Chapitre 2

Notes de l’auteur : Maxime va retourner dans la maison des livres et des potions. Y retrouvera-t-il ses parents ?

La première chose qui lui vînt à l’esprit fût de retourner dans la maison des « Livres et Potions ». Une fois arrivé devant l’antre des sorcières, il s'y introduisit sans le moindre bruit. En marchant à travers l’entrée, il aperçut à sa droite à travers l’entrebâillement d’une porte une multitude de livres. Il décida de s’y diriger afin de chercher une information qui pourrait lui permettre de retrouver ses parents.

 

En ouvrant cette porte, une immense bibliothèque allant du sol au plafond se présenta devant lui. La pièce était baignée d’une douce lumière qui filtrait à travers de grandes baies vitrées. Les murs étaient recouverts de rayonnages en bois sombre, constitués de livres anciens, de grimoires poussiéreux et de papyrus anciens. Chaque ouvrage était classé par ordre alphabétique. Mais malgré cet ordre apparent, la poussière surplombant l’intégralité des étagères formant des nids pour les araignées. Une immense vitrine proposait un nombre incalculable de flacons, d’où émanaient de drôles de substances de toutes les couleurs. Sur un meuble bas se trouvaient, pliées convenablement, une cape ainsi qu’une magnifique baguette magique. Maxime scruta chaque recoin de ce lieu afin de dénicher un objet ou un ouvrage qui pourrait convenir à ses désirs.

C’est alors qu’il tomba sur un livre d’où émanait une étrange lueur bleuté. Il le retira de la bibliothèque, faisant apparaître une grosse touffe de poussière qui le fit toussoter.

 

Le livre était majestueux avec sa couverture dorée et pesait de son poids. Dessus était inscrit en lettres dorées : un livre pour les petits curieux. En s’intéressant au sommaire, il tomba sur la potion smouflix. Rendez-vous à la page 89, potion 122. Arrivé à la page souhaitée, il lut : La potion smouflix vous permettra d’obtenir un objet de petit gabarit. Il est impossible de choisir à l’avance l’objet qui vous sera restituer. L’objet que vous recevrez s’adaptera naturellement à vos besoins du moment et permettra la résolution de votre problème. Pour l’obtenir, il vous suffira de prononcer les incantations suivantes : Smouflix mots doux flix. Attention, la potion smouflix ne peut en aucun cas faire apparaître des objets trop volumineux. Une petite annotation était inscrite en dessous : Deuxième colonne, cinquième flacon.

 

« Intéressant », se dit-il avec un sourire malicieux.

 

Il se dirigea vers la vitrine et suivit les indications : Deuxième colonne, cinquième flacon. Dès qu’il l’eut trouvé, il attrapa la potion, ouvrit le tube et prononça la formule à voix haute : « Smouflix mots doux flix ». Une fumée bleutée émana de la petite fiole, puis disparut. Une clef apparut dans les mains de Maxime. Il la rangea dans sa poche.

Alors qu’il allait s’en aller de la pièce, les deux sorcières qu’il connaissait si bien apparurent devant lui. Dans un mouvement de panique, il courut aussi vite qu’il le put, laissant tomber la potion qui s’éclata dans un bruit de verre.

 

Il se retrouva devant la baie vitrée. De l’extérieur il n’avait pas l’impression de se trouver si éloigné du vide mais a l’intérieur, l’espace entre l’extérieur et la fenêtre semblée tellement immense qu’il en eu des frissons. En repensant, de l’extérieur, il n’y avait même pas de baies vitrés. Il comprit alors qu’il s’était retrouver dans un cul-de-sac. Les sorcières l’encerclaient. Sa seule option était de sauter s’il ne voulait pas se faire capturer. Mais une chute lui serait fatale.

 

Il ouvrit la fenêtre, ferma les yeux, souffla un bon coup et... sauta.

 

Il s’attendait à une chute atroce, mais il atterrit sur quelque chose de moelleux et doux. Sous ses doigts il sentit... Des poils ? Il ouvrit les yeux.

Il se trouvait assis sur un animal mystique. Coiffé d’un diadème scintillant, une corne torsadée et dorée surplombait le haut de sa tête. Son plumage était d’un blanc immaculé qui étincelait à la lumière du jour.

  • Qui est tu ? demanda Maxime encore sous le choc de sa chute.
  • Une licorne, répondit affirmativement l’animal.

C’est alors qu’ils se lancèrent dans une discussion interminable.

