Le combat est fini.
Ça a été compliqué. Ni le Yokai, ni Lumi ne souhaitaient me blesser ou détruire la ville. Et pourtant, le quartier Silas a bien été endommagé. Moi-même, je ne suis pas en bon état. Sans les propriétés curatives des brumes, je serais déjà mort. Peut-être que ça aurait été mieux. Peut-être que ça m’aurait soulagé. Peut-être. Je parviens plus à réfléchir.
Je pleure juste, le cadavre de Lumi serré dans mes bras. Il est lardé de coups de sabre. Les miens. Je l’ai tué moi-même. Les sanglots me déchirent la poitrine et j’ai la gorge tellement écrasée que j’ai du mal à respirer.
Ma montre n’arrête pas de biper. Les Lames de Sang s’affolent, les Palladiums aussi. Il y a sûrement des milliers de choses à gérer avec la destruction d’un Yokai majeur. Des traces à couvrir, des morts à dénombrer, des dégâts à recenser, des fêtes à organiser pour maintenir la population dans un mensonge de bonheur.
Je m’en fous. J’en ai absolument rien à foutre. Je veux juste qu’on me fiche la paix. Je pleure mon meilleur ami, la personne qui comptait le plus dans ma vie, la seule qui me comprenait et m’acceptait. J’ai dû le tuer moi-même, parce que j’ai pêché d’arrogance et d’orgueil. Je me sentais puissant, j’étais sûr de maîtriser la situation, que lui ne risquait rien.
Je savais rien… Tellement rien… J’ai rempli la mission des Lames de Sang. J’ai sauvé la ville. Un nouveau territoire sera libéré des angaes, permettant la création d’un autre quartier. J’ai réalisé la dernière volonté de Lumi, j’ai protégé sa fille.
J’ai terriblement mal. On m’a arraché la partie la plus importante de mon âme. Je… Je l’ai fait moi-même. Je me dégoûte à un point…
J’ai envie de mourir.
Je parviens juste à pleurer sur Lumi, qui ne me sourira plus jamais.
~0~
La ville a vite oublié « l’attaque ». Une fête indécente l’a suivie, comme je n’en avais jamais vu. Les habitants célèbrent leur survie et l’apparition de nouvelles terres sans angaes. Ils pleurent de joie, se réjouissent, sans même penser aux raisons d’un tel miracle. Les questions gênantes sont laissées sous le tapis. Seul compte le bonheur égoïste des gens.
La mort de Lumi passe presque inaperçue. Le futur quartier sera nommé en son honneur. Il est présenté comme le héros qui a repoussé le Yokai majeur, mais son décès est juste un détail de l’histoire. Je songe avec amertume aux noms des autres quartiers. Est-ce qu’il s’agit à chaque fois de celui du Palladium sacrifié pour abattre un Yokai majeur ? Ce genre d’hommage me donne envie de hurler. Mais en même temps, dans ces moments-là… Je repense à Lumi. Lui serait content que sa fille profite d’encore plus d’espace que lui, que sa vie soit plus facile.
J’ai assisté aux obsèques de Lumi de loin. Cette fois-ci, personne n’a prévu de caméra pour que je puisse tout suivre. Selon les traditions de la ville, son cadavre est incinéré avec l’objet auquel il tenait le plus. J’étais curieux de découvrir ce que choisirait sa veuve pour le représenter. Je n’ai même pas reconnu le machin. Je crois que c’était une sorte de peluche.
Je ne m’attendais pas à quelque chose de particulier, mais cela m’a fait mal au cœur. Je n’ai jamais vu Lumi avec cet ourson. Je ne sais pas ce qu’il veut dire pour lui. Tout un pan de sa vie m’était inaccessible, tout comme le grand public ne connaîtra jamais ses liens avec moi. Je demeurerai dans l’ombre et personne ne se doute d’à quel point je le pleure.
Après cet événement, je suis resté enfermé dans l’appartement que je partageais avec Lumi, la montre des Lames de Sang balancée dans un égout. Je sais que des Nodachis ont tenté de rentrer en communication avec moi. Les brumes les en ont toujours empêchés. Je me confine dans ma douleur, incapable de faire autre chose que de ressasser mes erreurs.
