— Rares sont ceux qui ont eu l’honneur de voir de leurs yeux les princesses Révérées, Majesté ; car elles sont jalousement gardées au gynécée du palais royal, et si d’aventure elles en sortent, c’est le visage et le corps voilé, et encadrées des hommes de la garde.
Caraghon entendait les voix sans les écouter. D’un œil absent, il dévisageait Laeïos et Lancasia, assis en face de lui.
Le lieutenant, à la tresse blond d’argent aussi stricte que sa morale, au visage sévère sur lequel ne transparaissait aucune marque de l’âge. Il dirigeait la garde Révérente depuis plus de dix ans, avec une exigence qui n’avait d’égal que sa droiture. Aucun roi Révéré de l’histoire de la Dejclencie ne pouvait se targuer d’avoir connu un homme d’arme aussi dévoué.
L’arhîl de Lancasia, à peine plus âgé que Caraghon, maître d’une des plus riches provinces de Dejclencie, adulé par la cour de Makeos toute entière pour ses talents d’orateur et sa courtoisie charmeuse ; bien qu’il fût trop arrogant, il avait à cœur les intérêts de son royaume, ne serait-ce que pour servir ses desseins personnels, à savoir préserver ses titres et sa position.
L’un comme l’autre, il était tout simplement impossible de les considérer comme les commanditaires d’une tentative de meurtre.
Le jeune soldat sortit de ses pensées à l’instant où Laeïos se tournait vers lui :
— Cependant, hîl Caraghon, il me semble que vous avez eu l’occasion de côtoyer l’une des filles du roi Révéré, hîlea Anasta.
Pris au dépourvu, le jeune homme mit une seconde avant de trouver que répondre :
— En effet, j’ai eu cet honneur.
— Réellement ? s’exclama le roi, un éclat d’intérêt dans le regard. Que pouvez-vous me dire d’elle ?
Caraghon s’humecta les lèvres, conscient de l’attention dont il était l’objet, bien qu’il en ignorât la raison.
— Il y a trois ans, hîlea Anasta était en quête d’un maître apte à lui enseigner la fauconnerie, et mon nom a eu le bonheur d’atteindre ses oreilles. C’est une fort charmante demoiselle, Majesté, très vive et intelligente.
Il se souvenait avec une certaine douceur de ce temps-là, où lui-même n’était encore qu’un jeune soldat sans renom. La stupéfaction d’être approché par cette princesse était toujours vivace dans son esprit – quoi qu’il ait toujours soupçonné que sa mère, première suivante de la reine, n’y était pas pour rien.
La princesse n’avait alors que seize ans, mais sa fougue et sa fierté la faisaient paraître plus mûre que son jeune âge. Elle lui avait un peu rappelé sa mère, dans sa façon d’être, comme un fauve enfermé dans une cage trop petite pour lui.
— Elle a la réputation d’être la plus belle femme de Makeos, ajouta Lancasia avec un petit rire. Et les femmes de Makeos sont elles-mêmes les plus belles de Dejclencie. Son surnom est Gynteska, ce qui signifie Joyau. Et pour avoir eu l’inestimable chance de voir cette princesse de mes yeux, je ne peux que confirmer que sa beauté est proprement renversante.
Caraghon opina pour marquer son accord, mais intérieurement, il était contrarié d’entendre l’arhîl vanter l’apparence de la princesse sans penser à ce qu’elle était réellement.
— Ses talents pour la chasse égalent à sa grâce, ne put-t-il s’empêcher d’intervenir.
— Tous les Dejclans aiment-ils donc la chasse ? s’exclama le roi avec un sourire.
— Tous sans exception, répondit gracieusement Lancasia. Tous les hommes, toutes les femmes et tous les enfants, du plus petit nouveau-né au plus décrépi des vieillards ; c’est un gène qui coule dans notre sang aussi bien que la blondeur de notre chevelure.
Le roi rit à l’emphase de l’arhîl, et même son fils Alàtar, assis à ses côtés, esquissa un sourire. Caraghon, qui n’avait pas suivi le début de la conversation, se demanda bien pourquoi celle-ci avait dérivé du côté des femmes Dejclanes, et particulièrement les filles du roi Révéré.
L’humeur générale de cette réunion était excellente. Les journées passées dans les forêts d’Uthilia semblaient avoir contribué à tisser des liens plus étroits que jamais entre le monarque et les émissaires ; mais il ne se sentait pas le cœur à s’en réjouir. Pas quand il savait que le fils cadet du roi avait failli être tué et que personne dans cette pièce ne le soupçonnait.
— Le temps passe et nous parlons encore, dit le roi quand les cloches de midi résonnèrent. Je propose, messieurs, que cette conversation se poursuive autour d’un bon repas.
Mais alors que tous allaient suivre son mouvement, le prince Alàtar prit la parole :
— Oh, père, je suis navré de devoir vous abandonner ; car il me faut m’occuper de quelques autres affaires, et pour cela, je dois vous enlever hîl Caraghon.
Le concerné leva les yeux vers le prince sans comprendre en quoi celui-ci pouvait avoir besoin de lui.
— A votre guise, mon fils, répondit le roi avec un léger sourcillement.
— Enlevez mes hommes, mais ne les maltraitez pas trop, lâcha Laeïos avec un sourire en coin.
— Je vous le rendrai sain et sauf, assura Alàtar en inclinant la tête.
Comprenant qu’il n’avait pas le choix, Caraghon se leva et quitta le cabinet à la suite du prince. Celui-ci, se retournant à demi tout en marchant, lui adressa un regard rapide. Il les mena hors des appartements royaux, dans le couloir jusqu’à une porte discrète à moitié dissimulée dans un renfoncement.
Ils pénétrèrent dans une pièce aux murs intégralement tapissés de livres. Des fourrures recouvraient le sol et des fresques colorées ornaient le plafond ; les rainures de fenêtres s’ouvraient en hauteur par-dessus les rayonnages en y laisser tomber des rayons de lumière dorée. Il en dégageait une atmosphère paisible, presque intime.
— Il s’agit de la bibliothèque privée du roi, indiqua Alàtar. Personne, en dehors de mon père, mon frère et moi-même, n’est autorisé à y entrer. Nous y serons tranquilles.
Les mains croisées dans le dos, il pivota sur ses talons pour faire face à Caraghon.
