Elle faisait les cent pas devant la salle de réunion depuis ce qui lui semblait être une éternité. Après les révélations catastrophiques d’Adelle la veille, un conseil extraordinaire s’était tenu pour décider de la marche à suivre. La guerrière de Muspell était en ce moment même avec le croquiste, afin de dresser le portrait du nouveau Mystique, voleur et assassin. Des affiches seraient placardées et distribuées dans tout le royaume, Myhrru était certaine qu’il serait débusqué rapidement. Elle brûlait d’impatience de le rencontrer, malheureusement pour lui.
La porte s’ouvrit enfin sur celui qu’elle attendait. Elle le laissa refermer les battants. Il prit soin de ne pas les claquer. Il s’immobilisa, fixant les loquets dorés avec des yeux absents. Il n’avait pas remarqué la présence de Myhrru sur le palier. Il paraissait totalement vidé de toute énergie, de toute vie. Il laissa sa main glisser lentement de la poignée et se retourna. Il eut un léger sursaut en apercevant son amie qui le dévisageait avec une inquiétude palpable. La chevaleresse s’approcha et posa une main sur son bras.
- Je suis navrée, Iwan.
- Merci, mais tu n’as pas à l’être. Il savait où il mettait les pieds.
Myhrru fut prise au dépourvu par cette réflexion. Iwan pouvait être vraiment déconcertant parfois.
- En un sens, je suis presque soulagé de ne plus avoir à me demander s’il est encore en vie, et s’il reviendra.
- Quand seront organisées ses obsèques ?
- Dans trois jours.
- Très bien. Ça va aller, Iwan ?
Un sourire doux et triste se dessina sur son visage fin, soulignant ses yeux qui pétillèrent sous leur voile de peine. Ce fut sa seule réponse. Il lui adressa un signe de tête et prit la direction de la sortie, la laissant plus que perplexe sur le palier. Elle avait beau le connaître depuis toujours, elle avait encore des difficultés à le cerner.
Elle toqua à la porte de la salle de réunion et rejoignit la reine, le roi, Adelle et le Capitaine Eamon. Ils semblaient tous aussi désabusés qu’elle par la réaction d’Iwan.
- Bien, maintenant que nous nous sommes occupés d’Iwan, il nous faut revenir à notre problème prioritaire : trouver ce nouveau Mystique, déclara Eamon.
- Le trouver ne sera pas le plus difficile, fit remarquer Myhrru, c’est ce que nous en ferons par la suite qui va l’être. Comment allons-nous justifier son « sacre » alors qu’il est de toute évidence un criminel ?
Elle n’obtint pour seule réponse qu’un silence orageux. Les visages étaient graves. Ils marchaient sur des charbons ardents. Myhrru déplora qu’ils se soient en plus imposé la présence de la délégation d’Heimdall, qui avaient les oreilles partout, un prince antipathique et une Adelle furieuse. Gérer cette crise sans qu’ils ne soient au courant des détails embarrassants allait être un vrai tour de force.
- Il fait partie des nôtres désormais, enchérit Adelle, nous devons le protéger malgré ses méfaits. Je suggère que lorsque nous l’aurons retrouvé, nous convoquions les autres afin qu’elles le rencontrent, et que nous exigions de lui sa version des faits.
- Un jugement en interne, en somme, c’est tout ? déplora Myhrru.
- C’est le mieux que nous puissions faire. En fonction de ses explications, nous envisagerons des mesures restrictives ou punitives temporaires, dans la plus grande discrétion. Nous aviserons en temps voulu. Cette situation est inédite, nous ne devons rien précipiter.
- C’est une sage décision, approuva le capitaine.
- Avant de faire une présentation officielle, nous devrons d’abord examiner la conjoncture à Muspell. Je ne doute point que la ville doit être laissée au chaos le plus total. Nous tâcherons de passer sous silence les évènements récents, évidemment, ajouta la reine.
