Lün, maigre et frêle comme une araignée blanche, s’agrippa vivement à son bras pour le retenir. Entre les mèches éparses, ses yeux pâles étaient écarquillés, emplis de peur.
— Non… Je ne veux pas qu’il sache.
— On, attends. C’est grave, insista son frère avec fermeté.
— Mais comment… comment tu lui expliqueras ? balbutia le jeune prince en se cramponnant à son bras. Il… il ne sait même pas… comment ? il faudra…
Il butait sur les mots comme s’ils ne lui étaient pas familiers. Sa voix était étranglée, traînante, mais Caraghon reconnaissait les accents de celle qu’il avait entendu à plusieurs reprises se déployer sous la lune.
— Je comprends, l’interrompit doucement Tyeltaran. Mais tu sais que je m’inquiète pour toi.
Les lèvres de Lün se tordirent dans un fantôme de sourire qui s’évanouit aussitôt.
— Tu ne lui diras rien ? s’assura-t-il dans un murmure sourd.
— Rien. Promis.
La main aux doigts fragiles relâcha sa prise autour du poignet de Tyeltaran. Le visage de celui-ci semblait partagé entre une terrible angoisse et une sorte de soulagement.
— Mange, maintenant. On va trouver une solution.
D’un geste hésitant, Lün porta le gâteau à sa bouche et le mordit avec délicatesse. Un peu de couleur sembla revenir à ses joues hâves. Il mangeait sans un bruit, et le silence qui était tombé sur la chambre était lourd comme du plomb.
Son frère fit le tour du fauteuil à pas lents pour se rapprocher de celui de Caraghon. Le jeune soldat n’avait pas bougé d’un cheveu, osant à peine respirer. Son regard ne parvenait pas à se détacher de Lün, pas plus que son esprit ne parvenait à assimiler que le prince sans visage qui l’avait tourmenté en pensées se tenait là, à un mètre de lui.
Le contact de la main de Tyeltaran contre son épaule le fit frissonner. Levant les yeux, il trouva le prince aîné debout derrière lui, appuyé au dossier du fauteuil. Son regard était fixe et sévère. Caraghon tâcha de comprendre ce qu’il cherchait à lui dire, sans y parvenir. Il avait la sensation que la situation lui échappait complètement, et aussi déplaisait cela soit-il, il préférait attendre et aviser en fonction de ce qui adviendrait.
— Tyeltaran ? appela soudain Lün d’une voix un peu inquiète.
Son regard cherchait autour de lui comme s’il craignait que son frère se fût volatilisé.
— Je suis juste là.
Guidé par le son de sa voix, le jeune homme aux cheveux noirs tourna la tête vers eux.
— Je vais partir. Je ne veux pas t’attirer d’ennuis.
— Tu ne m’en attires pas, répondit Tyeltaran, catégorique. Et je préfère te savoir ici, sous mes yeux, que dans ta tour où n’importe qui peut entrer.
— Pas n’importe qui… souffla Lün. Le verrou... Il avait la clef.
Tyeltaran fronça les sourcils.
— Impossible. C’est père qui la détient.
Lün eut un geste vague, son corps s’alanguissant contre le fauteuil avec un abandon qui faisait peine à voir. Il sembla fournir un immense effort pour reprendre la parole.
— Quand il s’est enfui… j’ai attendu un long moment, puis j’ai descendu l’escalier… pour être sûr qu’il était parti. J’avais tellement peur…
Les poings de Tyeltaran étaient si serrés que ses phalanges avaient blanchi.
— Il n’y avait personne, reprit Lün d’une voix tremblante qui ressemblait à un sanglot. Et la porte était verrouillée. Comme si rien ne s’était passé… Mais je l’ai entendu, je l’ai vu, je le jure…
— Je te crois, murmura son frère en prenant doucement sa main dans la sienne.
Lün baissa la tête, semblant se recroqueviller sur lui-même. Il prononça quelque chose, si bas que Caraghon n’en entendit pas un mot. Tyeltaran s’était agenouillé devant lui pour que leurs visages soient à la même hauteur, et d’un geste doux, il replaça la mèche rebelle derrière son oreille.