— Puis-je savoir en quoi je peux vous être utile ? s’enquit celui-ci avec un peu de gêne.
— Je sais que vous avez vu Lün, hier, dans les appartements de Tyeltaran.
Au moins était-il direct. Le jeune soldat fronça les sourcils en hésitant sur la stratégie à adopter.
— Je…
— Ne niez pas, le coupa Alàtar en le regardant droit dans les yeux. Si ce sont vos scrupules qui vous retiennent, sachez que c’est Tyeltaran lui-même qui m’en a informé.
Caraghon soutint son regard sans se défiler, et il y lut une certaine défiance. Il songea que Tyeltaran ne l’avait pas prévenu que la confidence ne serait pas connue d’eux seuls ; mais après tout, Alàtar était-il moins légitime que lui à savoir ce qui s’était passé deux nuits plus tôt ? Au contraire, Caraghon ne pouvait que comprendre la retenue du prince à son égard.
— Fort bien, je ne nie pas, assura-t-il calmement.
Alàtar hocha sèchement la tête.
— J’aimerai entendre de votre bouche vos sentiments concernant cette rencontre, enchaîna-t-il d’un ton péremptoire. Pensez-vous que Lün puisse dire la vérité ?
— Bien sûr.
La réponse lui était venue aux lèvres avec une spontanéité qui sembla surprendre le prince.
— Hîl Caraghon… commença-t-il avec l’air de chercher ses mots. Il vous faut comprendre que Lün est instable, et assez particulier…
— Oui, j’en ai entendu parler.
— Par Tyeltaran, sans doute ? soupira Alàtar.
Il ne semblait pas attendre de confirmation, et reprit d’un air contrarié :
— Alors vous devez savoir qu’on ne peut accorder autant de crédit à sa parole que vous semblez le penser.
— Si vous me permettez, mon prince, protesta Caraghon, vous ne l’avez pas vu de vos yeux. Il était terrifié et je l’aurais juré sincère.
Le prince esquissa un rictus sceptique.
— Certes, comme un enfant l’est toujours au sortir d’un cauchemar. Pour ma part, j’ai beaucoup de mal à croire à cette fable, surtout sans preuves tangibles ni aucune idée de qui peut être le commanditaire d’un tel acte.
— Quel intérêt aurait-il à monter cette histoire de toutes pièces ?
Mais devant l’expression profondément dubitative d’Alàtar, Caraghon se sentit vaciller. Après tout, il devait connaître son frère mieux que lui. Et bien qu’il n’ai pas songé une seconde à mettre la parole de Lün en doute, quand il réfléchissait à la scène à laquelle il avait assisté la veille, le prince de la tour n’avait pas paru si sûr de lui ; il ressemblait plutôt à un homme qui tentait de convaincre les autres en même temps que lui-même.
Mais Tyeltaran croyait Lün.
— Si ce sont des preuves que vous cherchez, prononça-t-il alors, j’ai quelque chose à vous dire qui pourrait éveiller votre intérêt.
Il s’interrompit, soudain hésitant à exposer sa pensée. Mais le regard qu’Alàtar levait vers lui l’encouragea à poursuivre.
— Avez-vous entendu son chant, ce soir-là ? demanda Caraghon avec prudence.
— J'étais encore dans la salle du banquet quand l'aube s'est levée. Pourquoi ?
— Il s’est interrompu brusquement, comme jamais il ne l’avait fait encore. Et au même moment, j’ai vu… il y avait quelqu’un qui traversait la cour. Il se dirigeait vers la tour sud. Et si j’ai bien compris, c’est là-bas que Lün est détenu.
En entendant ces mots, Alàtar écarquilla les yeux.
— Vous êtes sûr ?
Caraghon sentit qu’il l’avait ébranlé. L’intonation de sa voix avait changé, de même que son visage dont la glace s’était fissurée sous le coup de la stupeur.
— J’en suis sûr, martela-t-il avec détermination. Il n’y a jamais eu personne dans la cour à cette heure.
— Le palais entier était éveillé ce soir-là, hîl Caraghon, objecta faiblement Alàtar. L’un des convives a pu sortir prendre l’air à un moment où un autre…
— C’est aussi ce que j’ai pensé. Mais cet homme-là n’avait pas l’attitude de quelqu’un d’ivre ou de fatigué. C’est après qu’il ait disparu de ma vue que le chant s’est arrêté ; et Lün nous a dit percevoir sa présence dans sa tour au même moment.
Il se sentait extrêmement irrité de ne pouvoir retranscrire par des mots les émotions qui l’avaient habité ce soir-là ; il était certain qu’Alàtar serait aussi convaincu que lui s’il avait vu et ressenti la scène comme lui. Nerveux, Caraghon guettait les réactions du prince. Celui-ci tortillait distraitement une mèche de cheveux entre le pouce et l’index, une ride soucieuse se creusant entre ses sourcils.
— Avez-vous vu son visage ? interrogea-t-il d’un ton impérieux. Quoi que ce soit qui puisse permettre de l’identifier ?
— Malheureusement non. Mais il est évident qu’il s’est produit quelque chose.
Alàtar fit quelques pas à travers la bibliothèque, les mains croisées dans le dos. Caraghon le suivait du regard et sentit une bouffée de compassion à son égard naître dans sa poitrine. Aussi rompu puisse-t-il être aux exercices du pouvoir, le désarroi du jeune prince se lisait à travers les fêlures de son masque de marbre.
Un bruit léger derrière lui attira l’attention du soldat. Aux aguets, il se retourna souplement, sa main se tendant par habitude vers sa ceinture où il avait glissé sa dague. Dans l’entrebâillement de la porte de la bibliothèque, se glissait une silhouette qui lui fit relâcher sa garde sitôt qu’il l’eut reconnue.
— En retard, comme de coutume, commenta Alàtar d’un air pincé.
— Hé, il faut croire que quelques obligations me retiennent de mon côté, répliqua tranquillement Tyeltaran.
Les bras croisés sur la poitrine, il les toisa à tour de rôle avec un amusement qu’il ne se donnait pas la peine de dissimuler.
— C’est un véritable conseil secret que tu nous fais tenir, Alàtar. Cependant, était-ce nécessaire de choisir l’heure du déjeuner ?
Ce-dernier lui renvoya un regard noir, qui ne parut pourtant pas émouvoir son aîné le moins du monde.
