Chapitre 17 - Manon

Notes de l’auteur : Bonjour ! Voici le dix-septième chapitre ! J'espère qu'il vous plaira :) Je compte sur vous pour me lire et me donner votre avis ! :)

Le soleil commence à se coucher à l’horizon, teintant le ciel de nuances dorées alors que l’entraînement de volley-ball prenait fin. Les joueurs de l’équipe sont épuisés par l’effort, la sueur perle sur leurs fronts, mais leurs visages sont illuminés par un sentiment de satisfaction après une séance d’entrainement intense. Tout le monde était réuni autour des bancs et de la table sur laquelle je suis assise.

Comme toujours à la fin des matchs, mon père les rassemble tandis que les joueurs compensent leurs dépenses énergétiques en mangeant des barres de céréales ou des fruits. C’était leur de son débriefing, pendant ces dernières heures, il avait inspecté, analysé chaque geste de ses joueurs. Il tient dans sa main son bloc rempli de note avec les performances et les commentaires constructifs dont il a le secret.

- Bon travail, les gars. Vous avez bien bossé aujourd’hui, dit-il. Je sais que vous êtes fatigués et surtout vous puez donc par pitié, dirigez-vous vers les douches et rentrez chez vous. Je vous prépare un mail individuel avec vos points forts durant cet entraînement et les domaines qui nécessitent encore du travail.

Les Alphas se dispersèrent rapidement dans le gymnase, ramassant leurs affaires et se dirigeant vers les vestiaires. Mon père ramassa aussi ses affaires tout en grommelant des idées de stratégies et que la terre était bien trop basse pour ramasser ses notes.

- Ma chérie ? Est-ce que tu pourrais ranger les équipements avec Owen ? J’ai encore une tonne de choses à faire avant de rentrer.

Sans nous consulter, nous hochons la tête tandis qu’Owen reprend encore son souffle après l’effort intense. Il se penche en avant, prenant appui sur ses genoux.

- Merci, les enfants, sans ajouter un mot, il se dirige vers les portes du gymnase, nous laissant seuls.

Le gymnase résonne encore des échos des ballons rebondissants, des cris d’encouragements et des jurons contenus. L’entrainement avait peut-être pris fin, mais l’énergie positive et l’enthousiasme imprègnent encore les murs. Je suis fière de voir l’évolution des gars et la famille qu’ils formaient sur le terrain, prête à affronter tous les obstacles qui se dressent sur leur chemin.

Sans consulter Owen, je commence à ranger les équipements en commençant par enlever les coussins protecteurs et en les rangeant dans le dépôt. Même si je range souvent les filets de volley-ball, je me fais toujours surprendre par le bruit de la porte qui claque. J’oublie toujours de la bloquer alors que je dois faire des aller-retour. Lorsque je reviens dans la pièce, Owen se charge des antennes en en dévissant d’abord le bas puis le haut. Puis il se dirige vers le local que je viens de quitter pour les ranger sur les crochets du haut. CLAC.

Je me concentre sur la partie la plus amusante, la détente du fil, qui doit se commencer par le bas et le haut avec la manivelle.

CLAC.

Je ne peux m’empêcher de sursauter.

La porte. Encore une fois. Je dois vraiment la coincer. Mon meilleur ami se glisse à mes côtés pour m’aider à rouler le filet sur le support. Il me semble absent et ne pas regarde pas directement:

- Ça va, Wenou ? Tu as l’air perdu dans tes pensées.

Il esquisse un sourire fatigué, tout en conservant sa concentration.

- Oui, je réfléchissais juste à quelques mouvements que j’aurais pu mieux exécuter pendant l’entraînement.

- Quels mouvements ? Tu étais parfait, comme toujours, je recule avec le filet dans les bras, je me dirige vers le local en faisant bien attention de ne pas le faire tomber et l’emmêler.

Contrairement à quoi je m’attendais, la porte ne claque pas derrière mon dos. Owen m’a suivi jusque-là avec l’un des poteaux, ne respectant pas les règles si précisément écrites par mon coach. Aucun des joueurs ne doit porter un poteau seul. Premièrement parce qu’ils sont très lourds. Deuxièmement, ils risqueraient de les faire tomber et d’abîmer le matériel. Troisième, selon mon papa, c’est censé rapproché les joueurs de devoir se coordonner, j’avoue avoir un doute sur ce dernier point.

Le silence est gênant dans la pièce et je me pousse à sortir de la pièce pour continuer d’avancer avant que mon cerveau reprenne son discours interne. J’ai rarement des moments de paix avec moi-même et où je ne pense pas à des situations qui me font paniquer. Je n’attends pas Owen, déterminée à continuer d’occuper mon cerveau. Mon nouvel ennemi me vient alors : le dernier poteau. C’est une mauvaise idée ? Sûrement. Mais qui ne tente rien n’a rien.