— Je te promets que je vais te protéger. Je vais retrouver cet homme, d’accord ? Il ne te fera plus aucun mal.
— Comment tu vas faire ? demanda Lün dans un souffle.
— Je trouverai. Il ne m’échappera pas, qui qu’il soit.
Malgré son expression dure, le sourire de Tyeltaran était rassurant. Alors, lentement, Lün sembla se détendre, comme un enfant se sentant enfin en sécurité.
— Je vais partir, répéta-t-il d’une voix faible.
Il se leva avec lenteur, sans cesser de regarder tout autour de lui comme pour s’assurer qu’il n’y avait aucun danger. Tenant toujours sa main avec délicatesse, comme s’il craignait de le blesser en le touchant, Tyeltaran l’accompagna jusqu’à la porte. Caraghon remarqua à quel point la silhouette de Lün était frêle sous les amples pans de ses vêtements. Il y avait dans sa physionomie quelque chose qui rappelait un peu Alàtar, quoique ce-dernier parût davantage fait d’immuable marbre plutôt que de cristal délicat.
Sur le pas de la porte, une main appuyée sur le chambranle, Lün se retourna légèrement.
— Adieu… hîl Caraghon.
Et celui-ci eut l’impression que son cœur manquait un battement en entendant son nom dans sa bouche. Avant qu’il ne songe à répondre, Lün était déjà parti. Seul le léger grincement de la porte qui se refermait se fit entendre.
Au bout d’un long moment, après que le prince de la tour les ait abandonnés, après que le silence ait changé de consistance, Tyeltaran vint s’affaler sans grâce dans le fauteuil vide. Les yeux levés au plafond, il laissa échapper un long soupir avant de passer ses mains sur son visage.
— J’aurais pu partir si vous me l’aviez demandé, risqua Caraghon.
— Non. Il était trop tard.
Les mains du prince retombèrent mollement sur ses cuisses. Il semblait las, et en même temps, une lueur nouvelle brûlait dans ses yeux quand il les tourna vers le jeune soldat.
— Je ne pouvais que vous laisser écouter ou vous tuer sur-le-champ, soupira-t-il avec un rictus. La première option me convenait davantage. Mais vous devez me promettre que rien de ce que vous avez vu et entendu ne sortira de votre bouche. Jamais. Devant personne.
L’éclat de ses yeux se fit tranchant comme la lame d’un poignard.
— Vous avez ma parole, assura Caraghon sans hésitation.
Tyeltaran le toisa encore longuement.
— Ne pensez pas que j'hésiterai à revenir sur ma décision si vous avez le malheur de ne pas tenir votre langue, prononça-t-il, d’une voix si paisible que Caraghon se sentit tressaillir.
Il déglutit en s’efforçant de ne pas montrer à quel point la menace l’avait ébranlé. Il savait que Tyeltaran en serait capable. Sans doute l’aurait-il déjà fait s’il… s’il quoi ? S’il avait eu moins confiance en lui ?
— Lün… qui est-ce ? demanda-t-il à mi-voix, presque malgré lui.
Le prince se redressa dans une posture plus digne, et lui décocha un sourire railleur.
— Je croyais avoir fait les présentations.
— Vous savez très bien ce que je veux dire. Je vous ai déjà questionné et vous m’avez répondu que cela ne me concernait pas. A présent, est-ce toujours le cas ?
Le visage du prince se ferma.
— Ce n’est pas à moi de vous parler de lui. Vous êtes bien curieux pour un soldat, Caraghon.
— Les rumeurs à son sujet se sont répandues même parmi les Dejclans, rétorqua celui-ci avec un peu d’agacement. Quelle part de vérité contiennent-elles ?
Tyeltaran cilla, la bouche entrouverte.
— Je l’ignore moi-même, soupira-t-il en baissant la tête. Lün est éphémère comme un nuage de brume, vous savez ; il est impossible de le comprendre complètement. Et les gens ont peur de ce qu’ils ne comprennent pas.