— Si ce que vous me dites est vrai, prononça lentement Alàtar en se tordant les mains, il n’y a personne, hormis nous trois et l’assassin, qui soit au courant de ce qui est advenu il y a deux nuits. Et il doit en rester ainsi.
— Tu consens donc à nous croire ? fit Tyeltaran en haussant un sourcil. Voilà qui ne saurait me faire plus plaisir. Comment avez-vous réussi à le convaincre, hîl Caraghon ?
Cette fois, Alàtar l’ignora, ce qui n’empêcha pas son frère d’arborer un rictus sarcastique.
— Si je puis me permettre, commenta le jeune soldat, tenir cela secret ne me paraît pas raisonnable. La gravité de cet évènement…
— … provoquerait un scandale bien trop terrible, le coupa Alàtar avec impatience.
Il échangea un regard avec son frère, et celui-ci hocha la tête en signe d'assentiment :
— Rares seront ceux disposés à prendre la défense de Lün.
— Fils du roi ou non, enchaîna Alàtar avec un léger soupir, notre père l’a désavoué et l’ensemble de la cour le tient pour un monstre qu’il faudrait faire définitivement taire. Cette ébullition nous brouillera la vue. Et nos chances de retrouver notre homme, déjà minces, seraient réduites à néant.
Il reprit ses allées et venues comme un fauve en cage. L'instant de surprise était passé, et la contraction de ses traits témoignait des réflexions qui s'agitaient déjà dans son esprit pour tâcher d'y voir plus clair. D'un geste machinal, presque inconscient, il porta une mèche de cheveux à sa bouche pour la mordiller tout en réfléchissant.
— Mais notre champ d’action est extrêmement limité si nous ne devons compter que sur nous-même, souligna Tyeltaran.
Il s’était adossé à une étagère dans une attitude nonchalante, mais l’amusement avait disparu de son visage. Son regard suivait les allers et retours de son frère avec une expression attentive.
— Le sera-t-il moins si la rumeur se répandait ? répliqua celui-ci.
Caraghon entendait les arguments d'Alàtar ; après tout, il connaissait lui aussi le fonctionnement d'une cour. Makeos regorgeait d’intrigants, d’hommes et de femmes prêts à se servir de la lame et du poison, par intérêt, par vengeance, par duplicité. Il savait que la plus petite étincelle pouvait provoquer de terribles explosions. Tout dépendait des mots choisis, des oreilles qui les recueillaient, ou au contraire des silences qui scellaient les lèvres. Mais à Makeos, il connaissait les noms et les visages, et sa livrée de la garde Révérente lui conférait une aura dont il avait appris à jouer. A Eäran, où il n'était qu'un étranger, tout était différent...
— Qui qu’il soit, notre homme cherche à ne pas attirer l’attention sur son acte manqué, intervint-il. Peut-être même lui rendons-nous service en gardant le silence. Tant qu’il avance dans l’ombre, notre homme peut récidiver dès qu’il en trouve l’opportunité.
Alàtar lui jeta un regard en coin, les lèvres pincées.
— C’est un risque à ne pas négliger, admit-il en cessant d’arpenter la pièce.
Il continuait d'enrouler des mèches de cheveux autour de ses doigts d'un geste nerveux. Quand il s'en rendit compte, il les lâcha vivement et serra ses deux mains l'une contre l'autre, comme pour résister à la tentation de les toucher encore.
— Mais il y a un double tranchant à ce silence. Il y a peut-être une infime chance pour qu’il ignore que son forfait est connu de qui que ce soit. Si nous pouvons le prendre par surprise… Qu’aussi peu de personnes que possible soient dans ce secret vaut mieux.
Et bien malgré moi, je suis l’une d’entre elles, songea le jeune soldat en serrant les dents.
Le jeune prince le toisa avant de hocher imperceptiblement la tête, comme s’il avait capté sa pensée.
— Un étranger lié à une affaire sensible touchant à la famille royale ne peut que susciter une certaine prudence. Je ne suis pas encore certain de vous faire confiance, mais, après tout, vous n’avez aucun intérêt à ce que l’affaire s’ébruite ; car si c’était le cas, nous saurions qui est le traître parmi nous, et je vous jure que nous n’avons pas de tendresse pour les délateurs.
Caraghon affronta son expression sévère sans faillir.
— Je n’en doute pas. Je n’en ai pas plus que vous.
L'ombre d'un sourire caressa les lèvres d’Alàtar, et il détourna la tête. Caraghon le considéra, attardant son regard sur son profil d’albâtre et les reflets moirés de ses cheveux noirs, en se demandant comment un homme pouvait être fait d’une telle alliance de fragilité et d’intransigeance.
Les bras croisés, Tyeltaran affichait ostensiblement son désintérêt en contemplant les livres d’une étagère à sa hauteur. Sa main s’attardait sur leurs tranches à chaque fois qu’il penchait la tête pour lire leurs titres, et elle finit par s’ancrer sur l’un d’eux pour le tirer hors du rayonnage. Un léger nuage de poussière suivit le sillage du livre, laissant supposer qu’on ne l’avait pas déplacé depuis longtemps.
— Si cela ne vous dérange pas, il serait temps de passer aux choses concrètes, lâcha le prince avec dédain en les gratifiant d’un regard de biais. Puisque tu as l’air si sûr de toi, Alàtar, que compte tu faire pour attraper notre apprenti assassin ?
— Premièrement, je ne suis en aucun cas sûr de moi, énonça calmement son frère, et ensuite sans aucune piste, cela me paraît difficile de faire quoi que ce soit.
Tyeltaran le dévisagea d’un air déçu, comme s’il s’était attendu à une autre réponse.
— Celui qui a pénétré dans la tour avait la clef ; or, elle est toujours gardée dans la chambre de notre père, et rares sont ceux autorisés à en franchir les portes.
— Le roi ne se rendra-t-il pas rapidement compte de sa disparition ? s’inquiéta Caraghon.
— Non, affirma Tyeltaran, car elle est revenue à sa place. Je m’en suis assuré moi-même ce matin.
— Si tant est qu’elle en a un jour bougé, souligna Alàtar.
Son aîné lui adressa une œillade exaspérée.