Myhrru et Adelle se jetèrent un coup d’œil entendu.
- Vous voulez étouffer l’affaire ? s’indigna Myhrru.
- Peut-être pensez-vous que l’introduire ainsi : « voici Roy, le nouveau Mystique de Feu d’Hymir qui doit son titre au vol de l’arme sacrée après l’assassinat de sa porteuse » soit plus honnête ? ironisa Ariana.
Myhrru préféra ne pas répondre. Elle sentait pointer sur le bout de sa langue des mots qu’elle regretterait d’adresser à sa reine. Elle baissa les yeux. Elle n’aimait pas la tournure que prenait la situation. Elle avait l’impression de voir de la corruption et du mensonge dans chaque respiration.
Des coups légers sur la porte mirent fin à cette discussion tendue. Dyme entra avec le portrait tant attendu dans les mains. Elle s’avança et le posa à plat sur la table massive. Myhrru observa attentivement le dessin. Ses yeux effleurèrent chaque détail, chaque signe distinctif. Elle s’arrêta sur les cicatrices au visage, les anneaux aux oreilles, celui au nez, les yeux bleus…
- Nom d’un soleil !! s’écria-t-elle.
Tous reculèrent sous l’effet de la surprise. Le souffle de Myhrru se scinda. Elle saisit le dessin et le rapprocha de son visage, dans un élan frénétique. Elle serra les dents et le reposa violemment sur la table qui trembla d’un bout à l’autre.
- Que se passe-t-il ? lui demanda Eamon.
- Il était là, juste sous mon nez...
- Comment ?
- Le jour des obsèques d’Aurore, Adelle, te souviens-tu ? La capuche noire.
Les yeux de la princesse s’arrondirent quand elle comprit. Elle grimaça de dépit.
- Allez-vous daigner vous expliquer ? s’impatienta la reine.
- Lorsque nous vous avons escorté au temple pour les funérailles d’Aurore, j’avais remarqué vers l’entrée de la ville un homme avec une capuche noire.
- Celui-là même que je vous avais interdit de contrôler ?
- Exactement. Il se trouve que j’ai désobéi à vos ordres, capitaine. J’assume la pleine responsabilité et les conséquences de mon insubordination.
- Nous verrons cela plus tard. Ce n’était donc pas le meurtrier d’Aurore, mais cet homme ? Vous êtes certaine ? poursuivit-il.
- On ne rencontre pas tous les jours un individu aussi singulier.
- Bien. Cela ne signifie pas grand-chose, mais s’il est déjà venu à Aimsir, d’autres que vous l’auront forcément remarqué. Merci Dyme pour votre aide.
La jeune femme hocha la tête, satisfaite de pouvoir contribuer à arrêter le meurtrier de sa sœur au plus tôt. Myhrru la dévisagea. Elle songea qu’il faudrait la surveiller de près. Elle aurait probablement envie de venger sa famille, et pourquoi pas récupérer l’arme sacrée. Un problème de plus, comme si cela ne suffisait pas.
Trois jours plus tard, dans l’intimité de sa chambre à coucher, Myhrru quitta son armure avec un soupir de soulagement. Elle la rangea sur son portant dédié, puis se fit une toilette bienvenue. Elle brossa ses cheveux ondulés pensivement. Elle revenait des obsèques d’Erwan Caoran. La cérémonie avait mis ses nerfs à rude épreuve en raison de la foule qui s’était amassée dans le temple pour lui rendre hommage. Assurer la sécurité de la princesse dans ces conditions était certes moins ennuyeux que le quotidien, mais elle et ses hommes n’avaient pas le droit à l’erreur. Elle s’était de plus assigné la tâche de surveiller Dubhan, qui rendait Iwan responsable du meurtre de sa sœur Aurore, et dont les velléités de vengeance transpiraient par chaque pore de sa peau. Iwan ne semblait toutefois pas s’en rendre compte, mais il paraissait tellement détaché de tout depuis cette maudite nuit que Myhrru ne s’avançait plus à émettre le moindre avis sur les états d’âme de son ami. Elle avait observé Dubhan tout au long de la journée : chaque fois qu’Iwan apparaissait dans son champ de vision, son visage se contractait, ses yeux fulminaient. Il était évident qu’il se battait avec force contre lui-même et son envie de l’étriper, mais jusqu’à quand ?