Il prit appui sur les accoudoirs pour se lever, comme si rester assis lui était insupportable. Caraghon le suivit des yeux tandis qu’il s’approchait de la cheminée, les mains croisées dans le dos. Le bas de son peignoir se répandait à ses pieds comme une traîne. La blancheur de sa silhouette se découpait d’une manière étrange sur les tapisseries ocres.
— Ma mère était d’une santé fragile, commença-t-il d’une voix lente, monotone. Le climat d’Eälagon ne lui avait jamais vraiment convenu. Elle était encore affaiblie par la naissance d’Alàtar quand elle est tombée de nouveau enceinte. Son corps n’a pas supporté cette troisième couche. L’enfant, lui, a survécu de justesse. Mais il n’a jamais été comme les autres. Il dormait à longueur de journée et ne s’éveillait que la nuit. Il ne parlait pas, ne marchait pas, ne semblait même pas comprendre ce qu’on lui disait. Les nourrices et les médecins s’inquiétaient. Moi, je ne m’intéressais pas beaucoup à lui. J’avais même peur, peur de son silence et de ses yeux vides qui ne semblaient ne rien voir… Savez-vous combien le visage figé d’un enfant peut être sinistre ? Mon père et moi préférions l’éviter et nous occuper d’Alàtar. Lui au moins était… normal.
Tyeltaran tourna légèrement la tête, dévoilant son profil aux yeux clos. En prononçant le dernier mot, il se mordit vivement la lèvre.
— Les années ont passé sans que l’état de Lün ne s’améliore. Il ne faisait que regarder ce qu’il y avait autour de lui, et parlait si peu que certains le croyaient muet. D’autres le prétendaient attardé. Dans tous les cas, les rumeurs qui couraient déjà sur son compte n’étaient pas flatteuses. Il avait six ans quand père a pris la décision de l’isoler dans la tour sud. C’était là où la reine avait disposé ses quartiers privés, en raison de sa proximité avec le jardin d’été. Il disait que c’était pour sa sécurité, pour préserver sa santé fragile et pour l’écarter de la méchanceté de la cour. Je pense surtout qu’il refusait de garder sous les yeux l’enfant débile qui lui avait ravi sa femme. Il a fait comme s’il n’existait simplement pas. Le nom que notre mère lui avait choisi a été oublié.
Un profond soupir s’échappa des lèvres du prince.
— Et on aurait alors pu oublier jusqu’à son existence. Mais, vous l’entendez comme moi, quand la lune est claire… Les légendes, les ricanements et les frissons ont couru dans les couloirs d’Eäran. Ce n’était plus seulement un petit prince attardé que l’on gardait prisonnier ; c’était un fou, un fantôme, un monstre. J’ignore qui a eu l’ironique idée de le baptiser « Lün » en premier, mais ce surnom lui est resté.
Au bout d’un long moment, il rouvrit les yeux et les posa sur Caraghon. Il revint vers lui à pas lents, jusqu’à se dresser juste devant son fauteuil.
— Voilà, conclut-il d’une voix éteinte. Ai-je satisfait votre curiosité ?
Avec humilité, Caraghon mesura l’effort que ces aveux devaient lui avoir coûté. Et il se sentit honteux, comme s’il avait profané un sanctuaire avec la dernière indélicatesse.
— Au-delà de mes espérances.
— Vous mentez.
Un feu d’amusement amer couvait dans les yeux bleus du prince.
— Je sais que vous mentez. Les questions vous brûlent encore les lèvres.
— Certes, avoua Caraghon de mauvaise grâce.
— Alors posez-les.
Le jeune soldat secoua la tête.
— Non, je n’ose pas vous demander davantage. Vous avez raison, ma curiosité est malvenue.
— En un sens, pourtant, elle est légitime.
D’un pas léger, Tyeltaran alla s’adosser à l’une des colonnes soutenant les baldaquins de son lit. Pas une seconde, il ne quitta Caraghon du regard.
— S’il est enfermé dans sa tour, comment peut-il venir jusqu’ici ? demanda celui-ci, n’y tenant plus.
— Il n’y a pas qu’une seule issue à cette tour.