— Alàtar, es-tu avec nous ou non ? J’espérais avoir ton soutien, mais si tu juges cette histoire trop invraisemblable pour daigner t’y intéresser…
Le prince cadet secoua doucement la tête :
— Pas trop invraisemblable, mais trop floue.
Se retournant à demi, Tyeltaran donna un vif coup de poing à l'étagère sur laquelle il s'adossait. Son visage se crispa sous la brève douleur qu'il dut ressentir, et Caraghon grimaça par sympathie. Mais au moins, ce mouvement d'humeur semblait avoir un peu apaisé le prince aîné.
— Nous pouvons interroger les gardes des appartements royaux pour déterminer qui y est entré ces derniers jours, lança-t-il, bien que sa voix ne recèle pas beaucoup d'espoir.
La moue dubitative d'Alàtar parlait pour lui autant que pour Caraghon.
— Je suis conscient que c’est une piste illusoire, s’agaça Tyeltaran en les dévisageant, le regard flamboyant, mais qu’avons-nous d’autre ? Déterminer qui était absent au banquet ou qui l’a quitté en avance ? Questionner les pléthores de serviteurs pour vérifier que l’un d’eux ne s’est pas éclipsé avant la fin du service ?
Caraghon capta le regard en coin qu'Alàtar lui adressa. Il ne sut s'il s'agissait d'un signe de connivence ou d'une subite suspicion.
— Très bien, j’irai poser quelques questions aux gardes. Mais s'ils respectent un tant soit peu leur rôle et les consignes qu'on leur donne, seuls les valets de chambre sont autorisés à y pénétrer en l'absence du roi.
— Alors, grogna Tyeltaran entre ses dents serrées, le traître serait un membre de la domesticité ou de la garde.
— Ou bien il dispose d’une aide extérieure, glissa Alàtar. Rien ne nous dit qu’il a agi seul, après tout. Personne n'est au-dessus de tout soupçon.
Tyeltaran laissa échapper un sourire découragé.
— Par Asalë et tous les Dieux...
Se massant l'arête du nez entre le pouce et l'index, il esquissa un rictus narquois.
— Au moins, voilà une occasion de nous pencher sur les serviteurs de la maison royale. L'intendant et le chambellan seront ravis.
De son côté, Caraghon réfléchissait en silence. Ces élucubrations ne les mèneraient nulle part au point où ils en étaient ; au vu des pistes bien trop floues dont ils disposaient à l’heure actuelle, se lancer dans une traque à l’aveugle ne les mènerait qu’à l’erreur et à l’échec. Un tel assaut nécessitait qu’ils aient préalablement assuré leurs arrières, bien que peu d’options s’offrent à eux.
— Tyeltaran, je sais que tu brûles de dépister l’assassin, déclara soudain Alàtar. Mais je crois qu’avant tout, nous devons nous attacher à la sécurité de Lün.
Il tourna son regard vers Caraghon, comme s’il recherchait son soutien. Le jeune soldat saisit l’occasion de prendre la parole à son tour :
— C’est aussi mon avis. Rechercher notre homme est vain tant que nos indices sont aussi maigres, surtout si nous laissons sa proie vulnérable dans une tour où il a réussi à pénétrer.
— Alors que proposez-vous, Caraghon ? demanda Tyeltaran en arquant un sourcil interrogateur.
A ses côtés, son frère avait effectué exactement le même geste. Caraghon les dévisagea tous les deux avec amusement. Ainsi, leurs expressions offraient une similitude qui faisait presque oublier toutes leurs différences physiques.
— Le plus sûr, je crois, serait de poster en permanence une sentinelle auprès de Lün.
— Une sentinelle ? répéta Alàtar d’un ton pensif. Oui, c’est sûrement ce que nous pouvons faire de mieux. Mais j’ignore auquel de nos soldats faire une absolue confiance. Tyeltaran, tu connais mieux le corps de garde que moi.
Celui-ci réfléchit quelques secondes.
— Il faudra me laisser un temps pour examiner qui sera assez fiable, finit-il par dire. Et surtout avec assez de cran pour accepter. Je ne peux pas arrêter mon choix sur un coup de tête.
— Décide-toi avant la Nuit des Cycles, de préférence, le tança Alàtar.
Tyeltaran lui renvoya un sourire grimaçant.
— Fais-moi confiance.
Puis il se redressa, et d’un geste étudié, repoussa en arrière ses longs cheveux égarés sur ses épaules.
— Il va falloir que je fuie, déclara-t-il en époussetant sa cotte avec coquetterie. Il s’avère que la fille de la duchesse de Calcède m’a fait une gracieuse proposition à déjeuner chez elle aujourd’hui, je serai bien impoli de lui faire défaut.
— La jeune Idiane ? s’exclama Alàtar avec une surprise non dénuée d’ironie. Elle s’est sérieusement entichée de toi, ma parole ! Ce n’est pas la première fois qu’elle recherche ta présence depuis son arrivée à la cour, l’été passé.
— C’est bien normal. Qui n’est pas entiché de moi, au fond ? répliqua Tyeltaran avec arrogance.
C’était bien quelque chose que l’arhîl de Lancasia aurait pu dire, mais Caraghon ne goûta pas à ce subtil trait d’humour. Il ignorait pourquoi, l’idée que le prince les quitte dans le but de tenir compagnie à une courtisane lui déplaisait énormément.
— File donc à ton déjeuner, espèce de prétentieux, lâcha Alàtar en croisant les bras sur la poitrine. Mais ne demande pas ta petite duchesse en mariage trop vite, qui sait si notre père n’aura pas besoin de ta main libre d’ici peu…
L’expression altière du prince aîné se fana sensiblement.
— Qu’est-ce que tu veux dire ?
— Oh, rien du tout.
Caraghon regarda Alàtar et trouva son expression trop innocente. Il se rappela de la réunion qu’il avait distraitement suivie dans la matinée ; la conversation tournant autour des femmes et des princesses Dejclanes...
Par tous les Dieux du Désert.
— Messeigneurs, prononça Tyeltaran avec une révérence exagérée.
Et il s’éloigna d’un pas vif en direction de la porte de la bibliothèque ; puis, une main sur la poignée, il se retourna une dernière fois vers eux, un petit sourire aux lèvres.
— La prochaine fois qu’il te viendra à l’idée de former une réunion de comploteurs, Alàtar, ne choisit pas l’heure du déjeuner.