Iwan, quant à lui, était resté étrangement calme et silencieux. Il tenait le bras de sa mère, qui avait toutes les difficultés du monde à rester debout. Elle faisait peine à voir. Elle semblait réduite à une petite chose fragile, tremblante et larmoyante. Son fils affichait-il cette impassibilité de façade pour ne pas craquer devant sa mère ? C’était fort possible. Iwan avait un sens du devoir très développé, il était habité d’un altruisme qui n’était plus à prouver.
Myhrru s’était installée devant sa fenêtre et regardait les ruelles d’Aismir vidées par l’heure tardive et le froid, où brillaient quelques lanternes à la flamme vacillante. Elle ouvrit les battants et se laissa saisir par la fraîcheur. Elle respira à plein poumons l’odeur de l’obscurité. Elle avait grandi dans une ville où le soleil ne se couchait jamais, mais paradoxalement, en tant que Mystique de la Lumière, elle adorait la nuit. Elle aimait le calme et le silence qu’elle imposait. Elle leva le nez vers la lune qui n’était qu’un croissant étriqué, privant Myhrru d’une vue lointaine sur l’horizon qui se perdait dans le noir.
Accoudée à l’appui de la fenêtre, elle entendit un bruit provenant du couloir. C’était inhabituel à l’étage des chevaliers ; en général, après une journée de travail, ils étaient trop épuisés pour se lever au beau milieu de la nuit. Elle s’approcha sur la pointe des pieds de l’entrée de sa chambre et colla l’oreille contre sa porte. Elle distingua distinctement la clé de la chambre d’à côté tourner dans la serrure, ainsi que des bruits de pas qui se voulaient discrets s’éloigner vers l’escalier.
Dubhan. Où allait-il à cette heure ?
Sans réfléchir, elle s’habilla en civil, s’équipa de son arc sacré et de son épée. Elle revêtit un long manteau à capuche noire et sortit, bien décidée à découvrir ce qu’il trafiquait. Il se dirigea vers le fond du parc où ne patrouillait aucun garde. Il existait une trappe verrouillée qui s’ouvrait sur le réseau d’égouts de la cité, dont la clé était normalement conservée en lieu sûr, afin d’éviter des intrusions par cette voie. Myhrru put constater que la clé n’était pas si bien gardée, puisque Dubhan s’agenouilla, déverrouilla la trappe avant de s’enfoncer dans la bouche et de la refermer sur lui. Par chance, il ne la bloqua pas de l’intérieur, de sorte que Myhrru pût elle aussi pénétrer dans le réseau de canalisations puantes et grouillant de rats gros comme des chats. Rien que pour ça, elle espéra que Dubhan finisse aux fers.
Elle le suivit à bonne distance à travers les ruelles de la capitale. Ils ne croisèrent personne. Quand Dubhan entendait du bruit, il bifurquait dans une autre rue. Au fil des minutes, ils s’enfoncèrent de plus en plus loin dans les quartiers les moins reluisants de la ville. Myhrru en arriva même à se demander si elle retrouverait son chemin si elle le perdait de vue. Elle n’était jamais venue dans ces parties de la cité, cantonnée à la protection d’Adelle. Elle constata qu’elle n’avait pas perdu grand-chose : l’odeur d’urine était tellement forte qu’elle eut l’impression de l’avoir dans la bouche. Elle se concentra sur la filature de Dubhan pour ne pas vomir. Les pavés glissaient à cause de la crasse accumulée, un filet d’eau sale suintait au milieu des allées. Ils étaient désormais arrivés contre les remparts. Dubhan entra dans un bâtiment miteux, aux menuiseries abîmées, dont le vernis avait déserté depuis un temps certain. Il manquait des tuiles au toit, des pierres à la cheminée, et les gouttières rouillées ne servaient plus à grand-chose, de toute évidence. Myhrru remarqua un panneau suspendu au-dessus de l’entrée : « Auberge des Cardinaux ». Une auberge, un endroit pareil ? Elle n’osa pas imaginer l’état des lits.