Tyeltaran le fixait avec un léger sourire. Le jeune soldat laissa filer quelques secondes, puis, voyant qu’il n’ajoutait rien, demanda encore :
— Et pourquoi vient-il jusqu’à vous ?
— Pour une certaine raison – voire une raison certaine.
Cette fois, Caraghon fronça les sourcils. Les lèvres de Tyeltaran s’incurvaient lentement, teintées d’ironie.
— Posez vos questions, susurra-t-il, mais je n’ai jamais dit que j’y aurai réponse.
Caraghon retint un soupir et s’efforça de ne pas trahir son profond agacement. Après tout, il pouvait comprendre que Tyeltaran n’ait pas envie de tout lui dire, bien qu'il l'ait autorisé à poser des questions. Lui-même aurait certainement hésité à en dévoiler autant. Mais il se sentait concerné par cette affaire d’une façon qu’il ne s’expliquait pas – et son besoin de comprendre l’irritait comme la faim torturait une bête affamée.
Il avait vu la silhouette dans la cour. Et il n’avait pas réagi. Quelqu’un avait failli perdre la vie et il en avait été le plus proche témoin. Et pourtant… il était impuissant. Un brasier de colère, tournée contre lui-même et contre celui qui avait osé commettre ce geste, s’alluma au fond de son ventre. Malgré lui et bien qu’il ne l’ai jamais vu en chair et en os avant ce jour, il s’était pris à s’attacher au frêle prince de la tour ; et sa droiture s’insurgeait face à l’idée qu’on puisse s’en prendre à un être aussi vulnérable, aussi inoffensif.
— Avez-vous une idée de qui a pu tenter un tel acte contre votre frère ? demanda-t-il plutôt, espérant que cette fois la réponse serait satisfaisante.
— Une idée ?
Tyeltaran eut un petit rire qui ressemblait à un soupir.
— Il n’y a pas une seule âme dans tout Eäran qui ne puisse pas être considérée comme suspecte. Pas même moi. Pas même vous.
— Voilà qui nous avance grandement, souffla le jeune soldat avec un sourire forcé.
Tyeltaran ne répondit pas à son sourire. Son visage était sévère comme jamais encore il ne l’avait été.
— Je ne laisserai aucun doute de côté et n’aurai aucune clémence envers personne. Celui qui a été assez fou pour tenter cela, et qui a échoué, le sera peut-être encore assez pour recommencer. Mais je l’abattrai avant.
Dans son regard couvait l’éclat fiévreux d’un chasseur déterminé. Et Caraghon devinait que Tyeltaran était de ceux qui n’abandonnaient pas la traque avant d’être venus à bout de la proie qu’ils s’étaient choisi. Quel que soit le prix.
— Je vous y aiderai autant que je le pourrai, déclara-t-il en hochant la tête.
Ta plume est au service de l'histoire et je trouve son élégance, sa finesse et sa maturité remarquable !
Ohh ! Je ne m'attendais pas à ça ! Mais c'est une belle surprise ! ^^
Je suis trèèèès intriguée par Lün, j'ai aussi eu l'impression qu'il était aveugle (notamment lorsque Tyel s'est déplacé, et qu'il cherchait partout dans la pièce jusqu'à ce que son frère parle ^^), et "l'attaque" me rend très curieuse aussi !
Il est touchant, et j'espère qu'on le reverra ^^
Enfin bon, très bon chapitre que j'ai lu très facilement ^^ A très vite ;p
• "Tu ne m’en attire pas, répondit Tyeltaran, catégorique" → "attires", je crois ^^
• "Il disait que c’était pour sa sécurité, our préserver sa santé fragile" → pour ^^
Hum, bonne intuition... je suis contente que tu l'ai relevé ;)
*ricanement diabolique* ah, qui sait si on le reverra...
Ravie que tu ai aimé en tout cas ! Et merci pour les coquilles !
Ahah oui je savais que ça allait en surprendre plus d'une qu'il débarque comme ça sans prévenir ^^ héhé, je note ta suggestion sur le fait qu'il soit aveugle ;) ravie que le perso te plaise en tout cas !