Alàtar secoua la tête en riant. C’était la première fois que Caraghon le voyait ainsi, si détendu – il soupçonnait que le soulagement d’avoir pris une décision lui allégeait l’humeur. Ses traits anguleux paraissaient juvéniles, laissant apparaître sa jeunesse, et une étincelle amusée pétillait dans ses yeux.
— J’en prend note, répondit-il. Mais maintenant que nous nous sommes entendus, je ne crois pas qu’il sera nécessaire de nous revoir. Il ne faudrait pas risquer qu’on nous remarque.
Puis il ramassa ses cheveux en arrière d’un air pensif, et son visage retrouva la gravité qui lui était coutumière.
— J’ai toujours la possibilité d’échanger quelques mots avec hîl Caraghon après les réunions chez le roi ; et toi… vous vous voyez assez fréquemment pour que cela ne surprenne plus personne.
Une note légèrement désapprobatrice couvait dans sa voix en prononçant les derniers mots. Tyeltaran ne sembla pas la percevoir, ou bien pas s’en formaliser, car il se contenta de leur adresser à tous les deux un dernier sourire avant de s’éclipser. La porte se referma sur lui sans un bruit. Mais Caraghon garda le regard rivé sur elle, comme dans l’espoir qu’elle se rouvre.
— Une bien étrange histoire, soupira la voix d’Alàtar à ses côtés.
— Oui, en effet, approuva mollement le jeune soldat.
En tournant la tête, il surprit le regard du prince braqué sur lui.
— Nous aurions dû honorer la table du roi, aujourd’hui, ajouta celui-ci. Souhaitez-vous les rejoindre ?
Caraghon réfléchit un instant avant de secouer la tête.
— Si mon lieutenant a besoin de moi, il me fera appeler ; en attendant, je crois que je vais descendre aux cuisines, rejoindre mes frères d’arme.
Alàtar opina en silence, un pli se creusant entre ses sourcils froncés. Il semblait sur le point de dire quelque chose, qu’il hésitait pourtant à formuler.
— C’est une fort belle dague que vous avez là.
Caraghon baissa machinalement les yeux. Le poignard frappé de l’étoile dejclane était en effet là, fidèle et silencieux, à sa ceinture.
— N’est-ce pas ? répondit-il seulement.
Il se sentait réticent à confier au prince qu’il s’agissait d’un cadeau de Tyeltaran. Le souvenir de leur dernière confrontation, quelques jours avant leur départ pour la grande chasse, ne lui avait pas laissé l’impression qu’évoquer ainsi son frère serait bien accueilli.
Mais le prince cadet ne parut pas se soucier de cette réponse laconique. Comme si ses propres mots n’avaient été qu’un bancal moyen de briser la glace, il enchaîna à brûle-pourpoint :
— En ces circonstances, mon frère et moi ne pouvons nous en remettre qu’à vous, mais ce n’est guère un choix. J’espère que vous le comprenez.
Caraghon acquiesça, car il comprenait aussi que c’était la déclaration la plus proche d’une excuse qu’il pourrait obtenir du jeune prince. Un faible sourire fit jouer les lèvres de celui-ci, bien que la ride entre ses sourcils n’eût pas complètement disparu.
— Alors il semblerait que nous nous en tiendrons là.
Il fit quelques pas en direction de la porte, avant de se raviser et de se retourner vers le soldat. Le sourire n’avait pas quitté son visage, empreint d’une certaine satisfaction, et il semblait que le feu de ses yeux sombres en portait le reflet.
— Voilà longtemps que j’espérais apprendre à mieux vous connaître, hîl Caraghon. Bien que l’occasion qui se présente soit fort singulière, je m’en réjouis.
L’interpellé s’inclina légèrement, à la fois flatté et un peu dérangé de ces paroles. Il commençait sérieusement à se demander ce qu’il avait pu faire pour attirer ainsi sur lui l’attention des deux fils du roi d’Eälagon.
Je crois comprendre dans ce chapitre qu'un des enjeux diplomatique serait de fiancer Tyel à une des filles du Révéré : c'est une super idée si c'est là que tu veux aller !
J'aurais d'ailleurs adoré que ce soit expliqué dès les premiers chapitres, ça rajouterait une couche d'interdit à l'amour interdit entre Cara et Tyel qui pourrait être super intéressant !
D'ailleurs, en parlant de drama, je crois que dans un chapitre on comprend que le lieutenant de la garde se doute qu'il y a anguille sous roche entre Tyel et Cara, ce serait carrément crédible qu'il engueule Cara sur le sujet, qu'il lui rappelle qu'il est hors de question qu'une telle relation ait lieu à cause de l'incident diplomatique que ça pourrait créer, en particulier si Tyel est promis à une fille du Révéré !! Ce serait la merde qu'une telle rumeur circule ...
Cara c'est en train de me pleurer dessus en demandant qui est cette horrible madame qui veut lui briser le coeur xD
Tsss tu lis dans mes pensées xD cette scène a été écrite, puis décalée pour cause de changement de script, ce qui fait qu'à l'heure actuelle elle fait la queue dans mon dossier "scène coupée" xD J'ai l'impression de jouer au puzzle avec l'ordre de mes scènes, c'est insupportable.
Haha, tu me fais trop rire ! Pour tout te dire, j'ai écris mon roman pas du tout dans l'ordre, j'avais la fin avant le début, je sais ce que c'est le puzzle ^^ ! Tu vas t'en sortir ;)
Ahah ouais j'ai l'impression qu'on est pas mal à faire ça... j'essayerai de survivre xD
Oh, Caraghon, tu ignores pourquoi ça te déplait que Tyel aille manger avec une fille ?? Tu veux que je t'aide, peut-être ??? 🙄🙄🙄🤦♀️🤦♀️
Breeeeffff. Je trouve que tu réussis bien à garder le caractère de tes personnages dans les différentes situations ^^ Alàtar me fait sourire, parano comme ça x)
Encore un chapitre super à lire, je suis très curieuse de voir ce qu'il va se passer pour Lün (et pour Tyel aussi, par rapport au mariage arrangé que va peut-être proposer son père etc), et de voir la suite en général !