Souvent, pour m’occuper les doigts, je tricote. Je n’arrive pas à me concentrer assez pour lire sans pleurer. Là au moins, c’est mécanique. Cela ravive les souvenirs, ces heures passées à attendre Lumi et le voir entrer du coin de l’œil, puis s’affaler sur moi. À chaque fois que j’y pense, ma gorge se serre. Je continue pourtant. Le fantôme de Lumi me suit et se rappelle partout à moi. Je ne peux et ne veux pas le fuir.
Un soir, alors que je tricote sans savoir quoi faire de ma vie, sans être capable de prendre une décision, j’entends quelqu’un qui se rapproche de l’appartement. C’est rare, mais pas improbable. Tous les locaux n’appartenaient pas à Lumi. D’ailleurs avec sa mort… Est-ce qu’on tentera de me déloger ? J’aimerai bien voir qui s’y essaierait. J’ai toujours mon sabre et rien à perdre.
La personne se dirige droit vers ma porte, fouille pour retrouver une clé et l’insérer dans la serrure. Un instant, mon cœur s’emballe, imaginant des chimères, mais les gestes manquent d’assurance. L'inconnu qui arrive n’est pas sûr de lui. Il ne s’agit pas de Lumi. Jamais personne n’est venu depuis mon emménagement. Un pauvre Intendant qui n’a aucune idée de ce qui l’attend ?
Je continue juste à tricoter sans même songer à me cacher. Ces mouvements mécaniques me font du bien, je dois les poursuivre. La personne entre à l’intérieur d’une démarche hésitante, toute la pièce étant plongée dans l’obscurité. Elle s’arrête à quelques pas de moi et remarque ma présence. Elle reste immobile et silencieuse un moment, pas le moins du monde surprise. Elle me cherchait ? Elle finit par laisser échapper un petit rire désabusé et s’assoit avec grâce dans un fauteuil.
— J’espérais ne pas arriver trop tard. Au vu de votre activité, j’imagine que vous êtes bien… l’ami de Lumi, n’est-ce pas ?
Mes aiguilles se figent l’espace d’un instant. Je reconnais cette voix, elle appartient à Marianne, l’épouse de Lumi. Qu’est-ce qu’elle fiche ici ? Lumi lui a parlé de moi ? Qu’est-ce qu’elle sait sur nous, les brumes, les Lames de Sang ? Qu’est-ce qu’elle espère de moi ?
— Lumi m’avait prévenue que si un jour, j’avais besoin d’aide, pour Lily ou même pour moi, je pouvais venir vous trouver. Surtout pour Lily d’ailleurs. Ce papa poule… Il aurait été prêt à abandonner toute sa fortune pour sa fille. Clairement, il ne m’aurait pas parlé de vous si ce n’était pour elle.
Je l’écoute sans prendre la peine de me redresser ou de lui accorder un regard. Cela me fait tellement mal qu’elle évoque Lumi, qu’elle me rappelle que tout un pan de sa vie m’était interdit. Mes aiguilles continuent de cliqueter, même si elles trahissent une hésitation. Pourquoi venir ? Lily est en danger ?
— Je sais à quel point vous étiez intime, à quel point vous comptiez pour Lumi et…
— Nous n’avions pas ce genre de relation.
Je l’ai interrompue d’un murmure. Je ne sais même pas pourquoi je me sens obligé de préciser ça. Parce que je regrette ? Non. S’il ne doit y avoir qu’une personne qui connaît mon lien avec Lumi, je ne veux pas qu’elle se trompe sur sa nature. Marianne secoue vaguement la main.
— Je sais. C’est moi qui l’ai ramassé quand vous lui avez brisé le cœur, répond-elle au tac au tac, un peu sèche.
Je me fige, incapable de trouver comment réagir face à cette remarque. Lumi appréciait son épouse pour sa franchise et son efficacité. Je comprends ce qu’il voulait dire par là. Elle s'enferme seule dans un appartement isolé avec un inconnu mais elle n’hésite pas à mettre les pieds dans le plat. Pris de court, je réponds un peu machinalement :
— Je ne souhaitais pas…
Elle m’interrompt d’un geste de main agacé.
— Bien sûr que non. Il valait mieux se montrer honnête, même Lumi l’a reconnu entre deux verres et deux discours extrêmement élogieux à votre encontre. Lui mentir sur cela aurait été l’insulter. Vous avez agi de la meilleure manière possible.