Je me serais attendue, par contre, à ce que Caraghon parle du fait qu'il a vu la silhouette entrer dans la tour la veille - mais bon, ça peut se comprendre qu'il n'ait pas envie de révéler ça aussi, surtout qu'il n'a rien vu d'intéressant.
Par contre je n'ai pas compris : pourquoi Tyeltaran dit-il qu'ils peuvent tous les deux être considérés comme suspects ? Qu'il dise que Caraghon n'est pas au-dessus des soupçons, ok, mais s'il n'a rien fait, il le sait lui-même - et s'il a fait quoi que ce soit, dire ça n'aide pas vraiment son cas... Je ne comprends pas trop cette partie du coup.
Ah, autre remarque : "Caraghon ressentit une brève envie de lui faire ravaler son sourire à coup de tête contre le mur, mais il renonça à son projet en estimant qu’une deuxième tentative de meurtre sur un membre de la famille royale, à un intervalle si rapproché, serait malvenu. "
Autant j'ai adoré ce paragraphe en soi, il m'a fait rire... autant je trouve que le contenu est un peu violent vu le contexte, surtout que Caraghon ne m'avait pas vraiment habitué à faire de l'humour noir jusque là...
Ah, j'ai trop hâte de voir comment va s'organiser la chasse, ça promet ! Encore plus d'excuses pour être tous les deux, encore plus d'opportunités pour Caraghon de découvrir d'autres pans de Tyeltaran... et tout ça est si mystérieux !
Non je pense pas que Lün l'ai réalisé lol, mais c'est exactement ça... Caraghon est devenu la définition du meme "if anything happens to him, I would kill everyone in the room and then myself" !
Oui il n'a pas vu l'occasion ni l'intérêt d'en parler... mais je suis contente que tu l'ai noté ;)
C'est une façon de dire que vraiment tout le monde est suspect, et que même lui au fond n'a pas de preuve que ça ne peut pas être lui. Après oui c'est peut-être pas malin de le mettre en évidence j'avoue xD
Oh oui ce paragraphe... je l'avais écris pour déconner et j'aurais dû le tirer je crois ^^ avec une autre auteure de PA on s'amuse à faire des liens entre nos deux histoires, et je crois que le cynisme/humour noir de son perso principal déteint sur Caraghon sans que je fasse gaffe ! C'est vrai qu'il n'a pas vraiment ce genre de mentalité, donc même si c'est marrant c'est de trop.
J'espère ne pas te décevoir avec la suite alors ! ^^ Merci de ton commentaire, bisous <3
Au moins... Caraghon est comme nous, il s'inquiète pour Lün et à cause de cette ombre étrange qui traînait dans le coin ! On compte sur lui pour nous débrouiller tout ça et pour protéger notre petit prince ^^
« Alors il se secoua, s’habilla et hésita un long moment devant le miroir en remettant en se recoiffant nerveusement » => Il y a un participe présent en trop =) Mais je note que Caraghon se fait tout beau pour aller voir Tyeltaran, uh uh uh ! Ca veut tout dire, très cher !
Alors, Tyel... tu vas te montrer poli et accueillir Caraghon comme il se doit ! Tu as déjà fait ton pignouf la veille, donc ne pousse pas le bouchon un peu trop loin U,U
Il reconnaît avoir fini « raisonnablement éméché » xD Tyel est le roi de l'euphémisme, c'est certain ! Quand Caraghon est parti, la vieille, Tyel était déjà pas mal éméché alors j'imagine s'il a bu presque toute la nuit... C'est presque étonnant qu'il soit plutôt en forme ce matin. A sa place, je serais dans mon lit, à l'agonie, en train de gémir et de me plaindre ou... à l’hôpital pour cause de coma éthylique >,<
« Vous en prendrez bien un ? » Il m'a fait peur, ce con ! J'ai cru qu'il lui proposait un verre de vin xD J'étais prête à me dire « encooooore ! Mais ce type n'est plus un prince, c'est une éponge ! » mais en fait, ça va. (Et là, deux paragraphes plus tard, Tyel lui propose du vin, tu vas voir xD)
Oh... Serait-ce Lün ? Il a l'air trop chouuuuu >< Je ne sais pas quel âge il a, au moins 16 ans, non ? Mais il donne trop envie de le protéger >,< Pourquoi il est à ce point effrayé par les autres ? Qu'est-ce qu'on lui a fait ? Bout de chouuuu ! T'en fais pas, Caraghon ne te fera jamais de mal et je vois que Tyel a l'air du genre grand frère protecteur avec son benjamin. D'ailleurs, j'aime beaucoup ce côté-là de lui ^^ Mais je n'aime pas voir Lün aussi terrifié. Ca me fait mal au cœur T.T
QUOI?! QUI ?! Je rejoins Tyel tout de suite pour faire sa fête à celui qui a osé s'en prendre à petit bout è,é On va lui faire sa fête ! Je vais ramener Terrence avec moi, uh uhuh ! Crois-moi, il va regretter d'être né !