A plus ;)
Mes remarques :p (oui, je fais en deux parties, et je mets le "à plus" avant XD)
• "Il dirigeait la garde Révérente depuis plus de dix ans, avec une exigence qui n’avait d’égale à sa droiture" → "avec une exigence qui n'avait d'égal à sa droiture"... Cette phrase me dérange un peu. Je sais que l'on peut dire "qui n'avait d'égale que sa droiture", mais je ne sais pas si c'est cela que tu as voulu dire, et je sais encore moins si la tienne est (au niveau de la syntaxe) correcte ^^ Du coup, si le "que" est ce que tu as voulu dire, je te conseillerais de le remplacer, ou alors de reformuler ^^"
• "L’arhîl de Lancasia, à peine plus âgé que Caraghon, maître d’une des plus riches provinces" → "L'arhîl de Lancasia"... Je ne suis pas sûre d'avoir tout compris en ce qui concerne l'usage des "hîl, arhîl" (je crois que c'est par rapport au grade ^^) mais il m'aurait semblé que ce serait ici "L'arhîl Lancasia" 🤔 Après, comme je te l'ai dit, je ne pense pas avoir toooouuut compris, alors peut-être que c'est "correct" ^^ Et de toute façon tu peux en faire l'usage que tu veux, cela vient de toi ; je te fais juste la remarque de ce qui m'a "perturbée" 😜😅 (Et après la lecture de la suite, je me dis que ce n'est pas une erreur, puisque tu l'as écrit au moins une fois de plus... Mais j'en parle quand même, on ne sait jamais 😅 Et puis sinon j'apprendrais quelque chose 😝😅)
• "Caraghon s’humecta les lèvres, conscient que l’attention dont il était l’objet, bien qu’il en ignorât la raison" → Il me semble que c'est plutôt "conscient de l'attention" ^^
• "Il se rappelait avec une certaine douceur de ce temps-là, où lui-même n’était encore qu’un jeune soldat sans renom" → "Il se rappelait...de ce temps là"... On ne met pas de "de" avec "se rappeler" ("se rappeler quelque chose", et "se souvenir de quelque chose") ^^
• "Hé, il faut croire que quelques obligations qui me retiennent de mon côté, répliqua tranquillement Tyeltaran" → "que quelques obligations qui me retiennent"... J'aurais dit "que j'ai quelques obligations qui me retiennent", ou bien "que quelques obligations me retiennent" ^^
• "Tu consent donc à nous croire ? fit Tyeltaran en haussant un sourcil" → tu consens ^^
• "Qu’aussi peu de personnes que possibles soient dans ce secret vaut mieux" → Je crois que c'est "que possible" ^^ ( = "qu'il est possible")
• "Personne n'est au-dessus de tout soupçons" → Il me semble que c'est "tout soupçon" ^^
• "Il se rappela de la réunion qu’il avait distraitement suivi dans la matinée" → Je crois que c'est "suivie" ^^
Oui il voudrait bien que tu lui expliques, parce que là il est un peu perdu xD
Merci beaucoup, j'avoue que c'était un exercice difficile avec ce chapitre ! Ahah oui, le phénomène Alàtar... xD
Ravie que ça te plaise toujours en tout cas ^^
Tu te désistes du toi qui relève les fautes peut-être ? XP
Mdr la taille de ta deuxième partie m'a fait un peu peur... mais ce chapitre a été victime de pas mal de bricolages, donc ça ne m'étonnes pas que pas mal de trucs traînent.
Pour le "avec une exigence qui n’avait d’égale à sa droiture" j'étais persuadée que ça se disait xD je suis allée faire des recherches, effectivement j'ai inventé un truc toute seule dans ma tête. Je suis chelou des fois...
C'est vrai que pour les hîl et arhîl, j'ai jamais expliqué le concept... "hîl" serait un équivalent de "sire", qui va derrière le nom (hîl Caraghon) ; et "arhîl" serait l'équivalent de "seigneur/duc/etc" donc avec la particule et le titre derrière : Lancasia est le nom de son domaine, et son petit nom (je sais plus si je l'ai précisé quelque part) c'est Aenos. Voilà voilà... ;)
D'aaaaaccord, je vois ^^ Merci !
Merci beaucoup !!!
Et je me demandais quand est-ce qu'on allait commencer à parler mariage, ça y est ! D'ailleurs Caraghon, franchement. Le mauvais élève de base. N'écoute rien au conseil royal, se retrouve à se demander "tiens au fait, mais pourquoi est-ce qu'on parle de princesses, c'est bizarre"... Franchement c'est pas une flèche, surtout en diplomatie XD. Entre lui et Tyeltaran qui m'a l'air plus dégourdi mais de s'en foutre complètement... Heureusement qu'Alàtar est dans la confidence sinon j'imagine même pas le bordel !
J'espère que tu passes de bonnes vacances sinon ^^
Ouiii ça arrive petit à petit, maintenant qu'on a bien tâté le terrain, les choses sérieuses commencent à se profiler ^^ par contre Caraghon est un peu vexé que tu le traites de mauvais élève xD mais c'est vrai qu'il abuse à toujours décrocher des conversations... il l'a bien dit, la diplomatie c'est pas son truc du tout ! Oui heureusement que Tyel a fait appel à Alàtar, sinon les deux s'en seraient pas sortis xD
Merci beaucoup ! Je suis allée me réfugier en montagne pour fuir la canicule, donc ça va ;)
Bisous et à bientôt j'espère !