Elle s’avança prudemment vers les fenêtres dont les volets branlants étaient encore ouverts, tout en restant dans le noir pour ne pas se faire repérer. Il n’y avait aucun client dans l’établissement, seul celui qui devait être le patron se tenait derrière son comptoir, à compter ses sous avec ses mains immenses et poilues. Pas de Dubhan. Elle hésita à l’attendre. Il ne fallait pas qu’on la voie ici. Elle tendit l’oreille, tout était parfaitement calme.
« Tant pis, je prends le risque », se décida-t-elle. Elle en était convaincue, il se tramait quelque chose de louche. Aucun chevalier sain d’esprit ne se rendrait dans un lieu pareil en pleine nuit. De plus, ils étaient contraints de se tenir prêts à prendre leur poste en cas d’urgence, par conséquent de rester à portée de ceux qu’ils étaient censés protéger. Dubhan désobéissait de fait à une des règles primordiales du code des chevaliers. Il ne s’exposerait pas à la sentence pour une simple fille de joie ou des jeux d’argent. Myhrru s’appuya sur le mur de la maison en face de l’auberge, et fixa son regard sur l’intérieur. Le patron termina ses comptes, rangea ses bouteilles, briqua son comptoir et quelques tables.
Soudain, Myhrru entendit un bruit provenant d’une rue adjacente. Son cœur bondit dans sa poitrine, elle tourna la tête, pour se trouver nez-à-nez avec deux chats de gouttières qui feulaient, toutes griffes dehors. Elle soupira de dépit. Lorsqu’elle replongea son regard à travers la fenêtre de l’auberge, elle eut la désagréable surprise d’y trouver de nouveau Dubhan. Il glissa une pièce au patron et s’avança vers la sortie. Myhrru se hâta de bondir de son point d’observation et courut se cacher dans un recoin, tout en résistant à l’envie de mettre un coup de pied aux félins sur le passage qui lui avait fait perdre le plus intéressant. Elle entendit les pas de Dubhan résonner tranquillement en la dépassant. Elle reprit sa filature. Au fil des rues, il accéléra le pas. Myhrru le suivit non sans peine, sa discrétion mise à mal.
Au beau milieu d’une venelle, il s’arrêta brutalement. Myhrru repéra rapidement une cachette sous le porche d’une maison, mais lorsqu’elle se tourna pour s’y rendre, elle fut stoppée par un sursaut temporel. Elle resta immobile en pleine rue, priant pour que Dubhan en soit affecté également.
Ce ne fut pas le cas.
Il se retourna lentement. Il croisa les bras et attendit que le temps ait fini son caprice. Myhrru réfléchissait à toute vitesse. Lorsqu’elle put enfin bouger, elle n’en fit rien. Elle resta plantée, bien ancrée sur les pavés. La suite dépendrait de Dubhan, s’il l’avait reconnue ou non.
- Qui est là ? lança-t-il d’une voix rude.
Il ne savait pas.