Moooh ! Lün (ce serait bien d'avoir son vrai prénom un jour, il me semble que tu ne nous l'as encore jamais précisé ou j'oublie des trucs ? O,o) a l'air tellement vulnérable, tellement doux... faut être un monstre pour s'en prendre à lui >,< Ok, je vais me transformer en sentinelle pour veiller sur lui à partir de maintenant. Fais-moi une petite place dans l'histoire. J'ai même pas besoin de nom. Grouillot numéro 1 me suffit U,U Tant que je peux le protéger ^^
Par contre, c'est quoi le problème avec le père ? Il ne sait pas que son plus jeune fils est vivant et pas vraiment fou, ou quoi ? Pourquoi bébé Lün refuse-t-il que Tyel aille lui en parler ? Faut lever une armée pour le protéger ! Donc papa doit être au courant !
Oh, se pourrait-il qu'il soit aveugle ? Pourtant non, il dit qu'il a vu son agresseur mais... parfois, on a cette impression x) En tout cas, je ne sais pas qui a essayé de l'attaquer mais cette personne a eu accès à la clé que détient le roi. Ce qui veut dire que le roi enferme son fils dans un tour ? Il est sérieux ? Pourquoi fait-il ça à son fils ? >,< Et je suppose qu'il ne sait pas que Lün et Tyel se voient, sinon, Lün ne serait pas tellement contre qu'il lui en parle. Mais ça reste chelou. Son père le séquestre ? Mon pauvre Lün... Mais bon, il a son grand-frère pour le protéger et j'adore voir Tyel se montrer aussi protecteur envers lui ^^
Nooon, ne dis pas Adieu ! Ca quelque chose de trop définitif et j'aime croire que vous vous reverrez. Dans de meilleurs circonstances *lance un regard lourds de menaces à l'autrice* N'est-ce pas ?
Tyel est bien mignon de contraindre Caraghon au silence mais bon... je suppose que son valet à bien dû voir Lün-chou débarquer puisque c'est lui qui sert de portier ? Non ? Du coup, tu as au moins un gars trop bavard au courant de la visite du plus jeune prince et ça ça pue >,<
Je sens que Tyel s'en veut énormément, maintenant, de ne s'être jamais occupé de son petit frère quand celui-ci était tout petit. Maintenant, ça se comprend. Il n'était qu'un enfant lui-même mais je jette des tomates pourries au père qui l'a abandonné aussi ! Tu m'étonnes que le pauvre Lün soit aussi effrayé et « vaporeux » si tu vois ce que je veux dire x)
Le père est définitivement un enfoiré ! Je peux comprendre son chagrin mais... enfermer un petit enfant dans une tour, tout seul, juste parce qu'il ne veut pas le voir et affronter sa différence et tout ce qu'il représente pour lui (la perte de sa femme bien aimée, son échec parental, etc...) c'est cruel et horrible >,<
Ca, c'est mon Caraghon ! Prêt à défendre la veuve et l'orphelin et à protéger ce qui est important pour Tyel, hi hi !