Je suis à la bourreeeeeuh ! Toi, tu es en vacances à te dorer la pilule et moi je viens juste de reprendre le boulot (ce qui explique ce manque de temps =.='') ! Mais me voici pour lire et commenter x)
Je le sens pas le roi, là ! Il est un peu trop heureux que Caraghon puisse lui en dire plus sur l'une des princesse Révérée et je sens que ça puuuue ! Je suis certaine qu'il pense à un mariage entre elle et Tyel pour resserrer les liens entre leurs deux pays >,< Mais franchement, ce serait une erreur, Tyel n'aime pas les femmes, il préfère les hommes. Cette union ne pourra pas être fructueuse et ne songe pas un seul instant que ce mariage l'assagira et lui fera changer ses préférences sexuelles. Parce que c'est mort xD Par contre, tu peux marier Alàtar, il ne devrait pas y avoir de problème. A moins que Lancasia et lui aient davantage progressé que nous ne l'imaginions >.>
Tu m'étonnes qu'Alàtar sourie à une plaisanterie de Lancasia *Lui envoie un clin d'oeil pas du tout discret et lourds de sous-entendu*
Bon, par contre, Caraghon, cesse de vanter les qualités de cette princesse et son amour pour la chasse ! On dirait que tu es en train de dire « Oui, oui, elle est parfaite pour votre fils aîné » >,< Tu es en train de creuser la tombe de ton propre cœur là >.<
La bibliothèque !!! Laissez-moi venir avec vous T.T Je me ferais toute petite, vous ne me verrez pas, ni ne m'entendrez... sauf si Tyel débarque et commence à flirter avec Caraghon. Là, je ne promets pas de réussir à me retenir de glousser et de kyater comme une idiote >.>
Bon, pourquoi même ses frères l'appellent Lün, bon sang ? Je croyais que c'était connoté négatif, cette appellation ? Le pauvre n'est même pas respecté par ses aînés. C'est trop triste T.T
Ok, Alàtar... tu es mort dans mon cœur U.U Comment il OSE mettre en doute le témoignage de mon prince préféré entre tous, mon protégé de cœur ?! Lune (je vais l'appeler comme ça, je trouve ça plus sympa pour lui ^^) est trop innocent pour mentir ! Et ce n'est pas parce qu'il est différent qu'il est plus bête qu'un autre et incapable de faire la différence entre un cauchemar et la réalité ! Franchement, je préfère encore plus Tyel maintenant que je viens de voir ça ! Tyel, lui, croit son petit frère et cherche à le protéger alors que Alàtar remet sa parole en doute et le traite comme un attardé auquel il ne faut pas prêter attention ! Je te déteste, Alàtar U.U Et en plus, voilà comment il parle de Tyel... comme s'il était biaisé ou trop stupide, lui aussi, et qu'il ne fallait pas le croire >,<
Que Caraghon se mette à douter de Lune-chou me brise le cœur mais je sourie de voir qu'il fait confiance à Tyel, hi hi ! Ca veut tout dire x)
Ah, enfin, Caraghon parle de l'étrange personne qu'il a vu se diriger vers la tour sud. Et je vois que ça a ébranlé Alàtar. Mais est-ce parce que le témoignage de Caraghon lui offre une preuve de la véracité des déclarations de son petite frère et donc, il est choqué de savoir qu'on a voulu s'en prendre à lui ? Ou bien est-ce parce qu'il a quelque chose à voir avec tout ça et qu'il ne pensait pas qu'il y avait eu un témoin ? Je vais peut-être chercher trop loin mais... je soupçonne tout le monde U,U Par contre, je suis étonnée que Tyel en ait parlé à Alàtar alors qu'il a dit lui-même qu'il soupçonnait tout le monde...
Des obligations ? Tyeltaran ? Cyan a émit un petit ricanement sceptique, je dois dire, quand il a lu ça par-dessus mon épaule. Je ne sais pas pourquoi >;>
Bon, Alàtar remonte dans mon affection. Il a l'air de vraiment se soucier de la sécurité de son petit frère, ça me rassure. Je pensais qu'étant le plus proche de leur père, il traiterait Lune comme le roi le fait mais je suis ravie qu'il n'en soit rien et que, contrairement au reste de la cour et à cet imbécile de souverain et de père raté, il le voit pas Lune comme une nuisance dont il faudrait se débarrasser >,<
Dictionnaire comportemental des... ? Serait-ce un autre ouvrage de Tyeltaran ? Mais de quoi est-ce que ça parle ? Des crush réfractaires et incontrôlables tels que Caraghon ou Cyan ? xD
Non en vrai, je me demande quel est le mot manquant ? Est-ce que ça porte sur les faucons ou un animal de cette sorte ou bien, plus triste, sur les fous et les attardés, en référence à Lune-chou qui n'est ni l'un, ni l'autre, d'ailleurs U.U
Alàtar a peut-être raison en pensant que la clé n'a pas bougé. Il suffit qu'un des domestiques l'ait prise à un moment donné, en ait fait un double, puis l'ai reposée à sa place et hop ! Ni vu ni connu, l'assassin pouvait entrer dans la tour sans souci >.<
Je pense que si les gardes ont laissé quelqu'un d'autres que les valets du roi entrer, aucun d'eux ne va aller le rapporter aux princes et signer ainsi son arrêt de mort (ou en tout cas, l'arrêt de son service au palais xD). Mais bon, comme dit Tyel, ils n'ont pas beaucoup d'autres pistes. Et il faut bien commencer quelque part. Et puis, l'un des valets est peut-être complice. Ce n'est pas à exclure.
Par contre, Alàtar... va falloir qu'il arrête de se montrer aussi suspicieux envers Caraghon ! Déjà, il lui fait bien comprendre que s'il cafte, il peut dire adieu à sa vie et dans d'atroces souffrances mais en plus, quand on parle de quelqu'un qui est parti tôt du banquet, son regard glisse sur lui en mode « tu es suspect, mec ! » Mais bon, si Caraghon avait été dans le coup, il n'aurait pas cherché à le convaincre que Lune n'a pas rêvé. Au contraire, il aurait tout fait pour aller dans son sens et nourrir ses doutes. Donc Alàtar, tu arrêtes ça tout de suite ! Sinon, grouillote 1 va te tomber sur le rab U.U
Mais... n'est-ce pas que placer une sentinelle va éveiller les soupçons du coupable et le forcer à se montrer encore plus prudent ? Pourquoi ne pas lui tendre un piège en le laissant se mettre en confiance et se croire en sécurité ?