Depuis ce rejet, même si j’étais certain de mon choix, je gardais un poids, un regret de la façon dont les événements s’étaient déroulés. Les mots de Marianne me soulagent sans que je m’y attende. Elle secoue la tête. La discussion ne prend pas la direction escomptée et elle entreprend donc de la recentrer.
— Je ne venais pas pour cela, mais pour évoquer les obsèques de Lumi. J’ai toujours trouvé idiot de brûler l’objet le plus cher du défunt avec lui. Les… Les vivants aussi ont besoin de souvenirs.
Elle attrape son sac, abandonné à ses pieds, et en sort quelque chose qu’elle pose sur la table basse devant moi. Les mains tremblantes, je délaisse mon tricot et je touche du bout des doigts l’écharpe que j’avais offerte à Lumi pour son mariage.
— Si j’avais été une bonne épouse, c’est ça qui aurait dû brûler. Il l’adorait et je devais souvent l’empêcher de la mettre pour des rencontres officielles. Sans vouloir vous offenser, la qualité de l’ouvrage n’est pas exceptionnelle. Bref. J’ai jugé plus opportun de vous la rendre. Lumi a été un partenaire agréable, selon lui moins idiot grâce à vous. Je vous devais cela.
Incapable de répondre, j'amène l’écharpe jusqu’à mon visage. Elle porte encore l’odeur de Lumi. Tandis que je la déroule, une photographie tombe sur mes genoux.
— Lumi la cachait toujours dans son bureau. J’ai pensé qu’il serait plus pertinent de vous la donner que de la détruire.
Je la fixe sans comprendre, me servant inconsciemment de la mistergie pour mieux voir dans l’obscurité. Il s’agit de moi, avec Lumi à mon bras, le soir où je l’ai accompagné en boite de nuit et où j’ai croisé la Voix. Il paraît heureux sur cette photographie. Bien plus que le jour de son mariage. Son sourire est plus vibrant, plus vrai que celui qu’il gardait pour son rôle de Palladium et qu’on retrouve sur toutes les images montrées pour ses obsèques. Le sourire qu’il me réservait. Pour la première fois depuis le début de la rencontre, je redresse la tête pour la regarder directement.
— Merci beaucoup.
Marianne écarquille les yeux et ne peut pas retenir un mouvement de recul. Mes iris sont écarlates et le resteront jusqu’à ma mort. C’est ce qui arrive à tous ceux qui parviennent à vaincre un Yokai de grande envergure, à tuer leur Tandem. Sans me laisser perturber, j’enroule l’écharpe autour de mon cou et je respire profondément, le nez enfoncé dans la laine.
Les larmes débordent d’un coup et je me plie en deux pour tenter de contenir la douleur qui me foudroie la poitrine. Je pleure longtemps, incapable de retenir ma souffrance et mes sanglots. Malgré la peur que je lui inspire, Marianne finit par s’installer à mes côtés, hésitante, et à me tapoter maladroitement le dos.
Ça ne m’aide pas. Mais je suis heureux de pouvoir partager cela avec quelqu’un qui le connaissait.
~0~
Plusieurs mois se sont écoulés.
Néo-Knossos panse ses plaies et oublie beaucoup trop vite à mon goût. Les réparations ont commencé, ainsi que les projets d’aménagement du « quartier Lumi ». La vie a repris son cours avec une facilité déconcertante. Après une période difficile, Lily a fini par arrêter de pleurer et continue de grandir sainement. Je vais souvent l’observer de loin pour vérifier que tout se passe bien.
J’ai repris contact avec les Lames de Sang. J’ai profité de l’occasion pour leur rendre leur nom originel, les Lames de Brume. Jusqu’à un ordre contraire de ma part, j’ai interdit de poursuivre la formation, l’entraînement des Tandems, ainsi que les tentatives d’élimination des Yokais. Certains ont essayé de protester. Ils sont morts avant d’avoir terminé leur phrase. Les autres ont accepté mes instructions sans plus poser de question. Dans leurs yeux, je ne suis pas vraiment humain. Je suis l’avatar d’Yvanna et ils doivent donc m’obéir. Cette situation me dérange et m’arrange en même temps. Je peux déléguer mes devoirs.