Je soulève le poteau, la première tâche étant de réussir à le faire sortir de son ancrage dans le sol. Je me concentre et j’utilise la force de mes jambes et de mon dos tout en me penchant en avant.

Mission réussie.

La suite ? Éviter de me faire écraser par ce truc dont j’ai sous-estimé le poids et la taille. Sérieusement, il est immense et me dépasser d’au moins 1m. Ok, il faut la jouer de manière sécurisée. Je tends les bras et recule pour réussir à atteindre le haut du poteau pour que celui-ci soit moins lourd lorsque je le fais tomber. Je recule doucement et me concentre sur ma mission. C’est plus facile que ce que je pensais. Je commence à accélérer mon ascension et me moque mentalement des règles de mon père. Sauf que mes mains qui sont moites ont décidé que c’était le moment de glisser et me font lâcher prise. Je suis le métal froid glissé et j’ai le réflexe nul de fermer les yeux et d’attendre que cela se passe. Le contact n’a pas lieu, mais j’entends pourtant un bruissement et un souffle m’indiquant que le poteau a stoppé sa chute. Ce n’est qu’après que je me rends compte de la chaleur présente dans mon dos, j’ouvre les yeux et découvre Owen le bras tendu au-dessus de sa tête et tenant avec facilité le poteau.

- Merci, lui dis-je dans un souffle.

Pourquoi, est-ce que j’ai aussi chaud et j’ai dû mal à respirer ? Ce n’est pas encore l’âge de la ménopause. Je sais, ça doit être l’adrénaline, j’ai failli mourir écraser pour un poteau de volley-ball.

- C’est exactement pour ça que c’est interdit de les ranger seuls.

Sauf quand on est géant qui joue au volley-ball. Il a raison et ça m’énerve. Je n’aime pas avoir tort. Je tais mon agacement et je me décale pour étouffer la chaleur qui monte toujours. Je m’éclaircis la gorge et suis le règlement du rangement à la lettre en me positionnant à la moitié inférieure. Owen comprend le message et se charge de prendre l’autre partie du poids. On se synchronise sans parler. Le chemin vers le local est le plus long que je n’ai jamais connu. Je dois couver quelque chose, ce n’est pas possible d’avoir aussi chaud sans raison.

CLAC.

La porte du local se ferme derrière nous. Nous plongeons dans la presque obscurité. La pièce n’était éclairée que par les quelques rayons lumineux provenant des lampadaires extérieurs.

Lorsque l’on pose le poteau à sa place au niveau des crochets numérotés, je pousse un soupir de soulagement. Mais je ne bouge pas, je fixe Owen. Et il me fixe aussi. Aucun mot ne sort et j’ai toujours aussi chaud bordel. C’est aussi son cas si j’analyse la fine particule de sueur sur son front. Et qu’est-ce qu’il a sur la joue ? C’est une tâche de quoi ? De la graisse pour les équipements ? Je sors par automatisme la serviette propre que j’avais glissée dans ma poche arrière et lui tapote doucement la joue pour lui enlever. Un frisson parcourt mon corps tandis que je me rapproche encore plus pour mieux voir.

Je stoppe mon geste dès que je me rends compte de ce que je viens de faire. Owen ne bouge toujours pas, se contentant de me fixer droit dans les yeux. Je n’entends que mon cœur résonner dans mes oreilles. Est-ce qu’il peut l’entendre lui aussi ? Mon visage est si proche du sien que je peux sentir la chaleur de sa respiration. Une sensation étrange me balaie l’estomac, j’ai le ventre qui chatouille et qui me brûle à la fois. Comme si j’allais faire une crise de panique, mais que l’angoisse ne me terrassait pas.

Je remercie l’absence de lumière directe dans cette pièce, empêchant Owen de voir mes joues s’embraser. Mes yeux se posent sur ses lèvres qu’il lèche rapidement et mon cœur s’emballe encore plus. La tension est à son comble, ma respiration se fait saccader et je perçois la sienne, tout aussi hiératique. Le contact entre nos yeux ne se défait pas, et cela malgré les nombreux aller-retour que je fais entre ses yeux et sa bouche, la bulle d’intimité entre nous n’explose pas et toute cette tension ne me donne qu’une envie : goûter ses lèvres.

CLAC.

La porte du gymnase se referme au loin, me faisant sursauter et exploser la bulle.

- Je… Je crois qu’il est temps de remettre les couvercles des ancrages, je bégaye tout en essayant de détourner mon regard de celui d’Owen. 

 

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