  • Pourquoi m’a tu aider ?
  • Tu en avais besoin !
  • Comment t’appelle-tu ?
  • Je n’ai pas de nom.
  • Puis-je avoir l’honneur de vous en donner un pour vous remercier de m’avoir sauvé ?
  • Bien sûr !
  • Super ! Gaspero ! Se serait super !
  • Gaspero, je n’ai jamais entendu ce nom.
  • Il est unique comme votre grandeur.
  • Ça me plait bien ! J’accepte ce nom avec plaisir et je le chérirais tout au long de mon existence.
  • Puis-je te demandais une faveur ?
  • Je t’écoute mon garçon.

Maxime hésita, puis se lança

  • Peut tu me ramener au sein de la maison des livres et potions ?
  • Tu es fou ! je viens de t’y sauver à l’instant !
  • Tant que je n'aurai pas retrouvé mes parents, j'y retournerai autant de fois qu'il le faudra !
  • Tes parents ont été enlevés par ces monstres !
  • Attention ! s'écria Maxime. Devant toi, regarde !

Les sorcières se ruaient sur eux à toute vitesse sur leurs balaies magiques prêtent à en découdre.

  • Haha haha haha, ricana l'une des sorcières. Vous ne m'échapperez pas, petits vauriens !

 

Une course poursuite débuta entre les deux groupes ennemis.

 

Plus ils avançaient, plus les branches des arbres se resserraient sur leur passage. Au loin, devant eux, on distinguait un rocher qui marquait la fin du chemin. Les arbres étaient si serrés entre eux que le moindre pas à travers champs leur lacérerait les bras.
Les piliers de la forêt étaient si hauts que le moindre saut était impensable. Et le passage entre eux, pour rejoindre le ciel, était si étroit qu’ils se prendraient à coup sûr une branche en plein visage.
Les sorcières se rapprochaient, leurs rires devenant de plus en plus machiavéliques.
Gaspero accéléra l’allure. Maxime s’agrippa à la licorne et ferma les yeux, prêt à encaisser le choc. Mais il n’y eut aucun impact. Gaspero frôla de justesse le rocher et remonta en piqué le long des arbres. Ils se retrouvèrent bien vite au sommet.
Incapables d’accomplir une telle prouesse, les sorcières étaient restées en bas, observant avec dégoût leurs ennemis s’éloigner.

 

Maintenant, ils devaient retourner parmi les enfers, au sein de cette mystérieuse maison.

 

Au loin, ils aperçurent la maison des Livres et Potions.

  • Je suppose que nous devons y retourner, demanda Gaspero en regardant la bâtisse au loin.
  • Oui, nous devons y retourner ! Sinon, mes parents… je ne les reverrai jamais ! répondit Maxime, décidé à risquer sa vie.
  • Allons-y ! dirent en chœur les acolytes.

Quand ils se retrouvèrent au-dessus de la maison hantée, ils descendirent en silence et se posèrent sur le toit.

Maxime descendit de la licorne et se dirigea vers le vasistas le plus proche. À travers la vitre, ils distinguèrent Monstrueux, le fantôme. Il était concentré sur un ouvrage mystérieux. Maxime se pencha un peu plus pour lire ce qui y était inscrit : Serait-il possible de remonter le temps ?

 

BOUM !

 

À force de se rapprocher de la vitre, Maxime s’y était cogné.
Sous l’effet de la panique, il s’éloigna précipitamment.

 

De son côté, Monstrueux, alerté par le bruit, se dirigea vers le vasistas.

Les acolytes descendirent lentement du toit. La licorne tapota l’épaule de Maxime et lui indiqua une fenêtre entrouverte. Maxime hocha la tête.

Alors, ils se glissèrent à travers celle-ci, puis se cachèrent derrière un majestueux rideau rouge qui raclait le sol. Monstrueux ouvrit la fenêtre et regarda de droite à gauche : rien. Il vu comme un courant d’air près de la fenêtre qu’avaient choisie Maxime et Gaspero. Monstrueux descendit à son tour, il s’approchait d’eux. Il ouvrit le rideau en grand. Personne. Il jeta un coup d’œil dans la pièce. Rien de plus.

Maxime, en traversant le rideau, avait actionné une manivelle dissimulée. Le mur s’était entrouvert, dévoilant un passage étroit. Cela les avait sauvés !

Maintenant qu’ils étaient hors de danger, ils décidèrent de découvrir où ce chemin allait les mener.


Quand ils arrivèrent au bout du couloir, ils se retrouvèrent devant un immense escalier.

L’escalier était majestueux. Fait de marbre blanc, il était orné de dorures fleuris qui serpentaient tout au long de la rampe. Les hautes marches semblaient impossibles à franchir. Il tournait en colimaçon si haut qu’on n’en voyait pas le bout.

 

Maxime observa la licorne. Avec sa corpulence, il lui serait impossible de franchir les escaliers.

  • Allez, Gaspero, on s’en va. Cela ne vaut pas la peine de tenter les escaliers. Je ne veux pas qu’il t’arrive malheur !