Après beaucoup d’hésitations, j’ai décidé de tenter de remplir la Promesse d’Yseult, mais de manière douce. J’ai donné des échantillons de mon sang et de mes cheveux aux Lames de Sang. Ils doivent réussir à isoler ce qui fait que j’ai une telle sensibilité aux brumes, retrouver à travers moi comment les chercheurs du Laboratoire sont parvenus à me rendre résistant à la Corruption. Et une fois que cela sera bon… Étendre ce processus à grande échelle dans Néo-Knossos.
Ils sont mal à l’aise avec cette idée mais ils se sont gardés d’émettre des objections. Soit ils agissent, soit ils meurent. Je refuse un autre cas de figure.
Et moi… moi… Je ne peux pas rester ici. La ville est trop remplie de souvenirs. J'ai besoin de temps avant de me relever. J’ai décidé de partir en voyage. Après plusieurs tests, il s’avère que les brumes corrosives angaes n’ont pas d’effets sur moi. C’est le moment ou jamais d’aller explorer le monde à l’extérieur, après avoir découvert l’Ancien Monde des humains via les livres. Maintenant, je veux savoir à quoi ressemble la planète des brumes. Probablement pas du tout à la Terre. Les brumes, piégées depuis si longtemps à Néo-Knossos à cause des stèles, sont excitées.
Je suis équipé et prêt. Perché tout en haut de la ville, je la détaille avant le grand départ. J’essaie de tout graver dans ma mémoire, et aussi de rassurer les brumes qui demeureront ici. Elles sont inquiètes de mon escapade.
Je sens Érika se rapprocher de moi. Je la laisse faire. C’est potentiellement la dernière fois que je la vois, et je veux être certain que mes ordres seront accomplis, même si je n’ai guère de doute. Elle m’avait fait la promesse d’exaucer n’importe laquelle de mes demandes si je réussissais à lui apporter sa vengeance. Au moins une personne qui doit être ravie de la situation. Elle s’assoit à côté de moi, sans un mot. Nous restons silencieux un moment.
— Mon Tandem est mort lors de la première libération de ce Yokai majeur. Il… Il s’agissait du père de mon enfant.
Je ne sais pas quoi répondre. Elle ne semble même pas heureuse d’avoir obtenu la vengeance pour laquelle elle m’a dressé pendant des années. Elle paraît juste… vide et triste. La force qui l’animait autrefois a disparu avec le Yokai. Au moins, elle ne nie pas ma douleur ou n’essaie pas de me convaincre que c’était la meilleure solution pour Néo-Knossos. On n’en a tous les deux rien à foutre de la ville.
— Je… J’ai tué mon parent et la seule personne qui ne me considérait pas comme un monstre.
Nous ressentons tous les deux le même manque, le même désespoir. Alors pourquoi maintenir ce cercle vicieux ? Je ne sais pas comment les humains peuvent être si étroits d’esprit, si idiots. Est-ce qu’à sa place, j’aurais été capable de former une Lame de Sang, pour la plonger sciemment dans la même désolation que moi, juste pour obtenir vengeance ? Je ne sais pas. J’espère pas.
— « Aucun sacrifice n’est trop grand pour Néo-Knossos. Pour que les dévotions passées gardent leur sens, les sacrifices doivent continuer, à tout prix. » récite Érika d’une voix sans âme. Le mantra des Nodachis.
Je lui jette un regard furieux. Elle est sérieuse là putain ? Elle essaie de justifier tout ça avec un putain de mantra ? Elle croit quoi, que ça va me motiver et me redonner espoir pour la suite ? Je suis tellement crispé que mes dents crissent. Je porte ma main vers mon sabre et les brumes autour de nous se densifient. Érika se tourne vers moi et m’adresse un sourire aigri et désabusé.
— La première fois que je l’ai entendu, ils ont dû s’y mettre à plusieurs pour m’empêcher de tuer le Nodachi qui l’énonçait. À ce moment-là… J’ai perdu mes dernières illusions sur les Lames de Sang. Même si je ne suis pas convaincue par tes demandes, je les exécuterai, je n’ai qu’une parole, et ensuite j’irai enfin… me reposer. J’aimerai croire que les Lames de Brume ne referont pas les mêmes erreurs, mais… je n’en ai plus la force.