On peut dire que ce chapitre aura amené autant de réponses que de mystère ! Mais il m'a beaucoup plu ! J'avais hâte qu'on en sache plus sur Lün et comme le dirait Caraghon, tu as exaucé ma prière au-delà de mes espérances x) J'ai vraiment hâte de savoir ce qui va arriver ensuite =D
A tout bientôt !
Natsunokaze
Merci je corrige ça ;) Héhé oui, il tient à avoir l'air présentable (surtout depuis qu'Axat l'a traumatisé avec sa nouvelle coupe xD)
Mais il est poli et il l'accueille comme il se doit enfin ! Regarde, il a mis un peignoir qui ne demande qu'à être enlevé et il a pris sa pose la plus sexy dans son fauteuil. T'es pas contente ? xD
Ahah oui, il minimise peut-être un tout petit peu... mais personnellement je suspecte Kanska de l'avoir freiné dans son élan après que Caraghon soit parti, pour lui éviter de traîner comme un loque dans son lit le lendemain...
J'avoue que j'avais pas pensé à ça xD non promis, pas de vin dans ce chapitre, on va se calmer un peu ! Je veux pas que mon histoire soit censurée pour apologie de l'alcoolisme xDDD
Voui c'est Lün ^^ yep il a à peu près 18 ans, mais ça ne l'empêche pas d'être trognon comme un gosse x) (même moi j'étais en train de m'extasier devant mon ordi en écrivant xD)
Héhé ravie que tu aime le côté grand frère protecteur de Tyel alors xD
Oulàlà si Terrence est de la partie, mon meurtrier n'a aucune chance xD *chuchote* l'escouade de la vengeance est en marche, fuis vite !
Quoi, tu as osé oublié le vrai nom de Lün ??? Lectrice indigne !
...
Non je rigole on l'a encore jamais dit.
GROUILLOT NUMERO 1 xDDD j'ai hurlé de rire, ma mère se demande ce qui se passe... Si ça te fait plaisir j'essaye de voir ce que je peux faire pour te caser quelque part mdr.
"Oh, se pourrait-il qu'il soit aveugle ? Pourtant non, il dit qu'il a vu son agresseur mais... parfois, on a cette impression x)" Héhé, bonne remarque ! ;)
"j'aime croire que vous vous reverrez. Dans de meilleurs circonstances *lance un regard lourds de menaces à l'autrice* N'est-ce pas ?"
*regarde ailleurs en sifflotant* P'tê't ben qu'oui, pt'ê't ben qu'non... j'peux pas dire.
Ah non, le valet a rien vu, je l'avais préalablement assommé et attaché dans la pièce d'à côté xD (non je rigole il va bien) Mais Tyel a demandé à Lün si quelqu'un l'avait vu quand il est entré, RAS !
C'est vrai que plus ça passe, plus j'ai l'impression que le roi s'enfonce dans des méandres de nullitude x) heureusement que y'a Tyel et maintenant Caraghon qui arrivent tels de fiers chevaliers servants au secours du prince prisonnier dans sa tour xD mon dieu, mon histoire est un dessin animé Disney...
Ahah eh bien ravie que tu ai pu trouver des éclaircissements (même si Tyel et moi on allait pas tout révéler d'un coup non plus hein !), et que ce chapitre t'ai plu, j'avoue que je redoutais un peu les avis dessus xD
(J'ai cru comprendre qu'il ne s'en remettrait pas si facilement xD)
Bouhahahahah ! Ce n'est pas ce que j'appelle être poli mais... ça rattrape beaucoup de choses, je l'admet, même si l'image que ça me donne me donne plus envie de rire que de baver xD Désolée, Tyel xD
Ma Kanska... On peut toujours compter sur elle pour rattraper le coup ! Mais que fera Tyel quand elle aura trouvé un mari ou une femme et qu'elle s'en ira loin de lui ?