L’air triste, il commença à faire marche arrière.
Touchée par son geste, la licorne pencha sa tête vers le jeune garçon.

  • Ne t’en fais pas pour moi, Maxime. Je vais te suivre.
  • Mais l’escalier ?!

Dans un faisceau de lumière, Gaspero entama sa transformation. Sa tête se rétrécit, ses pattes devinrent plus fines et son corps se redressa. Sa crinière s’était transformée en de beaux cheveux blonds. Il regarda Maxime de ses yeux bleus.

  • Tu es impressionné, n’est-ce pas !
  • Mais comment as-tu pu te transformer en… ainsi ?
  • En être humain, tu veux dire. Je te fais confiance, Maxime. Et puis, actuellement, nous n’avons pas d’autre choix, nous avons des escaliers à franchir.

 

Arrivés au sommet de l’escalier, ils débouchèrent sur une pièce en désordre. Un bureau dominait l’espace, entouré de potions renversées, de papiers éparpillés de part et d’autre, de balais magiques abandonnés au sol, et d’amas de poussière.

 

Une bourrasque traversa la pièce : les deux sorcières revenaient de leurs mésaventures.

 

Maxime attrapa Gaspero, et sans une once d’hésitation emprunta la grille qui se trouvait près de lui, entrainant son ami dans un entre sombre. Ils traversèrent un couloir humide. On entendait le bruit des gouttes d’eau tomber au sol et glisser le long des murs. Le froid commençait à se faire ressentir.

Arrivés à l’extrémité du chemin, l’obscurité était totale.
Gaspero fit scintiller son diadème. Une fois la pièce éclairée, un spectacle se dessina devant eux. De nombreuses cages sales dégageant une odeur désagréable se trouvaient alignés les unes à côté des autres.
Au fond, une fenêtre recouverte de barreaux laissait passer un léger filet de lumière.

 

« Vide, vide, encore vide. Elles sont toutes vides ! » S’énerva Maxime en longeant les cages.

 

Un faible chuchotement se fit entendre. « Ici ! »

 

Maxime s’approcha de la cellule en question.

  • Maman, Papa, je suis tellement désolé, sanglota-t-il.
  • Tu n’as pas à t’excuser mon enfant, le consola sa maman.
  • Bien sûr que si ! Si je ne m’étais pas écarté du sentier, rien de tout cela ne serait arrivé. Ne vous inquiétez pas. Nous allons trouver un moyen de vous sortir de là.

 

Comme il ne pouvait pas atteindre la serrure, il observa le cachot. De vieux ouvrages toute empoussiéré se trouvait sur une planche en bois bancale qui était clouée au mur. Il en prit quelques-uns et fit une pile de livres devant le cachot. Il sortit de sa poche la clé qu’il avait créée avec la potion Smouflix. Lorsqu’il monta sur la pile, pour insérer la clé, un livre mal empilé tomba au sol dans un bruit assourdissant.

Maxime remit en place le livre et inséra la clef dans la serrure. La porte s’ouvrit.

 

  • Vous ne vous en sortirez pas comme ça ! cria une voix derrière lui.

Il se retourna.

Il s’agissait de Monstrueux. Prit de rage, celui-ci se dirigeait vers Maxime.

 

De son côté, le père s’activait pour arracher les barreaux de la fenêtre. Après de nombreux efforts, les barreaux cédèrent les uns après les autres.

Le père, les barreaux à la main, se plaça devant le jeune garçon, faisant rempart de son corps.

Il regarda Gaspero.

  • Emmène mon fils loin d’ici, le supplia-t-il.
  • Non ! Vous ne pouvez pas me faire ça ! s’écria Maxime.

Gaspero se retransforma en licorne et protégea Maxime de son corps.

  • Vous n’irez pas plus loin, ricana Monstrueux.

Il s’empara des parents et disparut, projetant la licorne par la fenêtre dans son élan.

  • Non ! cria Maxime, s’effondrant au sol.

 

Les sorcières firent leur entrée à ce moment-là. La plus laide des deux attrapa le garçon.

  • Où les emmène-t-il ? demanda Maxime en essayant de se défaire de ses griffes.
  • Dans un endroit où tu ne les retrouveras jamais ! Et bien sûr, très loin d’ici ! ricana la sorcière d’un rire malicieux.

Fou de rage, Maxime mordit la sorcière, réussissant à lui échapper. Une fois au sol, il se redressa et s’enfuit, laissant tomber la clé dans sa foulée. Dans un élan inexplicable, il franchit la fenêtre et se jeta dans le vide.

Celle-ci créa une grande tornade qui fit tournoyer les deux amis dans une longue chute…

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