Je ne commente pas, mais les moyas retrouvent leur aspect normal. Avec amertume, je me souviens qu’Érika m’avait prévenu. Je ne pourrai faire confiance qu’à mon Tandem, surtout pas aux Lames de Sang. Elle a été honnête. Comme le Palladium qui m’avait affirmé qu’un jour, je réaliserais trop tard que la fin ne justifiait pas tous les moyens. Ils savaient tous ce qui se passerait et soulageaient juste leur putain de conscience avec des maximes énigmatiques. Ils peuvent tous bien aller se faire foutre.
Je me lève et m’éloigne de quelques pas. J’hésite à rajouter un dernier avertissement ou des menaces mais… il n’y en aura pas besoin.
Sans un mot de plus, je plonge dans les brumes, vers l’extérieur.
Il est temps d’explorer l’inconnu.
Érika a caché la vérité à Ombre simplement pour obtenir vengeance ? Parce qu'elle pensait que le Yokai avait possédé son amoureux par cruauté et l'avait forcé à le tuer ?
J'ai trouvé ça étrange qu'Ombre ne reste pas pour superviser la promesse, afin de s'assurer que plus jamais quelqu'un n'aura à souffrir ce qu'il a souffert. Il a vu que les êtres humains avaient trahi la promesse dans le passé, et il sait qu'il est le seul à éprouver de l'affection et de la compréhension pour les brumes, à les entendre. Je conçois qu'il fasse confiance à Érika mais elle n'a ni autant de puissance, ni autant de crédibilité que lui pour les gens.
Je suis déprimée que Lumi soit mort. Très jolie, la scène avec Marianne. Moi aussi je m'attendais à Glenn, mais au fond il fallait que ce soit Marianne.
Je pense que le débat du prologue va au-delà du prologue, en réalité ahahaha. Il s'agit plus de la structure globale. Le prologue ne pose pas problème si tu répartis l'action et les révélations à travers les trois parties. En revanche, si tu veux garder la montée en puissance trèèèèès progressive que t'as pour le moment, je pense que le prologue n'a pas sa place, car il frustre la lecture du début, ce qui est ultra dommage, parce que je n'aurais demandé qu'à me laisser porter par la découverte d'Ariane et du monde au début du livre.
Extraterrestres ne me paraît pas être le bon mot, parce que ça correspond spécifiquement (extra-terre-stres) à des gens non-terriens. Peut-être qu'envahisseurs marcherait mieux ? Ça enlèverait aussi le côté décalé de "ah oui et c'est une histoire d'aliens" alors qu'en fait non, tu vois ce que je veux dire ? Genre je trouve qu'extraterrestres ça suggère un certain genre d'histoire et du coup c'est déstabilisant/trompeur d'une certaine façon.
Sur un niveau structurel global, j'ai le sentiment que tu gagnerais à répartir les informations de la troisième partie. J'ai conscience que ce serait ultra galère, mais en l'état, j'ai eu l'impression que schématiquement ça donne une première partie d'Ariane qui ne comprend rien et ne sait rien faire, une deuxième partie d'Ariombre qui ne comprend rien mais sait tout faire, et une troisième partie d'Ombre qui comprend tout et sait tout faire puis réussit mais échoue. J'ai eu l'impression de pas mal de répétitions sur le début, puis de devoir engranger beaucoup, beaucoup d'infos sur la fin. Je pense qu'une meilleure répartition rendrait l'histoire plus captivante sur le début et plus digeste sur la fin, pour qu'on comprenne tout bien au calme. Je suis dispo si jamais tu veux en discuter, brainstormer, bouger des choses, faire des frises, écrire des résumés de scène et les tournicoter. C'est toujours plus facile à plusieurs, les casse-têtes comme ça, je trouve.
J'ai adoré le lien entre Lumi et Ombre. Ça donne beaucoup d'espoir sur plein de points d'acceptation, tolérance, respect des limites, amour sous diverses formes.
Un peu frustrée de ne pas avoir pu explorer un tout petit peu de ce monde de brumes. Je me demande à quoi ça aurait ressemblé. C'est étrange de ne pas du tout l'exploiter, d'une certaine façon, c'est tellement à portée de main déjà. Mais c'est mon obsession de voyager dans chaque recoin des mondes, c'est subjectif.
Et du coup les humains n'ont aucune conscience d'être arrivés d'une autre planète ? Amnésie collective ?