Ah ah ah ! J'imagine trop xD Et quand on en parlera, ce sera en ces termes : « Ah, oui, l'histoire avec l'autre ivrogne, là... Cyel ! Euh... Myel... euh... Non, c'est Fyel ! Au temps pour moi, hic ! » xD J'ose croire que Tyel vaut mieux que ça, sous ses dehors de fêtard invétéré x)
En vrai, le pauvre Lün est tellement chou que toutes les lectrices ont envie de l'adopter et de lui pincer les joues comme de vieilles tantes gâteuses xD
Ah ah ah ! Comment ça, tu demandes au coupable de fuir ?! (Là, je me dis que c'est peut-être Alàtar ! En vrai, il y a un truc qui m'a fait tiquer mais que j'ai oublié de précisé dans mon commentaire mais... Le gars qui est venu le voir ne l'a pas attaqué. Il aurait pu, en vrai. Ce n'est pas comme si Lün était en mesure de se défendre et il n'y avait personne pour le protéger, donc pourquoi s'être juste enfui une fois qu'il a été vu ? Du coup, je me suis dit que c'était peut-être Alàtar qui était venu le voir mais que, face à ce frère qu'il ne connaît pas et qu'il ne sait pas comment aborder, il a fui ? Ou alors pas du tout et je pars trop loin xD)
Vilaiiiine ! J'ai vraiment cru que je l'avais oublié, pendant une seconde xD
Ta pauvre mère qui se demande ce qu'elle a raté pendant ta conception, en fait xD Ooooh, merci xD Ca me fait plaisir de voir que tu te penches sur cette demande, ah ah !
Oh ? Donc je ne serais pas si loin que ça de la vérité, finalement ? Je suis curieuse, là !
Pff ! Je m'en doutais ! Je te déteste, na ! U.U
Bon, ça va alors ! Je préfère savoir le valet assommé et en train de rendre l'âme paisiblement dans les latrines de Tyel qu'en train de colporter des ragots sur Lün U,U
Le jour où Disney adapte cette histoire, je vais la voir au ciné direct et je l'achète ensuite xD Mais c'est vrai que le roi est particulièrement à ch*é dans cette histoire, en ce moment x) Mais bon, ce n'est pas sa romance qu'on suit donc tant que Caraghon et Tyel sont là, en mode chevaliers sur leur cheval blanc, ça me va xD
Franchement, il est parfait, je l'ai dévoré d'un bout à l'autre et j'aurais bien voulu qu'il dure plus longtemps x)
(C'est comme le coup de "vous ressemblez à une femme" ça, il s'en souviendra toute sa vie...)
Pfff, Tyel va être vexé si je lui répète ça U.U c'est vrai qu'à côté du numéro de strip tease d'Aoran au dernier chapitre, il a l'air un peu ridicule, mais bon... il a encore d'autres tours dans son sac ;)
C'est simple, il va l'empêcher de se marier et de quitter le palais. Il ne peut pas survivre sans sa nounou. Donc si tu veux épouser Kanska malheureusement, tu devras venir vivre à Eäran, ou te contenter d'une relation à distance xD
Oh non ce serait tellement triste que les archives le retiennent comme "Tyeltaran l'Ivrogne" U.U coup dur pour la famille royale d'Eälagon...
C'est tellement ça xD vous allez devoir faire la queue pour prendre un formulaire d'adoption, et ensuite on jouera à la loterie pour décider qui le prendra xD
Non c'est juste toi qui part trop loin là xD Et puis faut pas oublier que le mec l'a pas attaqué, mais il était armé, donc bon...
Là elle doit en déduire que les naissances par césarienne c'est vraiment à éviter xDD Ahah de rien c'est un plaisir ! Hâte de mettre en scène Grouillotte, la servante qui a fait chavirer le coeur de Kanska et lui a fait oublier ce crétin d'Askaos !
T'es sympathique avec le valet de Tyel toi xD Imagine si Cyan devait subir le même sort sous prétexte que c'est le larbin d'Aoran ? Pfff.
Mon dieu, le jour ou Disney adapte cette histoire je me cache sous ma couette pendant deux semaines xD
C'est le principe d'un bon Disney en plus, un ou deux parents morts, et si un survivant, il est invivable. Mais effectivement on s'en fout du roi, là on se concentre sur la génération des jeunes xD
Ahah merciiiii <3 je peux en dire autant de tous tes chapitres !