Ca me fait plaisir de voir les deux frères s'entendre aussi bien <3 J'avoue, j'aime leurs petites interaction et je pense que cette affaire va rapprocher notre petite fratrie préférée =) En tout cas, je l'espère ! Par contre... je suis étonnée que Caraghon ne sois pas plus jaloux que ça de la rencontre entre Tyel et sa duchesse (qui est visiblement amoureuse de lui) ou, au moins, qu'il ne réagisse pas plus à l'idée d'un mariage entre Tyel et une princesse de son pays, ou une femme en générale. Cyan est en train de jeter un regard plein de pitié sur Tyel, là ; je crois qu'il se dit que c'est mort pour lui, Caraghon est loin d'être amoureux xD
J'ai du mal à cerner Alàtar. Vraiment. Il ne me semble pas forcément « intéressé » par Caraghon de la même façon que Tyel l'est mais en même temps, il est intéressé par lui, c'est indubitable. Est-ce parce que justement, son frère s'intéresse de près à Caraghon, donc il cherche à comprendre ce qu'il a de si spécial ? Est-ce qu'il veut vérifier que Caraghon est digne de son frère, même s'il n'approuve pas leur relation ? Ou bien est-ce encore autre chose ? Il est bizarre xD Mais j'aime ce côté mystérieux et ambiguë, chez lui =)
Sur ce, j'ai encore une fois dévoré ce chapitre qui est tout aussi bon que les précédents ! J'ai vraiment hâte de voir notre dream team à l'oeuvre car ces trois-là forment un curieux trio mais surtout, j'ai hâte de les voir se rapprocher petit à petit, même si en Caraghon et Alàtar, bien entendu, je ne vois qu'une amitié solide et rien de plus U.U
Je te laisse !
A tout bientôt !
Natsunokaze !
PS : Profite de tes vacances bien chargées xD On se contentera de ce que tu auras le temps de nous donner x)
Tu as définitivement mis le roi sur ta black list de personnages je crois là xD mais oui, tu as bien deviné sa pensée... et je tiens à préciser que dans mon monde, y'a as de bidouillages magiques pour permettre à deux mecs de procréer, alors c'est un mariage avec une nana ou un mariage avec une nana xD
Non mais ! Alàtar est totalement offusqué de se faire balancer dans une union avec une inconnue juste parce que le grand frère est trop gay pour ça >.< Et peut-être qu'effectivement, sa tactique de rapprochement diplomatique passe par le lit de Lancasia ? xDD qui sait...
*Alàtar se retourne vers moi en me demandant pourquoi y'a une madame qui lui fait des clins d'oeil discrets et subtils*
Oui ben Caraghon le boulet n'avait pas compris l'enjeu de la discussion, alors laisse-le s'enliser tout seul dans sa merde comme un grand... Il l'a toujours dit que la politique c'était pas son truc !
AHah désolée c'est un endroit privé, même la plus discrète des grouillottes ne peut pas rentrer xD surtout qu'effectivement Tyel s'est pointé (mais pas dans le but de pécho du Dejclan, en tout cas pas aujourd'hui...)
J'avoue que c'est pas hyper sympa de leur part T_T mais ils ne savent pas trop comment l'appeler autrement, c'est le seul nom sous lequel ils le connaissent.
Rooooh mais tout de suite les grands scandales xD laisse Alàtar faire son papy suspicieux, c'est dans son caractère... et puis il n'a pas vu Lün/Lune (qui valide la nouvelle orthographe) raconter l'histoire donc il a le droit d'être un peu septique ! Mais quelle drama queen cette lectrice xDDD Oh mais en plus tu vas me faire pleurer Alàtar maintenant, il est tout vexé... pfff.
Par contre Tyel est ravi d'entendre dire que tu le préfère. Même s'il a mal digéré le "mon prince préféré entre tous" qui désignait Lün. Vraiment très mal digéré.
J'ai cru que tu allais renier Caraghon aussi pour oser douter une micro-seconde, tu m'as fait peur xD mais oui, il fait confiance à Tyel, héhéhé ;)
Au moins ça a permis de faire changer Alàtar d'avis, tu le déteste moins maintenant ? xD Et franchement, il vaut mieux qu'il soit au courant, parce que des trois c'est quand même celui qui tiens le plus la route ! Entre Tyel et ses envies de meurtre, et Caraghon qui est paumé bien malgré lui, il leur fallait bien un peu d'aide...
Ah quand même ^^ j'ai l'impression qu'Alàtar a joué aux montagnes russes dans ton estime avec ce chapitre xD Et non, même s'il est proche de papa-raté, ce n'est pas non plus son clone !
Ahah tu l'as relevé, j'avais écris ce passage rien que pour toi xD j'avoue que je ne sais pas quel est le mot manquant du titre du bouquin, Tyel n'a pas voulu me le montrer... mais je soupçonne en effet que cela ait un rapport avec les crush réfractaires ^^
C'est vrai que les gardes n'auront pas la connerie de dire oklm "ah si on a laissé entrer un mec louche qui est ressorti avec une clef et s'est barré mine de rien" ... mais laisse les petits princes avoir de l'espoir xD mais ça leur permettra de savoir qui sont les réguliers qui sont entrés.
Pfff t'as toujours pas fini de râler après Alàtar hein ? Il va monter le gang des persos persécutés avec Askaos si ça continue xD Laisse-le être sûr que Caraghon a capté qu'il n'avait pas intérêt à moufter ! Et il n'est pas effrayé d'entendre les menaces de Grouillotte, après tout il peut toujours glisser un mot au chambellan pour qu'elle soit affectée au récurage des chiottes (comme Cyan...)
Mais si tu vas voir, ils sont pas cons au point de vouloir foutre une sentinelle au milieu de la cour à la vue de tous ! Ils vont être discrets comme tout, l'assassin ne verra rien venir... héhéhé.
Ravie que leur relation te plaise, c'est vrai que jusque là ils n'ont pas donné l'impression de super bien s'entendre ^^
J'avoue, bonne remarque ! J'ai glissé une petite phrase pour dire que Cara pas content que Tyel file pour aller reluquer de la nana à table... après pour les projets de mariage, vu qu'il a capté tout à la fin il est encore en mode "Ah... Ah ?"
Cyan range ton regard apitoyé, ça ne te va pas du tout xD Je te signale que toi aussi après avoir maté du prince à poil tu étais dans une situation de déni profond, tu es même allé renifler Eli pour voir si c'était normal, alors si j'étais toi hein...
Ravie que tu ai du mal à le cerner ^^ j'avoue que c'est un perso qui me donne du mal... ses intentions vis à vis de Caraghon ne sont pas claires mais tes hypothèses sont intéressantes ;)
*Alàtar se pavane et se drape dans son mystère et son ambiguïté*
Eh bien ravie que tu ai apprécié ce chapitre xDDD Mdrr la dream team de choc, en effet, l'assassin n'a qu'à bien se tenir !
PS : merciii (et toi profite de ton boulot xD) j'essayerai de poster un chapitre dans quelques jours dans je ne promet rien...
Bisooouuuus et à bientôt j'espère ;)
Merci pour ton passage, bisous <3