J'ai un doute par rapport à cette histoire d'enfants torturés (qui m'a rappelé la série Dark Angel), comme un caillou dans ma chaussure. Je n'ai pas compris à quoi servait la torture par rapport à l'expérience. Si le but était simplement de voir s'ils résistaient à la Corruption, pourquoi les torturer par des jeux et absurdités et mystères étranges ? Et pourquoi ne pas mener ces tests sur des adultes consentants plutôt que sur des enfants créés de toute pièce ? Il y a des choses qui m'ont échappée, et j'ai l'intuition que c'est parce que tu manques de place en troisième partie pour élaborer, parce que tu y compactes toutes les informations. En aérant, je me dis que tout pourrait être plus déroulé peut-être.
J'ai l'impression qu'il manque une clôture pour Glenn. Je sens que j'avais besoin d'un aperçu, d'un épilogue.
Au début du livre, Ariane se libère du labo en éprouvant tant d'émotions que ça fait sortir le Yokai, ce qui oblige Érika à tuer son amoureux et à perdre son enfant, et les brumes lui font oublier tout le passé et bam hôpital puis adoption ? Mais dans ce cas, pourquoi cette impression flottante d'un lien avec les Palladiums ? Pourquoi cette adoption par les Intendants ? Pourquoi la fiancer à Glenn ?
Je crois que j'ai fait le tour de mes interrogations et doutes pour aujourd'hui, si d'autres surgissent je te ferai signe. Tu peux me répondre par MP, Discord ou mail, si tu préfères ne pas t'étendre sur toutes ces explications ici ou si tu veux discuter de certains points plus en détails.
Bravo pour ce roman en tout cas, d'en être arrivé au bout et de le retravailler !
Déjà félicitations d'avoir mené à bien ce projet d'écriture. Ce n'est jamais évident. Tu offres au lecteur un bon moment de lecture qui, et j'aime bien ça perso, ne finit pas bien !
Ce chapitre conclut très bien ce premier volet. Je m'attendais à voir Glenn débarquer à la place de la femme de Lumi mdr. Ca aurait été peut-être plus émouvant. Qu'il soit dans la confidence de son existence depuis le début et quil vienne la soutenir dans cet épreuve. Mais bon, tout ça était très bien... Je garderai une part d'Ombre en moi, et j'aimerais pouvoir découvrir le reste du monde avec lui ! J'espère que ce sera un jour le cas
Merci pour ces beaux moments passés dans ton univers. Il m'a happé du début jusqu'à la fin. Je te parlerai éventuellement plus en détail en privé.
Félicitations. Rip Lumi... :( j'espère le revoir sous une autre forme un jour !
"J’aimerai bien voir qui s’y essaierait" > j'aimerais
"J’aimerai croire que les Lames de Brume ne referont pas les mêmes erreurs, mais… je n’en ai plus la force" j'aimerais
"je réaliserais trop tard que la fin ne justifiait pas tous les moyens." Pour le coup, là je mettrai bien un futur lol
Et effectivement, ça ne finit pas bien x) Quand j'ai commencé l'histoire, c'était en gros l'un des seuls trucs que je savais, dont j'étais sûre, Ombre serait obligé de tuer Lumis.
Et pour Glenn qui vient, j'avoue que je n'y avais même pas pensé ^^' J'aimais bien cette confrontation entre les deux facettes de la vie de Lumis, et surtout d'avoir confirmation de quelqu'un qui le connaissait bien à quel point Ombre était important pour Lumis (et Glenn reste avant tout le subalterne de Lumis donc compliqué ^^").
Et a priori, si j'arrive à me mettre un coup de pied au derrière, Lumis reviendra dans l'histoire de son point de vue x) C'est à la fois quelque chose que j'aimerai beaucoup faire mais sur lequel je doute beaucoup en ce moment, on verra bien ='D
Merci pour les fautes, je vais tout le temps faire les mêmes je pense ^^'
Ah, et pour l'anecdote, est-ce que ya quelque chose qui t'a fait tiquer en lisant la fin par rapport au prologue ? :p
C'est pour ça que j'aime tant ce prologue même s'il induit frustre pas mal de gens au début, c'est qu'en fait, ça montre pas ce qui se passe avant l'histoire, ça montre la fin ^^