Myhrru poussa alors de toutes ses forces sur ses jambes et prit la fuite à travers les ruelles labyrinthiques d’Aimsir. Elle courut éperdument sans un regard en arrière et finit par arriver dans des lieux qu’elle reconnaissait. Elle ne pouvait pas retourner dans le château par les égouts, elle risquait de l’y croiser. Elle décida alors de se rendre sous sa fenêtre et de guetter le moment où il serait rentré. Elle commençait à avoir vraiment froid, mais c’était la meilleure solution. Elle marcha encore de longues minutes avant de trouver un poste d’observation convenable. Elle grelottait, ses pieds étaient gelés, et elle tombait de sommeil. Elle s’assit sur un tonneau givré et s’appuya contre un mur, les yeux rivés sur la fenêtre haut perchée.
Elle ne put dire combien de temps elle patienta. Trop longtemps à son goût, c’était sa seule certitude. Elle songea qu’il était probablement parti à sa poursuite, elle frissonna. Ses paupières papillonnaient de somnolence, quand, enfin, une faible lueur de bougie brilla sur les carreaux. Elle soupira de soulagement et prit la direction du château. Lorsqu’elle se présenta aux gardes de l’entrée, ils ne la reconnurent pas tout de suite. Elle baissa sa capuche.
- Oh, veuillez nous excuser Maître Solas. Que faites-vous donc dehors à cette heure ?
- Rien qui ne vous regarde. Si jamais j’apprends que vous avez dit à quelqu’un que vous m’avez vue cette nuit, je vous fais décapiter, c’est compris ? C’est une enquête sensible qui nécessite la plus grande discrétion. Si vous la compromettez, vous savez ce qui vous attend.
Ils baissèrent le regard et ouvrirent doucement la porte d’entrée. Myhrru pénétra dans le château vide. Elle monta jusqu’à l’étage des chevaliers à pas de loup et redoubla de vigilance en s’approchant de la porte de sa chambre. Elle entra sans bruit et jeta la cape noire dans sa cheminée. Elle rangea ses armes et quitta ses vêtements humides et froids, avant de s’endormir dans le plus simple appareil, emmitouflée dans une couverture devant le foyer brûlant.
Lorsque la lumière de l’aube lui éclaira le visage, elle s’extirpa avec difficultés de sa torpeur. Elle se prépara tant bien que mal, se passa de l’eau glacée sur le visage, puis descendit pour sa prise de poste et le passage en revue de son unité. Dans la cour, ils attendaient déjà tous. Elle comprit qu’elle était en retard. C’était la première fois de sa vie. Elle ne laissa rien paraître de la honte qu’elle ressentit si fort qu’elle lui tordit les entrailles. Avec son aplomb habituel, elle scruta tous ses hommes de la tête aux pieds. Elle parvint au niveau de Dubhan. Il n’avait pas l’air particulièrement fatigué, il semblait être comme d’habitude, à un détail près : ses prunelles bleues fixaient Myhrru avec une intensité chaotique.
Il savait.
Encore un super chapitre ! Tu distilles ton intrigue avec délicatesse. On en apprend un peu plus à chaque chapitre (et du coup on a envie de lire la suite) mais jamais trop.
Quelques remarques :
J'étais un peu perdue avec cette histoire d'enterrement. Tu pourrais rappeler vite fait qui est Erwan ?
"Dyme entra avec le dessin du portrait dans les mains." - pas plus simple de dire "le portrait" directement ?
À un moment tu dis qu'elle a une nouvelle épée, sur les conseils de Duhban. Mais elle en avait pas déjà une ? Elle s'est battue avec l'épée de qui dans les premiers chapitres ?
"où ne patrouillaient aucun garde" - aucun garde est au singulier -> "patrouillait"
Ce sont des détails dans un chapitre intense et rudement bien mené.
J'apprécie beaucoup mon rythme de tortue, j'ai toujours quelques chapitres sous la main ^^ Et j'ai bien l'intention de lire ton œuvre en entier.
À bientôt !
Erwan est le père d'Iwan.
L'histoire de l'épée de Miru est effectivement incohérente (j'avais déjà écrit ce chapitre lorsque tu m'en avais déjà fait la remarque et je n'ai plus pensé à le modifier XD)
A bientôt pour la suite!